Service météorologique du Canada : Comparution devant le Comité permanent de l’environnement et du développement durable – 19 mars 2024
Événements météorologiques extrêmes et capacités d’alerte
Q1. Quelles sont les prévisions saisonnières pour les inondations au Canada?
Le Service météorologique du Canada utilise un système hautement technologique et intégré de surveillance, de modélisation et de prévision pour produire des projections d’inondations, de sécheresses et de températures à différentes échelles de temps.
En utilisant des données couplées sur la quantité d’eau et l’atmosphère, le SMC est en mesure de produire des projections de plus en plus précises de certaines conditions à des jours, des semaines et des mois d’avance.
Pour le printemps et l’été 2024 au Canada, le SMC peut faire quelques affirmations générales, basées sur les conditions actuelles et passées, ainsi que sur les prévisions :
Un automne et un hiver secs, une accumulation de neige inférieure à la moyenne, associés à des prévisions de précipitations normales et de températures supérieures à la normale, font que le risque d’inondations printanières n’est pas élevé au Canada.
Cette situation pourrait changer car nous sommes encore dans la saison d’accumulation potentielle de neige, les perspectives actuelles de précipitations et de températures ne s’étendent pas jusqu’à la saison normale de fonte des neiges, et les conditions locales varient.
Cette tendance générale, si elle se poursuit, augmente les risques d’incendies de forêt.
Q2. Qui est chargé d’alerter le public canadien de phénomènes météorologiques sévères et extrêmes?
ECCC est l’autorité canadienne en matière de prévisions, d’avertissements et de services liés aux conditions météorologiques, à la quantité d’eau, au climat, à la glace et à la qualité de l’air dans l’ensemble du Canada, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.
Certaines alertes relèvent de la responsabilité et de la compétence des autorités provinciales et municipales, soutenues par l’expertise et les informations d’ECCC. Par exemple, les provinces et les territoires sont responsables de la prévision des inondations, de l’émission d’alertes aux inondations et des activités de gestion des situations d’urgence dans leur juridiction, avec un soutien accru de la part de l’ECCC.
Les services de prévision et d’alerte d’ECCC sont essentiels pour faciliter les rôles de nos clients aux niveaux fédérale, provinciale, territoriale et municipale d’anticiper, gérer et s’adapter aux risques provenant des dangers évoluant rapidement, tels que les inondations, les tornades et les ouragans, les blizzards, les feux de forêt, les chaleurs extrêmes, ainsi que des dangers évoluant lentement, tels que les sécheresses, l’érosion côtière et l’élévation du niveau de la mer.
Les météorologues de sensibilisation aux alertes d’ECCC travaillent directement avec les autorités publiques aux niveaux fédéral, provincial, territorial et municipal, afin de répondre aux besoins particuliers pour la prise de décision avant et pendant les catastrophes météorologiques, et d’offrir des conseils sur les mesures à prendre afin d’atténuer les répercussions, de sauver des vies et de réduire les dommages matériels.
ECCC diffuse une variété de produits météorologiques, d’énoncés, de veilles et d’avis en utilisant différents moyens dont meteo.gc.ca, les médias sociaux (X et Facebook) et l’application mobile de MétéoCAN. Pour les alertes importantes et susceptibles à sauver des vies, on diffuse aussi sur radio, télévision et sur téléphones portables en utilisant le système national d’alertes au public (SNAP), pour un ensemble spécifique de phénomènes météorologiques comme les orages violentes d’un certain niveau et les tornades, on diffuse des alertes justifiant interruption. Le SNAP est administré par les représentants responsables de la gestion des urgences aux niveaux fédérales, provinciales, et territoriales, avec le leadership fédéral fourni par le ministère de la sécurité publique.
ECCC fournit quotidiennement des informations météorologiques et un soutien au Centre d’opérations du gouvernement (COG). En plus, quand Sécurité publique active le COG en réponse à des événements affectant l’intérêt national, ECCC fournit des produits spécialisés, partage des ressources stratégiques et met à la disposition du COG des experts en matière et des officiers de liaisons selon les besoins, afin de soutenir l’analyse et la réponse fédérale.
Q3. Quels sont les impacts des phénomènes météorologiques sévères et extrêmes sur les Canadiens aujourd’hui?
Les Canadiens sont confrontés à des conditions météorologiques extrêmes plus fréquentes et plus intenses. Dans le climat changeant d’aujourd’hui, les pertes catastrophiques assurés dépassent 2 milliards de dollars par an, quand durant la décennie précédant 2008 ces coûts atteignaient en moyenne 450 millions par année. Les événements météorologiques extrêmes survenus au Canada au cours des dernières années ont démontré que le changement climatique a déjà modifié notre réalité et mis en péril la sûreté, la sécurité et la prospérité économique des Canadiens. Comme exemples :
En 2023, la saison historique des feux de forêt a brûlé presque 15 millions d’hectares (sept fois la moyenne décennale) et a provoqué des panaches de fumée qui ont affecté la qualité de l’air à Toronto, Ottawa et dans de nombreuses autres zones densément peuplées;
Entre 2022 et 2023, le Canada a connu plusieurs événements hydrologiques perturbateurs et dommageables : des orages d’été ont provoqué des crues soudaines au Québec, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse; des niveaux d’eau extrêmement bas sur le fleuve Mackenzie ont perturbé les activités de transport maritime dans le Nord; et l’ensemble du bassin de la rivière Winnipeg a connu des inondations historiques;
En 2022, l’ouragan Fiona a touché terre au Canada atlantique et dans l’est du Québec. Les provinces maritimes ont subi la grande partie des 804 millions de dollars de dommages assurés actuellement estimés;
En 2022, le Québec et l’Ontario ont été touchés par un derecho (un vent ou un orage violent et rapide) qui a fait 10 morts et dont on estime actuellement plus de 1,1 milliards de dollars de dommages assurés;
En 2021, la Colombie-Britannique a connu une vague de chaleur estivale en été sans précédent qui a établi des records de température pour la côte ouest et a causé la mort de 619 personnes, ainsi que des précipitations et des inondations dévastatrices au mois de novembre qui ont causé jusqu’à 675 millions de dollars de dommages assurés;
En 2021, la région de Calgary, en Alberta, a subi une puissante tempête de grêle qui a causé plus de 600 millions de dollars de dommages assurés. Seulement un an auparavant, l’Alberta avait été touchée par une autre tempête de grêle qui avait causé plus de 1,1 milliard de dollars de dommages assurés.
Des services de prévisions météorologiques et environnementales fiables sont impératifs afin d’aider les Canadiens à se préparer pour et répondre à un temps de plus en plus sans précédent.
Q4. Que fait-on au Canada et dans le monde face à l’augmentation de la fréquence et de la gravité des phénomènes météorologiques et climatiques graves et extrêmes dus au changement climatique?
Les Nations Unies ont reconnu l’importance de protéger la population mondiale contre les effets des phénomènes météorologiques dangereux à l’aide de systèmes d’alerte précoce en se fixant pour objectif une couverture mondiale de 100 % d’ici à 2027.
Les systèmes d’alerte précoce sont un outil essentiel pour renforcer la résilience et l’adaptation; ils sauvent des vies et contribuent à protéger les infrastructures essentielles, à un coût minime.
Nous continuons à renforcer la fourniture de services, de conseils et d’alertes aux Canadiens, y compris les initiatives de dernier kilomètre, et nous étudions l’élaboration d’une stratégie d’alerte précoce pour le Canada. Les météorologues d’ECCC chargés de la préparation aux alertes continueront à travailler directement avec les autorités publiques pour apporter leur soutien avant et pendant les événements météorologiques graves et extrêmes.
ECCC met régulièrement à niveau son système de calcul à haute performance et favorise l’innovation scientifique de façon continue afin d’améliorer les produits et services de prévision, notamment en saisissant mieux les événements météorologiques à petite échelle tels que les orages violents et en fournissant des délais plus longs pour les conditions sans précédent et les phénomènes météorologiques extrêmes.
Le Canada, qui s’efforce d’améliorer continuellement l’efficacité et la portée des informations et des alertes nationales, est également un contributeur clé aux efforts mondiaux de l’Organisation météorologique mondiale pour atteindre l’objectif susmentionné.
Ces contributions comprennent un soutien financier pour :
L’initiative CREWS (Climate Risk Early Warnings Systems) qui vise à mettre en place des systèmes d’alerte dans les petits États insulaires en développement (PEID) et les pays les moins avancés (PMA).
Le mécanisme de financement des observations systématiques qui vise à combler les lacunes du réseau mondial d’observation de base (GBON) en se concentrant à nouveau sur les PEID et les PMA pour le suivi des investissements dans les infrastructures.
L’investissement dans CREWS et SOFF améliorera la préparation aux situations d’urgence et renforcera la résilience dans le monde entier, et contribuera à éviter, à minimiser et à traiter les pertes et les dommages dans les PMA et les PEID.
Investissements dans les services hydrométéorologiques du Canada
Q1. Que permettent les récents investissements dans les services hydrométéorologiques du Canada?
ECCC a reçu 643,5 millions de dollars sur dix ans, ainsi que 62,33 millions de dollars en financement permanent dans le budget de 2023 pour réinvestissement dans les services hydrométéorologiques du Canada.
Ce financement permettra en particulier le renouvèlement des initiatives venant à échéance et pour soutenir des améliorations mineures aux programmes existants, pour assurer l’accès et l’utilisation continus aux données, informations et services hydrométéorologiques nécessaires aux canadiens dans leurs décisions quotidiennes en soutien aux activités économiques, à leurs responsabilités environnementales, ainsi qu’à leur sécurité individuelle et communautaire.
Ces investissements permettent au ministère de continuer ses opérations d’importance vitale, de traiter ses lacunes de capacité de premier ordre et la détérioration de son infrastructure, ainsi que de maintenir ses technologies et ses systèmes à jour.
[*caviardé*]
Q2. Pourquoi de nouveaux investissements dans les services hydrométéorologiques du Canada sont-ils nécessaires?
Le gouvernement du Canada investit régulièrement dans les services hydrométéorologiques pour suivre le rythme de l’évolution des besoins opérationnels et les progrès de la science et de la technologie. Les derniers investissements effectués dans le cadre des budgets 2013, 2018, 2022 (Énoncé économique de l’automne), et 2023 ont sécurisé les bases des services hydrométéorologiques robustes auxquels les canadiens et canadiennes peuvent se fier aujourd’hui.
Compte tenu de la fréquence et de la sévérité croissante des phénomènes météorologiques extrêmes et de leurs impacts directs sur les Canadiens et les communautés, il est nécessaire de continuer de faire progresser nos services hydrométéorologiques.
Les températures moyennes au Canada augmentent deux fois plus vite que la moyenne mondiale, et le nord connait des augmentations jusqu’à trois fois le taux mondial. En effet, les événements météorologiques extrêmes survenus au Canada durant les dernières années ont montré à quel point les changements climatiques ont déjà modifié notre réalité et mis en péril la sécurité et la prospérité économique des Canadiens. Par exemple :
En 2023, la saison historique des feux de forêt a brûlé presque 15 millions d’hectares (sept fois la moyenne décennale) et a provoqué des panaches de fumée qui ont affecté la qualité de l’air à Toronto, Ottawa et dans de nombreuses autres zones densément peuplées;
Entre 2022 et 2023, le Canada a connu plusieurs événements hydrologiques perturbateurs et dommageables : des orages d’été ont provoqué des crues soudaines au Québec, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse; des niveaux d’eau extrêmement bas sur le fleuve Mackenzie ont perturbé les activités de transport maritime dans le Nord; et l’ensemble du bassin de la rivière Winnipeg a connu des inondations historiques;
En 2022, l’ouragan Fiona a touché terre au Canada atlantique et dans l’est du Québec. Les provinces maritimes ayant reçu la grande partie des 804 millions de dollars estimés en dommages assurés;
En 2022, le Québec et l’Ontario ont été touchés par un derecho (un vent et un orage violent et rapide) qui a fait 10 morts et dont on estime actuellement qu’il a coûté plus de 1,1 milliards de dollars en dommages assurés;
En 2021, la Colombie-Britannique a connu une vague de chaleur estivale en été sans précédent qui a établi des records de température pour la côte ouest et a causé la mort de 619 personnes, suivi par des précipitations et des inondations dévastatrices qui ont causé jusqu’à 675 millions de dollars en dommages assurés;
En 2021, la région de Calgary, en Alberta, a subi une puissante tempête de grêle qui a causé plus de 600 millions de dollars en dommages assurés. Seulement un an auparavant, l’Alberta avait été touchée par une autre tempête de grêle qui avait causé plus de 1,1 milliard de dollars en dommages assurés.
Les impacts socio-économiques importants de ces événements soulignent le besoin urgent pour les communautés canadiennes de s’adapter à cette nouvelle réalité, ce qui ne peut se faire qu’avec des investissements périodiques dans les services hydrométéorologiques canadiens de classe mondiale. Les événements récents ont mis en évidence la nécessité de rendre à l’épreuve du climat les instruments et l’infrastructure de surveillance qui ne sont pas à l’abri des effets du changement climatique :
Pendant la vague de chaleur de 2021 sur la côte ouest, les températures ont parfois dépassé la plage de fonctionnement des capteurs et des mécanismes de contrôle de la qualité associés, tandis que plusieurs stations hydrométriques ont été emportées par les précipitations intenses et les inondations qui ont suivi en Colombie-Britannique.
Des événements météorologiques extrêmes continueront à se produire avec une fréquence et une intensité croissante en raison des changements climatiques. Transformer et faire évoluer les services de prévisions météorologiques et environnementales est impératif afin d’aider les Canadiens à faire face aux conséquences d’une météo de plus en plus sans précédent.
Q3. Quels sont les résultats attendus des nouveaux investissements dans les services météorologiques du Canada?
Les investissements dans le système hautement intégré d’observation, de modélisation, de prédiction et de prévision Canadien soutiendront la production et la diffusion d’informations essentielles concernant les conditions météorologiques et environnementales, ainsi que les volumes des rivières et plans d’eau, dont les Canadiens et les autorités publiques ont besoin pour s’adapter et pour devenir plus résistants aux impacts des changements climatiques.
Plus précisément, les investissements permettront à ECCC de prévoir les phénomènes météorologiques extrêmes et les conditions induites par la météo, ainsi que leurs impacts, avec plus de certitude et dans un temps plus court.
Le financement présenté dans le budget principal comprend également les salaires de jusqu’à 15 postes de météorologues auparavant laissés vacants en raison de l’érosion des budgets salariaux, ainsi que pour cinq météorologues chargés de la préparation à l’alerte qui travaillent directement avec les autorités publiques pour apporter leur soutien avant et pendant les événements météorologiques graves et extrêmes.
Cela informera ensuite la prise de décision par les Canadiens et les autorités publiques concernant les mesures nécessaires pour assurer les déplacements, la fermeture des routes, le déploiement des premiers intervenants dans une zone donnée et la relocalisation de certaines communautés, dans le but de réduire les impacts et les coûts des événements météorologiques.
De plus, les technologies actualisées et nouvelles, en plus des modèles de prédictions plus puissants, fourniront les informations nécessaires pour revoir les seuils d’alerte et les évaluations des risques qui sous-tendent la préparation aux situations d’urgence, tant pour les événements météorologiques de à développement rapide que pour les événements qui évoluent lentement (comme les sécheresses).
Q4. [*caviardé*]
Stations météorologiques et prévisions météorologiques dans le nord
Q1. Quels sont les actifs et les investissements du gouvernement du Canada liés aux stations météorologiques et aux prévisions météorologiques dans le nord?
Les ressources d’observation du Service météorologique du Canada (SMC) dans l’Arctique (nord de 60eparallèle) comprennent 83 stations météorologiques automatisées (81 dans les territoires et 2 au nord du Québec), 2 stations du Réseau coopératif sur le climat (RCC), 11 stations de lancement de ballons en altitude, 10 instruments de détection de la foudre, 1 station de réception satellite (à remplacer par 2 nouvelles stations en 2025/26 pour étendre la couverture et la résilience), 2 bouées marines amarrées saisonniers, 207 stations de surveillance hydrométrique (quantité d’eau) (avec 4 nouvelles stations ajoutées dans les Territoires du Nord-Ouest en 2024/2025 pour soutenir la prévision et la modélisation des inondations) et 21 bouées dérivantes actives au nord du 60e parallèle (pas de délimitation géographique). Le SMC a également doté un certain nombre de navires exploités dans l’Arctique de matériel d’observation météorologique qui fournit de précieuses données d’observation météorologique dans les eaux arctiques. Un site d’essai d’instruments atmosphériques situé à Iqaluit est aussi en train d’être rénové et modernisé afin de tester de nouvelles technologies dans des conditions nordiques avant leur déploiement dans les réseaux opérationnels.
Les données canadiennes, en conjonction avec d’autres données provenant du monde entier, sont intégrées dans les modèles informatiques canadiens à haute résolution d’Environnement et Changement climatique Canada (ECCC), et utilisées pour fournir des prévisions météorologiques, climatiques et environnementales pour l’ensemble du Canada, y compris le Nord. Les scientifiques du ECCC continuent d’améliorer ces modèles, ce qui permettra d’améliorer les produits et les services pour le Nord. Par exemple, le système de prévisions pour l’Arctique canadien, qui jumèle des modèles pour l’atmosphère et l’océan, a été récemment testé par les chercheurs du ECCC et devrait améliorer les prévisions météorologiques dans l’Arctique canadien.
ECCC fournit des prévisions météorologiques maritimes et des informations sur la glace de mer pour les eaux navigables du territoire canadien et remplit l’obligation internationale du Canada en fournissant des renseignements sur les conditions météorologiques maritimes et les glaces pour une large bande d’eaux internationales au nord du 60⁰ parallèle — une zone qui comprend toutes les eaux arctiques du nord du Greenland, du Canada et de l’Alaska jusqu’au pôle Nord.
Des observations météorologiques de surface horaires sont recueillies toutes les heures au centre de recherche d’Eureka, notamment celles concernant la température, le vent et l’humidité à partir de ballons météorologiques en altitude (deux fois par jour), les données des stations météorologiques automatiques, ainsi que d’autres rapports détaillés sur les conditions météorologiques provenant d’observations humaines. Le site contribue à la responsabilité principale du SMC de prévoir les conditions météorologiques et environnementales, y compris dans le Nord.
Eureka, un bien immobilier appartenant à l’État, a été la première station météorologique conjointe de l’Arctique établie sur l’île d’Ellesmere, au Nunavut. ECCC a demandé un financement de 87,2 millions de dollars sur cinq ans, à partir de 2019-2020, pour des investissements dans l’infrastructure d’Eureka et des installations environnantes. Ces investissements sont nécessaires pour poursuivre les observations environnementales essentielles dans la région polaire et les activités de surveillance du climat, et pour faire d’Eureka une plaque tournante pour les activités et la recherche du gouvernement du Canada dans l’Arctique.
Q2. Le nombre de stations d’observation météorologique dans le Nord a-t-il effectivement diminué par rapport à ce qu’il était il y a 20 ans? Si oui, quelles en sont les raisons?
Le SMC exploite un large éventail de réseaux météorologiques et hydrologiques pour surveiller et recueillir des données sur le temps, l’eau et le climat depuis le sol et en altitude au moyen de satellites. Le SMC recueille des données à partir de 7 plateformes d’observation différentes notamment des stations météorologiques de surface, des radiosondages en altitude, des observations par satellite, des systèmes de détection de la foudre, des stations hydrométriques, des radars météorologiques et des bouées marines. Outre la collecte automatisée de données environnementales à partir des stations météorologiques, le SMC reçoit également des données provenant d’observateurs météorologiques bénévoles.
Les réseaux du SMC ont évolué au fil des ans avec le passage des réseaux d’observation météorologique manuels traditionnels aux réseaux d’observation météorologique automatiques. Le nombre de stations météorologiques automatiques (SMA) a augmenté et le nombre de stations manuelles gérées par des bénévoles dans le cadre du Réseau coopératif sur le climat (RCC) a diminué. Au cours des 20 dernières années (2003-2023), le réseau de SMA de l’Arctique a augmenté de 18 stations (il y a 83 SMA aujourd’hui). Au cours des 20 dernières années, le nombre de RCC dans l’Arctique a diminué, passant de 24 (2003) à 2 aujourd’hui (2023).
Les stations du Réseau coopératif sur le climat (RCC) enregistrent les observations météorologiques (températures maximale, minimale et moyenne, quantités de précipitations, et parfois neige au sol) dans le cadre d’un réseau d’observateurs bénévoles et sont donc observées de façon volontaire. Le nombre de sites du Réseau coopératif sur le climat (RCC) a diminué avec la transition vers des réseaux d’observation météorologique automatique. La diminution des observations manuelles au fil du temps est un phénomène mondial. De nombreux facteurs ont contribué au passage des observations manuelles aux observations automatiques, notamment les progrès technologiques; l’amélioration des applications de données météorologiques; le besoin d’amélioration de la latence, de la fréquence et de la résolution des données pour les utilisateurs; les demandes de paramètres supplémentaires; la diminution de l’engagement des observateurs; la retraite des observateurs; la fin d’accords terrestres; et la fin des collaborations.
Q3. ECCC utilise-t-il des données provenant de stations météorologiques communautaires ou recueille-t-il des données météorologiques sur le terrain?
Le SMC exploite un large éventail de réseaux météorologiques et hydrologiques pour surveiller et recueillir des données sur le temps, l’eau et le climat à partir du sol et de satellites, y compris dans l’Arctique.
Outre la collecte automatisée de données environnementales à partir de stations météorologiques, le SMC recueille également des données provenant d’observateurs météorologiques bénévoles.
Les stations du Réseau coopératif sur le climat (RCC) enregistrent les observations météorologiques (température maximale et minimale, quantités de précipitations de pluie ou de neige, et parfois l’équivalent en eau de la neige et la neige au sol) dans le cadre d’un réseau d’observateurs bénévoles. Les observations sont effectuées une à deux fois par jour, de façon volontaire. Le nombre de sites du Réseau coopératif sur le climat (RCC) a diminué avec la transition vers des réseaux d’observation météorologique automatique. La diminution des observations manuelles au fil du temps est un phénomène mondial. De nombreux facteurs ont contribué au passage des observations manuelles aux observations automatiques, notamment les progrès technologiques; l’amélioration des applications de données météorologiques; le besoin d’amélioration de la latence, de la fréquence et de la résolution des données pour les utilisateurs; les demandes de paramètres supplémentaires; la diminution de l’engagement des observateurs; la retraite des observateurs; la fin d’accords terrestres; et la fin des collaborations.
ECCC travaille en étroite collaboration avec l’Université McGill et le gouvernement du Nunatsiavut dans le cadre d’un projet de terrain sur la côte du Labrador afin de fournir des renseignements sur la glace de mer et la météo aux collectivités locales et d’étudier la dynamique de la couverture de glace de rive. Ces renseignements précieux sont utilisés par les collectivités locales pour la pêche, la chasse et les voyages, et contribuent à l’amélioration des modèles de prévision des glaces.
Le SMC travaille en partenariat avec les opérateurs des réseaux territoriaux de surveillance météorologique au Yukon et dans les Territoires du Nord-Ouest dans le cadre de son programme de surveillance collaborative, qui vise à maximiser les investissements collectifs en matière de surveillance en comblant les lacunes communes dans ce domaine. Dans le cadre de cette initiative, ECCC a établi un protocole d’entente de surveillance collaborative avec le Yukon et les Territoires du Nord-Ouest. Ces accords favorisent l’échange de données et, à ce jour, les données de 90 stations météorologiques supplémentaires ont été mises à la disposition des prévisionnistes du Service météorologique du Canada et des systèmes de prévision numérique du temps. Le SMC a également signé récemment son premier protocole d’accord de surveillance collaborative avec le gouvernement de la Nation crie dans le nord du Québec dans le cadre d’un projet pilote visant à éclairer les investissements et les partenariats futurs avec les communautés autochtones et nordiques.
Q4. Comment les radars météorologiques, les satellites et la modélisation informatique à haute résolution interviennent-ils dans les prévisions météorologiques dans le Nord, et quels sont les défis rencontrés par ECCC dans l’établissement des prévisions météorologiques dans le Nord?
ECCC s’appuie sur des modèles informatiques canadiens à haute résolution pour fournir des prévisions météorologiques, climatiques et environnementales, sur l’ensemble du vaste territoire canadien qui comprend un large éventail de conditions météorologiques. Afin de générer des prévisions pour les conditions à venir, la plupart des régions du Canada sont modélisées par notre modèle à haute résolution quatre fois par jour à une résolution de 2,5 km, et le Nord est modélisé deux fois par jour à une résolution de 3 km.
Les chercheurs d’ECCC travaillent à l’amélioration de la modélisation informatique à haute résolution, des produits et des services de prévision, y compris pour le Nord. Par exemple, le système canadien de prévision pour l’Arctique, dans lequel des modèles pour l’atmosphère et l’océan sont couplés, a été testé récemment en mode recherche dans le cadre du projet de prévision polaire de l’Organisation météorologique mondiale. Des efforts tels que celui-ci visent à relever l’un des défis de la prévision dans le Nord, qui est la nécessité de valider les observations des satellites avec des données venant du terrain afin de tester les modèles informatiques et de rendre les données plus riches et plus utiles pour les prévisions météorologiques et environnementales.
Les satellites fournissent des données importantes pour renforcer la surveillance météorologique et climatique dans le Nord où les observations in situ peuvent être difficiles. Actuellement, les prévisions météorologiques au nord du ~55° parallèle dépendent des données des satellites météorologiques en orbite polaire exploités par des partenaires étrangers, notamment les États-Unis et l’Union européenne. ECCC exploite également des stations terrestres qui reçoivent et traitent les données des satellites météorologiques internationaux en orbite polaire. Afin de garantir un accès continu aux données satellitaires essentielles provenant des nouveaux satellites en orbite polaire, ECCC installera de nouvelles infrastructures de réception de données satellitaires en Alberta, à Terre-Neuve-et-Labrador, dans les Territoires du Nord-Ouest et au d’ici à la fin de 2025-26.
ECCC s’appuie fortement sur la technologie satellitaire et les données de la mission orbitale de la Constellation RADARSAT pour la surveillance opérationnelle en temps quasi réel des glaces de mer, des vents marins et de la pollution marine due aux déversements d’hydrocarbures. Ces satellites devraient être en service au moins jusqu’en 2027. L’Agence spatiale canadienne a lancé un processus visant à assurer la continuité de ces données avec la prochaine génération de satellites RADARSAT. Le SMC est conscient de la nécessité d’accroître les observations de la région arctique afin d’améliorer les prévisions météorologiques, océaniques et de l’état des glaces, et la connaissance de la situation pour les communautés nordiques et les secteurs de l’aviation et de la navigation maritime, et de renforcer notre capacité à prévoir les phénomènes météorologiques extrêmes et à s’y préparer.
Bien que les satellites en orbite polaire existants fournissent des données essentielles pour la surveillance des conditions météorologiques dans le Nord, ces satellites doivent effectuer plusieurs orbites autour de la Terre pour imager l’ensemble de l’Arctique canadien. Pour combler les lacunes spatiales et temporelles des données satellitaires sur l’Arctique, ECCC, en collaboration avec l’Agence spatiale canadienne (CSA) et des collaborateurs américains et européens (NASA et NOAA), fait la promotion d’un nouveau concept de mission satellitaire connu sous le nom de Mission d’observation de l’Arctique (MOA). La MOA utiliserait une orbite elliptique très excentrique (OETE) pour générer des données d’une fréquence et d’une qualité sans précédent afin de surveiller les conditions météorologiques, les gaz à effet de serre (GES), la qualité de l’air et la météorologie spatiale pour comprendre l’évolution de l’environnement à des latitudes moyennes à élevées (de 45° à 90° N).
Q5. ECCC soutient-il NAV CANADA dans la prestation de services de prévision aux collectivités du Nord (y compris les petits aéroports)?
ECCC fournit les prévisions météorologiques pour l’aviation au nom de NAV CANADA pour les aéroports de l’Arctique, ainsi que des prévisions météorologiques quotidiennes pour les collectivités du Nord. ECCC fournit des services spécialisés d’aide à la décision météorologique aux autorités de gestion des urgences afin de les aider à gérer les risques liés aux conditions météorologiques