Installations de préservation du bois, cuivre alcalin quaternaire : chapitre G-5


5. Description de l’application de l’agent de préservation et des rejets potentiels de produits chimiques

5.1 Description du procédé

Les agents de préservation à base de CAQ de type aminique et ammoniacal sont des produits aqueux appliqués sous pression, essentiellement de la même manière que le sont les agents de préservation à base d’arséniate de cuivre et de chrome (ACC) (voir la figure 3 de la section 2.2.3 des « Renseignements généraux » de la Partie I).

Les solutions de CAQ-A (version aminique) est préparé sur place dans les installations de préservation du bois à partir de concentrés et d'eau pour former une solution de travail de 0,5 à 3,4% en ingrédients actifs (cuivre plus quat). Les principales différences entre CAQ-A et les autres types CAQ est que le quat est DDA-chlorure, et est présent dans un cuivre 1:1: rapport quat au sein de la solution de traitement.

Les solutions de CAQ de type C (type ammoniacal) sont préparées sur les lieux mêmes de l’installation de préservation; en mélangeant des concentrés avec de l’eau, on obtient une solution de traitement dont la teneur en ingrédients actifs (cuivre et composé d’ammonium quaternaire) se situe entre 0,5 et 3,4 %. Le CAQ de type D (type aminique) est expédié sous forme de deux solutions prémélangées qui sont ensuite mélangées ensemble à l’installation. En ajoutant une quantité connue de cuivre aminique à une quantité mesurée d’eau dans un réservoir de mélange, on obtient une solution de traitement dont la teneur en ingrédients actifs (cuivre et composé d’ammonium quaternaire) se situe entre 0,5 et 5,0 %. La teneur en ingrédients actifs de la solution de traitement dépend de la quantité d’agent de préservation qui doit se fixer dans le bois. Lorsque de l’eau récupérée est utilisée pour préparer la solution de traitement, l’éthanolamine peut être utilisée en solution d’appoint pour ajuster la concentration du mélange. La solution de traitement est appliquée sur le bois qui a été chargé dans des autoclaves dont la taille varie selon celle des produits du bois traités.

La durée et les pressions de traitement particulières sont établies selon l’essence et le degré d’humidité du bois et le produit du bois à traiter. Le procédé est exécuté selon une gamme de paramètres établie au préalable en fonction des normes de traitement applicables de la série de normes CSA-O80 (5). Après le cycle d’imprégnation, la pratique exemplaire veut notamment que l’on applique un vide prolongé pour permettre l’évaporation de l’ammoniac. La perte d’ammoniac provoque la précipitation des ingrédients actifs dans le bois.

5.2 Rejets potentiels de produits chimiques

Les sources et les types de rejets potentiels de produits chimiques pouvant se produire aux installations de traitement au CAQ sont illustrés à la figure 1. Selon la conception et les pratiques d’exploitation de l’installation, il existe diverses sources possibles de rejets pouvant avoir des effets sur l’environnement ou sur la santé des travailleurs.

Figure 1 Rejets éventuels de substances chimiques des installations de traitement sous pression au CAQ
Figure 1 Rejets éventuels de substances chimiques
Description textuelle

La figure 1 est une représentation schématique du processus de traitement sous pression au CAQ avec des indications où il y a des rejets potentiels de substances chimiques.

Rejets liquides

Le traitement au CAQ se fait au moyen d’une solution à base d’eau et peut être réalisé en « circuit fermé ». Une fois que l'égouttement a cessé et qu’au moins 48 heures sont écoulées, le bois fraîchement traité doit être enveloppé avant le stockage dans la cour ou sous un abri. Si de l’égouttement accidentelle se produit, le bois doit être retourné immédiatement sur la plateforme d’égouttement jusqu'à ce que l’égouttement soit arrêté. Il faut nettoyer immédiatement l'égouttement afin d'éviter tout risque de contaminer les eaux de ruissellement ou de causer la contamination par déplacement. Les égouttures ou le ruissellement pluvial contaminé peuvent être réutilisés dans le procédé. Les principaux éléments de conception qui doivent être mis en place pour le confinement et la réutilisation du CAQ dans les installations principales sont les suivants :

Dans des conditions normales d’exploitation, les installations bien conçues devraient produire très peu de rejet liquide contaminé. La principale source de rejets liquides contaminés des installations de préservation au CAQ est le ruissellement des eaux pluviales provenant des aires d’entreposage du bois traité qui ne sont pas asphaltées et pourvues d’un toit. La quantité d’agent de préservation que contiennent ces eaux est fonction de nombreux facteurs, dont l’importance des précipitations, la méthode de fixation, la méthode de stabilisation, la durée et la température de stabilisation précédant la chute de précipitations et les caractéristiques du sol dans l’aire d’entreposage. Les rejets liquides non confinés autres que les eaux pluviales sont généralement retenus dans le sol de l’aire d’entreposage, particulièrement à proximité des plates-formes d’égouttement situées dans les aires de chargement et de déchargement et dans les zones de confinement où le bois fraîchement traité est conservé. Les sols contaminés de ces aires d’entreposage, particulièrement à de fortes concentrations de substances chimiques, risquent de contaminer les eaux souterraines.

Déchets solides

Dans des conditions normales d’exploitation, les installations de préservation au CAQ ne devraient produire qu’une petite quantité de déchets solides. Consulter la section 5.2 du chapitre A pour de plus amples renseignements sur les déchets solides.

Émissions atmosphériques

Lorsque les installations de préservation du bois au CAQ ne prévoient pas de mesures antipollution appropriées, les risques d’émission d’ammoniac (là où on se sert d’un support d’ammoniac dans la préparation des solutions) ou d’amine (là où un tel support est employé) dans l’atmosphère sont élevés. Parmi les sources possibles d’émission de ces deux substances, mentionnons les vapeurs s’échappant par les évents des réservoirs d’entreposage et de mélange et de la pompe à vide ainsi que les vapeurs libérées à l’ouverture des portes de l’autoclave et émanant du bois fraîchement traité. Il importe donc de surveiller les concentrations de contaminants dans l’air et d’installer des dispositifs antipollution appropriés comme des extracteurs de gaz aux endroits qui le requièrent. En général, les émissions atmosphériques sont locales et intermittentes.

Les concentrations mesurées des ingrédients actifs du CAQ sont habituellement inférieures aux limites prescrites pour la santé dans les lieux de travail. Cependant, comme on l’a observé dans le cas des installations à l’arséniate de cuivre ammoniacal (ACA), de plus grandes quantités d’ammoniac risquent d’être libérées dans l’atmosphère, d’où la nécessité de conjuguer des mesures de surveillance du procédé et l’emploi d’un équipement de protection individuelle, particulièrement pendant le mélange et dans les environs immédiats des portes de l’autoclave (à leur ouverture) et de la pompe à vide (25). Consultez la section 5.2 du chapitre A de la Partie I pour de plus amples renseignements sur les rejets potentiels de produits chimiques.

5.3 Effets potentiels des rejets de produits chimiques

L'impact réel sur l'environnement des rejets chimiques de tout type dépend de nombreux facteurs, dont l’emplacement de l’installation de préservation du bois par rapport aux eaux souterraines ou de surface, les quantités et concentrations des agents de préservation rejetés, la fréquence des rejets et les mesures d’urgence prévues à l’installation.

Des installations mal conçues ou mal exploitées pourraient contaminer les sols et les eaux souterraines du site à un point tel que ces dernières ne pourraient plus servir à l’approvisionnement en eau potable.

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