InfoNIVEAU : Niveau des Grands Lacs et du Saint-Laurent, février 2022

Le temps très sec a entraîné une importante baisse du niveau des lacs Supérieur, Michigan-Huron et Érié

En janvier, le bassin des Grands Lacs a connu les événements suivants:

En fonction des niveaux d’eau au début du mois de février et selon des apports en eau moyens pour cette période de l’année, la baisse saisonnière du lac Supérieur devrait se poursuivre jusque vers la fin de l’hiver, tandis que les autres lacs devraient entamer leur transition de la baisse saisonnière vers la hausse saisonnière au cours des prochains mois. Le niveau d’eau du lac Supérieur devrait demeurer inférieur à la moyenne avec un apport en eau normal. Des conditions plus pluvieuses que la moyenne pourraient faire passer le niveau d’eau du lac Supérieur au-dessus de la moyenne, tandis que des conditions plus sèches que la normale pourraient le faire baisser davantage en dessous de la moyenne. Les niveaux d’eau des lacs Michigan-Huron et Érié devraient demeurer supérieurs à la moyenne, peu importe le scénario d’apport en eau. Le niveau du lac Ontario est supérieur à la moyenne et devrait le demeurer dans des conditions moyennes. En cas de temps plus pluvieux que la moyenne, le niveau du lac Ontario pourrait monter pour s’établir nettement au-dessus de la moyenne d’ici le milieu de l’hiver, tandis que du temps plus sec que la moyenne pourrait entraîner un niveau plus bas que la moyenne.

Étant donné que les niveaux de certains lacs demeurent supérieurs à la moyenne et que d’importantes tempêtes et de grands vents pourraient sévir pendant les mois d’hiver, il existe un risque d’érosion accélérée du littoral et d’inondation dans les basses terres. Pour obtenir des renseignements et des prévisions à jour, veuillez consulter les sources indiquées ci-dessous.

Dans la présente édition ainsi que dans les prochaines éditions du bulletin infoNIVEAU, l’apport en eau sera présenté au moyen d’une mesure appelée « apport net du bassin » (NBS). Celle-ci est décrite plus loin dans le bulletin.

Niveaux mensuels en janvier

Le niveau moyen mensuel du lac Supérieur a été de 183,24 m (SRIGL85Note de bas de page 1 ), soit 9 cm en dessous de la moyenne à long terme (1918-2020) et 30 cm en dessous du niveau enregistré à la même période l’an dernier.

Le niveau moyen mensuel du lac Michigan-Huron a été de 176,60 m (SRIGL85). Ce niveau se situe à 29 cm au-dessus du niveau d’eau moyen mensuel pour décembre et à 47 cm en dessous du niveau enregistré un an plus tôt.

Le niveau moyen mensuel du lac Érié a été de 174,54 m (SRIGL85), soit 52 cm au-dessus de la moyenne et 15 cm en dessous de son niveau de l’an dernier. Il s’agit du neuviième niveau d’eau le plus élevé jamais enregistré en décembre pour le lac Érié.

Le niveau moyen mensuel du lac Ontario a été de 74,86 m (SRIGL85) en décembre, soit 29 cm au-dessus de la moyenne et 24 cm au-dessus du niveau enregistré un an plus tôt.

Renseignements sur les niveaux d’eau des Grands Lacs :
niveau moyen mensuel en janvier
Lac Par rapport à la moyenne mensuelle (1918–2020) Par rapport à janvier 2021
Supérieur 9 cm en dessous 30 cm en dessous
Michigan–Huron 29 cm au-dessus 47 cm en dessous
Sainte-Claire 46 cm au-dessus 30 cm en dessous
Érié 52 cm au-dessus 15 cm en dessous
Ontario 29 cm au-dessus 24 cm au-dessus

Variations du niveau des lacs

Le niveau du lac Supérieur a baissé de 12 cm en janvier, proche du double de sa baisse habituelle de 7 cm pour ce mois. Cette baisse du niveau du lac est la plus importante jamais enregistrée pour le mois janvier, à égalité avec celles survenues en 1957 et en 2003.

Le niveau du lac Michigan-Huron a baissé de 10 cm, soit cinq fois la baisse habituellement enregistrée en janvier pour ce lac, qui est de 2 cm. Il s’agit de la deuxième baisse en importance au cours de la période de référence.

Le niveau du lac Érié a baissé de 16 cm alors qu’il ne varie généralement pas au cours de ce mois. Il s’agit de la cinquième baisse en importance enregistrée pour le lac Érié.

Le niveau du lac Ontario n’a pas changé en janvier, tandis qu’il augmente habituellement de 6 cm au cours de ce mois.

(Veuillez noter que les variations des niveaux des lacs sont calculées en fonction des niveaux au début du mois et non des niveaux moyens mensuels.)

Niveaux des lacs au début de février

Le niveau du lac Supérieur au début du mois de février était de 12 cm en dessous de la moyenne et de 30 cm en dessous du niveau de l’an dernier. Il s’agit du niveau le plus bas enregistré pour le début du mois de février depuis 2013.

Au début du mois de février, le niveau du lac Michigan-Huron était de 26 cm au-dessus de la moyenne, mais inférieur de 44 cm par rapport au niveau enregistré à la même période l’an dernier. Il s’agit du niveau le plus bas enregistré pour le lac Michigan-Huron depuis 2017.

Le niveau du lac Érié était 45 cm supérieur à la moyenne au début du mois de février et 22 cm au-dessus du niveau de l’an dernier à la même période.

Au début du mois de février, le niveau du lac Ontario était de 27 cm au-dessus de la moyenne et 30 cm supérieur à celui enregistré au même moment l’an dernier.

Au début du mois de février, le niveau de tous les Grands Lacs, à l’exception du lac Supérieur, était d’au moins 56 cm supérieur au zéro des cartes, tandis que celui du lac Supérieur était 2 cm en dessous du zéro des cartes.

Le zéro des cartes est le niveau de relevé pour chaque lac; il vise à fournir plus d’information sur la profondeur de l’eau pour une navigation sécuritaire sur les lacs. Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez consulter la Comité de coordination des Grands Lacs (greatlakescc.org) (en anglais seulement).

Renseignements sur les niveaux d’eau des Grands Lacs :
niveau du début de février
Lac Par rapport à la moyenne pour le début du mois (1918–2020) Par rapport à février 2021
Supérieur 12 cm en dessous 30 cm en dessous
Michigan–Huron 26 cm au-dessus 44 cm en dessous
Sainte-Claire 31 cm au-dessus 56 cm en dessous
Érié 45 cm au-dessus 22 cm en dessous
Ontario 27 cm au-dessus 30 cm au-dessus

Prévision des niveaux d’eau

Relative to their beginning-of-February levels and with average water supplies for this time of year, Lake Superior is expected to continue its seasonal decline into late winter, while the other lakes are expected to begin the transition from their seasonal decline to their seasonal rise in the coming months.

Le niveau du lac Supérieur est actuellement inférieur à sa moyenne et, selon des conditions moyennes, il devrait le demeurer. Du temps plus sec que la moyenne pourrait faire baisser le niveau du lac encore plus en dessous de la moyenne au cours des prochains mois, tandis que du temps plus pluvieux que la moyenne pourrait le faire passer au-dessus de la moyenne.

Le niveau du lac Michigan-Huron devrait baisser tout au long de l’automne, peu importe l’apport en eau. Il devrait toutefois demeurer nettement supérieur à la moyenne.

Le niveau du lac Érié est actuellement bien au-dessus de la moyenne et devrait demeurer élevé selon un apport en eau moyen ou supérieur à la moyenne. En cas de temps sec, le niveau du lac pourrait s’approcher de la moyenne au cours des six prochains mois.

Le niveau du lac Ontario est supérieur à la moyenne et devrait le demeurer avec un apport en eau normal. Des conditions plus sèches que la moyenne pourraient faire passer le niveau du lac en dessous de la moyenne, tandis que des conditions plus pluvieuses que la moyenne pourraient le faire augmenter nettement au-dessus de la moyenne au cours des mois d’automne et d’hiver.

Pour obtenir de plus amples renseignements sur les fourchettes de prévision des niveaux d’eau, veuillez consulter InfoNIVEAU note sur les projection.

Pour obtenir une représentation graphique des niveaux d’eau récents et prévus pour les Grands Lacs, veuillez consulter le Bulletin de niveaux d’eau mensuels du Service hydrographique du Canada.

Qu’est-ce que l’apport net du bassin (NBS)?

Le principal facteur qui détermine les niveaux d’eau à l’échelle du bassin des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent est la quantité d’eau qui entre dans le système, appelée l’apport en eau. L’apport en eau total aux lacs correspond à la somme de l’eau qui entre depuis le lac en amont ainsi que de l’eau qui entre depuis le bassin du lac lui-même, soit l’« apport net du bassin » (NBS). L’apport net en eau correspond au total des précipitations qui tombent directement sur la surface du lac ainsi que du ruissellement qui atteint le lac depuis le bassin versant, moins l’évaporation qui s’échappe du lac. L’apport net en eau est une fonction du bilan hydrologique des bassins. Il est calculé de la manière suivante :

Equation Componant NBS
Description longue

la gauche de l’équation représente l’apport net en eau calculé par la méthode résiduelle; la variation du stockage en eau dans le lac moins le débit entrant, plus le débit sortant, plus ou moins toute forme de dérivation. Tandis que la droite de l’équation représente l’apport net en eau calculé par la méthode des composantes qui s’obtient en additionnant les précipitations et le ruissellement, puis en soustrayant l’évaporation et, en ajoutant un terme d’erreur (marge d’erreur). L’équation suggère donc une égalité entre la méthode résiduelle et composante mais cela n’est vrai que si le terme d’erreur du méthode composantes est adéquatement estimé.

L’apport net en eau résiduel (NBSR) est une estimation de la variation du stockage (ΔS), moins le débit entrant (Qin) depuis un lac en amont, plus le débit sortant (Qout) vers un lac en aval, plus ou moins toute dérivation (D) existanteNote de bas de page 2 . On obtient l’apport net en eau par la méthode des composantes (NBSc) en additionnant les précipitations au-dessus du lac (P) et le ruissellement (R), puis en soustrayant l’évaporation au-dessus du lac (E). Ces données sont établies au moyen de mesures ainsi que d’estimations modélisées. Une figure montrant les différents paramètres de l’apport net en eau résiduel et des variables du NBSc est fournie ci-dessous.

L’apport net en eau résiduel est calculé avec beaucoup de précision grâce à un grand nombre de données hydrométriques disponibles dans le réseau hydrographique des grands lacs. En raison des difficultés liées à l’établissement de stations de surveillance sur les lacs ainsi qu’à la grande superficie des lacs, les précipitations et l’évaporation au-dessus des lacs sont associées à une plus grande incertitude. Le ruissellement depuis les surfaces terrestres n’est pas mesuré à chacune des rivières qui se jettent dans les lacs; le débit entrant provenant des rivières qui ne font pas partie du réseau de surveillance doit donc être estimé. En raison du degré d’incertitude plus élevé associé à l’estimation du NBSc, on ajoute un terme d’erreur (ε) de ce côté du bilan hydrologique. Pour ces raisons, on considère que l’estimation de l’apport net en eau par la méthode  résiduelle offre un degré d’exactitude supérieur à la méthode des composantes.

Dans les versions précédentes du bulletin infoNIVEAU, nous faisions communément référence à l’apport en eau du bassin, qui est lié au NBS. Étant donné le rôle très important que joue l’apport net en eau résiduel dans la description du bilan hydrique à l’échelle du bassin, il est important d’inclure cette valeur estimée dans chaque bassin, en plus des précipitations, dans la présente édition du bulletin ainsi que dans les éditions à venir.

GreatLakesWaterBalance
Description longue

La figure présente le bilan hydrologique du niveau d’un lac. Elle est composée d’une vue en coupe du profil d’un lac, d’une rivière qui se jette dans le lac pour représenter l’apport d’un lac en amont ainsi que d’une autre rivière qui s’écoule depuis le lac pour représenter l’écoulement vers un lac en aval. De plus, des flèches bleu pâle pointant vers le lac illustrent le ruissellement vers le lac en provenance du bassin versant ainsi que les précipitations au-dessus du lac. L’évaporation au-dessus du lac est illustrée par des flèches rouges pointant vers le haut depuis la surface du lac. Les dérivations vers le lac et hors de celui-ci sont indiquées au moyen de deux flèches noires ondulées, chacune dans sa direction respective.

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Précipitations et apport net au bassin de janvier dans les Grands Lacs a,b
Lac Précipitations (Pourcentage de MLT)a,b Débits sortants
(Pourcentage de MLT)a
Bassin des Grands Lacs 44% -
Supérieur 55% >99% (extrêmement sec)
Michigan-Huron 35% 93% (très sec)
Erié (y compris le lac Sainte-Claire) 36% 88% (très sec)
Ontario 63% 84% (très sec)
Débits sortants des Grands Lacs janvier a
Lac %
Supérieur 89%
Michigan-Huron 121%
Erié 123%
Ontario 117%

a Comme pourcentage des moyennes à long terme enregistré au cours du mois de janvier entre 1918 et 2020.
b Corps of Engineers de l’armée des États-Unis (PDF)
c <5% extrêmement humid; <25% très humid; <45% humid; 45-55% moyenne; >55% sec; >75% très sec; >95% extrêmement sec.

Remarque : Ces données sont préliminaires. Les données sont calculées à partir des meilleures observations disponibles au moment de la publication.

Renseignements sur les inondations

Il est difficile de prévoir les niveaux d’eau des Grands Lacs des semaines à l’avance en raison des variations naturelles des conditions météorologiques. Pour rester au courant des niveaux d’eau des Grands Lacs et des inondations, consultez le site Web du Programme de prévision des crues et d’avertissement du public de l’Ontario.

Des renseignements supplémentaires sont également publiés sur les sites Web du Conseil international de contrôle du lac Supérieur et du Conseil international du lac Ontario et du fleuve Saint Laurent.

Information sur les niveaux d’eau actuels et les prévisions maritimes

Niveaux quotidiens : Les niveaux quotidiens moyens de tous les Grands Lacs sont disponibles sur le site Web des Niveaux d'eau des Grands Lacs et données connexes en cliquant sur « Niveaux des eaux quotidiens pour le mois en cours » (en anglais seulement). Ce niveau est une moyenne calculée à partir de divers indicateurs dans chaque lac et permet d’avoir une bonne idée des changements généraux du niveau des lacs lorsque celui ci change relativement rapidement, par exemple en raison de précipitations abondantes comme celles reçues dernièrement.

Niveaux horaires : Pour connaître le niveau horaire des lacs mesuré à chaque station de jaugeage, consultez le site Web des jauges des niveaux d’eau des Grands Lacs du gouvernement du Canada. Ce site est utile pour connaître le niveau d’eau en temps réel à un endroit donné, mais il faut prendre note que des effets locaux et temporaires, comme le vent et les vagues, peuvent influer sur les niveaux d’eau qui y sont présentés.

Prévisions maritimes : Vous trouverez un lien vers les prévisions maritimes actuelles du gouvernement du Canada pour la hauteur des vagues dans chacun des Grands Lacs sur le site Web sur les niveaux d’eau des Grands Lacs et données connexes sous la rubrique « Données sur les vagues et le vent ». Les prévisions maritimes actuelles pour les lacs Supérieur, Huron, Érié et Ontario sont disponibles en cliquant sur le lien du lac qui vous intéresse. Pour consulter un texte des prévisions récentes de la hauteur des vagues pour tous les Grands Lacs, cliquez sur le lien « Prévisions de la hauteur des vagues pour les Grands Lacs et le fleuve Saint Laurent ».

Pour obtenir de plus amples renseignements :
Frank Seglenieks (Éditeur) et Nicole O’Brien
Enjeux frontaliers de l’eau
Service météorologique du Canada
Environnement et changement climatique Canada
Burlington ON L7S 1A1

Courriel : LEVELnews-infoNIVEAU@ec.gc.ca

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