Les dix événements météorologiques les plus marquants au Canada en 2014 : chapitre 5


Nº5 Un été chaud sur les côtes, frais au centre

Après avoir subi un des hivers les plus rigoureux des dernières années, les Canadiens ont cru que Dame nature leur offrirait un répit. Ils rêvaient d’un été chaud et ensoleillé. Pour certains, les prières ont été exaucées. Pour d’autres, ce fut encore une saison à oublier. En fait, l’été a affiché une température de 1,0 °C au-dessus de la moyenne, ce qui en a fait le sixième plus chaud depuis le début de la compilation des statistiques dans l’ensemble du pays en 1948. Le Canada a connu des températures plus chaudes que la normale presque partout, cinq régions (l’Atlantique, le nord des Prairies, la région intérieure sud de la Colombie-Britannique, l’ouest des Territoires-du-Nord-Ouest et la côte du Pacifique), ayant expérimenté un des étés parmi les dix plus chauds depuis la tenue des statistiques. Les portions du sud de l’Ontario et du Québec ont fait exception alors que, ironiquement, une vaste proportion des Canadiens y vivent. Même à ces endroits, la température a été de 0,2 °C sous les valeurs saisonnières. Quelques rares Canadiens ont été très heureux d’avoir un été chaud, brumeux et humide. Les autres ont jugé qu’il s’agissait d’un été pourri, car le temps ne s’est jamais réchauffé.

Pêche par temps froid.

©Environnement Canada

Avec une température de 1,4 °C au-dessus de la normale, la côte du Pacifique a connu son troisième été le plus chaud en 67 ans et le plus chaud en 10 ans. En plus d’être exceptionnellement chaud, le temps a été remarquablement sec - le septième été le plus sec - avec des précipitations correspondant à 26 p. cent sous la normale et une sécheresse plus importante que durant tout été précédent marqué par la température plus chaude. Nul doute que la chaleur et l’air sec ont fait de cet été le plus agréable jamais enregistré. En outre, la côte de la Colombie-Britannique n’a pas connu le temps maussade habituel en juin. D’autres régions de la province, notamment la zone des montagnes méridionales et celle de l’intérieur, ont également enregistré des températures chaudes et sèches. À la mi-juillet, certains endroits de l’intérieur ont connu plusieurs jours de plus de 40 °C. Le point le plus chaud a été Ashcroft à 41,3 °C. Aux premières lueurs du soleil dans les basses terres continentales et sur l’Île de Vancouver, une horde de baigneurs se ruaient au bord de l’eau. D’un autre côté, la province a vécu une longue et coûteuse saison de feux de forêt. De plus, sur l’Île de Vancouver et les îles du Golfe, des conditions de sécheresse de niveau 3 ont obligé les responsables à demander aux résidents de réduire leur consommation d’eau afin de limiter l’amenuisement des cours d’eau et de l’eau souterraine. Peu de citoyens de la côte ouest se sont plaints des gazons bruns et des plates-bandes desséchées. Le seul autre inconvénient de cette merveilleuse température a été la nécessité pour les représentants de la santé à Vancouver de déconseiller aux résidents les activités extérieures intenses lorsque les quantités de polluants étaient très élevées au sol.

Enfants qui construisent des châteaux de sable.

©Environnement Canada

Le temps de la côte ouest a également touché l’Alberta, où les températures affichées en juillet et août ont été de presque 2 °C plus chaudes que la normale et les précipitations, à environ 56 p. cent de la situation habituelle. Le mois de juillet à Calgary a été le troisième mois le plus chaud en 72 ans. Les jours où l’humidité était particulièrement élevée, les autorités sanitaires ont émis des avis de canicule et les responsables dans le domaine de l’énergie ont demandé aux Albertains de réduire leur consommation.

L’été dans les provinces atlantiques du Canada a été aussi chaud que sur la côte ouest, soit 1,5 °C au-dessus de la normale, ce qui en a fait le quatrième été le plus chaud jamais enregistré. À St. John’s, juillet a été le mois le plus chaud que les citoyens ont connu depuis 140 ans : la température s’est située en moyenne à 19,7 °C, soit 3,9 °C au-dessus de la normale. Dans l’ensemble, tous les jours de juillet sauf deux ont été plus chauds que d’habitude. Fait incroyable, St. John’s a été presque aussi chaud que Toronto; avec 19 jours de plus de 25 °C, présentant ainsi le plus gand nombre de journées chaudes. De fait, Toronto, Ottawa et Montréal ont eu moins de jours de plus de 25 °C que St. John’s. En raison des conditions chaudes et sèches, les rivières à Terre-Neuve et au Labrador ont affiché de faibles niveaux d’eau, et les canicules ont forcé le ministère des Pêches et des Océans à fermer 63 rivières à saumon dans la province. Bien que les conditions aient été sèches, l’air ne l’était pas. Le 30 juillet, l’humidex à St. John’s a battu un record en affichant 38,7 °C. Au mois de juillet, la demande pour des ventilateurs et des piscines a été tellement forte que les détaillants étaient à court et les citoyens ont frappé un mur - très chaud!

Famille faisant de l’escalade.

©Environnement Canada

Les résidents des régions centrales du pays - l’ouest du Québec, l’Ontario, le Manitoba et une partie de la Saskatchewan - ont pour leur part dû composer avec du temps froid. En général, il y a eu tout au plus deux à quatre jours où la température a dépassé 30 °C. De plus, l’absence de soleil a donné l’impression que les journées étaient beaucoup plus fraîches. Hamilton a enregistré une seule journée de plus de 30 °C dans toute l’année et ce fut le 17 juin, où le mercure a atteint 30,3 °C. En 2013, on avait compté 9 journées chaudes et l’année précédente, 25. De même, une seule journée chaude a été enregistrée à London, soit le 16 juin, presque une semaine avant le début officiel de l’été. Windsor, qui affiche habituellement les plus chauds étés de l’Est, a connu le mois de juillet le plus froid en 22 ans. Dans le sud de l’Ontario, juillet et août combinés ont été les deuxièmes plus froids en 55 ans. Seule l’année 1992, qui est connue dans le milieu de la météorologie moderne comme « l’année sans été », a été pire. Au plus fort de la période la plus chaude de l’année, le mercure à Toronto n’a pas atteint ou dépassé 30 °C pendant une période de 8 semaines. Pour les stations situées dans le sud-ouest de l’Ontario, juin a été le mois de l’été le plus chaud, ce qui est rare.

Fillette qui joue dans l’océan.

©Environnement Canada

Certains résidents de l’Ontario et du Québec ont essayé de faire contre mauvais temps bonne fortune en se disant reconnaissants d’avoir un été sans smog ni insectes, où ils économisaient de l’énergie et pouvaient profiter des arbres. Il est vrai que l’été a été merveilleux pour ceux qui souffrent de problèmes respiratoires. En raison des températures plus basses, il y a eu moins de smog et de pollution atmosphérique. En effet, l’Ontario n’a déclaré aucune journée de smog, ce qui est sans précédent. Les jardins et les gazons sont restés verts et fournis et personne n’a été obligé d’arroser. Les climatiseurs énergivores ont aussi été souvent silencieux, ce qui a entraîné des économies de plus de 10 p. cent. Mais même les résidents les plus optimistes ont dû admettre que la température était catastrophique pour les vacanciers, les voyageurs et les amateurs de plage, et que les conditions favorisaient davantage les chandails de laine que les costumes de bain. L’eau était tellement froide que même les enfants n’ont pas voulu s’y aventurer. À titre d’exemple, la température de l’eau des Grands Lacs a été de trois à six degrés plus froide que l’année dernière. À la Fête du travail, la plupart des Canadiens du centre du pays se posaient la même question : « Où est passé l’été? ».

Détails de la page

Date de modification :