Installations de préservation du bois, arséniate de cuivre et de chrome : chapitre B-10
10. Surveillance d’exposition environnementale
10.1 Evaluation du niveau de base du milieu naturel
Le cuivre, le chrome et l'arsenic, les composants de l'ACC, sont des éléments naturels qui, aux concentrations de fond normales (généralement au Canada), n'ont aucun effet nocif décelable sur le biote. Le tableau 24 présente les concentrations types des composants de l'ACC présents dans un milieu non pollué au Canada (7, 13).
Les concentrations naturelles de cuivre, de chrome et d'arsenic varient beaucoup dans les sols et dans les eaux. Il est donc important de déterminer les concentrations de fond immédiatement avant de commencer à exploiter une installation, afin que les évaluations ultérieures relatives au contrôle de la pollution à cet endroit soient pertinentes. Les installations plus anciennes pourraient ne pas disposer de ces renseignements. Un site similaire situé sur une propriété voisine peut servir de référence. L'installation peut utiliser le modèle fourni dans le chapitre A, section 10, tableau 24.
10.2 Surveillance de l'environnement
Les études portant sur les rejets d'ACC dans l'environnement par des usines de préservation du bois sont peu nombreuses. Des données compilées à des fins de réglementation (19) montrent que, lorsque les précautions nécessaires ne sont pas prises, les eaux souterraines dans le voisinage immédiat des installations d'imprégnation à l'ACC peuvent être contaminées au point d'être impropres à la consommation humaine. On a, jusqu'à un certain point, analysé les eaux de ruissellement pluviales dans les installations d'imprégnation à l'ACC; les résultats obtenus révèlent que ces eaux peuvent renfermer des teneurs dépassant les limites existantes de qualité, pour au moins un des éléments constituants, soit le cuivre, le chrome ou l'arsenic (9). Les études indiquent aussi que les proportions de cuivre, de chrome et d'arsenic varient dans les eaux de ruissellement. Cette variation peut être due à des différences de capacité de fixation des composants avec les sols de la cour, ou à des sources différentes de rejet dans la cour (p. ex., lessivage du bois entreposé ou égouttement des charges fraîchement traitées). L'arsenic est persistant dans l'environnement et des études strictes de surveillance (p. ex., des rejets des eaux de surface, les eaux souterraines et la contamination du sol) sont recommandées afin d'évaluer adéquatement l’importance de tels rejets. Il faudrait, au minimum, surveiller l'arsenic, le cuivre et le chrome pour les installations d'imprégnation à l'ACC.
10.3 Surveillance de l'exposition en milieu de travail
La surveillance du milieu de travail relève généralement de la province concernée. Les programmes de surveillance de la santé des travailleurs devraient être élaborés avec les organismes de réglementation provinciaux ou locaux en consultation avec une commission de la santé et de la sécurité au travail provinciale, un ministère du Travail, un spécialiste en médecine du travail ou un hygiéniste industriel.
Des études de la qualité de l'air à plusieurs installations d'imprégnation du bois à l'ACC ont aussi été effectuées (19, 20, 21); les concentrations atmosphériques d'arsenic, de cuivre et de chrome à ces installations étaient inférieures aux niveaux d'intervention normaux dans les lieux de travail prévus par la réglementation. Le procédé d'imprégnation ne requiert aucune source extérieure de chaleur (à l'exception du séchoir et des procédés de fixation accélérée appliqués dans certaines installations) et aucune vapeur ne devrait être produite. S'il se produit des rejets dans l'air, ils seraient sous forme de bruines localisées. On s’attend à ce que les effets d'une installation normale d'imprégnation à l'ACC sur la qualité de l'air du milieu environnant ne seraient pas décelables.
Les composantes appropriées d'un programme de surveillance de l'exposition de l'environnement et des travailleurs sont présentées au tableau 25, « Recommandations en matière de surveillance courante de l'environnement », et au tableau 26, « Recommandations en matière de surveillance courante du milieu de travail », de la section 10.2 du chapitre A, « Recommandations générales pour tous les agents de préservation du bois », de la Partie I.
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