Refuge d’oiseaux migrateurs de l’île-Bylot
Le refuge d'oiseaux migrateurs (ROM) de l'île Bylot est situé au nord-ouest de l'île de Baffin, Nunavut. Il offre beaucoup de nourriture aux oiseaux marins et des sites pour nicher.
Importance du refuge : oiseaux migrateurs et espèces sauvages
Situé au large du nord-est de l’île de Baffin, au Nunavut, le refuge d’oiseaux migrateurs de l’île Bylot abrite une faune riche, une grande diversité d’habitats ainsi qu’un paysage spectaculaire. La faune aviaire de l’île Bylot est particulièrement diversifiée; 71 espèces ont été identifiées dans le refuge, dont au moins 35 espèces s’y reproduisent et six espèces y résident de façon permanente. Une telle diversité est impressionnante pour un endroit aussi reculé dans le Nord. Cet éventail assez important est attribuable principalement aux eaux libres qui se forment chaque année à la jonction du détroit de Lancaster et de la baie de Baffin, offrant des sites d’alimentation importants pour des dizaines de milliers d’oiseaux marins. La qualité supérieure des aires de nidification dans cette zone constitue également en un facteur de choix. Les oiseaux marins se rassemblent et construisent leur nid le long de la pointe nord-ouest de l’île, au cap Hay, ainsi qu’au sud-est, au cap Graham Moore. Les oiseaux marins comptent pour 37 % de la vie aviaire sur l’île, alors que les oiseaux de rivage, les espèces de la sauvagine et les oiseaux chanteurs (les passereaux) composent la population restante.
Ce refuge a été créé aux seules fins de protéger les aires de nidification des guillemots de Brünnich, des mouettes tridactyles et des grandes oies des neiges. Ces oiseaux utilisent tous le refuge dans les concentrations exceptionnelles et on estime que plus de 10 % de la population canadienne de guillemots de Brünnich et 25 % de celle des mouettes tridactyles partagent les falaises de l’île. Ces proportions représentent un rassemblement de plus de 300 000 guillemots et 50 000 mouettes tridactyles dans un seul lieu chaque printemps pendant la période de reproduction (le reste de l’année est passé en mer). Outre ces chiffres ahurissants, environ 100 000 grandes oies des neiges, constituant environ 15 % de la population canadienne et la plus grande colonie connue, peuvent se trouver dans l’habitat de toundra des basses terres du sud-ouest de l’île Bylot à la fin de chaque été. Les mêmes oies se reposent et se nourrissent dans le sud du Québec quelques semaines pendant leur migration chaque printemps et chaque automne.

L’île Bylot abrite des espèces du Haut-Arctique et du Bas-Artique, et des espèces de ces deux groupes se reproduisent sur l’île. Les oiseaux classés dans le groupe du Haut-Arctique comprennent le pluvier argenté, le tourne-pierre à collier et le bécasseau à croupion blanc, alors que le groupe du Bas-Arctique comprend l’alouette hausse-col, la mouette de Sabine et le pluvier bronzé. Comme ces oiseaux cohabitent sur l’île, il est possible de voir des grues du Canada et des bécasseaux à poitrine cendrée, de la variété du Bas-Arctique, nichant à proximité de tourne-pierres à collier et de bécasseaux à croupion blanc, des oiseaux qui proviennent généralement de la population du Haut-Arctique. Au moins trois espèces des vieux pays (celles que l’on retrouve généralement en Europe, en Afrique et en Asie) sont connues pour visiter l’île Bylot ou y nicher, notamment la maubèche, le pluvier grand-gravelot et le traquet motteux. Ces oiseaux volent vers le nord canadien en passant par le Groenland et l’Islande depuis leurs aires d’hivernage de l’Ancien monde.
Paysage
Comme l’île Bylot est adjacente au détroit de Lancaster, lequel constitue une importante voie migratoire et une aire de retraite estivale pour les mammifères marins, 21 espèces de mammifères marins et terrestres ont été répertoriées à l’intérieur et aux alentours du refuge. Celles-ci comprennent cinq espèces de phoques, quatre espèces de baleines et de nombreux ours blancs, qui utilisent l’île comme aire de retraite durant l’été. D’autres espèces couramment observées dans le refuge comprennent le renard arctique, le lemming variable et le lièvre arctique.
Créé en 1965, le refuge d’oiseaux migrateurs de l’île-Bylot englobe l’ensemble de l’île Bylot ainsi que les eaux marines adjacentes s’étendant à moins de 3,2 km de la rive. En raison de la richesse de la faune sauvage et de la grande beauté et de la diversité des paysages de la région, une grande partie de l’île fait également partie du parc national Sirmilik, qui fût créé en 2001.
Les rives de l’île Bylot sont délimitées par le détroit de Lancaster au nord, la baie de Baffin à l’est, l’inlet Navy Board à l’ouest et l’inlet Pond et le détroit d’Éclipse au sud. L’île est composée de montagnes, de champs de neige, de champs de glace, de glaciers et de pingos.

La diversité d’espèces d’oiseaux observées à cette latitude peut être attribuée principalement à la juxtaposition d'habitats marins et terrestres où la polynie et le chenal de séparation se forme annuellement à la jonction du détroit de Lancaster et de la baie de Baffin.
Le saviez-vous?
Les pingos sont des collines coniques qui sont uniques au milieu de pergélisol. Ces buttes à noyau de glace se forment lorsque les lacs du nord se drainent (de façon partielle ou complète), et que des étendues de sable saturées d’eau sont ainsi exposées aux températures glaciales de l’hiver. Les pressions changeantes qui surviennent dans la terre lorsque l’eau commence à geler entraînent la déformation vers le haut du lit du lac, ce qui crée un monticule. Comme les pingos sont souvent présents sur les terrains très plats, ils sont particulièrement visibles.
Carte du refuge

Description longue
Carte montrant l'emplacement du refuge d'oiseaux migrateurs (ROM) de l'île Bylot par rapport au Nunavut, à l'île de Baffin, à la baie de Baffin, à Parry Channel, à Pond Inlet, à Tasiujaq et à Navy Board Inlet. La carte indique les limites du refuge, qui renferme l'île de Bylot en entier ainsi que les eaux du littoral qui l'entourent. L'échelle de la carte est en kilomètres. Les eaux permanentes ainsi que les zones intertidales sont indiquées sur la carte. Un encart sur la carte montre l'emplacement du refuge dans le Canada.
Accès au refuge
Des refuges d’oiseaux migrateurs, comme celui de l’île Bylot, sont établis à la grandeur du pays afin de protéger les oiseaux migrateurs durant les périodes critiques de leur cycle vital. Que ces refuges soient utilisés par les oiseaux pour s’alimenter, se reposer ou nicher, ils jouent un rôle important dans la survie de nombreuses espèces. L'entrée et l'accès à la plupart des refuges d'oiseaux migrateurs ne sont pas restreints, mais le Règlement sur les refuges d'oiseaux migrateurs définit les activités qui sont interdites. Le ministre de l'Environnement a le pouvoir d'autoriser ou de permettre des activités dans les refuges d'oiseaux migrateurs qui sont autrement interdites.
Le ROM de l’île Bylot est géré par le Service canadien de la faune (SCF) d’Environnement et Changement climatique Canada (ECCC), et les Inuits de Pond Inlet, Nunavut, dans le cadre d'un accord de cogestion établi au travers de l’Accord sur les revendications territoriales du Nunavut et l’Entente sur les répercussions et les avantages pour les Inuits pour les réserves nationales de faune et les refuges d’oiseaux migrateurs dans la région du Nunavut (ERAI). Le comité de cogestion de la région d' Asungasungaat (CCG Asungasungaat) a été créé par l'intermédiaire de l'ERAI et fournit des conseils sur tous les aspects de la gestion du ROM, y compris, mais sans s'y limiter, les demandes de permis d'accès, les recherches menées dans le ROM, l'utilisation de l’aire par les visiteurs, ainsi que la gestion et la protection des oiseaux migrateurs et de leur habitat.
Au Nunavut, les Inuits, conformément à l'Accord du Nunavut (AN), peuvent chasser les animaux sauvages, y compris la collecte d'œufs et de plumes d'oiseaux migrateurs pour leurs besoins économiques, sociaux et culturels (section 5 de l'AN). L'accès au ROM de l’île Bylot par toute personne autre que les Inuits inscrits à l'AN est restreint ; par conséquent, tout non-Inuit doit obtenir un permis pour accéder au ROM ou y mener une activité quelconque. Les activités autorisées doivent être conformes aux objectifs de conservation du plan de gestion du ROM.,
Si vous souhaitez obtenir de plus amples renseignements sur les activités permises dans les refuges d’oiseaux migrateurs, veuillez consulter la section Gestion et activités du site Web. Pour obtenir de plus amples renseignements sur l’accès et les demandes de permis pour le refuge d’oiseaux migrateurs de l’île Bylot, veuillez communiquer avec notre bureau régional.
Faits saillants sur le refuge d’oiseaux migrateurs de l’île Bylot
Catégorie | Information |
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Désignation de l’aire protégée | Refuge d’oiseaux migrateurs |
Province ou territoire | Nunavut |
Latitude et longitude | 73°13' N, 78°34' O |
Taille | 1 282 730 hectares (renferme une partie marine de 176 515 ha autour de l’île) |
Raison pour la désignation de l’aire protégée | Protéger les sites de nidification des guillemots de Brünnich, des mouettes tridactyles et des oies des neiges. |
Date de création (publication dans la Gazette du Canada) | 1965 |
Catégorie de gestion de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) | Parc national (II) |
Autres désignations |
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Type d’habitat principal |
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Espèces clés d’oiseaux | |
Espèces inscrites sous la Loi sur les espèces en péril (LEP) |
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Espèce exotique envahissante | Aucun confirmé. |
Autres espèces | Oiseaux :
Marins :
Terrestres :
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Organisme de gestion | Service canadien de la faune, région des Prairies et du Nord en collaboration avec le Comité de cogestion d’Asungasungaaq de la région de l’inlet Pond. |
Accès public et utilisation | Les Inuits du Nunavut ont un droit d'accès libre et sans restriction, aux fins de récolte, à toutes les terres, eaux et zones marines situées dans le ROM, conformément à l'article 5 de l'ERAI et sous réserve de l'article 5.7.18 de l'Accord du Nunavut. Pour tous les Inuits non nunavutois, un permis peut être exigé pour accéder ou mener des activités dans le ROM, en particulier si des armes à feu sont portées et/ou si des oiseaux migrateurs risquent d'être dérangés. |
Contactez-nous
Environnement et Changement climatique Canada – Région du Nord
Service canadien de la faune
Aires protégées et intendance
Unité arctique orientale
C.P. 1870
Iqaluit (Nunavut) X0A 0H0
Téléphone : 867-975-4642
Sans frais : 1-800-668-6767 (au Canada seulement)
Adresse électronique : enviroinfo@ec.gc.ca
Liens connexes
- ROM de l’île Bylot sur Google Maps (Google Maps est une source d'information complémentaire qui aide à situer le refuge d’oiseaux migrateurs et ne remplace en aucun cas ni la carte ni le nom officiel du site)
- Loi concernant l’Accord sur les revendications territoriales du Nunavut
- Règlement sur les refuges d’oiseaux migrateurs
- l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN)
- Zone importante pour la conservation des oiseaux du cap Hay
- Zone importante pour la conservation des oiseaux de la partie sud-ouest de l’île Bylot
- Zone importante pour la conservation des oiseaux du cap Graham Moore
- Parc national Sirmilik
- Pour en savoir plus sur les pingos du Canada (Parcs Canada)
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