Mise à jour de l’ébauche d’évaluation sulfure d’hydrogène (H2S), hydrogénosulfure de sodium (Na(SH)) et sulfure de disodium (Na2S)

Titre officiel : Mise à jour de l’ébauche d’évaluation

Sulfure d’hydrogène (H2S), hydrogénosulfure de sodium (Na(SH)) et sulfure de disodium (Na2S)

Numéros de registre du Chemical Abstracts Service

7783-06-4

16721-80-5

1313-82-2

Environnement et Changement climatique Canada

Santé Canada

Février 2024

Sommaire

Conformément à l’article 68 de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement, (1999) [LCPE], le ministre de l’Environnement et le ministre de la Santé ont effectué une évaluation du sulfure d’hydrogène (H2S; numéro de registre du Chemical Abstracts Service [no CAS]Note de bas de page 1  7783‑06‑4), de l’hydrogénosulfure de sodium (Na(SH); no CAS 16721‑80‑5) et du sulfure de disodium (Na2S; no CAS 1313‑82‑2), respectivement. Une ébauche d’évaluation du sulfure d’hydrogène, de l’hydrogénosulfure de sodium et du sulfure de disodium a été publiée en septembre 2017. De nouvelles données ont ensuite été disponibles sur les rejets accidentels de sulfure d’hydrogène et l’exposition chez les humains et dans l’environnement. L’ébauche d’évaluation a donc été mise à jour.

Le sulfure d’hydrogène est un gaz inorganique d’origine naturelle produit par la dégradation anaérobie de la matière organique, et il est donc abondant dans les sédiments anaérobies et l’eau, et dans les déchets biologiques. Il est présent à l’état naturel dans l’huile de pétrole brut, le gaz naturel, les gaz volcaniques et les sources chaudes, et il est rejeté par ces sources surtout dans l’atmosphère et dans l’eau, dans des conditions environnementales précises. Il peut également être rejeté à la suite d’activités anthropiques. Parmi les activités industrielles qui rejettent du sulfure d’hydrogène au Canada figurent les installations pétrolières et gazières, les fabriques de pâtes et papiers kraft, les usines de traitement des eaux usées, l’exploitation minière et les exploitations d’élevage intensif. Les puits inactifs de pétrole et de gaz au Canada peuvent également libérer du sulfure d’hydrogène.

D’après les données présentées en réponse à une enquête menée en vertu de l’article 71 de la LCPE, l’hydrogénosulfure de sodium est utilisé commercialement comme substance agricole à des fins non antiparasitaires, ou comme teinture ou substance intermédiaire dans les peintures, les enduits, et matériaux de construction (bois et bois d’ingénierie). Le sulfure de disodium est utilisé au Canada dans les fabriques de pâtes et papiers, le traitement des eaux usées, l’exploitation minière et la fusion, et peut être utilisé comme composant dans la fabrication de matériaux d’emballages alimentaires qui ne sont pas en contact direct avec les aliments. Ces deux substances se dissocient pour former des anions sulfure et bisulfure, ainsi que du sulfure d’hydrogène, si elles sont rejetées dans l’eau. Cependant, elles ne devraient pas être rejetées dans l’air, puisque leur pression de vapeur est faible. Comme il est probable que ces substances soient rejetées dans les milieux aquatiques, l’évaluation environnementale est donc axée sur le sulfure d’hydrogène. Il a été constaté que le sulfure d’hydrogène peut être rejeté directement dans l’air ou qu’il peut se volatiliser dans l’air à partir d’un autre milieu environnemental (par exemple, l’eau, le sol). De même, si la population canadienne générale était exposée à de l’hydrogénosulfure de sodium ou du sulfure de disodium non dissocié, l’un ou l’autre sel s’hydrolyserait rapidement et complètement dans les liquides corporels pour former du sulfure d’hydrogène. Aucun danger additionnel particulier n’est associé à l’un ou l’autre des sels outre le danger associé au sulfure d’hydrogène. Par conséquent, la caractérisation des risques pour la santé humaine est axée également sur l’exposition au sulfure d’hydrogène.

Des concentrations de sulfure d’hydrogène ont été mesurées dans l’air, les eaux de surface et les effluents d’eaux usées à proximité des fabriques de pâtes et papiers, des installations pétrolières et gazières, des usines de traitement des eaux usées et des exploitations d’élevage. Des rejets accidentels de sulfure d’hydrogène ont également été mesurés près de puits inactifs de pétrole et de gaz en Ontario, au Canada. Il y a plus de 279 000 puits de pétrole et de gaz inactifs au Canada. Il est raisonnable de s’attendre à ce que certains puits de pétrole et de gaz inactifs d’autres provinces et territoires produisent des rejets accidentels de sulfure d’hydrogène, bien que de telles données soient limitées.

Le sulfure d’hydrogène peut être nocif pour les organismes aquatiques et les végétaux terrestres lorsqu’ils y sont exposés à de faibles concentrations. Cependant, dans le cas des végétaux, de faibles concentrations peuvent également avoir un effet stimulant.

Selon une analyse du quotient du risque, il est peu probable que les concentrations ambiantes actuelles de sulfure d’hydrogène dans l’air près de certaines sources anthropiques au Canada soient suffisamment élevées pour avoir des effets nocifs sur les organismes terrestres et que les concentrations présentes dans les eaux de surface près de sources possibles aient des effets nocifs sur les organismes aquatiques. Cependant, il existe des données indiquant que des concentrations élevées de sulfure d’hydrogène sont rejetées accidentellement de puits de pétrole et de gaz inactifs. Malgré les lacunes dans les données, le nombre global de rapports faisant état d’expositions occasionnelles, conjugué au nombre de puits de pétrole et de gaz inactifs, indique que les rejets accidentels pourraient être une cause de préoccupation pour l’environnement. Selon les données, l’hydrogénosulfure de sodium et le sulfure de disodium ne seraient pas associés aux expositions préoccupantes de l’environnement au sulfure d’hydrogène.

Compte tenu de tous les éléments de preuve contenus dans la présente ébauche d’évaluation, le sulfure d’hydrogène présente un risque d’effet nocif sur l’environnement. Il est proposé de conclure que le sulfure d’hydrogène satisfait au critère énoncé à l’alinéa 64a) de la LCPE, car il pénètre ou peut pénétrer dans l’environnement en une quantité ou concentration ou dans des conditions de nature à avoir, immédiatement ou à long terme, un effet nocif sur l’environnement ou sur la diversité biologique. Cependant, il est proposé de conclure que le sulfure d’hydrogène ne satisfait pas au critère énoncé à l’alinéa 64b) de la LCPE, car il ne pénètre pas dans l’environnement en une quantité ou concentration ou dans des conditions de nature à mettre en danger l’environnement essentiel pour la vie. Il est de plus proposé de conclure que l’hydrogénosulfure de sodium et le sulfure de disodium ne répondent pas aux critères énoncés aux alinéas 64a) et b) de la LCPE, car ces substances ne pénètrent pas dans l’environnement en une quantité ou concentration ou dans des conditions de nature à avoir, immédiatement ou à long terme, un effet nocif sur l’environnement ou sur la diversité biologique, ou à mettre en danger l’environnement essentiel pour la vie.

L’inhalation devrait être la voie principale d’exposition de la population générale au sulfure d’hydrogène. Donc, l’évaluation des effets sur la santé est axée sur les effets produits par cette voie. Les effets critiques associés au sulfure d’hydrogène sont, notamment, des effets sur la fonction respiratoire et le système neurologique. Aucune classification de génotoxicité ou de cancérogénicité établie par d’autres organismes nationaux ou internationaux de réglementation n’a été répertoriée. Les renseignements disponibles n’indiquent pas que le sulfure d’hydrogène est génotoxique ou cancérogène.

Le sulfure d’hydrogène présent dans l’air ambiant est de sources naturelles et anthropiques et un examen des données disponibles de la surveillance continue de la qualité de l’air indique que la plage limite supérieure représentative des concentrations de cette substance dans l’air ambiant, auxquelles la population générale pourrait être exposée, varie de 0,001 ppm à 0,031 ppm (0,0014 mg/m3 à 0,0434 mg/m3). La valeur la plus faible de cette plage représente la concentration moyenne globale mesurée dans une zone urbaine présumée être éloignée des grandes sources anthropiques; la valeur la plus élevée dans cette plage est la plus élevée de toutes les concentrations au 99e centile obtenues par des mesures près de sources ponctuelles au Canada. Les marges entre les concentrations limites supérieures de sulfure d’hydrogène dans l’air ambiant et les concentrations associées aux effets critiques sur la santé (effets oculaires, respiratoires et neurologiques) sont jugées adéquates pour tenir compte des incertitudes dans les effets sur la santé et dans les données sur l’exposition utilisées pour caractériser les risques. Ces marges devraient également prendre en compte la formation de sulfure d’hydrogène dans le cadre des utilisations commerciales de hydrogénosulfure de sodium et de sulfure de disodium.

D’après les données reçues des administrations provinciales et municipales en Ontario, des rejets accidentels de concentrations élevées de sulfure d’hydrogène provenant de puits de pétrole et de gaz inactifs se produisent également au Canada. Ces rejets accidentels pourraient entraîner une exposition aiguë de la population générale à des concentrations approchant ou dépassant les concentrations de sulfure d’hydrogène associées à des effets aigus sur la respiration. Ainsi, bien qu’il soit reconnu qu’il y a des limites associées à la nature des données sur les rejets accidentels, étant donné l’ampleur des concentrations accidentelles déclarées, la concentration à laquelle des effets sur la santé peuvent se produire et le nombre d’incidents ayant été rapportés, conjugués au nombre de puits de pétrole et de gaz inactifs au Canada, il a été établi qu’une exposition occasionnelle au sulfure d’hydrogène pourrait être préoccupante pour la santé humaine.

Certains groupes de personnes au sein de la population canadienne pourraient, en raison d’une susceptibilité ou d’une exposition accrue, être plus à risque de subir des effets nocifs pour la santé dus à l’exposition à des substances.. Dans le cas de l’évaluation du sulfure d’hydrogène, les personnes vivant à proximité de puits de pétrole et de gaz inactifs, qui sont susceptibles d’être exposées à des concentrations élevées de sulfure d’hydrogène lors de rejets, ont été prises en considération. De plus, on disposait de données qui nous ont permis de tenir compte des personnes qui souffrent d’asthme et qui pourraient être plus sensibles aux effets respiratoires causés par l’exposition au sulfure d’hydrogène.

À la lumière des renseignements figurant dans la présente ébauche d’évaluation, il est proposé de conclure que le sulfure d’hydrogène satisfait au critère énoncé à l’alinéa 64c) de la LCPE, car il pénètre dans l’environnement en une quantité ou concentration ou dans des conditions de nature à constituer un danger au Canada pour la vie ou la santé humaines. Il est de plus proposé de conclure que l’hydrogénosulfure de sodium et le sulfure de disodium ne satisfont pas au critère énoncé à l’alinéa 64c) de la LCPE, car ils ne pénètrent pas dans l’environnement en une quantité ou concentration ou dans des conditions de nature à constituer un danger au Canada pour la vie ou la santé humaines.

Il est proposé de conclure que le sulfure d’hydrogène satisfait à un ou plusieurs des critères énoncés à l’article 64 de la LCPE et que l’hydrogénosulfure de sodium et le sulfure de disodium ne satisfont à aucun des critères énoncés à l’article 64 de la LCPE. Il est également proposé de conclure que le sulfure d’hydrogène répond au critère de persistance, mais pas à celui de la bioaccumulation, lesquels sont énoncés dans le Règlement sur la persistance et la bioaccumulation.

1. Introduction

Conformément à l’article 68 de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement (1999) (LCPE) (Canada, 1999), le ministre de l’Environnement et du Changement climatique et le ministre de la Santé ont procédé à une évaluation du sulfure d’hydrogène (numéro de registre du Chemical Abstracts Service [no CAS] 7783-06-4), afin de déterminer si ces substances présentent ou pourraient présenter un risque pour l’environnement ou la santé humaine. Ces trois substances ont été jugées prioritaires pour une évaluation, car elles satisfont aux critères de catégorisation décrits dans le document d’ECCC et SC (modifié en 2017).

Une ébauche d’évaluation du sulfure d’hydrogène, de l’hydrogénosulfure de sodium et du sulfure de disodium a été publiée en septembre 2017. De nouvelles données ont par la suite été rendues disponibles sur les rejets accidentels de sulfure d’hydrogène et l’exposition possible des humains et de l’environnement. L’ébauche d’évaluation a donc été mise à jour.

La présente ébauche d’évaluation tient compte des renseignements sur les propriétés chimiques, le devenir dans l’environnement, les dangers, les utilisations et l’exposition, y compris d’autres données présentées par des intervenants. Les résultats des recherches ciblées dans la littérature ainsi que les données pertinentes prises en compte pour l’évaluation ont été recueillis jusqu’en mars 2021. Lorsqu’elles étaient disponibles et pertinentes, les données présentées dans les évaluations d’autres instances ont été prises en compte. De plus, en 2018, les membres du Comité fédéral-provincial-territorial sur la santé et l’environnement, du Comité de gestion de l’air du Conseil canadien des ministres de l’environnement, du Conseil des médecins hygiénistes en chef et du Comité consultatif national de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement ont été consultés concernant les rapports d’exposition occasionnelle.

Pour déterminer le risque associé au sulfure d’hydrogène pour l’environnement, il faut évaluer les données de surveillance dans différents milieux, y compris les rejets accidentels provenant des puits de pétrole et de gaz inactifs au Canada, et analyser les caractéristiques du danger et du devenir de la substance.

L’évaluation des risques pour la santé humaine et les décisions relatives à l’évaluation pour la santé humaine sont fondées sur l’examen de données pertinentes pour l’évaluation de l’exposition de la population générale. Les données utilisées comprennent des données de surveillance et, dans le cas présent, des déclarations d’exposition occasionnelle dont la plupart sont liées aux puits de pétrole et de gaz inactifs, ainsi que des renseignements sur les dangers pour la santé et/ou sur les marges entre les valeurs prudentes des concentrations causant des effets et les estimations de l’exposition. En même temps, la confiance accordée au caractère exhaustif des bases de données sur l’exposition et les effets est prise en compte.

La présente ébauche d’évaluation a été préparée par le personnel du Programme CEPA Risk Assessment Program à Santé Canada et Environnement et Changement climatique Canada, en collaboration avec la Division de la qualité de l’air de Santé Canada, et elle prend également en considération l’information fournie par d’autres programmes de ces ministères. Les mesures liées aux rejets accidentels de sulfure d’hydrogène ont été fournies par le ministère de l’Environnement, de la Conservation et des Parcs (MECP) et par le ministère des Richesses naturelles et des Forêts (MRNF) de l’Ontario. Ces ministères ont été consultés sur les parties techniques de l’évaluation liées à ces déclarations de rejets accidentels de sulfure d’hydrogène.

Les parties de la présente évaluation préalable qui portent sur la santé écologique et humaine ont fait l’objet d’un examen écrit externe par des pairs et d’une consultation externe. Des commentaires sur les sections techniques portant sur la santé humaine ont été reçus d’experts scientifiques sélectionnés dirigés par Toxicology Excellence for Risk Assessment, notamment M. Chris Bevan (CJB Consulting), M. John Christopher (California Department of Toxic Substances Control), M. Michael Jayjock (The LifeLine Group) et Mme Pam Williams (E‑Risk Sciences). De plus, la première ébauche de la présente évaluation, publiée en septembre 2017, a fait l’objet d’une consultation publique de 60 jours. Bien que les commentaires externes aient été pris en considération, Santé Canada et Environnement et Changement climatique Canada assument la responsabilité du contenu final et des résultats de l’ébauche d’évaluation.

Pour la détermination de la conformité des substances aux critères énoncés à l’article 64 de la LCPE, les évaluations s’appuient sur des renseignements scientifiques essentiels, dont des informations, si elles sont disponibles, sur les sous-populations susceptibles d’être plus sensibles ou plus exposées, sur les environnements vulnérables et les effets cumulatifsNote de bas de page 2 , et en utilisant une approche fondée sur le poids des preuves et sur le principe de précautionNote de bas de page 3 . L’évaluation présente les renseignements essentiels et les considérations sur lesquelles reposent les conclusions proposées.

2. Identité des substances

L’évaluation porte sur le sulfure d’hydrogène (no CAS 7783-06-4). Deux substances pouvant former du sulfure d’hydrogène en milieu aquatique, l’hydrogénosulfure de sodium (no CAS 16721-80-5) et le sulfure de disodium (no CAS 1313-82-2), sont également prises en compte dans l’évaluation. Dans la présente évaluation, le sulfure d’hydrogène est également désigné par sa formule chimique, H2S.

Le tableau 2‑1 présente des renseignements sur l’identité de ces substances.

Tableau 2-1. Identité de la substance
No CAS Nom dans la LIS
(autres noms)
Formule chimique Structure chimique Masse moléculaire
g/mol
7783-06-4 Sulfure d’hydrogène
(H2S) (hydrogène sulfuré)
H2S [H]S[H] 34,08
16721-80-5 Hydrogénosulfure de sodium
(NaSH) (sulfure acide de sodium)
Na(SH) [Na]S 56,06
1313-82-2 Sulfure de disodium
(Na2S) (monosulfure de disodium)
Na2S [Na]S[Na] 78,046

Source : NCI (2007); NICNAS, 2016.

3. Propriétés physiques et chimiques

Le sulfure d’hydrogène est un gaz inorganique incolore qui a une odeur caractéristique d’œufs pourris (CNRC, 1981; Budavari, 1996). Il est soluble dans l’eau et dans certains solvants organiques polaires (Budavari, 1996). Sa densité de vapeur est de 1,19 (la densité de vapeur de l’air est de 1,0), ce qui signifie qu’il descendra dans l’air jusqu’au niveau du sol dans des conditions météorologiques calmes, ou lorsqu’il est présent à des concentrations élevées.

Dans leur forme pure, l’hydrogénosulfure de sodium et le sulfure de disodium sont des solides blancs, cristallins, facilement solubles dans l’eau. Exposés à l’eau, l’hydrogénosulfure de sodium et le sulfure de disodium se dissocient pour former l’anion disulfure d’hydrogène (HS-) et du sulfure d’hydrogène. Exposées à l’air, les deux substances subissent également une auto-oxydation et forment graduellement des polysulfures, des thiosulfates et des sulfates. De plus, l’hydrogénosulfure de sodium absorbe le dioxyde de carbone, formant ainsi du carbonate de sodium (Bush, 2000).

Dans la présente évaluation, les concentrations dans l’air sont présentées en unités de ppm ou ppb, et de mg/m3 ou µg/m3. Pour passer d’une unité à une autre, un rapport d’équivalence de 1,4 µg/m3 = 1,0 ppb a été utilisé. Ces calculs ont été faits aux fins de la présente évaluation, sauf indication contraire.

Tableau 3-1. Propriétés physiques et chimiques du sulfure d’hydrogène
Propriété Type Valeur Température (°C) Référence
Point de fusion (ºC) Expérimentale -85,49 ND Budavari, 1996
Point d’ébullition (ºC) Expérimentale -60,33 ND Budavari, 1996
Densité de vapeur Expérimentale 1,19 15 HSDB, 2003
Pression de vapeur (kPa) Expérimentale 562 -20 Bush, 1980
Pression de vapeur (kPa) Expérimentale 1 049 0 Bush, 1980
Pression de vapeur (kPa) Expérimentale 1 814 20 HSDB, 2003
Pression de vapeur (kPa) Expérimentale 2 026 25,5 Weast, 1982
Constante de la loi d’Henry (Pa·m3/mole) Expérimentale 993 (0,0098 atm·m3/mole) 25 HSDB, 2003
Solubilité dans l’eau (mg/L) Expérimentale 7 100
5 380
3 980
5 000
0
10
20
20
Bush, 1980
pKa (sans dimension) Expérimentale 7,04 pKa (1)
(H2S  ←→ HS)
11,96 pKa (2)
(HS ←→ S2−)
Nf ATSDR, 2006
Facteurs de conversion des unités pour l’eau et l’air ND 1 ppm = 1,40 mg/m3
1 mg/m3 = 0,71 ppm
20
(101,3 kPa)
ATSDR, 2006

Abréviations : pKa = constante de dissociation acide; ND = Non disponible; Nf = Donnée non fournie

Tableau 3-2. Propriétés physiques et chimiques de l’hydrogénosulfure de sodium et du sulfure de disodium
Propriété Hydrogénosulfure de sodium (Na(SH) Sulfure de disodium (Na2S)
Point de fusion (ºC) 350 (à 99,7 kPa) 1 180a
Point d’ébullition (ºC) 123b NDc
Masse volumique 1,79 g/cm3 1,856 g/cm3a
Pression de vapeur Négligeable ND
Log Koe -3,5b -3,5d
Solubilité dans l’eau 500 000 mg/L à 22 °Cc 186 000 mg/L (à 20 °C)e

Abréviation : ND = Non disponible

a Budavari, 1996

b ILO, 2008

c ECHA, 2019a

d ILO, 2012

e Chemical Book, 2016

4. Sources et utilisations

4.1. Sources

Sulfure d’hydrogène

On estime que les sources naturelles représentent 60 % à 90 % du sulfure d’hydrogène dans l’atmosphère de la planète (US EPA, 1993; Watts, 2000). Le sulfure d’hydrogène est produit naturellement par la réduction bactérienne non spécifique et anaérobie des sulfates et des composés organiques contenant du soufre, tels les protéines et les acides aminés (Hill, 1973). Il est également produit de façon endogène chez l’humain et les autres mammifères dans les processus biologiques normaux du cerveau, du foie, du cœur et du tube digestif (Kimura, 2002; Kamoun, 2004; Linden et al., 2010). Il est présent à l’état naturel dans le pétrole brut, le gaz naturel, les gaz volcaniques et les sources chaudes, et il est rejeté par ces sources naturelles principalement sous forme de gaz. Le sulfure d’hydrogène est également présent naturellement dans divers milieux environnementaux – notamment les sédiments aquatiques anaérobies et les eaux souterraines – en raison principalement de la réduction bactérienne des autres formes de soufre et de méthane (Dusseault et al. 2014; Chafin 1994).

Le sulfure d’hydrogène est également émis par certaines espèces végétales en tant que sous-produit du métabolisme des sulfites (Takemoto et al., 1986). Certaines plantes supérieures produisent et libèrent du sulfure d’hydrogène par réaction enzymatique avec le sulfure de carbonyle (Watts, 2000). Les estimations du taux d’émissions terrestres du sulfure d’hydrogène – y compris les rejets par les forêts tropicales et autres sources végétales – peuvent varier grandement. Par exemple, Watts (2000) a estimé que cette valeur est de 0,8 million de tonnes de soufre par année, ce qui est beaucoup plus bas que la valeur limite maximale de 10 millions de tonnes estimée par Andreae et Jaeschke (1992). Les estimations du taux d’émissions du sulfure d’hydrogène par les océans – y compris les marais salants et les estuaires – sont moins variables, s’établissant entre < 1,5 million et 2,3 millions de tonnes de soufre par année (Watts, 2000; Andreae et Jaeschke, 1992). Les rejets mondiaux annuels de sulfure d’hydrogène par toutes les sources naturelles ont été estimés par Watts (2000) à environ 4,4 millions de tonnes, valeur inférieure à certaines estimations précédentes (par exemple, 4,7 millions à 13 millions de tonnes; Andreae et Jaeschke, 1992).

Le sulfure d’hydrogène peut également être libéré par les activités agricoles et des procédés industriels. Ces rejets comprennent ceux qui sont des sous-produits des activités du secteur pétrolier (Environnement Canada, 2004a), car le gaz naturel et les gaz associés au pétrole brut contiennent du sulfure d’hydrogène à des concentrations allant de traces jusqu’entre 70 % à 80 % par volume (Pouliquen et al., 1989). Cela comprend également la libération lors de la fracturation hydraulique (Marriott et al., 2016; Kahrilas et al., 2015).

Les puits de pétrole et de gaz inactifs sont également des sources de sulfure d’hydrogène. Ils comprennent les puits dont les activités sont considérées comme suspendues (les puits ne produisent pas, mais ils ne sont pas hors service), les puits abandonnés (qui ne produisent pas et ont été mis hors service) et les puits orphelins (sans partie juridiquement responsable et/ou financièrement apte à composer avec la cessation des activités et ses responsabilités de réhabilitation du site) (annexe A). Dans certains cas, des fuites peuvent se produire dans ces types de puits, à cause de la corrosion, d’une fermeture inappropriée ou de dommages lors du forage à d’autres fins.

Il existe environ 261 000 puits inactifs (abandonnés, orphelins ou dont les activités sont suspendues) dans les provinces de l’Ouest (l’Alberta, la Saskatchewan et la Colombie-Britannique) et plus de 11 000 en Ontario. Pour de plus amples renseignements sur les puits inactifs au Canada, veuillez consulter l’annexe A.

Parmi les autres sources anthropiques, mentionnons le stockage du lisier liquide (Blunden et Aneja, 2008; Kim et al., 2008), les fabriques de pâtes et papiers kraft (Teschke et al., 1999; IPCS, 2003; ATSDR, 2006; Janssen et al., 2009), les sites d’enfouissement (IPCS, 2003; ATSDR, 2006; Kim, 2006), la décomposition des déchets organiques lors du traitement des eaux usées (Muezzinoglu, 2003) et d’autres procédés industriels, dont le raffinage des métaux (OMOE, 2007; INRP, 2013). Les rejets dans l’environnement se font surtout sous forme d’émissions dans l’air ambiant, quoique les sulfures (y compris le sulfure d’hydrogène) puissent également être rejetés dans l’eau dans des conditions environnementales précises.

Selon les renseignements fournis en réponse à une enquête menée en vertu de l’article 71 de la LCPE (Environnement Canada, 2004a), la majeure partie du sulfure d’hydrogène fabriqué au Canada est un sous-produit de la purification du gaz naturel « acide » et du traitement, de la valorisation et/ou du raffinage du bitume et du pétrole brut « acide », et une partie est produite comme sous-produit dans le secteur des pâtes et papiers (usines de papier kraft). Comme les entreprises qui ont fourni des renseignements en vertu de l’article 71 n’étaient pas tenues d’indiquer si le sulfure d’hydrogène était produit de façon intentionnelle ou comme sous-produit, le terme « fabrication » comprend ici la production de ce gaz comme sous-produit. D’après les résultats de l’enquête menée selon l’article 71, la quantité totale de sulfure d’hydrogène fabriquée au Canada en 2000 était d’environ 8,67 millions de tonnes (Environnement Canada, 2004a)Note de bas de page 4   .

Hydrogénosulfure de sodium et sulfure de disodium

Selon les données présentées dans le cadre d’une enquête menée en vertu de l’article 71 de la LCPE, une quantité totale de 1 000 000 à 10 000 000 kg d’hydrogénosulfure de sodium a été importée au Canada au cours de l’année civile 2011. Aucun produit de consommation n’a été signalé au Canada dans la même enquête (Canada, 2012a, 2014). Une quantité totale de 9 217 213 kg de sulfures de sodium (pouvant comprendre de l’hydrogénosulfure de sodium, du sulfure de disodium et d’autres sulfures de sodium) a été importée au Canada au cours de l’année civile 2015 (Statistique Canada, 2015).

Les renseignements concernant l’importation de sulfure de disodium proviennent de données obtenues de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC, 2013). Au cours des années 2010 à 2013, une quantité totale de 100 000 à 1 000 000 kg de sulfure de disodium a été importée au Canada (ASFC, 2013).

4.2. Utilisations

Sulfure d’hydrogène

Internationalement, les principales utilisations du sulfure d’hydrogène comprennent la fabrication de soufre élémentaire et d’acide sulfurique (ATSDR, 2006). Le sulfure d’hydrogène peut également servir d’intermédiaire chimique dans la fabrication des teintures, des produits chimiques pour le caoutchouc, des pesticides, des polymères, des additifs pour les plastiques, du cuir et des produits pharmaceutiques. Parmi les autres utilisations, mentionnons la production d’eau lourde dans l’industrie nucléaire et l’utilisation comme réactif analytique, comme désinfectant en agriculture et comme additif dans les lubrifiants à pression extrême et les huiles de coupe (ATSDR, 2006).

Aucune utilisation du sulfure d’hydrogène dans les produits de consommation n’a été déclarée en réponse à l’enquête menée selon l’article 71 (Environnement Canada, 2004a). De plus, aucune utilisation du sulfure d’hydrogène n’a été déclarée ou permise dans les cosmétiques, les produits de santé naturels, les produits pharmaceutiques sans ordonnance, les pesticides, les additifs alimentaires et les matériaux d’emballages alimentaires au Canada (communication personnelle, courriels de la Direction des aliments, de la Direction des produits de santé naturels et sans ordonnance et de la Direction de la sécurité des produits de consommation et des produits dangereux de Santé Canada, et de l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire, adressés au Bureau d’évaluation du risque des substances existantes de Santé Canada, datés de juin 2016; sans référence).

Au cours de la dernière décennie, on a constaté que le sulfure d’hydrogène est une molécule gazeuse de signalisation, produite de façon endogène, qui joue un rôle central dans plusieurs processus physiologiques tels que la neuromodulation, la vasodilatation, l’action anti-inflammatoire et la contractilité cardiaque (Mancardi et al., 2009; Czyzewski et Wang 2012), même si des modifications à l’homéostasie du sulfure d’hydrogène endogène peuvent mener à différentes pathologies (Holwerda et al. 2015; Kumar et Sandhir 2018). Par conséquent, plusieurs pharmacothérapies ont été mises au point afin d’exploiter les avantages du sulfure d’hydrogène en couplant une entité libérant du sulfure d’hydrogène à un médicament classique (Rossoni et al., 2010; Wallace and Wang 2015; Zaorska et al. 2020). Ainsi, ces produits pourraient représenter une source future d’exposition ayant des bienfaits thérapeutiques.

Hydrogénosulfure de sodium (NaSH) et sulfure de disodium (Na2S)

L’hydrogénosulfure de sodium est utilisé comme réactif primaire dans la séparation minérale du cuivre et du molybdène au Canada. Bien que l’on ait signalé la formation de sulfure d’hydrogène dans une usine effectuant cette séparation en Colombie-Britannique, les rejets détectables de sulfure d’hydrogène par cette usine ont été éliminés grâce à la technologie, à des épurateurs et à la ventilation aspirante (Chessor et Johannsen, 2006).

Au Canada, l’hydrogénosulfure de sodium n’est pas utilisé dans les cosmétiques (communication personnelle, courriel de la Direction de la sécurité des produits de consommation et des produits dangereux, Santé Canada, au Bureau d’évaluation du risque des substances existantes, Santé Canada, 18 avril 2016; sans référence), les additifs alimentaires (Santé Canada [modifié en 2013]), les pesticides (ARLA, 2010; ARLA [modifié en 2013]), les médicaments (BDPP [modifié en 2015]) ou les produits de santé naturels (BDPSNH [modifiée en 2021]), ni permis comme additif alimentaire (Santé Canada [modifié en 2013]). Il n’est pas utilisé comme composant dans la fabrication de matériaux d’emballages alimentaires ou comme composant dans les additifs indirects employés dans les établissements de transformation des aliments (communication personnelle, courriel du Bureau de la gestion du risque, Santé Canada, au Bureau d’évaluation du risque des substances existantes, Santé Canada, 18 mai 2016; sans référence). En réponse à une enquête menée en vertu de l’article 71 de la LCPE, l’hydrogénosulfure de sodium a été déclarée dans l’utilisation commerciale comme substance agricole non antiparasitaire dans des produits agricoles destinés à des fins autres qu’antiparasitaires ou comme teinture ou intermédiaire dans les peintures et les enduits, et dans des matériaux de construction (bois et bois d’ingénierie).

Dans l’Union européenne, l’hydrogénosulfure de sodium est utilisé pour la fabrication de produits chimiques, de textiles, de cuir ou de fourrure, de pâte, de papier, de produits du papier, de métaux, de produits en caoutchouc et de produits en plastique (ECHA, 2019a).

Le sulfure de disodium est utilisé en combinaison avec l’hydroxyde de sodium (NaOH) pour la production de pâte (Tran et Vakkilainnen, 2008). Le sulfure de disodium peut être une composante des liqueurs résiduaires, dépendamment du processus et du processus de recouvrement. La liqueur blanche dissout chimiquement la lignine qui relie les fibres de cellulose. Elle est utilisée dans la première étape du procédé kraft, la liqueur noire est un produit résiduel de ce procédé, et la liqueur verte est la lessive résiduaire de cuisson du carbonate de sodium, du sulfure de disodium et d’autres composés provenant de la chaudière de récupération, dans le procédé kraft.

En vertu de l’article B.14.062 [S] du Règlement sur les aliments et drogues, l’utilisation du sulfure de disodium est autorisée dans la fabrication de la gélatine ou de la gélatine comestible provenant du traitement de la peau, des ligaments ou des os d’animaux (Canada [1978]). Le sulfure de disodium n’est actuellement pas utilisé à cette fin au Canada (communication personnelle, courriel de la Direction des aliments, Santé Canada, au Bureau d’évaluation du risque des substances existantes, Santé Canada, 18 mai 2016; sans référence).

Le sulfure de disodium figure sur la Liste critique des ingrédients des cosmétiques : ingrédients interdits et d’usage restreint (plus communément appelée Liste critique des ingrédients de cosmétiques, ou Liste critique), outil administratif que Santé Canada utilise pour faire savoir aux fabricants et à d’autres parties intéressées que certaines substances peuvent contrevenir aux dispositions d’interdiction générale stipulées à l’article 16 de la Loi sur les aliments et drogues (LAD) ou à une ou plusieurs des dispositions du Règlement sur les cosmétiques. L’article 16 de la LAD stipule ce qui suit : « Il est interdit de vendre un cosmétique qui, selon le cas, contient une substance – ou en est recouvert – susceptible de nuire à la santé de la personne qui en fait usage ». En outre, la Liste critique comprend certaines substances dont la présence dans des produits fait en sorte qu’il est peu probable que ces produits soient classés comme des cosmétiques au sens de la LAD (Santé Canada [modifié en 2015]). Sous l’entrée « sulfures alcalins » (sulfure de lithium, sulfure de potassium et sulfure de disodium), ces trois substances sont restreintes à une concentration maximale permise de 2 % sous forme de soufre dans les produits dépilatoires (Santé Canada [modifié en 2015]). Il n’y a actuellement aucun cosmétique contenant du sulfure de disodium comme ingrédient au Canada (communication personnelle, courriel de la Direction de la sécurité des produits de consommation et Hazardous, Santé Canada, au Bureau d’évaluation du risque des substances existantes, Santé Canada, 18 avril 2016; sans référence). Aucun produit de consommation contenant de l’hydrogénosulfure de sodium or sulfure de disodium n’a été signalé au Canada.

Au Canada, le sulfure de disodium n’est pas un additif alimentaire autorisé (Santé Canada [modifié en 2013]), et ne semble pas être utilisé dans les pesticides (ARLA 2010; ARLA [modifié en 2013]), les médicaments (BDPP [modifié en 2015]) ou les produits de santé naturels (BDPSNH [modifié en 2014]; BDIPSN [modifié en 2015]). Le sulfure de disodium peut être utilisé comme composant dans la fabrication des matériaux d’emballage des aliments (sans possibilité de contact direct avec les aliments), et il n’est pas un additif indirect utilisé dans les établissements de transformation des aliments (communication personnelle, courriel du Bureau de la gestion du risque, Santé Canada, au Bureau d’évaluation du risque des substances existantes, Santé Canada, 18 mai 2016; sans référence). L’utilisation du sulfure de disodium a été signalée comme agent de contrôle des réactions dans la production de polymères synthétiques utilisés comme base pour la gomme à mâcher. L’exposition par les aliments aux résidus de sulfure de disodium présents dans la gomme à mâcher finie vendue au Canada devrait être minime (communication personnelle, courriel de la Direction des aliments, Santé Canada, au Bureau d’évaluation du risque des substances existantes, Santé Canada, 16 juin 2016; sans référence). Dans l’ensemble, l’exposition au sulfure de disodium par voie alimentaire devrait être minime, voire nulle.

En ce qui concerne l’information sur l’utilisation de ces substances à l’extérieur du Canada, l’hydrogénosulfure de sodium est utilisé comme agent de flottation dans l’extraction minière et des métaux, le procédé kraft, le traitement des matières colorantes, l’épilation des peaux, la désulfuration de la rayonne et du cellophane, pour le blanchiment, dans l’industrie du textile, la gravure photographique et la lithographie, et comme intermédiaire dans la fabrication d’autres produits chimiques (SDS 2013; NICNAS 2006, 2016). Le sulfure de disodium est utilisé comme constituant actif dans les pesticides et les médicaments vétérinaires, dans le traitement des peaux pour la fabrication de gélatine et de collagène, dans les produits dépilatoires, dans l’industrie du textile, la gravure photographique et la lithographie, dans l’élimination des métaux lourds lors du traitement des eaux usées, et comme intermédiaire dans la fabrication d’autres produits chimiques (NICNAS, 2006, 2016). Toutes ces utilisations à l’étranger sont uniquement de nature industrielle ou commerciale (souvent limitées à un seul site), sauf dans le cas des produits dépilatoires (NICNAS, 2016). Il est également utilisé dans la fabrication de produits chimiques pour le caoutchouc, de colorants au soufre et d’autres composés chimiques.

L’hydrogénosulfure de sodium est aussi utilisé dans un certain nombre de produits, dont des régulateurs de pH, des produits de traitement de l’eau et des produits chimiques pour le traitement de l’eau, et dans la fabrication d’intermédiaires.

Le sulfure de disodium est utilisé dans la préparation de mélanges et/ou le réemballage et pour les services publics (par exemple, électricité, vapeur, gaz et eau) et le traitement des eaux usées, notamment la fabrication de produits chimiques, de textiles, de cuir ou de fourrure, de pâte, de papier, de produits du papier, de produits en caoutchouc, de produits en plastique et de métaux (ECHA, 2019a).

5. Rejets dans l’environnement

La présente évaluation porte principalement sur les rejets de sulfure d’hydrogène. L’hydrogénosulfure de sodium et le sulfure de disodium ne devraient pas être rejetés dans l’atmosphère, car leur pression de vapeur est faible. Dans des conditions aérobies, le sulfure dissous s’oxyde en sulfate. Dans des conditions anaérobies, il n’y a pas d’oxydation et il devrait y avoir formation de sulfure d’hydrogène. Dans ces conditions, le sulfure dissous peut précipiter avec des métaux. Dans les conditions normales de l’eau de surface, l’hydrogénosulfure de sodium et sulfure de disodium devraient rapidement se dissocier en disulfure d’hydrogène (HS-) et en sulfure d’hydrogène. Cependant, la quantité exacte de sulfure d’hydrogène produite à partir d’hydrogénosulfure de sodium et de sulfure de disodium n’est pas connue et varie en fonction des conditions locales. Dans des conditions très acides (pH 1,5 à 3,5), ce sera surtout du sulfure d’hydrogène qui sera formé.

De nombreux secteurs industriels au Canada, notamment le secteur du pétrole et du gaz, le secteur des pâtes et papiers (usines de papier kraft), les exploitations d’élevage, l’industrie des produits minéraux non métalliques, l’industrie des métaux primaires et d’autres industries de la fabrication, ainsi que le secteur des déchets et des eaux usées, rejettent du sulfure d’hydrogène, surtout dans l’air, mais également dans l’eau. Selon les renseignements fournis dans le cadre d’une enquête menée en vertu de l’article 71 de la LCPE (Environnement Canada, 2004a), le type de rejets de sulfure d’hydrogène au Canada est semblable à ce que l’on constate ailleurs (IPCS, 1981; Budavari, 1996; Canada, 2001; IPCS, 2003; US EPA, 2003).

Selon les données déclarées à l’Inventaire national des rejets de polluants (INRP), les trois secteurs qui contribuent le plus aux émissions atmosphériques de sulfure d’hydrogène au Canada sont le pétrole et le gaz, les pâtes et papiers et le fer et l’acier. Cependant, au cours des dernières années, en raison de la réduction des émissions par le secteur des pâtes et papiers et de celui du fer et de l’acier, c’est le secteur du pétrole et du gaz qui est un contributeur relativement plus important des émissions totales (INRP, 2016).

Selon l’INRP (2019), 148 installations ont déclaré des rejets sur place de sulfure d’hydrogène totalisant 1 619 tonnes en 2017. De cette quantité, 1 519 tonnes ont été rejetées dans l’atmosphère et 100 tonnes, dans l’eau, mais aucun rejet sur les terres n’a été déclaré. La quantité totale de sulfure d’hydrogène éliminée sur place et hors site en 2017 était de 112 407 et 36 885 tonnes, respectivement. Tout le sulfure d’hydrogène éliminé sur place, selon les déclarations à l’INRP, avait été injecté sous terre. L’injection souterraine est une méthode réglementée d’élimination des déchets, qui consiste à injecter ceux-ci dans des puits souterrains profonds. Au total, 20 tonnes ont été envoyées au recyclage hors site en 2017. Dans l’ensemble, les rejets industriels de sulfure d’hydrogène au Canada ont diminué de 6 129 tonnes en 2000 à 1 619 tonnes en 2017, bien que les rejets déclarés dans l’eau aient augmenté de 39 tonnes déclarées en 2000 à 100 tonnes en 2017. Cette augmentation est attribuable au nombre accru de déclarants, plutôt qu’à une augmentation des quantités rejetées par les déclarants individuels (INRP, 2019). Les chiffres de l’INRP présentés ici sous-estiment probablement les rejets totaux des sources ponctuelles anthropiques au Canada, car les rejets de certaines sources importantes ne sont pas pris en compte dans l’INRP (notamment, les exploitations d’élevage intensif et les petites installations pétrolières et gazières en amont, ainsi que les puits de pétrole et de gaz inactifs).

Hydrogénosulfure de sodium et sulfure de disodium

L’hydrogénosulfure de sodium et le sulfure de disodium ne devraient pas être rejetés dans l’atmosphère, car leur pression de vapeur est faible. Les rejets d’hydrogénosulfure de sodium dans l’environnement pourraient se produire à la suite d’un usage industriel comme aide au traitement, dans la fabrication de la substance elle‑même, comme étape intermédiaire dans la fabrication d’une autre substance (utilisation d’intermédiaires), dans la fabrication de thermoplastiques, comme auxiliaire de mise en œuvre et dans la préparation de mélanges (ECHA, 2019a).

Vu les utilisations actuelles, le milieu aquatique est celui qui est le plus susceptible de recevoir des rejets d’hydrogénosulfure de sodium et de sulfure de disodium. Les activités commerciales faisant appel à l’hydrogénosulfure de sodium et au sulfure de disodium, peuvent également entraîner la formation de sulfure d’hydrogène. Dans le cas des deux sels de sodium, les anions produits par leur dissociation (nommément le bisulfure et le sulfure) peuvent être en équilibre avec le sulfure d’hydrogène et ainsi contribuer indirectement à sa formation.

L’hydrogénosulfure de sodium devrait réagir avec l’oxygène et le dioxyde de carbone dans l’air pour former du thiosulfate de sodium, du sulfite de sodium et du carbonate de sodium.

5.1 Pétrole et gaz

Les quantités de sulfure d’hydrogène rejetées dans l’air par le secteur pétrolier et gazier au Canada, et déclarées à l’INRP en 2014 et en 2017, étaient de 1 140 tonnes et 504 tonnes, respectivement (INRP, 2014). Cette catégorie comprend les activités d’amont (exploration et production) associées au pétrole et au gaz, aux sables bitumineux et au pétrole lourd, ainsi que le stockage du pétrole et du gaz et son transport par pipeline, et les activités de fabrication du charbon. Pour 2017, le secteur pétrolier et gazier a déclaré avoir éliminé 112 273 tonnes et 36 878 tonnes de sulfure d’hydrogène sur place et hors site, respectivement (INRP, 2019).

La majeure partie du sulfure d’hydrogène produit par le traitement des sables bitumineux et les champs de gaz à concentration élevée en Colombie‑Britannique, en Alberta et en Saskatchewan est brûlée à la torche ou est utilisée comme combustible, pompée sous terre, transformée en soufre élémentaire ou encore vendue comme produit.

Un inventaire des émissions de gaz à effet de serre, des principaux contaminants atmosphériques et du sulfure d’hydrogène réalisé pour le secteur pétrolier et gazier d’amont au Canada pour l’année de déclaration 2000 indiquait qu’environ 10 000 tonnes de sulfure d’hydrogène étaient rejetées (Clearstone, 2004). Cette valeur, qui représente environ 250 installations en Alberta, est beaucoup plus élevée que les quelque 1 500 tonnes déclarées à l’INRP (représentant seulement 148 installations déclarantes) par le secteur pétrolier et gazier d’amont en 2000 (Clearstone, 2004). La plupart des rejets de ces sources ne sont pas déclarés à l’INRP, car ces exploitations ne répondent habituellement pas aux critères de déclaration. En effet, l’obligation de déclarer les rejets à l’INRP dépend d’un certain nombre de critères, notamment le nombre d’employés, le type d’installation et la quantité de substance qui est fabriquée, traitée ou autrement utilisée (INRP, 2019). L’inventaire de 2005 des contaminants atmosphériques mis à jour en 2011 (Clearstone, 2014). La quantité d’émissions directes de sulfure d’hydrogène en 2011 a été estimée à 3 700 tonnes (incertitude de -10,0 à +28,8 %). Environ 80 % de ces émissions sont attribuables à la production et au traitement du gaz naturel, et le reste, à la production pétrolière. Même si les rejets de sulfure d’hydrogène dans l’atmosphère sont réglementés (Clearstone, 2014), il subsiste certaines émissions respectant les limites réglementaires.

En vertu de la loi albertaine Oil Sands Conservation Act, les exploitants ne peuvent pas rejeter directement dans l’atmosphère des gaz contenant du sulfure d’hydrogène. Ce gaz produit par diverses sources – notamment les canalisations de torchage, les soupapes de sites d’enfouissement et les puits – doit être capturé et incinéré, de telle sorte que pratiquement tout le sulfure d’hydrogène est converti en dioxyde de soufre avant d’être rejeté. Les exploitants doivent également disposer de plans d’intervention d’urgence pour gérer efficacement tout rejet non contrôlé de sulfure d’hydrogène. La diminution des émissions entre 2005 et 2011 est attribuable surtout aux réductions, par l’industrie, des émissions fugitives et par les joints d’étanchéité des compresseurs. En 2011, la majeure partie des rejets de sulfure d’hydrogène produits était attribuable à des fuites fugitives sur les équipements (48 %), à une combustion incomplète des carburants et des flux de gaz résiduels contenant du sulfure d’hydrogène (31 %), à des pertes par évaporation pendant le stockage et la manutention du produit (12 %), ainsi qu’au dégazage des flux de gaz résiduels contenant de faibles concentrations (par exemple, moins de 10 ppm) de sulfure d’hydrogène (9 %). La diminution des émissions, de 6 000 tonnes en 2005 à 3 700 tonnes en 2011, serait surtout attribuable à la mise en œuvre de meilleures pratiques de gestion, comme l’exige la Directive 060 de l’Alberta Energy Regulator (AER), qui énonce les exigences concernant le torchage, l’incinération et le dégazage en Alberta dans tous les puits et installations de l’industrie pétrolière d’amont en Alberta.

Un problème important associé à l’élimination du sulfure d’hydrogène indésirable produit par les installations pétrolières et gazières concerne l’efficacité du torchage. Clearstone (2004) a estimé qu’en 2000, 898 tonnes de sulfure d’hydrogène avaient été rejetées à la suite du brûlage à la torche pendant le traitement du gaz. Les estimations de l’efficacité du torchage sont variables, allant de 20 % à 99 % (University of Alberta, 2007). En Alberta, le volume combiné des gaz dissous brûlés à la torche et dégazés aurait diminué de 51 % entre 1999 et 2008 (Johnson et Coderre, 2011). Des gaz dissous sont rejetés lorsque du pétrole brut est retiré du réservoir à la pression atmosphérique. Il n’est actuellement pas possible d’estimer de façon fiable la quantité de sulfure d’hydrogène brûlé à la torche et dégazé dans les sites de stockage des gaz dissous en Alberta (Johnson et al., 2011). Une estimation qualitative des volumes de gaz peu corrosif (< 10 ppm de sulfure d’hydrogène) et acide (> 10 ppm de sulfure d’hydrogène) dans les sites de stockage a été réalisée à l’aide des données d’inspection des sites gaziers par l’Alberta Energy Utilities Board (AEUB). D’après ces données, et en établissant la corrélation avec les volumes de gaz brûlé à la torche aux différents sites, on estime que 36 % du gaz brûlé à la torche et dégazé dans la province est de type acide. En Alberta, l’industrie pétrolière a obtenu en 2014 un taux de conservation du gaz dissous de 95,6 %, par rapport à 95,3 % en 2013. Cependant, puisque les rendements varient considérablement, le taux de conservation du gaz dissous pourrait être considéré comme essentiellement inchangé d’une année à l’autre. La conservation du gaz est la récupération des gaz dissous en vue de leur utilisation à diverses fins, entre autres comme combustible dans les installations de production, comme produit destiné à la vente, comme produit injecté pour accroître la récupération des gisements de pétrole ou de condensat, ou pour produire de l’électricité (AER, 2016).

Aucun rejet de sulfure d’hydrogène dans les eaux de surface ou sur le sol n’a été signalé à l’INRP par les exploitants de sables bitumineux. Le sulfure d’hydrogène est présent dans le pétrole brut et peut se retrouver dans les eaux utilisées dans les mines à ciel ouvert et pour l’extraction d’eau chaude, et être transféré ensuite aux bassins de résidus. Il peut également être produit dans les bassins de résidus par la dégradation bactérienne anaérobie des composés organiques, ou encore par réduction des ions sulfate ajoutés aux résidus pour en favoriser la consolidation (Holowenko et al., 2000). Il existe une politique de non-rejet des eaux de procédé provenant de l’exploitation des mines à ciel ouvert. Cependant, le sulfure d’hydrogène présent dans les eaux de procédé pourrait toujours pénétrer dans les cours d’eau par suintement souterrain à partir des bassins de résidus, pour rejoindre les aquifères des eaux souterraines qui sont reliés aux eaux de surface (Timoney et Lee, 2009). Il y a donc une possibilité de rejet indirect des contaminants (y compris le sulfure d’hydrogène) dans les rivières du nord de l’Alberta (RSC, 2010).

Plusieurs exploitations de sables bitumineux ont déclaré à l’INRP (2019) des rejets de sulfure d’hydrogène dans l’air provenant de sources fugitives et autres sources non ponctuelles. Un exploitant minier a déclaré qu’une faible partie du sulfure d’hydrogène sous forme d’émissions atmosphériques de souffre total réduit (STR) serait rejetée par les bassins de résidus (RSC, 2010).

Le sulfure d’hydrogène peut également être rejeté par des puits de pétrole et de gaz abandonnés ou d’autres puits de pétrole et de gaz inactifs (Jackson et al., 2020a). Des rejets de puits orphelins peuvent se produire dans l’atmosphère ou dans des plans d’eau peu profonds partout au Canada, y compris en Alberta, en Ontario, au Québec, au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse et dans le sud-ouest de Terre-Neuve (Jackson et al., 2020b).

5.2 Pâtes et papiers

Le sulfure d’hydrogène peut être rejeté dans l’air et dans l’eau par les fabriques de pâtes et papiers qui utilisent le procédé de fabrication kraft. Le sulfure d’hydrogène est mesuré et réglementé par les provinces (Alberta, Colombie-Britannique, Nouveau‑Brunswick, Nouvelle-Écosse, Ontario et Québec) sous forme de soufre réduit total (SRT). Le SRT peut comprendre le sulfure d’hydrogène, le méthylmercaptan, le sulfure de diméthyle, le disulfure de diméthyle, le disulfure de carbone, le sulfure de carbonyle et d’autres composés organiques contenant du soufre à l’état réduit.

Toutes les provinces réglementent les rejets de sulfure d’hydrogène par les fabriques de pâtes et papiers dans les effluents. De plus, afin de respecter le Règlement sur les effluents des fabriques de pâtes et papiers du gouvernement fédéral, toutes les fabriques de pâtes et papiers kraft qui rejettent des effluents dans l’environnement doivent effectuer un traitement secondaire des eaux usées, dans le but de limiter les concentrations de sulfure d’hydrogène dans les effluents finaux rejetés.

Les données de l’INRP pour 2017 indiquent que les fabriques de pâtes et papiers kraft ont déclaré des rejets totaux de 708 tonnes de sulfure d’hydrogène par 21 usines dans l’ensemble du Canada (INRP, 2019). Treize de ces usines ont déclaré avoir rejeté au total 77 tonnes dans l’eau (allant de < 0,1 tonne à 23 tonnes par usine), et les 21 usines ont déclaré avoir rejeté au total 631 tonnes dans l’air. Moins d’une tonne a été éliminée sur place. Ces résultats de l’INRP peuvent être divisés par volumes d’effluents annuels afin d’estimer les concentrations dans l’environnement. Même s’il faut appliquer des corrections de base pour tenir compte de la formation de complexes métaux-sulfures et des pH représentatifs, d’autres aspects du comportement du sulfure d’hydrogène dans l’environnement ne sont pas faciles à prendre en compte, nommément les réactions d’évaporation et d’oxydation (comme il est mentionné à la section devenir et comportement dans l’environnement). Ces phénomènes sont intrinsèquement inclus dans les données de surveillance et sont donc pris en compte dans les autres secteurs examinés dans la présente évaluation. Par conséquent, les données de surveillance disponibles pour les fabriques de pâtes et papiers seront utilisées pour estimer les concentrations environnementales.

La quantité totale de rejets de sulfure d’hydrogène déclarée en 2000 était de 1 926 tonnes provenant de 34 installations, et la majeure partie a été rejetée dans l’air. La quantité de sulfure d’hydrogène rejetée en 2014 par 146 installations déclarantes était de 2 060 tonnes dans l’air et de 94 tonnes dans l’eau (INRP, 2013). Les tendances à la baisse des émissions atmosphériques de sulfure d’hydrogène par le secteur des pâtes et papiers depuis 2001 sont principalement attribuées à la fermeture d’usines, à la diminution de la production et aux modifications apportées aux méthodes d’estimation (INRP, 2013).

5.3 Fer et acier

D’après les données déclarées à l’INRP (2019), quatre usines intégrées (toutes situées en Ontario) dans le secteur du fer et de l’acier ont rejeté dans l’atmosphère 131,0 tonnes de sulfure d’hydrogène en 2017, 261 tonnes en 2004, 200 tonnes en 2008, 118 tonnes en 2014 et 130 tonnes en 2015.

5.4 Élevage du bétail

L’élevage intensif de bétail est une autre source de sulfure d’hydrogène au Canada. Les rejets de cette source ne sont pas déclarés à l’INRP, car les exploitations d’élevage ne répondent généralement pas aux critères de déclaration. Les taux d’émission de sulfure d’hydrogène varient selon les conditions locales et les méthodes de gestion du fumier. L’ampleur des émissions provenant du fumier est en fonction de la concentration de la phase liquide, de la température et du pH. Sous des conditions anaérobies, les fumiers de bétail et da volaille seront acides, avec des valeurs de pH se situant entre 5,5 et 6,5 et chaud à cause de l’activité bactérienne. Cette situation crée une quantité considérable de sulfure d’hydrogène qui s’échappera rapidement de la solution lorsque le fumier liquide est agité ou perturbé. Les cuves de stockage du fumier, les étangs, les lagunes non aérées et les sites d’épandage au sol sont les sources principales d’émissions de sulfure d’hydrogène. Parmi les facteurs qui augmentent les émissions de sulfure d’hydrogène figurent la manutention du fumier humide lorsque son pH est inférieur à 7,0, une température élevée et une longue durée de stockage du fumier. Dans des conditions aérobies, les composés de soufre réduits dans le fumier seront oxydés par voie microbienne en sulfates non volatils, produisant ainsi des émissions de sulfure d’hydrogène minimes (US EPA, 2001). Le sulfure d’hydrogène produit par le fumier sec est habituellement oxydé, à mesure que la diffusion se fait au travers des couches aérobies. Les installations de confinement avec systèmes de rinçage du fumier qui utilisent des liquides provenant de lagunes anaérobies sont également une source d’émissions de sulfure d’hydrogène. Le sulfure d’hydrogène qui ruisselle après épandage de fumier ne semble pas poser de problème aux températures ambiantes, en raison de sa tendance à s’évaporer et à s’oxyder rapidement (US EPA, 2001).

La quantité de sulfure d’hydrogène produite par les exploitations d’élevage intensif a été estimée d’après le nombre de porcs et de bovins au Canada et le facteur d’émissions moyen par animal. La production de sulfure d’hydrogène en 2001 a été estimée à 126 107 tonnes, dont 121 441 tonnes provenaient des porcs et le reste des bovins (Chetner et al., 2001; Statistique Canada, 2003). Si l’on applique des pratiques appropriées de gestion du fumier dans les exploitations d’élevage intensif, le sulfure d’hydrogène provenant de l’épandage de fumier sur les terres sera incorporé dans le sol au moyen de techniques réduisant au minimum les pertes par évaporation.

5.5 Usines publiques de traitement des eaux usées

En 2017, les cinq usines de traitement des eaux usées qui ont déclaré des rejets à l’INRP (2019) – deux dans la région métropolitaine de Vancouver (Delta et Richmond) et une à Kamloops, en Colombie-Britannique, une à Regina, en Saskatchewan, et une à Mississauga, en Ontario – ont indiqué des rejets totaux sur place de 30,6 tonnes de sulfure d’hydrogène. De cette quantité, 8,8 tonnes ont été rejetées dans l’atmosphère et 21,8 tonnes, dans l’eau. En 2015, trois usines de traitement des eaux usées au Canada (Régina, Kamloops et Mississauga) ont déclaré avoir rejeté 156 tonnes dans l’atmosphère et aucune quantité dans l’eau (INRP, 2017). Les résultats de l’INRP pour 2014 indiquent que quatre usines de traitement des eaux usées ont rejeté 153 tonnes dans l’atmosphère et 22 tonnes dans l’eau.

Lors de longues périodes d’hypoxie, les bassins de retenue des eaux pluviales peuvent produire du sulfure d’hydrogène (d’Aoust et al., 2017; Ku et al., 2015) et peuvent ainsi être une source de sulfure d’hydrogène pour l’environnement. Les constituants de la qualité de l’eau et les communautés bactériennes dans les sédiments de deux bassins de retenue des eaux pluviales à Ottawa, en Ontario, ont été analysés par d’Aoust et al. (2017) sur une période de deux ans. L’équipe de d’Aoust a découvert que la couche de glace et les conditions hypoxiques, ensemble, ont entraîné la production d’une concentration élevée de sulfure d’hydrogène (jusqu’à 20,7 mg/L de sulfures totaux dans l’eau) pendant l’hiver. Ces concentrations élevées ont été associées à des concentrations d’oxygène dissous inférieures à 2 mg/L. Ku et al. (2015) ont également découvert des concentrations de sulfures totaux variant de 1,4 mg/L à 3,6 mg/L dans un bassin de retenue des eaux pluviales à Edmonton, en Alberta.

6. Devenir et comportement dans l’environnement

Les tableaux 3‑1 et 3‑2 présentent un résumé des propriétés physiques et chimiques du sulfure d’hydrogène, de l’hydrogénosulfure de sodium et du sulfure de disodium qui sont pertinentes pour déterminer leur devenir dans l’environnement. On trouvera ci‑dessous des informations sur leur comportement dans l’environnement, y compris sur leur persistance et leur potentiel de bioaccumulation.

e sulfure d’hydrogène est un acide faible. Il s’équilibre avec ses anions HS- et S2- en solution aqueuse (deuxième et troisième équilibre de l’équation 1) (Li et Lancaster, 2013).

H2S(g)   ⇌ H2S(aq) ⇌ HS-+H+  ⇌  S2-+2H+                            Équation 1

D’après l’équation 1, le déplacement de l’équilibre vers la gauche pourrait entraîner une diminution de la concentration de sulfure d’hydrogène, mais également une augmentation du pH de la solution. L’équation 1 est également la base pour l’application de sulfure d’hydrogène ou de sulfure métallique inorganique, par exemple, le sulfure de disodium (Na2S) et l’hydrosulfure de disodium (NaHS), comme sources de sulfure d’hydrogène en solution. Une solution mère non tamponnée obtenue à partir de sulfure d’hydrogène est généralement acide, tandis qu’une telle solution obtenue à partir de sulfure métallique est basique (Li et Lancaster, 2013).

Hydrogénosulfure de sodium et sulfure de disodium

Lorsqu’il est exposé à l’air, l’hydrogénosulfure de sodium subit une auto-oxydation et forme progressivement du polysulfure, du thiosulfate et du sulfate. Il absorbe également le dioxyde de carbone et forme du carbonate de sodium (Bush, 2000). Le sulfure de disodium, lorsqu’il est exposé à l’air, s’oxydera en sulfate de sodium (Na2SO4), mais un certain nombre de composés intermédiaires de soufre (polysulfures et thiosulfates) seront également produits (HIGP, 1989). L’hydrogénosulfure de sodium est très soluble dans l’eau. Dans ce milieu, il se dissocie immédiatement; le soufre entre dans le cycle naturel du soufre et, selon le pH, il peut y avoir formation de sulfure d’hydrogène. Dans les conditions environnementales ambiantes, le sulfure de disodium est sous forme solide, a un point d’ébullition élevé et est très soluble dans l’eau. La substance se dissout rapidement dans l’eau.

6.1 Distribution et persistance dans l’environnement

Le sulfure d’hydrogène devrait être rejeté dans l’air et dans l’eau. C’est un gaz dans les conditions ambiantes, et il devrait quitter l’eau ou le sol pour se retrouver dans l’atmosphère. Son temps de séjour dans l’atmosphère varie de 0,6 à 29 jours. Le sulfure d’hydrogène est soluble dans l’eau et mobile dans les milieux aquatiques et les sols humides, quoique sa demi-vie en milieu aérobie aquatique soit courte.

6.1.1 Air

Le sulfure d’hydrogène est un gaz dans les conditions normales de l’environnement. Alors, lorsqu’il est rejeté dans l’eau ou sur les terres, il diffuse généralement de ces milieux vers l’atmosphère. Le sulfure d’hydrogène qui est rejeté dans l’atmosphère peut former, localement, des nuages de basse altitude qui sont rapidement dispersés et, par le fait même, dilués par le vent et les turbulences (CNRC, 1981). Cette dispersion peut être accompagnée d’un dépôt humide, d’un dépôt sec et de transformations chimiques qui réduisent davantage les concentrations ambiantes.

Le sulfure d’hydrogène n’absorbe pas le rayonnement solaire dans la basse atmosphère (troposphère); il est donc photochimiquement stable (Warnek, 1988).

Le sulfure d’hydrogène est principalement éliminé de l’atmosphère par des réactions d’oxydation avec les radicaux hydroxyles (OH•). La constante de vitesse pour la réaction du radical hydroxyle avec le sulfure d’hydrogène a été déterminée expérimentalement comme étant (5,2 ± 0,8) × 10−12 cm3/s (Barnes et al., 1986).

Le temps de séjour du sulfure d’hydrogène dans l’atmosphère est tributaire de l’emplacement, de la température et d’autres variables atmosphériques, comme la concentration des précurseurs de radicaux, l’ensoleillement et l’humidité. En Californie, dans la troposphère, le temps de conversion moyen du sulfure d’hydrogène en dioxyde de soufre par réaction avec les radicaux hydroxyles est d’environ 18 heures (Sprung, 1977; CNRC, 1981). Jaeschke et al. (1980) ont mesuré une concentration maximale importante en hiver et une concentration minimale en été. Le temps de séjour du sulfure d’hydrogène dans l’atmosphère varie, selon les estimations, de 0,93 jour en été à 42 jours en hiver à une latitude équivalente à celle d’Edmonton, en Alberta (Bottenheim et Strausz, 1980), ce qui équivaut à des demi-vies atmosphériques d’environ 0,65 et 29 jours, respectivement. Cette variation est due en partie à la sensibilité thermique des transformations chimiques du sulfure d’hydrogène, car les températures et l’ensoleillement plus faibles, ainsi que les concentrations moindres de radicaux hydroxyles dans les régions nordiques, ralentissent généralement les réactions. Dans de nombreux endroits au Canada, la demi-vie atmosphérique du sulfure d’hydrogène devrait donc être bien supérieure à 2 jours pendant la plupart des mois d’hiver.

6.1.2 Eaux de surface et sol

Le sulfure d’hydrogène est un gaz assez soluble dans l’eau, ce qui le rend très mobile dans les sols humides et les milieux aquatiques. Plusieurs espèces de microorganismes vivant dans les sols et dans l’eau oxydent le sulfure d’hydrogène en soufre élémentaire (S0), dans des conditions aérobies, et sa demi-vie de dégradation dans ces milieux est habituellement de l’ordre de 1 heure à plusieurs heures (Jørgensen, 1982). La volatilisation est également un mécanisme de perte important à partir des sols. Cependant, les sols peuvent également servir de puits pour le sulfure d’hydrogène atmosphérique qui est adsorbé sur l’argile ou les matières organiques, cette adsorption étant suivie d’une oxydation chimique et biologique rapide en soufre élémentaire (Cihacek et Bremner, 1993). On a constaté qu’un certain nombre d’organismes dégradent le sulfure d’hydrogène en soufre élémentaire et en sulfate, dont une bactérie hétérotrophe isolée dans une mousse acclimatée au diméthyldisulfure (Cho et al., 1992), un champignon hétérotrophe (Phae et Shoda, 1991) et l’isopode marin Saduria (Mesidotea) entomon (Vismann, 1991).

En raison de ses propriétés physiques et chimiques et de son devenir, le sulfure d’hydrogène a une très courte vie dans l’eau dans des conditions aérobies (oxiques). Il s’évapore relativement rapidement de l’eau en fonction de facteurs tels la température, l’humidité et le pH (HSDB, 2003). Le modèle environnemental WVOLWIN utilise une constante de la loi d’Henry pour prédire une demi-vie d’évaporation en milieu aquatique de 38 minutes dans une rivière et de 56 heures dans un lac (Environnement Canada, 2002). Le modèle ne tient toutefois pas compte du fait qu’une partie du sulfure d’hydrogène dissous est ionisée. Par conséquent, les demi-vies réelles pourraient être un peu plus longues, particulièrement dans les eaux alcalines où l’espèce dominante est l’ion HS-. Bien que la demi-vie d’oxydation du sulfure d’hydrogène dans l’eau et les eaux usées soit habituellement assez brève (quelques minutes à quelques heures; par exemple, Millero et al., 1987; Nielsen et al., 2007; Palumbo et al., 2010), il est difficile de prédire les vitesses avec exactitude en raison de la complexité des réactions. Les sulfures peuvent réagir chimiquement avec l’oxygène dissous, mais on pense qu’il s’agit d’une réaction en chaîne complexe et lente (Millero et al., 1987; Kotronarou et Hoffmann, 1991; Nielsen et al., 2003). Des équations de vitesse générales ont été élaborées pour les eaux usées (Wilmot et al., 1988; Nielsen et al., 2004) et les effluents des fabriques de pâtes et papiers (Palumbo et al., 2010), mais elles ne tiennent pas compte de tous les facteurs importants qui interviennent dans l’oxydation du sulfure d’hydrogène. En règle générale, les vitesses d’oxydation dans les eaux aérobies peuvent varier (par un facteur pouvant atteindre 100), selon les concentrations de métaux dissous (par exemple, nickel, cobalt, manganèse et cuivre), la température, la concentration des autres réactants, le pH, la quantité et le type d’activité microbienne et la force ionique. En outre, la présence de certains produits chimiques organiques courants dans les eaux usées peut augmenter ou diminuer la vitesse d’oxydation.

Cependant, le sulfure d’hydrogène peut subsister relativement longtemps dans l’eau anoxique, et il est souvent associé à des sédiments anoxiques (Andreae et Jaeschke, 1992).

Lorsque le sulfure d’hydrogène pénètre dans des eaux oxygénées, il se dissout et se dissocie pour former un équilibre entre le sulfure d’hydrogène non ionisé, les ions disulfures HS- et sulfures S2-.

La dissociation dans l’eau varie principalement en fonction du pH de l’eau, bien que la température et la force ionique de la solution aient également un effet (Holm et al., 2000). Les espèces dominantes seront le sulfure d’hydrogène et l’anion bisulfure. Lorsque le pH augmente, le rapport de la concentration de l’ion bisulfure sur le sulfure d’hydrogène aqueux augmente. À un pH de 6 et à une température d’environ 20 ºC, 91 % du sulfure d’hydrogène sera non ionisé, pourcentage qui diminuera jusqu’à environ 9 % à un pH de 8 (Pomeroy et Boon, 1990) (tableau 8‑1). Les variations naturelles du pH de l’eau peuvent donc avoir un effet important sur la proportion de sulfure d’hydrogène présente. Les variations de température ont un effet plus limité sur l’ampleur de l’ionisation, les températures plus basses favorisant la forme non ionisée du sulfure d’hydrogène. Par exemple, à un pH de 7,0, la proportion de la forme non ionisée présente du sulfure d’hydrogène augmente d’environ 50 % à 60 % lorsque la température chute, passant de 20 ºC à 10 ºC (Australia and New Zealand Environment and Conservation Council, 2000).

Tableau 6 1. Proportions du sulfure dissous présent sous forme de sulfure d’hydrogène non ionisé et de HS- à un pH courant dans l’environnement et à une température d’environ 20 ºC (selon Pomeroy et Boon, 1990)
pH Proportion de H2S non ionisé Proportion de HS-
5,0 0,99 0,01
6,0 0,91 0,09
6,2 0,86 0,14
6,4 0,80 0,20
6,6 0,72 0,28
6,8 0,61 0,39
7,0 0,50 0,50
7,2 0,39 0,61
7,4 0,28 0,72
7,6 0,20 0,80
7,8 0,14 0,86
8,0 0,09 0,91
8,2 0,059 0,941
8,4 0,039 0,961
8,6 0,025 0,975
8,8 0,016 0,986
9,0 0,010 0,99

Si l’on introduisait du H2S/HS libre dans de l’eau douce en aérobie ou en anaérobie contenant des métaux, des réactions avec le fer dissous et d’autres métaux seraient prévisibles, ce qui produirait des complexes métal-sulfure (surtout du fer) dissous qui pourraient précipiter dans la solution si les concentrations étaient suffisamment élevées. Des réactions de ce type sont à prévoir, par exemple dans des sédiments anoxiques (Luther et al., 2003). Rozan et al. (2000) sont d’avis que les quantités relativement importantes de complexes fer-sulfure dissous qu’ils ont observées dans les eaux de rivières oxiques dans le nord-est des États-Unis avaient diffusé vers le haut, dans la colonne d’eau, depuis les sédiments anoxiques du fond.

6.2 Potentiel de bioaccumulation

Aucune donnée fiable sur la bioaccumulation du sulfure d’hydrogène n’a été recensée. Cependant, il est peu probable qu’il y ait une bioconcentration et une bioamplification du sulfure d’hydrogène dans la chaîne alimentaire, car il s’agit d’un gaz inorganique qui a une demi-vie relativement courte dans l’eau. Comme le sulfure d’hydrogène est un gaz inorganique, il ne devrait pas se bioconcentrer ni se bioaccumuler.

L’hydrogénosulfure de sodium et le sulfure de disodium s’oxydent dans l’air et sont solubles dans l’eau. Vu leur faible valeur de log Koe (< -3,5, chacun), aucune de ces deux substances ne devrait se bioconcentrer dans l’environnement (OIT, 2002, 2008).

7. Potentiel de causer des effets nocifs à l’environnement

7.1 Évaluation des effets sur l’environnement

Des données empiriques sur les effets du sulfure d’hydrogène ont été prises en compte dans l’évaluation du poids de la preuve pour déterminer les effets du sulfure d’hydrogène sur l’environnement. Bien que les trois états de charge soient présents naturellement dans l’environnement (H2S, HS- et S2-), il est peu probable que le HS- diffuse facilement dans les cellules, en raison de sa charge. Par contre, le sulfure d’hydrogène est davantage apte à franchir les membranes cellulaires (Powell, 1989).

Il existe peu d’information sur l’écotoxicité du sulfure de disodium et de l’hydrogénosulfure de sodium. Le sulfure de disodium et l’hydrogénosulfure de sodium sont instables dans l’eau et, à pH 7,0, se dissocient en disulfure d’hydrogène (HS-) et en sulfure d’hydrogène. Dans des conditions acides, c’est surtout du sulfure d’hydrogène qui se forme. Par conséquent, la toxicité du sulfure de disodium et de l’hydrogénosulfure de sodium se concentrera sur le sulfure d’hydrogène. Les renseignements disponibles sur l’écotoxicité de l’hydrogénosulfure de sodium et du sulfure de disodium proviennent de l’extrapolation des données sur le sulfure d’hydrogène.

7.1.1 Mode et mécanisme d’action

Dans les espèces sauvages (crustacés, algues, poisson et autres vertébrés), le mode d’action du sulfure d’hydrogène est considéré comme réactif. Fait à noter, il a été proposé de conclure que la toxicité est principalement attribuable à la liaison immédiate du sulfure d’hydrogène à l’enzyme cytochrome c oxydase ou à d’autres protéines contenant un métal ou du disulfure (Beauchamp et al., 1984; Dorman et al., 2002). D’autres ont formulé l’hypothèse qu’il y aurait un découplage d’avec la respiration mitochondriale par l’ouverture du pore de transition de perméabilité mitochondriale comme autre mécanisme de toxicité, entraînant la diminution des concentrations intracellulaires d’adénosine triphosphate (Thompson et al., 2003). Comme le sulfure d’hydrogène est un puissant inhibiteur de la cytochrome oxydase, il inhibe la phosphorylation oxydative, entraînant l’asphyxie des cellules. Puisque le mécanisme principal est l’inhibition de la respiration mitochondriale aérobie et qu’il se produit rapidement, le potentiel de causer des répercussions chroniques à long terme est minime (Weston Solutions Inc., 2006). Dans les végétaux, le sulfure d’hydrogène inhibe la libération de l’oxygène (Joshi et al., 1975).

7.1.2 Effets sur les organismes aquatiques

Il est établi que le sulfure d’hydrogène a des effets nocifs sur les organismes aquatiques à des concentrations faibles.

Pour une concentration mesurée donnée de sulfure libre dissous (exception faite des sulfures métalliques dissous), l’exposition des organismes aquatiques au sulfure d’hydrogène non ionisé dépend fortement du pH de l’eau et, dans une moindre mesure, de la température. Comme l’indique le tableau 3-1 ci-dessus, à un pH de 5 et à une température d’environ 20 °C, environ 99 % du sulfure est présent sous forme de sulfure d’hydrogène non ionisé; à un pH de 8, environ 91 % du sulfure est sous forme de HS-.

On estime en général que la toxicité des sulfures dissous est due principalement à l’exposition au sulfure d’hydrogène non ionisé plutôt qu’à l’ion bisulfure, HS- (US EPA, 1976). Lorsque la température augmente, le degré de toxicité augmente également, probablement en raison de l’augmentation de la demande métabolique chez les organismes aquatiques ectothermes (Broderius et Smith, 1976). Toutefois, selon Broderius et Smith (1976), la toxicité du sulfure d’hydrogène non ionisé pour la tête‑de‑boule semblait augmenter lorsque le pH passait de 6,5 à 8,7. Néanmoins, l’ampleur globale de cet effet était relativement faible, se manifestant par une augmentation par un facteur d’environ 2 des CL50 (concentrations causant la mort de 50 % des animaux d’essai) lorsque le pH passait de 7,5 à 8,5. Ces résultats semblent indiquer que l’ion HS-, dont la concentration augmentait lorsque le pH des eaux étudiées augmentait, était responsable d’une partie de la toxicité observée. Une autre explication offerte par les auteurs était que, puisque le pH réel à la surface des branchies des poissons est sensiblement inférieur au pH ambiant mesuré, les poissons seraient exposés à une proportion plus grande de sulfure d’hydrogène non ionisé que ce qui est prévu d’après le pH mesuré, en particulier dans des conditions plus alcalines. L’autre possibilité, à savoir que l’ion HS- contribue à la toxicité, est corroborée par des preuves d’absorption du HS- par certains organismes aquatiques (Julian et Arp, 1992; Czyzewski et Wang, 2012).

Les données disponibles sur la toxicité aiguë, chronique et aux premiers stades de vie pour les organismes aquatiques sont résumées dans US EPA (2009). Une sélection de données provenant de cette source est présentée au tableau 9‑1. Toutes les données sont présentées en concentration de sulfure d’hydrogène non ionisé. Voici une brève description des données, basée sur l’information présentée dans US EPA (2009).

Les valeurs de toxicité aiguë pour les poissons (sept valeurs) et les invertébrés (neuf valeurs) d’eau douce vont de 14,9 à 1 070 µg/L, tandis que les valeurs de toxicité aiguë pour les poissons (une valeur) et les invertébrés (six valeurs) estuariens/marins vont de 10 à 1 430 µg/L. Les données de toxicité chronique concernent surtout les organismes d’eau douce, les valeurs pour les poissons (14 valeurs), les invertébrés (six valeurs) et les algues (une valeur) allant de 0,5 à 1 874,4 µg/L. Les données de toxicité aux premiers stades de vie (48 valeurs) ont surtout été obtenues par des tests à court terme sur les organismes d’eau douce, diverses mesures d’effets sur les poissons et les invertébrés étant signalées à des concentrations comprises entre < 2 et 2 900 µg/L. La concentration sans effet observé (CSEO) chez les poissons d’eau douce était de 0,4 mg/L pour ce qui est de la performance natatoire chez le crapet arlequin (Lepomis macrochirus) adulte sur 97 jours (US EPA, 1976). La différence entre les concentrations produisant un effet chronique et un effet aigu est faible, et peut être due au mode d’action du sulfure d’hydrogène. En effet, le sulfure d’hydrogène paralyse le cerveau et les fonctions métaboliques qui contrôlent la respiration.

Sur les 91 résultats de toxicité inclus dans US EPA (2009), les effets sur 4 espèces d’eau douce différentes et 1 espèce marine ont été observés à des concentrations de 2 µg/L ou moins, et plus de 20 valeurs représentant des effets chez 10 espèces différentes, la plupart d’eau douce, ont été signalées dans la plage de 2 à 10 µg/L.

En ce qui concerne les valeurs les plus faibles entraînant des effets, Fung et Berwick (1980) ont signalé des CL50 sur 96 heures pour les alevins vésiculés du corégone (Coregonus clupeaformis) et de la perchaude (Perca flavescens) de 2,0 µg/L et < 2,0 µg/L, respectivement. Smith et al. (1976) ont fait état d’une concentration minimale avec effet observé (CMEO; reproduction) sur 97 jours de 1 µg/L chez le crapet arlequin (Lepomis macrochirus). Thompson et al. (1991) ont quant à eux obtenu une CMEO sur 49 jours (réduction du poids) de 1,1 µg/L chez l’oursin vert (Lytechinus pictus). Enfin, Hoque et al. (1998) ont déclaré une CMEO sur 6 semaines (réduction de la croissance) de 0,5 µg/L chez le poisson tropical d’eau douce Mystus nemurus.

Selon les résultats d’un examen récent de la toxicité en milieu aquatique pour le biote marin (Weston Solutions Inc., 2006), les organismes marins sont généralement moins sensibles au sulfure d’hydrogène que les organismes d’eau douce. Les valeurs moyennes minimales causant un effet chez les espèces, selon cet examen, étaient une CMEO de 11,1 µg/L pour le mysis (Americamysis bahia) et une CE50 (concentration pouvant causer un effet négatif précis chez 50 % des animaux d’essai) de 7,6 µg/L chez la larve de la moule méditerranéenne (Mytilus galoprovincialis). Les auteurs de l’étude ont aussi conclu que le sulfure d’hydrogène présente habituellement une toxicité aiguë quelle que soit la durée d’exposition de l’essai, et par conséquent, qu’il convient de combiner les données sur les effets aquatiques à court et à long terme pour estimer le seuil de toxicité.

Compte tenu des données ci-dessus, une valeur critique de toxicité (VCT) de 1,0 mg/L a été choisie pour déterminer la concentration estimée sans effet (CESE) servant à évaluer la toxicité pour les organismes aquatiques d’eau douce. La CMEO de 1 µg/L pour le crapet arlequin (Lepomis macrochirus) a été sélectionnée, car cet organisme est le plus sensible.

Hydrogénosulfure de sodium et sulfure de disodium

Il existe peu de données sur la toxicité aiguë et la toxicité chronique aquatiques des précurseurs, l’hydrogénosulfure de sodium et le sulfure de disodium. Tous les résultats proviennent de la lecture croisée des données sur le sulfure d’hydrogène ou le sulfure de disodium nonahydraté (no CAS 1313-84-4).

Tableau 7 1. Choix des données de toxicité aquatique concernant le sulfure d’hydrogènea
Espèce Durée et critère de toxicité pH pendant l’essaib Valeur (µg/L) Référence
Microalgue
(Scenedesmus vacuolatus)
CE50 sur 24 heures 6,5–6,6 1 874,4 Küster et al., 2005
Isopode
(Asellus militaris)
CL50 sur 96 heures 7,5 1 070 Smith et Oseid, 1974; US EPA, 1976
Éphéméroptère
(Baetis vagans)
CL50 sur 96 heures 7,6 20,0 Smith et Oseid, 1974; US EPA, 1976
Crustacés
(Daphnia magna)
CE50 sur 48 heures 6,4–6,5 122,0 Küster et al., 2005
Tête-de-boule
(Pimephales promelas)
CL50 sur 96 heures 7,9 16,0 US EPA, 1976
Meunier noir
(Catostomus commersonii)
CL50 sur 96 heures 7,8 18,5 US EPA, 1976
Crapet arlequin
(Lepomis macrochirus)
CL50 sur 96 heures 7,8–8,0 44,8 Smith et al., 1976
Tête-de-boule
(Pimephales promelas) – alevin
CL50 sur 96 heures 7,9 6,6 US EPA, 1976
Truite arc-en-ciel
(Salmo gairdneri) – juvénile
CL50 sur 96 heures 8,0 7,0 Fung et Bewick, 1980
Corégone
(Coregonus clupeaformis) – alevin vésiculé
CL50 sur 96 heures 8,0 2,0 Fung et Bewick, 1980
Perchaude
(Perca flavescens) alevin vésiculé
CL50 sur 96 heures 8,0 < 2,0 Fung et Bewick, 1980
Cyprinodontidé de Californie
(Fundulus parvipinnis)
CL50 sur 96 heures 8,3 1 430 Bagarinao et Vetter, 1993
Écrevisse de Louisiane
(Procambarus clarkii)
CSEO sur 447 jours
(survie)
7,69–7,73 4,1 US EPA, 1976
Éphéméroptère
(Hexagenia limbata) – nymphe
CSEO sur 138 jours
(survie)
7,8–8,2 12,9 US EPA, 1976
Crapet arlequin
(Lepomis macrochirus)
CSEO sur 126 jours
(reproduction)
7,6–8,0 0,4 Smith et al., 1976; US EPA, 1976
Crapet arlequin
(Lepomis macrochirus)
CMEO sur 97 jours
(reproduction)
7,6–8,0 1,0* Smith et al., 1976; US EPA, 1976
Cyprin doré
(Carassius auratus)
CMEO sur 430 jours
(poids final)
7,57–7,63 9,0 US EPA, 1976
Poisson tropical d’eau douce
(Mystus nemurus)
CMEO sur 6 semaines
(diminution du taux de croissance et de l’indice hépato-somatique)
6,9–7,5 0,5 Hoque et al., 1998
Oursin vert
(Lytechinus pictus)
CMEO sur 49 jours
(diminution du poids humide)
8,0 1,12 Thompson et al., 1991
Crevette mouchetée
(Metapenaeus monoceros)
CL50 sur 48 heures 8,0–8,4 8,7 Kang et Matsuda, 1994
Crevette mouchetée
(Metapenaeus monoceros) – juvénile
CL50 sur 48 heures 8,0–8,2 18,5 Kang et Matsuda, 1994

a Pour les essais en eau douce, la dureté de l’eau était à l’intérieur de la plage acceptée (50-250 mg/L sous forme de Ca-CO3).

b Dans les études, il n’était pas toujours indiqué si les valeurs de pH déclarées étaient des valeurs moyennes.

* Valeur choisie comme valeur critique de toxicité (VCT) pour le calcul de la concentration estimée sans effet (CESE) pour les scénarios d’exposition en milieu aquatique dans la section sur la caractérisation du risque écologique.

Le sulfure d’hydrogène dans les sédiments peut nuire aux organismes benthiques, et certains croient qu’il peut être responsable d’une certaine toxicité inattendue dans les bioessais sur des sédiments (Wang et Chapman, 1999). Cependant, quand il est rejeté dans l’eau, le sulfure d’hydrogène devrait s’en éliminer rapidement par oxydation et volatilisation. Par conséquent, l’exposition de la faune benthique sera probablement très faible à la suite des rejets anthropiques du sulfure d’hydrogène dans l’eau. Les sulfures présents dans les sédiments sont habituellement produits in situ par des bactéries réductrices de sulfates pendant la décomposition des matières organiques. Par conséquent, des concentrations micromolaires à millimolaires de sulfure ont été mesurées dans les eaux douces et marines interstitielles naturelles (Wang et Chapman, 1999). Comme la présence du sulfure d’hydrogène dans les sédiments est due surtout à des processus naturels, sa toxicité pour le benthos n’a pas été examinée dans le cadre de la présente évaluation.

7.1.3 Effets sur les organismes terrestres

7.1.3.1 Effets sur les végétaux

Les effets du sulfure d’hydrogène sur les végétaux terrestres peuvent être bénéfiques ou nocifs à de faibles concentrations dans l’air. Les effets bénéfiques pourraient dans certains cas être dus à l’atténuation d’une carence nutritive en soufre. Cependant, dans les conditions expérimentales contrôlées (avec des réserves suffisantes de nutriments), il est plus probable qu’il s’agisse d’une indication d’hormèse, c'est-à-dire une tendance pour certains produits chimiques potentiellement toxiques à causer des effets stimulants associés au stress induit à faibles doses (Taylor et Selvidge, 1984).

Des effets du sulfure d’hydrogène sur la croissance de la racine primaire du végétal Arabidopsis spp. ont été rapportés par Zhang et al. (2017). La toxicité du sulfure d’hydrogène réprime la croissance de la racine primaire en réduisant le potentiel de division des cellules du méristème. Des concentrations élevées de sulfure d’hydrogène ont causé la production de dérivés réactifs de l’oxygène (DRO) par la voie de la nicotinamide-adénine-dinucléotide-phosphate hydrogène (NADPH) oxydase, qui inhibent directement la croissance de la racine primaire et activent la protéine kinase 6 activée par des mitogènes (MPK6) (signalisation intracellulaire et extracellulaire chez les eucaryotes).

Les données disponibles sur la toxicité pour les végétaux terrestres ont été examinées par le GTOLDQA (2000) et Alberta Environment (2004). D’après cet examen, 60 résultats indiquaient une toxicité pour plus de 30 espèces horticoles, agricoles et forestières. Certaines des études décrivaient des effets dus à une exposition de courte durée (quelques heures ou moins), mais, dans la plupart des études, l’exposition avait été de longue durée, soit de plusieurs jours à plusieurs mois.

La plupart des études à court terme recensées ne mentionnaient pas de mesures d’effet pertinentes (par exemple, réduction de la croissance ou de la survie), et les concentrations d’exposition étaient irréalistes (> 50 000 µg/m3). Dans une étude pertinente de qualité acceptable, Taylor et Selvidge (1984) ont examiné les effets d’une exposition à des concentrations de 208 à 2 788 µg/m3 (6,1 µmol/m3 à 81,8 µmol/m3) sur les taux de photosynthèse chez le haricot nain (Phaseolus vulgaris). L’exposition s’est produite 5 à 7 semaines après la germination dans des systèmes ouverts d’échange gazeux. Les taux de photosynthèse ont été mesurés à intervalles de 30 minutes à 1 heure sur une durée de 6 heures. Les effets initiaux (à 1 et 2 heures) des deux concentrations les plus faibles (208 à 419 µg/m3) étaient de nature stimulante, les taux de photosynthèse variant de 109 % à 125 % par rapport aux témoins. L’examen de la figure 1 de cette étude montre que la plus faible concentration associée à une réduction de la photosynthèse (d’environ 10 %) après une exposition pendant 1 à 2 heures était de 984 µg/m3 (32,7 µmol/m3). La CMEO après 6 heures d’exposition était de 208 µg/m3 et provoquait une réduction de 15 % de la photosynthèse par rapport aux témoins. Taylor et Selvidge (1984) ont indiqué que la relation entre la photosynthèse et la dose de sulfure d’hydrogène (définie comme la concentration multipliée par le nombre d’heures d’exposition) était statistiquement significative, et une régression polynomiale de degré 2 rendait compte d’environ 82 % de la variation observée des taux de photosynthèse.

La DMENO (dose minimale entraînant un effet nocif observé) la plus faible dans une étude à long terme de qualité acceptable a été signalée par Thompson et Kats (1978). Ces auteurs ont exposé sept espèces surtout agricoles à des fumigations uniformes continues de sulfure d’hydrogène dans des serres pendant 2 mois à environ cinq mois. Les températures étaient maintenues près des valeurs ambiantes (pour Duarte, en Californie) et le sulfure d’hydrogène a été mesuré au moyen d’un analyseur de sulfure d’hydrogène Phillips modèle 1900. À 100 ppb (140 µg/m3), les vignes (Vitis vinifera) présentaient une diminution statistiquement significative de 30 % (p = 0,05) du poids sec de la tige par rapport aux témoins. Le poids sec est considéré comme une mesure plus fiable du rendement que le poids frais, car ce dernier est en partie tributaire de l’état d’hydratation de la plante au moment de sa récolte (GTOLDQA, 2000). Même si la luzerne (Medicago sativa L.) affichait une réduction de rendement de 10 % lorsqu’elle avait été exposée à la même dose de sulfure d’hydrogène, les auteurs ont indiqué que ce résultat n’était pas statistiquement significatif. De plus, ils ont noté que la dose de 140 µg/m3 avait un effet stimulant sur certaines autres espèces testées. L’exposition à la dose suivante la plus élevée, soit 300 ppb (420 µg/m3), a entraîné des effets nocifs chez six des sept espèces testées. La dose minimale d’essai, soit 30 ppb (42 µg/m3), avait fréquemment un effet stimulant statistiquement significatif et n’était jamais été associée à des signes de réduction du rendement.

Dans une autre étude à long terme, Maas et al. (1987) ont fait état de concentrations similaires entraînant des effets. Après avoir exposé trois espèces agricoles pendant deux semaines, ils ont observé une réduction statistiquement significative (p < 0,01) de 32 % du poids frais du trèfle (Trifolium pratense) et une augmentation moindre, mais également significative de 11 % du poids frais du haricot nain (Phaseolus vulgaris) à une concentration d’exposition de 350 µg/m3.

Les données disponibles provenant d’études à long terme semblent donc indiquer que seuls des effets stimulants sont susceptibles de se produire chez les végétaux exposés à une dose de sulfure d’hydrogène allant jusqu’à environ 50 µg/m3 (Thompson et Kats, 1978).

La DMENO à long terme de 140 µg/m3 signalée par Thompson et Kats (1978) sera utilisée comme VCT pour déterminer une CESE pour les végétaux terrestres exposés sur de longues périodes (des semaines ou des mois). La DMEO (dose minimale entraînant un effet observé) à court terme de 984 µg/m3 signalée par Taylor et Selvidge (1984) sera utilisée comme VCT pour déterminer une CESE pour les végétaux exposés sur de courtes périodes (1 à 2 heures).

7.1.3.2 Effets sur les espèces sauvages

Le sulfure d’hydrogène inhibe la chaîne respiratoire des mitochondries, ce qui pourrait causer une toxicité cellulaire par réduction de la production de l’adénosine triphosphate (ATP) et/ou par stress oxydatif (Jiang et al., 2016). Les effets de la substance devraient être similaires chez toutes les espèces de vertébrés dont le métabolisme est aérobie, comme les oiseaux, les mammifères, certains reptiles et les amphibiens (Dombkowski et al., 2005). Lusk et Kraft (2010) ont modélisé la dose et la réponse possible de plusieurs reptiles, mammifères et oiseaux migrateurs afin d’évaluation la toxicité du sulfure d’hydrogène pour les espèces sauvages. D’après des calculs dosimétriques, les mammifères semblent être plus sensibles au sulfure d’hydrogène que les oiseaux et les reptiles.

Les concentrations de sulfure d’hydrogène inférieures à 2,9 mg/m3 (2 ppm) ne semblent pas causer d’effet sur les espèces de mammifères au repos, même si les concentrations supérieures à 7,2 mg/m3 (5 ppm) posent un risque pour les espèces sauvages et qu’elles affectent probablement leur olfaction, irritent leurs yeux et les muqueuses ou dilatent leurs vaisseaux sanguins et causent un sursaut ou une réaction de stress (Lusk et Kraft, 2010).

Lusk et Kraft (2010) ont dénombré les oiseaux migrateurs dans les zones d’habitat touchées par les activités de production de pétrole et de gaz au Texas. Entre novembre 2002 et août 2003, ils ont trouvé que la diversité aviaire et le nombre d’espèces étaient significativement plus faibles aux sites perturbés (zones affectées par des activités pétrolières et gazières et des concentrations élevées de sulfure d’hydrogène, 33 ppm) par comparaison avec les sites non perturbés (zones libres d’activités pétrolières et gazières à moins de 250 mètres).

L’annexe B présente un résumé des données concernant les effets sur la santé des mammifères (y compris les humains) qui ont été examinées pour le volet « santé humaine » de la présente évaluation. Une CMEO de 14 mg/m3 (10 ppm) par inhalation signalée par Lopez et al. (1987) comptait parmi les résultats de toxicité aiguë par inhalation les plus sensibles obtenus en laboratoire. L’effet observé était une augmentation significative de la cellularité du liquide de lavage nasal après une exposition de 4 heures, bien que les valeurs soient revenues aux valeurs de départ 20 heures après l’exposition chez des rats mâles Fischer 344. En ce qui concerne les effets des expositions à long terme, Dorman et al. (2000) ont obtenu une CMEO de 14 mg/m3 (10 ppm) chez des rats Sprague-Dawley adultes exposés pendant 6 heures par jour, 7 jours par semaine, pendant plusieurs semaines, d’après une diminution du poids absolu et relatif des surrénales chez les mâles, et une diminution du poids relatif des ovaires chez les femelles.

La Western Interprovincial Scientific Studies Association a réalisé une étude (WISSA, 2006) pour déterminer si l’exposition chronique du bétail (du stade prénatal jusqu’à 3 mois après la naissance) aux émissions atmosphériques (y compris le sulfure d’hydrogène) dues aux activités de l’industrie pétrolière et gazière avait un effet sur sa santé et son comportement reproducteur dans l’ouest du Canada. Des détecteurs passifs de surveillance atmosphérique installés dans tous les pâturages occupés et les zones d’hivernage, ou près de ceux-ci, ont mesuré le sulfure d’hydrogène à 1 100 sites entre avril 2001 et janvier 2003. L’exposition mensuelle individuelle a été calculée pour chaque animal, d’après la concentration d’air aux différents endroits et le temps passé par cet animal à cet endroit. Les principaux critères d’effet étudiés étaient le succès de la reproduction et le développement subséquent, et les critères d’effet secondaires étaient la fonction et les pathologies du système immunitaire. Les effets potentiels (y compris la réduction de l’éclosion et le succès d’envol) sur l’étourneau sansonnet (Sturnus vulgaris) sauvage qui occupait le même territoire que le bétail ont également été évalués (WISSA, 2006). Les résultats pour le bétail et les étourneaux étaient négatifs. En d’autres mots, aucune association n’a été observée entre les expositions mensuelles moyennes mesurées (moyenne arithmétique de 0,24 µg/m3 et 95e centile de 0,74 µg/m3) et la plupart des résultats sur le plan de la santé. L’exposition accrue au sulfure d’hydrogène et au dioxyde de soufre a par contre entraîné une augmentation du rapport des cellules hétérophiles/lymphocytes chez les étourneaux pendant une année de l’étude. Cependant, les auteurs ont conclu que cette augmentation aurait probablement peu d’effet sur la compétence immunitaire des oisillons (WISSA, 2006).

Des renseignements additionnels sur les effets du sulfure d’hydrogène sur le bétail et la faune sont résumés dans GTOLDQA (2000). Ces auteurs notent que même si les concentrations ambiantes de sulfure d’hydrogène ne se sont pas avérées avoir des effets nocifs sur la faune, les concentrations élevées (habituellement plusieurs centaines de mg/m3) dues aux rejets accidentels ont provoqué la mort d’animaux sauvages et d’oiseaux. Tout comme dans l’étude de Lopez et al. (1987), figuraient parmi les effets non mortels chez le bétail exposé à des concentrations d’environ 14 mg/m3 (10 ppm) dus à un rejet accidentel (éruption de puits de gaz en Alberta) des écoulements nasaux et oculaires, de la toux et une diminution de la consommation d’aliments (GTOLDQA, 2000).

Pour ce qui est de la toxicité pour les mammifères sauvages par inhalation, une VCT de 14 mg/m3 basée sur la CMEO obtenue chez le rat (Dorman et al., 2000) sera utilisée pour déterminer les CESE aiguës et chroniques (exposition à long terme) pour les mammifères terrestres et les oiseaux.

7.2 Évaluation de l’exposition de l’environnement

Les concentrations de sulfure d’hydrogène ont été mesurées ou estimées dans l’air, l’eau de surface et les effluents des installations publiques ou industrielles de traitement des eaux usées au Canada.

La présente section rapporte les concentrations de sulfure d’hydrogène mesurées dans l’environnement, notamment les données de surveillance disponibles. Elle s’intéresse surtout aux mesures prises à l’intérieur ou à proximité d’installations de pétrole et de gaz, de fabriques de pâtes et papiers, de réseaux de traitement des eaux usées et d’exploitations d'élevage intensif de bétail.

7.2.1 Air

Un résumé des études ayant mesuré les concentrations de sulfure d’hydrogène dans l’air, y compris l’air ambiant et à proximité de sources ponctuelles, est présenté à l’annexe A.

Les objectifs des provinces canadiennes relatifs au sulfure d’hydrogène pour la qualité de l’air ambiant sont basés sur les concentrations auxquelles les humains peuvent commencer à détecter des odeurs (Colombie-Britannique, 2016). Les objectifs sont présentés pour les composés de soufre réduit total (SRT) et sont mesurés en termes de sulfure d’hydrogène.

La valeur déclarée de 1 ppb /m3est considérée comme la concentration moyenne dans les zones urbaines loin des sources ponctuelles (Alberta Environment, 2000a).

L’Environmental Protection Agency des États‑Unis (US EPA, 1993) a indiqué que les concentrations de sulfure d’hydrogène dans l’air ambiant provenant de sources naturelles sont habituellement inférieures à environ 0,3 ppb ou 0,5 µg/m3.

7.2.1.1 Installations de pétrole et de gaz

De nombreuses stations de surveillance en Alberta mesurent en continu, à intervalles d’une heure, les concentrations de sulfure d’hydrogène dans l’air; les données sont disponibles sur le site Web de l’entrepôt de données de la Clean Air Strategic Alliance (CASA). L’entrepôt de données de la CASA est une base de données publique dans laquelle les concentrations de polluants atmosphériques sont continuellement enregistrées; cette base est exploitée par plusieurs organisations, dont Alberta Environment et Environnement et Changement climatique Canada. Les concentrations moyennes et au 99e centile de sulfure d’hydrogène ont été calculées à partir des données de la CASA provenant de 35 sites de surveillance à proximité d’installations de sables bitumineux, entre mai 2007 et mai 2017. C’est à la station de Bonnyville que la concentration la plus élevée au 99e centile de 15 ppb (20,9 µg/m3) a été mesurée (CASA 2017). La concentration maximale rapportée pour l’ensemble de ces stations était de 113 ppb (162 µg/m3), mesurée à la station Scotford no 2 le 15 octobre 2015 (annexe C, tableau C-2). La moyenne la plus élevée pour tous les échantillonnages horaires réalisés à chaque station entre mai 2007 et mai 2017 était de 0,97 ppb (1,35 µg/m3).

Dans la région du bassin atmosphérique de Fort McMurray et de Wood Buffalo, les concentrations au 99e centile de 0,4 ppb à 6,5 ppb (0,57 µg/m3 à 9,36 µg/m3) de sulfure d’hydrogène mesurées dans le cadre d’une surveillance continue ont été rapportées en 2018 (WBEA 2018). La plupart des émissions de sulfure d’hydrogène proviennent d’usines de valorisation et de bassins de décantation et de stockage des stériles et des boues. En 2015, la concentration moyenne annuelle de sulfure d’hydrogène mesurée était de 0,3 à 0,7 ppb (0,42 à 0,98 µg/m3) à 19 sites fixes en Alberta près des usines de traitement des sables bitumineux (WBEA, 2016). Les concentrations moyennes maximales sur 1 heure et 24 heures dans cette étude étaient de 36 ppb (50,4 µg/m3) et 6 ppb (8,4 µg/m3), respectivement. En 2014, la concentration horaire moyenne mesurée de sulfure d’hydrogène était de 0,2 à 0,3 ppb (0,28 à 0,42 µg/m3) dans la Western Yellowhead Air Management Zone, en Saskatchewan (AMEC, 2014). Dans la même étude, on a présenté des concentrations moyennes maximales sur 1 heure et 24 heures de 13,5 ppb (18,9 µg/m3) et 2,3 ppb (3,22 µg/m3), respectivement. Entre août 2013 et août 2016, une concentration horaire moyenne de soufre réduit total < 1 ppb (< 1,4 µg/m3) a été signalée à Saint John (Nouveau-Brunswick), dont jusqu’à 60 % auraient pu être composés de sulfure d’hydrogène (Nouveau-Brunswick, 2016). Dans la même étude, les concentrations au 99e centile et les concentrations horaires maximales atteignaient 0,6 à 1,2 ppb (variant de 0,84 à 1,68 µg/m3) et 10,8 ppb (15,12 µg/m3), respectivement, d’après l’hypothèse voulant que jusqu’à 60 % du soufre réduit total soit constitué de sulfure d’hydrogène.

D’après Taylor (2017), les concentrations horaires maximales mesurées à six sites de surveillance situés près de six communautés rurales associées à l’exploitation de pétrole et de gaz dans le nord-est de la Colombie-Britannique (2013 à 2017) ont varié de 3,1 ppb à 64,5 ppb (4,4 µg/m3 à 92,9 µg/m3) du soufre réduit total, dont le principal composant est le sulfure d’hydrogène (2,63 µg/m3 à 55,74 µg/m3, en supposant que 60 % de ce soufre réduit total est du sulfure d’hydrogène).

La Southeast Saskatchewan Airshed Association (SESAA), organisme sans but lucratif regroupant des membres du public, de l’industrie, des gouvernements et d’ONG, recueille des données sur la qualité de l’air dans la région du sud-est de la Saskatchewan. Le bassin atmosphérique du sud-est de la Saskatchewan englobe une superficie d’environ 36 800 km2 dans une région où les principales activités économiques sont la production de gaz naturel et de pétrole. En 2017, le réseau de surveillance atmosphérique en continu comprenait sept stations de surveillance de la qualité de l’air (SESAA, 2018). Les concentrations annuelles moyennes mesurées dans le cadre de la surveillance continue du sulfure d’hydrogène ont varié de 0,5 ppb à 1,0 ppb (0,72 µg/m3 à 1,44 µg/m3).

Des concentrations annuelles moyennes de 0,58 µg/m3 à 0,72 µg/m3 de sulfure d’hydrogène de deux sites de surveillance situés dans le centre ouest de la Saskatchewan ont été rapportées en 2016 (WYAMZ 2016). À ces sites, les données provenant de la surveillance atmosphérique continue du sulfure d’hydrogène à trois stations de surveillance situées dans le sud et le centre de la Saskatchewan ont été recueillies dans la Great Plains Air Zone en 2018 (GPAZ, 2018). La concentration annuelle moyenne était de 0,6 ppb (0,86 µg/m3) à la station Pense et de 0,9 ppb (1,29 µg/m3) à la station Yorkton. Des concentrations maximales sur une heure de 18,5 ppb (26,6 µg/m3) et sur 24 heures de 3,7 ppb (5,3 µg/m3) ont été rapportées à la station Yorkton.

En 2014 et en 2015, des concentrations annuelles moyenne et maximale de soufre réduit total mesurées sur 24 h et 1 h allant jusqu’à 0,8 ppb (jusqu’à 0,504 µg/m3), à 2,0 ppb et jusqu’à 20 ppb (jusqu’à 8,4 µg/m3), respectivement, ont été rapportées dans une communauté des Premières Nations du sud-ouest de l’Ontario, en posant comme hypothèse que jusqu’à 60 % du soufre réduit total est du sulfure d’hydrogène (OMECC, 2017). En 2014, des concentrations mensuelles moyennes de sulfure d’hydrogène de 0,08 à 0,86 ppb (0,11 à 1,24 µg/m3) ont été rapportées dans le nord-est de l’Alberta (FAP 2015). Dans la même étude, on avait indiqué des concentrations moyennes maximales sur 1 heure et 24 heures de 22 ppb (30,8 µg/m3) et de 3 ppb (4,2 µg/m3), respectivement.

Des concentrations de sulfure d’hydrogène ont été mesurées avant et après l’introduction d’une installation de production de gaz sur l’île de Sable, un site marin éloigné au large de la Nouvelle-Écosse (Hayes 2013). Les concentrations moyenne et maximale de sulfure d’hydrogène mesurées avant l’introduction de l’installation de production de gaz étaient de 0,215 ppb (0,31 µg/m3) et de 1,2 ppb (1,72 µg/m3), respectivement. Par comparaison, les concentrations moyenne et maximale de sulfure d’hydrogène après l’opérationnalisation de l’installation étaient de 0,48 ppb (0,69 µg/m3) et de 13,7 ppb (19,7 µg/m3), respectivement. À l’aide de la modélisation (par factorisation positive de matrices) et d’une corrélation de Spearman, l’auteur a conclu que les activités pétrolières et gazières extracôtières ont contribué à augmenter les concentrations de H2S sur l’île de Sable.

On compte quatre stations de surveillance dans les Territoires du Nord-Ouest (Yellowknife, Inuvik, Fort Liard et Norman Wells). En 2014, la concentration horaire maximale de sulfure d’hydrogène était de 2,0 ppb (2,88 µg/m3), et la concentration maximale moyenne sur 24 heures était de 1,8 ppb (2,6 µg/m3). De 2010 à 2012, les concentrations maximales moyennes enregistrées sur 24 heures variaient de 0,2 à 2,77 ppb (0,28 à 4 µg/m3 (NWT 2010, 2012, 2014). En 2012, la grande majorité des concentrations mesurées étaient inférieures à 1,44 µg/m3.

Les concentrations horaires ont été enregistrées à l’installation pétrolière et gazière en amont de Cameron Hills, dans les Territoires du Nord-Ouest, de mai 2008 à avril 2009, dont la concentration horaire maximale de sulfure d’hydrogène était de 58 ppb (83,5 µg/m3) en juin 2008, tandis que les concentrations mensuelles moyennes variaient de 0,1 ppb (0,14 µg/m3) à 0,7 ppb (1,0 µg/m3) (Chepelkevitch, 2009). Les concentrations mensuelles passives de sulfure d’hydrogène variaient de 0,02 ppb à 19,1 ppb (0,03 µg/m3 à 27,5 µg/m3) de mars 2004 à avril 2009 dans les communautés d’Inuvik, de Fort Liard et de Normal Wells. Girard (2007) a fait état de concentrations mensuelles moyennes de sulfure d’hydrogène variant de 0 ppb à 0,6 ppb (0,86 µg/m3) de mai 2006 à avril 2007.

Le Groupe de travail sur les objectifs et les lignes directrices en matière de qualité de l’air (GTOLDQA) (2000) a fait une synthèse de quelques-unes des données les plus anciennes sur les concentrations de sulfure d’hydrogène dans l’air mesurées par 93 stations de surveillance partout au Canada entre janvier 1989 et décembre 1998. Quatorze des sites d’échantillonnage se trouvaient à des installations pétrolières et gazières et six, à des sites de sables bitumineux. La concentration horaire au 99e centile associée aux raffineries de pétrole et de gaz était de 12 ppb (16,8 µg/m3), et elle était de 7 ppb (9,8 µg/m3) dans le cas des installations de sables bitumineux.

Pour de plus amples renseignements sur les concentrations atmosphériques à proximité d’installations pétrolières et gazières, veuillez consulter l’annexe C.

7.2.1.2 Usines publiques de traitement des eaux usées

Les usines de traitement des eaux usées peuvent rejeter du sulfure d’hydrogène dans l’air et dans l’eau. À la fin de novembre 2014, du sulfure d’hydrogène avait été mesuré à une concentration horaire de 25 ppb (35 µg/m3; paramètre statistique non précisé) près d’une usine de traitement des eaux usées en Alberta (Asquith, 2016; Reiger, 2016; Morin, 2016).

À une station de surveillance de la qualité de l’air près de l’usine de traitement des eaux usées Bonnybrook à Calgary (Alberta), une concentration moyenne mensuelle maximale de 1,4 ppb (2 µg/m3) et une concentration maximale sur 1 heure de 38 ppb (53 mg/m3) ont été rapportées, d’après les données obtenues entre janvier 1989 et juillet 2003 (Hoeksema, 2004).

7.2.1.3 Fabriques de pâtes et papiers

Environnement Canada (2004b) a présenté les concentrations de soufre réduit total dans des échantillons d’air prélevés sur 1 heure à 50 fabriques de pâtes et papiers partout au Canada pour une période allant du milieu des années 1990 à 2003. La concentration au 99e centile et/ou la concentration maximale ont été estimées pour chaque site de surveillance, la concentration maximale au 99e centile sur 1 heure du soufre réduit total étant de 31 ppb (44,67 µg/m3) à une usine en Ontario en 2001. La concentration annuelle moyenne de 1,7 ppb (2,45 µg/m3) estimée pour cette une usine ontarienne était également la concentration annuelle moyenne la plus élevée pour l’ensemble du Canada. D’après l’hypothèse voulant que jusqu’à 60 % du soufre réduit total puisse être composé de sulfure d’hydrogène (Environnement Canada, 2004b), ces valeurs correspondent à des concentrations de sulfure d’hydrogène atteignant 18,6 ppb (26,84 µg/m3).

Comme nous l’avons mentionné précédemment, le GTOLDQA (2000) a résumé les données sur le sulfure d’hydrogène dans l’air obtenues à 93 stations de surveillance partout au Canada entre janvier 1989 et décembre 1998. De ce nombre, 64 sites d’échantillonnage se trouvaient près de fabriques de pâtes et papiers. La concentration horaire au 99e centile associée à ces usines était de 31 ppb (43,4 µg/m3), la valeur la plus élevée de tous les secteurs examinés. La concentration horaire maximale globale déclarée de tous les secteurs était de 503 ppb (724 µg/m3), laquelle a également été mesurée près d’une usine de pâtes et papiers, tout comme la concentration moyenne mensuelle la plus élevée de 3,9 ppb (5,5 µg/m3).

7.2.1.4 Exploitations d’élevage intensif de bétail

Le sulfure d’hydrogène a été mesuré à la fois en amont et en aval d’exploitations d’élevage confinées de bovins de boucherie, de bovins laitiers, de volaille et de porc en Alberta pendant 14 mois (Alberta Government, 2011). Les concentrations moyennes sur 1 heure (valeurs moyennes, minimales, médianes et maximales) de sulfure d’hydrogène ont été mesurées à chaque station mobile en tenant compte de la direction du vent au cours de chaque période de mesure. Les concentrations médianes sur 1 heure variaient de nulles (absence de détection) à 0,63 ppb (0,90 µg/m3) et de nulles (absence de détection) à 0,62 ppb (0,89 µg/m3) aux stations mobiles 1 et 2, respectivement. Les concentrations maximales sur une heure mesurées aux stations mobiles, une et deux variaient de 0,49 ppb (0,70 µg/m3) à 6,59 ppb (9,5 µg/m3) et de 0,68 ppb (0,98 µg/m3) à 22,8 ppb (32,85 µg/m3), respectivement.

Les concentrations maximales sur 1 heure de sulfure d’hydrogène à deux exploitations d’élevage de porc étaient de 76 et 26 µg/m3 dans la région de Lethbridge (Alberta). Les concentrations de sulfure d’hydrogène mesurées à tous les autres sites variaient de 1,4 à 11 µg/m3 (Alberta Environment, 2000b).

Des études de qualité de l’air ont été réalisées à 300 m en aval d’un champ injecté situé près d’installations d’élevage de porc au sud de Girouxville, en Alberta (Alberta Environment, 2007). Une concentration moyenne de 1,41 µg/m3 (0,001 ppm) de sulfure d’hydrogène a été déclarée à l’enquête pour l’automne 2006.

Une étude de surveillance dans des exploitations d'alimentation en confinement, réalisée entre octobre 2007 et septembre 2008 par la Peace Airshed Zone Association (PAZSA, 2011), a fait état d’une concentration maximale sur 1 heure de 21 µg/m3 (14,9 ppb) près de Girouxville. Pendant plus de 90 % de la durée de l’étude, les concentrations de sulfure d’hydrogène étaient égales ou inférieures au seuil de détection de 1,4 µg/m3 (1 ppb) de l’instrument à la station. Les concentrations les plus élevées de sulfure d’hydrogène ont été mesurées en hiver, lorsque les conditions favorisent une faible dispersion, particulièrement pendant les inversions de température. Les auteurs ont rapporté que les concentrations de sulfure d’hydrogène semblaient devenir élevées au cours des premiers mois de l’automne (septembre et octobre) et encore une fois dans les derniers mois du printemps (mai et juin), et que ce phénomène serait lié à l’épandage de fumier ou à la vidange des fosses à purin.

Si de bonnes pratiques de gestion du fumier sont appliquées dans des activités d’élevage intensif de bétail, le sulfure d’hydrogène provenant de l’épandage de fumier sur les terres sera incorporé dans le sol à l’aide de techniques qui réduisent au minimum les pertes dues à l’évaporation.

7.2.1.5 Exposition occasionnelle

Outre les concentrations de sulfure d’hydrogène provenant de la surveillance de l’air ambiant en continu, extraites de sources publiques comme mentionné ci-dessus, plusieurs incidents où des concentrations élevées de sulfure d’hydrogène dans l’air ont été mesurées sur de courtes périodes ont été déclarés. Les données relatives à ces incidents ont été fournies par des administrations et organismes provinciaux et locaux, surtout en Ontario. Il est raisonnable de s’attendre à ce que certains puits de pétrole et de gaz inactifs d’autres provinces et/ou territoires produisent des rejets accidentels de sulfure d’hydrogène, quoique de telles données soient absentes.

Fait à noter, il existe des données indiquant des incidents de rejets de concentrations élevées de sulfure d’hydrogène associés à des puits de pétrole et de gaz inactifs. Les données mesurées provenant du rejet accidentel de sulfure d’hydrogène de ces puits ont révélé que ce rejet était sporadique et irrégulier, et qu’il pouvait durer plusieurs heures.

Des concentrations élevées de sulfure d’hydrogène ont été mesurées dans l’atmosphère dans plusieurs propriétés rurales et plurifonctionnelles dans le sud de l’Ontario. À l’une des propriétés rurales (à proximité de la Ville de Hamilton et des comtés de Haldimand et de Norfolk), des concentrations de sulfure d’hydrogène allant jusqu’à 6 ppm (8 646,9 µg/m3) ont été mesurées en 2017. La propriété compte plusieurs puits de pétrole et de gaz inactifs (communication personnelle, courriel du ministère de l’Environnement et de l’Action en matière de changement climatique du gouvernement de l’Ontario adressé au Bureau d’évaluation du risque des substances existantes de Santé Canada, daté d’avril 2018; sans référence).

À un autre endroit dans la région des comtés de Haldimand et de Norfolk, des données ont été recueillies à l’aide de capteurs automatisés qui ont enregistré les concentrations de sulfure d’hydrogène dans l’atmosphère à intervalles d’une minute, du début de l’année 2018 au début de l’année 2019. Sur quatre jours, pendant les mois d’été de 2018, les concentrations médianes de sulfure d’hydrogène enregistrées étaient de 6 ppm (8 646,9 µg/m3) et les concentrations maximales de sulfure d’hydrogène se sont élevées à 180 ppm (259 407 µg/m3) (communication personnelle, courriels des Health and Social Services de Haldimand-Norfolk adressés au Bureau d’évaluation du risque des substances existantes de Santé Canada, datés de février 2019; sans référence).

D’autres données ont été colligées de rapports d’inspection provenant du ministère des Richesses naturelles et des Forêts (MRNF) de l’Ontario, depuis 2010, dans le sud de l’Ontario. Des 65 mesures ponctuelles de sulfure d’hydrogène, 59 rapports indiquaient des concentrations de sulfure d’hydrogène supérieures ou égales à 2 ppm (2 882 µg/m3). De ces 59 rapports, 24 ont indiqué des concentrations variant de 10 ppm à 100 ppm (14 411 µg/m3 à 144 115 µg/m3), et 16 ont indiqué des concentrations d’au moins 100 ppm. Ces mesures ont été prises avec un appareil utilisé pour assurer une sécurité personnelle qui enregistre ponctuellement les concentrations de gaz dans la zone respiratoire des travailleurs exerçant des activités sur le terrain (communication personnelle, courriel du MRNF de l’Ontario, adressé au Bureau d’évaluation du risque des substances existantes de Santé Canada, daté du 6 juin 2018; sans référence).

D’après un rapport médiatique d’Oxbow, en Saskatchewan (Cribb, 2017), les concentrations de sulfure d’hydrogène supérieures à 100 ppm (144 115 µg/m3) ont été mesurées sur une propriété résidentielle à proximité d’exploitations de champs pétroliers.

Pour de plus amples renseignements sur les incidents de concentrations élevées de sulfure d’hydrogène, veuillez consulter la section 8.1.2 et l’annexe D.

7.2.2 Eau

Les concentrations de sulfure d’hydrogène dissous dans l’eau et les eaux usées sont estimées indirectement à partir des concentrations mesurées de sulfures dissous. Comme l’indique le tableau 3-1, la proportion de H2S non ionisée par rapport à l’ion bisulfure dissous (HS-) varie surtout en fonction du pH de l’eau. Lorsque l’on estime les concentrations de sulfure d’hydrogène à partir des données sur le pH de l’eau et des concentrations mesurées de sulfures dissous, on suppose généralement que la majeure partie des sulfures dissous détectés sont présents sous forme d’ions bisulfure (HS-) libres ou de sulfure d’hydrogène non ionisé.

Les méthodes normalisées de quantification des sulfures dissous consistent habituellement à mesurer les espèces « labiles en milieu acide » (Bowles et al., 2003). Il s’agit des sulfures (par exemple, HS-) libérés sous forme de H2S gazeux lorsqu’un acide est ajouté à un échantillon d’eau. Cependant, ce n’est que récemment cependant que l’on a reconnu que les eaux de surface oxiques contiennent habituellement des quantités importantes de sulfures de métaux dissous et colloïdaux (par example, FeS(aq), ZnS(aq)), qui peuvent également être libérés par de telles méthodes (Adams et Kramer, 1999; Bowles et al., 2003; Sukola et al., 2005). En raison de la grande affinité des métaux dissous pour les sulfures et de l’instabilité des sulfures libres dans les eaux oxiques, il est théoriquement probable que la grande majorité des sulfures labiles en milieu acide détectés dans les eaux de surface et les eaux usées oxiques soient en fait sous forme de sulfures de métaux dissous (particulièrement le fer), comme l’ont décrit Adams et Kramer (1999) et Sukola et al. (2005).

Une seule étude dans laquelle on avait mesuré les concentrations de différentes espèces de sulfures dissous dans des eaux usées et des eaux douces oxiques a été recensée. Rozan et al. (2000) ont mesuré les concentrations totales de sulfures dissous, ainsi que les concentrations de FeS(aq), FeSH+(aq), CuS(aq), ZnS(aq) et polysulfures (Sx2-), dans des échantillons d’eau provenant de sept rivières et des échantillons d’eaux usées provenant de deux usines de traitement des eaux usées dans le nord-est des États-Unis. Ils ont constaté que le HS- était l’une des espèces qui pourraient contribuer à leurs résultats mesurés de sulfures dissous totaux. En supposant, comme nous l’avons mentionné ci-dessus, qu’en plus du H2S/HS- libre, ce sont surtout les sulfures de zinc et de fer dissous qui contribuent aux concentrations mesurées de sulfures labiles en milieu acide, les résultats de Rozan et al. (2000) laissent croire qu’au plus 15 % environ des concentrations de sulfures dissous mesurées par les méthodes standards pourraient être constituées de H2S/HS- libre (Doyle, 2013). Compte tenu des incertitudes probables dans les concentrations présentées par Rozan et al. (2000), ce pourcentage ne doit être considéré que comme une estimation approximative de la limite supérieure (Tessier, 2013). Le pourcentage réel des concentrations de sulfures dissous devrait être beaucoup plus faible, car plusieurs espèces différentes de sulfures, en plus du H2S/HS- (par exemple, AgS(aq), CdS(aq), HgS(aq), PbS(aq) et S(aq)0), ont pu contribuer aux 15 % estimés et, plus important encore, car le H2S/HS- libre est intrinsèquement instable dans les eaux oxiques, les pertes se produisant à la fois par réaction et par volatilisation (Bowles et al., 2003; Sukola et al., 2005).

La possibilité de trouver des ions bisulfure libres dans les eaux oxiques est grandement réduite lorsque les concentrations de fer (et d’autres métaux) dissous sont plus élevées que celles des sulfures dissous (Luther, 2013), exprimées en moles. Dans cette situation, et en fonction des concentrations relatives et des affinités pour d’autres ligands, les métaux auront tendance à réagir avec le sulfure disponible pour former des complexes métaux-sulfures dissous relativement stables.

En effet, il est fréquent que les métaux dissous (en particulier le fer) soient plus abondants que les sulfures dans les eaux de surface et les eaux usées oxiques. Par exemple, dans une étude portant sur plusieurs lacs au Québec réalisée par Sukola et al. (2005), les concentrations molaires de fer dissous étaient de deux ordres de grandeur supérieurs aux concentrations molaires de sulfures labiles en milieu acide. De même, Rozan et al. (2000) ont fait état de concentrations élevées de fer dissous par rapport aux sulfures dans des échantillons d’eau et d’eaux usées provenant du nord-est des États-Unis. En outre, une vérification ponctuelle et limitée de données non publiées sur les concentrations de fer et de sulfures dissous dans la rivière Athabasca et d’autres rivières du nord de l’Alberta (Alberta Environment, 2013) a révélé que les concentrations molaires de fer dissous sont presque toujours supérieures à celles des sulfures dissous labiles en milieu acide, habituellement de deux ordres de grandeur ou plus.

Nous avons donc supposé dans la présente évaluation qu’au moins 85 % des concentrations de sulfures dissous mesurées par les méthodes d’analyse standards sont sous forme de sulfures de fer (et de zinc), et qu’au plus 15 % environ sont sous forme de H2S/HS- libre. Cependant, comme nous l’avons déjà expliqué, le pourcentage réel présent sous forme de H2S/HS- devrait, dans la plupart des cas, être beaucoup plus faible. Ainsi, Luther et al. (2003), à l’aide de techniques voltampérométriques, ont mesuré des quantités importantes de FeS(aq), mais seulement des traces de H2S dans l’eau à l’interface des couches oxique et anoxique d’un lac artificiel stratifié en Pennsylvanie, avec un excès de fer dissous par rapport aux sulfures. De même, Rozan et Benoit (1999) ont déclaré n’avoir trouvé aucune trace de HS- libre, mais avoir mesuré des quantités importantes de complexes cuivre-sulfures dissous dans des échantillons d’eaux riches en métal et relativement oxiques prélevés dans quatre rivières du sud de la Nouvelle-Angleterre. Par conséquent, les concentrations présentées dans cette section-ci du rapport, en supposant que 15 % des sulfures dissous mesurés sont sous forme de H2S/HS- libre, sont considérées comme les « valeurs limites supérieures ».

Il convient de mentionner qu’à moins de prendre des précautions (par exemple, en ajoutant un agent de conservation à base d’acétate de zinc dans l’eau échantillonnée), il est possible de perdre le H2S/HS- des échantillons d’eau par oxydation ou volatilisation avant l’analyse (Holm et al., 2000). En outre, il est établi que certains sulfures métalliques dissous disparaissent de l’eau après avoir été adsorbés sur les parois des contenants d’échantillons, et lorsque les échantillons sont filtrés pour en retirer les matières en suspension (Bowles et al., 2003). Cela pourrait conduire à une sous‑estimation des concentrations. Cependant, les résultats des analyses en laboratoire réalisées par Bowles et al. (2003) laissent croire que ces pertes peuvent être sensiblement atténuées par la présence de matières organiques couramment présentes dans les eaux naturelles et les eaux usées.

7.2.2.1 Régions éloignées

Deux études publiées ont été recensées dans lesquelles on présente des concentrations de sulfures dissous dans les échantillons d’eaux douces oxiques prélevés dans des régions canadiennes où le risque de contamination est faible. Des concentrations de sulfures dissous de l’ordre du nanogramme par litre (maximum d’environ 100 ng/L) ont été signalées dans trois lacs du Québec et trois plans d’eau en milieu rural en Ontario par Sukola et al. (2005) et Bowles et al. (2003), respectivement. En utilisant ces valeurs de sulfures dissous publiées et les données sur le pH de l’eau (entre 5,6 et 7,7), et en supposant, comme nous l’avons déjà expliqué, qu’au moins 85 % des sulfures mesurés forment des complexes avec le fer, les concentrations limites supérieures de sulfure d’hydrogène non ionisé dans ces eaux relativement pures varieraient de 0,001 à 0,02 µg/L selon les estimations. Bien que les données pertinentes soient limitées, ces résultats permettent de croire que les concentrations de sulfure d’hydrogène non ionisé dans les eaux douces oxiques non contaminées au Canada ne devraient pas dépasser environ 0,1 µg/L.

7.2.2.2 Installations pétrolières et gazières, et mines de charbon

Alberta Environment (2013) a recueilli des données sur les concentrations de sulfures dissous dans plus de 3 000 échantillons d’eaux de surface dans la province, à partir de la fin des années 1970. Malheureusement, les limites de détection analytiques pour les échantillons obtenus avant 1990 environ, et représentant peut-être la moitié de l’ensemble de données, étaient trop élevés pour donner des résultats significatifs. Les concentrations de sulfure d’hydrogène dans les échantillons d’eau prélevés plus récemment (au cours des années 1990 et 2000) ont été calculées d’après les données disponibles sur les sulfures dissous et le pH estimé de l’eau (habituellement 8,0), en supposant, comme nous l’avons déjà expliqué, qu’au moins 85 % des sulfures mesurés forment des complexes avec le fer. En effet, le pourcentage complexé avec le fer est probablement supérieur à 85 %, car les résultats des contrôles ponctuels ont révélé que les concentrations molaires de fer dissous sont presque toujours supérieures à celles des sulfures dissous labiles en milieu acide, habituellement par deux ordres de grandeur ou plus, dans la rivière Athabasca et d’autres rivières du nord de l’Alberta (Alberta Environment, 2013).

Les concentrations limites supérieures de sulfure d’hydrogène non ionisé estimées dans les rivières du nord de l’Alberta étaient généralement inférieures à 0,1 µg/L, à quelques exceptions près. Des concentrations de sulfure d’hydrogène atteignant 320 µg/L ont été mesurées dans des échantillons d’eaux de sortie d’un bioréacteur, dans une centrale au charbon en Alberta, prélevés en 2008. Les concentrations réelles étaient probablement quelque peu inférieures à cette quantité, car, dans ce cas, les sulfures ont été mesurés sous forme « totale » (avec les matières particulaires), au lieu de l’être sous forme de concentrations dissoutes. Malheureusement, aucune donnée de surveillance n’était disponible pour les eaux de surface à proximité de ce site. Des concentrations élevées de sulfure d’hydrogène (atteignant 100 µg/L) ont également été estimées pour les eaux de source prélevées au début des années 1990 à un puits de pétrole inactif en Alberta. Cependant, aucune information n’est disponible sur les concentrations dans les eaux de surface à proximité. Des concentrations quelque peu élevées de sulfure d’hydrogène (jusqu’à 0,4 µg/L) ont été estimées également dans des échantillons d’eau prélevés pendant quatre ans (2008 à 2011) dans la rivière Athabasca en aval d’une installation de sables bitumineux.

Des enquêtes sur les sources naturelles et anthropiques de sulfure d’hydrogène dans l’eau souterraine du sud-ouest de l’Ontario ont été réalisées par Smal (2016) et Skuce (2014), qui ont laissé entendre que les concentrations mesurées de sulfure d’hydrogène provenaient de puits gaziers inactifs situés à proximité. On sait que certains de ces puits de gaz de la péninsule du Niagara sont artésiens (MRNF, 2016) et qu’ils peuvent ajouter du méthane aux aquifères peu profonds qui contiennent du sulfate, entraînant la réduction du sulfate produisant des concentrations élevées de sulfure d’hydrogène (par exemple, <0,01 mg/L à 41,25 mg/L) dans l’eau souterraine, dont la concentration médiane est de 5,25 mg/L (Smal, 2016). Les puits pétroliers et gaziers abandonnés constituent des conduits pour le méthane et les bactéries, qui peuvent alors métaboliser le méthane, produisant des sous-produits comme le sulfure d’hydrogène (Skuce et al., 2015). Dusseault et Jackson (2019) ont fait état d’un trou de forage abandonné, dont le débit était très élevé (supérieur à 10 L/min), pouvant émettre du sulfure d’hydrogène à plus de 100 ppm. 

7.2.2.3 Fabriques de pâtes et papiers

Les résultats de l’étude réalisée par le National Council for Air and Stream Improvement (NCASI, 2012) sur 25 fabriques de pâtes et papiers – la plupart situées aux États-Unis, mais quelques-unes au Canada – indiquent que les concentrations de sulfures dissous totaux dans des échantillons d’effluents finaux traités biologiquement (l’année de prélèvement des échantillons n’a pas été indiquée) allaient de l’absence de détection (< 30 µg/L) à 290 µg/L (0,29 mg/L). La concentration moyenne était de 100 µg/L et la concentration médiane, de 70 µg/L. L’étude a également fourni des estimations des concentrations de sulfure d’hydrogène dans les eaux réceptrices près des points de rejet des 25 usines. Ces valeurs sont basées sur un facteur de dilution applicable à 80 % des usines qui tient compte des volumes rejetés à faible débit dans les eaux réceptrices. Les concentrations estimées de sulfure d’hydrogène dans les eaux réceptrices allaient de la non-détection à 14 µg/L (0,014 mg/L), pour une moyenne de 5 µg/L (0,005 mg/L) et une médiane de 3,5 µg/L (0,0035 mg/L). Cependant, ces estimations ne tenaient pas compte de la contribution probable des sulfures de fer aux concentrations mesurées de sulfures dissous. En supposant, comme nous l’avons expliqué ci-dessus, que le pourcentage de complexes sulfure métal est d’au moins 85 %, les concentrations moyennes, médianes et maximales limites supérieures dans les eaux réceptrices seraient de 0,75 µg/L, 0,53 µg/L et 2,1 µg/L, respectivement. En fait, comme nous l’avons expliqué précédemment, le pourcentage complexé avec le fer peut être bien supérieur à 85 %, d’autant plus que des quantités importantes de métaux (en particulier le fer et le manganèse) se retrouvent couramment dans les eaux usées des fabriques de pâtes et papiers (par exemple, Palumbo et al., 2010).

L’usine de Meadow Lake, située à environ 300 km au nord de Saskatoon, a déclaré une concentration de 6 % d’hydrogénosulfure de sodium dans ses salins. Grâce à un dispositif appelé système de séparation de liqueur verte, 98 % de l’hydrogénosulfure de sodium a été éliminé (Jemaa et al., 2009), ce qui a réduit la quantité de « salins » contenant de l’hydrogénosulfure de sodium qui était envoyée aux sites d’enfouissement.

7.2.2.4 Usines publiques de traitement des eaux usées

D’après les volumes déclarés en 2019 en application du Règlement sur les effluents des systèmes d'assainissement des eaux usées (Canada, 2012b), 28 % du volume total des effluents a été soumis à un traitement primaire ou d’un niveau inférieur, tandis que 72 % du volume total des effluents a été traité dans un système de traitement secondaire ou d’un niveau supérieur (ECCC 2019).

Les résultats d’une étude préliminaire réalisée à deux usines publiques de traitement des eaux usées au Canada en novembre 2012 et à l’hiver/printemps 2013 ont indiqué que le sulfure d’hydrogène n’était pas présent à une concentration détectable (limite de détection de 2 mg/L) (Environnement Canada, 2015). Ces installations de traitement des eaux usées utilisaient un procédé de boue activée secondaire pour une grande région urbaine, et une lagune facultative avec un temps de rétention d’environ 4 mois. Des échantillons d’influents bruts, d’effluents primaires et d’effluents finaux ont été prélevés dans un système, tandis que des échantillons d’influents bruts et d’effluents finaux ont été prélevés dans le deuxième système. Du sulfure d’hydrogène (sous forme de S2-) a été détecté dans tous les échantillons d’influents bruts et d’effluents primaires dans les deux systèmes (n = 6, et n = 3, respectivement), mais il n’était présent en concentration détectable dans aucun des échantillons d’effluents (n = 6). Par conséquent, tout système de traitement des eaux usées dont le niveau de traitement est « secondaire ou équivalent », c'est-à-dire qui parvient à réduire la demande biologique en oxygène (DBO) et le total des solides en suspension (TSS), comme l’exige le Règlement sur les effluents des systèmes d’assainissement des eaux usées (Canada, 2012b), éliminera aussi probablement le sulfure d’hydrogène pour l’amener à une concentration non détectable.

Dans une étude de 2003 non publiée portant sur la qualité de l’eau du fleuve Saint-Laurent, des chercheurs d’Environnement Canada, au Centre Saint-Laurent au Québec, ont mesuré une concentration de sulfures dissous de 20 µg/L à 0,5, 1,0 et 2,5 km en aval de l’exutoire d’une usine de traitement des eaux usées et une concentration de 10 µg/L à 7 km en aval de l’exutoire (Environnement Canada, 2004c). En supposant que le pH était de 7,5 (Ramesh, 1989) et, comme nous l’avons déjà expliqué, qu’au moins 85 % des sulfures dissous mesurés sont complexés avec du fer dissous, qui est plus abondant que les sulfures dans ces eaux (Gagnon et Turcotte, 2007), les concentrations limites supérieures de sulfure d’hydrogène dans ces eaux ont été estimées à 0,75 et 0,40 µg/L, respectivement.

Adams et Kramer (1999) ont mesuré les sulfures dissous dans les effluents d’installations de traitement des eaux usées à Dundas et à Burlington (Ontario) en 1997 et 1998. Les deux usines utilisaient un procédé de traitement par boue activée, avec l’ajout de chlorure ferrique afin d’accroître la formation de floc et la décantation dans les bassins de clarification. Les auteurs ont indiqué avoir mesuré des concentrations de 7,1 µg/L (223 nM) dans les effluents de l’usine de Dundas et de 9,0 µg/L (280 nM) dans ceux de l’usine de Burlington. Des échantillons d’eaux de surface ont également été prélevés en aval de l’usine de Dundas, dans le canal Desjardins. Les concentrations mesurées allaient de 6,5 µg/L (202 nM), près de l’exutoire de l’usine, à 5,9 µg/L (184 nM), à 500 m en aval de l’exutoire. En supposant que le pH était de 7,4 (Adams et Kramer, 1999) et, comme nous l’avons déjà expliqué, qu’au moins 85 % des sulfures dissous mesurés sont complexés avec le fer, les concentrations limites supérieures de sulfure d’hydrogène dans ces eaux de surfaces sont estimées être de 0,27 et 0,25 µg/L, respectivement.

7.3 Caractérisation du risque écologique

L’approche adoptée dans la présente évaluation consistait à examiner les données d’évaluation et à proposer des conclusions à l’aide de la méthode fondée sur le poids de la preuve et des principes de précaution. Des données probantes ont été recueillies pour déterminer le potentiel des trois substances de la présente évaluation à causer des effets nocifs pour l’environnement au Canada. Les éléments de preuves examinés comprennent les données évaluées dans la présente évaluation sur laquelle repose la classification du risque écologique dans l’environnement au Canada. Les éléments de preuve secondaires ou indirects, y compris les décisions réglementaires et la classification du danger ou les caractéristiques du devenir établies par d’autres organismes de réglementation, sont pris en compte lorsqu’ils sont disponibles.

Les données recueillies indiquent que de grandes quantités de sulfure d’hydrogène sont rejetées par les sources naturelles, surtout dans l’atmosphère. Cependant, les rejets de sources anthropiques peuvent également être importants. Les sources anthropiques particulièrement importantes au Canada sont associées à la production de pétrole et de gaz naturel, à la fabrication de la pâte et du papier, aux usines publiques de traitement des eaux usées et aux exploitations d’élevage intensif.

Dans l’environnement, le sulfure d’hydrogène se trouve principalement dans le compartiment atmosphérique, où il peut persister relativement longtemps (sa demi-vie de dégradation est de plusieurs semaines) pendant les hivers froids du Canada. Cependant, en été, il se dégrade rapidement dans l’air (demi-vie inférieure à un jour) par réaction avec les radicaux hydroxyles. Il est aussi éliminé rapidement (demi-vie de quelques heures ou moins) des eaux oxiques par des réactions de volatilisation et d’oxydation. Cependant, le sulfure d’hydrogène peut persister relativement longtemps dans l’eau, les sédiments ou le sol anoxiques.

Comme le sulfure d’hydrogène est un gaz inorganique, il ne devrait pas se bioaccumuler. Les données expérimentales sur la toxicité en milieu aquatique permettent de croire que le sulfure d’hydrogène présente surtout une toxicité aiguë et qu’il peut être nocif pour les organismes aquatiques à de faibles concentrations, dans la fourchette peu élevée des µg/L, dans l’eau douce. Des études ont révélé que lors d’une exposition atmosphérique au sulfure d’hydrogène, ce dernier agit comme une phytotoxine dans certains végétaux et peut nuire aux espèces sauvages. Par conséquent, le rejet accidentel de concentrations élevées de sulfure d’hydrogène provenant de puits de pétrole et de gaz inactifs pourrait être préoccupant pour l’environnement. Les mesures provenant de plusieurs rejets accidentels de sulfure d’hydrogène à proximité de puits de pétrole et de gaz inactifs dans le sud de l’Ontario ont montré que les puits peuvent rejeter des concentrations de sulfure d’hydrogène supérieures à 100 ppm.

7.3.1 Analyse des quotients de risque

Des analyses de quotients de risque ont été réalisées par comparaison des différentes estimations des expositions (les concentrations estimées dans l’environnement ou CEE) avec les données d’écotoxicité (concentrations estimées sans effet ou CESE) pour déterminer si elles peuvent causer des effets nocifs pour l’environnement au Canada. On a calculé les quotients de risque (QR) en divisant la CEE par la CESE pour les milieux environnementaux pertinents et les scénarios d’exposition associés. Une analyse des quotients de risque qui intègre les expositions connues ou possibles à des effets environnementaux nocifs connus ou possibles a été réalisée pour cinq scénarios différents. Pour ceux-ci, des CEE prudentes (et représentatives) ont été tirées des données de surveillance canadiennes présentées à la section Concentrations mesurées dans l’environnement (voir les sections 7.2.1 et 7.2.2). On a calculé les CESE en divisant une VCT (voir la section 7.1) par un facteur d’évaluation. Les CEE, VCT et CESE utilisées dans l’évaluation sont résumées au tableau 7-2. Les CEE en milieu aquatique sont accompagnées du symbole « moins que » (<), car, comme nous l’avons déjà expliqué, le pourcentage de sulfure dissous présent sous forme de H2S/HS- libre dans les eaux oxiques devrait généralement être de beaucoup inférieur à la valeur de 15 % présumée lorsque les concentrations ont été calculées.

D’après des données de surveillance atmosphérique en continu du sulfure d’hydrogène, une CEE représentative de 20,9 µg/m3, correspondant à la CEE au 99e centile la plus élevée rapportée par toutes les stations pendant la période d’échantillonnage, à proximité des zones de sables bitumineux en Alberta, entre mai 2007 et mai 2017, a été sélectionnée comme estimation de l’exposition atmosphérique régionale à court terme près de sources anthropiques (CASA 2017). Pour calculer les CESE à court terme, on a divisé les VCT pour les mammifères et les végétaux par le facteur d’évaluation (FE). Les FE représentent les diverses extrapolations et sources d’incertitudes. Un facteur de normalisation des paramètres (FNP) est pris en compte pour l’extrapolation des données pour les effets létaux (c'est-à-dire la mortalité) aux effets sublétaux (par exemple, la croissance, la reproduction), et des concentrations médianes entraînant un effet (par exemple, CE50) aux concentrations minimales causant un effet (par exemple, CE10). Le FE tient également compte du nombre d’espèces et de catégories d’organismes qui sont représentées dans l’ensemble de données sur la toxicité (facteur de variation des espèces ou FVE) et indique si le mode d’action de la substance est plus toxique que la narcose de référence (facteur de mode d’action ou FMA). On obtient l’ultime FE en multipliant le FNP, le FVE et le FMA.

Pour l’exposition atmosphérique à court terme des mammifères, la VCT sélectionnée a été fondée sur la valeur toxique obtenue chez le rat (CMEO par inhalation sur 4 heures; cellularité accrue du liquide de lavage nasal) de 14 mg/m3 (14 000 µg/m3) par Lopez et al. (1987). Puisque la VCT est déjà fondée sur un effet sublétal faible, le FNP est égal à 1, car aucune autre extrapolation n’est nécessaire. Le mode d’action du sulfure d’hydrogène étant réactif, le FMA est de 2 (section 7.1.1). Comme l’ensemble de données pour les études de toxicité du sulfure d’hydrogène par inhalation est vaste et exhaustif, et qu’il comprend trois espèces de mammifères (rat, souris, lapin), un FVE de 1 est retenu pour tenir compte de la variation de la sensibilité des espèces. Compte tenu de la nature relativement bénigne et transitoire de l’effet nocif rapporté, un FE global de 2 a été utilisé pour calculer la CESE pour les mammifères. L’application du FE à la VCT a donné lieu à une CESE de 7 000 µg/m3. Ainsi, le quotient de risque (QR = CEE/ CESE) pour une exposition atmosphérique à court terme chez les mammifères est de 0,003, fondé sur des données de surveillance dans l’air ambiant en continu.

Pour l’exposition atmosphérique à court terme des végétaux, la VCT retenue était une valeur de toxicité de 984 µg/m3 obtenue chez le haricot nain (exposition de 1 à 2 heures causant une réduction d’environ 10 % de la photosynthèse) par Taylor et Selvidge (1984). Étant donné que la valeur est déjà fondée sur des effets sublétaux faibles, aucune autre extrapolation n’est nécessaire et un FNP de 1 sera utilisé. Comme l’ensemble de données pour les études sur le sulfure d’hydrogène chez les végétaux est vaste et qu’il comprend plus de 11 espèces, un FVE de 1 a été retenu pour tenir compte de la variation de la sensibilité des espèces. Comme indiqué ci-dessus, puisque le mode d’action du sulfure d’hydrogène est réactif, le FMA est de 2. Par conséquent, un FE global de 2 (1 × 1 × 2) est appliqué à la VCT de 984 µg/m3 pour les végétaux terrestres, entraînant une CESE de 492 µg/m3. Le quotient de risque (QR = CEE/CESE) pour l’exposition atmosphérique à court terme des végétaux a été établi à 0,04 d’après les données de surveillance en continu dans l’air ambiant.

Pour le scénario d’exposition atmosphérique à long terme reposant sur des données de surveillance atmosphérique en continu, une CEE de 27 µg/m3 a été sélectionnée, et elle correspond à la concentration atmosphérique moyenne maximale sur 1 mois signalée près d’une source anthropique (installation de pétrole et de gaz; Chepelkevitch, 2009). Une concentration moyenne mensuelle de sulfure d’hydrogène dans l’air est jugée comparable aux périodes d’exposition expérimentale dans les études de toxicité pour les végétaux, qui vont de 14 à 246 jours. En ce qui concerne l’exposition atmosphérique à long terme des mammifères, la VCT retenue était une CMEO de 14 mg/m3 ayant entraîné une diminution du poids des surrénales et des ovaires chez les rats exposé quotidiennement pendant plusieurs semaines (Dorman et al., 2000). Étant donné que la VCT provient d’une étude à long terme présentant un critère de toxicité subchronique faible, le FNP est égal à 1. Puisque le mode d’action du sulfure d’hydrogène est réactif (section 7.1.1), le FMA est de 2. Comme l’ensemble de données sur la toxicité du sulfure d’hydrogène en milieu terrestre compte trois espèces et englobe une catégorie, un FVE de 1 a été utilisé. Le FE global de 2 (1 × 1 × 2) a été appliqué à la VCT pour les mammifères, donnant lieu à une CESE de 7 000 µg/m3. La CESE pour les végétaux a été calculée à l’aide de la VCT correspondant à la valeur de toxicité chronique (DMENO; croissance) de 140 µg/m3 pour la vigne (Thompson et Kats, 1978). Puisque la VCT repose sur une étude de toxicité sublétale à long terme, un FNP de 1 sera utilisé. Le mode d’action réactif entraîne un FMA de 2. Puisque l’ensemble de données sur la toxicité chez les végétaux est vaste et comprend plus de 11 espèces, un FVE de un est retenu pour tenir compte de la variation de la sensibilité des espèces. Le FE global de 2 (1 × 1 × 2) est appliqué à la VCT de 140 µg/m3 chez les végétaux, donnant lieu à une CESE de 70 µg/m3. Les CESE à long terme sont de 70 µg/m3 chez les végétaux et de 7 000 µg/m3 chez les mammifères. Les QR correspondants sont de 0,38 et de 0,004, respectivement, établis d’après des données de surveillance en continu de l’air ambiant.

Comme mentionné dans la section 7.2.1.5 et la section 8.1.2, plusieurs rapports indiquent des concentrations de sulfure d’hydrogène dans l’air pouvant atteindre et dépasser 100 ppm (144 115 µg/m3) en raison de rejets accidentels de puits de pétrole et de gaz inactifs. D’après des renseignements provenant du sud de l’Ontario, la valeur supérieure à 144 115 µg/m3 a été retenue comme CEE pour les rejets accidentels de puits de pétrole inactifs. Ces rejets accidentels se distinguent des autres expositions à court terme présentées dans ce rapport (c'est-à-dire ceux fondés sur une surveillance en continu ou qui représentent des expositions ambiantes ou régionales), car les rejets accidentels sont généralement considérés comme imprévisibles sur le plan de l’endroit ou de la concentration, et leur ampleur et leur durée sont souvent variables, représentant le caractère éphémère de la présence du sulfure d’hydrogène dans air en raison des conditions climatiques locales (par exemple, présence de vents, de précipitations). Puisque la CEE pour les rejets accidentels représente des mesures ponctuelles sans aucun lien avec des durées exactes, et que les méthodes de détection ne sont pas toujours connues, les QR correspondants n’ont pas été calculés pour les végétaux et les mammifères. Cependant, selon une comparaison générale, la CEE est plusieurs fois plus élevée que la CESE. Par conséquent, il est raisonnable de s’attendre à des effets nocifs pour la faune terrestre et les végétaux exposés à certains rejets accidentels de puits de pétrole et de gaz inactifs pendant une durée suffisante entraînant une concentration de sulfure d’hydrogène suffisamment élevée dans l’air.

Aucune distinction n’a été faite entre l’exposition à court terme et l’exposition à long terme au moment de caractériser les CEE ou les CESE pour les eaux de surface, car selon les renseignements disponibles, le sulfure d’hydrogène a généralement un effet toxique aigu en milieu aquatique, peu importe la durée de l’exposition, et les expositions aiguë et chronique entraînent des effets nocifs (Weston Solutions Inc., 2006).

Trois scénarios aquatiques ont été évalués pour représenter l’exposition potentielle en aval des fabriques de pâtes et papiers, des usines de traitement des eaux usées et des installations de sables bitumineux. Des CEE < 0,53 µg/L et < 2,1 µg/L ont été utilisées pour les fabriques de pâtes et papiers, ce qui représente les concentrations médianes et maximales de sulfure d’hydrogène dans les eaux réceptrices de 25 fabriques de pâtes et papiers aux États-Unis et au Canada (NCASI, 2012). Une deuxième CEE < 0,75 µg/L de sulfure d’hydrogène a été choisie d’après les concentrations estimées en aval d’une installation de traitement des eaux usées au Québec, ce qui représente l’exposition potentielle dans les eaux de surface recevant les rejets des usines qui emploient uniquement des méthodes de traitement primaire des eaux usées (Environnement Canada, 2004b). Une troisième CEE < 0,40 µg/L a été choisie pour représenter les concentrations potentielles en aval d’une installation de sables bitumineux. Cette CEE était la concentration estimée la plus élevée dans six échantillons prélevés sur quatre ans (2008 à 2011). Pour calculer une CESE, une VCT de 1 µg/L a été sélectionnée d’après des signes d’effets chroniques nocifs pour les espèces aquatiques, comme nous l’avons décrit à la section Évaluation des effets sur l’environnement (voir la section 7.1). La VCT a été fondée sur une CMEO (reproduction) sur 97 jours de 1 µg/L pour le crapet arlequin (Lepomis macrochirus) (Smith et al., 1976). Étant donné que les données sur les organismes aquatiques rapportent des valeurs d’effets à long terme, sublétaux, faibles et nuls, un FNP de 1 est utilisé. Le mode d’action du sulfure d’hydrogène est réactif, d’où un FMA de 2. Puisque l’ensemble de données de toxicité aquatique associée au sulfure d’hydrogène englobe plus de sept espèces et de trois catégories, un FVE de 1 est appliqué. Le FE global de 2 (1 × 1 × 2) est donc appliqué à la VCT, donnant lieu à une CESE de 0,5 µg/L. Les quotients de risque prudents varient d’un point inférieur à 0,8 à au plus 4,2. Bien que le quotient de risque maximal soit légèrement supérieur à 1,0, le pourcentage réel des sulfures qui sont sous forme de H2S/HS- libre devrait être bien inférieur à la valeur de 15 % présumée pour le calcul des CEE en milieu aquatique. Par conséquent, il est peu probable que les quotients de risque basés sur des estimations plus réalistes du pourcentage de H2S/HS- indiquent une possibilité de causer des effets nocifs en aval des fabriques de pâtes et papiers, des usines de traitement des eaux usées et des installations pétrolières.

Tableau 7-2. Quotients de risque pour le sulfure d’hydrogène
Scénario Organisme VCT FE CESE CEE** QR**
(CEE/CESE)
Exposition à court terme dans l’air – près d’une usine d’exploitation de sables bitumineux, reposant sur des données de surveillance continue de la qualité de l’air ambiant Mammifères 14 000 µg/m3 2 7 000 µg/m3 20,9 µg/m3 0,003
Exposition à court terme dans l’air – près d’une usine d’exploitation de sables bitumineux, reposant sur des données de surveillance continue de la qualité de l’air ambiant Végétaux 984 µg/m3 2 492 µg/m3 20,09 µg/m3 0,04
Exposition à court terme dans l’air – près d’une usine d’exploitation de sables bitumineux, reposant sur des données de surveillance continue de la qualité de l’air ambiant Végétaux 984 µg/m3 2 492 µg/m3 20,9 µg/m3 0,04
Exposition à long terme dans l’air – près d’une installation de pétrole et de gaz, reposant sur des données de surveillance continue de la qualité de l’air ambiant Mammifères 14 000 µg/m3 10 7000 µg/m3 27 µg/m3 0,004
Exposition à long terme dans l’air – près d’une installation de pétrole et de gaz, reposant sur des données de surveillance continue de la qualité de l’air ambiant Végétaux 140 µg/m3 2 70 µg/m3 27 µg/m3 0,38
Exposition occasionnelle à court terme dans l’air – près de puits de pétrole et de gaz inactifs Mammifères 14 000 µg/m3 2 7000 µg/m3 >144 115 µg/m3 ND**
Exposition occasionnelle à court terme dans l’air – près de puits de pétrole et de gaz inactifs Végétaux 984 mg/m3 2 492 µg/m3 >144 115 µg/m3 ND**
Exposition à du sulfure d’hydrogène non ionisé dans les eaux de surface en aval de fabriques de pâtes et papiers Poissons et invertébrés aquatiques d’eau douce 1,0 µg/L 2 0,5 µg/L médiane
< 0,53 µg/L*;
maximale
< 2,1 µg/L*
médian
< 1,06;
maximal
< 4,2
Exposition dans les eaux de surface en aval d’une installation de traitement des eaux usées Poissons et invertébrés aquatiques d’eau douce 1,0 µg/L 2 0,5 µg/L < 0,75 µg/L* < 1,5
Exposition dans les eaux de surface en aval d’une installation de sables bitumineux Poissons et invertébrés aquatiques d’eau douce 1,0 µg/L 2 0,5 µg/L < 0,40 µg/L* < 0,8

* Abréviations : FE = facteur d’évaluation; VCT = valeur critique de toxicité; CEE = concentration environnementale estimée; CESE = concentration estimée sans effet; QR = quotient de risque.
** Le symbole « plus petit que » (<) est utilisé parce que le pourcentage de sulfure d’hydrogène dissous présent sous forme de H2S/HS- libre devrait généralement être bien inférieur à la valeur de 15 % présumée pour le calcul des CEE dans l’eau.
** ND : non disponible. Puisque la CEE pour les rejets accidentels représente des mesures ponctuelles sans aucune association à des durées exactes, et que les méthodes de détection ne sont pas toujours connues, aucun quotient de risque correspondant n’a été calculé pour les mammifères et les végétaux.

7.3.2 Examen des éléments de preuve

Pour caractériser le risque pour l’environnement associé au sulfure d’hydrogène, à l’hydrogénosulfure de sodium et au sulfure de disodium, les données techniques de différents éléments de preuve ont été examinées (comme mentionné dans les sections pertinentes du présent rapport) et pondérées sur le plan qualitatif. Les principaux éléments de preuve étayant les conclusions de l’évaluation sont présentés au tableau 7.3, avec une analyse globale du poids de la preuve fournie à la section 7.3.3. Le niveau de confiance désigne l’influence conjuguée de la qualité et de la variabilité des données, des lacunes dans les données, de la causalité, de la plausibilité et de toute extrapolation requises dans l’établissement des éléments de preuve. La pertinence consiste en l’effet de l’élément de preuve pour déterminer le potentiel de causer des effets nocifs pour l’environnement au Canada. Les qualificateurs utilisés dans l’analyse varient de faible à élevé, le poids attribué s’articulant en cinq résultats possibles.

Tableau 7-3. Éléments de preuve pondérés examinés afin de déterminer le potentiel du sulfure d’hydrogène à causer des effets nocifs pour l’environnement au Canada
Élément de preuve Niveau de confiancea Utilité pour l’évaluationb Poids attribuéc
Propriétés physiques et chimiques élevé modéré modéré
Persistance dans l’environnement (air, eau) modéré modéré modéré
CESE pour les organismes aquatiques modéré modéré modéré
CESE pour les organismes terrestres modéré élevé modéré-élevé
Concentrations dans les effluents des eaux usées et dans l’eau de surface faible modéré faible-modéré
Concentrations dans l’air ambiant (données de surveillance) élevé faible modéré
Concentrations accidentelles dans l’air modéré élevé modéré-élevé
QR pour les organismes aquatiques faible élevé modéré
QR pour les organismes terrestres modéré élevé modéré-élevé

Abréviations : CESE, concentration estimée sans effet; QR, quotient de risque.
a Le niveau de confiance est déterminé selon la qualité, la variabilité et les lacunes des données (c'est-à-dire les données conviennent-elles à l’objectif?).
b La pertinence renvoie à l’effet des données probantes dans l’évaluation.
c Un poids est attribué à chaque élément de preuve en fonction du poids combiné global du niveau de confiance et de la pertinence de l’évaluation.

7.3.3 Poids de la preuve pour déterminer le potentiel de causer des effets nocifs pour l’environnement au Canada

Le niveau de confiance dans les propriétés physiques et chimiques du sulfure d’hydrogène et des deux substances pouvant former du sulfure d’hydrogène, soit l’hydrogénosulfure de sodium et le sulfure de disodium, est élevé. Cependant, la quantité exacte de sulfure d’hydrogène formé à partir des deux substances n’est pas connue et est soumise aux conditions locales.

Le niveau de confiance est modéré dans les CESE aquatiques, puisqu’elles ont été fondées sur un vaste ensemble de données d’études expérimentales révélant que le sulfure d’hydrogène a le potentiel de causer des effets aigus et chroniques sur plusieurs organismes aquatiques à de faibles concentrations. Cependant, il existe d’importantes incertitudes liées aux concentrations estimatives de sulfure d’hydrogène dans l’eau. Après avoir pris en compte les facteurs d’application appropriés, une CESE aquatique de 0,5 g/L a été établie, valeur qui est considérée comme très protectrice, car elle n’est que légèrement supérieure à la plage limite supérieure des concentrations de fond naturelles possibles dans l’eau (0,1 µg/L).

Le niveau de confiance est modéré dans les CESE terrestres, car les ensembles de données pour la flore et la faune, en ce qui concerne la toxicité par exposition à l’atmosphère, sont limités. Dans le cas de la faune, les CESE ont été obtenues à l’aide des études sur les rongeurs comme études de substitution pour déterminer les effets sur les mammifères sauvages. Cependant, ces CESE sont très pertinentes pour caractériser le risque associé aux concentrations de sulfure d’hydrogène dans l’atmosphère. C’est pourquoi on leur a attribué un poids global modéré-élevé dans l’évaluation.

Les concentrations de sulfure d’hydrogène dans l’eau de surface et l’eau souterraine réagissent fortement au pH, à la température et à la présence de métaux dissous. Par conséquent, on pourrait généralement surestimer les concentrations de sulfure d’hydrogène dans l’eau et les eaux usées. Comme mentionné dans l’évaluation, en raison de l’abondance de métaux dissous dans les eaux naturelles et les effluents, au moins 85 % du sulfure dissous est présent sous forme de sulfures de fer et de zinc et pas plus de 15 % sous forme de sulfure d’hydrogène ou de disulfure d’hydrogène. Même compte tenu de la formation de complexes sulfure métal, les concentrations de sulfure d’hydrogène dans l’eau sont probablement plus faibles qu’estimées. Ainsi, le niveau de confiance voulant que les concentrations présentées dans le rapport d’évaluation soient suffisamment prudentes pour ne pas sous-estimer le risque est modéré.

Le réseau de stations de surveillance du sulfure d’hydrogène a produit un vaste ensemble de données sur les concentrations ambiantes de plusieurs stations au Canada et, par conséquent, le niveau de confiance dans l’exactitude de ces données est élevé. Cependant, leur pertinence est limitée, dans une certaine mesure, car la surveillance de rejets accidentels indique que ces concentrations ambiantes ne représentent pas toujours les concentrations élevées de sulfure d’hydrogène dans l’air lors de rejets accidentels. Dans l’ensemble, on a attribué aux concentrations dans l’air ambiant un poids modéré dans l’évaluation. Le niveau de confiance relatif aux concentrations accidentelles dans l’air est également modéré, étant donné la nature intrinsèquement imprévisible et variable des données sur les rejets de puits de pétrole et de gaz inactifs et les limites de la méthodologie relative à la mesure des concentrations (par exemple, certaines données n’ont pas été consignées, notamment les méthodes d’analyse, les seuils de détection, ainsi que l’endroit et la durée exacts des concentrations élevées de sulfure d’hydrogène dans l’air). Les données relatives aux rejets accidentels sont, toutefois, très pertinentes. Il y a eu plusieurs rapports de concentrations extrêmement élevées de sulfure d’hydrogène dans l’air provenant de puits de pétrole et de gaz inactifs et dépassant 100 ppm, ce qui est plusieurs fois supérieur à la CESE à court terme. Ces concentrations sont bien au-dessus de la plage de concentrations associées à des effets potentiels sur les végétaux et les mammifères découlant d’expositions de courte durée. Selon les estimations, il y a 261 000 puits inactifs dans les provinces de l’Ouest (Colombie-Britannique, Alberta et Saskatchewan) et plus de 11 000 puits inactifs enregistrés en Ontario, et il est raisonnable de s’attendre à ce que certains puissent être également associés à des rejets accidentels de sulfure d’hydrogène, bien que les données soient insuffisantes pour le confirmer. Par conséquent, les données disponibles relatives aux rejets accidentels pourraient ne pas être suffisantes pour caractériser la fréquence et l’ampleur possibles de ces expositions dans l’ensemble du Canada. Ces facteurs se combinent également pour attribuer un poids modéré-élevé à la préoccupation associée à ces rejets accidentels. Cette information indique que le sulfure d’hydrogène provenant de rejets accidentels de puits de pétrole et de gaz inactifs pourrait causer des effets nocifs pour l’environnement au Canada. Il ne devrait pas y avoir de rejet d’hydrogénosulfure de sodium et de sulfure de disodium dans l’air, puisque leur pression de vapeur est faible. Comme les utilisations d’hydrogénosulfure de sodium et de sulfure de disodium ne sont pas associées aux expositions au sulfure d’hydrogène qui sont préoccupantes, leur potentiel de causer des effets nocifs pour l’environnement est faible au Canada.

7.3.4 Sensibilité de la conclusion relativement aux principales incertitudes

Une source d’incertitude concerne la mesure du sulfure d’hydrogène, plus précisément la méthode employée pour déterminer les concentrations de sulfure d’hydrogène non ionisé dans l’eau douce. Les concentrations de sulfure d’hydrogène sont normalement estimées d’après les concentrations mesurées de sulfure dissous, le pH et, parfois, de la température, des eaux réceptrices. Ce faisant, on suppose normalement que la majeure partie du sulfure dissous mesuré est sous forme d’ion bisulfure (HS-) libre ou de sulfure d’hydrogène non ionisé. Cependant, une étude sur les espèces de sulfure dans les eaux de surface oxiques semble indiquer qu’au moins 85 % des concentrations de sulfure dissous mesurées à l’aide des méthodes standards sont présentes sous forme de sulfures de fer dissous, principalement du FeS et du FeSH+, et qu’au plus 15 % pourraient être sous forme de H2S/HS- libre. Dans la présente évaluation, les concentrations de sulfure dissous ont donc été multipliées par un facteur de 0,15 lors de l’estimation des concentrations de sulfure d’hydrogène non ionisé. La valeur de 15 % pour le sulfure d’hydrogène non ionisé doit cependant être considérée seulement comme une estimation limite supérieure approximative. En effet, vu l’instabilité intrinsèque du sulfure d’hydrogène dans les eaux oxiques, et comme les données disponibles laissent croire que les concentrations de fer dissous dans les eaux usées et les eaux de surface oxiques sont habituellement supérieures à celles que l’on trouve dans le sulfure dissous, les pourcentages réels de sulfure dissous présent sous forme de H2S/HS- devraient généralement être de beaucoup inférieurs à 15 %. En d’autres mots, les concentrations de H2S/HS- mesurées dans l’eau représentent probablement une surestimation des concentrations du sulfure d’hydrogène non ionisé.

Une autre source potentielle d’incertitude concerne les difficultés techniques associées à l’échantillonnage et à la mesure exacte des concentrations aqueuses de sulfures dissous dans les milieux environnementaux. Par exemple, lorsque les seuils de détection de la méthode sont acceptables, il y a toujours le défi d’éviter les pertes de sulfure dans l’eau échantillonnée avant l’analyse chimique (par exemple, par volatilisation, oxydation ou adsorption sur les parois du contenant). Ainsi, on ignore si les concentrations obtenues dans ces études ont été sous-estimées.

Bien qu’il existe suffisamment de données sur les concentrations de sulfure d’hydrogène (mesurées sous forme de sulfure dissous) dans les eaux de surface et les effluents au Canada, il subsiste néanmoins certaines limites au sujet de l’ensemble de données disponibles. Par exemple, bien que de très fortes concentrations de sulfure aient été mesurées dans l’exutoire d’un bioréacteur à une mine de charbon en Alberta, on ne possède aucune information sur les concentrations dans les eaux de surface à proximité. De plus, les données sur les concentrations de sulfure dissous dans les eaux de surface en aval des installations de sables bitumineux n’ont été déterminées qu’à un seul endroit en Alberta. On ignore dans quelle mesure cet emplacement est représentatif et comment les sulfures sont rejetés dans l’eau, depuis cette installation. En outre, la majeure partie des données sur les eaux de surface associées aux fabriques de pâtes et papiers concernent des installations aux États‑Unis et pourraient ne pas représenter exactement les installations canadiennes. En outre, il y a peu de données disponibles rapportées relatives au milieu aquatique. Un site du sud de l’Ontario a déclaré des rejets de sulfure d’hydrogène d’un puits artésien à des concentrations de plus de 110 mg/L sur une période d’un mois.

En ce qui concerne l’évaluation de l’exposition des organismes terrestres, il existe une quantité importante de données de surveillance crédibles sur les concentrations ambiantes dans l’atmosphère au Canada après une exposition à court terme (1 heure) près de sources anthropiques de rejet. Il a été montré que les rejets accidentels de sulfure d’hydrogène sont associés à des puits de pétrole et de gaz inactifs. Les données caractérisant un nombre limité de sites du sud de l’Ontario indiquent que ces sources peuvent produire des concentrations atmosphériques de 100 ppm et plus qui persistent plusieurs heures. Seuls, ces sites sont considérés comme sous‑représentant l’étendue possible du problème étant donné le grand nombre de puits de pétrole et de gaz inactifs (par exemple, au moins 11 000 uniquement en Ontario).

L’information sur l’exposition à plus long terme (1 mois) est moins abondante, ce qui se traduit par une plus grande incertitude concernant l’estimation des CEE terrestres maximales à long terme. Les facteurs d’évaluation utilisés pour calculer les CESE terrestres à l’aide des VCT sont jugés adéquats pour tenir compte des incertitudes associées aux limites des données de toxicité disponibles. Le facteur d’évaluation le plus faible de 2, utilisé pour calculer une CESE à long terme pour les végétaux de 70 µg/m3, est considéré comme justifié, compte tenu des effets stimulants du sulfure d’hydrogène observé chez de nombreuses espèces végétales exposées à de faibles concentrations.

8. Potentiel de causer des effets nocifs pour la santé humaine

8.1 Évaluation de l’exposition

8.1.1 Milieux environnementaux

Le sulfure d’hydrogène est un acide diprotique en équilibre avec deux formes anioniques, nommément les ions bisulfure (HS-) et sulfure (S2-). Aux pH applicables aux eaux dans l’environnement (par exemple, pH de 6,0 à 9,0), le sulfure d’hydrogène et l’anion bisulfure seront les espèces prédominantes. Les sels des métaux alcalins, comme l’hydrogénosulfure de sodium (Na(SH)) et le sulfure de disodium (Na2S), sont très solubles dans l’eau et peuvent être libérés dans les eaux des procédés industriels rejetées dans l’environnement. Une fois rejetés dans l’eau, l’hydrogénosulfure de sodium et le sulfure de disodium se dissocient pour former les anions HS- et S2-, respectivement. Ces anions entrent ensuite dans le cycle naturel du soufre et, selon le pH, peuvent former du sulfure d’hydrogène selon la réaction d’équilibre susmentionnée. Par conséquent, la présente évaluation de l’exposition environnementale porte sur le sulfure d’hydrogène (H2S).

Comme nous l’avons également mentionné plus tôt, 60 % à 90 % du sulfure d’hydrogène présent dans l’atmosphère proviendraient de sources naturelles (US EPA, 1993; Watts, 2000). En outre, si l’on compare le volume total des importations de sulfures de sodium au Canada en 2015 (9 217 213 kg) au volume total de sulfure d’hydrogène fabriqué (y compris la fabrication accessoire) au cours de l’année civile 2000 (8 670 000 000 kg), on constate que les rejets découlant de l’utilisation commerciale de l’un ou l’autre des sulfures de sodium ne représentent qu’une fraction mineure des concentrations totales de sulfure d’hydrogène dans l’environnement (Environnement Canada, 2004a; Statistique Canada, 2015).

Le sulfure d’hydrogène fait partie du cycle naturel du soufre, et ses sources naturelles sont nombreuses, notamment les volcans, les sources sulfureuses et les gisements de pétrole. Le sulfure d’hydrogène a été détecté dans l’eau de puits au Canada et dans les eaux souterraines dans d’autres pays, à proximité d’fabriques de pâtes et papiers et de raffineries de pétrole (US EPA, 2003; ATSDR, 2006).

Même s’il n’a pas été quantifié, le sulfure d’hydrogène a été détecté dans l’eau du robinet de certaines résidences, sa présence se manifestant par une odeur de moisi ou d’œuf pourri. Bien que le sulfure d’hydrogène puisse être présent dans l’eau dans des conditions environnementales précises, la majeure partie est rejetée dans l’atmosphère, et l’inhalation de l’air ambiant est probablement la principale source d’exposition humaine.

Les données empiriques sur les concentrations mesurées de sulfure d’hydrogène dans l’air ambiant, provenant des activités continues de surveillance de la qualité de l’air, sont présentées à la section 6.1.1, Distribution et persistance dans l’environnement : atmosphère et à l’annexe C.

D’après ces données, la valeur de 1 ppb µg/m3comme concentration moyenne mesurée dans des zones urbaines éloignées des sources ponctuelles (Alberta Environment, 2000a) est considérée comme une représentation prudente de la concentration potentielle à laquelle la population générale pourrait être exposée en milieu urbain. De nombreuses mesures de concentrations de sulfure d’hydrogène dans l’air ambiant prises près de lieux d’activités commerciales qui sont des sources ponctuelles connues ont été rapportées, constituant un grand ensemble de données sur des millions d’échantillons prélevés au cours de plusieurs décennies. Ces activités commerciales comprennent celles des fabriques de pâtes et papiers, des exploitations pétrolières et gazières, des installations de traitement du gaz naturel, de raffineries de pétrole et d’exploitations d’élevage de bétail.

La concentration maximale au 99e centile dans l’air ambiant provenant des données disponibles est de 31 ppb µg/m3mesurées près d’une usine canadienne de pâtes et papiers (GTOLDQA, 2000) et dans des échantillons prélevés chaque heure, en continu, pendant quatre ans entre 1994 et 1998. Toutes les concentrations au 99e centile mesurées près de sources ponctuelles au Canada et rapportées dans la littérature scientifique se trouvent à l’intérieur de la plage des concentrations mesurées près de cette fabrique de pâtes et papiers à l’époque. Par conséquent, la concentration de 31 ppb est considérée comme la limite supérieure représentative de la concentration possible de sulfure d’hydrogène à laquelle la population générale pourrait être exposée en vivant près d’une source ponctuelle connue. La plage de concentrations de 1 à 31 ppb (1,4 à 43,4 µg/m3est utilisée pour la caractérisation des risques.

8.1.2 Exposition occasionnelle

Outre les concentrations dans l’air ambiant mesurées dans le cadre d’une surveillance continue mentionnées ci‑dessus, des données sur plusieurs incidents lors desquels des concentrations élevées ou très élevées de sulfure d’hydrogène ont été rejetées à proximité de zones urbaines ou de collectivités au Canada ont été recueillies par des observations reçues d’administrations provinciales et municipales, surtout de l’Ontario. Pour des précisions, veuillez consulter l’annexe D.

Les données indiquent que les puits de pétrole et de gaz inactifs peuvent rejeter du sulfure d’hydrogène (voir l’annexe A pour des précisions sur les différents états des puits inactifs, c'est-à-dire puits provisoirement fermés, abandonnés ou orphelins). Des fuites de sulfure d’hydrogène peuvent provenir des puits inactifs, peut‑être en raison de la détérioration de leur intégrité structurelle, ce qui peut entraîner une exposition occasionnelle de la population générale, selon l’endroit où se situe le puits, à proximité de zones habitées, et certaines conditions environnementales (par exemple, le régime des vents).

Lors d’un incident dans le sud de l’Ontario (et à proximité de la Ville de Hamilton et des comtés de Haldimand et de Norfolk), des concentrations de sulfure d’hydrogène allant jusqu’à 6 ppm ont été mesurées sur une propriété privée en 2017, à plusieurs mètres du lieu d’habitation, près de l’étable du propriétaire. Le sulfure d’hydrogène provenant de l’un des quelques puits de pétrole et de gaz inactifs présent sur la propriété (communication personnelle, courriel du ministère de l’Environnement et de l’Action en matière de changement climatique du gouvernement de l’Ontario adressé au Bureau d’évaluation du risque des substances existantes de Santé Canada, daté d’avril 2018; sans référence).

Lors d’un autre incident dans la même région des comtés de Haldimand et de Norfolk, des mesures ponctuelles ont été prises pendant une année, du début de 2018 au début de 2019, par des appareils de surveillance placés près de multiples résidences à proximité desquelles se trouvait un puits de gaz rejetant du sulfure d’hydrogène. Les données recueillies ont montré de fortes hausses sporadiques et irrégulières de concentrations de sulfure d’hydrogène qui pouvaient persister pendant plusieurs heures, atteignant des sommets aussi élevés que 180 ppm (communication personnelle, courriels des Haldimand-Norfolk Health and Social Services adressés au Bureau d’évaluation du risque des substances existantes de Santé Canada, datés de février 2019, sans référence).

D’autres données de rapports d’inspection du ministère des Richesses naturelles et des Forêts (MRNF) de l’Ontario ont révélé plusieurs occurrences de concentrations élevées de sulfure d’hydrogène observées lors d’inspections de puits situés dans le sud de l’Ontario. Des 65 mesures ponctuelles de sulfure d’hydrogène rapportées depuis 2010, 59 représentaient des concentrations de sulfure d’hydrogène supérieures à 2 ppm. De ces 59 mesures, 24 concentrations se situaient entre 10 ppm et 100 ppm, et 16 s’élevaient à 100 ppm et plus. Les 43 puits inspectés se trouvaient partout dans le sud de l’Ontario, tant en milieu rural qu’en milieu urbain, y compris dans des secteurs résidentiels (communication personnelle, courriel du MRNF de l’Ontario adressé au Bureau d’évaluation du risque des substances existantes de Santé Canada, daté du 6 juin 2018; sans référence). Comme mentionné à l’annexe A, l’Ontario compte plus de 9 000 anciens puits de pétrole et de gaz abandonnés, et plus de 1 500 sont des puits orphelins ou provisoirement fermés.

Il existe également des puits inactifs dans d’autres provinces canadiennes. On estime qu’il y a 261 000 puits inactifs dans les provinces de l’Ouest que sont l’Alberta, la Saskatchewan et la Colombie-Britannique (annexe A). Le gouvernement de l’Alberta rapporte que, en date de 2022, environ 7 700 puits sont désignés orphelins par l’organisme de réglementation de l’énergie de l’Alberta (Alberta Energy Regulator; Alberta, 2022). Il convient également de noter qu’il y a plus de 80 000 puits abandonnés dans cette province. Le gouvernement de la Saskatchewan (2022b) a indiqué que la province compte actuellement environ 67 500 puits de pétrole et de gaz inactifs, dont environ 42 000 sont abandonnées et environ 500 sont des sites orphelins nécessitant des travaux.

Les données recueillies du Centre d’intervention en cas de déversement (CID) du ministère de l’Environnement, de la Conservation et des Parcs (MECP) de l’Ontario (données présentées de 2005 à 2018) comprennent également des rapports d’exposition occasionnelle de la population générale au sulfure d’hydrogène. Parmi les données recueillies, il y a eu six incidents dans lesquels des concentrations de sulfure d’hydrogène ont été mesurées tout près de collectivités voisines du sud de l’Ontario (London, Windsor, Sarnia, Hamilton), les concentrations rapportées variant de 6 ppm à 100 ppm (MECP, 2019). Dans quatre de ces incidents, on soupçonnait que le sulfure d’hydrogène était rejeté d’anciens puits artésiens de pétrole et de gaz.

Ailleurs au Canada, des concentrations élevées de sulfure d’hydrogène mesurées sur une propriété résidentielle en 2012 ont entraîné des effets graves sur la santé d’une personne (vomissements, les yeux qui « chauffent ») suite à une exposition aiguë à des concentrations supérieures à 100 ppm de sulfure d’hydrogène, d’après un rapport médiatique d’Oxbow, en Saskatchewan (Cribb, 2017).

8.2 Évaluation des effets sur la santé

On trouve peu de renseignements sur la toxicité du sulfure de disodium et de l’hydrogénosulfure de sodium dans la littérature. Cependant, on a observé que les sulfures solubles (comme le sulfure de disodium et l’hydrogénosulfure de sodium) sont hydrolysés rapidement et complètement dans les liquides corporels et forment du sulfure d’hydrogène. Par conséquent, il n’existe aucune distinction toxicologique entre eux et le sulfure d’hydrogène pour ce qui est de leurs effets systémiques et de leur profil toxicocinétique (Santé Canada, 1987), et la présente section porte donc sur les effets du sulfure d’hydrogène sur la santé. Les études de toxicité disponibles réalisées expressément avec le sulfure de disodium et l’hydrogénosulfure de sodium sont résumées à la fin de la section.

L’annexe B donne des renseignements additionnels sur les principales études concernant les effets sur la santé du sulfure d’hydrogène qui ont été examinés dans le cadre de la présente évaluation.

8.2.1 Sulfure d’hydrogène

8.2.1.1 Toxicocinétique

Le sulfure d’hydrogène est produit de façon endogène dans les processus biologiques normaux, et il joue un rôle dans la régulation de la pression sanguine, de la température du corps, des muscles lisses vasculaires, de la fonction cardiaque et de l’ischémie cérébrale, ainsi que dans la modulation de l’axe hypothalamo‑hypophyso-surrénalien. Il est produit par le cerveau, le foie, le cœur et le tube digestif (Kimura, 2002; Kamoun, 2004; Linden et al., 2010). Après une exposition, le sulfure d’hydrogène est rapidement absorbé par les poumons et largement distribué dans l’ensemble de l’organisme (US EPA, 2003; ATSDR 2006). Des concentrations de sulfure ont été détectées dans le foie, le sang, le cerveau, les poumons, la rate et les reins d’humains qui avaient été accidentellement exposés (Kimura et al. 1994; Imamura et al.,1996) et d’animaux exposés en laboratoire (Nagata et al., 1990; Kohno et al., 1991). Des profils de distribution similaires ont été observés chez les humains et les animaux de laboratoire.

Les concentrations de sulfure étaient les plus élevées dans le cœur, tandis que les concentrations dans le cerveau étaient comparables à celles mesurées dans les poumons, le foie, les reins et la rate.

Le sulfure d’hydrogène peut être métabolisé par oxydation (US EPA, 2003; ATSDR, 2006). En outre, la méthylation et la conjugaison avec les métalloprotéines sont deux voies de métabolisation postulées. La principale voie métabolique est l’oxydation du sulfure, d’abord en thiosulfate, puis en sulfate (Bartholomew et al., 1980; Beauchamp et al., 1984). Le principal site d’oxydation est le foie, et l’excrétion des métabolites se fait surtout par les reins. Une des autres voies métaboliques postulées est la méthylation. Weisiger et al. (1980) ont constaté que le sulfure d’hydrogène peut être méthylé par la muqueuse intestinale des rats Sprague-Dawley in vitro (Weisiger et al., 1980). Ce processus est catalysé par la thiol S‑méthyltransférase. Cette voie métabolique est, croit-on, mineure, car on s’attend à ce que la méthylation soit beaucoup plus lente que l’oxydation (Levitt et al., 1999). Une autre voie métabolique présumée est la réaction du sulfure d’hydrogène avec les métalloprotéines. Cette voie a été postulée en grande partie d’après des données limitées (Smith et Abbanat, 1966; Beauchamp et al., 1984).

8.2.1.2 Toxicodynamique

Plusieurs mécanismes de toxicité du sulfure d’hydrogène ont été proposés dans le cas d’une exposition à des concentrations élevées. Selon certains chercheurs, une voie neurotoxique entrerait en jeu. Selon d’autres, la toxicité serait déclenchée dans les poumons au site de contact. Un des mécanismes postulés passerait par l’inhibition de la cytochrome oxydase, une enzyme essentielle à la respiration mitochondriale cellulaire (Chance et Schoener, 1965; Nicholls, 1975; Smith et al., 1977). L’inhibition de la cytochrome oxydase mènerait au blocage du métabolisme oxydatif. Comme la demande en oxygène du cerveau et du système nerveux est élevée, le blocage du métabolisme oxydatif pourrait provoquer un arrêt respiratoire (Warenycia et al., 1989). D’autres chercheurs ont avancé que l’inhibition directe de la cytochrome oxydase dans les tissus pulmonaires serait la principale voie menant à l’arrêt respiratoire (Khan et al., 1990). Enfin, un autre mécanisme postulé est associé aux effets sur les terminaisons nerveuses. D’après des études chez le rat, Almeida et Guidotti (1999) ont avancé que l’anion hydrosulfure agirait sur les terminaisons nerveuses du nerf vague pulmonaire, ce qui paralyserait le centre respiratoire du cerveau. L’anion hydrosulfure peut également agir directement sur les neurones du centre respiratoire du cerveau in vitro et perturber ainsi la neurotransmission (Kombian et al., 1993).

8.2.1.3 Génotoxicité et cancérogénicité

Aucune classification de génotoxicité ou de cancérogénicité établie par d’autres organismes nationaux ou internationaux de réglementation n’a été recensée. Aucune étude de toxicité à long terme ou de cancérogénicité sur le sulfure d’hydrogène n’a été relevée. Les tests d’Ames réalisés avec les souches TA97, TA98 et TA100 de Salmonella typhimurium, avec et sans activation métabolique, n’ont indiqué aucun potentiel mutagène (Hughes et al., 1984). Des résultats discordants ont été obtenus dans les tests des comètes in vitro, selon le type de cellules et selon l’activation ou non du système de réparation de l’ADN. Des résultats positifs ont été obtenus dans des cellules d’intestin grêle humain (Attene-Ramos et al., 2010), mais pas dans des cellules ovariennes de hamster chinois (CHO), ni dans des cellules cancéreuses de côlon humain lorsque le système de réparation de l’ADN était actif. Lorsque la réparation de l’ADN était inhibée, des résultats positifs ont été obtenus avec les cellules CHO et les cellules cancéreuses de côlon humain (Attene‑Ramos et al., 2006).

8.2.1.4 Seuil olfactif

Le sulfure d’hydrogène est très odorant, son seuil olfactif étant très faible, variant de moins de 0,01 à 0,3 ppm (0,014 à 0,42 mg/m3). La détermination d’un seuil olfactif précis comporte certaines incertitudes, car le seuil varie selon la sensibilité individuelle (WHO, 2000; Greenberg et al., 2013). Amoore et Hautala (1983) ont établi à 0,008 ppm (0,011 mg/m3) le seuil de détection olfactif médian du sulfure d’hydrogène après avoir compilé 25 rapports publiés sur le seuil olfactif. Selon eux, dans un groupe de 100 observateurs, il est probable que la sensibilité olfactive variera par un facteur de 250. Même si le sulfure d’hydrogène peut être perçu comme une nuisance dans la collectivité à cause de son odeur, les données probantes sont insuffisantes pour conclure qu’il a des effets nocifs sur la santé à ces faibles concentrations (Logue et al., 2001; Horton et al., 2009).

Une longue exposition peut entraîner une fatigue olfactive une fois que le système sensoriel s’est adapté à l’odeur du sulfure d’hydrogène. À de fortes concentrations (100 à 200 ppm [140 à 280 mg/m3]), le sulfure d’hydrogène paralyse le nerf olfactif, ce qui empêche la détection des odeurs (Reiffenstein et al., 1992; Guidotti, 1994).

8.2.1.5 Effets oculaires

Un seuil d’irritation de l’œil humain a été observé à une concentration de 10 à 20 ppm (15 à 30 mg/m3) et des lésions oculaires graves ont été constatées entre 50 et 100 ppm (70 à 140 mg/m3) dans une étude réalisée par Savolainen (1982). La valeur de sulfure d’hydrogène recommandée par l’OMS pour la qualité de l’air est une concentration moyenne sur 24 heures de 0,15 mg/m3 (0,11 ppm), basée sur l’irritation oculaire (WHO, 2000; IPCS, 2003). En milieu de travail, des travailleurs exposés au sulfure d’hydrogène à une concentration de 10,71 à 20,71 ppm (15 à 29 mg/m3) pendant 6 à 7 heures ont fait état d’une irritation oculaire (IPCS, 1981). Selon Riffat et al. (1999), l’exposition au sulfure d’hydrogène à des concentrations supérieures à 50 ppm (70 mg/m3) pendant 1 heure peut gravement léser le tissu oculaire. Dans une collectivité à proximité d’une fabrique de papiers où la concentration annuelle moyenne de sulfure d’hydrogène enregistrée se chiffrait à 6 µg/m3, les concentrations maximales quotidiennes atteignant 100 µg/m3, l’irritation oculaire était 12 fois plus fréquente que dans les collectivités non exposées (Jaakkola et al., 1990). Cependant, une exposition concomitante au méthylmercaptan et au sulfure de méthyle s’était également produite. Dans une étude en milieu de travail chez des travailleurs exposés au sulfure d’hydrogène à des concentrations supérieures à 5 mg/m3, Vanhoorne et al. (1995) ont relevé un nombre significativement plus élevé de travailleurs qui déclaraient souffrir d’irritation oculaire. Toutefois, ces derniers étaient également exposés au disulfure de carbone.

8.2.1.6 Effets sur la fonction respiratoire

Chez les animaux de laboratoire ayant été exposés de façon aiguë par inhalation, la CMEO la plus faible observée par Dorman et al. (2002) et Lopez et al. (1987) était de 10 ppm (14 mg/m3). Dans l’étude de Dorman et al. (2002), la CMEO était basée sur une diminution significative de l’activité cytochrome oxydase dans le foie de rats Sprague-Dawley exposés à 0, 10, 30, 80, 200 ou 400 ppm (0, 14, 42, 110, 280 ou 560 mg/m3) de sulfure d’hydrogène pendant 3 heures. Dans l’étude de Lopez et al. (1987), la CMEO était basée sur une augmentation transitoire significative de la cellularité du liquide de lavage nasal, et était retournée aux valeurs de départ 20 heures après l’exposition, chez des rats Fischer 344 mâles exposés à 0, 10, 200 ou 400 ppm (0, 14, 280 ou 560 mg/m3) de sulfure d’hydrogène pendant 4 heures.

En ce qui concerne l’exposition répétée à court terme par inhalation, la CMEO la plus faible était de 10 ppm (14 mg/m3) (concentration sans effet observé [CSEO] = 1 ppm ou 1,4 mg/m3), d’après une réduction significative de l’activité cytochrome oxydase dans les mitochondries pulmonaires de rats Fischer 344 mâles exposés à 0, 1, 10 ou 100 ppm (0, 1,4, 14 ou 140 mg/m3) de sulfure d’hydrogène 8 heures par jour, 5 jours par semaine, pendant 5 semaines (Khan et al., 1998).

En ce qui concerne l’exposition à long terme par inhalation, une concentration sans effet nocif observé (CSENO) de 10 ppm (14 mg/m3) a été observée, avec une concentration minimale entraînant un effet nocif observé (CMENO) de 30 ppm (42 mg/m3), par Brenneman et al. (2000) et Dorman et al. (2004). Brenneman et al. (2000) ont exposé des rats Sprague-Dawley mâles à 0, 10, 30 ou 80 ppm (0, 14, 42 ou 110 mg/m3) de sulfure d’hydrogène 6 heures par jour, 7 jours par semaine, pendant 10 semaines. La CMENO était basée sur une perte légère à modérée de neurones olfactifs et une hyperplasie des cellules basales dans la muqueuse olfactive. L’étude de Dorman et al. (2004) consistait en une réévaluation des études d’histopathologie nasale et pulmonaire réalisées par le Chemical Industry Institute of Toxicology (CIIT, 1983a,b,c). Dans les études du CIIT (1983a,b,c), des rats Fischer 344, des rats Sprague-Dawley et des souris B6C3F1 ont été exposés à 0, 10,1, 30,5 ou 80 ppm (0, 14, 42 ou 110 mg/m3) de sulfure d’hydrogène 6 heures par jour, 5 jours par semaine, pendant 90 jours. La CMEO a été établie à 80 ppm, surtout d’après la diminution de la consommation d’aliments et du poids corporel. Dorman et al. (2004) ont réévalué les études d’histopathologie nasale et pulmonaire du CIIT (1983a,b,c) et ont relevé une augmentation significative de l’incidence de la perte de neurones olfactifs à 30 ppm et plus chez tous les animaux, sauf chez les rats Sprague-Dawley mâles. Chez ces derniers, une perte significative de neurones olfactifs a été observée à 80 ppm. Aucune étude de toxicité chronique par inhalation n’a été relevée. L’IPCS (2003), l’US EPA (2003) et l’ATSDR (2006) se sont servis de l’étude de Brenneman et al. (2000) pour calculer une concentration tolérable à moyen terme, une concentration de référence par inhalation et une concentration à risque minimal par inhalation de durée intermédiaire, respectivement.

Dorman et al. (2004) ont constaté qu’il existe des différences importantes entre les types de respiration et l’anatomie nasale des rongeurs et de l’humain. Les rongeurs, tels la souris et le rat, sont physiologiquement obligés de respirer par le nez. Une partie importante de leur cavité nasale (50 %) est recouverte d’une muqueuse olfactive; chez l’humain, cette proportion n’est que de 10 %. En outre, par rapport à l’humain, la structure de la cavité nasale des rongeurs offre une plus grande surface pouvant être exposée aux produits chimiques inhalés à un débit d’air inférieur, ce qui assure une absorption plus efficace des produits chimiques. La combinaison de ces facteurs accroît la probabilité qu’un produit chimique inhalé par voie nasale chez un rongeur se dépose dans la muqueuse olfactive et y restera plus longtemps qu’il ne faut pour causer des effets toxiques, ce qui pourrait avec le temps causer des lésions irréversibles.

Les effets sur la fonction respiratoire chez l’humain ont également été étudiés.

Le groupe de recherche de Bhambhani a mené plusieurs études sur les effets du sulfure d’hydrogène sur des sujets humains en bonne santé et a démontré que, pendant des activités d’intensité variée, l’exposition pendant 15 à 30 minutes par « inhalation orale » à des concentrations atteignant 10 ppm (14 mg/m3) n’avait pas provoqué d’effets nocifs. Dans deux études, des volontaires en bonne santé ont été exposés à 0, 0,5, 2 ou 5 ppm (0, 0,7, 2,8 ou 7 mg/m3) de sulfure d’hydrogène par inhalation orale, au cours d’exercices d’intensité progressive jusqu’à l’épuisement (Bhambhani et Singh, 1985, 1991). Dans l’étude de 1985, 16 sujets masculins ont été classés en deux groupes d’après leur absorption maximale d’oxygène: « très en forme » et « peu en forme ». Une diminution significative du quotient respiratoire a été observée à la dose de 0,5 ppm dans le groupe « peu en forme » et à la dose de 5 ppm dans le groupe « très en forme » à l’exercice d’intensité maximale. Les sujets féminins n’ont pas été classés en groupes de forme physique en raison de la petite taille du groupe, et une réduction significative du quotient respiratoire a été observée à la dose de 5 ppm à toutes les intensités d’exercice. Bhambhani et Singh (1991) ont observé une baisse significative du quotient respiratoire à la dose de 2 ppm chez 16 volontaires masculins en bonne santé pendant des exercices d’intensité maximale. Bien que des changements statistiquement significatifs du quotient respiratoire aient été observés à la dose de 2 ppm, les auteurs n’ont observé aucun effet pulmonaire significatif. Ils ont donc conclu que les personnes en bonne santé peuvent faire des exercices en toute sécurité à leur taux métabolique maximum lorsqu’elles sont exposées à une concentration de sulfure d’hydrogène de 5 ppm.

Bhambhani et ses collègues ont ensuite étudié les effets du sulfure d’hydrogène sur la santé pendant des exercices aérobiques d’une intensité de 50 % par rapport à l’intensité maximale prédéterminée. Aucun effet physiologique ou pulmonaire significatif n’a été observé chez les volontaires en bonne santé exposés à 0 ou 5 ppm (0 ou 7 mg/m3) de sulfure d’hydrogène d’une pendant 30 minutes (Bhambhani et al., 1994, 1996b). Bhambhani et al. (1996a, 1997) ont aussi évalué l’effet du sulfure d’hydrogène à une concentration de 10 ppm (14 mg/m3) après une exposition de 15 ou 30 minutes. Dans le groupe exposé pendant 15 minutes, aucun effet significatif sur la fonction pulmonaire n’a été constaté (Bhambhani et al., 1996a). Dans le groupe exposé pendant 30 minutes, une diminution significative de l’absorption d’oxygène et une augmentation significative du quotient respiratoire et des concentrations sanguines de lactate ont été observées (Bhambhani et al., 1997). Ces études ont permis aux auteurs de conclure que l’inhalation (voie orale) du sulfure d’hydrogène jusqu’à une concentration de 10 ppm (14 mg/m3) ne modifiait pas significativement la fonction pulmonaire des personnes en bonne santé.

Les participants aux études susmentionnées ont été exposés pendant qu’ils s’exerçaient jusqu’à l’épuisement, un scénario qui est représentatif d’un milieu de travail, mais non du degré d’activité général de la population générale. Cependant, ces résultats indiquent que, pendant une activité d’intensité normale, l’exposition au sulfure d’hydrogène jusqu’à une concentration de 10 ppm (14 mg/m3) ne compromettrait pas la fonction pulmonaire des personnes en bonne santé.

Dans une étude antérieure, Jäppinen et al. (1990) ont examiné les effets possibles du sulfure d’hydrogène sur la fonction respiratoire chez 26 travailleurs masculins d’une usine de pâtes et chez 10 volontaires asthmatiques. Dans la cohorte des travailleurs d’usine non asthmatiques exposés à des concentrations de sulfure d’hydrogène variant de 1 à 11 ppm en milieu de travail, des tests standards de provocation à l’histamine ont été effectués après un congé ou une journée à l’extérieur du travail, et à la fin de la journée de travail. Lorsqu’ils ont comparé les réactions après un congé ou une journée hors du milieu de travail avec celles observées à la fin de la journée de travail, les chercheurs n’ont constaté aucun effet statistiquement significatif sur la fonction respiratoire ou la réactivité des bronches. Dans le cas des sujets volontaires asthmatiques, ceux-ci ont été exposés à une dose de 2 ppm (2,8 mg/m3) de sulfure d’hydrogène (le cinquième de la concentration maximale admissible de 10 ppm en milieu de travail en Finlande) pendant 30 minutes dans une chambre d’exposition. Dans cette partie de l’étude, les mesures respiratoires ont été comparées avant et après l’exposition. Après une exposition à une dose de 2 ppm de sulfure d’hydrogène, 3 des 10 sujets asthmatiques ont signalé des maux de tête, et la résistance des voies aériennes s’était accrue. Dans l’ensemble du groupe, la résistance des voies aériennes a augmenté en moyenne de 26,3 %, et la conductance spécifique des voies aériennes a diminué en moyenne de 8,4 %, résultats qui, bien que statistiquement non significatifs, sont considérés comme biologiquement significatifs. Par conséquent, le niveau d’effet concernant la résistance accrue des voies aériennes chez les personnes asthmatiques était de 2 ppm (2,8 mg/m3) de sulfure d’hydrogène.

Plus récemment, Bates et al. (2013) ont recherché toute association possible entre une exposition chronique au sulfure d’hydrogène provenant de sources géothermiques et l’asthme autodéclaré et les symptômes d’asthme dans une population vivant à Rotorua, en Nouvelle-Zélande. En tout, 1 637 hommes et femmes (de 18 à 65 ans) ayant résidé à Rotorua pendant au moins 3 ans ont participé à l’étude. Après avoir regroupé les participants en quatre quartiles (0 à 10 ppb, 11 à 20 ppb, 21 à 30 ppb, et 31 à 64 ppb), les chercheurs n’ont constaté aucune augmentation du risque d’asthme associé à l’exposition au sulfure d’hydrogène.

Campagna et al. (2004) ont étudié l’association entre l’exposition au sulfure d’hydrogène et les visites à l’hôpital pour de l’asthme et des atteintes respiratoires similaires dans deux populations du Nebraska, aux États-Unis, de 1998 à 2000. Dans l’étude, les dossiers hospitaliers des patients ayant reçu un diagnostic d’asthme de South Sioux City et de Dakota City ont été examinés et associés aux concentrations de sulfure d’hydrogène dans l’air ambiant et l’air intérieur le jour précédant leur admission à l’hôpital. Les concentrations ont été rangées dans la catégorie « élevées » lorsqu’au moins une des moyennes quotidiennes mobiles sur 30 min était égale ou supérieure à 30 ppb ou « faibles » lorsque toutes les moyennes mobiles sur 30 min étaient inférieures à 30 ppb. Au cours de l’étude de 29 mois, 5 009 visites à l’hôpital étaient dues à une maladie respiratoire, dont 455 pour l’asthme, où les enfants représentaient le tiers des visiteurs. Une association positive a été dégagée entre les visites des adultes et des enfants à l’hôpital pour une maladie respiratoire, dont l’asthme, et les concentrations « élevées » (≥30 ppb) de sulfure d’hydrogène la veille de la visite, par rapport à un jour où les concentrations étaient « faibles » (<30 ppb). Même si les concentrations exactes mesurées de sulfure d’hydrogène ne sont pas présentées dans l’article, une étude plus ancienne (Inserra et al., 2002) a montré que les moyennes mensuelles mobiles des concentrations de sulfure d’hydrogène dans les mêmes populations variaient de 2 ppb à plus de 90 ppb. En outre, les appareils de surveillance du sulfure d’hydrogène situés dans certaines parties de South Sioux City et partout à Dakota City ont mesuré des concentrations de sulfure d’hydrogène qui étaient invariablement supérieures 30 ppb, où les concentrations ont atteint ou dépassé la limite de détection de 90 ppb 46 fois dans une période de 9 mois.

8.2.1.7 Effets neurologiques

Les effets de l’exposition au sulfure d’hydrogène sur le comportement d’animaux de laboratoire ont été examinés dans plusieurs études. Chez des rats exposés à 100 ou 200 ppm (139 ou 280 mg/m3) de sulfure d’hydrogène pendant 1 à 2 heures, on a obtenu une CMENO de 200 ppm basée sur une diminution significative de la réaction d’évitement différenciée (Higuchi et Fukamachi, 1977). La CSENO la plus basse recensée dans la littérature après une courte exposition par inhalation d’animaux de laboratoire était de 30 ppm (42 mg/m3), avec une CMENO de 80 ppm (110 mg/m3), d’après une réduction significative de l’activité motrice spontanée et de la température corporelle chez des rats exposés (par voie nasale seulement) à 0, 30, 80, 200 ou 400 ppm (0, 42, 110, 280 ou 560 mg/m3) de sulfure d’hydrogène 3 heures par jour, 5 jours consécutifs (Struve et al., 2001). Struve et al. (2001) ont analysé les cerveaux pour mesurer les taux de catécholamines et n’ont constaté aucune diminution, liée à l’exposition, des taux de catécholamines dans les cerveaux, que ce soit dans le striatum, le rhombencéphale ou l’hippocampe, après exposition à des doses allant jusqu’à 400 ppm. En outre, l’apprentissage et la mémoire, évalués au moyen d’une version modifiée du protocole du labyrinthe de Morris, n’étaient pas altérés après une exposition de 5 jours (corps entier) à des doses de sulfure d’hydrogène allant jusqu’à 80 ppm.

Fiedler et al. (2008) ont réalisé une étude chez 74 sujets humains (35 femmes, 39 hommes) en bonne santé qu’ils ont exposés à 0,05, 0,5 et 5 ppm (0,07, 0,7 et 7 mg/m3) de sulfure d’hydrogène dans un ordre aléatoire pendant 2 heures sur 3 semaines dans une chambre d’exposition. Selon les auteurs, certains symptômes, telles une diminution de la détection olfactive et une augmentation de l’irritabilité et de l’anxiété, variaient de façon significative avec l’exposition au fil du temps, mais l’ampleur des changements était mineure. Une diminution significative du rappel cognitif par l’apprentissage verbal auditif a été constatée à toutes les concentrations d’exposition au fil du temps, qui, selon les auteurs, pourrait être due à la fatigue. Les auteurs ont souligné qu’un effet de seuil n’avait pas été observé de façon constante pour les autres mesures neurocomportementales, car aucun effet significatif sur les autres mesures sensorielles ou cognitives, par exemple le temps de réaction complexe, n’a été observé avec une association dose-réponse. Par conséquent, Fiedler et al. (2008) ont indiqué que, jusqu’à une concentration de 5 ppm, le sulfure d’hydrogène avait des effets statistiquement significatifs mineurs sur les personnes en bonne santé. Toutefois, selon les auteurs, la plage des doses d’exposition se situait à l’intérieur de la plage d’exposition prévue pour la population générale, et ils n’ont donc pas pu définir de dose sans effet nocif observé.

Dans des études épidémiologiques, le groupe de recherche de Kilburn a étudié les effets neurologiques du sulfure d’hydrogène chez l’humain (Kilburn et Warshaw, 1995; Kilburn, 1997, 1999, 2003, 2012). Les effets neurocomportementaux ont été évalués chez des sujets qui avaient été exposés pour diverses durées à de faibles concentrations de sulfure d’hydrogène dans l’environnement. Un certain nombre d’effets neurocomportementaux, probablement associés à l’exposition au sulfure d’hydrogène, ont été relevés, notamment des altérations de l’équilibre, du champ visuel, du temps de réaction de choix, de la différenciation des couleurs, de la force de préhension et du rappel verbal différé. Dans certains cas, les niveaux d’exposition n’étaient pas indiqués. Dans d’autres cas, l’exposition a été estimée. Certains sujets avaient également été exposés simultanément à d’autres substances.

Les mêmes sujets vivant à Rotorua, en Nouvelle-Zélande, qui étaient exposés de façon chronique au sulfure d’hydrogène provenant de sources géothermiques, décrits dans Bates et al. (2013), ont également fait l’objet d’une série de tests neuropsychologiques (Reed et al., 2014) visant à examiner toute association entre l’exposition chronique au sulfure d’hydrogène en faibles concentrations et la fonction cognitive. Ces tests neuropsychologiques ont permis d’évaluer l’attention, la mémoire, la vitesse psychomotrice, la fonction motrice fine et l’humeur. Dans l’ensemble, aucune association n’a été constatée entre l’exposition au sulfure d’hydrogène et la fonction cognitive de cette population de Rotorua et exposée de façon chronique à de faibles concentrations de sulfure d’hydrogène.

Dans des études de cas chez les humains, dont la plupart étaient liés à une exposition professionnelle ou accidentelle, les concentrations et les durées de l’exposition au sulfure d’hydrogène n’étaient habituellement pas quantifiées, et les cas avaient souvent été exposés simultanément à d’autres substances chimiques. Parmi les effets neurologiques observés, mentionnons le coma, les convulsions, les étourdissements, la démence, la réduction de la capacité de communiquer, la réduction de l’attention et de la concentration, l’altération de la mémoire, l’altération de la coordination et de la perception visuelle, l’altération de la fonction motrice, l’ataxie, l’atrophie cérébrale et l’irritabilité (Allyn, 1931; Ahlborg, 1951; McDonald et McIntosh, 1951; Spolyar, 1951; Breysse, 1961; Milby, 1962; Krekel, 1964; Adelson et Sunshine, 1966; Thoman, 1969; Simson et Simpson, 1971; Burnett et al., 1977; Osbern et Crapo, 1981; Hagley et South, 1983; Beauchamp et al., 1984; Arnold et al., 1985; Audeau et al., 1985; Deng et Chang, 1987; Luck et Kaye, 1989; Wasch et al., 1989; NIOSH, 1991; Parra et al., 1991; Tvedt et al., 1991a,b; Kilburn, 1993; Snyder et al., 1995; Hall et Rumack, 1997; Watt et al., 1997).

8.2.1.8 Effets sur la reproduction et le développement

Aucune classification du sulfure d’hydrogène par d’autres organismes de réglementation nationaux ou internationaux n’a été recensée concernant ses effets sur la reproduction ou le développement. Une CSEO de 80 ppm (110 mg/m3) a été observée chez des rats Sprague-Dawley mâles et femelles exposés à 0, 10, 30 ou 80 ppm (0, 14, 42 ou 110 mg/m3) de sulfure d’hydrogène 6 heures par jour, 7 jours par semaine (Dorman et al., 2000). Aucune toxicité pour la reproduction n’a été observée chez les rats mâles et femelles F0 exposés. Aucune toxicité pour le développement n’a été observée chez les petits. Aucun effet significatif sur la croissance, le développement, la performance comportementale et la neuropathologie des petits n’a été observé. Les essais comportementaux portaient sur l’activité motrice, l’évitement passif et la réaction de sursaut acoustique, et y figuraient aussi une batterie d’observations fonctionnelles.

Pour ce qui est des effets sur le neurodéveloppement, Hannah et Roth (1991) ont examiné l’effet périnatal du sulfure d’hydrogène sur les cellules de Purkinje du cervelet en développement chez les petits. Une CMEO de 20 ppm (28 mg/m3) a été établie d’après des altérations significatives de l’architecture et des caractéristiques de croissance de l’arbre dendritique des cellules de Purkinje chez les petits lorsque les rates Sprague-Dawley gravides avaient été exposées à 0, 20 ou 50 ppm (0, 28 ou 70 mg/m3) de sulfure d’hydrogène 7 heures par jour, du jour de gestation 5 au jour postnatal 21. Cependant, l’US EPA (2003) s’est demandée si ces altérations pouvaient être perçues comme nocifs, car « les effets signalés sont très sélectifs et auraient pu être dus à des facteurs environnementaux qui ne sont pas directement liés à l’exposition, notamment une variabilité résultant de la technique d’échantillonnage restreint (une cellule de Purkinje par petit) ».

Les modifications neurochimiques développementales ont été examinées par Skrajny et al. (1992). Une CMEO de 20 ppm (28 mg/m3) a été établie d’après une augmentation significative des concentrations de sérotonine dans le cortex frontal chez des petits exposés lorsque les rates gravides avaient été exposées à 0, 20 ou 75 ppm (0, 28 ou 105 mg/m3) de sulfure d’hydrogène 7 heures par jour, du jour de gestation 5 au jour postnatal 21 (Skrajny et al., 1992). Il n’existe aucune donnée probante indiquant qu’une modification de l’arbre dendritique des cellules de Purkinje ou des concentrations de neurotransmetteurs aurait pu mener à des altérations toxicologiques pour ce qui est de la performance neurocomportementale.

8.2.2 Sulfure de disodium et hydrogénosulfure de sodium

Il existe peu de données sur la génotoxicité du sulfure de disodium et de l’hydrogénosulfure de sodium. Le sulfure de disodium n’était pas mutagène dans des essais de mutation sur des bactéries effectués à l’aide des souches TA98, TA100, TA1535 et TA1537 de Salmonella typhimurium, avec et sans activation métabolique (essais réalisés conformément à la ligne directrice 471 de l’Organisation de coopération et de développement économiques [OCDE] pour les essais de produits chimiques). Des résultats négatifs ont également été obtenus dans un essai de mutation génique sur des cellules de mammifères (ligne directrice 476 de l’OCDE) à l’aide de cellules L5178Y de lymphome de souris exposées au sulfure de disodium à des doses atteignant 781 µg/ml, avec et sans activation métabolique (ECHA, 2019a; NICNAS, 2016).

Un essai in vivo a été recensé pour le sulfure de disodium. Des résultats négatifs ont été obtenus lors d’un test d’induction du micronoyau dans des cellules de moelle osseuse de souris NMRI auxquelles on avait administré des doses de 24, 48 ou 96 mg/kg p.c. de sulfure de disodium par voie intrapéritonéale (ECHA, 2019a; NICNAS, 2016).

Aucune étude de cancérogénicité n’a été recensée, exception faite d’une étude de faible envergure réalisée avec du sulfure de disodium. Dans cette étude, des rats Charles River CD (n = 26/sexe/dose) ont reçu du sulfure de disodium dans l’eau par gavage à des doses de 9 et 18 mg/kg p.c./j, en présence ou en l’absence d’un extrait thyroïdien à 1 %, deux fois par semaine pendant 56 semaines, puis deux ou trois fois par semaine pendant 22 semaines supplémentaires (pour un total de 78 semaines). Une association significative entre la mortalité et la dose a été constatée chez les mâles traités sans l’extrait thyroïdien à 1 %. Cependant, cette association n’a pas été observée chez l’autre groupe traité avec du sulfure de disodium et l’extrait thyroïdien. Bien que les femelles traitées au sulfure de disodium et à l’extrait thyroïdien affichent une mortalité plus grande, la signification statistique n’était pas indiquée. Les résultats ont été jugés « ambigus » par les auteurs. Aucune preuve de cancérogénicité du sulfure de disodium n’a été trouvée dans cette étude (Weisburger et al., 1981; Santé Canada, 1987).

Les données disponibles sur la toxicité à doses répétées du Na2S et du NaSH sont limitées. Dans une étude, des porcs Yorkshire (n = 144) ont reçu pendant 104 jours des aliments contenant 0, 225 ou 450 ppm de Na2S, ce qui équivaut à 0, 6,75 ou 13,5 mg/kg p.c./j, selon une méthode de conversion de dose de Santé Canada (1994). Aucun signe de toxicité n’a été observé (Cromwell et al., 1978).

Dans des conditions de pH physiologique, ces substances se dissocient en anions sulfures d’hydrogène (HS-) et en sulfure d’hydrogène. Dans des conditions acides (comme dans l’estomac), la formation de sulfure d’hydrogène est plus importante (Meyer et al., 1983; NICNAS, 2016). Les effets indésirables sur la santé observés après une exposition répétée par voie orale ne peuvent être écartés (NICNAS, 2016).

Aucune étude d’exposition par inhalation ou par voie cutanée n’a été recensée concernant le Na2S ou le NaSH. L’exposition répétée à ces produits chimiques pourrait causer des effets pulmonaires et des lésions nasales en raison de la libération de sulfure d’hydrogène (NICNAS, 2016).

Aucune étude sur la reproduction ou le développement n’a été trouvée associée au sulfure de disodium ou à l’hydrogénosulfure de sodium. D’après les données disponibles sur le sulfure d’hydrogène, ces deux substances ne devraient pas avoir d’effets toxiques sur la reproduction ou le développement.

Compte tenu de la forte basicité des anions sulfure, les sulfures tels que le sulfure de disodium et l’hydrogénosulfure de sodium devraient être très irritants et corrosifs (NICNAS, 2016). L’hydrogénosulfure de sodium est reconnu comme un composé très irritant pour la peau et les muqueuses (HSDB, 2003). Une solution d’hydrogénosulfure de sodium à 30 % appliquée au sac conjonctival des yeux de six lapins himalayens a causé des lésions oculaires irréversibles (ECHA, 2019b).

8.3 Caractérisation des risques pour la santé humaine

8.3.1 Surveillance de la qualité de l’air ambiant

L’hydrogénosulfure de sodium et le sulfure de disodium rejetés dans l’environnement par des activités commerciales devraient se dissocier en cation sodium et en anions bisulfure et sulfure, respectivement. Étant donné que les anions sont en équilibre avec le sulfure d’hydrogène, l’hydrogénosulfure de sodium et le sulfure de disodium devraient contribuer aux concentrations totales de sulfure d’hydrogène dans l’environnement (mais en faible proportion par rapport aux autres sources). Si des personnes étaient exposées à l’hydrogénosulfure de sodium ou au sulfure de disodium non dissocié, les deux sels s’hydrolyseraient rapidement et complètement dans les liquides corporels, entraînant la formation du sulfure d’hydrogène. Aucun risque additionnel particulier n’est associé à l’un ou l’autre sel outre ceux que pose le sulfure d’hydrogène (Santé Canada, 1987). Par conséquent, la présente section portera sur la caractérisation des risques pour la santé humaine associés à l’exposition au sulfure d’hydrogène.

Le sulfure d’hydrogène est produit de façon endogène à de faibles concentrations dans les processus biologiques normaux. Il régule la physiologie des mammifères; il est donc normalement présent chez ceux-ci, y compris l’humain (Mancardi et al., 2009). Aucune classification de mutagénicité ou de cancérogénicité par d’autres organismes de réglementation nationaux ou internationaux n’a été recensée, et aucune donnée laissant croire que le sulfure d’hydrogène est mutagène ou cancérogène n’a été trouvée.

La principale voie d’exposition au sulfure d’hydrogène des Canadiens est l’inhalation dans l’air ambiant. Le sulfure d’hydrogène présent dans l’air ambiant provient de sources naturelles et de sources anthropiques. Un examen des données disponibles de surveillance continue de la qualité de l’air indique que la plage limite supérieure représentative des concentrations dans l’air ambiant auxquelles la population générale serait exposée est de 0,001 à 0,031 ppm (0,0014 à 0,0434 mg/m3). La valeur la plus faible de cette plage représente la concentration moyenne globale mesurée dans une zone urbaine présumée être éloignée des principales sources anthropiques (Alberta Environment, 2000a), alors que la valeur maximale de cette plage est la plus élevée de toutes les concentrations au 99e centile calculées pour chacun des 64 sites de surveillance près d’usines canadiennes de pâtes et papiers (GTOLDQA, 2000).

Seuil olfactif

Le sulfure d’hydrogène est très odorant, son seuil olfactif étant très bas, variant de moins de 0,01 à 0,3 ppm (0,014 à 0,42 mg/m3). Même si le sulfure d’hydrogène peut être perçu comme une nuisance dans la collectivité à cause de son odeur, les données sont insuffisantes pour conclure qu’il a des effets nocifs sur la santé à ces faibles concentrations (Logue et al., 2001; Horton et al., 2009).

Comme la nuisance olfactive n’est pas considérée comme nocive aux fins de la présente évaluation, elle n’est pas prise en compte dans la caractérisation des risques associés au sulfure d’hydrogène.

Effets oculaires

La CMEO critique pour les effets oculaires est de 10 à 20 ppm (15 à 30 mg/m3) d’après le seuil d’irritation oculaire humain déterminé par Savolainen (1982). La valeur de sulfure d’hydrogène recommandée par l’OMS pour la qualité de l’air a été établie d’après l’irritation oculaire observée dans l’étude de Savolainen (1982). La comparaison de cette CMEO avec la plage limite supérieure des concentrations ambiantes de 0,001 à 0,031 ppm (Alberta Environment, 2000a; GTOLDQA, 2000) donne des marges d’exposition de 320 à 20 000. Les marges d’exposition pour ce qui est des effets oculaires sont jugées adéquates pour tenir compte des incertitudes dans les effets sur la santé et dans les bases de données sur l’exposition de la population générale.

Effets sur la fonction respiratoire

Une concentration de 2 ppm (2,8 mg/m3) entraînant des effets aigus sur la fonction respiratoire a été établie d’après une augmentation biologiquement significative de la résistance des voies aériennes observée chez des volontaires asthmatiques exposés au sulfure d’hydrogène pendant 30 minutes dans une chambre d’exposition (Jäppinen et al., 1990). La comparaison de cette concentration de 2 ppm avec la limite supérieure de la plage des concentrations dans l’air ambiant de 0,001 à 0,031 ppm (Alberta Environment, 2000a; GTOLDQA, 2000) donne des marges d’exposition de 60 à 2 000.

La concentration limite supérieure dans l’air ambiant de 0,031 ppm est la concentration au 99e centile la plus élevée obtenue dans un ensemble de nombreuses mesures horaires prises près de sources ponctuelles dans l’ensemble du Canada pendant plusieurs années. En outre, cette concentration couvre la plage des concentrations dans l’air au 99e centile pour toutes les sources ponctuelles dans la base de données de surveillance de la qualité de l’air. L’augmentation biologiquement significative de la résistance des voies aériennes chez les asthmatiques en réaction à l’exposition au sulfure d’hydrogène n’est pas atténuée par une incertitude associée à une variabilité entre les espèces ou à des différences toxicocinétiques entre les sexes. À la lumière de ces considérations, les marges d’exposition calculées à l’aide d’un critère de toxicité respiratoire biologiquement pertinent chez des personnes asthmatiques (un sous-groupe sensible) sont jugées adéquates pour tenir compte des incertitudes dans les effets sur la santé et dans les données sur l’exposition employées pour caractériser les risques pour les personnes en bonne santé et les personnes asthmatiques sensibles.

Pour la caractérisation des risques associés à l’exposition par inhalation à long terme, le seul point de départ disponible était la CSENO par inhalation de 10 ppm (14 mg/m3) établie d’après la perte de neurones olfactifs nasaux (voie d’entrée) observée chez des rats et des souris exposés à 30 ppm (42 mg/m3) ou plus de sulfure d’hydrogène pendant 10 semaines (Brenneman et al., 2000) ou 90 jours (Dorman et al., 2004). La comparaison entre la CSENO subchronique de 10 ppm et la plage limite supérieure de concentrations dans l’air ambiant de 0,001 à 0,031 ppm (Alberta Environment, 2000b; GTOLDQA, 2000) donne des marges d’exposition allant de 320 à 10 000. Les marges d’exposition pour ce qui est des effets sur la fonction respiratoire sont jugées suffisantes pour tenir compte des incertitudes relatives aux données sur les effets sur la santé et aux données sur l’exposition utilisées pour caractériser les risques.

Effets neurologiques

Par le passé, des effets neurotoxiques ont été confirmés chez des humains qui avaient été exposés à des concentrations élevées de sulfure d’hydrogène par inhalation en milieu de travail. De nombreuses études de cas d’exposition humaine aiguë au sulfure d’hydrogène ont fait état d’effets neurologiques, dont les suivants : nausées, maux de tête, délire, perte d’équilibre, problèmes de mémoire, modifications neurocomportementales, paralysie olfactive, perte de conscience ou « effondrement », tremblements et convulsions. Les rapports indiquant les concentrations provoquant ces effets sont peu nombreux, mais on estime que des concentrations de 100 à 200 ppm (140 à 280 mg/m3) peuvent causer une perte de l’odorat, et des concentrations de 500 à 1 000 ppm (700 à 1 400 mg/m3), une perte de conscience (US EPA, 2003). L’exposition aiguë à des concentrations élevées (> 500 à 1 000 ppm [> 700 à 1 400 mg/m3]) de sulfure d’hydrogène peut être mortelle. Ces concentrations, que l’on retrouve en milieu de travail industriel, sont de plusieurs ordres de grandeur supérieures aux concentrations présentes dans les collectivités (0,0014 à 0,0434 mg/m3 ou 0,001 à 0,31 ppm); elles ne sont donc pas jugées pertinentes pour la caractérisation des risques pour la population générale.

Dans une étude d’inhalation chez le rat dans laquelle les expositions du corps entier étaient de 0, 10, 30, 80 ou 400 ppm pendant 5 jours, la CSENO a été établie à 30 ppm et la CMENO, à 80 ppm (110 mg/m3) d’après une réduction significative de l’activité motrice spontanée (déplacements et mouvements totaux) (Struve et al., 2001). En outre, la fonction cognitive, évaluée dans l’apprentissage et la mémoire au moyen d’une version modifiée du protocole du labyrinthe aquatique de Morris, n’était pas altérée après une exposition de 5 jours, par voie nasale seulement, à des doses de sulfure d’hydrogène allant jusqu’à 80 ppm. Après les essais sur l’activité motrice, Struve et al. (2001) ont analysé les cerveaux pour mesurer les taux de catécholamines et n’ont constaté aucune diminution, liée à l’exposition, des taux de catécholamines dans les cerveaux, que ce soit dans le striatum, le rhombencéphale ou l’hippocampe, après exposition à des doses pouvant atteindre 400 ppm. À la lumière de ces données, les auteurs ont conclu qu’un dysfonctionnement cognitif ne devrait pas se produire après une exposition répétée à court terme au sulfure d’hydrogène à la concentration minimale d’essai de 10 ppm (14 mg/m3), concentration identique à la valeur limite d’exposition en milieu de travail (8 heures par jour) établie par les États‑Unis depuis 2001.

La comparaison entre la CSENO de 30 ppm par inhalation pour ce qui est des effets sur la fonction cognitive et la plage de concentrations limites supérieures dans l’air ambiant de 0,001 à 0,031 ppm (Alberta Environment, 2000b; GTOLDQA, 2000) donne des marges d’exposition allant de 970 à 30 000. Les marges d’exposition pour ce qui est des effets neurologiques sont jugées suffisantes pour tenir compte des incertitudes dans les effets sur la santé et les données sur l’exposition utilisées pour caractériser les risques.

Effets sur la reproduction et le développement

Aucune classification du sulfure d’hydrogène par d’autres organismes de réglementation nationaux ou internationaux n’a été recensée concernant ses effets sur la reproduction ou le développement. Les quelques données répertoriées dans la littérature ne révèlent aucun effet sur la reproduction ou le développement associé à cette substance chez les animaux de laboratoire. Aucun effet sur la reproduction ou le développement, y compris des effets sur le neurodéveloppement, n’a été observé chez des rats exposés à des concentrations pouvant atteindre 80 ppm (110 mg/m3) dans une étude de Dorman et al. (2000). Des effets sur le neurodéveloppement, notamment une modification de l’arbre dendritique des cellules de Purkinje ou des concentrations de neurotransmetteurs, ont été observés (Hannah et Roth, 1991; Skrajny et al., 1992). Cependant, aucun effet significatif sur la performance comportementale ou la neuropathologie n’a été observé, et les données sont jugées insuffisantes pour laisser croire à des effets nocifs sur le neurodéveloppement.

8.3.2 Exposition occasionnelle

Outre les concentrations dans l’air ambiant provenant d’activités de surveillance en continu, rapportées dans des rapports rendus publics, il existe des données probantes d’incidents pendant lesquels des membres de la population générale ont pu être exposés à des concentrations ponctuelles élevées ou très élevées de sulfure d’hydrogène au Canada, d’après les données reçues d’administrations provinciales et municipales, surtout de l’Ontario.

Les concentrations de sulfure d’hydrogène issu de rejets accidentels, mesurées à proximité de puits de pétrole et de gaz inactifs dans le sud de l’Ontario, ont révélé que les puits peuvent rejeter du sulfure d’hydrogène de façon sporadique ou irrégulière, dont les concentrations peuvent persister pendant plusieurs heures et que cette substance peut être émise à des concentrations supérieures à 100 ppm. Ces puits peuvent se trouver sur une propriété privée ou très près de collectivité voisines. De plus, les valeurs rapportées peuvent dépasser de beaucoup la concentration entraînant un effet aigu sur la fonction respiratoire de 2 ppm établie dans cette évaluation comme étant la concentration causant un effet critique pour caractériser les risques associés à une exposition aiguë par inhalation.

Bien que ces incidents soient de nature sporadique et aiguë, une exposition unique ou répétée à ces concentrations élevées de sulfure d’hydrogène peut présenter un risque pour la santé humaine. Cela est particulièrement important dans les cas où du sulfure d’hydrogène est émis près de lieux d’habitation, car les panaches de gaz peuvent s’attarder lorsque, à l’extérieur, le temps est calme et que les vents sont faibles, d’où une faible turbulence et un brassage limité de l’air (communication personnelle, courriel du ministère de l’Environnement et de l’Action en matière de changement climatique du gouvernement de l’Ontario adressé au Bureau d’évaluation du risque des substances existantes de Santé Canada, daté du 4 avril 2018; sans référence).

8.3.3 En général

Comme l’inhalation devrait être la voie prédominante d’exposition de la population générale au sulfure d’hydrogène, l’évaluation des effets sur la santé a été centrée sur des données ayant trait aux effets dus à cette voie. En ce qui concerne l’exposition par inhalation à des concentrations de fond de sulfure d’hydrogène dans l’air ambiant, auxquelles celles de l’hydrogénosulfure de sodium et du sulfure de disodium peuvent s’ajouter, les marges entre les concentrations limites supérieures de sulfure d’hydrogène dans l’air ambiant et les concentrations associées à des effets critiques sur la santé sont considérées comme suffisantes pour tenir compte des incertitudes dans les  données sur les effets sur la santé et l’exposition utilisées pour la caractérisation des risques.

Les rapports sur l’exposition occasionnelle de la population générale au sulfure d’hydrogène indiquent qu’elle approche des concentrations associées à des effets nocifs pour la fonction respiratoire ou les dépasse. Bien qu’il soit reconnu que les données sur la nature de l’exposition occasionnelle ont des limites, et étant donné l’ampleur des concentrations rapportées sur cette exposition occasionnelle, la concentration pouvant causer des effets aigus sur la santé et le nombre d’incidents qui ont été déclarés, combinés au nombre de puits de pétrole et de gaz inactifs au Canada, il est jugé approprié d’appliquer le principe de précaution lors de la caractérisation du risque. Donc, une exposition occasionnelle au sulfure d’hydrogène pourrait être préoccupante pour la santé humaine.

8.4 Incertitudes dans l’évaluation des risques pour la santé humaine

Comme le sulfure d’hydrogène est un gaz, la principale voie d’exposition examinée est l’inhalation, les autres voies ayant également une importance limitée. Aucune étude expérimentale sur l’exposition chronique à long terme (plus de 90 jours) n’a été recensée concernant le sulfure d’hydrogène, l'hydrogénosulfure de sodium ou le sulfure de disodium ou ses deux précurseurs examinés dans la présente évaluation, exception faite d’une étude de faible envergure sur l’exposition au sulfure de disodium par voie orale.

Les données sur les rejets de sulfure d’hydrogène par certains secteurs, par exemple les secteurs des métaux et du raffinage des métaux, à proximité de populations humaines sont limitées. Toutefois, la confiance dans l’évaluation de l’exposition de la population générale à l’air ambiant est importante, car on dispose pour plusieurs secteurs industriels d’un vaste ensemble de mesures de concentrations dans l’air ambiant, représentatif de la plupart des endroits au Canada.

L’existence de données sur l’exposition humaine, surtout de données qui complètent les observations expérimentales dans des modèles animaux, augmente le degré de confiance à l’égard de l’évaluation. Les études utilisées pour déterminer les concentrations minimales auxquelles on observe ou non des effets nocifs ont été réalisées avec des animaux de laboratoire et dans le cadre d’études sur des sujets humains, et ces dernières ont révélé des effets biologiquement pertinents par inhalation à des concentrations inférieures à celles signalées dans les études sur des animaux. L’utilisation des effets chez l’humain comme point de départ pour la caractérisation des risques (marges d’exposition) accroît la confiance à l’égard de l’analyse globale.

Les données recueillies présentent certaines limites relativement aux rejets occasionnels pouvant entraîner une exposition de la population générale au sulfure d’hydrogène. Comme les données recueillies proviennent d’observations ou d’échantillons prélevés ponctuellement, en général lors d’un incident ou d’un déversement, il manque l’information qui pourrait être généralement fournie dans une étude fondée sur des lignes directrices, comme de déterminer la limite de détection (LD) courante et la cohérence entre les sites d’échantillonnage (par exemple, distances des fuites présumées, moments d’échantillonnage et endroits précis). De plus, les données rapportées peuvent ne pas tenir compte des concentrations de sulfure d’hydrogène les plus élevées, car certaines études se contentent d’indiquer « plus de 100 ppm » (concentration maximale de détection de certains appareils de mesure) et car des mesures ponctuelles sont souvent prises à une certaine distance de la source présumée des émissions de sulfure d’hydrogène. Par conséquent, même si des données présentent des limites, elles révèlent des concentrations occasionnelles élevées de sulfure d’hydrogène à proximité de populations humaines et il est jugé justifié de faire appel à ces données dans la présente évaluation, étant donné la concentration pouvant entraîner des effets aigus sur la santé par rapport aux concentrations occasionnelles élevées observées.

9. Prise en compte des sous-populations qui pourraient être plus sensibles ou fortement exposées

Certains groupes de personnes au sein de la population canadienne pourraient, en raison d’une susceptibilité ou d’une exposition accrue, être plus à risque que la population générale de subir des effets nocifs pour la santé dus à l’exposition à des substances. Certaines sous-populations, comme les nourrissons, les enfants et les personnes en âge de procréer, sont prise en considération tout au long de l’évaluation.  Par exemple, l’évaluation qui permet de déterminer les effets nocifs potentiels sur la santé comprend l’évaluation des études de toxicité pour le développement et la reproduction. Dans le cas du sulfure d’hydrogène, ces sous-populations ont été prises en compte. De plus, les personnes vivant à proximité de puits de pétrole et de gaz inactifs qui sont plus susceptibles d’être exposées à des niveaux élevés de sulfure d’hydrogène lors de rejets ont été également prises en compte. Dans cette évaluation, on disposait de données qui nous ont permis de pour tenir compte des personnes qui souffrent d’asthme et qui pourraient être plus sensibles aux effets respiratoires causés par l’exposition au sulfure d’hydrogène.

10. Conclusion

Compte tenu de toutes les sources de données disponibles présentées dans cette ébauche d’évaluation, il est proposé de conclure que le sulfure d’hydrogène pose un risque pour l’environnement. Il est donc proposé de conclure que le sulfure d’hydrogène ne satisfait pas au critère énoncé à l’alinéa 64a) de la LCPE, car il ne pénètre pas dans l’environnement en une quantité ou concentration ou dans des conditions de nature à avoir, immédiatement ou à long terme, un effet nocif sur l’environnement ou sur la diversité biologique. Cependant, il est proposé de conclure que l’hydrogénosulfure de sodium et le sulfure de disodium ne satisfont pas aux critères énoncés aux alinéas 64a) et b) de la LCPE, car ces substances ne pénètrent pas dans l’environnement en une quantité ou concentration ou dans des conditions de nature à avoir, immédiatement ou à long terme, un effet nocif sur l’environnement ou sur la diversité biologique, ou à mettre en danger l’environnement essentiel pour la vie.

À la lumière de tous les renseignements contenus dans la présente ébauche d’évaluation, il est proposé de conclure que le sulfure d’hydrogène (H2S) satisfait au critère de l’alinéa 64c) de la LCPE, car il pénètre ou peut pénétrer dans l’environnement en une quantité ou une concentration ou dans des conditions de nature à constituer un danger au Canada pour la vie ou la santé humaines. Il est en outre proposé de conclure que l’hydrogénosulfure de sodium et le sulfure de disodium ne satisfont pas au critère énoncé à l’alinéa 64c) de la LCPE, car ils ne pénètrent pas dans l’environnement en une quantité ou concentration ou dans des conditions de nature à constituer un danger au Canada pour la vie ou la santé humaines.

Il est proposé de conclure que le sulfure d’hydrogène satisfait à un ou plusieurs des critères énoncés à l’article 64 de la LCPE et que l’hydrogénosulfure de sodium et le sulfure de disodium ne satisfont à aucun des critères énoncés à l’article 64 de la LCPE. Il est également proposé de conclure que le sulfure d’hydrogène (H2S) répond au critère de la persistance, mais pas à celui de la bioaccumulation qui sont énoncés dans le Règlement sur la persistance et la bioaccumulation pris en application de la LCPE.

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Annexe A. Renseignements supplémentaires sur les puits de pétrole et de gaz inactifs

Dans l’industrie pétrolière et gazière en amont, lorsqu’un puits devient inactif (c'est-à-dire le puits n’a pas produit de pétrole ou de gaz, il n’y a pas eu injection de liquides ni élimination de déchets pendant un certain temps), il peut être fermé provisoirement, abandonné ou désaffecté, procédures visant à préparer le puits pour une longue période d’inactivité (AER 2019b; CAPP 2021). Un puits peut également être désigné orphelin s’il n’y a aucun propriétaire juridiquement ou financièrement responsable. Voici une définition de ces termes.

Le Tableau A‑1. Inventaire des puits de pétrole et de gaz au Canada (les valeurs sont arrondies)ci-dessous présente un aperçu du nombre de puits inactifs dans les provinces et territoires. La plupart des puits inactifs au Canada ont été recensés dans les provinces de l’Ouest (en Colombie-Britannique, en Alberta et en Saskatchewan). Un grand nombre de puits inactifs ont également été répertoriés en Ontario, qui a été attribué à une ancienne activité pétrolière et gazière dans la province.

Tableau A 1. Inventaire des puits de pétrole et de gaz au Canada (les valeurs sont arrondies)
Province/territoire Puits actifs Puits inactifs
abandonnés
Puits inactifs
provisoirement fermés
Puits inactifs
orphelins
Colombie-Britannique 9 900a 9 900a 4 500a 360b
Albertac 156 000 82 000 90 000 7 700
Saskatchewan 34 400d 42 000d 25 000d 500e
Manitobaf 5 200 4 200 210 NDp
Ontariog 3 000 9 500 650 900
Québech ND 775* * *
Terre-Neuve ND 25i 2j ND
Nouveau-Brunswickk ND 800 ND ND
Nouvelle-Écossel ND 150 10 ND
Île-du-Prince-Édouardm ND ND ND ND
Territoires du Nord-Ouestn ND 600 85 ND
Yukono ND 60 15 ND
Nunavut ND ND ND ND
Total 208 500 150 010 120 472 9 460

* Au Québec, les puits inactifs ne sont pas classés dans les catégories abandonné, fermé provisoirement ou orphelin. Par conséquent, le nombre de puits de pétrole et de gaz (775) représente toutes les catégories de puits inactifs dans le tableau.

a BCOGC, 2020

b BCOGC, 2021

c Alberta, 2022

d Saskatchewan, 2022a

e Saskatchewan, 2022b

f Manitoba, 2020

g OGSRL, 2019

h Ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles du Québec, 2021

i Terre-Neuve-et-Labrador, Canada, 2022

j Terre-Neuve-et-Labrador, Canada, 2019

k Remarque : La base de données sur les puits de forage au Nouveau-Brunswick indique qu’il y a environ 780 puits de forage au Nouveau-Brunswick, mais que seulement 300 d’entre eux sont des puits de pétrole et de gaz [consultation en avril 2022].

l Nouvelle-Écosse, 2012

m Il y a actuellement 20 puits d’exploration à l’Île-du-Prince-Édouard [consultation en avril 2022].

n Territoires du Nord-Ouest 2021

o Yukon, 2014

ND = Non déterminé

Annexe B. Aperçu des données sur les effets du sulfure d’hydrogène sur la santé

Tableau B 1. Études sur des animaux de laboratoire et in vitro
Critère de toxicité Doses les plus faibles entraînant un effet/résultats
Toxicité aiguë CL50 par inhalation (rat) = 470-820 mg/m3 (Prior et al., 1988).
CL100 par inhalation (rat) = 700-2 300 mg/m3 (Beck et al., 1979; Lopez et al., 1989; Khan et al., 1990).
CL100 par inhalation (souris) = 1 000 mg/m3 (Smith et Gosselin, 1964).
CL100 par inhalation (lapin) = 700-1 400 mg/m3 (Kage et al., 1992).

Effets sur la fonction respiratoire
CMEO la plus faible : 10 ppm (14 mg/m3) d’après une diminution significative de l’activité de la cytochrome oxydase dans le foie de rats Sprague-Dawley mâles (6 par groupe) exposés à 0, 10, 30, 80, 200 ou 400 ppm (0, 14, 42, 110, 280 ou 560 mg/m3) de sulfure d’hydrogène pendant 3 heures. Une diminution significative de l’activité de la cytochrome oxydase dans le foie a été observée à 14 mg/m3 et plus. Une diminution significative de l’activité de la cytochrome oxydase dans les poumons a été observée à 42 mg/m3 et plus. Une augmentation significative de la concentration de sulfures a été observée à 110 mg/m3 et plus dans les poumons, et à 280 mg/m3 et plus dans le foie (Dorman et al., 2002).

Autre CMEO la plus faible : 10 ppm (14 mg/m3) d’après une augmentation transitoire significative de la cellularité du liquide de lavage nasal chez des rats Fischer 344 mâles (12 par groupe) exposés à 0, 10, 200 ou 400 ppm (0, 14, 280 ou 560 mg/m3) de sulfure d’hydrogène pendant 4 heures. Quatre animaux par groupe exposé ont été sacrifiés 1, 20 et 44 h après l’exposition. Une augmentation significative de la cellularité du liquide de lavage nasal a été observée à 14 mg/m3 et plus. Chez les groupes exposés à 14 et 280 mg/m3, 20 h après l’exposition, les modifications étaient disparues et les valeurs étaient revenues aux valeurs de départ. Une augmentation significative de l’activité de la lactate déshydrogénase a été observée à 280 mg/m3 et plus, et une augmentation significative de l’activité phosphatase alcaline a été observée à 560 mg/m3 dans le liquide de lavage broncho-alvéolaire. Les modifications du liquide de lavage nasal pourraient représenter un marqueur précoce de lésions bénignes, mais l’évaluation histopathologique est une pratique plus courante (Lopez et al., 1987).

Autres CMEO : 615 mg/m3 d’après des modifications histologiques transitoires dans le poumon et un effet œdémateux chez des rats Fischer 344 mâles (12 par groupe) exposés à 0, 83 ou 440 ppm (0, 116 ou 615 mg/m3) de sulfure d’hydrogène pendant 4 heures. Quatre animaux par groupe exposé ont été sacrifiés 1, 18 et 42 h après l’exposition (Lopez et al., 1988a).

Effets neurologiques
Des rats Wistar mâles (nombre d’animaux non indiqué dans une référence secondaire) ont été exposés à une dose de 100 à 500 ppm (139 à 695 mg/m3, valeurs citées dans US EPA, 2003) de sulfure d’hydrogène pendant 2 heures. À 200 ppm (280 mg/m3) et plus, une diminution significative de la réaction d’évitement différenciée a été observée. À 300 ppm (417 mg/m3) et plus, la réaction d’évitement conditionnée de type Sidman était supprimée. Après une exposition à une dose de 139 à 280 mg/m3 pendant 1 heure, on a observé une augmentation de la pression sanguine et de la fréquence respiratoire, et des modifications histologiques et biochimiques dans les tissus et les liquides respiratoires (Higuchi et Fukamachi, 1977).

Autres études
Elovaara et al., 1978; Rogers et Ferin, 1981; Kombian et al., 1988; Lopez et al., 1988b; Khan et al., 1990, 1991; Prior et al., 1990; Green et al., 1991; Kohno et al., 1991; Lefebvre et al., 1991; Brenneman et al., 2002.
Toxicité à court terme Effets sur la fonction respiratoire
CMEO la plus faible : 10 ppm (14 mg/m3) d’après une diminution significative de l’activité de la cytochrome oxydase dans les mitochondries du poumon de rats Fischer 344 mâles (nombre d’animaux utilisés non indiqué) exposés à 0, 1, 10 ou 100 ppm (0, 1,4, 14 ou 140 mg/m3) de sulfure d’hydrogène 8 heures par jour, 5 jours par semaine, pendant 5 semaines. Aucun effet sur les enzymes dans les mitochondries du foie n’a été observé. Une tendance à la baisse non significative de l’activité de la cytochrome oxydase dans les mitochondries du cerveau a été observée. Dans les érythrocytes, une diminution significative de l’activité de la superoxyde dismutase a été observée à 140 mg/m3. Aucun examen histopathologique n’a été réalisé (Khan et al., 1998).

Effets neurologiques CSENO la plus faible : 30 ppm (42 mg/m3) et CMENO : 80 ppm (110 mg/m3) d’après une réduction significative de l’activité motrice et de la température corporelle chez des rats CD mâles exposés par inhalation (voie nasale seulement) au sulfure d’hydrogène à 0, 30, 80, 200 ou 400 ppm (0, 42, 110, 280 ou 560 mg/m3) 3 heures par jour, 5 jours consécutifs. Un groupe de rats (10 par groupe exposé) a été soumis à des tests d’apprentissage spatial dans un labyrinthe de Morris chaque jour, juste après l’exposition. Un autre groupe d’animaux (10 par groupe exposé) a été soumis à des tests d’activité motrice spontanée après la cinquième exposition. Une réduction significative de l’activité motrice a été observée à 80 ppm (110 mg/m3) et plus. Dans l’essai dans le labyrinthe de Morris, les animaux exposés à 400 ppm présentaient une latence significativement accrue dans la phase d’acquisition (jours 1 à 4) et dans l’essai du labyrinthe (jour 5) par rapport aux animaux témoins. On n’a observé aucun effet sur les taux de catécholamines dans le striatum, le rhombencéphale ou l’hippocampe chez les animaux soumis aux tests d’activité motrice (Struve et al., 2001).
Des rats CD mâles (5 à 7 par groupe) ont été exposés par inhalation (corps entier) à du sulfure d’hydrogène à raison de 0, 10, 30 ou 80 ppm (0, 14, 42 ou 110 mg/m3) 3 heures par jour, pendant 5 jours consécutifs. La performance au conditionnement opérant selon des calendriers à intervalle fixe multiples a été évaluée chaque jour, et les résultats la semaine avant l’exposition et la semaine après l’exposition ont été comparés. Aucun effet significatif sur la performance selon un calendrier à intervalle fixe n’a été observé. L’apprentissage et la mémoire n’étaient pas perturbés par l’exposition au sulfure d’hydrogène jusqu’à 80 ppm, d’après l’essai dans le labyrinthe de Morris. L’activité motrice n’a pas été perturbée par l’exposition au sulfure d’hydrogène (Struve et al., 2001).

Autres CMENO : 125 ppm (174 mg/m3) d’après un comportement légèrement altéré pendant la réacquisition d’un comportement à contingence inverse dans un labyrinthe à bras radial chez des rats Sprague-Dawley mâles (10 à 12 par groupe) exposés à 0 ou 125 ppm (0 ou 174 mg/m3) de sulfure d’hydrogène 4 heures par jour, 5 jours par semaine, pendant 5 semaines. Aucun effet sur la rétention ou l’acquisition de la mémoire n’a été observé (Partlo et al., 2001).

Autres études
Kosmider et al., 1967; Curtis et al., 1975; Haider et al., 1980; Skrajny et al., 1996; Brenneman et al., 2002; Dorman et al., 2002.
Toxicité subchronique Effets sur la fonction respiratoire
CSENO la plus faible : 10 ppm (14 mg/m3) et CMENO : 30 ppm (42 mg/m3) d’après une perte légère à modérée de neurones olfactifs et une hyperplasie des cellules basales de la muqueuse olfactive chez des rats Sprague-Dawley mâles (12 par groupe) exposés à 0, 10, 30 ou 80 ppm (0, 14, 42 ou 110 mg/m3) de sulfure d’hydrogène 6 heures par jour, 7 jours par semaine, pendant 10 semaines. Seuls la cavité nasale et le système olfactif ont été examinés. Aucun effet n’a été observé chez les animaux témoins ni les animaux exposés à 10 ppm (14 mg/m3) de sulfure d’hydrogène (Brenneman et al., 2000).

Autre CSENO la plus faible : 10 ppm (14 mg/m3) et CMENO : 30 ppm (42 mg/m3) d’après une augmentation significative de la perte de neurones olfactifs chez des rats Fischer 344 mâles et femelles, des souris B6C3F1 et des rates Sprague-Dawley. Une perte significative de neurones olfactifs a été observée à 80 ppm (110 mg/m3) chez les rats Sprague-Dawley  mâles. Une incidence à 100 % de rhinite a été observée chez les souris B6C3F1 exposées à 110 mg/m3 (Dorman et al., 2004). L’étude de Dorman et al. (2004) est une réévaluation des résultats des examens histopathologiques du nez et du poumon obtenus par le CIIT (1983a,b,c) et décrits ci-après.

Autres CMEO : 80 ppm (110 mg/m3) chez des rats Fischer 344, des rats Sprague-Dawley et des souris B6C3F1 exposés à 0, 10,1, 30,5 ou 80 ppm (0, 14, 42 ou 112 mg/m3) de sulfure d’hydrogène à raison de 6 h/j, 5 j/sem., pendant 90 jours (CIIT, 1983a,b,c).

Chez les rats Sprague-Dawley  (10 de chaque sexe par groupe), la CMEO de 110 mg/m3 était basée sur une diminution du poids corporel chez les femelles et une diminution du poids absolu du cerveau chez les mâles. À 110 mg/m3, la consommation d’aliments et les poids corporels étaient réduits chez les deux sexes. Aucune différence significative n’a été observée sur les plans hématologiques, ophtalmologiques, neuropathologiques, histopathologiques, ni dans les paramètres de chimie sérique ou l’analyse d’urine (CIIT, 1983c).

Chez les rats Fischer 344 (10 de chaque sexe par groupe), la CMEO de 110 mg/m3 était basée sur une diminution de la consommation d’aliments et du poids corporel chez les deux sexes et sur une augmentation du poids relatif du cerveau chez les mâles. Une hausse significative du taux de sulfhémoglobine a été observée chez les mâles à 110 mg/m3. Aucune différence significative n’a été observée sur les plans hématologiques, ophtalmologiques, neuropathologiques, histopathologiques, ni dans les paramètres de chimie sérique ou l’analyse d’urine (CIIT, 1983b).

Chez les souris B6C3F1 (10 de chaque sexe par groupe), la CMEO de 110 mg/m3 était basée sur une réduction de la consommation d’aliments et du poids corporel, et sur l’inflammation de la muqueuse nasale chez les deux sexes. Une diminution significative du poids absolu, mais non du poids relatif, du cœur, du foie et de la rate chez les mâles et une diminution significative du poids des reins chez les femelles ont été observées à 110 mg/m3. Aucune lésion macroscopique ou différence significative associée au composé n’a été observée sur les plans hématologiques, ophtalmologiques, neuropathologiques, ni dans les paramètres de chimie sérique ou l’analyse d’urine (CIIT, 1983a).

Autres études
Wetterau et al., 1964; Anderson, 1987; Dorman et al., 2002; Moulin et al., 2002.
Toxicité chronique / cancérogénicité Aucune étude n’a été recensée.
Toxicité pour la reproduction ou le développement CSEO pour la reproduction ou le développement = 80 ppm (110 mg/m3). Des rats Sprague-Dawley  (12 de chaque sexe par groupe) ont été exposés à 0, 10, 30 ou 80 ppm (0, 14, 42 ou 110 mg/m3) de sulfure d’hydrogène 6 heures par jour, 7 jours par semaine, pendant 2 semaines avant l’accouplement, et l’exposition s’est poursuivie pendant la période d’accouplement de 2 semaines. Chez les femelles gravides, l’exposition s’est poursuivie du JG 0 au JG 19. Les mères et les petits ont ensuite été exposés du (JPN) 5 au JPN 18. Chez les mâles, l’exposition s’est poursuivie pendant 70 jours. Pour ce qui est des effets sur la reproduction, on n’a observé aucun effet statistiquement significatif sur la performance de la reproduction, l’indice d’accouplement, l’indice de fertilité, les pertes post-implantatoires par portée, le nombre de résorptions tardives ou le nombre de naissances vivantes. Aucun effet sur le nombre de petits vivants, la taille des portées, la durée moyenne de gestation, ni le nombre moyen d’implants n’a été observé. La dégénérescence des tubules testiculaires était de 42 % chez les mâles ayant été exposés à 112 mg/m3, comparativement à 17 % chez les mâles témoins, ce qui n’était pas statistiquement significatif. Le poids relatif des ovaires n’était significativement réduit que chez les femelles du groupe ayant été exposé à la faible dose. Pour ce qui est des effets sur le développement, aucune différence significative n’a été observée dans la prise de poids, le développement, la performance comportementale ou la neuropathologie chez les petits. L’évaluation comportementale portait sur l’activité motrice (JPN 13, 17, 21, 60 ± 2), l’évitement passif (JPN 22 ± 1, 62 ± 3), une batterie d’observations fonctionnelles (JPN 60 ± 2), la réaction de sursaut acoustique (JPN 21, 62 ± 3) et la neuropathologie (JPN 23 ± 2, 61 ± 2). Une toxicité systémique à une CMEO de 10 ppm (14 mg/m3) a été observée chez les parents F0, d’après une diminution du poids relatif et absolu des surrénales chez les mâles et d’une diminution du poids relatif des ovaires chez les femelles (Dorman et al., 2000).

Autres études
Andrew et al., 1980; Saillenfait et al., 1989; Hayden et al., 1990a,b.
Effets sur le neurodéveloppement CMEO la plus faible = 20 ppm (28 mg/m3) d’après des altérations significatives de l’architecture et des caractéristiques de croissance de l’arbre dendritique des cellules de Purkinje chez les petits lorsque les rates Sprague-Dawley  gravides (10 par groupe) avaient été exposées à 0, 20 ou 50 ppm (0, 28 ou 70 mg/m3) de sulfure d’hydrogène 7 heures par jour, du JG 5 au JPN 21. Seules des cellules de Purkinje du cervelet en développement ont été examinées (une cellule de Purkinje de chaque petit). Chez les petits exposés à 28 ou 70 mg/m3, la longueur des segments dans les branches inférieures et médianes de l’arbre dendritique et la distance moyenne de tout ordre équivalent jusqu’au cône d’implantation de l’axone sur le corps neuronal [vertex path length] étaient significativement augmentées dans les cellules de Purkinje. Les auteurs ont conclu que ces effets étaient révélateurs d’altérations significatives de l’architecture et des caractéristiques de croissance de l’arbre dendritique des cellules de Purkinje (Hannah et Roth, 1991). L’US EPA (2003) s’est demandé si ces modifications pouvaient être considérées comme nocives, car « les effets signalés sont très sélectifs et auraient pu être dus à des facteurs environnementaux qui ne sont pas directement liés à l’exposition, notamment une variabilité résultant de la technique d’échantillonnage restreint (une cellule de Purkinje par petit) ».

Autre CMEO la plus faible = 20 ppm (28 mg/m3), d’après une augmentation significative des taux de sérotonine dans le cortex frontal de petits exposés lorsque 20 rates Sprague-Dawley gravides ont été exposées à 0, 20 ou 75 ppm (0, 28 ou 105 mg/m3) de sulfure d’hydrogène 7 heures par jour, du JG 5 au JPN 21. À 28 mg/m3, une augmentation significative des taux de sérotonine dans le cortex frontal au JPN 21 a été observée. À 105 mg/m3, une augmentation significative des taux de sérotonine a été observée dans le cervelet et le cortex frontal aux JPN 14 et 21. À 105 mg/m3, une augmentation significative des taux de noradrénaline dans le cervelet a été observée aux JPN 7, 14 et 21. À 28 mg/m3, une diminution significative des taux de noradrénaline a été observée dans le cortex frontal aux JPN 14 et 21 (Skrajny et al., 1992).

Autres études
Hannah et al., 1989, 1990; Roth et al., 1995.
Génotoxicité et critères d’effet connexes Essais in vitro

Essais de mutagénicité :
Négatif : Test d’Ames, souches TA97, TA98, TA100 de Salmonella typhimurium en présence ou en l’absence d’activation métabolique S9 à des concentrations de 0, 17, 57, 175, 582 ou 1 750 µg/plaque (Hughes et al., 1984).

Tests des comètes [utilisant le sulfure de disodium (Na2S), car du sulfure d’hydrogène est libéré lorsque le Na2S est dissous en solution aqueuse] :

Positif : Des cellules FHs 74 Int d’intestin grêle humain non transformées ont été traitées au Na2S·9H2O à une dose de 250 à 2 000 µM pendant 2 heures. Des réactions dépendantes de la dose ont été observées. Aucune cytotoxicité n’a été observée (Attene-Ramos et al., 2010).

Négatif : Des cellules ovariennes de hamster chinois (CHO) ont été traitées au Na2S pendant 4 heures à des concentrations allant de 25 à 5 000 µM. Une cytotoxicité aiguë a été observée à ≥ 7 500 µM (Attene-Ramos et al., 2006).

Positif : Dans un test des comètes modifié, la réparation de l’ADN a été inhibée en présence d’hydroxyurée et de 1-β-D-arabinofuranosylcytosine (AraC). Les cellules CHO ont été traitées au Na2S pendant 2 heures à des concentrations allant de 250 à 3 000 µM (Attene-Ramos et al., 2006).

Négatif : Des cellules HT29 de cancer du côlon humain, sous-clone Cl.16E, ont été traitées au Na2S à une concentration de 2 000 µM (Attene-Ramos et al., 2006).

Positif : Dans un test des comètes modifié, la réparation de l’ADN a été inhibée en présence d’hydroxyurée et de 1-β-D-arabinofuranosylcytosine (AraC). Des cellules HT29 de cancer du côlon humain, sous-clone Cl.16E, ont été traitées au Na2S à des concentrations allant de 500 à 2 000 µM (Attene‑Ramos et al., 2006).

Études in vivo

Des rats Sprague-Dawley mâles (3 ou 4 animaux par temps d’observation) ont été exposés par voie nasale seulement à 0 ou 200 ppm (280 mg/m3) de sulfure d’hydrogène 3 heures par jour pendant 1 journée ou 5 jours consécutifs. Les caractéristiques anatomopathologiques et le profil d’expression génique des cellules de l’épithélium respiratoire nasal ont été examinés. Pour ce qui est des caractéristiques anatomopathologiques des cellules nasales, des lésions bénignes de l’épithélium respiratoire ont été observées chez les animaux après une exposition aiguë de 3 heures au sulfure d’hydrogène. Une infiltration de cellules inflammatoires a été observée 3 heures après l’exposition. Vingt-quatre heures après l’exposition, l’épithélium respiratoire s’était régénéré. Une disparition complète des lésions de l’épithélium respiratoire a été observée chez tous les animaux après 5 jours consécutifs d’exposition. Le profil d’expression génique des cellules de l’épithélium respiratoire nasal des rats a été établi à l’aide d’une puce à ADN. Les profils d’expression génique ont été générés 3, 6 et 24 heures après l’exposition initiale de 3 heures, et 24 heures après la dernière exposition. Les modifications de l’expression génique se sont d’abord traduites par une altération de la défense cellulaire et une inflammation, et plus tard par une prolifération cellulaire et une altération de la mobilité dépendante des microtubules. Dans l’ensemble, la modification de l’expression génique par le sulfure d’hydrogène s’est avérée avoir des effets sur la régulation du cycle cellulaire, la division cellulaire, le métabolisme et la réparation de l’ADN, la régulation de la protéine kinase et la biogenèse et l’organisation du cytosquelette (Roberts et al., 2008).

Aucune autre étude n’a été recensée.
Tableau B 2. Études chez l’humain
Critère de toxicité Doses les plus faibles entraînant un effet/résultats
Effets oculaires L’OMS (WHO, 2000) a fait état d’un seuil d’irritation oculaire de 10 à 20 ppm (15 à 30 mg/m3) et de lésions oculaires graves à des doses de 50 à 100 ppm (70 à 140 mg/m3) d’après l’étude de Savolainen (1982). L’OMS (WHO, 2000) n’a pas présenté de renseignements détaillés.
Dans une collectivité située près d’une usine de papier, exposée dans l’environnement à une concentration annuelle moyenne de 6 µg/m3 de sulfure d’hydrogène (concentrations maximales quotidiennes de sulfure d’hydrogène atteignant 100 µg/m3) et exposée simultanément au méthylmercaptan et à des sulfures de méthyle, les cas d’irritation oculaire étaient 12 fois plus nombreux que dans les collectivités non exposées (Jaakkola et al., 1990).
Un groupe de travailleurs d’une usine de rayonne de viscose (123 hommes) exposés au sulfure d’hydrogène et/ou au disulfure de carbone pendant au moins un an et 67 témoins ont été invités à répondre à un questionnaire autoadministré comportant des questions sur les troubles oculaires. Chez les travailleurs de l’usine de rayonne de viscose, les niveaux d’exposition individuels au sulfure d’hydrogène et au disulfure de carbone ont été mesurés et variaient de 0,2 à 8,9 mg/m3 et de 4 à 112 mg/m3, respectivement. Les témoins n’étaient pas exposés au sulfure d’hydrogène, au disulfure de carbone ou à toute autre substance irritante en milieu de travail. Après ajustement pour tenir compte de l’âge et du tabagisme, les travailleurs de l’usine de rayonne de viscose qui étaient exposés à > 5 mg/m3 de sulfure d’hydrogène étaient significativement plus nombreux que les témoins à se plaindre de troubles oculaires (Vanhoorne et al., 1995).
Autres études : Riffat et al., 1999.
Effets sur la fonction respiratoire CMEO la plus faible : 0,5 ppm (0,7 mg/m3), d’après une diminution significative du quotient respiratoire chez des hommes « peu en forme » s’exerçant à une intensité maximale. Seize hommes volontaires en bonne santé et cinq femmes volontaires en bonne santé ont été exposés à 0, 0,5, 2 ou 5 ppm (0, 0,7, 2,8 et 7 mg/m3) de sulfure d’hydrogène par inhalation orale au cours d’exercices d’une intensité progressive, jusqu’à l’épuisement. Les exercices duraient 13 à 16 minutes. Les hommes ont été classés par ordre séquentiel selon leur absorption d’oxygène maximale relative (VO2 max) et répartis en deux groupes : « très en forme » (âge moyen de 24 ans ± 5,1 ÉT) et « peu en forme » (âge moyen de 26,3 ans ± 5,9 ÉT), tandis que les femmes (âge moyen de 23,8 ans ± 4,7 ÉT) n’ont pas été réparties. Les valeurs VO2 maximales moyennes dans les groupes « très en forme » et « peu en forme » étaient de 46,9 ± 3,9 ÉT ml/kg et de 36,9 ± 3,2 ÉT ml/kg par minute, respectivement. Un certain nombre de paramètres physiologiques et pulmonaires ont été mesurés à deux intensités d’exercice : submaximale et maximale. Dans le groupe « très en forme », l’exposition à 5 ppm se traduisait par une augmentation significative de la consommation absolue d’oxygène et de la concentration sanguine de lactate, et par une réduction significative du quotient respiratoire pendant les exercices d’intensité submaximale et maximale. Dans le groupe « peu en forme », une diminution significative du quotient respiratoire a été observée à 0,5, 2 et 5 ppm à l’intensité d’exercice maximale, et à 2 et 5 ppm à l’intensité d’exercice submaximale. À 5 ppm, une hausse significative de la concentration sanguine de lactate a été observée à toutes les intensités d’exercice, et une hausse significative de la consommation absolue d’oxygène a été observée à l’intensité d’exercice maximale. Dans le groupe de femmes, une augmentation significative de la consommation absolue d’oxygène et de la consommation relative d’oxygène a été observée à 5 ppm pendant les exercices d’intensité maximale. Le quotient respiratoire était significativement diminué à la dose de 5 ppm à toutes les intensités d’exercice (Bhambhani et Singh, 1985).

Autre dose d’effet : 2 ppm (2,8 mg/m3) chez 10 volontaires asthmatiques [7 femmes d’un âge moyen de 44,1 ans (31 à 61) et 3 hommes d’un âge moyen de 40,7 ans (33 à 50)] exposés à 2,8 mg/m3 de sulfure d’hydrogène pendant 30 minutes dans une chambre d’exposition. Les sujets souffraient d’asthme bronchique depuis 1 à 13 ans (moyenne de 3,7 années) et prenaient des médicaments. Ils n’ont pas pris de médicaments les 2 jours précédant l’étude. Aucune personne souffrant d’asthme grave n’a été incluse dans l’étude. La résistance des voies aériennes a augmenté de 26,3 % en moyenne, et la conductance spécifique des voies aériennes (SGaw) a diminué de 8,4 % en moyenne. Ces effets n’étaient pas statistiquement significatifs. La SGaw a diminué chez six sujets et augmenté chez quatre sujets. Chez deux des quatre sujets dont la SGaw a diminué, les modifications étaient supérieures à 30 % pour ce qui est de la résistance des voies aériennes et de la SGaw, ce qui indique une obstruction bronchique possible chez ces deux sujets. Trois des 10 sujets ont signalé des maux de tête après l’exposition. Aucune différence significative n’a été constatée pour ce qui est de la capacité vitale (CV), du volume expiratoire maximum par seconde (VEMS) et du débit maximal expiratoire (DME). Il y a lieu de noter que les chercheurs ont comparé seulement les résultats avant et après exposition, ils n’ont pas exposé les sujets à la fois aux conditions de traitement et aux conditions de contrôle, et ils n’ont pas utilisé de témoins non asthmatiques pour la comparaison. Les auteurs ont également examiné les effets sur la fonction respiratoire possibles associés au sulfure d’hydrogène chez 26 travailleurs masculins d’une usine de pâtes (âge moyen de 40,3 ans, intervalle de 22 à 60 ans). Parmi ces 26 travailleurs, 6 étaient des fumeurs, 4 avaient déjà eu des allergies et 5 étaient des sujets atopiques. Ces travailleurs étaient exposés au sulfure d’hydrogène au travail, à des concentrations comprises entre 1 et 11 ppm. Les auteurs ont comparé les effets sur la fonction respiratoire d’après la réaction aux tests standards de provocation à l’histamine réalisés après un congé ou une journée à l’extérieur du travail et à la fin de la journée de travail. Aucune modification statistiquement significative de la fonction respiratoire (CV, VEMS et réactivité des bronches) n’a été observée (Jäppinen et al., 1990).

Autres CMEO : 2 ppm (2,8 mg/m3) d’après une réduction significative du quotient respiratoire chez des hommes volontaires en bonne santé (16 en tout, âge moyen de 25,2 ans ± 5,5 ÉT) exposés à 0, 0,5, 2 ou 5 ppm (0, 0,7, 2,8 ou 7 mg/m3) de sulfure d’hydrogène par inhalation orale pendant qu’ils effectuaient des exercices d’intensité progressive, jusqu’à épuisement. L’exposition a duré au moins 16 minutes. Les paramètres physiologiques ont été mesurés à trois intensités, à savoir deux intensités submaximales et une intensité maximale. Le quotient respiratoire était significativement réduit à 2 et 5 ppm pendant les exercices à intensité maximale et à 5 ppm pendant les exercices à intensité submaximale. L’absorption maximale d’oxygène (VO2 max) a augmenté de façon significative pendant les exercices à intensité maximale à 5 ppm. Les concentrations sanguines de lactate étaient significativement augmentées à toutes les intensités d’exercice chez les sujets exposés à 5 ppm de sulfure d’hydrogène. La fréquence cardiaque, la ventilation-minute et la puissance maximale n’ont pas été modifiées (Bhambhani et Singh 1991).

Des sujets en bonne santé (13 hommes d’un âge moyen de 24,7 ans ± 4,6 ÉT, 12 femmes d’un âge moyen de 22,0 ans ± 2,1 ÉT) ont été exposés à 0 ou 5 ppm (7 mg/m3) de sulfure d’hydrogène pendant 30 minutes par inhalation orale pendant qu’ils effectuaient des exercices à 50 % de leur puissance aérobie maximale prédéterminée. Aucun effet significatif n’a été observé pour ce qui est des paramètres de la physiologie, de la perception ou du sang artériel. Les propriétés biochimiques des muscles squelettiques ont été analysées immédiatement après les exercices. Les taux de lactate, de lactate déshydrogénase et de cytochrome oxydase dans les muscles avaient diminué, mais pas de façon significative. Chez les hommes, la citrate synthase était significativement réduite à 5 ppm, ce qui, selon les auteurs, pourrait indiquer une inhibition du métabolisme aérobie (Bhambhani et al., 1994, 1996b).

Des sujets en bonne santé (9 hommes d’un âge moyen de 24,7 ans ± 6,4 ÉT, 10 femmes d’un âge moyen de 21,8 ans ± 3,0 ÉT) ont été exposé à 0 ou 10 ppm (14 mg/m3) de sulfure d’hydrogène pendant 15 minutes par inhalation orale pendant qu’ils effectuaient des exercices à 50 % de leur puissance aérobie maximale prédéterminée. Aucun effet significatif sur la fonction pulmonaire n’a été observé en ce qui concerne les variables calculées d’après la boucle débit-volume, le volume ventilatoire maximal et la capacité de diffusion des poumons pour le monoxyde de carbone (Bhambhani et al., 1996a).

Des sujets en bonne santé (15 hommes d’un âge moyen de 23,4 ans ± 5,2 ÉT, 13 femmes d’un âge moyen de 21,8 ans ± 3,0 ÉT) ont été exposés à 0 ou 10 ppm (14 mg/m3) de sulfure d’hydrogène pendant 30 minutes par inhalation orale pendant qu’ils effectuaient des exercices à 50 % de leur puissance aérobie maximale prédéterminée. Une diminution significative de l’absorption d’oxygène et une augmentation significative du quotient respiratoire et des concentrations sanguines de lactate ont été observées chez les hommes et les femmes à 10 ppm. Une augmentation non statistiquement significative des concentrations de lactate dans les muscles et une diminution non statistiquement significative de l’activité de la citrate synthase dans les muscles ont été observées (Bhambhani et al., 1997).

Autres études : Higashi et al., 1983; Jäppinen et al., 1990; Richardson, 1995; Hessel et al., 1997; Buick et al., 2000; Campagna et al., 2004.
Effets neurologiques Un groupe de 74 sujets en bonne santé (35 femmes et 39 hommes; âge moyen de 24,7 ans ± 4,2 ÉT; nombre moyen d’années de scolarité de 16,5 ± 2,4 ÉT) a été exposé à 0,05, 0,5 et 5 ppm (0,07, 0,7 et 7 mg/m3) de sulfure d’hydrogène dans un ordre aléatoire pendant 2 heures sur 3 semaines dans une chambre d’exposition. Il y a lieu de noter que les effets ont été comparés avant et après l’exposition pour chaque sujet, et qu’aucun groupe témoin non exposé n’était inclus dans l’étude. Les auteurs ont examiné plusieurs paramètres : cotes olfactives, fonction sensorielle (balancement postural, acuité visuelle et sensibilité visuelle aux contrastes), tests cognitifs (temps de réaction simple, test de performance continue, test du tapotement des doigts, test de substitution symbole-chiffre, test d’apprentissage verbal auditif). Des effets significatifs ont été observés pour ce qui est de la détection des odeurs, de l’irritation et de l’anxiété après l’exposition au sulfure d’hydrogène au fil du temps, à tous les niveaux d’exposition. Une diminution significative du rappel cognitif au test d’apprentissage verbal auditif a été observée à tous les niveaux d’exposition. Comme aucun autre effet significatif sur les mesures sensorielles ou cognitives n’a été observé, les auteurs ont suggéré que la diminution constatée de l’apprentissage verbal pouvait être due à la fatigue (Fiedler et al., 2008).

Dans une étude de cohorte, 103 sujets ont été exposés pendant 1 à 22 ans à de faibles concentrations de sulfure d’hydrogène dans l’environnement avant l’évaluation. Dans certains cas, les niveaux d’exposition n’étaient pas indiqués. Dans d’autres cas, l’exposition a été estimée d’après diverses concentrations mesurées. Certains sujets avaient été simultanément exposés à d’autres substances. Un certain nombre de déficits neurocomportementaux ont été constatés chez les sujets, notamment une altération de l’équilibre, du champ visuel, du temps de réaction de choix, de la différenciation des couleurs, de la force de préhension et du rappel verbal différé (Kilburn, 1997, 1999).

Dans une autre étude de cohorte, on a procédé à une évaluation neurocomportementale chez 19 sujets qui avaient été exposés pendant 20 minutes et 9 ans au sulfure d’hydrogène dans l’environnement (les niveaux d’exposition n’ont pas été quantifiés). L’évaluation a eu lieu entre 1,7 et 22 ans après l’exposition, et aucun des sujets n’avait perdu conscience à la suite de l’exposition. Une population témoin a été utilisée à des fins de comparaison. Les sujets exposés présentaient des déficits en ce qui concerne le temps de réaction, l’équilibre, le réflexe de clignotement, la sensibilité à la perception des couleurs, la performance visuelle, la force de préhension, l’audition et un certain nombre de paramètres cognitifs (Kilburn, 2003).

Autres études : Kilburn et Warshaw, 1995; Hirsch, 2002; Inserra, 2004; Farahat et Kishk, 2010.
Études de cas Un certain nombre d’études de cas d’exposition au sulfure d’hydrogène ont été répertoriées, dans lesquelles les concentrations et les durées de l’exposition n’étaient habituellement pas quantifiées, et l’exposition simultanée à d’autres substances chimiques était fréquente. Parmi les effets signalés figuraient notamment les suivants : perte de conscience, mort, œdème pulmonaire, intracrânien et cérébral, bronchite hémorragique, douleurs thoraciques, détresse respiratoire, bradycardie, arythmies et irrégularités cardiaques, augmentation de la pression sanguine, cyanose, nausées, vomissements, céphalées, dyspnée, irritation des yeux et autres effets oculaires, notamment altération de la vision, photophobie et érosion de la cornée, irritation nasale, audition réduite, hémoptysie, effets neurologiques dont coma, convulsions, étourdissements, démence, capacité réduite à communiquer, attention et concentration réduites, altération de la mémoire, de la coordination, de la perception visuelle et de la fonction motrice, ataxie, atrophie cérébrale et irritabilité (Allyn, 1931; Ahlborg, 1951; McDonald et McIntosh, 1951; Spolyar, 1951; Breysse, 1961; Milby, 1962; Krekel, 1964; Adelson et Sunshine, 1966; Thoman, 1969; Simson et Simpson, 1971; Burnett et al., 1977; Osbern et Crapo, 1981; Hagley et South, 1983; Beauchamp et al., 1984; Arnold et al., 1985; Audeau et al., 1985; Deng et Chang, 1987; Luck et Kaye, 1989; Wasch et al., 1989; NIOSH, 1991; Parra et al., 1991; Tvedt et al., 1991a,b; Kilburn, 1993; Snyder et al., 1995; Hall et Rumack, 1997; Watt et al., 1997; Fenga et al., 2002; Kage et al., 2002, 2004; Nelson et Robinson, 2002; CSB, 2003; Hendrickson et al., 2004; Nam et al., 2004; Nikkanen et Burns, 2004; Smith et Cummins, 2004; Miyazato et al., 2013; Sastre et al., 2013).
Effets sur la reproduction et le développement Dans une étude rétrospective menée chez des travailleurs du secteur pétrochimique en Chine, 2 853 travailleuses (raffineries de pétrole et usines de produits chimiques, de polyester, de résine, de tapis et de substances non chimiques), dont 1 620 femmes, ont déclaré avoir été exposées à des produits pétrochimiques. Un risque significativement accru d’avortements spontanés a été constaté chez les travailleuses fréquemment exposées aux produits pétrochimiques (RC = 2,7, IC à 95 % = 1,8–3,9). On a ajusté les données pour tenir compte de plusieurs facteurs confusionnels possibles : âge, niveau de scolarité, type d’usine, quart de travail, travail debout ou à genoux, intensité du bruit, niveau de poussière, exposition passive à la fumée de tabac et alimentation. L’évaluation des risques associés à l’exposition au sulfure d’hydrogène a donné un RC de 2,3 avec un IC à 95 % de 1,2 à 4,4. De plus, des RC élevés ont été obtenus pour le benzène (RC = 2,5; IC à 95 % = 1,7–3,7) et l’essence (RC = 1,8; IC à 95 % = 1,1–2,9). Cependant, aucune information sur l’exposition pendant le premier trimestre n’était disponible. Les rapports de cotes pour les autres effets n’ont pas été étudiés (Xu et al., 1998).

Effets sur le neurodéveloppement

Dans une étude de cas, un enfant de 20 mois a été exposé à au moins 0,6 ppm (0,84 mg/m3) de sulfure d’hydrogène et à d’autres substances chimiques non précisées émises par une mine de charbon pendant près de 1 an. L’enfant a été admis à l’hôpital en raison d’une ataxie, d’une choréo-athétose, d’une dystonie et d’une incapacité à se tenir debout, et l’imagerie du cerveau évoquait une encéphalopathie toxique. Peu après son admission, l’enfant a récupéré de façon spontanée. Dix semaines après son admission, l’ataxie s’était résorbée et les mouvements choréo-athétoïdes avaient diminué. Une deuxième imagerie du cerveau a donné des résultats normaux (Gaitonde et al., 1987).
Étude épidémiologique Il existe un certain nombre d’études épidémiologiques écologiques, d’études dans la collectivité et d’études sur des usines de sulfate. Les niveaux d’exposition n’étaient habituellement pas quantifiés, et l’exposition simultanée à d’autres substances chimiques était courante. Dans la plupart des cas, les données étaient insuffisantes pour permettre de tirer des conclusions quant à d’éventuelles corrélations entre l’exposition au sulfure d’hydrogène et des effets sur la santé. Parmi les effets sur la santé évalués, mentionnons la mortalité, les cataractes, divers troubles touchant la conjonctive, les orbites, le système nerveux, les organes sensoriels et l’appareil respiratoire, et les cancers (Burnett et al., 1977; Hemminki et Niemi, 1982; Arnold et al., 1985; Schechter et al., 1989; Jaakkola et al., 1990; Jäppinen et Tola, 1990; Haahtela et al., 1992; Marttila et al., 1994a,b, 1995; Kilburn et Warshaw, 1995; Partti-Pellinen et al., 1996; Bates et al., 1997, 1998, 2002; Legator et al., 2001; Lewis et al., 2003; Thorn et Beiger, 2004).

Abréviations : IC, intervalle de confiance; JG, jour de gestation; RC, rapport des cotes; PM10, particules d’un diamètre égal ou inférieur à 10 µm; JPN, jour postnatal; ÉT, écart-type; CL50, concentration létale à 50 %; CMENO, concentration minimale avec effet nocif observé; CMEO, concentration minimale avec effet observé; CSEO, concentration sans effet observé.

Annexe C. Aperçu des données sur les concentrations de sulfure d’hydrogène dans l’air ambiant

Tableau C-1. Concentrations de sulfure d’hydrogène près d’une fabrique de pâtes et papier
Lieu de prélèvement d’échantillons/ année(s) Régime de prélèvement Moyenne* 99e centile** Maximum*** Référence
Nouvelle-Écosse, Nouveau-Brunswick, Colombie-Britannique, Québec
1989-1998
Prélèvement continu d’échantillons d’air, pendant des durées variables, à 64 sites (~21 000 échantillons prélevés par site) 2,7 ppb
(3,78 µg/m3)

Nouveau-Brunswick, entre janv. 1989 et juillet 1994
31 ppb
(43,4 µg/m3)

Un site en Nouvelle-Écosse, entre 1994 et 1998
503 ppb
(714 µg/m3)

Un site en Nouvelle-Écosse, entre 1994 et 1998
WGAQOG 2000
Nouvelle-Écosse, Terre-Neuve, Nouveau-Brunswick, Ontario, Manitoba, Saskatchewan, Colombie-Britannique, Québec+
1999–2003
Prélèvement continu d’échantillons d’air, chaque heure (pendant des durées variant de 2 à 5 ans) à 50 fabriques 1,7 ppb
(2 µg/m3)

Fort Frances (Ont.), à 450 m de la fabrique
18,6 ppb
(26,8 µg/m3)

Red Rock (Ont.), situé à 480 m de la fabrique, pendant l’année 2001
23,4 ppb
(33,7 µg/m3)

Fort Frances (Ont.), pendant l’année 2001
Environnement Canada, 2004b
Québec
(Cap-de-la-Madeleine)
1979–1994
Prélèvement continu d’échantillons d’air, chaque heure, pendant toute la période d’échantillonnage, à 1 endroit ND ND 0,5 ppb
(0,7 µg/m3)
MEQ 1997

* En général, la moyenne de tous les échantillons prélevés chaque heure pendant toute la période d’échantillonnage est calculée pour chaque station inscrite dans l’étude ou la base de données; la moyenne la plus élevée de toutes les stations est fournie ici.

** Les valeurs au 99e centile des échantillons prélevés chaque heure pendant toute la période d’échantillonnage sont calculées pour chaque station inscrite dans l’étude; la valeur la plus élevée au 99e centile est fournie ici.

*** Représente la concentration maximale pour 1 heure parmi celles de tous les échantillons d’une heure mesurées dans l’étude.

+ D’après les mesures du soufre réduit total; la concentration de H2S est calculée en présumant que le soufre réduit total contient jusqu’à 60 % de H2S.

Tableau C-2. Concentrations de sulfure d’hydrogène près d’activités pétrolières et gazières
Lieu de prélèvement/ année(s) Régime de prélèvement des échantillons Moyenne* 99e centile** Maximum*** Référence
Alberta
Mai 2007–mai 2017
Prélèvement continu d’échantillons d’air, chaque heure, à 35 stations 0,97 ppb
(1,35 µg/m3)
15 ppb
(20,9 µg/m3)

Station de Bonnyville
113 ppb
(162 µg/m3)

Station no 2 de Scotford, le 15 octobre 2015, à 9 h
CASA, 2017
Alberta
Mai 2007–mai 2012
Prélèvement continu d’échantillons d’air, chaque heure, à 35 stations 1,4 ppb
(1,95 µg/m3)
21 ppb
(29,3 µg/m3)

Mildred Lake (Alberta)
100 ppb
(140 µg/m3)

Valeur déclarée à la station de Mildred Lake le 25 octobre 2009, à 20 h
CASA, 2017
Alberta
Mai 2012–mai 2017
Prélèvement continu d’échantillons d’air, chaque heure, à 35 stations 1,0 ppb
(1,39 µg/m3)
17 ppb
(23,7 µg/m3)

Valeur déclarée à la station no 2 de Scotford
113 ppb
(158 µg/m3)

Valeur déclarée à la station no 2 de Scotford le 15 octobre 2015, à 9 h
CASA, 2017
Mai 2017– avril 2019 Prélèvement continu d’échantillons d’air, chaque heure, à 35 stations 0,63 ppb
(0,88 µg/m3)
7,17 ppb
(10 µg/m3)
36 ppb
(50,2 µg/m3)
CASA, 2019
Alberta (bassin atmosphérique régional de Wood Buffalo)
2017–2018
Prélèvement continu d’échantillons d’air, chaque heure, à 13 stations 0,1-0,6 ppb
(0,14-0,86 µg/m3)
0,4-6,5 ppb
(0,57-9,36 µg/m3)
3,5-32,8 ppb
(5,04-47,27 µg/m3)
WBEA, 2018
Alberta (bassin atmosphérique régional de Wood Buffalo)
2015
Prélèvement continu d’échantillons d’air, chaque heure, à 8 sites 0,7 ppb
(0,98 µg/m3)

Moyenne annuelle
ND 36 ppb
(50,4 µg/m3)

Moyenne sur 24 h : 6 ppb (8,4 µg/m3) dans l’ensemble des sites
WBEA, 2016
Québec (Montréal)
1979–1994
Prélèvement continu d’échantillons d’air, chaque heure, à un endroit ND ND 0,3-0,5 ppb
(0,42-0,7 µg/m3)
MEQ, 1997
Alberta, Saskatchewan, nord de la Colombie-Britannique
Avril 2001–janvier 2003
Prélèvement continu d’échantillons d’air, chaque heure, pendant 3 ans, à 1 100 sites 0,2 ppb
(0,28 µg/m3)
0,53 ppb
(0,74 µg/m3)

95e centile pour l’ensemble des échantillons et des sites
ND WISSA, 2006
Saskatchewan
1er janvier-31 décembre 2018
Prélèvement continu d’échantillons d’air 0,6-0,9 ppb
(0,86-1,29 µg/m3)

Moyenne annuelle
ND Sur 1 h :
18,5 ppb
(26,6 µg/m3)

Sur 24 h :
3,7 ppb
(5,3 µg/m3)
GPAZ, 2018
Saskatchewan
2017
Prélèvement continu d’échantillons d’air 0,5-1,0 ppb
(0,72-1,4 µg/m3)

Moyenne annuelle
ND Sur 1 h :
95,7 ppb

Sur 24 h :
13,4 ppb
SESAA, 2018
Saskatchewan (Regina)
2002–2006
Prélèvement continu d’échantillons d’air, chaque heure, à 2 sites ND ND <10,8-30,2 ppb
(<15,1-42,3 µg/m3)
Golder Associates, 2007
Territoires du Nord-Ouest
2008–2009
2 sites 0,027-19,1 ppb
(0,04-27,5 µg/m3)

Moyennes établies sur les mesures horaires sur un mois
ND 58 ppb
(4,2-81,2 µg/m3)
Chepelkevitch, 2009
Territoires du Nord-Ouest
2014
Prélèvement continu d’échantillons d’air, chaque heure, à 1 station (Norman Wells) ND ND 2,0 ppb
(2,8 µg/m3)

Moyenne maximale sur 24 h : 1,8 ppb (2,52 µg/m3)
NWT, 2014
Territoires du Nord-Ouest
2012
Prélèvement continu d’échantillons d’air, chaque heure, à 1 station (Norman Wells, Fort Liard, Inuvik) ND ND 2 ppb
(2,8 µg/m3)
NWT, 2012
Territoires du Nord-Ouest
2010
Prélèvement continu d’échantillons d’air, chaque heure, à 1 station (Norman Wells, Fort Liard, Inuvik) Moyenne sur 1 h :
2,77 ppb (4 µg/m3)
ND Moyenne sur 24 h :
2,77 ppb (4 µg/m3)
NWT, 2010
Territoires du Nord-Ouest
2006–2007
Surveillance passive à 2 stations 3,5-19,2 ppb
(5,0-27,6 µg/m3)

Moyenne sur 24 h
ND ND Girard, 2007
Nouvelle-Écosse, Nouveau-Brunswick, Colombie-Britannique, Québec
1989–1998
Prélèvement continu d’échantillons d’air, chaque heure, de durée variable, à 18 sites 1,37 ppb
(2 µg/m3)

Site en C.-B., pendant 5 ans (1994–1998)
12 ppb
(16,6 µg/m3)

Site au Manitoba, entre mai 1999 et janvier 2000
113 ppb
(157 ug/m3)

Site au Québec, 1990-1998
WGAQOG, 2000
Nouveau-Brunswick (Apohaqui, près de Sussex)
Octobre 2012–avril 2013
Prélèvement continu d’échantillons d’air, chaque 5 minutes 0,2 ppb de sulfate réduit total
(0,12 ppb de sulfure d’hydrogène)

Moyenne sur 1 h
NR 0,36 ppb de sulfate réduit total
(0,216 ppb de sulfure d’hydrogène)
Santé Canada, 2014
Nouveau-Brunswick (Apohaqui, près de Sussex)
Octobre 2012–octobre 2013
Prélèvement continu d’échantillons d’air, chaque 5 minutes 0,2 ppb de sulfate réduit total
(0,12 ppb sulfure d’hydrogène)

Moyenne sur 1 h
NR 1,9 ppb de sulfate réduit total
(1,14 ppb de sulfure d’hydrogène)
Santé Canada, 2015
Nouveau-Brunswick (Penobsquis, près de Sussex)
Juin 2014–mars 2015
Prélèvement continu d’échantillons d’air, chaque 5 minutes 0,1 ppb de sulfate réduit total
(0,06 ppb de sulfure d’hydrogène)
NR 1,1 ppb de sulfate réduit total (0,66) Santé Canada, 2017
Nouveau-Brunswick (Penobsquis, près de Sussex)
Juin 2014–novembre 2014
Prélèvement continu d’échantillons d’air, chaque 5 minutes 0,1 ppb de sulfate réduit total
(0,06 ppb de sulfure d’hydrogène)
NR 0,8 ppb de sulfate réduit total
(0,48 ppb de sulfure d’hydrogène)
Santé Canada, 2017

* En général, la moyenne de tous les échantillons prélevés chaque heure pendant toute la période d’échantillonnage est calculée pour chaque station inscrite dans l’étude ou la base de données; la moyenne la plus élevée de toutes les stations est fournie ici.

** Les valeurs au 99e centile des échantillons prélevés chaque heure pendant toute la période d’échantillonnage sont calculées pour chaque station de surveillance inscrite dans l’étude ou la base de données; la valeur la plus élevée au 99e centile est fournie ici.

*** Représente la concentration maximale obtenue sur 1 heure parmi celles de tous les échantillons d’une heure mesurées dans l’étude.

NR : données non rapportées

Tableau C-3. Concentrations de sulfure d’hydrogène près de systèmes de traitement des eaux usées
Lieu de prélèvement/ année(s) Régime de prélèvement des échantillons Moyenne* 99e centile** Maximum*** Référence
Alberta (Bonnybrook/ Calgary)
1989–2003
Prélèvement continu d’échantillons d’air, à 1 endroit 1,2 ppb
(1,7 µg/m3)
ND 38 ppb
(53 µg/m3)

Moyenne maximale sur 24 h : 7,2 ppb (10 µg/m3)
Hoeksema, 2004

* En général, la moyenne de tous les échantillons prélevés chaque heure pendant toute la période d’échantillonnage est calculée pour chaque station inscrite dans l’étude ou la base de données; la moyenne la plus élevée de toutes les stations est fournie ici.

** Les valeurs au 99e centile des échantillons prélevés chaque heure pendant toute la période d’échantillonnage sont calculées pour chaque station de surveillance inscrite dans l’étude; la valeur la plus élevée au 99e centile est fournie ici.

*** Représente la concentration maximale obtenue sur 1 heure parmi celles de tous les échantillons d’une heure mesurées dans l’étude.

Tableau C-4. Concentrations de sulfure d’hydrogène dans des secteurs urbains
Lieu de prélèvement/ année(s) Régime de prélèvement des échantillons Moyenne* 99e centile** Maximum*** Référence
Alberta
(Lethbridge)
Septembre 1998 à juillet 1999
Prélèvement continu d’échantillons d’air, chaque heure, pendant 78 heures, sur une période de 8 jours, pendant 4 saisons, à 5 endroits 1 ppb
(1,4 µg/m3)
ND 0,6-3 ppb
(0,84-4,2 µg/m3)
Alberta Environment, 2000a
Québec
(secteurs urbains)
2002-2009
Prélèvement continu d’échantillons d’air, chaque heure, à 4 stations de surveillance 0,9 ppb
(1,25 µg/m3)
ND 22 ppb
(30,8 µg/m3)
CESPA, 2010
Nouveau-Brunswick
(Saint-Jean)
4 août 2013–11 août 2016
Prélèvement continu d’échantillons d’air, chaque heure, à 2 sites, déclaration pour le soufre réduit total (Forest Hills et West Side) ND 0,6 et 1,2 ppb
(0,84 et 1,68 µg/m3)

West Side et Forest Hills, respectivement
10,8 ppb
(15,12 µg/m3)
Nouveau-Brunswick, 2016
Nouveau-Brunswick
(Saint John)
11 août 2016–9 avril 2019
Prélèvement continu d’échantillons d’air, chaque heure, à 2 sites, déclaration pour le soufre réduit total (Forest Hills et West Side) 0,23 ppb
(0,32 µg/m3)
0,6 ppb et 1,1 ppb
(0,84 µg/m3 et 1,7 µg/m3)

West Side et Forest Hills, respectivement
5,52 ppb
(7,7 µg/m3)

Forest Hills
Nouveau-Brunswick, 2019
Sud-ouest de l’Ontario (Sarnia)*****
2014–2015
Moyenne, prélèvement annuel continu d’échantillons d’air, valeurs maximales sur 24 h et 1 h, à 3 stations (pour le soufre réduit total) Annuellement :
0,12-0,48 ppb

(0,17-69 µg/m3)
ND Sur 1 h : 2,4-12,0 ppb
(3,4-17 µg/m3);

Sur 24 h : 0,78-1,2 ppb
(1,1-1,7 µg/m3)
OMECC, 2017

* En général, la moyenne de tous les échantillons prélevés chaque heure pendant toute la période d’échantillonnage est calculée pour chaque station inscrite dans l’étude ou la base de données; la moyenne la plus élevée de toutes les stations est fournie ici.

** Les valeurs au 99e centile des échantillons prélevés chaque heure pendant toute la période d’échantillonnage sont calculées pour chaque station de surveillance inscrite dans l’étude; la valeur la plus élevée au 99e centile est fournie ici.

*** Représente la concentration maximale obtenue sur 1 heure parmi celles de tous les échantillons d’une heure mesurées dans l’étude.

**** Les concentrations ont été transformées en fonction de l’hypothèse selon laquelle le sulfure d’hydrogène représente 60 % du soufre réduit total (Environnement Canada, 2004b).

***** Communauté Aamjiwnaang des Premières Nations, située dans une zone fortement industrialisée au sud de Sarnia, en Ontario.

Tableau C-5. Concentrations de sulfure d’hydrogène près d’une exploitation d’élevage de bétail
Lieu de prélèvement/ année(s) Régime de prélèvement des échantillons Moyenne* 99e centile** Maximum*** Référence
Alberta
Octobre 2008-décembre 2009
Prélèvement continu d’échantillons d’air, pendant au moins 15 jours, en aval d’une exploitation d’élevage de bétail Médiane :
0,63 ppb (0,90 µg/m3)
Station 1

Médiane :
0,62 ppb (0,89 µg/m3)
Station 2
ND 0,49-6,59 ppb
(0,70-9,5 µg/m3)
Station 1

0,68-22,8 ppb
(0,98-32,85 µg/m3)
Station 2
Alberta Government, 2011
Alberta (Girouxville)
Octobre 2007–septembre 2008
Continu Médiane (1 h) :
0,55 ppb
(0,79 µg/m3)
ND 14,9 ppb
(21 µg/m3)
PASZA, 2011
Alberta
(exploitation d’élevage de bétail près de Lethbridge)
Septembre 1998-juillet 1999
Prélèvement continu d’échantillons d’air, chaque heure, pendant une période de 10 jours, sur 4 saisons, à 17 sites, en aval d’une exploitation d’élevage de bétail près de Lethbridge et de Warner 26 ppb (36.4 µg/m3) at site #12

Moyenne de 15 des 17 sites : 5 ppb ou moins
ND 54 ppb
(76 µg/m3)

À moins de 30 mètres de la source, près d’une porcherie
Alberta Environment, 2000b

Abréviations : ND, non déterminé

* En général, la moyenne de tous les échantillons prélevés chaque heure pendant toute la période d’échantillonnage est calculée pour chaque station inscrite dans l’étude ou la base de données; la moyenne la plus élevée de toutes les stations est fournie ici.

** Les valeurs au 99e centile des échantillons prélevés chaque heure pendant toute la période d’échantillonnage sont calculées pour chaque station de surveillance inscrite dans l’étude; la valeur la plus élevée au 99e centile est fournie ici.

*** Représente la concentration maximale obtenue sur 1 heure parmi celles de tous les échantillons d’une heure mesurées dans l’étude.

Annexe D. Résumé des données d’exposition occasionnelle

Les données obtenues sur les rejets accidentels de sulfure d’hydrogène sont présentées au Erreur ! Source du renvoi introuvable. et au Tableau D‑1 ci-dessous. Les tableaux présentent les concentrations de sulfure d’hydrogène, principalement de puits inactifs, mesurées et rapportées.

Tableau D-1. Rapports de rejets accidentels de sulfure d'hydrogène à proximité de zones urbaines ou de communautés rurales en Ontario et en Saskatchewan
Lieu d’échantillonnage et durée de l’échantillonnage Régime d’échantillonnage Concentrations
Comtés de Haldimond et de Norfolk, Ontarioa
9 au 16 août 2017
Surveillance à deux endroits sur une propriété privée sur laquelle se trouve un puits de gaz acide naturel inactif qui est une source of sulfure d’hydrogène. Les échantillons ont été prélevés sur la propriété et dans le lieu d’habitation, situés à 90 m et à 150 m du puits, respectivement. H2S maximum (moyenne sur 10 min) :
Étable : 6 ppm
Lieu d’habitation : 2 ppm

H2S (moyenne sur 8 h) :
Étable : 0,57 ppm
Lieu d’habitation : 0,56 ppm
Comtés de Haldimond et de Norfolk, Ontariob
24 au 29 août 2018
Surveillance (intervalles de 1 min) réalisée à différents endroits, près d’un puits de gaz acide inactif sur une propriété résidentielle. Quatre appareils de surveillance ont été utilisés pendant la période de prélèvement d’échantillons et ont été périodiquement déplacés pour l’obtention de concentrations à différents endroits dans le lieu d’habitation ou à proximité, sur la propriété où le puits se trouve. L’endroit exact du puits n’a pu être déterminé, car il est submergé dans un milieu humide. Aucun renseignement sur l’équipement de surveillance employé pour mesurer les concentrations de H2S n’a été fourni. Concentrations de H2S pour la période du 24 au 29 août 2018, variant de 0 à 180 ppm. Voici les valeurs de la médiane et des valeurs au 95e centile enregistrées par chaque appareil de surveillance :
Appareil 1 (dans le lieu d’habitation, à environ 525 m du puits) :
Médiane : 0 ppm
95e centile : 0 ppm

Appareil 2 (à environ 75 m du puits):
Médiane : 0 ppm
95e centile : 4 ppm

Appareil 3* (à environ 60 m du puits) :
Médiane : 6 ppm
95e centile : 29 ppm

Appareil 4 (au site présumé du puits) :
Médiane : 0 ppm
95e centile : 2 ppm

*Note : Données recueillies du 26 au 29 août 2018. Aucune mesure n’est disponible pour les 24 et 25 août 2018.
Divers endroits dans tout le sud de l’Ontario, à 43 puits
2010–2018
Données extraites de rapports d’inspection sur le terrain du ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario. Au total, 65 mesures ponctuelles ont été obtenues des inspections sur le terrain de 43 puits inactifs rejetant du sulfure d’hydrogène.*

* Note : Ces mesures ont été prises avec les appareils utilisés par les inspecteurs du secteur pétrolier pour la protection individuelle des travailleurs menant des activités sur le terrain visant à détecter et à surveiller de façon hâtive les concentrations de H2S (et d’autres gaz). Ces appareils enregistrent ponctuellement les concentrations de gaz dans la zone respiratoire. Spécifications des appareils individuels de surveillance des gaz employés par les inspecteurs :
Modèle(s) : appareil individuel de détection de plusieurs gaz, GX‑2009 / appareil mobile de détection de plusieurs gaz, GX‑2012
Plage de détection du H2S : 0-100 ppm
Réglage de l’alarme : les inspecteurs règlent l’alarme à 5 ppm. À cette concentration, les inspecteurs cessent l’inspection et quittent le site sur le champ.
Concentrations de H2S dans les 65 rapports d’inspection :
59/65 rapports : >2 ppm

24/65 rapports : 10-100 ppm
16/65 rapports : ≥100 ppm
Oxbow, Saskatchewand
30 octobre 2012
Une mesure ponctuelle a été prise par une dame de la société civile après l’apparition d’effets graves sur la santé d’un adolescent; la date a entraîné l’adolescent à l’intérieur, s’est procuré un appareil de détection qu’elle a mis en marche à l’extérieur. Un panache de gaz acide est probablement passé par sa propriété, entraînant des effets nocifs pour la santé. Aucune précision n’a été donnée sur le type d’appareil de surveillance de la qualité de l’air utilisé pour prendre la lecture. Concentration mesurée de H2S : >100 ppm

a Communication personnelle, courriel du ministère de l’Environnement et de la Stratégie sur les changements climatiques de l’Ontario adressé au Bureau d’évaluation du risque des substances existantes de Santé Canada, daté d’avril 2018; sans référence.

b Communication personnelle, courriels des Health and Social Services de Haldimand-Norfolk adressés Bureau d’évaluation du risque des substances existantes de Santé Canada, datés de février 2019; sans référence.

c Communication personnelle, courriel du ministère des Richesses naturelles et des forêts de l’Ontario adressé au Bureau d’évaluation du risque des substances existantes de Santé Canada, daté du 6 juin 2018; sans référence.

d Cribb, 2017

Des rapports de rejets accidentels de sulfure d’hydrogène ont été fournis par le Centre d’intervention en cas de déversement (CID) du ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs de l’Ontario. Au total, six incidents dans lesquels les concentrations de sulfure d’hydrogène ont été mesurées très près de la population générale sont brièvement relatés dans le tableau D-2 ci-dessous. Aucune information sur les appareils, dont la méthode de prélèvement des échantillons et la distance de prélèvement de la source de H2S, qui ont été utilisés pour mesurer la concentration de la substance lors de ces incidents n’a été fournie (MECP, 2019).

Tableau D 2. Rapports sur les rejets accidentels de sulfure d’hydrogène du Centre d’intervention en cas de déversement du ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs de l’Ontario
Lieu et date de l’exposition accidentelle Renseignements des rapports sur l’exposition accidentelle
Novembre 2012
Windsor, Ontario
Une personne a déclaré par téléphone qu’elle avait heurté un vieux puits abandonné, ce qui a entraîné l’émission de bulles de H2S s’échappant de l’eau rejetée. Cette personne a déclaré qu’il s’agissait d’un puits à tubage de 2 pouces, mais elle ignorait le type de puits que c’était. Elle a ajouté que de l’eau s’écoulait de la roche mère et que des bulles de H2S s’échappaient de façon irrégulière. Elle a en outre mentionné que l’atmosphère avait été analysée à la source (puits), et que la lecture de H2S la plus élevée était de 15 ppm, concentration qui s’est dispersée assez rapidement. Lorsqu’elle a appelé, la personne tentait de réparer le puits avec une conduite d’air pour empêcher la formation d’autres bulles et les rejets. Elle a dit qu’elle essaierait de bien le déclasser dans la semaine suivante en embauchant un expert-conseil ou un entrepreneur.
Près de chez cette personne, il y avait une zone résidentielle où quelqu’un aurait pu constater une odeur. Les maisons se trouvaient à moins de 300 m. La personne a déclaré que le secteur a pu avoir été exposé la veille ou peu avant. Le personnel n’avait pas retransmis l’information relative à l’odeur avant aujourd’hui.
Octobre 2014
Windsor, Ontario
Une personne a déclaré par téléphone un rejet continu de sulfure d’hydrogène et de liqueur noire d’un puits artésien sur le lieu de leur travail, situé à environ 100 mètres au nord-est de l’intersection. La personne a mentionné que le rejet avait été constaté à 16 h 15, provenant d’un trou de 10 mètres de profondeur lors de travaux d’excavation. Elle a enchaîné en disant qu’au moment de l’appel, le gaz était confiné dans la zone d’excavation et qu’on établissait un périmètre de sécurité et évacuait les employés, et qu’on avait trouvé quelqu’un pour boucher le puits. Cette personne a indiqué qu’un secteur résidentiel se trouvait à proximité, à moins de 100 mètres du site et que la concentration de gaz mesurée était de 20 ppm. Elle a observé que c’était suffisant pour dégager une odeur notable, ce qui n’aurait pas été un problème si l’exposition avait été brève, mais si l’exposition devait durer longtemps, ça deviendrait préoccupant. La personne a demandé que le bureau de district de Windsor l’appelle. 17 h 08 : Appel du bureau de district de Windsor au Centre d’intervention en cas de déversement. La personne qui appelle a déclaré qu’elle avait parlé avec l’entrepreneur en construction et que ce dernier avait confirmé que le puits artésien rejetait de la liqueur noire et du sulfure d’hydrogène, et avait rapporté deux lectures à 8 ppm et à 20 ppm. L’appelant a confirmé que l’entrepreneur en construction avait évacué ses employés du secteur et était en train de mesurer les concentrations de gaz. La personne au téléphone a informé l’interlocuteur que la liqueur noire n’était pas préoccupante pour l’environnement, car la substance était confinée dans un trou de 10 mètres de profondeur foré dans un sol argileux, et que sa dispersion cesserait lorsque l’entrepreneur aurait bouché ce trou. L’appelant a demandé que le ministère du Travail soit informé de la situation, car le lieu de l’incident était un lieu de travail et que la limite pour le sulfure d’hydrogène est de 2 ppm.
Octobre 2016
Leamington, Ontario
14 h 10 : Déclaration d’une urgence par la municipalité de. 14 h 10 : Réception du message par le Bureau du commissaire des incendies du Centre provincial des opérations d’urgence. L’appelant a déclaré une fuite de sulfure d’hydrogène provenant d’un puits vieux de 150 ans qui n’était pas bouché. Le puits était situé entre deux maisons dans un secteur résidentiel.
Confinement sur place pour les résidents de la communauté à proximité. Le puits est à Leamington. Le MRNF est intervenu.
Le service d’incendie avait une équipe sur place, en rotation de quarts de 3 heures, qui y resterait. Des représentants du propriétaire du puits étaient également sur les lieux.
16 h 36 : Trois maisonnées ont été visées par l’ordre/l’avis de confinement sur place. Elles ont été informées d’éteindre les systèmes d’aération, de fermer les fenêtres et de rester à l’intérieur, par mesure de précaution.
Il a été déterminé que le puits n’était pas un ancien puits de pétrole, mais peut-être un puits d’eau. Le MRNF et leurs experts-conseils fermeraient le puits et surveilleraient pendant un certain temps la qualité de l’air dans les maisons avoisinantes.
Janvier 2010
Comté de Norfolk, Ontario
L’appelant a déclaré que des bulles de gaz et de H2S s’échappaient d’un ruisseau (dont le nom n’est pas connu). La cause n’était pas connue au moment de l’appel. Le ministère des Ressources naturelles (MRN) tentait de déterminer qui était propriétaire du puits (le puits pourrait avoir été abandonné) pour que la partie responsable s’occupe de régler de façon appropriée la situation. Il ne semble y avoir eu aucune répercussion sur la faune dans le secteur.
1er février 2010 : Il a été présumé que des travaux ont été effectués sur le puits, de sorte que celui-ci se drainerait directement dans le ruisseau au lieu de laisser évacuer l’eau sulfureuse de la couche gazéifère et de former un bassin à la surface du sol.
Le puits est situé du côté est du ruisseau, à 100 m au sud du pont.
Le tubage du puits était incliné à 45 degrés et les concentrations de H2S au sommet du tubage étaient supérieures à 100 ppm.
Des bulles de H2S s’échappaient sous un arbre; glace
Janvier 2005
Waterloo, Ontario
L’appelant s’est plaint d’une odeur de soufre à une école de Kitchener-Waterloo. L’odeur provenait de gaz d’égouts qui s’échappaient des colonnes d’évent d’égout du toit du bâtiment et qui étaient aspirés par l’entrée d’air du système de chauffage. Les autorités régionales en ont été informées la première fois le 6 janvier 2005 à 14 h 30 et une deuxième fois, le lendemain. L’école se trouvait à proximité d’un site d’enfouissement et ce n’était pas la première fois que la ville avait des problèmes. Le système de récupération du lixiviat du site d’enfouissement rejette le lixiviat dans les égouts. Aucune trace de H2S ou de CO n’a été trouvée dans le système de chauffage de l’école. Les autorités régionales devaient hausser les colonnes d’évent d’égout de 2,4 m. Les autorités sanitaires devaient être informées par les autorités régionales. Selon les estimations, 300 élèves fréquentaient l’école primaire. Les colonnes étaient des évents d’égout installés sur le toit pour le système de plomberie du bâtiment qui communiquaient avec les égouts sanitaires. La ville de Waterloo était au courant de la situation. C’était arrivé à différents endroits, bien que les incidents ne se soient produits que dans les résidences privées où les pièges à air n'étaient pas maintenus en bon état.
Solution : Raccorder, à l’aide d’une canalisation, le site d’enfouissement à un égout fonctionnant par gravité; au point de raccordement, il y a une chute de 12 pieds, pour favoriser l’agitation des eaux usées. L’école se trouvait à environ 500 m de cette chute. Ses évents d’égout débouchaient à environ 1 pied du toit, et la ligne du toit était surmontée d’une paroi qui empêchait la dispersion de l’air. Les entrées d’air du bâtiment étaient proches des évents d’égout, comme il a été mentionné ci-dessus. Le 5 janvier 2005, pour résoudre le problème, les autorités régionales ont installé des rallonges aux évents : deux à 8 pieds et un à 10 pieds.
Mai 2011
Sarnia, Ontario
La personne qui a appelé a déclaré que le bureau de district du ministère de l’éducation responsable de Sarnia avait contacté son entreprise à Sarnia pour l'informer qu’une plainte relative à une odeur de soufre avait été reçue. L’entrepreneur a examiné la plainte au moment de l’appel et devait tenir informé le Centre d’intervention en cas de déversement. L’appelant ne savait pas de quel secteur de Sarnia la plainte provenait. Une concentration de H2S de 3 ppm a été mesurée au périmètre de la propriété. Un code 6 a été déclenché et la rue a été barrée. La source présumée était le réservoir de l’entreprise. Une substance chaude a été déposée dans le réservoir, ce qui pouvait avoir causé le problème. Le réservoir a été isolé. Les lectures au périmètre de la propriété indiquent désormais 0 pour le H2S. L’entreprise continuait de surveiller la situation.

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