Méthode d’essai biologique : essais toxicologiques sur des truites arc-en-ciel aux premiers stades de leur cycle biologique : textes préliminaires
Textes préliminaires
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Richard Scroggins
Section de l’élaboration et de l’application des méthodes
Centre de technologie environnementale
Environnement Canada
335 River Road Ottawa, Ontario K1A 0H3
Avis de révision
Le présent document a été révisé par le personnel de la Direction générale de l’avancement des technologies environnementales d’Environnement Canada, et sa publication a été autorisée. La mention d’appellations commerciales ou de produits offerts sur le marché ne constitue ni une approbation du produit par Environnement Canada ni une recommandation de son emploi.
Résumé
Dans le présent rapport, Environnement Canada recommande des méthodes révisées pour les essais toxicologiques employant des embryons, des alevins et des jeunes de salmonidés (c’est-à-dire de la truite arc-en-ciel). On y décrit trois variantes d’essais : un essai (dit E), employant des embryons, destiné aux programmes de surveillance fréquente ou systématique ; un essai (dit EA), employant des embryons et des alevins, pour mesurer les effets sur divers stades du développement ; un essai (dit EAT), employant des embryons, des alevins et des truitelles pour obtenir des résultats plus concluants. Les trois débutent au commencement du stade de l’embryon et mesurent le développement et la survie aux premiers stades du cycle biologique. L’essai E se termine sept jours après la fécondation ; l’essai EA, sept jours après l’éclosion de la moitié des alevins du groupe témoin ; l’essai EAT, 30 jours après le début du stade de la truitelle. Le choix de l’option dépend des objectifs de l’essai et des caractéristiques physico-chimiques de la substance d’essai. Comme, aux premiers stades de leur existence, les poissons sont généralement très sensibles, on devrait considérer ces essais comme des dosages biologiques puissants et significatifs.
Pour les trois options, il faut utiliser la truite arc-en-ciel (Oncorhynchus mykiss). Le rapport renferme des instructions sur les géniteurs, la manipulation des gamètes et la fécondation des œufs avant le début des essais ainsi que sur l’incubation des embryons et des alevins et l’alimentation des truitelles, le cas échéant, pendant les essais. On expose les conditions et méthodes générales ou universelles de l’évaluation des effets de diverses substances sur les premiers stades du cycle biologique de la truite. On précise aussi d’autres conditions et méthodes propres à l’évaluation d’échantillons de produit chimique, d’effluent, d’élutriat, de lixiviat ou d’eau réceptrice. Le lecteur trouvera des instructions et des marches à suivre concernant l’appareillage, les installations d’essai, la manutention et l’entreposage des échantillons, la préparation des solutions d’essai et la mise en route des essais, les conditions précises dans lesquelles ces essais doivent se dérouler, les observations et les mesures appropriées, y compris les paramètres ultimes de mesure, les méthodes de calcul et la validation des résultats.
Avant-propos
Le présent rapport est la deuxième édition de la méthode à trois options, dans laquelle Environnement Canada expose les essais toxicologiques employant les premiers stades du cycle biologique des salmonidés. La première édition (EC, 1992) a été publiée en décembre 1992. Depuis, des chercheurs canadiens des laboratoires fédéraux et privés ainsi que des scientifiques américains ont proposé un certain nombre de modifications qui simplifient et améliorent les marches à suivre et les conditions de chacune de ces options (E, EA et EAT). Contrairement à la première édition (EC, 1992), qui recommandait l’emploi de trois salmonidés (c’est-à-dire de la truite arc-en-ciel, du saumon coho et du saumon de l’Atlantique), la présente prescrit l’emploi d’Oncorhynchus mykiss (truite arc-en- ciel ou truite « steelhead ») pour toutes ces options.
La présente méthode fait partie d’une série de méthodes recommandées pour mesurer et évaluer les effets biologiques des substances et matières toxiques dans le milieu aquatique. Ces méthodes ont été évaluées par Environnement Canada (EC) et elles sont recommandées :
- pour la mesure de la toxicité en milieu aquatique, dans les laboratoires d’Environnement Canada;
- pour les essais impartis par Environnement Canada ou demandés par l’industrie ou des organismes de l’extérieur;
- dans les cas où on ne possède pas d’instructions plus précises, comme celles que prévoient les règlements;
- comme base d’instructions très explicites, comme celles qui pourraient être exigées dans un protocole réglementaire ou dans une méthode normalisée de référence.
Les différents types d’essais de cette série en font partie parce qu’ils étaient acceptables aux fins des programmes de protection et de gestion de l’environnement mis en œuvre par Environnement Canada. Les rapports qui leur sont consacrés visent à orienter et à faciliter l’emploi de méthodes cohérentes, convenables et exhaustives pour l’obtention de données sur la toxicité, pour les formes de vie aquatiques, de substances ou de matières précises qui se trouvent dans le milieu aquatique ou qui sont destinées à y aboutir. Selon la méthode choisie, ces substances ou matières pourraient englober les échantillons d’un produit chimique, d’un effluent, d’un élutriat, d’un lixiviat ou d’une eau réceptrice ou, encore, s’il y a lieu, d’un sédiment ou d’une matière particulaire semblable.
Liste des abréviations et des formules chimiques
- CaCO3
- carbonate de calcium
- CE 50
- concentration efficace médiane
- CEMO
- concentration avec effet minimal observé
- CESO
- concentration avec effet de seuil observé
- CI p
- concentration inhibitrice (p étant le taux précisé d’effet)
- CL 50
- concentration létale médiane
- cm
- centimètre
- CMAT
- concentration maximale acceptable de toxique
- CSEO
- concentration sans effet observé
- CV
- coefficient de variation
- E
- embryons
- EA
- embryons, alevins
- EAT
- embryons, alevins, truitelles
- EQT
- évaluation quantitative de la toxicité
- ESM
- écart significatif minimal
- g
- gramme
- g/kg
- gramme/kilogramme (équivaut à ‰)
- h
- heure
- HCl
- acide chlorhydrique
- H2O
- eau
- j
- jour
- kg
- kilogramme
- L
- litre
- m
- mètre
- mg
- milligramme min
- minute
- mL
- millilitre
- mm
- millimètre
- mS
- millisiemens
- N
- normal (en parlant d’une solution)
- NaOH
- hydroxyde de sodium
- OD
- oxygène dissous
- p
- probabilité
- PTG
- pression totale de gaz
- S.I.
- Sytème international d’unités
- sp.
- espèce
- °C
- degré Celsius
- σ
- écart-type
- ~
- environ
- MC
- marque déposée
- µg
- microgramme
- µm
- micromètre
- §
- paragraphe
- ‰
- partie par millier ; pour mille ; millième
- >
- plus grand que
- ≥
- plus grand que ou égal à
- ±
- plus ou moins
- <
- plus petit que
- ≤
- plus petit que ou égal à
- %
- pour cent
Terminologie
Nota : toutes les définitions s’inscrivent dans le contexte du présent rapport ; elles pourraient ne pas être adaptées à d'autres contextes.
Verbes auxiliaires
L'auxiliaire doit (doivent) exprime l’obligation absolue.
L'auxiliaire devrait (devraient) et le conditionnel d'obligation (il faudrait, etc.) expriment une recommandation ou la nécessité de respecter dans la mesure du possible la condition ou la méthode.
L'auxiliaire peut (peuvent) autorise une action.
L’auxiliaire pourrait (pourraient) indique la possibilité ou l’éventualité.
Termes techniques généraux
acclimatation, adaptation physiologique à une valeur précise d'une ou de plusieurs variables environnementales, par exemple à la température. S’applique généralement à des conditions contrôlées en laboratoire.
alevin, poisson venant de sortir de l’œuf, incapable de se nourrir seul et doté d’une vésicule vitelline proéminente ; voir aussi alevin non viable.
alevin non viable, œuf d’où n’est pas sorti un alevin vivant normal, sept jours après qu’on a constaté un taux d’éclosion de 50 % chez les groupes témoins de l’essai toxicologique. Englobe les œufs non fécondés, les embryons morts, les embryons au développement retardé et les alevins manifestement difformes ou atypiques (c’est-à-dire bicéphales ou à deux queues).
alimentation externe, absorption de la nourriture disponible dans l’eau, par le jeune poisson nageant librement.
conductivité, grandeur physique caractérisant la capacité de conduction du courant électrique par une solution aqueuse. Elle dépend de la concentration des ions en solution, de leur valence, de leur mobilité et de la température de la solution. L’unité est le microhm-1 · centimètre-1(µΩ-1 · cm-1) ou le millisiemens/mètre (mS · m-1).
conformité, respect des exigences officielles des règlements ou des permis.
croissance, accroissement de taille ou gain de poids par suite de la formation de nouveaux tissus. Pour les besoins de l’expérience, on se borne à observer l’augmentation du poids sec.
dispersant, substance abaissant la tension superficielle entre l'eau et une substance hydrophobe (p. ex., l’huile), ce qui facilite la dispersion de cette dernière dans l'eau sous forme d'émulsion.
durcissement par l'eau, processus survenant dans les deux heures suivant la fécondation, lorsque l'absorption d'eau dans l'espace périvitellin fait gonfler l'œuf, et avant que la membrane ne devienne relativement imperméable.
dureté, concentration, dans l’eau, des cations réagissant avec un savon sodique en formant un précipité insoluble. En général, la dureté mesure la concentration des ions calcium et magnésium dans l'eau, exprimée en mg de carbonate de calcium au litre.
éclaircissage, élimination, au hasard, d’un certain nombre d’organismes en expérience dans au moins une répétition, pour réduire l’encombrement, maintenir une densité de charge acceptable ou réduire au minimum le volume de solution d’essai exigé au cours de chaque renouvellement du milieu. Interdit au cours de l’essai E ou EA et durant les stades de l’embryon ou de l’alevin dans l’essai EAT, il ne peut, dans ce dernier, se pratiquer qu’au début de l’étape finale.
élevage, ensemble d'animaux élevés dans des conditions définies et contrôlées en vue d'obtenir des organismes sains en vue d'essais. Activité visant à obtenir ces animaux.
embryon, poisson avant sa sortie de l’œuf.
embryon non viable, œuf qui n’a pas réussi à survivre ou à se développer normalement au moment de l’observation. Englobe les œufs non fécondés et les embryons morts, ou les embryons au développement retardé ou anormal. Tout embryon vivant et d’apparence normale est alors considéré comme viable.
émulsifiant, substance facilitant le mélange fin (sous forme de minuscules gouttelettes), dans l'eau, d'une substance par ailleurs hydrophobe.
évacuation des gamètes sous pression, voir fécondation artificielle.
expulsion provoquée, voir fécondation artificielle.
fécondation artificielle, manipulation des poissons adultes afin d’en évacuer les œufs ou la laitance. On dit aussi « expulsion provoquée » ou « évacuation sous pression ».
floculation, formation d'un précipité lâche en suspension (c’est-à-dire d’un floc) dans une solution.
frai, période de reproduction des poissons ; expulsion d'œufs et de sperme par les poissons adultes ; comportement de ces poissons prêts à libérer leurs gamètes.
gamète, œuf ou spermatozoïde du poisson adulte.
géniteur, poisson adulte subissant les transformations physiologiques nécessaires à la production d'œufs ou de sperme.
imperméable, degré dans lequel la membrane de l'œuf empêche le passage des molécules (p. ex., eau, ions, protéines, graisses, toxiques).
incubation, élevage d'embryons ou d’alevins dans des conditions définies, compatibles avec le développement normal.
laitance, mélange de sperme et de liquide séminal produit par le poisson mâle ayant atteint la maturité sexuelle.
lux, unité d'éclairement par mètre carré. Le lux = 0,0929 pied-bougie ; 1 pied-bougie = 10,76 lux.
œuf, ovule sphérique, encapsulé, fécondé ou non, provenant d'un poisson femelle ayant atteint la maturité sexuelle.
œuf embryonné, œuf dans lequel l’embryon a atteint le stade de développement où ses yeux pigmentés sont manifestes à l’observation.
pH, logarithme négatif de l'activité des ions hydrogènes mesurée par leur concentration en équivalents-grammes par litre. Cette valeur exprime le degré ou l'intensité des réactions acides et alcalines sur une échelle de 0 à 14, où 7 représente la neutralité. Les pH inférieurs à 7 correspondent, en ordre décroissant, à des réactions de plus en plus acides, tandis que les pH supérieurs à 7 indiquent, en ordre croissant, des réactions de plus en plus basiques ou alcalines.
photopériode, durée quotidienne de la période d'éclairement.
pourcentage (%), concentration exprimée en nombre de parties sur cent. 1 % (lire un pour cent) d'une substance représente une unité ou une partie de substance (p. ex., d’effluent, d’élutriat, de lixiviat ou d’eau réceptrice) diluée dans l'eau pour constituer en tout 100 parties. Le pourcentage peut s’exprimer en volume sur le volume ou en masse sur la masse de substance d’essai dans la solution finale.
précipitation, formation d'un solide (le précipité) à partir d'une partie ou de la totalité des constituants en dissolution d’une solution.
prétraitement, traitement d'un échantillon ou d'une dilution de cet échantillon avant d’y exposer des poissons.
salinité, quantité totale, en grammes, de substance dissoute dans 1 kg d'eau. Elle se détermine après conversion de tous les carbonates en oxydes, après remplacement de tous les bromures et iodures par des chlorures et après oxydation de toute la matière organique. Se mesure aussi directement par un salinomètre, un conductimètre ou par d'autres moyens (APHA et al., 1995). S'exprime habituellement en grammes par kilogramme ou en millièmes (‰).
surveillance, vérification régulière (p. ex. quotidienne, hebdomadaire, mensuelle, trimestrielle) de la qualité, de la collecte et de la communication de l’information. Dans le présent rapport, s'applique à certaines variables biologiques ou variables relatives à la qualité de l'eau ou au prélèvement d'échantillons d'effluent, d'élutriat, de lixiviat ou d’eau réceptrice et à la mesure de leur toxicité.
truitelle, jeune poisson, nageant librement, qui a commencé à se nourrir activement. Ce stade suit celui de l’alevin.
truitelle non viable, organisme en expérience qui n’a pas réussi à survivre ou à se développer normalement, alors que l’on observe un taux de 50 % de truitelles nageant librement dans le groupe témoin de cet essai toxicologique. Englobe les œufs non fécondés, les œufs non éclos ; les embryons, les alevins et les truitelles morts, ou au développement retardé ou anormal. Toute truitelle vivante et d’apparence normale à ce moment serait comptée comme viable.
turbidité, degré de réduction de la clarté de l'eau par la présence de matières en suspension ou autres qui entraînent la diffusion et l'absorption de la lumière, plutôt que sa transmission en ligne droite dans l'échantillon. S'exprime généralement en unités néphélométriques.
Terminologie des substances d’essai
eau d'amont, eau de surface (p. ex. d'un cours d'eau, d’un lac) ne subissant pas l'influence de l’effluent (ou d’une autre substance d’essai), parce qu'elle en est éloignée vers l’amont (contre le courant) ou perpendiculairement au courant.
eau de dilution, eau douce servant à diluer une substance d’essai à différentes concentrations en vue d’un essai toxicologique.
eau déchlorée, eau chlorée (habituellement eau potable municipale) que l'on a traitée afin d'en éliminer le chlore et ses composés.
eau désionisée, eau qu'on a débarrassée de ses ions par passage dans des colonnes de résine ou dans un système d'osmose inverse.
eau distillée, eau qu'on a traitée au moyen d'un appareil de distillation (au verre borosilicaté ou autre) pour en éliminer les impuretés.
eau réceptrice, eau de surface (p. ex. d'un cours d’eau ou d'un lac) qui a reçu un rejet de matières résiduaires ou qui est sur le point d'en recevoir (p. ex. elle est immédiatement en amont du point de rejet). Il faut en donner une description étoffée pour préciser de quoi il s’agit.
eau reconstituée, eau désionisée ou distillée dans le verre, à laquelle on a ajouté des produits chimiques de qualité « réactif ». L'eau douce synthétique qui en résulte est exempte de contaminants et elle possède les caractéristiques voulues de pH, d’alcalinité et de dureté.
eau témoin ou de dilution, eau servant à la préparation d’une série de solutions filles de la substance d’essai, servant d’eau témoin ou les deux.
eau usée, terme général englobant les effluents, les lixiviats et les élutriats.
effluent, tout déchet liquide (p. ex., industriel, urbain) rejeté dans le milieu aquatique.
élutriat, solution aqueuse obtenue après avoir ajouté de l'eau à une substance ou à une matière solide (p. ex., sol ou sédiment contaminé, stériles, boue de forage, déblai de dragage), avoir agité le mélange, puis l'avoir centrifugé, filtré ou avoir décanté le surnageant.
lixiviat, eau ou eau usée ayant traversé une colonne de sol ou de déchets solides dans l'environnement.
produit chimique, tout élément, composé, préparation ou mélange de substances qui pourrait se retrouver associé à l’eau, y être mélangé ou y être déposé.
solution mère, solution aqueuse concentrée de la substance d’essai. On ajoute des volumes mesurés d’une solution mère à l'eau de dilution pour préparer les concentrations voulues de solutions d'essai.
substance, matière possédant des propriétés plus ou moins uniformes.
témoin, au cours d’une enquête ou d’une étude, variante expérimentale reproduisant toutes les conditions et facteurs qui pourraient influer sur les résultats, sauf la condition particulière étudiée. Dans un essai toxicologique effectué sur le milieu aquatique, le témoin doit reproduire toutes les conditions d'exposition, mais il ne doit pas renfermer de la substance d’essai ajoutée. Le témoin sert à déterminer l'absence de toxicité mesurable qui serait attribuable aux conditions de base de l'essai (p. ex. qualité de l'eau de dilution, état de santé des organismes d'essai, effets dus à la manipulation de ces derniers).
Terminologie statistique et toxicologique
aigu, qui se manifeste sur une courte période relativement à la durée de vie de l'organisme en expérience, par exemple un essai de quatre jours sur le poisson. Un effet toxique aigu serait provoqué et observable au cours de cette période.
à renouvellement continu, se dit d’un essai dans lequel on renouvelle continuellement la solution du milieu expérimental par l’apport constant ou l’apport intermittent mais fréquent de solutions fraîches.
à renouvellement intermittent, se dit d’un essai toxicologique dans lequel on renouvelle (remplace) périodiquement la solution, habituellement au début de chaque période de 24 heures. Syn. à renouvellement périodique.
chronique, qui survient habituellement au cours d’une période longue, p. ex. 10 % de la durée de vie de l’organisme. Un effet toxique chronique pourrait ne devenir observable qu’au bout d’une bonne partie de la durée de vie de l'organisme, bien qu’il puisse être provoqué par une exposition aiguë ou chronique à une substance toxique.
concentration avec effet minimal observé (CEMO), concentration minimale de substance causant, chez l’organisme qui y est exposé, des effets décelés par l’observateur et statistiquement significatifs. Par exemple, ce pourrait être la concentration minimale qui, à la fin de l’essai, correspond à un retard significatif de la croissance du poisson par rapport à celle des groupes témoins. On en réserve habituellement l’emploi aux effets sublétaux, mais on peut aussi s’en servir pour la mortalité, laquelle, parfois pourrait être l'effet le plus sensible observé.
concentration chronique, synonyme de concentration avec essai de seuil observé (CESO), le terme recommandé, parce qu’il peut décrire précisément tous les effets sublétaux, qu’ils soient aigus ou chroniques.
concentration avec effet de seuil observé (CESO), moyenne géométrique de la concentration sans effet observé (CSEO) et de la concentration avec effet minimal observé (CEMO). À l’étranger, on trouve une notion diversement définie, la concentration acceptable maximale de toxique (CAMT). La concentration chronique ou la concentration subchronique sont d’autres termes que l’on pourrait considérer comme convenables selon la durée d’exposition au cours de l’essai.
concentration efficace médiane (CE 50), concentration de substance dans l’eau (p. ex. en mg/L) qu’on estime causer un effet toxique sublétal ou létal discernable à la moitié des organismes en expérience. Dans la plupart des cas, la CE 50 (y compris ses limites de confiance à 95 %) découle de l’analyse statistique d’une réaction biologique observée (p. ex. l’incidence des embryons non viables ou la réduction de la réussite de la ponte) à diverses concentrations, après une période fixe d’exposition, qu’il faut préciser.
concentration inhibitrice (CI p), concentration correspondant à un pourcentage (désigné par p) d'effet. C’est une estimation ponctuelle de la concentration de la substance qui inhiberait, selon le pourcentage précisé, une fonction biologique quantifiable, telle que la taille atteinte par le poisson au bout d’une période de croissance. Par exemple, la CI 25 pourrait être la concentration qui, estime-t-on, réduit de 25 % le gain de poids sec du poisson par rapport au poids sec des poissons témoins. La notion est à utiliser dans un essai toxicologique mesurant un effet quantitatif ou un changement de vitesse ou d’intensité, par exemple de la croissance, de la reproduction ou de la respiration. (La concentration efficace médiane [CE 50] ne convient pas à ce type d’essais, puisqu’elle ne vaut que pour les mesures quantiques, c’est-à- dire le nombre d’individus exposés chez qui se manifeste un effet donné.)
concentration létale médiane (CL 50), concentration de substance dans l’eau que l’on estime mortelle pour la moitié des organismes en expérience. La CL 50 et ses limites de confiance à
95 % se calculent habituellement par l’analyse statistique de la mortalité observée à plusieurs concentrations, après une période fixe d’exposition, à préciser (p. ex. CL 50 après 96 h).
concentration sans effet observé (CSEO), concentration maximale d’une substance ne causant aucun effet sublétal observé et statistiquement significatif chez l’organisme exposé. Par exemple, ce pourrait être la concentration maximale à laquelle la croissance n’a pas diminué significativement par rapport à celle de groupes témoins. Habituellement, elle concerne des effets sublétaux et, sauf indication du contraire, l’effet le plus sensible.
écart significatif minimal (ESM), écart entre les valeurs obtenues à chaque concentration (p. ex. le pourcentage moyen d’embryons non viables ; le pourcentage moyen d’alevins non viables), qui devrait exister avant que l’on puisse conclure qu’il existe un écart significatif entre les groupes. Cette valeur s’obtient au moyen de certains tests statistiques, notamment le test de Dunnett, qui est normalisé.
en conditions statiques, se dit d’un essai toxicologique au cours duquel on ne renouvelle pas les solutions d’essai.
essai toxicologique, opération visant à déterminer l’effet d'une substance sur un groupe d'organismes choisis dans des conditions précises. Appliqué au milieu aquatique, l’essai permet habituellement de mesurer : a) la proportion d’organismes touchés (essai quantique) ; b) le degré de l’effet observé (essai quantitatif ou gradué) après exposition à des concentrations précises de produit chimique, d'effluent, d'élutriat, de lixiviat ou d’eau réceptrice.
évaluation qualitative des toxiques (EQT), traitement systématique préalable de l’échantillon (p. ex. réglage du pH, filtration ou aération) suivi d’essais toxicologiques. Cette évaluation sert à l’analyse qualitative de l’agent ou des agents à qui sont principalement imputables la toxicité létale ou sublétale d’un mélange complexe.
létal, qui cause directement la mort. Chez le poisson, la mort est l’interruption de tous les signes visibles de mouvement ou d’activité.
paramètre de mesure, réaction de l’organisme en expérience exprimant l’effet qui est censé marquer la fin de l’essai ; également, la mesure ou la valeur correspondante qui caractérisent les résultats de l’essai (p. ex. la concentration inhibitrice). On dit aussi paramètre ultime de mesure.
répétition, chaque enceinte expérimentale renfermant le nombre prescrit d’organismes, exposés soit à une concentration de la substance d’essai, soit à l’eau de dilution servant de témoin. Un essai toxicologique employant cinq concentrations d'essai et un témoin en trois répétitions exigerait 18 enceintes. Pour chaque concentration ou témoin on compterait trois enceintes expérimentales ou répétitions. La répétition est une unité expérimentale indépendante ; c’est pourquoi tout transfert d’organismes ou de solutions d’une répétition à l’autre invalide l’analyse statistique.
sublétal, nocif pour le poisson, mais en deçà de la concentration directement mortelle au cours de l'essai.
toxicité, capacité propre d'une substance ou d’une matière de provoquer des effets nocifs, létaux ou sublétaux, chez le poisson ou d'autres organismes.
toxicité chronique, manifestation d’effets à long terme, habituellement reliés à des modifications du métabolisme, de la croissance, de la reproduction ou de la capacité de survie, par exemple. En raison de la longue durée de vie des salmonidés, les essais effectués dans les premiers stades de leur cycle biologique ne permettent pas de mesurer la toxicité chronique, bien que la présente méthode ait pour objet d’estimer (de façon approximative) ce que pourrait être la toxicité chronique sublétale.
Remerciements
La première édition, imprimée en décembre 1992, avait pour auteurs M.R. Gordon (M.R. Gordon & Associates, Ltd., Sechelt [C.-B.]), D.J. McLeay (McLeay Associates Ltd., West Vancouver) et J.B. Sprague (Sprague Associates Ltd., Guelph [Ont.]). Ont notamment contribué à la première édition les réviseurs suivants : W.J. Birge (Université du Kentucky, Lexington) ; K.G. Doe (Environnement Canada, Dartmouth [N.-É.]) ; P.V. Hodson (Université Queens, Kingston [Ont.]) ; T. Kovacs (Institut canadien de recherches sur les pâtes et papiers, Pointe-Claire [Qc] ; D.D. Monteith (BC Research Corporation, Vancouver) ; C. M. Neville (ministère de l’Environnement de l’Ontario, Rexdale) ; M.D. Paine (EVS Consultants Limited, North Vancouver) ; R.P. Scroggins (Environnement Canada, Ottawa) ; G.A. Sergy (Environnement Canada, Edmonton) ; J.A. Servizi (Pêches et Océans Canada, Cultus Lake [C.-B.] ; J.D. Somers (Alberta Environmental Centre, Vegreville) ; G. van Aggelen (ministère de l’Environnement, des Terres et des Parcs de la Colombie-Britannique, North Vancouver) ; R. Watts (Environnement Canada, North Vancouver)
Cette deuxième édition a été préparée par D.J. McLeay (McLeay Environmental Ltd., Victoria) et J.B. Sprague (Sprague Associates Ltd., Salt Spring Island [C.-B.]). Ont contribué -- qu’ils en soient remerciés -- à la modification des modes opératoires et des conditions exposés dans le présent rapport : H.C. Bailey (EVS Environment Consultants Ltd., North Vancouver) ; W.J. Birge (Université du Kentucky, Lexington) ; J. Black (EA Engineering, Science & Technology Inc., Sparks [Maryland]) ; E.C. Canaria (EVS Environment Consultants Ltd., North Vancouver) ; P.M. Chapman (EVS Environment Consultants Ltd., North Vancouver) ; M. Fennell (Environnement Canada, North Vancouver) ; S. Gibbons (PAPRICAN, Pointe-Claire) ; K. Holtze (B.A.R. Environmental Inc., Guelph) ; E. Jonczyk (Beak Consultants Ltd., Brampton [Ont.]) ; T. Kovacs et J. Larocque (PAPRICAN, Pointe-Claire) ; L. Novak (B.A.R. Environmental Inc., Guelph) ; J. Pickard (B.C. Research Inc., Vancouver) ; R. Scroggins (Environnement Canada, Gloucester [Ont.]) ; G. van Aggelen (Environnement Canada, North Vancouver) ; R. Watts (Environnement Canada, North Vancouver) ; S. Yee (Environnement Canada, North Vancouver).
Nous sommes particulièrement reconnaissants, pour leur contribution technique, à S. Yee, à M. Fennell et à J. Bruno (Environnement Canada, North Vancouver) pour les essais en laboratoire entrepris pour adapter l’appareillage et améliorer les modes opératoires et les conditions expérimentales (Yee et al., 1996 ; Fennell et al., 1998). Nous remercions sincèrement les chercheurs d’EVS Environment Consultants Ltd. (North Vancouver) pour plusieurs améliorations qu’ils ont apportées aux modes opératoires (v. Canaria et al., 1996) intégrés à la présente méthode. Saluons l’expérience de J. Pickard et de ses collaborateurs à B.C. Research Inc. (Vancouver), dans la réalisation d’un essai sur des embryons, des alevins et des truitelles arcs-en-ciel et dans la transmission des orientations connexes. W.J. Birge (Université du Kentucky, Lexington) et J. Black (EA Engineering, Science & Technology, Inc., Sparks) ont aussi transmis de nombreuses observations et propositions utiles, de modifications, de nature technique, après la publication de la première édition, qui ont influé sur les modifications évidentes de la présente édition. Nous reconnaissons également l’aide de R. Watts (Environnement Canada, North Vancouver) pour les nouveaux dessins et illustrations de l’incubateur d’embryons et d’alevins ; celle de S. Yee (Environnement Canada, North Vancouver), qui a pris et fourni les photographies de la page couverture. Enfin, nous remercions les membres du Groupe intergouvernemental de la toxicité aquatique (v. annexe A) pour leur appui technique indéfectible.
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