Stratégie de conservation des oiseaux de la région 5 : forêt pluviale du Nord du Pacifique : chapitre 8


Section 3 : Autres problématiques

Problèmes généralisés

Il se peut que certains problèmes généralisés de conservation ne soient pas recensés dans la documentation comme étant des menaces importantes pour des populations d’espèces prioritaires données et, par conséquent, il se peut que ces menaces soient omises dans le processus d’évaluation des menaces. Cependant, ces problèmes, qu’ils soient ou non un facteur limitatif pour une espèce ou une population donnée, contribuent à la mortalité des oiseaux ou à la diminution de la fécondité de plusieurs espèces et doivent donc faire l’objet de mesures de conservation. En général, ces problèmes transcendent les types d’habitats et sont considérés comme étant « généralisés ». En voici quelques exemples :

Puisqu’ils ne cadrent pas dans la présentation standard utilisée dans les stratégies s’appliquant aux RCO, ces problèmes généralisés sont présentés séparément ici. Les estimations du taux de mortalité ci-jointes se fondent en grande partie sur des ébauches de rapport accessibles à l’interne à Environnement et Changement climatique Canada au moment de la réalisation de la présente stratégie; ces chiffres pourraient changer une fois que la version finale des études auront fait l’objet d’un examen par les pairs et seront prêts à être publiés.

Collisions

Bâtiments

Les collisions avec des fenêtres en verre ou des panneaux réfléchissants sur des bâtiments sont considérées comme une importante source de mortalité aviaire au Canada. Les estimations relatives à la mortalité causée par les collisions avec des maisons au Canada (y compris pour les oiseaux attirés par les mangeoires) varient entre 15,8 et 30,5 millions d’oiseaux par année (Machtans et coll., 2013). Les collisions avec des bâtiments de moins de douze étages tueraient entre 0,3 et 11,4 millions d’oiseaux par année, et la mortalité pour toutes les grandes villes canadiennes où l’on trouve de hauts immeubles dans un milieu urbain varie entre 13 000 et 256 000 oiseaux par année (Machtans et coll., 2013). On estime donc que la mortalité aviaire imputable aux collisions avec des bâtiments au Canada se situe entre 16,1 et 42,2 millions d’individus par année (Machtans et coll., 2013).

Selon des données recueillies au Canada et dans le nord-est des États-Unis, la mortalité causée par les collisions avec des bâtiments touche 163 espèces d’oiseaux appartenant à 32 familles. Certaines familles et espèces sont disproportionnellement représentées. Soixante-dix pour cent de la mortalité se produit chez les Parulidae (parulines), les Fringillidae (pinsons et alliés) et les Regulidae (roitelets); les espèces les plus fréquemment touchées sont le Bruant à gorge blanche (13,5 % des morts signalées), le Roitelet à couronne dorée (10,2 %), le Junco ardoisé (6,1 %), la Paruline couronnée (5,3 %) et le Roitelet à couronne rubis (5,3 %). On ignore quels sont les effets, à l’échelle des populations, de la mortalité aviaire causée par les collisions avec des bâtiments. Voir le tableau 26 pour connaître les objectifs de conservation et les mesures à prendre.

Éoliennes

En 2011, on recensait au Canada 2 955 éoliennes, dont le potentiel comme cause de mortalité chez les oiseaux et d’autres animaux (plus particulièrement les chauves-souris) suscite beaucoup d’attention. On associe généralement deux types de mortalité aux éoliennes : les collisions avec les éoliennes elles-mêmes, et la destruction de nids par les activités de construction durant la saison de reproduction. En moyenne, chaque éolienne tue 5,9 oiseaux par année. Une mise à l’échelle nationale de ces données nous permet d’estimer que les collisions oiseau-éolienne font annuellement 16 700 victimes (entre 13 300 et 21 600 oiseaux) (Zimmerling et coll., 2013).

Certaines espèces sont plus particulièrement vulnérables aux collisions avec des éoliennes, par exemple les rapaces qui volent le long d’une interface terre-eau. Dans le cas des espèces passériformes, plus petites et plus courantes (parulines, merles, roitelets, etc.), le nombre relativement faible d’espèces touchées ne semble pas représenter une menace pour le niveau des populations. Cependant, compte tenu de la prolifération prévue des parcs d’éoliennes, il convient de voir à ce que les éoliennes soient construites à l’écart des habitats importants pour les oiseaux et des corridors de migration. Dans la RCO 5, il existe un grand potentiel de développement de projets d’éoliennes dans les habitats côtiers et extracôtiers. Bien qu’à ce jour aucun projet d’éolienne n’ait été construit sur la côte, leur développement a été proposé et il semble que certains de ces projets se concrétiseront à l’avenir. Les oiseaux de mer tendent à avoir une importante longévité et une faible productivité annuelle; ces caractéristiques du cycle biologique ont pour résultat de faire croître la probabilité que la mortalité adulte augmente, ce qui se traduira par des impacts sur les niveaux de population (Drewitt et Langston, 2006). Toutefois, la tendance des espèces à entrer en collision avec les éoliennes est largement variable, elle dépend, entre autres facteurs, de la hauteur du vol, de la manœuvrabilité et des comportements d’évitement (Garthe et Hüppop, 2004; Desholm et Kahlert, 2005).

En plus des collisions mortelles, la construction et l’installation d’éoliennes peuvent résulter en une perte d’habitat pour les oiseaux. Dans les 43 parcs éoliens du Canada pour lesquels il existe des données, la perte totale d’habitat par éolienne est d’environ 1,23 hectare. À partir de cette moyenne, on peut avancer que la perte d’habitat associée à l’ensemble des parcs éoliens du territoire canadien totalise 3 635 hectares. À la lumière des estimations publiées sur les densités de nids, le nombre total de nids touchés (sans tenir compte des activités de construction survenant hors de la saison de reproduction) serait d’environ 5 700 (Zimmerling et coll., 2013). Pour les espèces vulnérables, la perte réelle d’habitat associé aux éoliennes peut dépasser largement l’empreinte réelle de l’installation de la turbine et, pour le développement de projets d’éoliennes côtiers, la perte d’habitat par l’évitement des parcs éoliens pourrait avoir un aussi grand impact sur les oiseaux que la collision mortelle. Les comportements d’évitement ont été observés en Europe où l’on a vu de nombreuses espèces d’oiseaux de mer éviter les parcs éoliens côtiers et les environs. À l’inverse, d’autres espèces (p. ex. les mouettes, les goélands et les sternes) étaient apparemment attirées par les parcs éoliens. De plus, il a été démontré que le développement de projets d’éoliennes extracôtiers présente d’éventuelles barrières à la migration; les oiseaux migrateurs préférant contourner les parcs éoliens que voler entre les turbines individuelles. Si le lieu et la conception des grands complexes de parcs éoliens côtiers ne sont pas soigneusement conçus et déterminés, ceux-ci pourraient constituer des obstacles significatifs (Drewitt et Langston, 2006).  Voir le tableau 26 pour connaître les objectifs de conservation et les mesures à prendre.

Tours de communication

Il existe actuellement sur le territoire canadien près de 8 000 tours de communication d’une hauteur de plus de 60 mètres (Longcore et coll., 2012), dont chacune représente un danger pour les oiseaux en migration. Attirés par les balises des tours de communication, les oiseaux sont tués lorsqu’ils frappent les tours ou leurs haubans. La mortalité augmente de façon exponentielle avec la hauteur de la tour, en partie parce que l’utilisation de haubans s’accroît également avec la hauteur de la tour. Le mauvais temps contribue aussi pour beaucoup à la mortalité des oiseaux en migration; la présence de brume et de nuages accroît la superficie illuminée autour des tours et bloque les points de repère célestes utilisés par les oiseaux en migration. En conséquence, les oiseaux tournent dans le halo de lumière artificielle jusqu’à épuisement, ou entrent en collision les uns avec les autres, ou encore avec les tours ou leurs haubans (American Bird Conservancy, 2012).

La mortalité aviaire liée à des collisions avec des tours de communication se répartit de façon inégale entre les espèces et les régions, mais certaines estimations laissent croire qu’elle frappe chaque année plus de 220 000 individus au Canada (voir le tableau 26; Longcore et coll., 2012). Par contre, il est estimé que la RCO 5 contribu relativement peu à la mortalité aviaire totale au Canada (Longcore et coll., 2010)

C’est chez les migrateurs néotropicaux des familles Parulidae (parulines) et Vireonidae (viréos) que les collisions avec les tours de communication tuent le plus grand nombre d’oiseaux. Certaines espèces de ces familles sont considérées comme menacées, et la conservation de beaucoup d’autres est jugée préoccupante au Canada ou aux États-Unis. Prise de concert avec la mortalité aux tours de communication aux États-Unis (qui est 20 fois supérieure en raison du nombre plus élevé et de la plus grande hauteur des tours américaines) et la mortalité aux autres ouvrages fixes, la mortalité résultant des collisions avec les tours de communication canadiennes peut avoir un effet négatif sur les tendances démographiques de certaines espèces. Voir le tableau 26 pour connaître les objectifs de conservation et les mesures à prendre.

Lignes de transport d’électricité

Il arrive que des oiseaux meurent en entrant en collision avec des lignes de transport d’électricité ou en s’électrocutant. Les espèces dont la charge alaire est élevée et, par conséquent, dont la capacité de manœuvre est faible, comme la sauvagine, semblent particulièrement sujettes aux collisions (Bevanger, 1998). Les oiseaux de plus grande taille, comme les rapaces et les hérons, semblent plus susceptibles d’être électrocutés, puisque leur corps est assez grand pour couvrir la distance entre les fils et créer un court-circuit. Les rapaces sont d’autant plus à risque du fait qu’ils ont l’habitude de se percher sur les poteaux électriques. Cependant, les estimations du nombre total de mortalités imputables aux collisions et aux électrocutions peuvent grandement varier (Manville, 2005), et il est difficile de déterminer les impacts à l’échelle des populations. Nénamoins, on estime qu’au Canada, 161 000 à 802 000 oiseaux sont tués par électrocution chaque année, et qu’un autre 5,3 à 20,6 millions d’oiseaux sont tués par des collisions avec des lignes de transport d’électricité (Calvert et coll. 2013). Voir le tableau 26 pour connaître les objectifs de conservation et les mesures à prendre.

Véhicules

On trouve au Canada un réseau routier de plus de 1,4 million de kilomètres et des centaines d’aéroports (World Bank Indicators, 2012) qui, souvent, sont bordés par des clôtures et de la végétation où les oiseaux peuvent facilement se percher, chercher de la nourriture et nicher. Ces surfaces asphaltées attirent les oiseaux en raison de la chaleur qu’elles dégagent, des flaques d’eau qui se forment en bordure de route, et des sels et autres abrasifs qui y sont épandus. Les estimations canadiennes actuelles pour les taux annuelles de mortalité des oiseaux par des collisions oiseau-automobile sont entre 4,65 et 13,8 millions d’oiseaux par année, pour les routes asphaltées d’une ou deux voies, en dehors des centres urbaines. (Bishop et Brogan 2013).

Le nombre de collisions oiseau-automobile est influencé par l’emplacement de la route, la proximité de la végétation et la vitesse des véhicules. Les rapaces et les chouettes et hiboux qui chassent et s’alimentent près des routes sont particulièrement vulnérables, mais de nombreuses espèces prisent les abrasifs et sels de voirie ou sont autrement attirées par les routes et sont donc hautement vulnérables. On ignore quels sont les effets de cette source de mortalité au niveau des populations. Voir le tableau 26 pour connaître les objectifs de conservation et les mesures à prendre.

Prédation par les chats domestiques

En se basant sur le nombre de chats de compagnie au Canada et sur des données publiées ailleurs sur les taux de mortalité imputables aux chats, on estime qu’environ 204 millions d’oiseaux (fourchette de 105 à 348 millions) sont tués chaque année au Canada par les chats domestiques et les chats errants (Blancher, 2013). La grande fourchette de cette estimation reflète l’imprécision des données existantes sur le nombre moyen d’oiseaux tués par les chats, spécialement par les chats en milieu rural et les chats errants, et un manque d’information sur le nombre de chats errants (par opposition aux chats domestiques ou de compagnie) au Canada.

Les oiseaux qui sont les plus vulnérables à la prédation féline sont ceux qui nichent ou qui s’alimentent sur le sol ou près du sol, ou ceux qui passent beaucoup de temps dans les paysages dominés par les humains (tant en milieu rural qu’en milieu urbain) ou les chats sont abondants. La proportion des oiseaux tués par des chats au Canada serait plus haut si ont considérais la predation additionelle des chats qui a lieu lorsque les oiseaux migrant ou hivernent aux É.-U.

À défaut d’étude détaillée sur chacune des espèces touchées, il est difficile d’évaluer si la mortalité imputable à la prédation féline a un effet sur les tendances des populations aviaires au Canada. Il est néanmoins vraisemblable que plusieurs espèces d’oiseaux dans le sud du Canada sont potentiellement vulnérable aux effets de population, à l’échelle locale.

Pollution

La pollution causée par les produits chimiques industriels, les pesticides et les métaux lourds peut avoir des effets à la fois directs et indirects sur la survie et la reproduction des oiseaux. Quelquefois, les effets de l’exposition aux polluants sont inattendus et n’entraînent pas de conséquences immédiates et mesurables sur les populations aviaires (Eeva et Lehikoinen, 2000; Franceschini et coll., 2008; North American Bird Conservation Initiative, U.S. Committee, 2009; Mineau, 2010). Cependant, une exposition persistante peut mener à des déclins marqués des populations aviaires, tels qu’en ont subis les faucons pèlerins de l’est du Canada avant l’interdiction du DDT. Voir le tableau 26 pour connaître les objectifs de conservation et les mesures à prendre.

Pesticides

Selon la plus récente estimation, les pesticides tuent entre 0,96 et 4,4 millions d’oiseaux chaque année au Canada (Mineau, 2010). Cette mortalité se concentre principalement dans les provinces à forte concentration agricole, comme la Saskatchewan, et l’on croit que les pesticides contribuent pour beaucoup au déclin des espèces aviaires prairiales au Canada (Mineau, 2010). Les pesticides peuvent tuer rapidement les oiseaux par contact, ou exercer des effets sublétaux tels qu’une suppression de la fonction immunitaire ou une réduction de la réponse au stress. Ils peuvent également avoir des effets indirects, comme une réduction du nombre de proies et des changements végétatifs qui altèrent la qualité de l’habitat. Bien que de nombreux pesticides toxiques soient maintenant interdits au Canada, les oiseaux migrateurs y demeurent exposés pendant qu’ils hivernent dans les pays où leur utilisation demeure permise (Mineau, 2010). Voir le tableau 26 pour connaître les objectifs de conservation et les mesures à prendre.

Produits chimiques toxiques et métaux lourds

Les produits chimiques organiques toxiques et les métaux lourds libérés dans l’environnement peuvent également nuire aux populations aviaires. Bien que certaines substances chimiques industrielles comme les PCB soient réglementées, on s’inquiète des nouvelles substances chimiques telles que les ignifugeants (p. ex. PBDE) qui entrent dans la fabrication des ordinateurs, des pièces d’automobiles et des matériaux de rembourrage et dont on ignore en grande partie les effets sur les espèces sauvages (Environnement et Changement climatique Canada, 2003). Les espèces nécrophages sont intoxiquées par la grenaille de plomb ou les fragments de balle enfouis dans les carcasses des animaux chassés, tandis que les huards et d’autres espèces aquatiques sont exposés au plomb des fusils de chasse, des pesées et des turluttes qu’ils ingèrent lorsqu’ils avalent de petits cailloux pour leur gésier ou qu’ils dévorent des poissons-appâts encore attachés à la ligne et à la pesée (Scheuhammer et Norris, 1996; Scheuhammer et coll., 2003). Dans certaines régions, l’empoisonnement par le plomb contenu dans les lests et les turluttes peut être responsable d’environ la moitié de la mortalité des plongeons huards adultes dans leurs territoires de reproduction (Scheuhammer et Norris, 1996). Les oiseaux sont également vulnérables à la bioaccumulation d’autres métaux toxiques, comme le méthylmercure et le sélénium, lorsqu’ils consomment des proies qui ont été exposées à ces substances. Voir le tableau 26 pour connaître les objectifs de conservation et les mesures à prendre.

Pollution par le pétrole

Le pétrole peut être introduit dans l’environnement de façon accidentelle, par un déversement délibéré, ou par les bassins de confinement des résidus. La pollution pétrolière peut résulter d’un événement ponctuel de grande envergure - comme la fuite de pétrole survenue dans le golfe du Mexique en 2010 - ou de nombreux épisodes de moindre ampleur. Selon les estimations, les déversements de pétrole provenant des navires tuent annuellement entre 217 800 et 458 600 oiseaux (Calvert et coll., 2013). Normalement, les oiseaux plongeurs sont le plus menacés par le mazoutage, mais tous les oiseaux qui entrent en contact avec du mazout sont vulnérables. Les hydrocarbures peuvent avoir des effets directs sur les oiseaux notamment en provoquant l’hypothermie (résultant d’une perte du pouvoir imperméabilisant des plumes à la suite d’une contamination pétrolière) ou par toxicité (ingestion de mazout lors du toilettage ou inhalation de composés organiques volatils) et des effets indirects par réduction de la disponibilité des proies ou par altération de la qualité de l’habitat. Bien qu’il existe des techniques pour nettoyer et réadapter les oiseaux mazoutés, beaucoup meurent avant, pendant et après les tentatives de sauvetage (Brown et Lock, 2003). Voir le tableau 26 pour connaître les objectifs de conservation et les mesures à prendre.

Tableau 26. Objectifs et mesures de conservation associés à la mortalité aviaire causée par les collisions, les chats et les contaminants. Version accessible de Tableau 26.

Changements climatiques

Les effets des changements climatiques sont déjà mesurables dans de nombreux habitats aviaires et ont entraîné des déplacements d’aires de répartition et des changements dans les périodes de migration et de reproduction de certaines espèces (National Audubon Society, 2009; North American Bird Conservation Initiative, U.S. Committee, 2009). Les changements climatiques toucheront l’avifaune de tous les habitats. Les espèces les plus vulnérables seront vraisemblablement celles qui dépendent des écosystèmes océaniques et celles qui fréquentent les habitats côtiers, insulaires, prairiaux, arctiques et alpins (North American Bird Conservation Initiative, U.S. Committee, 2010). L’évolution du climat pourrait également faciliter la transmission de maladies, l’introduction de nouveaux prédateurs et l’invasion d’espèces non indigènes qui modifient la structure de l’habitat et la composition des communautés (North American Bird Conservation Initiative, U.S. Committee, 2009; Faaborg et coll., 2010). Voir les tableaux 27 et 28 qui présentent un résumé des répercussions des changements climatiques et des objectifs de conservation.

Lors d’un exercice récent, on a utilisé la modélisation bioclimatique pour prédire les changements dans les aires de répartition des espèces aviaires, en se basant sur les changements climatiques prévus pour différentes périodes temporelles et selon différents scénarios d’émissions (Lawler et coll., 2010). Dans les modèles bioclimatiques, on a recours à des associations statistiques entre l’aire de répartition actuelle d’une espèce et un ensemble de variables climatiques pour prédire les aires de répartition futures sous de nouvelles conditions climatiques. L’étude portait sur les espèces aviaires que l’on trouve actuellement à l’intérieur des RCO au Canada. Les résultats indiquent que le roulement des espèces aviaires au Canada sera le plus marqué dans les régions nordiques de conservation des oiseaux, en raison du déplacement continu des aires de répartition vers le nord dans les décennies à venir. Dans la RCO 5 de Pacifique et du Yukon, le modèle prévoit un gain de 16 espèces et une perte de 11 espèces, pour un roulement total (gains d’espèces + pertes d’espèces) de 13% d’ici la période de 2071-2100.

Dans la RCO 5, les effets des changements climatiques sont visibles. Au cours des 50 dernières années, les températures ont augmenté, et on a constaté que les précipitations tombent de plus en plus sous forme de pluie plutôt que de neige. En raison de ces changements, on assiste aujourd’hui à des hivers plus courts et à une saison de végétation plus longue. La température de la surface de la mer a augmenté tout le long de la côte, et le niveau relatif de la mer a monté à biens des endroits, ce qui a accru la vulnérabilité des zones basses aux inondations en cas de conditions météorologiques extrêmes.

Puisque ces tendances vont se poursuivre, on peut s’attendre à des températures accrues tout au long de l’année en Colombie-Britannique ainsi qu’à des hivers plus humides et à des étés plus secs. Les événements météorologiques extrêmes devraient être de plus en plus courants, et on s’attend à une augmentation des déracinements par le vent dans les forêts des régions côtières. On prévoit également un déplacement géographique de nombreuses espèces végétales du fait du déplacement marqué des enveloppes climatiques en altitude et vers le nord, d’où une redistribution des écosystèmes dans le paysage. Les vitesses de déplacement des différentes espèces varieront cependant fortement. Nombre d’espèces (p. ex., les arbres) seront probablement des décennies ou des siècles à la traîne sur le déplacement des enveloppes climatiques, tandis que certains oiseaux de Colombie-Britannique se sont déjà déplacés vers le nord ou montrent des densités accrues dans la partie nord de leurs aires
de répartition. On pourrait observer un déplacement en altitude et vers le nord de certaines espèces des forêts sèches, comme le douglas de Menzies et la prairie-parc à chênes de Garry, et on s’attend à un déplacement en altitude de la forêt coniférienne humide aux dépens des essences forestières subalpines. Il se pourrait bien aussi que la progression de la forêt en altitude se solde par une perte d’habitats alpins (B.C. Ministry of Environment, 2006; Pojar, 2010).

L’élévation du niveau de la mer aura des répercussions importantes au cours des prochaines années. Les projections indiquent que le niveau relatif de la mer augmentera probablement de l’ordre de 0,2 à 0,5 m d’ici à l’année 2100, et possiblement jusqu’à 1,2 m à certains endroits localisés (Bornhold 2008). Bien que la majorité des habitats côtiers de la Colombie-Britannique sont escarpée et rocheuse, l’augmentation du niveau de la mer aura de fortes répercussions négatives en ce qui concerne les vasières, les battures, les plages, les marais salés et les estuaires. Le delta du fleuve Fraser et la côte est de l’île Graham (Haida Gwaii) sont particulièrement vulnérables (Bornhold 2008, Thomson et al. 2008). Avec l’augmentation du niveau de la mer, les habitats côtiers de faible altitude pourrons migrer, dans certains cas, vers l’intérieur. Par contre, les habitats de marées extrêmement précieux qui existent présentement dans les zones développées (telles que la Banque de Robert et la baie Boundary dans le delta du fleuve Fraser) seront coincés entre la montée des eaux et des digues côtières, ce qui entrainera la perte inévitable des quantités importantes d’habitat.L’augmentation continue de la température de la surface de la mer devrait également avoir un impact sur les écosystèmes marins en influant sur la disponibilité de proies pour les oiseaux marins nicheurs et sur le moment où ces proies sont présentes, ce qui pourrait réduire le succès de reproduction de ces oiseaux (Gjerdrum et coll., 2003).

Si l’on souhaite maintenir des populations saines d’oiseaux dans le contexte des changements climatiques, il faut soigneusement planifier les mesures de conservation et les mettre en œuvre de façon telle à tempérer le plus possible les effets négatifs des changements climatiques pour la faune ailée (Faaborg et coll., 2010).

Tableau 27. Espèces prioritaires dans la RCO 5 pour lesquelles les changements climatiques sont considérés comme une menace
Risque associé aux changements climatiques Catégories de menaces Exemples d’espèces prioritaires touchées
Mortalité aviaire directe associée aux températures extrêmes et au temps violent. 11.3 Températures extrêmes
11.4 Tempêtes et inondations
Engoulevent d’Amérique, Hirondelle à face blanche, Hirondelle noire, Hirondelle rustique, Martin-pêcheur d’Amérique, Moucherolle à côtés olive
Baisse de la disponibilité de proies invertébrées ou changement du moment de l’émergence des proies découlant des sécheresses ou des températures extrêmes. 11.2 Sécheresses
11.3 Températures extrêmes
Engoulevent d’Amérique, Hirondelle à face blanche, Hirondelle noire, Hirondelle rustique, Moucherolle à côtés olive
Décalage entre le moment de la reproduction et la disponibilité maximale de nourriture découlant de changements phénologiques. 11.1 Évolution et altération de l'habitat Colibri roux
Changements dans la productivité marine, les réseaux trophiques et les conditions d’alimentation. 11.1 Évolution et altération de l'habitat
11.4 Tempêtes et inondations
Albatros à pieds noirs, Albatros à queue courte, Albatros de Laysan, Fulmar boréal, Grèbe élégant, Guillemot à cou blanc, Guillemot colombin, Guillemot de Brünnich, Guillemot marmette, Macareux cornu, Macareux huppé, Océanite cul-blanc, Puffin à pieds pâles, Puffin à pieds roses, Puffin de Buller, Puffin des Anglais, Starique de Cassin
Perte ou détérioration de l’habitat associées aux changements climatiques (p. ex., gravité accrue des tempêtes, élévation du niveau de la mer, inondation des zones côtières, perte d’habitats alpins et subalpins). 11.1 Évolution et altération de l'habitat
11.2 Sécheresses
11.4 Tempêtes et inondations
Zones côtières :
Bécasseau maubèche, Bécassin roux, Hirondelle noire, Huîtrier de Bachman, Martin-pêcheur d’Amérique
Zones alpines et subalpines :
Lagopède à queue blanche (saxitallis), Tétras fuligineux

 

Tableau 28. Objectifs et mesures de conservation proposés pour affronter les changements climatiques.
Menaces visées Sous-catégorie de menaces Objectif Catégorie d’objectifs Mesures recommandées Catégorie de mesures Exemples d’espèces prioritaires touchées
Les changements climatiques touchent l’habitat et ont une incidence négative sur la survie et la productivité des oiseaux. 11.1 Dépla­cement et modifi­cation de l’habitat

Réduire les émissions de gaz à effet de serre

 

 

Atténuer les effects des changements climatiques sur l’habitat des oiseaux

6.1 Appuyer les initiatives visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre
6.2 Gérer les habitats de façon à en accroître la résilience au rythme des changements climatiques

Appuyer les initiatives visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre

 

 

Gérer les habitats de façon telle à en accroître la résilience, pour permettre aux écosystèmes de perdurer malgré les perturbations et les conditions changeantes. Minimiser les stresseurs anthropiques (comme le développement ou la pollution) pour aider à maintenir la résilience.
Gérer les zones tampons et la matrice entre les aires protégées pour encourager les déplacements d’espèces sur l’ensemble du paysage
Gérer les écosystèmes de façon telle à maximiser le stockage et la séquestration du carbone tout en bonifiant l’habitat aviaire
Incorporer les déplacements d’habitats prévus aux plans d’échelle paysagère (p. ex., quand on établit des aires protégées, s’assurer de préserver des corridors nord-sud pour faciliter le déplacement vers le nord des aires de répartition des espèces aviaires)

5.2 Politiques et règlements

 

 

 

1.1 Protection du site ou de la zone

 

2.1 Gestion du site ou de la zone

 

 

 

 

 

5.2 Politiques et règlements

Toutes les espèces
Les effets des changements climatiques sur les niveaux de population sont inconnus. 12.1 Manque d’information Améliorer la compréhension des effets des changements climatiques sur les oiseaux et leurs habitats 7.5 Améliorer la compréhension des effets potentiels des changements climatiques Déterminer quelles espèces sont les plus vulnérables aux changements climatiques.
Étudier les effets cumulatifs des changements climatiques.
Étudier les réponses comportementales aux changements climatiques (p. ex. déplacements de l’aire de répartition, modification des taux démographiques, modification des périodes de reproduction et de migration) au moyen de recherches à long terme
Continuer de surveiller les populations aviaires pour pouvoir déterminer les changements d’abondance et de répartition
Surveiller l’efficacité des activités d’atténuation

8.1 Recherche

 

 

 

 

 

 

8.2 Surveillance

Toutes les espèces

Besoins en matière de recherche et de surveillance des populations

Surveillance des populations

Pour la compilation des éléments 1 et 3 (Évaluation des espèces et Objectifs en matière de population), il est nécessaire de procéder à une estimation des tendances démographiques pour chaque espèce. Cependant, il y a de nombreuses espèces auxquelles nous sommes actuellement incapables d’attribuer une cote de tendance démographique (TD); on leur a généralement attribué l’objectif démographique « Évaluer/maintenir ». Notre incapacité d’attribuer une cote TD peut résulter d’un manque de données de surveillance pour l’ensemble de la RCO, ou du fait que certaines espèces sont insuffisamment couvertes par les techniques courantes de surveillance. Pour pouvoir évaluer efficacement les espèces dont la conservation est jugée préoccupante, et surveiller l’évolution future de la situation des espèces qui n’est pas encore préoccupante, nous devons procéder à une surveillance plus exhaustive qui nous permettra de faire une estimation des tendances démographiques pour toutes les espèces aviaires du Canada. Cependant, il faut comprendre que les tendances démographiques de certaines espèces sont plus faciles à dégager à des échelles plus grandes ou plus petites que la RCO, et que le manque de données sur les tendances de ces espèces à l’échelle de la RCO ne devrait pas empêcher de prendre des mesures de conservation les concernant.

À titre d’exemple, la base de données d’évaluation des espèces de Partenaires d’envol (Rocky Mountain Bird Observatory, 2005) et la réanalyse locale des données du Relevé des oiseaux nicheurs fournissent une cote TD de 3 pour la majorité des espèces prioritaires de sauvagine (25 espèces sur 26) dans la RCO 5. Par contre, bon nombre de ces espèces utilisent la RCO 5 principalement pour y passer l’hiver, et font l’objet d’une surveillance généralisée et marquée dans leurs aires de reproduction. Les tendances démographiques de la sauvagine sont généralement bien comprises à l’échelle de la voie migratoire. Voilà pourquoi les objectifs de population que l’on a fixés pour la sauvagine s’appuient sur le document Strategic Plan and Biological Foundation du Pacific Coast Joint Venture (Projet conjoint sur la côte du Pacifique; Martell, 2005), plutôt que directement sur les cotes TD locales.

De façon analogue, la base de données d’évaluation des espèces de Partenaires d’envol et la réanalyse locale des données du Relevé des oiseaux nicheurs ont fourni des cotes TD de 3 pour toutes les espèces prioritaires d’oiseaux de rivage (18 espèces) et pour la majorité des espèces prioritaires d’oiseaux aquatiques (37 espèces sur 38). Il faut savoir que les oiseaux de rivage et les oiseaux aquatiques sont mal couverts par le Relevé des oiseaux nicheurs. En outre, pour plusieurs de ces espèces (13 espèces d’oiseaux de rivage sur 18, 24 espèces d’oiseaux aquatiques sur 38), les tendances démographiques sont mieux comprises à l’échelle nationale (voir le tableau 1, qui contient les cotes TD tirées des évaluations nationales présentées dans le document Envolées d'oiseaux aquatiques : Plan de conservation des oiseaux aquatiques du Canada (Milko et coll., 2003) et le Plan canadien de conservation des oiseaux de rivage [Donaldson et coll., 2000]). Par ailleurs, pour un grand nombre d’oiseaux aquatiques coloniaux (p. ex., Guillemot à cou blanc, Starique de Cassin, Cormoran à aigrettes, Macareux cornu), la surveillance se fait le plus efficacement par dénombrement des colonies, mais l’information ainsi obtenue ne couvre pas toujours l’ensemble de la RCO.

Les données du Relevé des oiseaux nicheurs sont bien meilleures dans le cas des oiseaux terrestres, bien que les tendances démographiques qu’elles indiquent demeurent incertaines pour certaines espèces à l’échelle de la RCO. Notre incapacité d’évaluer de façon précise les tendances démographiques pour ces espèces découle, du moins en partie, du fait que la RCO 5 comprend beaucoup de zones accidentées, éloignées et inaccessibles. Ainsi, dans certains secteurs, la couverture des relevés effectués par des bénévoles, tels que le Relevé des oiseaux nicheurs, est faible, voire nulle. De plus, les habitats côtiers et pélagiques présentent leurs propres difficultés en ce qui a trait à la surveillance. Toutefois, les relevés effectués par des bénévoles, comme le Relevé des oiseaux nicheurs, le Recensement des oiseaux de Noël, l’Atlas des oiseaux nicheurs de Colombie-Britannique et le British Columbia Coastal Waterbirds Survey (inventaire des oiseaux aquatiques côtiers de Colombie-Britannique), fournissent une grande partie des données démographiques dont on dispose actuellement, et leur maintien est essentiel. Le fait d’étendre ces programmes aux habitats insuffisamment couverts et aux régions éloignées - ce que l’on pourrait faire grâce à des observateurs rémunérés - pourra augmenter leur utilité.

Les zones et habitats principaux de la RCO 5 où la surveillance est insuffisante comprennent le centre et le nord de la côte de la Colombie-Britannique, notamment à l’extérieur des estuaires. Les données sur l’abondance et la répartition des oiseaux marins pélagiques sont éparses, et les relevés planifiés ou réalisés au gré des circonstances devraient se poursuivre. Les forêts éloignées et les habitats de haute altitude méritent également une attention particulière. Des recommandations précises concernant certains groupes d’espèces prioritaires dont les tendances démographiques sont inconnues ou incertaines sont présentées dans le tableau 29.

Un examen des programmes de surveillance aviaire mené récemment par Environnement et Changement climatique Canada (Comité directeur de l’examen de la surveillance aviaire, 2012) a produit les recommandations suivantes pour chacun des quatre principaux groupes d’espèces :

Oiseaux terrestres

Oiseaux de rivage

Oiseaux aquatiques

Sauvagine

Tableau 29. Catégories d'espèces faisant l'objet d'une surveillance insuffisante dans la RCO 5, exemples d'espèces prioritaires concernées et stratégies de surveillance possibles.
Catégorie Exemples d’espèces prioritaires mal couvertes Stratégies de surveillance possibles
Insectivores aériens Martinet sombre, Engoulevent d’Amérique, Hirondelle noire, Martinet de Vaux, Hirondelle à face blanche Effectuer régulièrement le dénombrement des colonies là où il y a lieu (p. ex., Hirondelle noire, Hirondelle à face blanche; aires de repos du Martinet de Vaux). Des relevés peuvent être requis préalablement pour localiser les aires de reproduction, les colonies et les aires de repos.
Mettre en œuvre des relevés d’oiseaux crépusculaires visant spécialement l’Engoulevent d’Amérique ou élargir ceux qui existent déjà. Ces relevés peuvent s’inspirer du Nightjar Survey Network (en anglais seulement) des États-Unis.
Rapaces diurnes Pygargue à tête blanche, Faucon gerfaut, Autour des palombes (laingi), Busard Saint-Martin, Faucon pèlerin (anatum), Faucon pèlerin (pealei), Buse pattue, Hibou des marais Appuyer le Recensement des oiseaux de Noël et en élargir l’application afin de recenser les rapaces hivernants, tels que le Pygargue à tête blanche, le Faucon gerfaut, le Busard Saint-Martin, la Buse pattue et le Hibou des marais. Encourager la formation des observateurs en ce qui concerne l’identification des rapaces.
Les rapaces dont la répartition est éparse et qui ne sont pas bien couverts dans les relevés habituels, comme le Relevé des oiseaux nicheurs, requièrent un recensement propre à l’espèce, notamment le long de la côte et sur l’archipel Haida Gwaii (p. ex., Faucon pèlerin [anatum], Faucon pèlerin [pealei], Autour des palombes [laingi]).
Rapaces nocturnes Effraie des clochers, Petite Nyctale (acadicus), Chevêchette naine, Petite Nyctale (brooksi), Chouette tachetée, Petit-duc des montagnes (kennicottii) Appuyer les relevés de rapaces nocturnes et en élargir l’application.
Des relevés visant une seule espèce peuvent être nécessaires pour les espèces qui ne sont pas bien couvertes dans le cadre des relevés habituels (p. ex., Chevêchette naine), les espèces rares (p. ex., Chouette tachetée) et les sous-espèces endémiques (p. ex., Petite Nyctale [brooksi]).
Colibris Colibri roux Collaborer avec le Western Hummingbird Partnership et le Hummingbird Monitoring Network dans le but de concevoir et de mettre en œuvre un programme efficace de surveillance des colibris tirant profit des programmes existants.
Oiseaux aquatiques coloniaux Guillemot à cou blanc, Starique de Cassin, Guillemot marmette, Cormoran de Brandt, Macareux cornu, Océanite cul-blanc, Cormoran pélagique, Guillemot colombin, Macareux rhinocéros, Guillemot de Brünnich, Macareux huppé Appuyer et élargir les relevés annuels des principales colonies dans l’ensemble de la RCO.
Oiseaux aquatiques pélagiques Albatros à pieds noirs, Puffin de Buller, Puffin à pieds pâles, Albatros de Laysan, Fulmar boréal, Puffin des Anglais, Puffin à pieds roses, Albatros à queue courte, Guillemot de Xantus Appuyer et élargir les relevés planifiés ou réalisés au gré des circonstances en milieu pélagique visant à déterminer la répartition et l’abondance des oiseaux marins.
Espèces côtières Garrot d’Islande, Huîtrier de Bachman, Macreuse noire, Tournepierre noir, Cormoran de Brandt, Petit Garrot, Sterne caspienne, Plongeon huard, Arlequin plongeur, Goéland de Heermann, Grèbe esclavon, Cormoran pélagique, Bécasseau des Aléoutiennes, Tournepierre à collier, Bécasseau sanderling, Macreuse à front blanc, Bécasseau du ressac, Grèbe élégant, Macreuse brune, Plongeon à bec blanc Appuyer des initiatives telles que le British Columbia Coastal Waterbirds Survey. Accroître la couverture sur l’ouest de l’île de Vancouver et élargir les relevés afin d’inclure les côtes du centre et du nord de la province et l’archipel Haida Gwaii.
Espèces associées aux estuaires Garrot d’Islande, Macreuse noire, Sarcelle à ailes bleues, Bernache cravant noire, Bernache cravant de l’ouest de l’Extrême-Arctique, Petit Garrot, Bernache de Hutchins, Bernache du Canada (forme sombre), Fuligule à dos blanc, Garrot à œil d’or, Grand Héron (fannini), Fuligule milouinan, Petit Fuligule, Cygne trompette, Cygne siffleur Appuyer et élargir les relevés réguliers dans les estuaires, d’un bout à l’autre de la côte. Effectuer des relevés en hiver également pour recenser les espèces hivernantes.
Espèces associées aux terres humides Butor d’Amérique, Bihoreau gris, Sarcelle à ailes bleues, Sarcelle cannelle, Grand Héron (fannini), Oie rieuse, Héron vert, Petit Fuligule, Canard pilet, Canard souchet, Quiscale rouilleux Mettre en œuvre des programmes de surveillance des marais semblables à ceux qui sont employés dans le bassin des Grands Lacs, et appuyer et élargir les programmes de ce type qui sont déjà en place. Effectuer des relevés en hiver également pour recenser les espèces hivernantes.
Espèces pouvant facilement être confondues Bernache de Hutchins, Bernache du Canada (forme sombre), Bécassin roux Améliorer la formation des observateurs de façon que ces derniers soient en mesure de bien identifier les espèces souvent confondues là où plusieurs espèces semblables sont présentes (p. ex., Bernache de Hutchins, Bernache du Canada [forme sombre] et Bernache du Canada [Pacifique]; Bécassin roux et Bécassin à long bec).
Oiseaux de rivage en migration ou hivernants Pluvier argenté, Bécasseau variable, Bécassin roux, Bécasseau d’Alaska Poursuivre le recensement saisonnier des oiseaux de rivage en migration et hivernants dans les haltes migratoires et les aires d’hivernage importantes (p. ex., vasières de Tofino, delta du fleuve Fraser, flèche Sidney).
Appuyer et élargir les relevés effectués dans le cadre du programme PRISM (Programme de surveillance régionale et internationale des oiseaux de rivage) dans l’Arctique afin d’évaluer les tendances démographiques chez les oiseaux de rivage qui se reproduisent dans l’Arctique.
Espèces vivant dans des habitats faisant l’objet d’une couverture insuffisante Martin-pêcheur d’Amérique, Plongeon huard, Quiscale rouilleux, Lagopède à queue blanche (saxatilis) Accroître la couverture du Relevé des oiseaux nicheurs dans les habitats éloignés ou faisant l’objet d’une couverture insuffisante, comme les zones alpines et subalpines (Lagopède à queue blanche), les terres humides forestiers (Quiscale rouilleux) et les habitats aquatiques tels que les lacs et les rivières (Martin-pêcheur d’Amérique, Plongeon huard, Arlequin plongeur). Des méthodes modifiées ou distinctes peuvent être nécessaires dans certains habitats.
Autres espèces recensées dans le cadre du Relevé des oiseaux nicheurs, mais pour lesquelles les données dont on dispose sont insuffisantes aux fins d’analyse de leurs tendances démographiques dans la RCO. Paruline grise, Mésange à dos marron, Pic chevelu, Troglodyte mignon, Moucherolle côtier, Durbec des sapins (carlottae), Tohi tacheté, Geai de Steller, Paruline de Townsend, Grive à collier Accroître la couverture du Relevé des oiseaux nicheurs dans tous les habitats (tant en ce qui concerne la densité des parcours que la couverture géographique) afin d’augmenter la quantité de données dont on dispose et d’obtenir plus d’information sur les tendances démographiques chez les espèces mal couvertes.

Recherche

Cette section vise à circonscrire les principaux domaines où le manque d’information a entravé notre capacité de comprendre les besoins en matière de conservation et de formuler des recommandations sur les mesures de conservation à prendre. Les objectifs de recherche présentés dans le tableau 30 portent sur la situation dans son ensemble, sans nécessairement préciser l’échéancier des études nécessaires pour déterminer les besoins des espèces individuelles (tableau 30). La réalisation de recherches nous permettra de bonifier les versions futures des stratégies s’appliquant aux RCO, de focaliser les efforts futurs de mise en œuvre et de concevoir de nouveaux outils de conservation.

Tableau 30. Objectifs généraux de recherche dans la RCO 5 de Pacifique et du Yukon.
Objectif Espèces prioritaires touchées
Chez toutes les espèces aviaires prioritaires en déclin ou dont le déclin à l’échelle nationale ou continentale est reconnu :
Déterminer les principaux facteurs de déclin démographique (p. ex. productivité, survie des juveniles, survie des oiseaux adultes de la saison nicheurs et d’hiver) pour identifier quand et où les espèces sont limitées.
Assess threats identified for these species (both within and outside Canada for migratory species) to determine the degree to which they are driving population trends.

Espèces en déclin dans la RCO 5 :
Bec-croisé des sapins, Colibri roux, Épervier de Cooper, Guifette noire, Guillemot marmette, Hirondelle rustique, Martinet sombre, Merlebleu de l’Ouest, Moucherolle à côtés olive, Moucherolle des saules, Oriole de Bullock, Paruline des buissons, Paruline verdâtre, Pic à poitrine rouge, Pigeon à queue barrée, Pioui de l’Ouest, Roitelet à couronne dorée, Roselin pourpré, Starique de Cassin, Sturnelle de l’Ouest, Tarin des pins, Tétras fuligineux, Viréo de Cassin

Espèces additionnelles qui présentent un déclin à l’échelle nationale ou continentale :

Albatros à pieds noirs, Albatros à queue courte, Albatros de Laysan, Barge marbrée, Bécasseau du ressac, Bécasseau maubèche, Bécasseau sanderling, Bécasseau variable, Bécassin roux, Butor d'Amérique, Canard pilet, Cormoran de Brandt, Cormoran pélagique, Courlis à long bec, Courlis corlieu, Grèbe esclavon, Guillemot à cou blanc, Guillemot colombin, Guillemot de Xantus, Guillemot marbré, Héron vert, Macreuse à bec jaune, Macreuse à front blanc, Macreuse brune, Macareux huppé, Petit Fuligule, Phalarope à bec étroit, Phalarope de Wilson, Pluvier argenté, Pluvier bronze, Puffin à pieds roses, Puffin des Anglais, Océanite cul-blanc, Sterne pierregarin, Tournepierre à collier

Cartographier les changements de couverture terrestre qui sont survenus dans les RCO entre les périodes de référence établies dans le cadre des stratégies s’appliquant aux RCO et aujourd’hui afin d’établir une corrélation entre la perte d’habitat et le déclin d’une espèce et d’évaluer les principaux types de transition entre les habitats (p. ex. milieu humide à secteur de développement urbain, forêt ancienne à forêt aménagée, bas fonds intertidaux et plaines inondables à terres agricoles, etc.). Toutes les espèces en déclin en raison d’une perte d’habitat réelle ou probable.
Combiner des renseignements actuels sur la couverture terrestre, des données complémentaires sur les densités d’oiseaux et des données détaillées sur les relations oiseaux-habitat pour toutes les espèces prioritaires, afin de permettre le calcul des cibles d’habitat quantitatives et de relier directement les objectifs de conservation et les objectifs de population. Toutes les espèces prioritaires.
Définir les secteurs prioritaires pour la mise en œuvre des recommandations formulées dans les stratégies visant les RCO. Toutes les espèces prioritaires.
Déterminer la connectivité particulière des populations et des voies migratoires entre les aires de reproduction et les aires d’hivernage au moyen de techniques comme des analyses génétiques, des isotopes stables et des géolocalisateurs Toutes les espèces non résidentes.
S’ils n’existent pas déjà, mener des recherches en vue de produire des documents décrivant les bonnes pratiques de gestion par secteur, axées principalement sur la conservation des oiseaux et la biodiversité. Contrôler l’observation des bonnes pratiques et en évaluer l’efficacité pour ce qui est de la préservation ou de l’accroissement des populations aviaires prioritaires. Toutes les espèces prioritaires.
Déterminer l’importance, pour les populations, de la mortalité causée par les collisions avec tout type de structures d’origine humaine et par la prédation des chats domestiques. Désigner les espèces les plus vulnérables. Toutes les espèces prioritaires

Poursuivre la participation et le soutien à la recherche sur les changements climatiques dans les domaines suivants 
les liens entre le climat, les espèces-proies (p. ex., poisson, plancton), et les oiseaux marins prioritaires; modélisation des réactions potentielles à l’évolution des conditions climatiques

  • modification et perte d’habitat côtier par la hausse prévue du niveau de la mer, en particulier dans les estuaires, les marais salés, les plages/dunes, les vasières et les platins de sable; et effets sur les espèces prioritaires
  • modification et perte d’habitats terrestres, notamment la transformation des types de forêt et la perte d’habitats alpins
  • expansion ou contraction de l’aire de répartition des espèces aviaires prioritaires
  • désignation des espèces vulnérables
Toutes les espèces prioritaires.
Mener des recherches pour déterminer les effets des perturbations telles que le trafic maritime sur les oiseaux de mer et évaluer leur résilience aux perturbations, tant pendant la saison de reproduction qu’en dehors. Intensifier les activités de recensement afin de cartographier exactement la répartition saisonnière et l’abondance des canards de mer et des oiseaux de mer côtiers et pélagiques afin de déterminer les secteurs pouvant présenter des conflits importants. Toutes les oiseaux de mer et les canards de mer.
Évaluer l’observation et l’efficacité des mesures actuelles d’atténuation des prises accessoires dans le secteur des pêches commerciales à la palangre. Contrôler les prises accessoires dans les pêches au filet commerciales; élaborer et mettre en œuvre des mesures d’atténuation des prises accessoires par la pêche au filet maillant et en évaluer l’efficacité. Déterminer les espèces particulièrement vulnérables aux prises par les filets maillants et la palangre. Toutes les oiseaux de mer et les canards de mer.
Évaluer et quantifier les effets directs et indirects des pêches commerciales sur les oiseaux de mer prioritaires (p. ex. récolte commerciale de poissons-proies, transformations des réseaux trophiques marins par les pêches). Toutes les oiseaux de mer.
Évaluer les effets que peut entraîner sur les oiseaux la mise en valeur de l’énergie éolienne dans les secteurs côtiers et extracôtiers, y compris les effets directs (mortalité causée par les collisions) et indirects (perte d’habitat par l’évitement des installations éoliennes). Désigner les espèces particulièrement vulnérables. Tous les oiseaux fréquentant les secteurs côtiers et extracôtiers, y compris les individus ou les bandes en migration
Étudier les effets potentiels de l’aquiculture des poissons sur les espèces aviaires prioritaires. Quantifier et évaluer l’importance de la mortalité directe sur les populations (p. ex. oiseaux abattus, pris dans les filets) et la perte ou la dégradation des habitats (p. ex. empreinte des installations, prolifération d’algues causée par les nutriments, etc.). Tous les oiseaux aquatiques et les canards marins utilisant des habitats à proximité du rivage
Participer à des recherches interdisciplinaires pour définir les effets cumulatifs et interactifs de multiples espèces envahissantes sur la structure et la fonction des écosystèmes, tant dans les milieux terrestres (p. ex. espèces introduites comme le cerf de Sitka, les lapins, les ratons laveurs, les chats et les rats; l’Étourneau sansonnet, le Moineau domestique, le genêt à balais, etc.), dulcicoles (p. ex. salicaire commune, iris des marais, etc.) et marins (p. ex. espèces de spartines, crabe européen, etc.). Définir les effets sur les espèces aviaires prioritaires. Toutes les espèces prioritaires.

Menaces à l’extérieur du Canada

Bon nombre d’espèces aviaires observées au Canada passent une grande partie de leur cycle de vie en dehors du pays (figure 28). Ces espèces font face à différentes menaces lorsqu’elles sont à l’extérieur du Canada. D’ailleurs, les menaces pesant sur certaines espèces migratrices peuvent être plus graves en dehors de la saison de reproduction (Calvert et coll., 2009). Sur les 139 espèces prioritaires de la RCO  5, 113 (81 %) sont des espèces migratrices et passent une partie de leur cycle annuel -- la moitié de l’année sinon plus -- hors du Canada.

Figure 28. Pourcentage des oiseaux nicheurs canadiens qui migrent à l'extérieur du Canada durant une partie de leur cycle de vie (Initiative de conservation des oiseaux de l'Amérique du Nord Canada 2012)
Carte illustrant le pourcentage des oiseaux nicheurs canadiens qui migrent à l'extérieur du Canada durant une partie de leur cycle de vie
Description longue pour la figure 28

Carte de l'Amérique du Nord et du Sud illustrant le pourcentage des oiseaux nicheurs canadiens qui migrent à l'extérieur du Canada durant une partie de leur cycle de vie. Le Canada est représenté, aussi les pays sont représentés : les États-Unis, le Mexique/les Caraïbes/l'Amérique centrale, et l'Amérique du Sud. Il y a plusieurs flèches à deux pointes entre le Canada et les autres régions. Elles indiquent que 7 % des oiseaux nicheurs canadiens migrent de l'Arctique vers d'autres régions du Nord, 23 % migrent vers le Mexique /les Caraïbes/l'Amérique centrale, 33 % migrent vers les États-Unis, 15 % migrent vers l'Amérique du Sud et 22 % restent au Canada.

Les oiseaux sont parmi les espèces les plus mobiles de la planète, et certains sont de véritables globe-trotteurs. Bon nombre des oiseaux prioritaires de la RCO 5 parcourent de grandes distances en Amérique du Nord et certains se rendent en Amérique centrale et en Amérique du Sud. Certaines espèces ne font que quitter les secteurs les plus au nord de leur aire de répartition pendant l’hiver; c’est le cas notamment du Pigeon à queue barrée, qui hiverne dans des régions allant de l’État de Washington à la Californie. Bon nombre d’espèces de sauvagine se déplacent un peu plus loin et passent l’hiver dans le sud des États-Unis et au Mexique. Les oiseaux chanteurs de la RCO 5 qui migrent dans les néotropiques se rendent tout particulièrement dans le centre et l’ouest du Mexique, nombre d’espèces y hivernant, comme la Paruline grise, l’Oriole de Bullock, la Paruline des buissons, le Moucherolle côtier et la Paruline de Townsend. D’autres espèces, comme l’Hirondelle rustique, l’Engoulevent d’Amérique et l’Hirondelle noire migrent plus loin au sud et passent l’hiver à divers endroits en Amérique du Sud. Par ailleurs, les oiseaux marins de la RCO 5 peuvent s’aventurer loin dans le Pacifique. Certains, dont le Macareux huppé et le Macareux cornu, se reproduisent dans la RCO 5, mais errent un peu partout dans le Pacifique Nord en dehors de la période de reproduction. D’autres, comme l’Albatros de Laysan, l’Albatros à queue courte, le Puffin à pieds pâles et le Puffin à pieds roses se reproduisent très loin (p. ex., Japon, Australie, Nouvelle-Zélande, Hawaii, Chili) et ne sont que des visiteurs saisonniers dans les eaux canadiennes.

En dehors du pays, les habitats de migration, d’hivernage et de reproduction essentiels peuvent être détruits ou détériorés par le développement urbain, l’agriculture, l’exploitation forestière, l’extraction de ressources et d’autres activités humaines. Certaines espèces hivernent dans des petites zones bien précises, où toute détérioration ou perte d’habitat peut avoir une incidence majeure sur la population. D’autres, comme le Bécasseau variable et le Bécasseau d’Alaska, sont particulièrement vulnérables parce que de fortes proportions de leurs effectifs n’utilisent qu’un très faible nombre de haltes migratoires, dont la détérioration ou la perte pourrait être lourde de conséquences. Par ailleurs, les oiseaux peuvent être tués accidentellement quand ils sont l’objet de prises accidentelles dans les pêches ou percutent des structures artificielles, les tours de communication ou les grands édifices éclairés constituant un important danger pour les oiseaux qui migrent la nuit. Les oiseaux peuvent aussi être exposés à des polluants toxiques, y compris des produits chimiques interdits ou faisant l’objet d’une réglementation stricte au Canada et aux États-Unis mais qui sont plus répandus ailleurs dans le monde. Bien que les États-Unis et le Mexique aient adopté des lois similaires à la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs du Canada, qui offre une protection juridique à de nombreux oiseaux, d’autres pays ne l’ont pas fait, et les oiseaux migrateurs peuvent être menacés par la chasse excessive ou illégale et par la persécution.

Comme pour notre évaluation des menaces pesant sur les espèces prioritaires en sol canadien, nous avons recensé la documentation pour dégager les menaces qui planent sur les espèces prioritaires lorsqu’elles se trouvent à l’extérieur du Canada (figure 29). Le manque de données a été un problème constant dans cet exercice. On en sait peu sur les menaces auxquelles font face bien des espèces durant la migration ou lorsqu’elles vivent dans leur aire d’hivernage. D’ailleurs, les quartiers d’hiver et l’utilisation des habitats de certaines espèces sont peu connus, si tant est qu’ils le soient. De même, peu d’information permet d’associer des aires d’hivernage données à des populations nicheuses particulières, ce qui rend difficile la corrélation entre les déclins de populations nicheuses et des problèmes qui pourraient se poser dans les quartiers d’hiver. De plus, les données existantes sur les espèces migratrices hivernantes sont largement influencées par le travail effectué aux États-Unis, et peu d’études proviennent du Mexique, de l’Amérique centrale ou de l’Amérique du Sud. Bien que bon nombre des menaces relevées aux États-Unis puissent vraisemblablement toucher les espèces dans toute leur aire de répartition, des problèmes particuliers pouvant se poser hors des États-Unis ont peut-être été négligés. L’absence de menaces dans une région peut indiquer que les recherches nécessaires n’ont pas encore été menées (ou n’ont pas été publiées en anglais). Étant donné le peu d’information existant sur la répartition des oiseaux en dehors de la saison de reproduction, nous n’avons pas pu évaluer l’ampleur et la gravité des menaces qui pèsent sur les espèces prioritaires lorsqu’elles sont hors du Canada.

Malgré le manque de données sur la migration et les oiseaux migrateurs hivernants, des mesures doivent être prises afin de soutenir nos espèces migratrices. Nous devons appuyer les initiatives de conservation à l’extérieur du Canada si nous voulons atteindre nos objectifs et assurer l’avenir de nos oiseaux migrateurs.

Figure 29. Pourcentage de menaces recensées pour les espèces prioritaires (par sous-catégorie de menaces) de la RCO 5 à l'extérieur du Canada.
Un graphique à barres horizontales qui indique le pourcentage des menaces recensées pour les espèces prioritaires par sous-catégorie de menace
Description longue pour la figure 29

Un graphique à barres horizontales qui indique le pourcentage des menaces recensées pour les espèces prioritaires (axe des abscisses) par sous-catégorie de menace (axe des ordonnées) dans la RCO 5 de la région du Pacifique et du Yukon, lorsque ces espèces se trouvent à l'extérieur du Canada.

Sous-catégorie de menaces
Pourcentage des menaces
1.1 Zones urbaines et d'habitations
8
1.2 Zones commerciales et industrielles
5
2.1 Cultures non-ligneuses annuelles et pluriannuelles
11,5
4.1 Routes et rails
2
5.1 Chasse et collecte d'animaux terrestres
11,5
5.3 Coupe forestière et récolte du bois
5
5.4 Pêche et récolte des ressources aquatiques
9
6.1 Activités récréatives
5,5
6.3 Travail et autres activités
2,5
7.2 Barrages et gestion/utilisation de l'eau
3
8.1 Espèces étrangères/non-indigènes envahissantes
6
9.2 Eaux résiduaires industrielles et militaires
15,5
9.3 Eaux résiduaires de l'agriculture et de la foresterie
4,5
9.4 Ordures ménagères et déchets solides
3,5
11.1 Évolution et altération de l'habitat
2,2

Nota : L'ampleur des menaces à l'extérieur du Canada n'a pu être établie par manque d'information sur leur portée et leur gravité. Les catégories représentant 1 % ou moins des menaces recensées sont omises pour ne pas encombrer le graphique. 5.1 Chasse et collecte d'animaux terrestres s'applique principalement à la chasse (légale et illégale) et au saturnisme associé à l'ingestion de grenailles de plomb, mais englobe également la mortalité accidentelle d'espèces non visées dans les programmes de lutte contre les oiseaux nuisibles. 5.4 Pêche et récolte des ressources aquatiques s'applique surtout aux prises accidentelles dans les pêches. 8.1 Espèces étrangères/non indigènes envahissantes englobe la détérioration de l'habitat provoquée par les végétaux envahissants et les herbivores introduits, ainsi que la prédation directe par des animaux introduits (principalement exercée sur les colonies d'oiseaux marins). 9.2 Eaux résiduaires industrielles et militaires s'applique principalement aux déversements d'hydrocarbures, mais également à l'exposition aux métaux lourds et à d'autres contaminants industriels. 9.3 Eaux résiduaires de l'agriculture et de la foresterie s'applique aux pesticides. Enfin, 9.4 Ordures ménagères et déchets solides concernel'ingestion de débris en plastique.

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