Requin Taupe Bleu (Isurus oxyrinchus) population de l’Atlantique : Consultation et engagement sur la proposition d’inscription en vertu de la LEP

État actuel : Fermé

Cette consultation s'est déroulée du 5 décembre 2022 au 17 février 2023.

La Loi sur les espèces en péril (LEP) appuie les engagements qu’a pris le gouvernement du Canada pour conserver la diversité biologique en assurant la protection juridique des espèces sauvages en péril. La LEP reconnaît également que tous les Canadiens ont un rôle à jouer dans la conservation des espèces sauvages.

Avant de décider si le requin-taupe bleu (Isurus oxyrinchus), population de l’Atlantique, sera inscrit comme espèce en voie de disparition sur la liste des espèces en péril en vertu de la LEP, le gouvernement du Canada souhaite connaître votre opinion et recevoir vos commentaires et vos suggestions concernant les éventuelles répercussions écologiques, culturelles, spirituelles, et les impacts économiques de l’inscription (ou de la non-inscription) de cette espèce.

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Le gouvernement du Canada s'engage avec les Canadiens afin de savoir si le requin-taupe bleu (population de l’Atlantique) en voie de disparition devrait être ajouté à la liste des espèces en péril.

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Questions clés aux fins de discussion

Inscription d’une espèce sur la Liste des espèces en péril

Le processus d'ajout ou de retrait d'une espèce en vertu de la LEP se fait en plusieurs étapes. Il commence par une évaluation par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC). Le COSEPAC, un comité indépendant composé d’experts, évalue la situation d’une espèce en se fondant sur les meilleurs renseignements disponibles, notamment des données scientifiques, des informations écologiques locales et le savoir autochtone. Le COSEPAC attribue ensuite un statut à l’espèce en fonction de son risque de disparition au Canada (p. ex. espèce en voie de disparition, menacée, préoccupante).

Une fois qu’une espèce a été évaluée, le gouvernement du Canada décide d’ajouter ou non cette espèce à la Liste des espèces sauvages en péril en vertu de la LEP. La mobilisation du public est une étape importante du processus pour recueillir des renseignements sur les effets potentiels positifs et négatifs de la protection d’une espèce en vertu de la LEP.

Faits sur le requin-taupe bleu

Le requin-taupe bleu est un grand migrateur et l’abondance de la population dans les eaux canadiennes connaît des variations saisonnières. Les eaux canadiennes de l’Atlantique représentent la limite septentrionale de l’aire de répartition de la population.

Image d’un requin-taupe bleu
Figure 1. Image d’un requin-taupe bleu (Jeffery C. Domm). 

Le requin-taupe bleu est mince et fusiforme, avec un long museau pointu, des nageoires pectorales courtes et une nageoire caudale (queue) en forme de croissant (figure 1). La deuxième nageoire dorsale (supérieure) est beaucoup plus petite que la première. Le haut du requin (côté dorsal) est bleu foncé avec une bande de bleu indigo métallique sur les côtés et le bas (côté ventral) est blanc. Il a des dents effilées et légèrement courbées, sans cuspides latérales, qui sont visibles même lorsque la bouche est fermée. Son régime alimentaire est composé de poissons, de calmars, de mammifères marins et de petites espèces de requins. Les femelles peuvent atteindre plus de trois mètres de longueur. L’augmentation de la taille entraine probablement un changement vers des proies plus grandes. Le requin‑taupe bleu a une croissance lente, une maturité relativement tardive et un faible taux de reproduction. Le cycle de reproduction est de deux à trois ans, et les portées comptent de 4 à 16 nouveau-nés. La durée estimée d’une génération est d’environ 25 ans.

Le requin-taupe bleu a une croissance lente, une maturité relativement tardive et un faible taux de reproduction. Le cycle de reproduction est de deux à trois ans, et les portées comptent de 4 à 16 nouveau-nés. La durée estimée d’une génération est d’environ 25 ans.

Statut du requin-taupe bleu dans les eaux canadiennes de l’Atlantique

Le COSEPAC a évalué la population de requin-taupe bleu de l’Atlantique comme étant menacée (avril 2006) et préoccupante (avril 2017); cependant, en fonction de nouveaux renseignements, la population a été réévaluée comme étant en voie de disparition en mai 2019.

Pourquoi le requin-taupe bleu est-il désigné comme une espèce en voie de disparition?

Le requin-taupe bleu est vulnérable à la pression exercée par la pêche, en raison des caractéristiques de son cycle biologique, incluant un taux de croissance relativement lent, un âge de maturité tardif et un taux de reproduction faible. La pression exercée par la pêche est actuellement la seule menace identifiée pour cette population. En 2017, la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (CICTA) a procédé à une évaluation complète du requin-taupe bleu. CICTA a conclu que la population de l’Atlantique Nord est en déclin et qu’une surpêche dépassant les niveaux acceptables se poursuit. Depuis 1994, les captures annuelles de requins-taupes bleus se sont élevées en moyenne à 3 685 tonnes dans l’Atlantique Nord, dont 67 tonnes en moyenne au Canada. Aucune pêche ne cible le requin-taupe bleu dans les eaux canadiennes. Cependant le requin-taupe bleu est capturé comme prise accessoire dans un certain nombre de pêches, principalement dans les pêches pélagiques (c'est-à-dire la colonne d'eau) et benthiques (fond) à la palangre. Depuis avril 2021, la rétention des prises accessoires de requin-taupe bleu n’est plus autorisée dans aucune pêche commerciale au Canada atlantique et les pêches récréatives.

Que se passe-t-il si le requin-taupe bleu est inscrit en tant qu’espèce en voie de disparition en vertu de la LEP?

Si le requin-taupe bleu était inscrit comme espèce en voie de disparition, les interdictions de la LEP entreraient immédiatement en vigueur dans les eaux canadiennes. Il serait interdit de tuer, de blesser, de harceler, de capturer, de posséder, d’acheter, de vendre ou d’échanger le requin-taupe bleu. Un programme de rétablissement et des plans d’action subséquents seraient élaborés afin d’identifier des mesures pour lutter contre les menaces et rétablir la population. L’habitat essentiel – l’habitat nécessaire à la survie et au rétablissement du requin-taupe bleu – devrait être désigné, dans la mesure du possible, dans un programme de rétablissement ou un plan d’action. La destruction de toute partie de l’habitat essentiel serait interdite en vertu de la LEP.

En quoi l’inscription en vertu de la LEP serait-elle bénéfique pour le requin-taupe bleu?

Les interdictions mises en œuvre en vertu de la LEP assureraient la protection juridique de l’espèce au Canada et déclencheraient la planification du rétablissement en collaboration avec les partenaires clés. Cela pourrait accroitre l’accès au financement pour les activités liées à la recherche scientifique et à l’intendance axées sur le rétablissement de l’espèce.

Quelle serait l’incidence de l’inscription du requin-taupe bleu sur les activités de pêche?

Toutes les mortalités enregistrées et les mortalités estimées (le cas échéant) seront prises en compte dans un objectif de gestion provisoire annuel de 59 tonnes par anNote de bas de page 1, jusqu'à ce qu'une estimation des dommages admissibles à l'échelle du Canada puisse être établie.

Pêches autochtones

À l’heure actuelle, il n’y a pas de pêches à des fins alimentaires, sociales et rituelles (ASR) autochtones ou pêches visant à assurer une subsistance convenable ciblant le requin-taupe bleu. Les pêches autochtones autorisées ayant le potentiel de capturer le requin-taupe bleu en tant que prise accessoire pourraient se voir délivrer un permis ou une exemption (article 73, 74 or 83(4)) si les conditions préalables en vertu de la LEP sont remplies (article 73(3)).

Pêches commerciales et récréatives

Les activités de pêche ayant le potentiel de capturer accidentellement le requin-taupe bleu seraient examinées afin de déterminer si elles remplissent les critères d’un permis ou d’une exemption en vertu de la LEP. Si l’on accorde un permis ou une exemption, les pêches non dirigées pourraient continuer à être pratiquées. Tout requin-taupe bleu capturé vivant comme prise accessoire devrait être remis à l’eau de la manière la moins dommageable possible. La déclaration des prises accessoires sera exigée. D’autres mesures pourraient être mises en œuvre, tels que des modifications des engins de pêche, augmentant le niveau de détail enregistré pour les prises accessoires de requin-taupe bleu et/ou la déclaration obligatoire des rejets dans les pêcheries qui ne déclarent pas actuellement les rejets. D’autres mesures, comme l'élaboration d'une stratégie de capture accessoire ou la recherche collaborative sur les protocoles de remise à l’eau, pourraient être appliquées si les niveaux de mortalité observés sont régulièrement supérieurs aux niveaux acceptables.

Renseignements connexes

Pour nous joindre

Programme des espèces en péril, Région des Maritimes
C.P. 1006, Dartmouth, Nouvelle-Écosse,  B2Y 4A2
dfo.marsara-lepmar.mpo@dfo-mpo.gc.ca

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