Éthylène glycol : contenu final, résumé


Synopsis

L’éthylène glycol a été inscrit sur la Liste des substances d’intérêt prioritaire (LSIP) de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement (LCPE) afin d’évaluer les risques pour l’environnement et la santé humaine découlant de l’exposition à cette substance à partir de l’environnement et de produits de consommation.

En décembre 2000, l'évaluation de l'éthylène glycol comme composé à figurer dans la liste des substances d'intérêt prioritaire (LSIP) a été officiellement suspendue en raison des données disponibles trop limitées pour en évaluer les effets sur la santé. À la même période, la parution d'un rapport sur l’état des connaissances scientifiques (Environnement Canada et Santé Canada, 2000) sur l'éthylène glycol a présenté une analyse approfondie des données sur la toxicité et sur l'exposition de la santé humaine et de l'environnement. Les sept années suivantes ont permis de déterminer et d'obtenir les données essentielles nécessaires pour mener l'évaluation à terme.

Durant cette interruption, d'autres données ont été obtenues. De cette évaluation est issue la conclusion proposée, publiée en 2007, à savoir que l'éthylène glycol répondait à un ou plusieurs critères énoncés dans l'article 64 de la LCPE (1999). Durant la période de commentaires qui a suivi la publication, d'autres données se sont ajoutées concernant les niveaux de l'éthylène glycol composant les peintures au latex, ainsi que sur les paramètres de modélisation spécifiques de l'éthylène glycol ayant servi à mieux calculer l'exposition liée à l'utilisation de peintures au latex. Les calculs révisés de l'estimation de l'exposition n'ont pas été jugés préoccupants. Ils ont donc mené à la conclusion finale que l'éthylène glycol ne répondait à aucun des critères énoncés dans l'article 64 de la LCPE (1999).

L'éthylène glycol sert principalement de composant de liquides dégivrant et d'antigels et d'antigivreurs utilisés pour les aéronefs et les pistes d'aéroport et comme liquide antigel pour les moteurs des véhicules automobiles. . Il est aussi utilisé dans la fabrication de produits en polyester. Il est aussi présent comme solvant à faible évaporation et/ou comme un stabilisateur de congélation-décongélation dans les peintures au latex. L’éthylène glycol peut aussi être utilisé dans une variété d’autres produits en tant qu’adhésif de plancher ou de mur, liquide de freins, cire et pâte pour automobile, et comme poli et cire à plancher. Au Canada, trois entreprises albertaines ont fabriqué approximativement 1 540 kilotonnes (kt) d'éthylène glycol en 2006.  La plus grande partie de la production canadienne est destinée à l’exportation.

En ce qui concerne l'environnement, les rejets d'éthylène glycol les plus élevés déclarés sont les rejets dans la terre à la suite d'opérations de dégivrage et d'antigivrage des aéronefs, lesquels aboutissent dans le milieu aquatique. Mais ces dernières années, les pratiques de gestion des principaux aéroports du Canada ont été améliorées par la mise en place de nouvelles applications et de réduction des impacts de l’éthylène glycol ou par l’amélioration des installations existantes.

La comparaison directe des concentrations d’exposition mesurées dans le milieu aquatique avec les valeurs estimées sans effet observé (VESEO) indique qu’il est peu probable qu’il y ait des effets nuisibles étant donné la nature saisonnière des rejets, les températures ambiantes, les taux métaboliques et la durée de l’exposition. De plus, l'examen des effets indirects potentiels de l'épuisement d'oxygène découlant de la biodégradation de l'éthylène glycol indique un faible risque de diminution des concentrations d'oxygène dissous à des niveaux préoccupants (O.D.). Par conséquent, l'éthylène glycol ne pénétrerait pas dans l’environnement en une quantité, à une concentration ou dans des conditions qui ont ou peuvent avoir un effet nocif immédiat ou à long terme sur l’environnement ou sur sa diversité biologique, ou qui constituent ou peuvent constituer un danger pour l’environnement nécessaire à la vie.

En ce qui a trait à la santé humaine, les limites supérieures des estimations de l’absorption quotidienne d’éthylène glycol par la population générale du Canada et par une population fortement exposée se trouvant à proximité immédiate d’une source ponctuelle industrielle sont bien en deçà de l’absorption tolérable (AT) qui est fondée sur une dose repère calculée à partir d’effets rénaux non néoplasiques chez les animaux et d’un facteur d’incertitude. L’absorption tolérable est le niveau d’absorption auquel on croit qu’une personne puisse être exposée quotidiennement tout au long de sa vie sans en subir les effets nocifs. La « dose admissible » désigne la concentration qu'une personne pourrait tolérer quotidiennement toute sa vie sans en subir d'effets nocifs. Les estimations des concentrations dans l'air intérieur à court terme de produits de consommation contenant cette substance, comme la peinture au latex, ne sont pas jugées dangereuses d'après la comparaison des estimations de la limite supérieure d'exposition et de la dose sans effet nocif observé à l'issue d'une étude de l'inhalation menée auprès de sujets humains. Donc, l'éthylène glycol ne pénètre pas dans l’environnement en une quantité ou concentration ou dans des conditions constituant une menace pour la vie ou la santé humaine.

L’inclusion de cette substance sera considérée dans la prochaine mise à jour de l’inventaire de la Liste intérieure. De plus, des activités de recherche et de surveillance viendront, s’il y a lieu, appuyer la vérification des hypothèses formulées au cours de l’évaluation préalable.

D'après les renseignements disponibles sur l'environnement et sur la santé humaine, il est ainsi conclu que l'éthylène glycol ne satisfait à aucun des critères énoncés dans l'article 64 de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement (1999) [LCPE (1999)].

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