Évaluation des Services et relevés hydrologiques : chapitre 3


2.0 Contexte de l'évaluation

2.1 Profil du programme

2.1.1 Sous-programme 1.2.3

Le programme des Services et relevés hydrologiques [sous-programme 1.2.3 de l'Architecture d'alignement des programmes (AAP) appelé ci-après « le programme »] comprend principalement la Division des relevés hydrologiques du Canada (DRHC), qui est l'organe fédéral du Programme hydrométrique national (PHN). La Division des relevés hydrologiques du Canada est supervisée par le Service météorologique du Canada (SMC) d'Environnement Canada. En outre, le sous-programme 1.2.3 comprend le Service hydrologique, un secteur d'activité plus petit du Service météorologique du Canada qui inclut la science hydrologique, des applications de données hydrologiques (y compris la modélisation) et des services connexes.

2.1.2 Mandat, responsabilité et principaux clients d'Environnement Canada pour le programme

Au Canada, les provinces, le Yukon et les Territoires du Nord Ouest ont l'autorité principale sur la plupart des aspects de la gestion des eaux et la protection des ressources en eau. Le rôle du gouvernement fédéral en matière de gestion des eaux est établi par des droits de propriété sur les eaux navigables, les pêches, les eaux intergouvernementales et frontalières, les terres domaniales et les eaux fédérales, les réserves des Premières nations, la gestion des ressources du Nunavut, et certains aspects de la protection environnementale. En outre, le gouvernement fédéral peut intervenir sur des questions liées à la gestion des ressources en eau s'il le souhaite, en vertu des pouvoirs résiduels qui lui sont conférés par la Constitution. Le ministre de l'Environnement a la responsabilité principale d'exécuter les pouvoirs et les tâches du gouvernement fédéral en matière de gestion des ressources en eau. Parallèlement, un certain nombre d'autres ministres et ministères ont des responsabilités secondaires à l'égard d'aspects particuliers de la gestion des ressources en eau, y compris, sans toutefois s'y limiter, Affaires autochtones et Développement du Nord Canada, Agriculture et Agroalimentaire Canada, Pêches et Océans Canada, et Ressources naturelles Canada.

La base du mandat d'Environnement Canada relativement à la mesure de la quantité d'eau est principalement établie par la Loi sur les ressources en eau du Canada. La Loistipule que le ministre de l'Environnement :

Voici d'autres lois, ententes et initiatives fédérales qui s'appliquent à la gestion des ressources en eau ou qui exigent des données hydrométriques pour étayer les mesures :

L'actuelle Politique fédérale relative aux eaux, établie en 1987, a mis en évidence le fait que le besoin en systèmes de collecte de données fiables et rentables en vue d'appuyer la gestion des ressources en eau a augmenté, de la même manière que la complexité de la gestion des ressources en eau. La Politique incluait des engagements visant la production de données et de renseignements fiables et opportuns sur la quantité des ressources en eau en collaboration avec les provinces et les territoires, ainsi que l'extension des programmes de données dans les régions du nord et les régions éloignées du pays.

En novembre 2011, Environnement Canada a mandaté l'Association canadienne des ressources hydriques (ACRH) d'examiner les responsabilités et l'intérêt du gouvernement fédéral à l'égard de la surveillance de la quantité d'eau, et de proposer une approche fondée sur les risques pour déterminer les priorités de surveillance des eaux au niveau fédéral.Note de bas de page3 L'Association canadienne des ressources hydriques a noté que les rôles du gouvernement fédéral en matière de surveillance de la quantité d'eau sont soit :

Quatre critères ont été définis par l'Association canadienne des ressources hydriques pour orienter l'attribution de désignations fédérales, fédérales-provinciales/territoriales et provinciales/territoriales aux stations de surveillance de la quantité d'eau ainsi que leur examen, ce qui fournit une base pour déterminer le partage des coûts. Ces critères sont : (1) des obligations juridiques ou prescrites par la loi, (2) les engagements mondiaux (internationaux), (3) l'inclusion du Réseau hydrométrique de référence (RHR)Note de bas de page5, et (4) les priorités d'Environnement Canada.Note de bas de page6 La Division des relevés hydrologiques du Canada propose d'appliquer ces critères en collaboration avec des partenaires provinciaux/territoriaux en vue de passer en revue les désignations fédérales/provinciales/territoriales actuelles pour les stations de jaugeage et soutenir la planification et le développement futurs du réseau national des stations. Cependant, afin d'appliquer les critères comme prévu, des directives spécifiques d'Environnement Canada sur les politiques seront nécessaires pour clarifier les priorités ministérielles auxquelles la Division des relevés hydrologiques du Canada doit répondre.

Les données hydrométriques de la Division des relevés hydrologiques du Canada sont utilisées dans l'analyse, la modélisation et la prévision des écoulements et des niveaux d'eau, et ces renseignements sont utilisés comme intrants dans la conception et la gestion d'activités axées sur l'eau dans une grande variété de secteurs. Les applications courantes incluent la planification d'inondations, la cartographie des plaines inondables, les avertissements d'inondation et la gestion des mesures d'intervention d'urgence, la planification et la gestion des ressources en eau, la répartition de l'eau, la planification et la conception des infrastructures, les évaluations environnementales, la surveillance et la gestion environnementales, l'analyse des changements climatiques et des effets météorologiques à long terme, la production d'énergie, et les utilisations des cours d'eau intérieurs à des fins récréatives et de navigation.

Les principaux utilisateurs de données hydrométriques générées par le Programme hydrométrique national sont les partenaires fédéraux, provinciaux et signataires d'accords établis avec Environnement Canada. Chacun des partenaires établit des priorités en matière de collecte de données, qui sont basées sur des évaluations des besoins en données des ministères au sein de leur gouvernement respectif. Ces priorités constituent ensuite la base des plans de travail annuel et de la répartition des coûts d'exploitation. Ces partenaires fédéraux, provinciaux et territoriaux sont les principaux clients d'Environnement Canada pour le programme.

Une quantité importante de demandes de données hydrométriques provient d'un groupe de clients secondaires, y compris des gouvernements municipaux, des organisations non gouvernementales, des entreprises privées, des chercheurs universitaires, et le grand public. Dans bien des cas, les besoins en données hydrométriques chez ces utilisateurs secondaires découlent des exigences en matière de règlements, de planification et de surveillance établies par les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux. D'autres facteurs déterminants de la demande d'utilisateurs secondaires comprennent les besoins en matière de planification, de surveillance et de gestion des urgences des organismes locaux et régionaux du gouvernement, les besoins en données pour la recherche de ressources en eau et la modélisation, ainsi que les besoins en données pour améliorer la planification des utilisations des cours d'eau à des fins récréatives. Les utilisateurs secondaires sont peu susceptibles d'être préoccupés par la provenance des données, à savoir si elles viennent une station de jaugeage fédérale, fédérale-provinciale/territoriale ou provinciale/territoriale, car leurs besoins en données sont généralement axés sur un cours d'eau ou un bassin particulier.

Les utilisateurs secondaires sont en mesure d'accéder à des systèmes de diffusion de données hydrométriques en ligne qui ont été établis en vue de servir aux utilisateurs principaux. L'accès au système et les données téléchargées sur ce dernier par les utilisateurs secondaires ont une faible incidence sur la communication de données aux utilisateurs principaux et un coût minime relativement au programme, tout en offrant des avantages importants au public.

2.1.3 Activités et gestion opérationnelles

Aux termes de la Loi sur les ressources en eau du Canada, le Programme hydrométrique national est mené par l'entremise d'accords bilatéraux entre Environnement Canada et chacune des provinces et le Yukon, ainsi qu'avec Affaires autochtones et Développement du Nord Canada au nom du Nunavut et des Territoires du Nord-Ouest. Le Programme hydrométrique national vise à fournir une approche systématique et normalisée à l'égard de la collecte, de l'interprétation et de la diffusion de données historiques et en temps réel sur la vitesse, le rejet, le volume et d'autres paramètres des eaux de surface et des plans d'eau de surface.Note de bas de page7

En vertu d'accords bilatéraux établis en 1975 et actuellement mis à jour, la collecte de données sur la quantité d'eau et leur diffusion sont cofinancées selon les priorités en matière de données et les exigences établies par les partenaires à chaque accord. Chaque station de jaugeage est désignée comme étant une installation fédérale, fédérale-provinciale/territoriale ou provinciale/territoriale, selon des directives de classification convenues par toutes les parties. Le gouvernement fédéral paie les coûts opérationnels initiaux, puis recouvre la part appropriée de chaque partie sur la base des désignations des stations. Les coûts pour les stations classées comme fédérales/provinciales ou fédérales/territoriales sont partagés à parts égales. En général, le programme a été exploité de façon continue par le gouvernement fédéral (p. ex. Division des relevés hydrologiques du Canada) depuis 1908, sauf au Québec, qui en a pris la responsabilité en 1963.

La Division des relevés hydrologiques du Canada exploite un réseau de 2 783 stations au Canada et tient à jour une base de données contenant des données historiques sur 5 577 autres stations inactives (abandonnées) pour le pays, en partenariat avec les provinces, les territoires et d'autres organismes. Les données provenant de ces 5 577 stations inactives sont stockées avec les données des stations actives dans la base de données hydrométriques nationale. La plupart des stations actives sont situées dans la partie sud du pays, où les pressions démographiques et économiques sont les plus fortes. La Division des relevés hydrologiques du Canada possède un Système de gestion de la qualité (SGQ) officiel, certifié par l'Organisation internationale de normalisation (ISO), visant à orienter la planification et la gestion de ses opérations. Les données recueillies par le Programme hydrométrique national sont stockées dans deux bases de données tenues à jour par Environnement Canada.

La gestion et la prestation du programme sont divisées entre des unités régionales et d'administrations centrales. Au niveau régional, les bureaux de la Division des relevés hydrologiques du Canada, dans le cadre des activités du Service météorologique du Canada, gèrent les relations entre les partenaires provinciaux et territoriaux, entreprennent la planification et l'exploitation du réseau, agissent en tant que membres de comités interterritoriaux et de commissions de contrôle, recueillent et produisent des données selon des normes nationales, diffusent des données préliminaires et finales (archivées), et répondent aux demandes d'utilisateurs. Au niveau des administrations centrales, la Division des services hydrologiques et climatiques du Service météorologique du Canada assure le leadership national du programme, le développement et le maintien du Système de gestion de la qualité et des normes liées aux données, l'évaluation et la sélection de l'équipement, la mise au point d'applications et de services hydrologiques, la gestion de sites Web, l'archivage des données par HYDEX et par HYDAT, et des services de gestion des actifs.

2.2 Structure de gouvernance

2.2.1 Gouvernance interne

La responsabilité globale de l'élément 1.2.3 de l'Architecture d'alignement des programmes incombe au sous-ministre adjoint du Service météorologique du Canada. Le personnel des administrations centrales (Division des services hydrologiques et climatiques) rend compte au directeur général de la Surveillance météorologique et environnementale, tandis que le personnel régional rend compte au directeur général des Opérations météorologiques et environnementales, par l'intermédiaire des directeurs régionaux. La gestion fonctionnelle est assurée par le directeur général de la Surveillance météorologique et environnementale.

2.2.2 Gouvernance externe

En vertu des accords bilatéraux de 1975, il y a une Table nationale des administrateurs (TNA) et des comités de coordination pour la gestion du Programme hydrométrique national. La Table nationale des administrateurs est composée d'administrateurs fédéraux, provinciaux et territoriaux des accords bilatéraux sur la surveillance hydrométrique et d'un administrateur national désigné par Environnement Canada. Les administrateurs (étant généralement des fonctionnaires fédéraux et provinciaux) établissent un comité de coordination (avec des représentants fédéraux, provinciaux et territoriaux) dans chaque province et territoire afin de planifier et de superviser les opérations du réseau. Les rôles et responsabilités de ces structures sont décrits dans les accords. Les ministères provinciaux, territoriaux et fédéraux suivants participent aux travaux de la Table nationale des administrateurs et aux comités de coordination connexes.

Partenaires provinciaux :

Partenaires territoriaux :

Partenaire fédéral :

2.3 Affectation des ressources

Les ressources financières et les équivalents temps plein (ETP) attribués au programme de Services et relevés hydrologiques pour la période de cinq ans de cette évaluation sont présentés dans le tableau 1.

Tableau 1 : Services et relevés hydrologiques - Dépenses de 2008-2009 à 2012-2013
  2008-2009 2009-2010 2010-2011 2011-2012 2012-2013 Total
ETP 212,74 227,43 234,3 219,83 230,23  
 
Salaires 8 015 953 $ 9 491 339 $ 9 117 623 $ 8 906 437 $ 8 982 652 $ 44 514 004 $
Fonctionnement
et Entretien
(F et E)
8 156 666 $ 8 396 369 $ 7 434 793 $ 7 427 771 $ 6 849 073 $ 38 264 672 $
Immobilisations 2 366 124 $ 3 420 848 $ 3 724 244 $ 2 946 344 $ 1 065 351 $ 13 522 911 $
Total partiel 18 538 743 $ 21 308 556 $ 20 276 660 $ 19 280 552 $ 16 897 076 $ 96 301 587 $
 
RNCNote de bas de page1.1 - Salaire 6 926 105 $ 7 258 799 $ 7 628 660 $ 7 304 935 $ 7 797 741 $ 36 916 240 $
RNC - F et E 6 095 753 $ 6 725 096 $ 6 326 855 $ 6 857 074 $ 7 507 936 $ 33 512 714 $
RNC - Immobilisations 229 196 $ 86 629 $ 113 843 $ 335 418 $ 178 281 $ 943 367 $
Total partiel 13 251 054 $ 14 070 524 $ 14 069 358 $ 14 497 427 $ 15 483 958 $ 71 372 321 $
(% du total) (42 %) (40 %) (41 %) (43 %) (48 %) (43 %)
Total général 31 789 797 $ 35 379 080 $ 34 346 018 $ 33 777 980 $ 32 381 034 $ 167 673 908 $

Source : Direction générale des finances d'Environnement Canada, 14 janvier 2013 (Dépenses de 2008-2009 et ETP pour 2008-2009 à 2012-2013) et Rapport annuel - présentation de 2012-2013 à la Table nationale des administrateurs par le directeur de la Division des services hydrologiques et climatiques, octobre 2013 (Dépenses de 2009-2010 à 2012-2013).

Description du tableau 1

Le tableau 1 présente le nombre d’équivalents temps plein et les dépenses des Services et relevés hydrologiques pour chacun des cinq exercices de 2008 2009 à 2012 2013. Les chiffres pour chaque année sont décomposés en dépenses salariales, en dépenses de fonctionnement et d’entretien (F et E) et en dépenses en immobilisations. Le tableau présente également des chiffres semblables sur les recettes nettes en vertu d’un crédit, représentant les montants des coûts recouvrés auprès des partenaires des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux du programme pour chacune des cinq années. Le total des dépenses du programme pour cette période de cinq ans était d’environ 167,1 millions de dollars, dont 71,4 millions de dollars (ou 43 pour cent) ont été recouvrés.

2.4 Résultats attendus et mesure du rendement

Étant donné qu'on ne dispose pas actuellement d'un modèle logique propre au programme et d'une stratégie de mesure du rendement pour le programme des Services et relevés hydrologiques, on a déterminé, en consultation avec la direction du programme, que le rendement du programme soit évalué par rapport aux extrants, aux résultats et aux indicateurs connexes existants, tel qu'il est décrit ci-dessous.

Le Cadre de mesure du rendement de 2012-2013 du Ministère inclut des indicateurs de rendement pour un résultat attendu et trois extrants pour cet élément de l'Architecture d'alignement des programmes.

Résultat visé :

Extrants :

En outre, des données sur le rendement sont recueillies dans le cadre du Système de gestion de la qualité du Service météorologique du Canada, ce qui est une exigence de la certification ISO 9001 du Service météorologique du CanadaNote de bas de page8 , qui reste néanmoins indépendante du cadre de mesure du rendement du Ministère. Les objectifs principaux du Système de gestion de la qualité sont les suivants :

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