Évaluation du programme de gestion et d'utilisation des ressources en eau : chapitre 5


2. Contexte

2.1 Aperçu du programme

Le programme de GURE vise à favoriser la gestion et l’utilisation efficaces des ressources en eau en vertu de la Loi sur les ressources en eau du Canada et de la Politique fédérale relative aux eaux de 1987. Le programme permet également au Canada de s’acquitter de ses obligations envers la Commission mixte internationale (CMI), une organisation chargée de réglementer l’utilisation des eaux transfrontalières du Canada et des États-Unis (É.-U.) et de se pencher sur les questions connexesNote2. Dans le cadre des travaux qu’il réalise dans le cadre du programme, EC assure la direction, la prestation d’information et l’expertise nécessaires à la prise de décisions relatives à la gestion de l’eau.

La finalité et les activités de ce programme ont considérablement changé en 2012-2013, à la suite des mesures mises en place en réaction au budget de 2012Note3. Lorsqu’il relevait de la Direction générale de l’intendance environnementale (DGIE), le programme était axé sur les activités de promotion de la conservation des ressources en eau et de collecte d’information sur l’utilisation, la conservation et la gestion efficace de l’eau à l’intention des municipalités, des secteurs économiques clés et de l’ensemble de la population canadienne. Ces activités ne relèvent plus d’EC depuis 2012-2013.

Maintenant dirigé conjointement par le Service météorologique du Canada (SMC) et le directeur général régional (DGR) de l’Ouest et du Nord, le programme est désormais axé sur les activités qui favorisent la gestion continue de l’eau par le truchement de la présence d’EC au sein des conseils de gestion de l’eau interprovinciaux et interterritoriaux du pays et de leurs équivalents internationauxNote4. Ces conseils ont pour mission de prendre des décisions intégrées en ce qui a trait à la gestion des eaux relevant de plusieurs instances, dans le but de protéger les écosystèmes, ainsi que la santé, les biens et la prospérité économique des citoyens. Les mandats de chacun de ces conseils varient, mais ils s’articulent tous autour de la gestion des niveaux et des débits d’eau, plus particulièrement dans le contexte de la nécessité d’équilibrer un vaste éventail d’intérêts et d’assurer la gestion de ces ressources dans des circonstances extrêmes, telles que des inondations et des sécheresses. Les questions relatives à la qualité de l’eau figure également parmi les activités de ces conseils.

Le programme prévoit par ailleurs d’autres volets d’activités de moindre envergure, dont :

Le programme de GURE est très étroitement lié au programme des services et relevés hydrologiques (sous-programme 1.2.3), qui tient lieu de ressource cruciale en éclairant les décisions prises par les conseils de gestion de l’eau. Dans une moindre mesure, le programme de GURE entretient également des liens avec le programme de la qualité de l’eau et de la santé des écosystèmes aquatiques (sous-programme 1.2.1), qui fournit de l’information sur la qualité de l’eau à l’appui des travaux des conseils.

2.2 Activités

Activités des conseils de gestion de l’eau

Les activités du programme contribuent aux travaux des conseils de gestion de l’eau nationaux (c.-à-d., interprovinciaux et interterritoriaux) et internationaux, ainsi que des groupes de travail et des comités qui en relèvent.

Au pays, EC offre du soutien à quatre conseils de gestion de l’eau interprovinciaux qui sont collectivement responsables d’un territoire qui s’étend sur près de 3,2 millions de kilomètres carrés, soit environ le tiers de la masse terrestre du CanadaNote5. EC soutient en outre quelque 17 conseils de gestion de l’eau internationaux (Canada-États-Unis), dont la plupart ont été mis sur pied par la CMI. L’annexe 4 présente la liste, ainsi qu’une brève description, de ces conseils internationaux.

La participation d’EC aux travaux des conseils nationaux et internationaux de gestion de l’eau varie d’un cas à l’autre, mais le rôle du Ministère consiste généralement à :

 

Activités liées à la Loi sur les ouvrages destinés à l'amélioration des cours d’eau internationaux(LOACEI)

Le programme de GURE mène également des activités relatives à l’administration de la LOACEINote7, dont le but est de veiller à ce que les ressources en eau canadiennes qui appartiennent à des bassins fluviaux internationaux soient mises en valeur et utilisées conformément à l’intérêt supérieur du pays. La LOACEI stipule que nul ne peut construire, mettre en service ou entretenir des ouvrages destinés à l’amélioration d’un cours d’eau international, sauf en conformité avec un permis valide délivré sous le régime de la Loi. Les ouvrages en question comprennent les barrages, les obstacles, les canaux, les bassins de retenue, les pipelines ou les autres ouvrages qui peuvent changer le débit naturel d’un cours d’eau international ou en déranger l’utilisation hors du CanadaNote8.

Les activités d’administration de la LOACEI menées dans le cadre du programme de GURE consistent entre autres à superviser et à examiner les demandes de permis et les avis d’exception, ainsi qu’à publier un rapport annuel. Dans le cadre des examens, le programme procède à des évaluations hydrotechniques du volume des eaux de surface afin d’éclairer la gestion et l’utilisation de ces eaux. En outre, l’expertise du programme en matière d’études hydrologiques et hydrauliques contribue au respect des obligations prévues à l’article 20 de la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale de 2012 (LCEE 2012) pour les propositions de projets visant des cours d’eau non internationaux dans des domaines d’intérêt fédéralNote9.

 

Autres activités régionales de gestion de l’eau

Au besoin, le programme peut également contribuer à d’autres activités régionales de gestion de l’eau, y compris la contribution au processus d’examen du Traité du fleuve ColumbiaNote10, la participation aux examens fédéraux-provinciaux de la disponibilité et de l’utilisation de l’eau du bassin des Grands Lacs en Ontario et des exigences environnementales connexes, ainsi que la collaboration du bureau du DGR de l’Ouest et du Nord et du gouvernement de la Colombie-Britannique à propos des changements apportés aux lois provinciales sur l’eau afin d’en assurer l’harmonisation avec les rôles et les responsabilités pertinents du gouvernement fédéral.

2.3 Gouvernance et gestion

Gouvernance et organisation d’EC

Une portion significative des activités du programme relève des deux organisations qui en assurent la codirection (DG de la surveillance météorologique et environnementale du SMC et DGR de l’Ouest et du Nord). Certaines activités sont toutefois assurées par d’autres directions générales, comme l’indique le tableau 1.

 

Tableau 1 : Directions générales d’EC participant au programme de GURE
Organisation d’ECNote11 Responsabilités
Service météorologique du Canada (Surveillance météorologique et environnementale; Opérations météorologiques et environnementales)
  • Codirection du programme de GURE
  • Participation à divers conseils et comités nationaux et internationaux de gestion de l’eau
  • Fonctions de secrétariat auprès des deux conseils nationaux de l’est du paysNote12 et de nombreux conseils internationaux
  • Activités relatives à la LOACEI
Bureau du directeur général régional (DGR) de l’Ouest et du Nord
  • Codirection du programme de GURE
  • Participation à divers conseils et comités nationaux et internationaux de gestion de l’eau
  • Fonctions de secrétariat auprès des deux conseils nationaux de l’ouest du paysNote13 et de nombreux conseils internationaux
  • Fonctions de coordination ou de représentation concernant d’autres dossiers régionaux liés à la gestion de l’eau
Bureaux des DGR de l’Ontario et de l’Atlantique et du Québec
  • Participation à divers conseils et comités de gestion de l’eau
Direction générale des sciences et de la technologie (S-T)
  • Participation à divers conseils et comités de gestion de l’eau
Direction générale des affaires internationales (DGAI)
  • Fonctions d’élaboration de politiques et de gouvernance concernant la gestion de la relation du Ministère avec la CMI (p. ex., gestion du protocole d’entente entre EC et la CMI, coordination centrale des demandes et des nominations, surveillance de la progression des projets)
  • Coordination des nominations par décret au sein des conseils ne relevant pas de la CMI
  • Direction et coordination de l’apport d’EC aux modifications apportées à la LOACEI aux termes du projet de loi C-383
Direction générale de l’intendance environnementale (Direction des affaires législatives et réglementaires)
  • Préparation et dépôt de rapports annuels (apport du SMC au rapport sur la LOACEI et des secrétariats des conseils nationaux au rapport sur la Loi sur les ressources en eau du Canada)

 

Le 1er avril 2014, le SMC a regroupé en une seule direction tous les conseils dont il assurait auparavant la gestion (environ une douzaine), dans le cadre de la réorganisation globale des directions généralesNote14.

Les deux comités de DG suivants se penchent sur les enjeux qui relèvent de la portée du programme :

 

CMI et gouvernance des conseils

La CMI est une organisation binationale indépendante. Le Canada et les États-Unis nomment chacun trois des six commissaires de la CMI, dont un président issu de chaque pays. Les commissaires sont nommés par l’ordre supérieur de gouvernement de chaque pays; une fois nommés, ils ne représentent pas leur gouvernement national, mais agissent en toute indépendanceNote15. En avril 2013, EC et la CMI ont signé un protocole d’entente visant à clarifier davantage la nature des services et le niveau de soutien qu’EC fournit à la CMINote16. Ce protocole d’entente comprend trois annexes qui décrivent en détails les attentes relatives à la dotation en personnel, aux fonctions, aux exigences de surveillance et aux projets spéciaux des différents conseils, comités et groupes de travail responsables de chacun des bassins hydrographiques communs au Canada et aux États-Unis.

Par ailleurs, tous les conseils nationaux et internationaux de gestion de l’eau disposent de leur propre structure de gouvernance particulière, au sein de laquelle toutes les instances compétentes sont représentées. Chaque conseil prend ses décisions en tenant compte de toutes les parties intéressées du bassin concerné et en tentant d’équilibrer tous les intérêts en présence. Tel que mentionné précédemment, la présidence ou la coprésidence de bon nombre de ces conseils est assurée par EC, conformément aux responsabilités qui lui incombent aux termes du programme de GURE. 

2.4 Ressources

Les tableaux 2 et 3 présentent les ressources allouées au programme de GURE telles qu’elles apparaissaient dans le système financier d’EC au cours des cinq années de la période d’évaluation. Les chiffres reflètent les changements que le programme a subis, y compris la cessation des activités de conservation de l’eau de la DGIE en 2012-2013; le transfert de la responsabilité du programme de subventions et de contributions du Fonds du lac Winnipeg (géré par le DGR) en 2010-2011; et le transfert, au SMC, de certaines responsabilités de la DGIE. Les ressources de la DGAI et de la DGST indiquées dans ces tableaux ont trait aux responsabilités relatives au programme de l’eau du GEMS du PNUE qu’EC assumait. On estime donc qu’en 2013-2014, les dépenses associées aux activités permanentes du programme de GURE ciblées par la présente évaluation s’élevaient à environ 3,3 millions de dollars, y compris les fonds recouvrés, et qu’elles se répartissaient selon un rapport approximatif des deux tiers pour le SMC et d’un tiers pour le DGRNote17.

Les recettes nettes en vertu d’un crédit (RNC) représentent la portion des dépenses que le programme a récupérée auprès de la CMI ou d’autres instances, principalement en recouvrement des dépenses associées à la prestation de services de secrétariat. De même, les recettes des comptes à fins déterminées (CFD) représentent les fonds récupérés auprès d’autres instances en recouvrement des coûts des conseils nationaux du DGR de l’Ouest et du NordNote18.

 

Tableau 2 : Dépenses du programme de gestion et d’utilisation de l’eau, de 2009-2010 à 2013-2014
TOUTES LES DG Dépenses réelles
2009-2010
Dépenses réelles
2010-2011
Dépenses réelles
2011-2012
Dépenses réelles
2012-2013
Dépenses réelles
2013-2014
Total
ETP 54,65 56,37 44,96 37,96 35,85  
Salaires 4 117 634 $ 4 488 874 $ 3 546 897 $ 2 705 740 $ 2 497 705 $ 17 356 850 $
F et E 788 009 $ 702 290 $ 616 210 $ 355 496 $ 324 913 $ 2 786 918 $
SC 1 093 318 $1 520 900 $ 355 000 $ 404 698 $ 520 000 $2 20 143 768 $
Total 5 998 961 $ 5 712 064 $ 4 518 107 $ 3 465 934 $ 3 342 618 $ 23 037 684 $
RNC - Salaires 138 623 $ 118 893 $ 92 558 $ 161 218 $ 425 254 $ 936 546 $
RNC - F et E 546 739 $ 619 387 $ 522 346 $ 155 131 $ 171 198 $ 2 014 801 $
RNC - Total 685 362 $ 738 280 $ 614 904 $ 316 349 $ 596 452 $ 2 951 347 $
CFD - Total 471 728 $ 490 671 $ 353 322 $ 624 744 $ 510 738 $ 2 451 203 $
Grand total 7 156 051 $ 6 941 015 $ 5 486 333 $ 4 407 027 $ 4 449 808 $ 28 440 234 $

Source : Les données sur les ETP ont été extraites du système de gestion des salaires d’EC par les Finances ministérielles. Les autres données ont été extraites du système financier d’EC par les Finances ministérielles.

  1. Comprend une somme de 583 318 $ en subventions et contributions relatives au Fonds du lac Winnipeg, qui ne relève plus du programme.
  2. Outre une somme de 500 000 $ en subventions et contributions relatives au GEMS du PNUE, ce total inclut également une somme de 20 000 $ en subventions et contributions du SMC qui relèvent de la catégorie générale des « ressources en eau ».
Tableau 3 : Répartition, par direction générale, des dépenses du programme de gestion et d’utilisation de l’eau, de 2009-2010 à 2013-2014
DG Dépenses réelles
2009-2010
Dépenses réelles
2010-2011
Dépenses réelles
2011-2012
Dépenses réelles
2012-2013
Dépenses réelles
2013-2014
Total
SMC 1 520 255 $ 1 514 891 $ 1 438 250 $ 1 913 847 $ 2 206 509 $ 8 593 752 $
DGR 2 071 53 $1 1 400 594 $ 1 062 205 $ 1 312 280 $ 1 118 813 $ 4 514 222 $
DGIE 2 463 991 $ 2 350 997 $ 1 971 863 $ 161 657 $ 13 138 $ 13 107 974 $
DGST2 560 984 $ 1 172 993 $ 577 815 $ 614 545 $ 611 348 $ 3 537 685 $
DGAI3 500 000 $ 500 000 $ 355 000 $ 404 698 $ 500 000 $ 2 259 698 $
Autres 39 288 $ 1 540 $ 81 200 $ 0 $ 0 $ 122 028 $
Grand total 7 156 051 $ 6 941 015 $ 5 486 333 $ 4 407 027 $ 4 449 808 $ 28 440 234 $

Source : Les données sur les ETP ont été extraites du système de gestion des salaires d’EC par les Finances ministérielles. Les autres données ont été extraites du système financier d’EC par les Finances ministérielles.

  1. Y compris une somme de 583 318 $ en subventions et contributions relatives au Fonds du lac Winnipeg, qui ne relève plus du programme.
  2. Les dépenses de la DGST ont trait aux activités relatives au GEMS du PNUE.
  3. Les dépenses de la DGAI ont trait aux subventions et contributions relatives au GEMS du PNUE. 

 

2.5 Modèle logique du programme

Le programme n’est associé à aucun modèle logique approuvé. Pour les besoins de l’évaluation, une ébauche de modèle logique a donc été élaborée à la lumière de l’examen de la documentation et des discussions avec le personnel du programme et les membres du comité d’évaluation. Après avoir été passée en revue en collaboration avec les codirigeants du programme dans le cadre de l’examen du plan d’évaluation, cette ébauche de modèle logique a été jugée comme une représentation adéquate du programme aux fins de l’évaluation.

L’ébauche de modèle logique est présentée à l’annexe 1, et les résultats attendus qui en découlent sont décrits ci-dessous. Ces résultats ont servi à évaluer le rendement dans le cadre de la présente évaluation.

Résultats directs (à court terme)

Résultat intermédiaire

Résultat final

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2018-12-06