Annexe A : Résumé des renseignements relatifs effets de l'APDFO sur la santé

Paramètre Doses ou concentrations minimales avec effet1/résultats

Toxicité aiguë :

voie orale

Plus faible DL50 par voie orale (rat femelle) = 430 mg/kg p.c. [SAAPDFO] (IRDC, 1978)

(Autres études : Biosearch Inc., 1976 [APDFO]; Griffith et Long, 1980 [SAAPDFO]; Haskell Laboratory, 1981b [SAAPDFO]; Glaza, 1990 [non précisé]; id., 1997 [SAAPDFO])

Toxicité aiguë :

voie cutanée

Plus faible DL50 par voie cutanée (lapin) = > 100 et < 1 000 mg/kg p.c. [SAAPDFO, 24 h, application couverte] (Riker Laboratories Inc., 1979)

(Autres études : Haskell Laboratory, 1979b [SAAPDFO]; Kennedy, 1985 [SAAPDFO]; Glaza, 1995 [APDFO-Na])

Toxicité aiguë : inhalation

Plus faible CL50 par inhalation (rat mâle) = 980 mg/m3 [SAAPDFO, 4 h] (Kennedy et al., 1986)

(Autres études : Haskell Laboratory, 1969 [SAAPDFO]; Griffith et Long, 1980 [SAAPDFO])

Toxicité à court terme en doses répétées : voie orale

Plus faible DMENO par voie orale = 0,3 mg/kg p.c. par jour d'après une augmentation marquée liée à la dose du poids du foie relatif chez les souris (concentration sérique d'APDFO = 13 µg/mL) et la modification des paramètres lipidiques chez les rats (concentration sérique d'APDFO = 20 µg/mL; aucune DSENO). Des groupes de 10 rats et souris mâles recevaient des doses de SAAPDFOde 0, 0,3, 1, 3, 10 ou 30 mg/kg p.c. par jour par gavage pendant 14 jours (Loveless et al., 2006).

(Autres études : Christopher et Marias, 1977 [SAAPDFO]; Metrick et Marias, 1977 [SAAPDFO]; Griffith et Long, 1980 [SAAPDFO]; Kojo et al., 1986 [PFO ou APDFO, imprécis]; Kennedy, 1987 [SAAPDFO]; Kawashima et al., 1989 [APDFO]; Cook et al., 1992 [SAAPDFO]; Sohlenius et al., 1992 [PFO, sel non précisé]; Permadi et al., 1993 [APDFO]; Biegel et al., 1995 [SAAPDFO]; Henwood, 1997 [SAAPDFO]; Kudo et al., 1999 [PFO ou APDFO, imprécis]; Q. Yang et al., 2000 [APDFO]; id., 2001 [APDFO]; Thomford, 2001a [SAAPDFO]; Loveless et al., 2006 [SAAPDFO]; C. Yang et al., 2008 [APDFO])

Toxicité à court terme en doses répétées : inhalation

Plus faible CMENOpar inhalation = 8 mg/m3 (2,48 mg/kg p.c. par jour, concentration sérique moyenne d'APDFO = 47 µg/mL), d'après une hypertrophie cytoplasmique, une dégénérescence ou une nécrose du foie ainsi qu'une augmentation du poids de cet organe et de la phosphatase alcaline chez les rats (CMENO= 1 mg/m3, équivalant à 0,31 mg/kg p.c. par jour, concentration sérique d'APDFO = 13 µg/mL). Des rats mâles ont été exposés au SAAPDFO à des doses de 0, 1, 8 ou 84 mg/m3à raison de 6 h/j, 5 jours/semaine pendant 2 semaines (Haskell Laboratory, 1981a; Kennedy et al., 1986).

(Autres études : Haskell Laboratory, 1979a [SAAPDFO])

Toxicité à court terme en doses répétées : voie cutanée

Plus faible DMENO par voie cutanée = 20 mg/kg p.c. par jour d'après une augmentation du poids du foie et du sérum glutamo-oxalacétique transaminase/sérum glutamopyruvique transaminase chez les rats (aucune DSENO). Des rats ont été exposés au SAAPDFO à des doses de 0, 20, 200 ou 2 000 mg/kg p.c. par jour à raison de 6 h/j (application couverte), 5 jours/semaine, pendant 2 semaines (Haskell Laboratory, 1980; Kennedy, 1985).

(Autres études : Riker Laboratories Inc., 1979 [SAAPDFO]; McDonald, 1997 [SAAPDFO])

Toxicité subchronique : voie orale (rongeur)

Plus faible DMENO par voie orale = 0,64 mg/kg p.c. par jour (concentration sérique moyenne d'APDFO = 41,2 µg/mL) d'après une augmentation du poids du foie transitoire, une hypertrophie et une activité accrue de l'oxydase palmitylcoenzyme A chez les rats (DSENO = 0,06 mg/kg p.c. par jour, concentration sérique d'APDFO = 7,1 µg/mL). Des rats mâles ont reçu des doses de 0, 1, 10, 30 ou 100 ppm (0, 0,06, 0,64, 1,94 ou 6,5 mg/kg p.c. par jour)de SAAPDFO dans leur alimentation pendant 13 semaines (Palazzolo, 1993; Perkins et al., 2004).

(Autres études : Goldenthal, 1978a [SAAPDFO]; Griffith et Long, 1980 [SAAPDFO])

Toxicité subchronique : voie orale (primate)

Plus faible DMENO par voie orale = 3 mg/kg p.c. par jour d'après une augmentation du poids du foie chez les macaques de Buffon auxquels on a administré des doses de SAAPDFO par gavage (capsule) 7 jours/semaine pendant 26 semaines (concentration sérique d'APDFO = 77 µg/mL; aucune DSENO). Des groupes de six macaques de Buffon mâles ont reçu initialement des doses de 0, 3, 10 ou 30 mg/kg p.c. par jour. On n'administrait pas de SAAPDFO aux animaux recevant la dose élevée de la substance aux jours 12 à 21, puis le traitement recommençait au jour 22 à la dose de 20 mg/kg p.c. par jour (Thomford, 2001b; Butenhoff et al., 2002).

Les données sur le poids du foie ont été modélisées par la suite (Butenhoff et al., 2004c) pour estimer la limite inférieure de l'intervalle de confiance de 95 % d'une dose de référence associée à une augmentation de 10 % du poids du foie (DRI10) et de la concentration sérique correspondante (CIDRI10) :

DRI10 = 3,9 mg/kg p.c. par jour [SAAPDFO] (CIDRI10 = 23 µg/mL)

(Autres études : Goldenthal, 1978b [SAAPDFO]; Griffith et Long, 1980 [SAAPDFO])

Cancérogénicité/
toxicité chronique

Effets non néoplasiques :

Plus faible DMENO par voie orale = 1,3 mg/kg p.c. par jour chez les rats mâles et 1,6 mg/kg p.c. par jour chez les rats femelles, d'après une augmentation liée à la dose des taux sériques (sérum glutamopyruvique transaminase, phosphatase alcaline et albumine) chez les mâles et les femelles; une ataxie et une légère augmentation de l'hyperplasie tubulaire de l'ovaire chez les femelles (aucune DSENO). Des rats CD (5 par dose par sexe) ont été exposés au SAAPDFOà 0, 30 ou 300 ppm dans leur alimentation pendant deux ans (0, 1,3 ou 14,2 mg/kg p.c. par jour chez les mâles; 0, 1,6 ou 16,1 mg/kg p.c. par jour chez les femelles).

Cancérogénicité :

Aucun signe de cancérogénicité n'a été rapporté chez les femelles. Chez les mâles, on a observé une incidence accrue des adénomes des cellules de Leydig (0/49, 2/50, 7/50, respectivement chez le groupe témoin, le groupe exposé à la dose faible et le groupe exposé à la dose élevée), qui était significative (p = 0,05) à la dose élevée (Sibinski, 1987).

Autres études :

DMENO par voie orale = 13,6 mg/kg p.c. par jour d'après une incidence accrue des adénomes et de l'hyperplasie des cellules de Leydig, des adénomes hépatiques ainsi que des adénomes et de l'hyperplasie des cellules acineuses du pancréas chez les rats mâles (aucune DSENO). Des rats CD mâles ont reçu des doses de 0 ou 300 ppm (0 ou 13,6 mg/kg p.c. par jour) de SAAPDFOdans leur alimentation pendant 2 ans (Biegel et al., 2001). (Voir Tableau. Autres études)

Génotoxicité et paramètres connexes : in vitro

Résultats négatifs :

Bactérie, mutation, avec et sans la fraction S9 [APDFO-Na] (Lawlor, 1995)

(Autres études : Kennedy, 1976 [non précisé]; Litton Bionetics Inc., 1978 [SAAPDFO]; Lawlor, 1996 [SAAPDFO])

Cellules de mammifères, aberrations chromosomiques, avec et sans la fraction S9 [SAAPDFO] (Murli, 1996a)

(Autres études : Murli, 1996c [SAAPDFO]; id., 1996f [APDFO-Na])

Résultats positifs :

Cellules (ovariennes) de mammifères (hamsters chinois), aberrations chromosomiques [APDFO-Na] (Murli, 1996d)

Cellules (hépatomes) de mammifères (humains), dommages oxydatifs à l'ADN et micronoyaux [APDFO] (Yao et Zhong, 2005)

Génotoxicité et paramètres connexes : in vivo

Résultats négatifs :

Micronoyaux de la moelle osseuse de souris (mâles/femelles) [APDFO-Na], jusqu'à 5 g/kg p.c.; gavage aigu (Murli, 1995)

(Autres études : Murli, 1996b [SAAPDFO]; id., 1996e [SAAPDFO])

Résultat positif :

Rats (mâles), dommages oxydatifs à l'ADN, augmentation de la 8-hydroxydésoxyguanosine dans l'ADN du foie, mais non dans l'ADN des reins [APDFO]; 0,02 % dans l'alimentation pendant deux semaines ou 100 mg/kg p.c. dans une seule injection intrapéritonéale (Takagi et al., 1991)

Toxicité pour le développement :

voie orale

DMENO par voie orale = 1 mg/kg p.c. par jour (concentration sérique moyenne d'APDFO de 21,9 µg/mL chez les mères) d'après la toxicité maternelle (augmentation du poids du foie) et la toxicité fœtale (ossification réduite, puberté précoce des mâles) chez les souris (aucune DSENO). Des souris CD-1 gravides ont reçu des doses de 0, 1, 3, 5, 10, 20 ou 40 mg/kg p.c. de SAAPDFO par gavage aux jours 1 à 17 de la gestation (Lau et al., 2006).

(Autres études : Gortner, 1981 [SAAPDFO]; id., 1982 [SAAPDFO]; Staples et al., 1984 [SAAPDFO]; Mylchreest, 2003 [SAAPDFO]; Abbott et al., 2007 [SAAPDFO]; White et al., 2007 [SAAPDFO]; Wolf et al., 2007 [SAAPDFO])

Toxicité pour le développement :

inhalation

CMENO par inhalation = 10 mg/m3 (équivalant à 3,1 mg/kg p.c. par jour) chez les rats, d'après la toxicité maternelle (aspect extérieur négligé, diminution du gain de poids corporel, augmentation du poids du foie) et la toxicité fœtale (diminution du gain de poids corporel) [CSENO = 1 mg/m3]. Des rates gravides ont été exposées au SAAPDFOà des concentrations de 0, 0,1, 1 ou 10 mg/m3 à raison de 6 h/j (exposition sur le corps entier) aux jours 6 à 15 de la gestation (Staples et al., 1984).
Toxicité pour la reproduction DMENO par voie orale = 1 mg/kg p.c. par jourchez les rats, d'après la toxicité chez les parents (augmentation du poids du foie et des reins), soit les mâles des générations F0 et F1 (DSENO pour les paramètres de la reproduction = 30 mg/kg p.c. par jour). Des rats Sprague-Dawley (60 rats par sexe par groupe) ont reçu des doses de 0, 1, 3, 10 ou 30 mg/kg p.c. par jour de SAAPDFOpar gavage. La génération F0 a été exposée de la cohabitation jusqu'à 6 semaines après le sevrage de la génération F1; la génération F1, du sevrage jusqu'au sevrage de la génération F2 (York, 2002; Butenhoff et al., 2004a; id., 2004b).
Études épidémiologiques (exposition de la population générale)

Sélection au hasard de 1 400 femmes et de leur nouveau-né au sein de la cohorte de naissance nationale du Danemark. Les concentrations sériques d'APDFO chez les mères étaient inversement proportionnelles au poids et à la grandeur à la naissance. Aucune corrélation n'a été établie entre les concentrations d'APDFO chez la mère et les stades de développement critiques des jeunes enfants à 6 et à 18 mois. Chez 1 240 femmes dont la grossesse était prévue, une concentration sérique d'APDFO plus élevée chez la mère en début de grossesse était associée à un temps de conception plus long (concentration sérique moyenne d'APDFO chez la mère = 0,0056 µg/mL; quartile inférieur [référence] : APDFO chez la mère = 0,003 91 µg/mL) [Fei et al., 2007; id., 2008a; id., 2008b; id., 2009].

On a noté une faible association négative entre la concentration d'APDFO dans le sang du cordon et le poids à la naissance (concentration sérique moyenne d'APDFO = 0,0016 µg/mL) dans le cadre d'une étude transversale comptant 293 échantillons de cordon ombilical de nouveau-nés menée à Baltimore, au Maryland (Apelberg et al., 2007b).

Dans une étude menée chez 101 femmes enceintes et leur nouveau-né à Hamilton, en Ontario, on n'a établi aucun lien entre les concentrations sériques d'APDFO chez la mère ou dans le cordon ombilical et le poids à la naissance (concentration sérique moyenne d'APDFO chez la mère = 0,002 54 µg/mL aux semaines 24 à 28 de la grossesse et 0,002 24 µg/mL à la naissance; concentration sérique moyenne d'APDFO du cordon = 0,001 94 µg/mL) [Monroy et al., 2008].

Lors d'une étude rétrospective de cohorte menée chez 428 femmes au Japon, on n'a établi aucun lien entre les concentrations sériques d'APDFO chez la mère et le poids à la naissance (concentration sérique moyenne d'APDFO chez la mère = 0,0014 µg/mL) [Washino et al., 2009].

Dans une étude menée chez 252 femmes enceintes et leur bébé en Alberta, on n'a établi aucun lien entre la concentration sérique moyenne d'APDFO chez la mère et le poids du fœtus (concentration sérique médiane d'APDFO chez la mère = 0,0015 µg/mL) [Hamm et al., 2009].

Études épidémiologiques (populations présentant une exposition accrue à l'APDFO dans l'eau potable contaminée)

Dans une étude transversale portant sur 1 555 grossesses uniques en Ohio, un sous-ensemble de 380 mères vivaient dans un comté où l'eau potable était contaminée par l'APDFO (concentration moyenne dans l'eau potable de 2002 à 2005 : 6,78 µg/L). Aucune différence n'a été observée relativement au poids moyen à la naissance et à l'incidence des poids insuffisants à la naissance entre le groupe exposé à de fortes doses et les femmes des autres comtés environnants qui consommaient de l'eau potable dont les concentrations d'APDFO étaient d'environ 20 à 1 000 fois inférieures (Nolan et al., 2009a). Au cours d'une étude de suivi, les chercheurs n'ont signalé aucun lien entre l'exposition élevée à l'APDFO (établi chez les personnes vivant dans une région raccordée à des services d'eau potable contaminée) et les anomalies congénitales (Nolan et al., 2009b). Les concentrations sériques d'APDFO n'ont pas été mesurées au cours de ces études; toutefois, une étude antérieure menée chez une population située dans cette région indiquait une concentration sérique médiane d'APDFO de 0,354 µg/mL (Emmett et al., 2006b; voir plus haut).

Lors d'une étude transversale portant sur 1 845 femmes enceintes vivant dans des collectivités, en Ohio et en Virginie-Occidentale, raccordées à des services d'eau potable contaminée par l'APDFO, les concentrations sériques de cet acide ont été mesurées jusqu'à 5 ans après la naissance et les résultats pour la santé étaient autodéclarés. Aucun lien n'a été établi entre la concentration sérique d'APDFO chez la mère et le poids à la naissance (concentration sérique moyenne d'APDFO : 0,048 µg/mL; concentration sérique médiane d'APDFO : 0,0212 µg/mL) [Stein et al., 2009].

Dans une étude transversale sur l'exposition de la population générale comptant 371 sujets vivant dans un comté, en Ohio, où l'eau potable contenait en moyenne 3,5 µg/L d'APDFO au cours des trois années précédant l'étude, aucune corrélation importante entre la concentration sérique d'APDFO et les tests mesurant la fonction hépatique et la fonction rénale, les taux de cholestérol et d'autres paramètres hématologiques n'a été observée (concentration sérique médiane d'APDFO : 0,354 µg/mL) [Emmett et al., 2006b].

Au cours d'une étude transversale portant sur 54 468 adultes vivant dans des collectivités, en Ohio et en Virginie-Occidentale, raccordées à des services d'eau potable contaminée par l'APDFO (C8 Health Project), la prévalence du diabète, qui était ajustée selon l'âge et autodéclarée, était comparable à celles observées dans ces États. Les rapports de cotes pour le diabète de type II étaient inférieurs à 1 pour toutes les concentrations sériques d'APDFO plus élevées que celles du décile inférieur (référence), y compris lorsque l'analyse se limitait aux sujets qui avaient vécu depuis au moins 20 ans dans des districts où l'eau était contaminée et qui avaient été exposés pendant au moins 10 ans avant le diagnostic (concentration sérique moyenne d'APDFO : 0,0868 µg/mL; concentration sérique médiane d'APDFO : 0,0281 µg/mL; décile inférieur [référence] : concentration sérique d'APDFO < 0,0079 µg/mL) [MacNeil et al., 2009].

Dans une étude transversale portant sur 46 294 adultes vivant dans des collectivités, en Ohio et en Virginie-Occidentale, raccordées à des services d'eau potable contaminée par l'APDFO (C8 Health Project), des tendances positives ont été établies entre la concentration sérique d'APDFO et les taux de cholestérol total, de cholestérol à lipoprotéines à basse densité (LDL) et de triglycérides. Le rapport de cotes pour un taux de cholestérol élevé augmentait dans chaque quartile, jusqu'à atteindre 1,4. Aucun lien n'a été établi entre la concentration sérique d'APDFO et le taux de cholestérol à lipoprotéine de haute densité (HDL) (concentration sérique moyenne d'APDFO : 0,080 µg/mL; concentration sérique médiane d'APDFO : 0,027 µg/mL; quartile inférieur [référence] : concentration sérique d'APDFO < 0,0131 µg/mL; quartile supérieur = 0,067 µg/mL) [Steenland et al., 2009].

Études épidémiologiques (exposition professionnelle)

Enzymes hépatiques, hormones, lipides et autres paramètres sériques :

Au cours d'un examen transversal longitudinal (3 à 6 ans) de dossiers médicaux de 263 travailleurs à la production de substances fluorées, on n'a constaté aucune corrélation notable entre la concentration sérique d'APDFO et les paramètres hématologiques, hépatiques ou thyroïdiens. Des associations positives ont toutefois été observées entre la concentration sérique d'APDFO et les taux de cholestérol total et de triglycérides (concentration sérique moyenne d'APDFO : 1,78 µg/mL; intervalle : 0,04 à 12,7 µg/mL) [Olsen et al., 2003a].

Dans deux études transversales limitées (111 et 80 travailleurs à la production d'APDFO), les concentrations sériques d'APDFO n'étaient pas associées de façon significative aux taux d'estradiol et de testostérone sériques (concentration sérique d'APDFO : jusqu'à 115 µg/mL) [Olsen et al., 1998].

Un programme de surveillance médicale annuelle a été mené auprès de 53 travailleurs mâles à la production d'APDFO(exposés de 0,5 à 32,5 ans) et de 107 témoins non exposés. Sur une période de 30 ans, aucun signe clinique de maladie précise n'a été observé chez les travailleurs exposés et tous les paramètres biochimiques de l'essai étaient compris dans la plage de valeurs normales. En 2007, le cholestérol total était beaucoup plus élevé chez 34 travailleurs exposés que chez les 34 témoins appariés selon l'âge et d'autres facteurs. Selon une analyse multivariée réalisée sur 56 sujets dont les concentrations sériques d'APDFO ont été évaluées en même temps que les paramètres biochimiques au cours des 6 dernières années, il existait une corrélation faible mais significative entre le cholestérol total et les concentrations sériques d'APDFO (concentrations sériques d'APDFO analysées entre 2000 et 2007; en 2007, la concentration sérique médiane de cet acide chez les travailleurs exposés à ce moment-là était de 5,71 µg/mL; concentration médiane chez les travailleurs anciennement exposés : 4,43 µg/mL) [Costa et al., 2009].

Les données des programmes de surveillance médicale menés auprès des travailleurs mâles participant à la production d'APDFO en 1993 (n = 111), en 1995 (n = 80) et en 1997 (n = 74) [seulement 17 sujets ont pris part aux programmes des 3 années] indiquent une association négative entre les taux de cholécystokinine sérique et les concentrations sériques d'APDFO. De plus, aucune association n'a été établie entre la concentration sérique de cet acide et les lipides ou les enzymes hépatiques (concentrations sériques d'APDFO : moyennes de chacune des années entre 5,0 et 6,8 µg/mL, plage globale jusqu'à 114,1 µg/mL) [Olsen et al., 2000].

Dans une étude transversale de 1 025 travailleurs à la production de polymères fluorés, une analyse de régression linéaire multivariée a permis de constater une corrélation positive importante entre les concentrations sériques d'APDFO et les taux de cholestérol à lipoprotéine de très basse densité (VLDL), de cholestérol LDL et de gamma-glutamyl-aminotransférase (GGT), ainsi que les taux de testostérone et d'estradiol du sérum chez les hommes. On n'a constaté aucune association entre les concentrations sériques d'APDFO et les taux de cholestérol HDL, de triglycérides, d'aspartate aminotransférase, de sérum glutamatopyruvique transaminase (SGPT) ou de bilirubine (concentrations sériques d'APDFO variant entre 0,0046 et 9,55 µg/mL; moyenne = 0,428 µg/mL) [Sakr et al., 2007a].

Des données de surveillance médicale et des mesures de la concentration sérique d'APDFO ont été recueillies pendant 25 ans chez 454 travailleurs à la production de polymères fluorés. Un modèle linéaire à effets mixtes a été utilisé pour établir une corrélation positive entre la concentration sérique d'APDFO, le cholestérol total et l'aspartate aminotransférase ainsi qu'une corrélation négative entre la concentration sérique d'APDFO et la bilirubine totale. On n'a constaté aucune association entre les concentrations sériques d'APDFO et de cholestérol HDL ou LDL, de triglycérides, de GGT, de SGPT ou de phosphatase alcaline (concentrations sériques d'APDFO variant entre 0 et 22,66 µg/mL; moyenne = 1,13 µg/mL sur une période de 23 ans) [Sakr et al., 2007b].

Mortalité et cancer :

Une étude rétrospective de cohorte sur la mortalité a été réalisée chez 2 083 employés d'une usine de production de substances fluorées. Les données de biosurveillance sur le PFOS ont servi à grouper les membres de la cohorte selon leur exposition aux substances fluorées, soit non exposés, exposés à de faibles concentrations ou exposés à de fortes concentrations. Le taux de mortalité global était inférieur à celui prévu au sein de la population générale. On a constaté deux décès attribuables au cancer du foie dans les groupes exposés à de faibles et à de fortes concentrations (ratio standardisé de mortalité [RSM] de 3,08) et trois décès attribuables au cancer de la vessie, tous trois dans le groupe exposé à de fortes concentrations (RSM de 12,77) [Alexander et al., 2003]. Cette usine ne fabriquait pas d'APDFO, mais les travailleurs affichaient des concentrations sériques d'APDFO et de six autres substances perfluorées liées à l'exposition professionnelle (concentration sérique d'APDFO : moyenne géométrique de 0,899 µg/mL) [Olsen et al., 2003c].

Une analyse rétrospective de cohorte sur la mortalité a été réalisée chez 6 027 travailleurs d'une usine de fabrication de polymères fluorés en Virginie-Occidentale. Les RSM ont été obtenus à partir de comparaisons avec la population américaine, la population de l'État et une population régionale d'employés. La majorité des valeurs RSM étaient inférieures ou égales à 1. La seule hausse statistiquement significative de mortalité a été notée pour le diabète, par rapport à la population régionale d'employés (RSM = 1,97). Une hausse non significative de la mortalité attribuable aux cardiopathies ischémiques a également été constatée, comparativement à la population régionale d'employés (RSM = 1,09). Le nombre de décès attribuables aux cancers du foie, du pancréas et des testicules (8, 11 et 1, respectivement) était inférieur à celui prévu pour la population américaine (Leonard et al., 2008). La concentration sérique d'APDFO chez les travailleurs avait été mesurée à cette usine à une date antérieure, et la substance avait été détectée sans égard au poste occupé. Chez 1 025 travailleurs, les concentrations sériques d'APDFO étaient comprises entre 0,0046 et 9,55 µg/mL (moyenne de 0,428 µg/mL) [Sakr et al., 2007a; voir plus haut].

Une étude sur la mortalité a été réalisée chez une cohorte de 3 993 employés d'une usine de production d'APDFO. Les postes ont été classés comme suit : exposition « probable » ou « certaine » à l'APDFO ou sans exposition. Des données recueillies antérieurement sur les concentrations sériques d'APDFO obtenues dans diverses zones de l'usine ont servi à estimer l'exposition cumulative. Les RSM de la population générale du Minnesota étaient supérieurs ou égaux à 1 pour la plupart des causes de décès, y compris le cancer du foie ou du pancréas, la cirrhose, la cardiopathie ischémique et toutes les cardiopathies. Aucun décès attribuable au cancer des testicules n'a été relevé (RSM non estimé). Les RSM des sujets qui occupaient des postes présentant une exposition certaine étaient supérieurs à 1 pour le cancer de la prostate et les maladies cérébrovasculaires (RSM de 2,1 et de 1,6, respectivement). Lorsqu'on compare la catégorie d'exposition cumulative la plus faible à celle la plus élevée, on obtient une augmentation du risque de cancer de la prostate et des maladies cérébrovasculaires (rapports des risques [RR] de 6,6 et de 4,6, respectivement). Le RSM des sujets qui occupaient des postes présentant une exposition probable était de 2,0 pour le diabète, et le RR comparé au groupe d'exposition faible était de 3,7. Aucun décès attribuable au diabète n'a été observé dans le groupe d'exposition certaine (Lundin et al., 2009).

1 CL50, concentration létale médiane; CMENO, concentration minimale avec effet nocif observé; CSENO, concentration sans effet nocif observé; DL50, dose létale médiane; DMENO, dose minimale avec effet nocif observé; DSENO, dose sans effet nocif observé.

Tableau. Autres études

Étude Témoin
(à volonté)
Témoin (nourris ensemble) Groupe exposé (300 ppm)
Hyperplasie des cellules de Leydig 11/80 26/78 35/76*
Hyperplasie des cellules acineuses 14/80 8/79 30/76*
Adénome des cellules de Leydig 0/80 2/78 8/76*
Adénome des cellules acineuses 0/80 1/79 7/76*
Adénome hépatique 2/80 1/79 10/76*
Carcinome des cellules acineuses 0/80 0/79 1/76
Carcinome hépatique 0/80 2/79 0/76
* p = 0,05

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