Section 1 : Introduction

Les règlements adoptés en vertu de la Loi sur les ressources en eau du Canada limitent la quantité de phosphore présent dans les détergents de lessive fabriqués ou importés au Canada. Du 1er août 1970 au 31 décembre 1972, la concentration maximale autorisée en vertu de ces règlements était de 20p. 100, exprimée sous forme de pentoxyde de phosphore (P2O5). Depuis le 1er janvier 1973, le maximum permis a été abaissé à 5 p. 100, exprimé sous forme de P2O5. Ces règlements stipulent également qu'il faut utiliser les méthodes que recommande périodiquement l'American Society for Testing and Materials (ASTM) pour effectuer les analyses de contrôle nécessaires.

Des travaux antérieurs[1] , basés sur la méthode D820-58 de l'ASTM (comfirmée en 1965), avaient démontré la nécessité d'ajouter une étape supplémentaire pour éliminer l'interférence des borates. Grâce à cette modification, la méthode fut jugée adéquate, semble-t-il, pour l'analyse des détergents jusqu'à la limite permise de 20 p. 100 de P2O5. La dernière méthode recommandée officiellement par l'ASTM (ASTM, D820-72)[2] comportait une description encore plus spécifique do phénomène de déshydratation des silicates et incluait une étape destinée à éliminer l'interférence des borates. Les chercheurs du Service de la protection de l'environnement de même que ceux des laboratoires de la Direction de la qualité des eaux éprouvèrent pourtant des difficultés à reproduire les résultats obtenus grâce à cette méthode avec les échantillons à faible teneur en phosphate (5 p. 100 de P2O5). Cette lacune a, semble-t-il, été notée car le compte rendu préparé par l'ASTM mentionne : (traduction) "Cette méthode ne peut s'appliquer lorsque le niveau de phosphate présent est égal ou inférieur à 2 p. 100 de P2O5". Après étude, on en est venu à la conclusion que l'utilisation de cette méthode pose deux problèmes : 1° En présence de l'électrolyte obtenu à partir du détergent et des opérations de digestion et de neutralisation, entre deux pH fixes, le titrage ne donne pas une idée exacte de la normalité d'une solution faiblement acide; et, 2° il existe une possibilité d'interférence des carbonates entrainés avec l'hydroxyde de sodium.

Cette étude nous permet de conclure que la méthode prescrite par l'ASTM, telle qu'elle existe présentement, ne permet pas de déterminer d'une façon adéquate la teneur en phosphore des détergents proche de la limite de 5 p. 100 de P2O5.

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