Rapport sur la situation des aires protégées du Canada de 2012 à 2015 : introduction
Introduction
À propos du rapport
Les Rapports sur la situation des aires protégées du Canada présentent l’état des aires terrestres et marines protégées au Canada, en particulier l’aménagement des réseaux, la planification des systèmes ainsi que la création et la gestion d’aires protégées. Précédemment à cette version deux rapports ont été rédigé. Le premier rapport couvrait la période s’échelonnant de 2000 à 2005 alors que le deuxième rapport portait sur la période s’échelonnant de 2006 à 2011.
Le présent rapport est le troisième de la série et couvre la période s’échelonnant du 1er janvier 2012 au 31 décembre 2015. Il traite de l’état actuel des aires protégées au Canada ainsi que des tendances récentes. L’information ayant trait au réseau d’aires protégées du Canada est présentée dans une perspective globale mais aussi selon les différents niveaux : fédéral, provincial et territorial.
Le chapitre 1 porte sur l’étendue du système d’aires terrestres et marines protégées du Canada et sur les changements de la superficie protégée depuis la fin de 2011. Le chapitre 2 met l’accent sur la planification des aires protégées, la création de nouvelles aires protégées et traite également des efforts qui sont déployés par les gouvernements au Canada à l’égard d’un certain nombre d’objectifs de conservation. Le chapitre 3 porte sur la gestion des aires protégées existantes. Le chapitre 4 porte sur la participation des peuples autochtones ainsi que sur l’engagement d’autres parties prenantes dans la planification et de la gestion des aires protégées au Canada. Le chapitre 5 présente un résumé détaillé des systèmes d’aires protégées mis en place par chaque province et territoire ainsi que par les trois départements fédéraux responsables des aires protégées.

Ministères et organisations qui ont contribué à la production du rapport
Le Rapport sur la situation des aires protégées du Canada 2012-2015 a été produit par Environnement et Changement climatique Canada (Charles Shulman, Susanne Emond, Courtney Robertson, Eden Thurston, Olaf Jensen, Said Akif, Amy Huang, et Chris Lauzon) en étroite collaboration avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, Pêches et Océans Canada et Parcs Canada. L’information que l’on trouve dans ce rapport est basée sur des données qui ont été rendues disponibles par un certain nombre d’organisations gouvernementales. De ce fait, ce rapport n’aurait pu être produit sans le soutien du personnel dévoué des organisations suivantes :
- Alberta : Parks Division, Alberta Environment and Parks
- Colombie-Britannique : BC Parks
- Île-du-Prince-Édouard : Forests, Fish and Wildlife Division, PEI Department of Communities, Land and Environment
- Manitoba : ministère du Développement durable (anciennement le ministère de la Conservation et de la Gestion des ressources hydriques)
- Nouveau-Brunswick : ministère des Ressources naturelles et ministère du Tourisme, du Patrimoine et de la Culture
- Nouvelle-Écosse : Protected Areas and Ecosystems Branch, Nova Scotia Department of Environment and Parks Division, Nova Scotia Department of Natural Resources
- Nunavut : Ministère de l’environnement, Parcs et endroits spéciaux, gouvernement du Nunavut
- Ontario : Section des zones protégées, ministère des Richesses naturelles, des Forêts et des Parcs de l’Ontario
- Québec : ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Direction des aires protégées et ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, Direction des parcs nationaux
- Saskatchewan : Ministry of Environment et Ministry of Parks, Culture and Sport, Park Services
- Terre-Neuve-et-Labrador : Parks and Natural Areas Division, Department of Environment and Conservation
- Territoires du Nord-Ouest : Conservation, Assessment, and Monitoring Division, Conservation Planning Branch
- Yukon : Parks Branch et Fish and Wildlife Branch, Department of Environment
- Gouvernement du Canada : Environnement et Changement climatique Canada; Parcs Canada; Pêches et Océans Canada
Ce rapport s’appuie sur les travaux du Conseil canadien des aires écologiques, lesquels ont été déterminants dans la création de mécanismes pour la production de rapports nationaux sur les aires protégées au Canada, et tels qu’un réseau de spécialistes sur les aires protégées au niveau provincial, territorial et fédéral, le Système de rapport et de suivi pour les aires de conservation, et le questionnaire pour la production du rapport sur le statut des aires protégées.
Sources des données
L’information contenue dans le présent rapport provient de données fournies par les organisations fédérales, provinciales et territoriales responsables des aires protégées au Canada. Cette information a été produite à partir de deux sources principales : le Système de rapport et de suivi pour les aires de conservation et le questionnaire du Rapport sur la situation des aires protégées du Canada. La responsabilité de l'exactitude et l'exhaustivité des données fournies réside avec les organisations d’aires protégées répondantes.
- Le Système de rapport et de suivi pour les aires de conservation :
Oies dans le refuge d'oiseaux migrateurs de l'île Bylot, Photo : Christian Marcotte © Environnement et Changement climatique Canada
Le Système de rapport et de suivi pour les aires de conservation est un réseau Web contenant les données officielles et actualisées des aires protégées provenant de toutes les organisations fédérales, provinciales et territoriales responsables. La base de données utilise la définition d’aire protégée, les catégories de gestion et les types de gouvernance de l’Union internationale pour la conservation de la nature pour la production de rapports standardisés. Cette façon de faire permet une comparaison inter organisationnelles ainsi que la production de rapports et de cartes de portée nationale sur les aires protégées. Le Système de rapport et de suivi pour les aires de conservation est une version évoluée de la Base de données sur les aires de conservation canadiennes qui était gérée par le Conseil canadien des aires écologiques depuis 1998. Le nouveau système a été lancé officiellement en 2008 par Environnement et Changement climatique Canada (connu, à l'époque, sous le nom d’Environnement Canada) et le Conseil. Environnement et Changement climatique Canada héberge et gère la base de données en partenariat avec le Conseil. Les organisations fédérales, provinciales et territoriales responsables des aires protégées fournissent des mises à jour de leurs données à chaque année. Les cartes, les rapports et les données sont disponibles sur le site Web du Conseil canadien des aires écologiques.
Les organisations ont transmis des données géospatiales et/ou légales sur les attributs et les limites administratives de leurs aires protégées pour la mise à jour du 31 décembre 2015. Ces données ont ensuite été utilisées pour établir le nombre d’aires protégées, leur étendue spatiale et tous les changements subis au fil du temps, ainsi que leur répartition par catégorie de gestion et type de gouvernance de l’Union internationale pour la conservation de la nature. Les résultats de cette analyse sont présentés aux chapitres 1 et 5 du rapport.
Remarques sur les calculs
- L'étendue des aires protégées à la fin de 2011 présentée ici a été recalculée pour ce rapport en utilisant les dernières informations disponibles. Les méthodologies pour mesurer et cartographier la superficie et les limites des aires protégées sont en constante évolution. De ce fait, les organisations d'aires protégées peuvent ainsi régulièrement mettre à jour les informations concernant leurs aires protégées existantes pour améliorer, par exemple, la précision des limites enregistrées dans la base de données. Une modification des limites peut entraîner une modification de la taille de l’aire protégée. Afin de calculer les tendances entre 2012 et 2015, l'analyse présentée ici est basée sur les dernières informations disponibles. En conséquence, il peut y avoir des écarts entre les totaux de 2011 présentés ici et ceux figurant dans les éditions précédentes du Rapport sur l'état des aires protégées du Canada.
- Les pourcentages des superficies terrestres et marines protégées à l’échelle du Canada ont été établis sur la base d’une superficie terrestre de 9 984 670 km2 et d’une superficie marine de 5 750 000 km2 pour le pays.
- L'étendue des aires protégées (en km2 et en pourcentage de la superficie totale terrestre ou marine) au niveau national, provincial et territorial peut parfois ne pas correspondre à la somme des superficies présentées ailleurs dans ce rapport. Certaines aires protégées peuvent être désignées sous plus d’un mécanisme, et donc relevées de plus d’une organisation à la fois. Afin de refléter avec minutie la superficie totale de la province ou du territoire qui est protégée et afin d’éviter de compter deux fois des aires qui se superposent, les chevauchements ont été soustraits des totaux. De plus, pour tenir compte des différentes approches utilisées par les organisations d'aires protégées et pour estimer la superficie de leurs aires protégées, une approche cohérente unique a été utilisée lors du calcul des totaux au niveau national, provincial et territorial. Les informations présentées sur les aires protégées selon les catégories de gestion et le type de gouvernance (tel que défini par l'Union internationale pour la conservation des catégories Nature), reflètent la superficie officielle rapportée par les organisations, mais laquelle n’a pas été corrigée pour l’élimination des chevauchements.
- Le questionnaire du Rapport sur la situation des aires protégées du Canada :
Au début de 2016, les organisations fédérales, provinciales et territoriales responsables des aires protégées ont rempli un questionnaire afin de fournir de l’information exacte en date du 31 décembre 2015. En réponse à ce questionnaire, les organisations ont fourni de l’information sur des sujets variés tel que : la conception, la planification et la création, la gestion et la surveillance des aires protégées ainsi que la production de rapports; la participation des peuples autochtones, l’engagement des communautés locales, des propriétaires fonciers privés et d’autres organismes à l’égard de l’établissement et de la gestion des aires protégées; le rôle des aires protégées dans la gestion intégrée des paysages terrestres et marins; les ressources financières consacrées aux aires protégées; et la fréquentation. Les résultats du questionnaire sont présentés aux chapitres 2, 3, 4 et 5 du présent rapport.
Le questionnaire représente une source d’information essentielle pour les rapports sur la situation des aires protégées du Canada. De nombreuses questions des versions précédentes du questionnaire sont demeurées inchangées afin de permettre la comparaison avec les résultats précédents. Certaines questions ont été modifiées pour clarification afin de faciliter la tâche des répondants, et quelques nouvelles questions ont été ajoutées.
Types d’aires protégées traitées dans le présent rapport
Toutes les aires protégées traitées dans le présent rapport respectent la définition d’aire protégée de l’Union internationale pour la conservation de la nature :
Un espace géographique clairement défini, reconnu, consacré et géré, par tout moyen efficace, juridique ou autre, afin d’assurer la conservation de la nature à long terme ainsi que les services écosystémiques et les valeurs culturelles qui lui sont associés.note1
Les aires protégées du gouvernement fédéral dont il est question dans le présent rapport comprennent les parcs nationaux, les aires marines nationales de conservation, les réserves nationales de faune, les refuges d’oiseaux migrateurs et les zones de protection marines désignées en vertu de la Loi sur les océansnote2. Les aires protégées provinciales et territoriales présentent diverses appellations, y compris les parcs provinciaux et territoriaux, les parcs marins, les parcs sauvages, les refuges fauniques, les réserves écologiques, les réserves naturelles, les réserves biologiques, les réserves de biodiversité, les aires naturelles, les aires sauvages, les aires de protection de l’habitat, les aires de gestion de la faune, les aires de conservation et les zones spéciales de gestion. Outre les aires qui sont la propriété du gouvernement et qui sont gérées par celui-ci, certaines organisations provinciales et territoriales font également rapport sur des aires gérées en collaboration ainsi que sur des aires protégées non gouvernementales, y compris des aires naturelles privées, des aires protégées en vertu d’accords de revendications territoriales autochtones, des aires de planification pour usage traditionnel et des aires de protection de l’habitat.
Les organisations responsables d’aires protégées au Canada classent les aires protégées selon les catégories de gestion et les régimes de gouvernance conformément à la typologie de gestion et de gouvernance de l’Union internationale pour la conservation de la naturenote3. En ce qui a trait aux rapports produit antérieurement sur la situation des aires protégées du Canada, les catégories de gestion faisaient déjà parties des données officielles fournies par les organisations d’aires protégées au niveau fédéral, provincial et territorial. Par contre, en ce qui a trait à la gouvernance des aires protégées, cette dernière était auparavant interprétée selon la propriété. En 2015, les organisations fédérales, provinciales et territoriales responsables des aires protégées ont procédé à une classification officielle de leurs aires protégées selon les types de gouvernance dans le Système de rapport et de suivi pour les aires de conservation, et ce qui permet une analyse plus précise et plus détaillée qu’auparavant. Comme cette collecte d’information est relativement nouvelle, il se peut que l’information soit parfois incomplète et manque d’exactitude. Cependant, avec le temps, la prise de ces mesures continuera à s’améliorer. L'information concernant les catégories de gestion et les types de gouvernance est présentée au chapitre 1 et chapitre 5.

Les objectifs de conservation canadiens et internationaux renvoient à la conservation par l’entremise d’aires protégées et d’autres mesures efficaces de conservation dans des superficies clairement définies.note4 Au moment de rédiger le présent rapport, la définition des autres mesures efficaces de conservation dans des superficies clairement définies n’était pas établie, mais des discussions aux niveaux national et international étaient en cours quant aux types de mesures de conservation à considérer et ajouter lors de la production de rapports sur les aires protégées. Aucune autre mesure efficace de conservation pour des superficies clairement définies n’est incluse dans le rapport 2012-2015. En 2015, un champ a été ajouté à la base de données du Système de rapport et de suivi pour les aires de conservation pour permettre aux organisations gouvernementales responsables des aires protégées d’indiquer la prise de telles mesures dans les mises à jour futures. Toute mesure ajoutée après 2015 sera indiquée dans les prochaines versions du Rapport sur la situation des aires protégées du Canada.
Changements depuis le dernier rapport
Le présent rapport couvre une période de 4 ans allant du 1er janvier 2012 au 31 décembre 2015. Les deux premières versions couvraient une période de 6 ans, allant du 1er janvier 2000 au 31 décembre 2005 et du 1er janvier 2006 au 31 décembre 2011. La période plus courte couverte par la présente version permettra de passer à un rapport couvrant une période de 5 ans pour la prochaine édition (2016-2020). Ceci permettra d’aligner la production du prochain rapport avec celle pour le rapport du Canada concernant les Buts et les objectifs canadiens visés pour la biodiversité d’ici 2020, ainsi que la production du rapport que le Canada doit présenter au titre de sa contribution au Plan stratégique 2011-2020 pour la diversité biologique en vertu de la Convention sur la diversité biologique.

L’information sur la superficie couverte par les aires protégées dans les régions écologiques terrestres et marines canadiennes repose sur l’analyse du cadre écologique pour le Canada. Une mise à jour du cadre ÉcozonesPlus a permis une harmonisation des écozones entre juridictions telles les frontières provinciales, territoriales et internationales. Cette récente version comprend aussi de nouvelles informations écologiques utilisées par les gouvernements provinciaux et territoriaux dans le contexte du cadre national. De plus, trois nouvelles écozones ont été ajoutées au cadre national : Toundra de la Cordillère - une partie d’une région écologique en Alaska qui s’étend dans le Yukon; Plateaux semi-arides - soit l’extension d’une région écologique aux États-Unis qui s’étend dans le sud de la Colombie-Britannique; et, les Hautes-terres de l’Atlantique - une nouvelle écozone qui distingue les hautes-terres du Québec et du Nouveau-Brunswick de l’écozone maritime de l’Atlantique. Les changements apportés n’ont affecté que le niveau le plus haut du cadre, soit les écozones, et ce qui permet un niveau d’information utile lors de la production de rapports nationaux. Cette mise à jour n’a pas modifié les limites des écorégions ou des écodistricts à plus petite échelle. Complétée en 2014, la mise à jour du cadre a été réalisée par le Conseil canadien des aires écologiques en collaboration avec les gouvernements provinciaux et territoriaux. Plus d’informations peuvent être trouvées sur le site Web du Conseil.
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