5. Mise en œuvre du code de pratiques
L’adoption du présent code devrait permettre de contrôler et de minimiser les émissions de particules et de P2,5 pour les établissements concernés. Pour y arriver, un plan de mise en œuvre pourra être développé par les installations qui en assureront aussi le suivi. Ceci permettra d’obtenir un résultat probant en plus de faciliter la tâche aux employés qui sont concernés par le code. Aucune recommandation spécifique n’est présentée dans cette section. On y présente plutôt une approche généralisée sur les démarches à suivre pour le développement des méthodes de travail personnalisées, une façon de les appliquer et d’en faire le suivi sur une base régulière afin d’améliorer ou de conserver le rendement (figure 5-1). L’établissement concerné pourra suivre une approche différente selon ses besoins et son organisation.
Figure 5-1 : Approche généralisée de mise en œuvre des bonnes pratiques de travail pour un établissement concerné par le code de pratiques

Description longue de la figure 5-1
La mise en œuvre de nouvelles méthodes de travail promulguées par un code de pratiques est un aspect qui peut devenir complexe, tant au niveau des relations de travail qu’au niveau du rendement attendu, si la planification initiale n’est pas réalisée avec soin. Dans cette optique, il est conseillé de faire un diagnostic de la situation courante à l’usine afin de déployer des procédures personnalisées en fonction des recommandations du code. Suivant la mise en œuvre des nouvelles pratiques, il est important de s’assurer qu’elles sont efficaces et qu’elles donnent les résultats escomptés. Cette évaluation devrait se faire selon un protocole préétabli de vérification des activités sur le terrain se rapportant aux nouvelles pratiques.
L’objectif du diagnostic initial est d’obtenir les informations et données pertinentes à propos des technologies en place, mais surtout des méthodes d’exploitation, de contrôle et de maintenance de l’usine concernée. L’information peut inclure des photos, des horaires d’opération, des schémas d’opération, des conversations avec des employés, etc. L’utilisation d’un questionnaire ou d’une liste de contrôle (checklist) serait également un outil approprié pour cette tâche. Évidemment, cette revue doit se faire en fonction des activités névralgiques d’émissions de P2,5 (exploitation de l’usine de réduction d’alumine, exploitation de la fabrique d’anodes précuites, suivi et entretien des installations, centres de traitement des gaz et autres épurateurs, manutention et entreposage des matières, combustibles) puis être confrontée aux recommandations du code.
Le diagnostic initial permet également d’établir un ou des points de repère (benchmarks) quant aux émissions de P2,5 qui agiront comme points de référence sur lesquels il faudrait s’améliorer. Ces points de repère peuvent être autant quantitatifs que qualitatifs. Ils pourront ainsi être réévalués lors des audits sur le rendement des nouvelles pratiques (section 5.2).
En fonction des résultats du diagnostic initial, des opportunités d’amélioration permettant de réduire les émissions de P2,5 pourraient être identifiées pour une ou plusieurs des activités névralgiques concernées. Le responsable de projet pourra ainsi développer ses propres recommandations (dans un document personnalisé) en fonction des recommandations du présent code, mais également des spécificités de l’usine. Il est important de mentionner que le développement de recommandations personnalisées peut vouloir signifier l’adoption de pratiques qui ne sont pas mentionnées dans le présent code, mais qui assureraient tout de même une réduction des émissions de P2,5 selon l’analyse du responsable de projet. Le présent code n’est pas restrictif à ce niveau.
De préférence, les nouvelles procédures devraient être établies en tenant compte des opinions et besoins des employés sur le terrain. En temps normal, ce sondage devrait faciliter la mise en œuvre des nouvelles procédures au moment venu et prévenir des difficultés qui auraient pu survenir si les employés n’avaient pas été consultés.
Sur le plan stratégique, il est conseillé de préparer un plan de formation des employés chargés de modifier ou de mettre en oeuvre de nouvelles procédures opératoires. En effet, la distribution de l’information pertinente aux personnels ayant un rôle direct ou indirect sur les émissions de P2,5 favoriserait un rendement maximal. Or, le succès de la formation passe avant tout par une préparation adéquate des documents et des différents ateliers de formation et de standardisation des nouvelles procédures.
Les procédures nouvelles ou modifiées doivent être contrôlées régulièrement afin de s’assurer qu’elles apportent les résultats escomptés. Un audit doit préférablement être réalisé à partir d’un protocole qui aura été développé parallèlement aux procédures. À ce niveau, la meilleure approche est de préparer une liste de contrôle comportant des questions autant qualitatives que quantitatives permettant d’évaluer adéquatement l’état de la situation. Le cas échéant, cette liste de contrôle devra mettre en évidence les repères ou benchmarks qui auront été établis à la suite du diagnostic initial. De plus, ce protocole permettrait d’appliquer une méthodologie cohérente entre chaque audit.
Faisant suite aux ateliers de formation, les nouvelles procédures devraient être appliquées sur le terrain selon un horaire spécifique afin de prévenir certaines difficultés pouvant survenir lors des changements. Il est prévu que les résultats (par rapport aux émissions de P2,5) des nouvelles procédures ne seront pas optimaux dès le départ et qu’il faudra probablement apporter des correctifs à la suite des premières vérifications. Ce cycle de vérification et de correction devrait être appliqué continuellement même lorsque le niveau des émissions de P2,5 est jugé minimal d’après l’évaluation du responsable de projet.
Il est conseillé de procéder à une vérification des nouvelles procédures en place selon le protocole développé pour cette tâche (section 5.1.4) à une fréquence élevée au début (p. ex., 6–12 mois) permettant de peaufiner les procédures de travail. Lorsque l’ensemble des procédures sera suivi diligemment par le personnel concerné, les vérifications pourront être plus espacées. Elles devront tout de même être maintenues à une fréquence raisonnable pour le contrôle de la qualité.
Faisant suite au rapport de vérification, le responsable du projet devra prendre une décision (p. ex., en fonction des benchmarks) sur les démarches à suivre afin de corriger ou d’améliorer la situation, le cas échéant. À toute fin pratique, cette étape consistera à apporter des modifications aux procédures qui devront être divulguées aux employés concernés selon le plan de formation.
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