Les dix événements météorologiques les plus marquants au Canada en 2014 : faits saillants de l'Ontario


Ontario - Faits Saillants Régionaux

1. Séismes par le gel

Le gros du sud et de l’est de l’Ontario et le Québec étaient en émoi entre Noël et la première semaine de janvier après avoir entendu parler de manifestations sous forme de bruits et de tremblements fracassants ou les avoir directement entendues ou ressenties. La police et les médias ont été inondés d’appels de gens inquiets ou curieux au sujet de ce que la plupart pensaient être des arbres qui tombent, des boums soniques, des décharges d’armes à feu ou une activité sismique. En fait, on expérimentait ce que les scientifiques appellent des cryoséismes ou des « séismes par le gel » qui se produisent quand l’eau de congélation fend le sol ou la roche en profondeur ou cause un soulèvement de la terre par le gel. La pénétration soudaine de l’eau dans le sol ou la roche en proie au gel crée des contraintes dans la terre, d’où des craquements, des vibrations et des sons puissants que l’on peut aisément confondre avec des manifestations de tremblement de terre ou des déchaînements d’armes à feu. Les cryoséismes sont encore plus bruyants si le sol est saturé de pluie, de neige de fonte ou d’eau de crue et que le manteau neigeux ne peut guère amortir les sons. Le concert s’entend le plus distinctement entre minuit et l’aube où le son circule mieux dans l’air froid et où les bruits de fond et les vents sont plus légers.

2. Le verglas donne la frousse aux Torontois

Un système dépressionnaire en intensification sur l’Arkansas a apporté de 15 à 20 cm de neige à l’est du lac Huron et d’importantes conditions verglaçantes au nord des lacs Érié et Ontario les 5 et 6 janvier. Les résidents du Grand Toronto craignaient plus particulièrement une récidive de la tempête de verglas qu’ils venaient d’essuyer avant Noël. Ce qu’ils ont plutôt eu, c’est un bref épisode de verglas sans grande accrétion aux arbres ni aux fils électriques, mais avec assez de présence au sol pour rendre les routes dangereuses dans les déplacements entre le domicile et le travail. Pour ajouter à cette misère, il y a eu une baisse considérable des températures par 17°C, qui a engendré un refroidissement subit et créé de la glace noire.

3. Des voiles blancs dans toute la province

Une véritable muraille de neige en mouvement rapide a balayé les autoroutes par surprise dans tout le sud de l’Ontario le 27 février. Partout, d’immenses télescopages - dont trois empilements de 30 véhicules dans la seule région du sud-ouest de l’Ontario - et des automobilistes cramponnés à leur volant. Au nord de Toronto, 96 véhicules se sont emboutis sur l’autoroute 400. Devant cette neige aveuglante, la PPO a fermé tout le réseau routier dans les comtés de Huron, Bruce et Perth, ce qui a donné un jour de congé de neige impromptu pour les écoliers qui ont été bloqués à l’école ou se sont réfugiés ailleurs pour la nuit.

4. Crues de printemps dans les collectivités des Premières Nations

La menace de crue des eaux de la rivière Albany et de refoulement d’égouts a obligé à évacuer 2 000 personnes dans le nord de l’Ontario, plus précisément dans les collectivités des Premières Nations de Kashechewan et d’Attawapiskat vers le 11 mai. Une quarantaine d’habitations et d’autres bâtiments ont été endommagés par les eaux de refoulement et de crue. Au total, ce sont huit collectivités du Grand Nord ontarien qui ont vécu l’état d’urgence, y compris celle de Moosonee, le plus souvent à cause de la montée des eaux.

5. Une autre journée à deux tornades

Le 24 juin vers 15 h 30, une tornade de force 1 a traversé la localité de Laurel Station au nord-ouest d’Orangeville. Les vents de pointe accompagnant cette tornade ont soufflé à une vitesse allant de 135 à 175 km/h, assez pour déplacer une voiture familiale à une distance de trois mètres, souffler le toit de quelques habitations et abattre plusieurs arbres. Une demi-heure après, une autre tornade de même force frappait à l’est de Tottenham. Elle provoquait plusieurs fermetures de routes et endommageait une écurie, y tuant un cheval.

6. Un déversement de pluie à Burlington

Une bande d’orages apportant des masses de pluie s’est formée tard le 4 août sur une ligne reliant Freelton à Burlington. L’estimation par radar de cette pluviométrie s’est située entre 100 et 150 mm, mais un amateur d’observation météo a relevé très localement 190 mm de pluie en 4 heures - c’est ce qui tombe normalement en deux mois. La pluie abondante a envahi les sous-sols et les intersections et obligé à fermer un grand nombre de routes, dont les autoroutes 403 et 407 et la Queen Elizabeth Way. Sur certaines routes, l’eau a submergé les véhicules; automobilistes et passagers ont dû nager pour fuir. Le déluge a fait déborder les égouts pluviaux, causé des glissements de terrain et des crues de ruisseaux et répandu une eau stagnante sur 300 terrains et dans 500 sous-sols. Le maire de Burlington a dit y voir sa pire inondation en 20 ans. Burlington a été véritablement ciblée, puisque Hamilton n’a pas reçu de pluie et que l’aéroport Pearson, l’île de Toronto et Vineland ont respectivement reçu 3, 1 et 1,3 mm. On a estimé les dégâts de l’inondation à plus de 90 millions de dollars.

7. Pluies diluviennes à Windsor en août

Une tempête a traversé lentement la rivière Detroit et pénétré au Canada le 11 août. Des pluies torrentielles de plus de 70 mm en 10 heures se sont abattues sur Windsor et la région, envahissant les sous-sols et submergeant les cours et les rues. Il s’agissait de la quantité d’un mois de pluie; c’était la plus forte pluviométrie jamais observée à l’aéroport Pearson en août. Environ une semaine après, un autre orage violent balayait Windsor, arrachant d’énormes branches aux arbres et emportant des kiosques de jardin pourtant ancrés dans le béton. Une équipe des intempéries d’Environnement Canada a ensuite confirmé qu’au moins deux tornades de force 0 avaient touché terre, la première au sud de Windsor et la seconde au nord-est d’Harrow.

8. Des neiges trop fortes pour Buffalo

Une combinaison de forts vents froids et d’eaux relativement chaudes des Grands Lacs a créé d’intenses grains neigeux les 19 et 20 novembre. Les régions les plus touchées ont été les abords de la baie Georgienne où le système a été presque stationnaire des heures durant, déversant 90 cm de neige à proximité de Parry Sound, 40 cm à Huntsville et 20 cm à Bracebridge et Barrie. Les quantités étaient impressionnantes, mais ce n’était rien à comparer aux 200 cm et plus déversés par les orages à effet lacustre sur Buffalo, dans l’État de New York. En Ontario même, des collisions multiples sur l’autoroute 400 au nord de Toronto ont bloqué les voies nord-sud, au sud de Barrie, causant de longs retards.

9. Dégâts en zone agricole

Il était plutôt inhabituel vers la fin de septembre de contempler les champs non encore récoltés de maïs et de soya ontariens. Septembre a aussi apporté deux fois sa dose habituelle de pluie, ce qui a réduit comme peau de chagrin les jours favorables à consacrer aux travaux des champs et aux moissons. Heureusement que, vers la fin de septembre et en octobre, l’Ontario a connu un temps plus clément qui a facilité les récoltes. Il reste que, à la mi-novembre - à cause du froid, de la neige et du vent hâtifs -, les produits de la moitié du territoire céréalier ontarien étaient encore au sol. Le ministère ontarien de l’Agriculture et de l’Alimentation a mentionné qu’il s’agissait là des récoltes les plus tardives pour une grande partie du territoire provincial depuis 1992 - le retard était tel que la récolte de maïs a chevauché avec les ensemencements en blé d’hiver.

10. Coups de vent en novembre

Un air chaud hors saison en provenance du Texas qui charriait de puissants vents à 100 km/h a balayé l’Ontario le 24 novembre, privant d’électricité 87 000 consommateurs d’hydroélectricité. À certains endroits entre Windsor et Kingston, les arbres ont tout simplement été extirpés du sol avec racines et le reste. Juste avant cette vague de chaleur et ces vents, il y a eu de fortes pluies qui ont inondé les rues et fait fermer des routes. La température a monté en flèche entre St. Catharines et Ottawa, atteignant des sommets (21 °C à Cornwall notamment). Les vents en rafales ont abattu poteaux électriques et arbres, fracassé des abribus et arraché des feux de circulation.

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