Loup gris : avis de commerce non préjudiciable
Publié 2008-12-18 - Révisé 2014-02-017
Résumé de l'avis
L'exportation du loup gris du Canada obtenu légalement est considérée comme non préjudiciable.
Le loup gris est prélevé comme animal à fourrure et gibier en vertu d'un permis ou d'une licence autorisant le piégeage et la chasse. Au Canada, on l'exporte surtout en peaux entières ainsi que pour l'industrie de la taxidermie et des vêtements de fourrure. Le loup (principalement la sous-espèce du loup gris du Nord) est chassé dans les dix provinces et territoires de son aire de répartition (Territoires du Nord-Ouest, Yukon, Nunavut, Colombie-Britannique, Alberta, Saskatchewan, Manitoba, Ontario, Québec et Terre-Neuve-et-Labrador). Au Canada, il occupe 80 % de son aire de répartition initiale.
Selon Les espèces sauvages 2010 : Situation générale des espèces au Canada, le loup gris est considéré « en sécurité » au Canada. Les compétences font état de populations stables ou en croissance et ne signalent aucune menace aiguë généralisée. Au Canada, on compte quatre sous-espèces de loup gris évaluées par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC). Le loup de l'Est Note1 est inscrit en vertu de la Loi sur les espèces en péril du Canada comme « espèce préoccupante ». On a donc adopté des mesures plus strictes pour le protéger. Les sous-espèces de loups gris du Nord et du Sud sont considérées comme « non en péril » au Canada. Quant au loup arctique, son statut sera évalué quand les données à son sujet seront suffisantes.
Comme tous les vertébrés du Canada, le loup est protégé par diverses lois provinciales et territoriales sur les espèces sauvages. Des règlements précis, adoptés en vertu de ces lois, permettent certaines utilisations des espèces sauvages du Canada sous réserve de l'obtention de licences ou de permis. En général, la prise, la possession, le commerce, la vente, la perturbation ou la destruction des espèces sauvages sont interdits sans ces permis ou licences. Les différents règlements autorisent la prise de loups gris pour la gestion des populations de proies et, s'il y a lieu, du contrôle des conflits qu'il peut y avoir avec les humains.
Les gouvernements provinciaux et territoriaux gèrent la faune terrestre. Au Canada, les prises du loup gris sont réglementées par certains programmes visant les animaux à fourrure et le gibier. Les décisions relatives à cette gestion se fondent sur les processus de planification, les politiques, les lois, les tendances historiques et récentes en matière d'utilisation, et l'information scientifique. On ajuste la quantité de prises pour assurer la gestion durable du loup selon la saison, l'unité géographique ou la limite des prises.
Information à l'appui
Caractéristiques biologiques
Le loup gris est une espèce grégaire qui vit généralement en famille ou en meute dans la plupart des habitats sauvages du Canada. Il est le principal prédateur de gros mammifères tels que le caribou, le boeuf musqué, l'orignal et les cerfs communs dans leurs aires de répartition respectives. Étant donné que les dynamiques des populations de loup gris et d'ongulés sauvages sont étroitement liées, les populations de loup gris dépendent de l'abondance et de la taille des proies plutôt que de la disponibilité de l'habitat. Le loup réussit très bien à se disperser et tend en général à éviter les aires où il y a présence d'activités humaines. Le taux de reproduction du loup augmente avec le taux de mortalité des individus (de 30 % à 50 %) lorsqu'il jouit d'une source de nourriture suffisante. Les mécanismes de compensation sont entre autres l'augmentation du nombre de petits par portée et l'augmentation du nombre de femelles reproductrices dans chaque meute et l'augmentation de la dispersion des meutes pour former d'autres meutes.
Situation
L'aire de répartition du loup gris couvre la presque totalité de la partie nord de l'Amérique du Nord. L'espèce occupe actuellement 80 % de son aire de répartition initiale dans dix provinces et territoires. Le loup gris est aujourd'hui disparu de trois provinces de l'Est du Canada (Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse et Île-du-Prince-Édouard) et des zones urbaines et agricoles des autres compétences responsables de l'aire de répartition.
On compte quatre sous-espèces de loup gris au Canada Note2. Le loup gris du Nord (Canis lupus occidentalis) est présent dans dix provinces et territoires (Territoires du Nord-Ouest, Yukon, Nunavut, Colombie-Britannique, Alberta, Saskatchewan, Manitoba, Ontario, Québec et Terre-Neuve-et-Labrador). Le loup du Sud (C. lupus nubilus) se trouve dans la Colombie-Britannique. Le loup de l'Arctique (C. lupus arctos) fréquente pour sa part les régions arctiques des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut, tandis que le loup de l'Est (C. lupus lycaon) se trouve dans les régions du sud de l'Ontario et du Québec.
La population canadienne de loup gris (qu'on estime entre 50 000 et 60 000 individus) est stable ou à la hausse. Cependant, dans certaines régions la population est en déclin en raison de la disponibilité des proies. Les estimations de population se fondent sur des données quantitatives récentes obtenues au moyen de diverses méthodes, dont le contrôle du piégeage, le pistage dans la neige, l'observation des tanières, le dénombrement des louveteaux, les rapports d'incidents avec les humains, les relevés aériens et les études par télémétrie ainsi que les observations des trappeurs et des chasseurs. Aucune menace aiguë généralisée ne pèse actuellement sur la population de loups gris du Canada. Le déclin de ses proies, la dégradation ou la perte de son habitat ainsi que l'accès plus facile à des zones éloignées représentent certaines menaces éventuelles.
Dans l'ensemble, Les espèces sauvages 2010 : Situation générale des espèces sauvages au Canada désigne le loup gris comme « en sécurité » au Canada. En ce qui concerne les sous-espèces, le COSEPAC a désigné le loup gris du Nord et le loup gris du Sud comme étant « non en péril» Note3 alors que les données sont insuffisantes pour le loup gris de l'Arctique Note4 . On estime que la situation du loup de l'Est est préoccupante Note5 (étant donné son hybridation avec d'autres sous-espèces de loup et de coyotes) et c'est le statut que lui accorde la Loi sur les espèces en péril.
Gestion des prises
La gestion canadienne des prises de loup gris vise à assurer la viabilité des populations à long terme. La prise de loups gris se fait dans les 10 provinces et territoires de son aire de répartition (Territoires du Nord-Ouest, Yukon, Nunavut, Colombie-Britannique, Alberta, Saskatchewan, Manitoba, Ontario, Québec et Terre-Neuve-et-Labrador). Elle est gérée en vertu de diverses lois provinciales et territoriales sur les espèces sauvages qui assurent une gestion et un contrôle durables des prises. Dans la plupart de ces territoires de compétence, le loup gris est considéré à la fois comme animal à fourrure et gibier. Les peuples autochtones peuvent, en vertu de la constitution canadienne, prélever des espèces sauvages pour leurs utilisations traditionnelles.
Les programmes de gestion du loup gris, dans ces compétences, sont examinés annuellement. Ils comportent des processus de contrôle réglementaires et des plans de gestion. Les saisons de prises sont adaptées par les unités de gestion et varient d'une compétence à l'autre de « pas de saison fermée » à « pas de saison ouverte ». Une saison de chasse dure en moyenne de 9 et 10 mois. Le contrôle des prises peut se faire par présentation des carcasses, signalements ou questionnaires. Dans certaines régions où la situation du loup gris est plus préoccupante, les saisons de prises et les lieux de prises peuvent devenir plus restrictifs. Des quotas ou une limite de prises peuvent être imposés. Par exemple, en 2005 l'Ontario à fermé la saison estivale de chasse et de piégeage et le maximum de prises permises était de deux coyotes ou loups par chasseur et le Québec a réduit la saison de prises dans ses aires de gestion de la faune où le piégeage et la chasse sont permis.
Dans chacune des compétences, l'objectif premier concernant le loup est de maintenir une population viable et une saine dynamique prédateur-proie, ainsi que de réduire les rapports difficiles entre le loup et les humains. Pour ce faire, on compense les morts naturelles par la prise des animaux dispersés en encourageant les trappeurs et les chasseurs à se concentrer sur les secteurs nécessitant une certaine forme de contrôle (le déséquilibre entre les populations de prédateurs et de proies ou les comportements nuisibles), et en améliorant les connaissances sur le loup par la recherche et l'éducation du grand public.
Réglementation de la prise
Chaque compétence est divisée en unités de gestion ou en zones dans lesquelles la prise des espèces sauvages est gérée par une réglementation précise fondée sur les caractéristiques écologiques du territoire ou sur les conditions locales. Dans toutes les compétences, les agents de conservation de la faune effectuent les contrôles nécessaires pour être conformes avec la réglementation de la compétence.
La majorité du commerce lié au loup gris au Canada se fait pour les fourrures, les trophées de chasse et les vêtements de fourrure. Le Canada capture également des loups gris dans le cadre de programmes de réintroduction aux États-Unis. La grande majorité des peaux de loup gris du Canada sont vendues et exportées par l'intermédiaire de trois maisons de vente aux enchères, dont deux sont situées en Ontario et une en Colombie-Britannique. Le personnel responsable de l'application de la loi à l'échelle provinciale travaille très étroitement avec ces maisons pour veiller à ce que toutes les pelleteries vendues quittent la province ou le territoire d'origine légalement (avec un permis d'exportation provincial) et qu'elles soient déclarées avec exactitude. Ces systèmes s'ajoutent aux contrôles des prises et permettent de croire que, dans l'ensemble, les exigences canadiennes en matière de prise et de permis sont strictement respectées. Les loups gris chassés comme trophées de chasse doivent être signalés et enregistrés par l'industrie de la taxidermie et doivent obligatoirement être signalés par les chasseurs dans certaines compétences
Dans l'ensemble, il y a une confiance élevée dans le système canadien de gestion des prises. Le système de gestion adapté permet un contrôle rigoureux des prises et s'adapte à l'évolution de la situation. Le but est d'assurer un taux de prises durable tout en maintenant la biodiversité.
Tendances concernant les prises
Les données sur les prises commerciales concernant le loup (ventes annuelles de fourrures) sont disponibles depuis 1919 pour la plupart des compétences. On compte une moyenne de 7 500 pelleteries vendues annuellement entre 1919 et 1945, et moins de 1 000 pelleteries entre les années 1950 et 1970. Pendant les années 1999 à 2004, la moyenne de fourrures vendues a été de 2 450. Le loup gris est rarement une espèce ciblée par les trappeurs et les chasseurs et on estime que les fluctuations des ventes sont plutôt dues au marché. La récolte annuelle de loups gris est généralement inférieure à 10 % de sa population totale. Ce taux correspond au taux de natalité annuel estimé de l'espèce et est donc jugé durable.
Suivi des prises
Lorsque la prise est permise, l'obtention d'une licence ou d'un permis est exigée pour capturer, posséder, vendre et exporter des loups gris. Dans certaines provinces ou certains territoires, il faut également présenter les carcasses ou les soumettre au marquage ou à une inspection. Toutes les compétences effectuent un suivi annuel des prises, surtout grâce aux permis et au signalement obligatoire des trappeurs, des chasseurs et des taxidermistes.
Mesures incitatives et avantages des prises
Au Canada, la gestion des animaux à fourrure constitue un partenariat entre les gouvernements et les trappeurs. Un prélèvement à long terme dépend de populations sauvages stables. Il faut donc favoriser l'intendance à la fois du loup et de ses habitats.
Protection contre les prises
En général, le cadre de gestion adapté aux programmes de gestion des prises au Canada est très efficace, car il empêche les prises excessives d'espèces sauvages et permet l'exécution de mesures restrictives, le cas échéant. Les compétences peuvent, s'il y a lieu, interdire la prise du loup dans certaines régions afin de respecter leurs objectifs de conservation de l'espèce.
Provinces et territoires | Espèce présente | Prises | Situation générale 2010 |
Réglementation relative aux prises |
---|---|---|---|---|
Colombie-Britannique | O | O | 4 - En sécurité | Fish, Wildlife and Habitat Management Branch (en anglais seulement) |
Alberta | O | O | 4 - En sécurité | Environment and Sustainable Resource Development (en anglais seulement) |
Saskatchewan | O | O | 4 - En sécurité | Ministry of the Environment (en anglais seulement) |
Manitoba | O | O | 4 - En sécurité | Conservation and Water Stewardship (en anglais seulement) |
Ontario | O | O | 4 - En sécurité | Ministère des Richesses naturelles |
Québec | O | O | 4 - En sécurité | Les ressources naturelles |
Nouveau-Brunswick | N | N | 0.1 - Disparue de la région | Les ressources naturelles |
Nouvelle-Écosse | N | N | 0.1 - Disparue de la région | Wildlife and Biodiversity (en anglais seulement) |
Île du-Prince-Édouard | N | N | 5 - Indéterminé | Island Information (en anglais seulement) |
Terre-Neuve-et-Labrador | O | O | 4 - En sécurité | Newfoundland and Labrador (en anglais seulement) |
Nunavut | O | O | 4 - En sécurité | Nunavut |
Territoires du Nord-Ouest | O | O | 4 - En sécurité | Department of Environment and Natural Resources (en anglais seulement) |
Yukon | O | O | 4 - En sécurité | Environnement Yukon |
Canada | - | - | 4 - En sécurité | - |
Information supplémentaire sur le loup au Canada
Registre public des espèces en péril
Comité sur la situation des espèces en péril au Canada
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