L’aster soyeux (symphyotrichum sericeum) : évaluation et rapport de situation du COSEPAC 2021

Titre officiel : Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’aster soyeux (Symphyotrichum sericeum) au Canada 2021

Menacée

2021

Matériel appartenant à des tierces parties

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Photo d’une colonie d’asters soyeux (Symphyotrichum sericeum) où on peut voir les capitules violets de type marguerite et les feuilles argentées de l’espèce.
Information sur le document

Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :

COSEPAC. 2021. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’aster soyeux (Symphyotrichum sericeum) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, xiii + 52 p. (Registre public des espèces en péril).

Rapport(s) précédent(s) :

COSEWIC 2000. COSEWIC assessment and update status report on western silvery aster Symphyotrichum sericeum in Canada. Committee on the Status of Endangered Wildlife in Canada. Ottawa. vi + 15 p.

Punter, C.E. et B.A. Ford. 2000. Update COSEWIC status report on the western silvery aster Symphyotrichum sericeum in Canada, in COSEWIC assessment and update status report on western silvery aster Symphyotrichum sericeum in Canada. Committee on the Status of Endangered Wildlife in Canada. Ottawa. 15 p.

Wallis, C. et C. Bradley. 1987. COSEWIC status report on the western silver-leaf aster Virgulus sericeus in Canada. Committee on the Status of Endangered Wildlife in Canada. Ottawa. 28 p.

Note de production :

Le COSEPAC remercie Karen Newman d’avoir rédigé le rapport de situation sur l’aster soyeux (Symphyotrichum sericeum) au Canada, aux termes d’un marché conclu avec Environnement et Changement climatique Canada. La supervision et la révision du rapport ont été assurées par Del Meidinger, coprésident du Sous-comité de spécialistes des plantes vasculaires du COSEPAC.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement et Changement climatique Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3

Tél. : 819-938-4125
Téléc. : 819-938-3984
Courriel : ec.cosepac-cosewic.ec@canada.ca
www.cosepac.ca

Also available in English under the title “COSEWIC assessment and status report on the Western Silvery Aster Symphyotrichum sericeum in Canada”.

Illustration/photo de la couverture :

Aster soyeux — Photo : © K. Newman. Aster soyeux, parc provincial Birds Hill, Manitoba.

COSEPAC sommaire de l’évaluation

Sommaire de l’évaluation – Avril 2021

Nom commun : Aster soyeux

Nom scientifique : Symphyotrichum sericeum

Statut : Menacée

Justification de la désignation : Cette belle vivace à fleurs violettes et à feuilles soyeuses et argentées est restreinte aux savanes à chênes et aux prairies xériques à herbes hautes isolées restantes du sud du Manitoba et du nord-ouest de l’Ontario. L’espèce a été désignée « menacée » lors de sa dernière évaluation en raison du petit nombre d’individus connus. Des efforts de recherche subséquents ont permis de découvrir de nouveaux sites, et, grâce à des partenariats avec des gestionnaires de terres publiques et privées, il a été possible d’accroître la population à certains sites. Ailleurs, cependant, il y a eu diminution de l’abondance et de la zone d’occupation, et les menaces pesant sur cette espèce demeurent très élevées, principalement celles liées à l’extraction d’agrégats et à la dégradation de l’habitat. On présume que la population connaîtra un déclin supérieur à 30 % au cours des 20 à 30 prochaines années selon l’impact des menaces potentielles. L’espèce est limitée par une faible viabilité des graines et une faible production de graines, ce qui indique que les déclins actuels pourraient se poursuivre.

Répartition au Canada : Manitoba, Ontario

Historique du statut : Espèce désignée « préoccupante » en 1988. Réexamen du statut : l'espèce a été désignée « menacée » en mai 2000. Réexamen et confirmation du statut en mai 2021.

COSEPAC résumé

Aster soyeux

Symphyotrichum sericeum

Description et importance de l’espèce sauvage

L’aster soyeux est une plante herbacée vivace qui produit 1 à 5 tiges dressées, faiblement ramifiées et hautes de 30 à 70 cm. Les feuilles sont recouvertes d’une dense pubescence soyeuse qui donne à la plante un aspect argenté. Les feuilles caulinaires sont lancéolées, tandis que les feuilles basilaires sont oblancéolées et flétrissent au moment de la floraison. La tige florifère est lâchement ramifiée et compte jusqu’à cinq capitules de type marguerite. Les rayons sont généralement violet-rose.

Les fleurs voyantes de l’espèce peuvent favoriser l’appréciation du public envers les prairies indigènes et encourager les propriétaires fonciers à adopter des pratiques d’intendance bénéfiques pour l’habitat.

Répartition

L’aster soyeux possède une vaste aire de répartition aux États-Unis. Il y est présent dans 14 États, depuis le Dakota du Nord et l’Oklahoma jusqu’au Michigan et à l’Indiana, et compte des occurrences isolées au Texas. Au Canada, il y a 20 sous-populations existantes connues dans le sud-est du Manitoba, depuis le parc provincial Birds Hill et Richer jusqu’à la frontière avec les États-Unis. De plus, trois sous-populations existantes sont connues en Ontario, dans le district de Rainy River et dans des îles du lac des Bois, dans le district de Kenora.

Habitat

L’aster soyeux pousse dans les vestiges de prairie à herbes hautes, les prairies sèches, les savanes à chêne à gros fruits, les sites secs et dégagés situés en terrain élevé, les zones riveraines sèches et parfois les boisés clairsemés.

Biologie

L’aster soyeux est une plante herbacée vivace qui pousse à partir d’une souche semblable à un corme et peut se multiplier par voie végétative au moyen de ses rhizomes, formant ainsi des colonies clonales. L’espèce est pollinisée par une grande variété d’insectes, dont des bourdons, des halictidés, des syrphes et des bombyles.

Taille et tendances des populations

Selon de récentes estimations faites dans les 23 sous-populations existantes d’aster soyeux, la population canadienne compte environ 16 600+ individus, et la plupart des sites comptent des centaines d’individus, mais plusieurs sites en hébergent des centaines ou plus de 1 000. On trouve trois sous-populations longévives dans le parc provincial Birds Hill, au Manitoba (une connue depuis 1970 et deux depuis 1996), et une dans le district de Rainy River, en Ontario (connue depuis 1981). Il existe des mentions additionnelles de sous-populations historiques (présumées disparues) ou disparues au Manitoba (quatre sous-populations) et en Ontario (deux sous-populations).

Menaces et facteurs limitatifs

L’aster soyeux est limité par la répartition fragmentée de son habitat de prairie indigène, par sa faible production de graines et peut-être par la dispersion de ses graines. Cette faible production grainière pourrait notamment s’expliquer par la déprédation des graines par un charançon, la concurrence des autres plantes pollinifères en début de floraison, une pollinisation de faible qualité et de faibles précipitations en fin d’été. La perte et la détérioration de l’habitat occasionnées par les activités humaines, notamment l’extraction d’agrégats ainsi que le développement et l’entretien des bords des chemins et des emprises routières, sont les principales menaces pesant sur l’espèce. De nombreuses sous-populations sont petites, et celles qui poussent en bordure de chemins sont particulièrement vulnérables aux activités d’entretien.

Protection, statut et classements

L’aster soyeux figure actuellement à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) à titre d’espèce menacée. Il a été inscrit comme espèce en voie de disparition à la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario en juin 2007 et comme espèce menacée à la Loi sur les espèces et les écosystèmes en voie de disparition du Manitoba en février 1998. Il a été désigné espèce menacée par le COSEPAC en mai 2000 et avait auparavant été désigné espèce préoccupante en avril 1988.

Résumé technique

Symphyotrichum sericeum

Aster soyeux

Western Silvery Aster

Répartition au Canada : Manitoba, Ontario

Données démographiques
Sujet Information
Durée d’une génération (généralement, âge moyen des parents dans la population; indiquez si une méthode d’estimation de la durée d’une génération autre que celle qui est présentée dans les lignes directrices de l’UICN [2011] est utilisée)

Inconnue, mais estimée à 7 à 10 ans.

Un semis pourrait mettre trois années ou plus avant d’atteindre la maturité, d’après les observations concernant l’aster fausse-prenanthe

Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre total d’individus matures?

Oui, inféré d’après les répercussions des menaces actuelles.

La taille de la population générale a augmenté depuis 2000, à cause de l’intensification des activités de recherche et de l’intendance des propriétaires fonciers. Toutefois, des déclins se sont produits dans de nombreux sites connus par rapport à l’évaluation précédente (COSEWIC, 2000)

Pourcentage estimé de déclin continu du nombre total d’individus matures sur [cinq ans ou deux générations]. Inconnu
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix dernières années ou trois dernières générations]. Inconnu
Pourcentage [prévu ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix prochaines années ou trois prochaines générations]. Déclin présumé de plus de 30 % d’après les répercussions des menaces.
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours de toute période de [dix ans ou trois générations] commençant dans le passé et se terminant dans le futur. Déclin présumé de plus de 30 % d’après les répercussions des menaces.
Est-ce que les causes du déclin sont a) clairement réversibles et b) comprises et c) ont effectivement cessé?
  1. Oui, pour certains sites
  2. Oui, pour certains sites
  3. Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures? Non
Information sur la répartition
Sujet Information
Superficie estimée de la zone d’occurrence 14 678 km2
Indice de zone d’occupation (IZO) 172 km2
La population totale est-elle gravement fragmentée, c.-à-d. que plus de 50 % de sa zone d’occupation totale se trouvent dans des parcelles d’habitat qui sont a) plus petites que la superficie nécessaire au maintien d’une population viable et b) séparées d’autres parcelles d’habitat par une distance supérieure à la distance de dispersion maximale présumée pour l’espèce?
  1. Non.
  2. Oui. La plupart des sous-populations sont séparées des autres sous-populations par une distance supérieure à la distance de dispersion maximale présumée pour l’espèce. Il existe des superficies d’habitat potentiellement convenable à l’extérieur de la zone d’occupation actuellement connue et dans la zone d’occurrence
Nombre de localités* (utilisez une fourchette plausible pour refléter l’incertitude, le cas échéant) Il y a au moins 23 localités, ce qui correspond au nombre de sous-populations. Certaines sous-populations pourraient représenter plus d’une localité, compte tenu des multiples menaces qui pèsent sur elles et des régimes fonciers.
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence? Non.
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de l’indice de zone d’occupation? Non.
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] du nombre de sous-populations? Non. Aucune sous-population n’est devenue historique ou disparue depuis l’évaluation précédente. Toutefois, des portions d’au moins trois sous-populations existantes sont devenues historiques ou disparues au Manitoba.
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] du nombre de « localités »*? Non.
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de [la superficie, l’étendue ou la qualité] de l’habitat? Oui, des déclins de la superficie et de la qualité de l’habitat sont observés au Manitoba, et des déclins sont inférés d’après les répercussions des menaces continues.
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de sous-populations? Non.
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de « localités »*? Non.
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence? Non.
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de l’indice de zone d’occupation? Non.

* Voir « Définitions et abréviations » sur le site Web du COSEPAC et IUCN (février 2014; en anglais seulement) pour obtenir des précisions sur ce terme.

Nombre d’individus matures (dans chaque sous-population)
No de l’OE1 Sous-population Nbre d’individus2
12 747 Ingolf (Ontario) Disparue
92 789 Lac Rainy (Ontario) Historique
5620 Birds Hill / Pine Ridge (Manitoba) Historique
2117 Stony Mountain (Manitoba) Historique
630 Prairie de St James (Manitoba) Historique
5619 Birds Hill (Manitoba) Historique
12 741 Plage de Budreau (Ontario) >2 200 [2018]
66 158 Île Cliff (Ontario) >109 [2014]
- Passage French Portage (Ontario) >50 [2017]
2189 Birds Hill (Manitoba) >200 [2009]
2793 Birds Hill (Manitoba) >785 [2016]§
3755 Birds Hill (Manitoba) >376 [2016]
78 Hazelglen Est (Manitoba) >2 265 [2013]
4501 Hazelglen Est (Manitoba) >50 [2013]
4895 Richer (Manitoba) >3,410 [2015]§
165 Carlowrie (Manitoba) >544 [2008]§
3917 Carlowrie (Manitoba) >2 405 [2008]§
4894 Carlowrie (Manitoba) Espèce présente, individus non dénombrés [2016]§
744 Gardenton Nord (Manitoba) >150 [2008]
984 Gardenton Nord (Manitoba) ∼30 [2006]
4893 Gardenton Nord (Manitoba) ∼40 [2008]
1270 Gardenton Ouest (Manitoba) >250 [2015]
3242 Gardenton Ouest (Manitoba) 3 255 [2015]
5210 Gardenton Est (Manitoba) >350 [2010]
1502 Grunthal (Manitoba) ∼50 [2001]
3578 Pansy Nord (Manitoba) 3 [2001]
5188 Woodmore (Manitoba) Inconnu [2008]
5189 Woodmore (Manitoba) >100 [2016]
7576 Woodmore (Manitoba) Inconnu [2009]
Sans objet Total >16 622

1 OE = Occurrence d’élément : numéro d’identification unique attribué par la province à une mention d’occurrence, qui correspond généralement à une sous-population au sens du COSEPAC.

2 Toutes les estimations sont fondées sur le relevé le plus récent. Les dénombrements peuvent représenter des sous-estimations, car de nombreuses sous-populations ont fait l’objet d’un relevé partiel uniquement au cours de l’année en question() et d’une ou plusieurs estimations qualitatives(§). Les meilleures données accessibles incluent les estimations réalisées au cours de la plus récente observation, qui supposent que la sous-population existe encore et que son effectif n’a pas changé au fil du temps.

Analyse quantitative

La probabilité de disparition de l’espèce à l’état sauvage est d’au moins [20 % sur 20 ans ou 5 générations, ou 10 % sur 100 ans]. Données non disponibles.

Menaces (directes, de l’impact le plus élevé à l’impact le plus faible, selon le calculateur des menaces de l’UICN)

Un calculateur des menaces a-t-il été rempli pour l’espèce? Oui, le 15 octobre 2019 (voir l’annexe 1).

  1. Exploitation de mines et de carrières (impact élevé)
  2. Routes et voies ferrées (impact moyen)
  3. Autres modifications de l’écosystème (impact moyen)
  4. Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes (impact moyen)
  5. Effluents agricoles et sylvicoles (impact moyen-faible)
  6. Élevage de bétail (impact moyen-faible)
  7. Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois (impact faible)
  8. Zones résidentielles et urbaines (impact faible)
  9. Zones commerciales et industrielles (impact faible)
  10. Zones touristiques et récréatives (impact faible)
  11. Lignes de services publics (impact faible)
  12. Activités récréatives (impact faible)
  13. Déchets solides et ordures (impact négligeable)
  14. Suppression des incendies (impact inconnu)
  15. Sécheresses (impact inconnu)

Quels autres facteurs limitatifs sont pertinents?

Le taux de viabilité des graines de l’aster soyeux est faible (61 % des graines produites n’étaient pas viables), tout comme sa production de graines (37 % des capitules ayant produit des graines viables étaient touchés par un charançon) (Robson, 2010b); voir la section Facteurs limitatifs.

Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)
Sujet Information
Situation des populations de l’extérieur les plus susceptibles de fournir des individus immigrants au Canada L’occurrence confirmée la plus proche se trouve à 29 km de la frontière canadienne, au Minnesota (S4).
Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible? Inconnu. Les occurrences confirmées les plus proches de celles du Manitoba se trouvent à 29 km (au Minnesota) et à 200 km (dans le Dakota du Nord) de la frontière canadienne. Les sous-populations de l’Ontario sont séparées par >125 km des occurrences confirmées les plus proches, au Minnesota.
Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au Canada? Oui.
Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants? Oui.
Les conditions se détériorent-elles au Canada? Oui. Une détérioration et une perte de l’habitat sont en cours. Des portions d’au moins trois sous-populations existantes sont historiques ou disparues au Manitoba.
Les conditions de la population source se détériorent-elles? Oui. Les vestiges de prairie où poussent les sous-populations sont isolés, et une perte ou une hausse de la fragmentation de l’habitat de prairie est susceptible de se produire dans l’aire de répartition mondiale.
La population canadienne est-elle considérée comme un puits? Non.
La possibilité d’une immigration depuis des populations externes existe-t-elle? Inconnu. Peu susceptible de se produire depuis les occurrences des États-Unis, mais la répartition de l’espèce a été peu étudiée au Minnesota, près de la frontière du Manitoba.

Nature délicate de l’information sur l’espèce

L’information concernant l’espèce est-elle de nature délicate? Non.

Historique du statut

COSEPAC : Espèce désignée « préoccupante » en 1988. Réexamen du statut : l’espèce a été désignée « menacée » en mai 2000. Réexamen et confirmation du statut en mai 2021

Statut et justification de la désignation

Statut : Menacée

Code alphanumérique : A3c+4ac

Justification de la désignation : Cette belle vivace à fleurs violettes et à feuilles soyeuses et argentées est restreinte aux savanes à chênes et aux prairies xériques à herbes hautes isolées restantes du sud du Manitoba et du nord-ouest de l’Ontario. L’espèce a été désignée « menacée » lors de sa dernière évaluation en raison du petit nombre d’individus connus. Des efforts de recherche subséquents ont permis de découvrir de nouveaux sites, et, grâce à des partenariats avec des gestionnaires de terres publiques et privées, il a été possible d’accroître la population à certains sites. Ailleurs, cependant, il y a eu diminution de l’abondance et de la zone d’occupation, et les menaces pesant sur cette espèce demeurent très élevées, principalement celles liées à l’extraction d’agrégats et à la dégradation de l’habitat. On présume que la population connaîtra un déclin supérieur à 30 % au cours des 20 à 30 prochaines années selon l’impact des menaces potentielles. L’espèce est limitée par une faible viabilité des graines et une faible production de graines, ce qui indique que les déclins actuels pourraient se poursuivre.

Applicabilité des critères

Critère A (déclin du nombre total d’individus matures) :

Correspond au critère de la catégorie « Espèce menacée » A3c. Un déclin supérieur à 30 % du nombre d’individus matures est présumé au cours des trois prochaines générations (20-30 ans), compte tenu des effets potentiels des menaces qui causent un déclin de la qualité de l’habitat (c) et des facteurs limitatifs associés à la production de graines, qui limitent la production de graines et le rétablissement. Correspond au critère de la catégorie « Espèce menacée » A4ac. Un déclin supérieur à 30 % du nombre d’individus matures est présumé sur une période de trois générations (20-30 ans) commençant dans le passé et se terminant dans le futur, d’après les déclins observés dans sept sous-populations (a) et du déclin présumé de la qualité de l’habitat (c).

Critère B (aire de répartition peu étendue et déclin ou fluctuation) :

Sans objet. La zone d’occurrence (14 678 km2) est inférieure au seuil de la catégorie « espèce menacée », et l’IZO (172 km2) est inférieure au seuil de la catégorie « espèce en voie de disparition », mais la population n’est pas gravement fragmentée, compte plus de 10 localités et ne subit pas de fluctuations extrêmes; toutefois, il y a un déclin continu de la qualité de l’habitat.

Critère C (nombre d’individus matures peu élevé et en déclin) :

Sans objet. Bien qu’il y ait des incertitudes quant au nombre d’individus matures, la population (> 16 000 individus) est supérieure aux seuils.

Critère D (très petite population totale ou répartition restreinte) :

Sans objet. Le nombre d’individus matures, estimé à plus de 16 000, est supérieur au seuil de la catégorie D1. Ne correspond pas au critère D2, car la population n’est pas vulnérable à un déclin rapide et important.

Critère E (analyse quantitative) :

Sans objet. Aucune analyse réalisée.

Préface

Depuis l’évaluation précédente (2000), treize nouvelles sous-populations ont été trouvées : deux en Ontario, dans des îles du lac des Bois (dans une réserve de conservation et un parc provincial) et onze au Manitoba. La poursuite des activités de recherche a permis de grandement élargir l’étendue connue de quatre sous-populations du sud-est du Manitoba et de deux sous-populations du parc provincial Birds Hill. Le nombre de sous-populations historiques et disparues n’a pas changé depuis l’évaluation précédente, mais des portions de trois sous-populations sont maintenant considérées comme historiques ou disparues. L’âge des données sur les sous-populations ainsi que les relevés partiels et les estimations qualitatives font en sorte qu’il est impossible d’estimer la population canadienne avec précision. Toutefois, les meilleures estimations accessibles faites à partir des plus récents relevés donnent à penser que la population d’aster soyeux pourrait s’élever à environ 16 600+ individus.

L’aster soyeux est protégé par les lois provinciales sur les espèces en péril en Ontario (depuis 2007) et au Manitoba (depuis 1998). Un règlement provincial a été adopté en vertu de la LEVD de l’Ontario en février 2010 pour offrir une protection supplémentaire à l’habitat de deux sous-populations d’aster soyeux (plage de Budreau et île Cliff). Une troisième sous-population (passage French Portage) est protégée aux termes de la Loi de 2006 sur les parcs provinciaux et les réserves de conservation.

Une grande partie de la population canadienne d’aster soyeux se trouve sur des terrains privés et dans des emprises. Pour atténuer les menaces associées aux activités d’entretien des routes et au fauchage, le Centre de données sur la conservation du Manitoba a préparé des cartes des emprises routières des municipalités rurales de Franklin et de Stuartburn, sur lesquelles est indiqué l’emplacement des occurrences d’aster soyeux. La densité et la répartition de l’aster soyeux à la plage de Budreau ont augmenté après 2002 et sont stables depuis 2012, grâce à des mesures d’intendance mise en œuvre par le propriétaire foncier (Environment and Climate Change Canada, 2017).

La répartition de l’aster soyeux aux États-Unis a été clarifiée. De nombreuses sources renferment des informations contradictoires quant à la présence de l’espèce dans au moins cinq autres États, particulièrement des mentions isolées dans l’Est, ce qui s’explique par la répartition fortement allopatrique du Symphyotrichum pratense, espèce étroitement apparentée et morphologiquement semblable à l’aster soyeux. Celle-ci est toutefois taxinomiquement distincte de l’aster soyeux (Jones et al., 2008) et n’est pas présente au Canada.

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsables des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (2021)

Espèce sauvage
Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’un autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.
Disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.
Disparue du pays (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.
En voie de disparition (VD)*
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.
Menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.
Préoccupante (P)**
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.
Non en péril (NEP)***
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.
Données insuffisantes (DI)****
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

* Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.

** Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.

*** Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.

**** Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».

***** Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.

Le Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

Le Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

Description et importance de l’espèce sauvage

Nom et classification

Nom scientifique : Symphyotrichum sericeum (Ventenat) G.L. Nesom

Synonymes : Virgulus sericeus (Vent.) Reveal et Keener (1981, Taxon 30:649);

Lasallea sericea (Vent.) Greene (1903, Leaflets of Botanical Observation and Criticism 1:5);

Aster sericeus Vent. (1800, Hort. Cels. t.33).

Nom français : aster soyeux

Nom anglais : Western Silvery Aster

Famille : Astéracées (Asteraceae)

Grand groupe végétal : Angiospermes, Dicotylédones

Le Symphyotrichum sericeum appartient à un groupe d’espèces distinctes sur le plan morphologique et cytologique qui est reconnu comme le genre à part entière Virgulus Raf. (Semple, 1987; Semple et Heard, 1987) ou comme le sous-genre Virgulus (Raf.) A.G. Jones (Semple et al., 1996; Xiang et Semple 1996) au sein du genre Symphyotrichum. L’aster soyeux était auparavant reconnu par le COSEPAC (1988) sous la dénomination Virgulus sericeus selon le traitement de Semple et Heard (1987).

Description morphologique

L’aster soyeux est une plante herbacée vivace qui produit 1 à 5 tiges dressées, ascendantes ou étalées, faiblement ramifiées et hautes de 30 à 70 cm à partir d’une souche semblable à un corme, muni de courts rhizomes. Les feuilles sont alternes, lancéolées et recouvertes de poils soyeux argentés distinctifs, et leur taille diminue progressivement du bas vers le haut de la tige. Les feuilles à la base de la tige sont oblancéolées et flétrissent au moment de la floraison. L’inflorescence, lâche et ramifiée, présente elle aussi une dense pubescence soyeuse argentée sur les feuilles réduites semblables à des bractées qui sous-tendent les capitules. L’espèce produit des capitules de type marguerite, composés de deux types de fleurs : des rayons rubanés violet-rose à violet foncé (rarement blancs) qui forment un anneau sur la marge externe du capitule, et des fleurs tubulaires jaunes constituant le disque central (figure 1). Les tiges florifères sont arquées, lâchement ramifiées et comptent 1 à 5 capitules. Chaque fleur produit une cypsèle (fruit sec) obovoïde contenant une seule graine. Le fruit est long de 2 à 3 mm et surmonté d’un pappus (touffe de poils) blanchâtre ou fauve long d’environ 6 ou 7 mm.

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Figure 1. Gauche : Capitule de l’aster soyeux. Droite : Tige ramifiée portant des feuilles linéaires lancéolées et une dense pubescence soyeuse argentée visible. Photos © Candace Neufeld.

Description longue    

Figure 1. Photos montrant un capitule d’aster soyeux composé de rayons violets sur la marge extérieure et de fleurs tubulaires jaunes formant le disque central (gauche) ainsi qu’une tige ramifiée comportant des feuilles linéaires lancéolées (droite).

Structure spatiale et variabilité de la population

Aucune étude génétique ou morphologique n’a été menée pour évaluer la variabilité ou la structure spatiale des sous-populations. L’aster soyeux ne compte aucun taxon infraspécifique (sous-espèce ou variété) au Canada. La variété présumée Symphyotrichum sericeum (Vent.) G.L. Nesom var. microphyllum (DC) Wunderlin et B.F. Hansen a été synonymisée avec le Symphyotrichum pratense (Raf.) G.L. Nesom, qui se rencontre dans le sud-est des États-Unis (principalement au Texas, en Louisiane et en Arkansas) (Brouillet et al., 2006; Jones et al., 2008).

Les sous-populationsNote de bas de page 1 d’aster soyeux du Manitoba sont principalement situées dans l’écorégion de la Plaine interlacustre de l’écozone des plaines boréales, tandis que les sous-populations de l’Ontario se trouvent dans l’écorégion du lac des Bois de l’écozone du bouclier boréal (Smith et al., 1998). Les sous-populations de l’Ontario sont séparées de celles du Manitoba par plus de 125 km, dont 40 km d’eau libre. Plusieurs sous-populations du Manitoba se trouvent relativement près (2-3 km) les unes des autres, mais d’autres sous-populations de la province sont séparées des autres par 20 à 66 km. Les distances considérables entre la plupart des sous-populations et l’absence d’habitats intermédiaires convenables empêchent probablement les échanges génétiques entre la plupart des sous-populations. Les occurrences historiques et certaines occurrences actuelles isolées dans l’aire de répartition nord-américaine donnent à penser que l’espèce a déjà eu une répartition plus vaste. La fragmentation actuelle de l’habitat convenable dans l’aire de répartition de l’espèce est probablement principalement attribuable aux perturbations humaines.

Unités désignables

La population canadienne d’aster soyeux est considérée comme formant une seule unité désignable. Aucune caractéristique génétique ou morphologique et aucun renseignement sur l’histoire de la dispersion ou la répartition précoloniale ne laisse croire qu’une sous-population est distincte ou importante sur le plan de l’évolution (d’après les Lignes directrices pour reconnaître les unités désignables; COSEWIC, 2017).

Importance de l’espèce

L’aster soyeux possède une aire de répartition restreinte au Canada, et son habitat de prairie est menacé. L’aster soyeux peut parfois être abondant à l’échelle locale, particulièrement lorsqu’il pousse dans les prairies indigènes relativement peu perturbées (Reimer et Hamel, 2002). Ses fleurs voyantes peuvent favoriser l’appréciation du public envers les prairies indigènes et encourager les propriétaires fonciers à adopter des pratiques d’intendance bénéfiques pour l’habitat.

L’aster soyeux est pollinisé par une grande variété d’insectes, dont des bourdons (Bombus spp.), des halictidés (Halictidae), des syrphes (Syrphidae) et des bombyles (Bombyliidae) (Jones, 1978; Semple et al., 1996; Robson, 2010a). Les pollinisateurs les plus fréquemment observés au parc provincial Birds Hill, au Manitoba, étaient le bourdon double (Bombus bifarius) et un bombyle (Anastoechus sp.) (Robson, 2010a).

Aucune utilisation médicinale ou connaissance autochtone traditionnelle n’est associée à l’espèce (Davis, comm. pers., 2018). Toutefois, l’aster soyeux, comme toutes les espèces, revêt une importance pour les peuples autochtones, qui reconnaissent la valeur de toutes les interrelations au sein d’un écosystème.

Répartition

Aire de répartition mondiale

L’aster soyeux est indigène du centre de l’Amérique du Nord et se rencontre au Canada depuis le sud-est du Manitoba jusque dans le nord-ouest de l’Ontario. Aux États-Unis, la présence de l’aster soyeux a été confirmée dans 14 États, depuis le Dakota du Nord jusqu’à l’Arkansas et à Oklahoma, et depuis le Michigan jusqu’à l’Indiana, et on trouve des occurrences isolées dans le centre du Texas (Jones et al., 2008; figure 2).

Figure 2 - s'il vous plaît lire une longue description

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Global range = Aire de répartition mondiale

United States = États-unis

Lake Nipigon = Lac Nipigon

Lake Superior = Lac Supérieur

Lake Michigan = Lac Michigan

Lake Huron = Lac Huron

Lake Erie = Lac Érié

Lake Ontario = Lac Ontario

North Dakota = Dakota du Nord

South Dakota = Dakota du Sud

New Mexico = Nouveau-Mexique

Louisiana = Louisiane

North Carolina = Caroline du Nord

South Carolina = Caroline du Sud

Virginia = Virginie

Georgia = Georgie

Florida = Floride

Appalachian Mountains = Appalaches

Kilometres = kilomètres

Figure 2. Répartition nord-américaine de l’aster soyeux, adaptée de Kartesz (2015).

Description longue    

Figure 2. Carte montrant l’aire de répartition mondiale de l’aster soyeux au Canada et aux États Unis.

Aux États-Unis, l’aster soyeux a précédemment fait l’objet de mentions variées en Georgie, en Ohio, au Tennessee et en Virginie (p. ex., Semple et Brouillet, 1980; Brooks et al., 1986; Gleason et Cronquist, 1991; Brouillet et al., 2006; Kartesz, 2015; NatureServe, 2019; USDA, 2018). Toutefois, Jones et al. (2008) ont mené un examen taxinomique et distributionnel et n’ont observé aucune attestation de la présence de l’aster soyeux en Georgie, en Ohio ou au Tennessee. Toutes les mentions de l’espèce à l’est de la rivière Mississippi et au sud de la rivière Ohio sont maintenant considérées comme fondées sur une application taxinomique élargie du S. pratense, espèce distincte mais en grande partie allopatrique (Jones et al., 2008; Weakley, 2015).

Aire de répartition canadienne

Au Canada, la population d’aster soyeux se compose actuellement de 23 sous-populations, concentrées dans le sud-est du Manitoba et dispersées dans le nord-ouest de l’Ontario (figure 3; tableau 1).

Figure 3 - s'il vous plaît lire une longue description

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Extant = Existante

Hictorical = Historique

Extirpated = Disparue

United States = États-Unis

Kilometres = kilomètres

Figure 3. Répartition canadienne de l’aster soyeux, y compris les sous-populations existantes, historiques et disparues, au Manitoba et en Ontario.

Tableau 1. Sommaire des vingt-trois sous-populations d’aster soyeux existantes, y compris leur régime foncier, leur année d’observation, leur abondance et les menaces qui pèsent sur elles, par province
Province Sous-population [numéro d’OE]1 Régime foncier Premi-ère année Derni-ère année Dernière estimation Estimations les plus élevées [année] Menaces de l’UICN
Manitoba Birds Hill [2189] Parc provincial 1996 2009 >200 >1 000 [1998]; >200 [2001] 1,3, 4,1, 7,1, 7,3
Manitoba Birds Hill [2793]2 Parc provincial, municipal, emprise 1996 2016 >785◊§ >2 300 [1998] 1,1, 1,3, 2,3, 3,2, 4,1, 4,2, 6,1, 7,1, 7,3, 8,1, 9,3
Manitoba Birds Hill [3755] Parc provincial, emprise 1970 2016 >376 >2 040 [1998] 1,3, 3,2, 4,1, 6,1, 7,1, 7,3, 8,1
Manitoba Hazelglen Est [78] Privé, emprise 2000 2013 >2 265 >20 000 [2005]◊§ 1,1, 2,1, 3,2, 4,1, 7,1, 7,3, 8,1, 9,3
Manitoba Hazelglen Est [4501] Privé 1999 2013 >50 >150 [2005] 2,1, 7,3, 8,1, 9,3
Manitoba Richer [4895]3 Privé, emprise 2006 2015 >3 410◊§ >3 410 [2015]; >1 409 [2006] 1,2, 3,2, 4,1, 4,2, 6,1, 7,1, 7,3, 8,1, 9,3
Manitoba Carlowrie [165]4,5 Privé, emprise 1997 2008 >544◊§

>800 [1998];
>106 [2004]

2,3, 3,2, 4,1, 7,3, 8,1
Manitoba Carlowrie [3917]5,6 Roseau Rapids 2A 1953 2008 >2,405◊§ >1 300 [1998]; >900 [2004]◊§ 2,3, 3,2, 4,1, 4,2, 7,3, 8,1, 9,3, 9,4
Manitoba Carlowrie [4894]5 Parc provincial, emprise, privé 2006 2016 Espèce présente, non dénom-brée >239 [2015] 1,3, 4,1, 9,3
Manitoba Gardenton Nord [744]5 Privé 2001 2008 >150

>150 [2008];
103 [2001]

3,2, 4,1
Manitoba Gardenton Nord [984]5 Privé 2001 2006 >30 >1 000 [2003] 3,2, 7,1, 8,1
Manitoba Gardenton Nord [4893]5 Emprise 2006 2008 >40

>40 [2008];
7 [2006]

4,1
Manitoba Gardenton Ouest [1270] Privé 1998 2015 >250 >1 000 [2006] 3,2, 4,1
Manitoba Gardenton Ouest [3242]5 Privé, emprise 1998 2015 >3 255 >3 255 [2015] >400 [2006] 2,3, 3,2, 4,1, 7,1, 8,1, 9,3, 9,4
Manitoba Gardenton Est [5210]5 Emprise 2008 2010 >350

>350 [2010];
>300 [2008]

4,1
Manitoba Grunthal [1502]4 Privé 1998 2001 >50 >50 [1998] 3,2, 4,1
Manitoba Pansy Nord [3578]5 Privé 1998 2001 3 6 [1998] 3,2, 4,1, 8,1, 9,3
Manitoba Woodmore [5188]5 Emprise 2008 2008 Aucune donnée Aucune donnée 4,1
Manitoba Woodmore [5189]5 Emprise 2008 2016 >100 >100 [2016] 2,1, 4,1
Manitoba Woodmore [7576]5 Emprise, Privé 2009 2009 Espèce présente, non dénom-brée Aucune donnée 2,1, 4,1
Ontario Plage de Budreau [12 741]7 Privé 1981 2018 >2 200 >2 200 [2012] 1,1, 4,1, 6,1, 8,1
Ontario Île Cliff [66 158]5 Réserve de conservation 2001 2014 109 >300 [2001] 6,1, 7,1, 7,3, 11,4
Ontario Passage French Portage5 Parc provincial 2014 2017 >50 127 [2014] 6,1, 7,1, 7,3, 11,4
Not applicable Population totale : Sans objet Sans objet Sans objet >16 622 Sans objet Sans objet

Remarques :

 Relevé incomplet : certaines colonies de la sous-population n’ont pas fait l’objet du relevé au cours de l’année en question.

§ Les estimations d’une ou de plusieurs colonies de la sous-population étaient de nature qualitative.

1 OE = occurrence d’élément, numéro d’identification unique attribué par la province à une sous-population.

2 Cinq colonies sont historiques (>20 ans sans observation), et tous les individus de quatre colonies ont été détruits (une) ou endommagés (trois) en 2013 dans cette sous-population.

3 La situation actuelle des individus dans le tiers de cette sous-population est inconnue et douteuse, à cause de récents changements de l’utilisation des terres, décrits dans la section Tendances en matière d’habitat.

4 Tous les individus observés dans une colonie de cette sous-population sont historiques.

5 Les données pour cette sous-population représentent 3 années de relevé ou moins.

6 Quatre colonies de cette sous-population sont historiques, notamment toutes celles ayant fait l’objet de relevés en 1998.

7 Les années associées à l’observation la plus récente et la plus élevée sont fondées sur le CIPN de l’Ontario (2018), alors que les estimations représentent la plage de 2 200 à 2 799 individus signalée dans le document d’Environnement et Changement climatique Canada (Environment and Climate Change Canada, 2017).

Le Canada compte environ 3 % de l’aire de répartition mondiale de l’espèce, selon les calculs faits à partir de la figure 2 et les renseignements semblables rapportés par Harris et al. (2005). L’aire de répartition canadienne de l’aster soyeux s’est légèrement contractée à ses limites ouest et nord-ouest, compte tenu du déclin de plusieurs sous-populations causé par le développement rural et urbain, les activités récréatives, l’extraction d’agrégats, la suppression des incendies et certaines pratiques agricoles (Semple, 1987; Harris et al., 2005). Cependant, l’étendue connue de la portion est de son aire de répartition canadienne a augmenté au cours des dix dernières années, grâce à une intensification des activités de recherche (il ne s’agit probablement pas d’une réelle expansion de l’aire de répartition). De plus, de nouvelles recherches menées dans l’habitat convenable adjacent aux sous-populations connues ont permis de grandement élargir l’étendue géographique des sous-populations au Manitoba au cours de cette même période (voir les sections

Fluctuations et tendances et Abondance)

La culture de l’espèce par le public à des fins horticoles dans les jardins ne fait l’objet d’aucun suivi, mais rien ne laisse croire que les populations manipulées ont une incidence sur les sous-populations existantes connues de l’aster soyeux (Friesen, comm. pers., 2019). Dans le passé, l’aster soyeux était offert par de nombreuses pépinières spécialisées dans les plantes indigènes des prairies; l’espèce est généralement vendue au public en petites quantités sous forme de semences ou de plantes à repiquer en mottes (p. ex. Prairie Originals, 2018) destinées aux jardins privés. Rien n’indique que les semences de l’espèce fassent l’objet d’une vente ou d’une utilisation à grande échelle au Manitoba (Leask, comm. pers., 2018). En l’absence de projets de remise en état de l’habitat d’envergure dans l’aire de répartition de l’aster soyeux, la plantation de l’espèce à des fins horticoles n’a pas été prise en compte dans l’évaluation de l’état de conservation.

Manitoba

Il y a vingt sous-populations existantes au nord et à l’est de Winnipeg ainsi qu’au sud de cette ville jusqu’à la frontière internationale (tableau 1; figure 3). On trouve trois sous-populations dans le complexe d’eskers graveleux de Birds Hill et le parc provincial connexe, et deux sous-populations près d’Hazelglen Est. Une sous-population pousse près de la ville de Richer. Dans le sud-est du Manitoba, des sous-populations sont regroupées à l’est de la rivière Rouge (quatorze) et près de Carlowrie (trois), de Gardenton (six), de Woodmore (trois), et il y a une sous-population près de Grunthal et une autre près de Pansy.

Au Manitoba, les sous-populations de la prairie de St James, de Stony Mountain, de Birds Hill et du site à proximité de Pine Ridge sont considérées comme historiques (tableau 2). Ces occurrences pourraient être disparues à cause de l’extraction d’agrégats ou du développement urbain, comme il est indiqué ci-dessous.

Deux spécimens ont été récoltés à la prairie de St James (aujourd’hui le Living Prairie Museum) en août 1970 (Ralston s.n. WIN, MMMNNote de bas de page 2). Une grande partie de la zone d’où ils proviennent a fait l’objet d’un développement, et aucun individu de l’espèce n’y a été retrouvé malgré des recherches répétées (COSEWIC, 2000). De même, l’aster soyeux a été récolté à proximité de Stony Mountain (27 août 1939, MacDonald s.n. MMMN) et y a été signalé par Garton en 1946 (Scoggan 1957, 1978), mais n’y a plus été observé par la suite (COSEWIC, 2000). Les premiers spécimens connus provenant du Manitoba (1918, Lowe s.n. MMMN; 4 août 1919 Lowe s.n. WIN) auraient été récoltés près de la communauté de Birds Hill, à East St. Paul (créé en 1915). Cette sous-population n’a pas été retrouvée. La zone au nord de Pine Ridge et à l’est de la limite du parc (16 août 1953, Löve et Löve 6197: CAN, DAO, GH, WIN) compte maintenant peu de prairies et est partiellement entourée de lotissements résidentiels ruraux. L’aster soyeux n’a pas été trouvé dans le cadre de recherches subséquentes menées dans une prairie perturbée au sud du site où Löve et Löve ont récolté leur spécimen en 1996 (Dyck et Kunec, 1997) ou en 1998 (COSEWIC, 2000).

Tableau 2. Sommaire des sous-populations d’aster soyeux historiques ou disparues, y compris leur régime foncier et l’année de la première observation et de l’observation la plus récente
Province Sous-population [numéro d’OE] Régime foncier Première année Dernière année Situation
Manitoba Birds Hill [5619] Privé 1918 1919 Historique
Manitoba Birds Hill/ Pine Ridge [5620] Privé 1953 1953 Historique
Manitoba Prairie de St James [630] Privé, municipal 1970 1970 Historique
Manitoba Stony Mountain [2117] Privé 1939 1939 Historique
Ontario Ingolf [12747] Inconnu 1939 1939 Disparue
Ontario Lac Rainy [92789] Inconnu 1827 1827 Historique

Un spécimen (21 août 1986, Anderson s.n. MMMN) a été récolté sur une crête graveleuse dans la réserve Roseau Rapids 2A, mais son lieu d’origine exact est inconnu. Clarke s.n. (DAO) a récolté un spécimen en 1939 à Arnaud, dans une zone sableuse, mais le lieu de récolte est incertain, car on ne trouve aucune zone sableuse dans les environs du village. La zone sableuse la plus proche se situe dans la réserve Roseau Rapids 2A.

Ontario

En Ontario, il y a trois sous-populations connues au lac des Bois et dans ses environs. Une sous-population se trouve sur le rivage sud-est de la grande baie Traverse, à la plage de Budreau, dans le district de Rainy River, et a été observée depuis 1981 (Brunton 2941 CAN). Deux sous-populations se situent dans des îles du district de Kenora, à l’île Cliff (2001, Oldham 26763 MICH) et près du passage French Portage (tableau 1; figure 3).

En Ontario, le lieu où un spécimen a été récolté en 1939 à Ingolf (Denike 850 CAN) n’a pas été retrouvé, malgré les relevés répétés subséquemment réalisés; les plus récents y remontent à 2007 et, dans la région générale, à 2008 (Oldham, comm. pers., 2018). Cette sous-population est maintenant considérée comme disparue. Il a été suggéré que l’espèce pourrait y avoir été introduite par l’entremise de la circulation ferroviaire (Semple, 1987), mais la présence de nombreuses autres espèces végétales des prairies dans ce site et dans la région générale donne à penser que l’espèce était présente à l’état indigène à Ingolf (NHIC Ontario, 2018).

Au Canada, le premier spécimen connu a été récolté par John Richardson (s.n. lac et rivière Rainy [Rainy River District Ontario, env. 15 juillet 1827], 102 465 CAN), mais l’emplacement précis associé à cette mention est inconnu (NHIC Ontario, 2018). L’occurrence du lac Rainy n’a pas été retrouvée, et cette sous-population pourrait être disparue. John Macoun (1884) a mentionné l’espèce à l’embouchure de la rivière Rainy, mais « l’embouchure » de la rivière pourrait en fait faire référence à sa source (lac des Bois), près de la sous-population de la plage de Budreau. Toutefois, l’embouchure de la rivière Rainy à son exutoire (lac Rainy) est à plus de 100 km à l’est des occurrences actuellement connues, ce qui donne à penser que l’aster soyeux a peut-être déjà été plus répandu dans le nord-ouest de l’Ontario.

Zone d’occurrence et zone d’occupation

Suivant les lignes directrices du COSEPAC (COSEWIC, 2017), la zone d’occurrence au Canada, mesurée d’après un polygone convexe entourant les sous-populations existantes, est de 14 678 km2. L’indice de zone d’occupation (IZO), calculé à partir d’une grille à mailles de 2 km de côté et limité aux sites existants, s’élève à 172 km2. Dans le programme de rétablissement fédéral de l’aster soyeux, 28,26 km2 d’habitat essentiel sont désignés au Manitoba et 0,14 km2 est désigné en Ontario (Environment and Climate Change Canada, 2017). Ces chiffres correspondent approximativement à la zone d’occupation biologique estimative, fondée sur la superficie occupée par l’ensemble des sous-populations existantes, c’est-à-dire 33 km2 au Manitoba et 0,15 km2 en Ontario (MB CDC, 2018; NHIC, 2018).

Depuis la précédente évaluation de l’espèce par le COSEPAC, la superficie de la zone d’occurrence connue a augmenté compte tenu de la découverte de nouvelles sous-populations en Ontario (île Cliff, 2001) et au Manitoba (Hazelglen Est, 1999). Ces sous-populations existaient probablement déjà, mais n’étaient simplement pas connues. L’IZO a lui aussi augmenté, vu la découverte de onze sous-populations au Manitoba et en Ontario à l’intérieur de la zone d’occurrence (voir la section Fluctuations et tendances).

Activités de recherche

Aucune étude sur le terrain n’a été réalisée pour la préparation du présent rapport de situation, qui est fondé sur les données d’observation accessibles auprès du Conservation Data Centre du Manitoba (CDC du Manitoba; jusqu’à juin 2018) et du Centre d’information sur le patrimoine naturel de l’Ontario (CIPNO; jusqu’à novembre 2018) (tableau 1). Depuis la précédente évaluation, de nouvelles sous-populations ont été trouvées au Manitoba (onze) et en Ontario (deux) dans le cadre de recherches menées par le CDC du Manitoba, le CIPNO, le MRNF (district de Kenora), divers chercheurs, des experts-conseils et des personnes intéressées. Toutefois, les activités de recherche ne sont généralement pas consignées.

Le CDC du Manitoba a mené des études floristiques et des mesures de conservation dans le cadre de relevés ciblés et d’activités de suivi des sous-populations connues, de la fin des années 1990 à 2016 (p. ex. Murray et Church, 2015). Au total, environ 75 journées ont été consacrées à des relevés sur 19 ans, notamment en 1996-2001, 2003-2006 et 2008-2016. Aucune nouvelle sous-population d’aster soyeux n’a été découverte au Manitoba depuis 2009 (MB CDC, 2018), mais les activités semblent avoir été consacrées principalement à des recherches dans l’habitat adjacent aux sous-populations connues, et de nombreuses nouvelles colonies ont été signalées dans des zones adjacentes à sept sous-populations connues depuis cette période. Néanmoins, il existe encore des zones additionnelles d’habitat potentiellement convenable à l’extérieur des sous-populations connues (Murray, comm. pers., 2018).

En Ontario, les zones de prairie sont extrêmement rares à l’échelle de la province et sont principalement présentes à l’état de vestiges dans le sud de l’Ontario (Rodger, 1998). Toutefois, la région englobant le lac Rainy – lac des Bois – Ingolf est celle qui est la plus susceptible d’abriter des sous-populations d’aster soyeux encore inconnues en Ontario. Cette région a fait l’objet d’études floristiques et d’activités de conservation (p. ex., Bakowsky et Oldham, 1998; Oldham et al., 2003; Harris et al., 2005; Oldham et Brinker, 2009), tout comme la région de la rivière Rainy en 1979 et 1986 (Semple, 1987; Oldham, comm. pers., 2019). La sous-population d’aster soyeux de la plage de Budreau est connue depuis 1981, mais d’autres zones occupées par des prairies et des savanes au lac des Bois, dans le nord-ouest de l’Ontario, ont été signalées seulement récemment (Bakowsky et Oldham, 1998), et de nouvelles sous-populations ont été découvertes dans des îles en 2001 et en 2014 (NHIC, 2018). Toutefois, d’autres zones d’habitat convenant à l’aster soyeux doivent encore être évaluées par des botanistes dans cette région (Oldham, comm. pers., 2019).

En Ontario, des relevés ciblés ont été menés près des occurrences connues durant 13 jours entre 1981 et 2018 (p. ex., 1981, 1983, 1986, 1989, 2001, 2002, 2007, 2012, 2014, 2017, 2018). Deux nouvelles sous-populations ont ainsi été découvertes à l’île Cliff (2001) et au passage French Portage (2014) (NHIC, 2018). L’aster soyeux n’a pas été observé dans le cadre des relevés botaniques généraux réalisés dans le secteur de l’occurrence historique d’Ingolf et dans les alentours sur six saisons entre 1989 et 2008 (p. ex., 1989, 1996-1998, 2007-2008) ainsi qu’à la rivière et au lac Rainy sur treize saisons entre 1981 et 2008 (p. ex., 1981, 1983-1984, 1989, 1993, 1995, 1997-1999, 2003, 2005, 2007-2008) (Oldham, comm. pers., 2018).

Habitat

Besoins en matière d’habitat

L’aster soyeux est généralement associé aux prairies sèches, aux savanes à chênes, aux champs et parfois aux boisés clairsemés (p. ex., Scoggan, 1957, 1978; Jones, 1978; Brooks et al., 1986; Gleason et Cronquist, 1991; Semple et al., 1996; Brouillet et al., 2006; Reznicek et al., 2011). Au Manitoba, l’espèce se rencontre dans les vestiges de prairie à herbes hautes ou dans les éclaircies de boisés à chêne à gros fruits (Quercus macrocarpa) / peuplier faux-tremble (Populus tremuloides) (Foster et Hamel, 2006). En Ontario, elle est présente dans des savanes clairsemées ou rocheuses à chêne à gros fruits et à pin gris (Pinus banksiana) ou dans les vestiges de prairie (Oldham et al., 2003; Harris et al., 2005), et elle est souvent associée aux substrats rocheux alcalins et aux pentes orientées vers le sud (Harris et al., 2005; MB CDC, 2018; NHIC, 2018).

Au Manitoba, la plupart des occurrences d’aster soyeux se trouvent à la limite ouest de la région physiographique de la plaine de la terrasse lacustre, composée d’une série de crêtes de plage et de dépôts littoraux de sable et de gravier résultant des niveaux d’eau stationnaires au cours de la dernière régression du lac glaciaire Agassiz (Matile et Conley, 1979a, b). Les affleurements de gravier et de calcaire près de la surface sont discontinus dans le sud du Manitoba.

La région physiographique des basses terres de la rivière Rouge, composée d’argiles lacustres déposées par le lac glaciaire Agassiz (Matile et Conley, 1979a, b), est bornée au sud et à l’est par la plaine de la terrasse lacustre. Le parc provincial Birds Hill se trouve dans une partie du complexe d’eskers de dépôts fluvioglaciaires et glaciolacustres de sable et de gravier (Manitoba Energy and Mines, 1984). La montagne Stony, crête calcaire initialement recouverte de till pierreux calcaire et entourée de dépôts de plage, surplombe les basses-terres de la rivière Rouge (Ehrlich et al., 1953). Ces dépôts sableux ont donné naissance à des loams sableux chernozémiques gris foncé ou luvisoliques gris foncé, et plus rarement à des loams sableux chernozémiques noirs (Canada Soil Inventory, 1989). Ces sols sont calcaires et bien drainés à modérément drainés et possèdent souvent une faible capacité de rétention de l’eau.

En Ontario, l’aster soyeux se rencontre dans le Bouclier canadien, dans la région forestière des Grands Lacs et du Saint-Laurent, où il pousse dans la savane sèche à chêne à gros fruits, type d’habitat rare dans la province (Oldham et al., 2003). Dans cette région de transition entre les forêts de feuillus et de conifères, de rares îlots de communautés végétales propres aux prairies peuvent être observés sur les rivages de lacs et de rivières et, plus rarement, à l’intérieur des terres (Oldham et al., 2003). Le site hébergeant une grande occurrence d’aster soyeux à la plage de Budreau se trouve sur un till calcaire et un limon sableux, et on y trouve des affleurements rocheux recouverts d’une très mince couche de sable, de limon et d’argile lacustres dans les zones basses, associés aux fluctuations tardiglaciaires des niveaux d’eau dans le bassin du lac Agassiz (Bajc et Gray, 1987). Les deux occurrences qui se situent sur des îles du lac des Bois se trouvent dans une zone occupée par de minces dépôts discontinus de till sableux qui surmontent un substrat rocheux andésitique riche en composés alcalins (Goebel et al., 1995), séparés par des pentes boisées.

Tendances en matière d’habitat

L’aster soyeux pousse dans des communautés de prairie et de savane diversifiées sur le plan biologique. La colonisation des prairies au Manitoba sur 150 ans a entraîné d’intenses modifications de l’habitat associées à l’altération des processus naturels comme les régimes d’incendies et de pâturage des grands mammifères (Sampson et Knopf, 1994). Les prairies et les savanes tempérées sont parmi les types de milieux terrestres les plus fortement convertis, mais elles font partie des biomes terrestres les moins protégés dans le monde (Hoekstra et al., 2005). Au Manitoba, l’étendue géographique des prairies à herbes hautes et des prairies mixtes indigènes a diminué de 99,9 % depuis les débuts de la colonisation (Sampson et Knopf, 1994). Les prairies indigènes subissent actuellement des déclins de leur étendue et de leur qualité au Manitoba et dans l’ensemble de leur aire de répartition (p. ex., Koper et al., 2010; Hamel et Neufeld, 2018; Ladwig et al., 2018). Les espèces spécialistes des prairies, comme l’aster soyeux, sont peut-être rares parce que leur habitat est de plus en plus rare. L’aster soyeux peut parfois être abondant à l’échelle locale, particulièrement dans les prairies naturelles (Reimer et Hamel, 2002), mais de nombreux sites sont de petite superficie et comptent un petit nombre d’individus (Friesen et Murray, 2010). L’aster soyeux est associé aux sols calcaires bien drainés à texture grossière, qui sont en demande au Manitoba pour l’extraction d’agrégats; cette activité est la cause de la perte d’habitat et de la disparition de l’espèce dans plusieurs sites. Au Manitoba, des sous-populations ou des portions de sous-populations ont connu un déclin dans le passé associé au développement résidentiel urbain et rural, aux activités récréatives dans le parc provincial Birds Hill, à la suppression des incendies, à l’amélioration des pâturages et à la conversion des terres pour l’agriculture.

Le tiers de la sous-population située près de Richer se trouve sur un terrain privé qui a récemment fait l’objet d’un changement d’utilisation. Cette portion était auparavant essentiellement non perturbée, mais elle a subi des changements récents associés à l’expansion d’une entreprise, notamment des dommages mécaniques causés par des véhicules et le fauchage, l’extraction d’agrégats et l’entreposage de matériaux et d’équipement de construction (MB CDC, 2018). Il faudrait réaliser un relevé en bonne et due forme pour déterminer si ces activités ont des répercussions sur les individus de l’aster soyeux et, le cas échéant, dans quelle mesure.

La qualité des vestiges de prairie où pousse l’aster soyeux est elle aussi en déclin, à cause de l’empiétement d’arbustes et de plantes envahissantes. On y trouve des espèces envahissantes non indigènes, notamment le brome inerme (Bromus inermis), l’euphorbe de Tommasini (Euphorbia virgata), des mélilots (Melilotus albus et M. officinalis), le pâturin des prés (Poa pratensis), des chardons (Cirsium spp.) et l’alpiste roseau (Phalaris arundinacea) (Foster et Hamel, 2006; Environment and Climate Change Canada, 2017; MB CDC, 2018), particulièrement dans les sites qui se trouvent en bordure des chemins au Manitoba. De nombreux petits fragments subsistants, qui ne font pas l’objet de pratiques de gestion active visant à maintenir la prairie, seront progressivement remplacés par la forêt sous l’effet de la succession végétale naturelle (Koper et al., 2010). L’aster soyeux pousse souvent le long de chemins et d’emprises au Manitoba, où les activités d’entretien (p. ex. les fauchages réalisés à de mauvaises périodes) peuvent avoir un effet négatif sur le potentiel reproducteur ou la persistance de l’espèce. En Ontario, la tanaisie vulgaire (Tanacetum vulgare) et le chiendent commun (Elymus repens) ont été signalés à la sous-population de la plage de Budreau, où ils étaient essentiellement limités aux alentours des chalets et des chemins (Oldham et al., 2003), et l’empiétement d’espèces ligneuses a été observé à l’île Cliff (Environment and Climate Change Canada, 2017).

L’aster soyeux a été observé de façon répétée sur de longues périodes dans plusieurs sites, ce qui donne à penser que l’espèce peut persister dans des habitats sur des périodes prolongées. Trois sous-populations longévives ont été observées au parc provincial Birds Hill (une depuis 1970, et deux depuis 1996), et la sous-population de la plage de Budreau est connue depuis 1981.

Biologie

Les renseignements disponibles sur l’aster soyeux concernent principalement l’écologie de sa reproduction et sont issus d’une recherche menée dans la sous-population du parc provincial Birds Hill.

Cycle vital et reproduction

L’aster soyeux est une plante herbacée vivace qui se reproduit au moyen de ses graines. Au Manitoba, il fleurit du début août à la mi-septembre et produit ses graines au début octobre (Robson, 2010a). Chaque individu comprend en moyenne cinq tiges ou moins, et chaque tige florifère produit un à cinq capitules (Brouillet et al., 2006). Au passage French Portage, les individus présentaient 5 à 13 tiges (NHIC, 2018). De nombreuses tiges ne produisent pas de fleur au cours d’une année donnée, comme c’est le cas chez de nombreuses plantes vivaces herbacées (Crawley, 2000). Chez les occurrences du parc provincial Birds Hill, 41 % des tiges ont produit des capitules, et il y avait en moyenne 1,6 capitule par tige florifère (Robson, 2010b). Chaque capitule produit environ 30 graines (Newman, 1999; Robson, 2010b).

L’aster soyeux peut se reproduire par voie végétative et peut donner naissance à des clones au moyen de ses rhizomes horizontaux, produits par sa souche semblable à un corme qui pousse à faible profondeur (Jones, 1978; COSEWIC, 2000). La plante produit au début septembre les bourgeons qui donneront les pousses à la saison suivante, juste sous la surface du sol. La taille ou l’âge minimal requis pour qu’un individu se reproduise au moyen de ses rhizomes est inconnu. Il est possible de multiplier la plante par transplantation de la souche semblable à un corme, sans traitement particulier; chez certains asters cormoïdes, la multiplication peut s’effectuer à partir d’une portion de la souche (Semple, 1987). Aucun cas d’hybridation de l’aster soyeux n’a été observé sur le terrain ou à partir de spécimens d’herbier (Semple, 1987).

L’âge auquel les individus atteignent la maturité est inconnu, mais les individus issus de la reproduction sexuée pourraient commencer à produire des graines à l’âge de trois ans ou plus (Semple, comm. pers., 2019), comme d’autres asters vivaces, notamment l’aster fausse-prenanthe (Symphyotrichum prenanthoides) (COSEWIC, 2012). La durée de vie normale des individus est elle aussi inconnue. La volumineuse souche ligneuse cormoïde de l’espèce laisse croire que les individus sont probablement longévifs. Les colonies clonales sont probablement elles aussi longévives, car des individus sont observés de façon répétée dans certaines occurrences depuis plus de 20 ans (MB CDC, 2018). La durée d’une génération est estimée à 7 à 10 ans.

La longévité du réservoir de semences du sol est inconnue; toutefois, les graines germent facilement sans scarification (Jones, 1978; Newman, 1999), et leur présence pourrait être seulement transitoire dans le réservoir de semences, comme c’est le cas chez certains autres asters vivaces (Chmielewski et Semple, 2003). Bien que les graines aient un bon pouvoir germinatif immédiatement après leur maturation chez de nombreuses espèces d’asters, Jones (1978) a semé à l’extérieur en octobre les graines de divers asters non dormants et a observé une germination uniquement au printemps. Dans le cas de la population canadienne d’aster soyeux, la germination se produirait au printemps, lorsque les températures et la luminosité sont optimales.

Chez les capitules viables (qui n’ont pas subi de prédation par les insectes), seulement 39 % des graines produites se sont entièrement développées et étaient présumées viables (Robson, 2010b). Un faible taux de grenaison est couramment observé chez des asters vivaces apparentés, notamment l’aster éricoïde (Symphyotrichum ericoides) et l’aster de Nouvelle-Angleterre (S. novae-angliae) (Chmielewski et Semple, 2003). Une mauvaise pollinisation, les ressources du sol limitées et le stress hydrique pourraient être des facteurs limitant la production de graines.

Physiologie et adaptabilité

L’aster soyeux présente certaines caractéristiques d’une espèce tolérante au stress (sensu Grime, 2001), notamment la production de souches vivaces et de rhizomes, un faible taux de croissance et une faible production de litière. Il se rencontre dans des milieux généralement pauvres en nutriments présentant des sols peu fertiles et carencés en azote, en phosphore et en potassium (Robson, 2010b). L’aster soyeux tolère les sols pauvres et le stress hydrique, mais ces facteurs pourraient également limiter la production de graines. Dans le cadre d’une expérience de fertilisation azotée (Robson, 2010b), une légère hausse de la production de capitules a été observée, mais aucun effet considérable sur la croissance végétative ou la production de graines n’a été noté par rapport aux témoins. La souche ligneuse cormoïde pourrait représenter une adaptation précoce de l’espèce lui ayant permis de tolérer les feux de surface saisonniers normaux ou les sécheresses. Elle pourrait aussi rendre les individus vulnérables aux dommages physiques associés à la compaction du sol ou à l’érosion (p. ex. pâturage du bétail, sentiers) comparativement aux plantes possédant un plus vaste système de rhizomes souterrains (Semple, 1987).

Dispersion

L’aster soyeux produit de nombreuses petites graines dont la dispersion par le vent est favorisée par un pappus de soies fixé à l’akène. On ne dispose d’aucune donnée spécifique sur l’espèce concernant la distance de dispersion des graines ou d’autres mécanismes de dispersion secondaires probables (p. ex. les animaux). Des études sur les asters vivaces qui poussent dans les prairies (p. ex., Andersen, 1992; Soons et al., 2004) donnent à penser que la hauteur à laquelle les graines sont libérées, la surface des graines, la structure de la végétation environnante et la vitesse des vents sont des facteurs qui déterminent partiellement la distance de dispersion, mais la vitesse de descente pourrait être la mesure la plus importante (Lacroix et al., 2007), la distance de dispersion augmentant avec la diminution de la vitesse. Dans le cadre d’expériences menées sur le terrain et portant sur des Astéracées dont la hauteur de la plante et la morphologie des graines sont semblables à celle de l’aster soyeux (p. ex. le séneçon jacobée [Jacobaea vulgaris] et la verge d’or du Canada [Solidago canadensis]), la plupart des graines étaient dispersées sur de courtes distances, et la distance de dispersion maximale par rapport à la plante parent était de 14 ou 50 m (McEvoy et Cox, 1978; Bakker et al., 1996). Les rares tempêtes pourraient parfois permettre une dispersion sur de longues distances, mais on ignore si la répartition actuelle représente les fragments qui subsistent d’une population auparavant plus vaste ou si les sous-populations isolées pourraient indiquer les potentielles distances de dispersion.

Relations interspécifiques

Robson (2010a,b, 2013) a étudié en détail la biologie de la pollinisation de l’aster soyeux dans le parc provincial Birds Hill, au Manitoba. Dans le cadre d’une étude comparative de la pollinisation, les insectes visitant l’aster soyeux et la verge d’or des bois (Solidago nemoralis), espèce cooccurrente commune, ont été capturés; ceux-ci représentaient 22 taxons et trois ordres : Diptera (mouches, 15 espèces dans 6 familles), Hymenoptera (abeilles et guêpes, 15 espèces dans 8 familles) et Lepidoptera (un papillon). Le nombre d’insectes ayant visité l’aster soyeux était semblable à celui ayant visité l’espèce cooccurrente selon les observations réalisées au parc provincial Birds Hill. De plus, en ce qui concerne uniquement les insectes qui transportaient de grandes quantités de pollen (p. ex. à cause de leur taille, de leur pubescence ou de leur comportement particulier de récolte de pollen), les transferts de pollen potentiels étaient supérieurs dans le cas de l’aster soyeux que dans celui de l’espèce cooccurrente (Robson, 2010a).

La concurrence pour les bourdons pollinisateurs pourrait être un facteur expliquant le faible taux de grenaison dans le cas des capitules fleurissant hâtivement. En effet, chez les capitules à floraison hâtive, la pollinisation manuelle a permis de faire passer la production de graines à 56 %, comparativement à 39 % chez les témoins, mais une telle augmentation n’a pas été observée dans le cas des capitules à floraison plus tardive (Robson, 2010a).

Des études réalisées dans le passé et récemment dans les sous-populations du Manitoba ont montré que le taux de déprédation des graines avant leur dispersion est élevé chez l’aster soyeux. La déprédation des graines par un charançon (Anthonomus sp.) qui pond un œuf à la base du capitule avant ou durant la floraison a été observée chez 37 % des capitules (Robson, 2010b). La larve consomme toutes les graines en développement dans le capitule touché, réduisant ainsi considérablement le nombre de graines disponibles pour la germination. Les résultats d’une précédente étude montrent une déprédation semblable dans les occurrences situées dans le parc provincial Birds Hill et près de Carlowrie (Newman, 1999); on ne dispose d’aucune donnée pour les sous-populations de l’Ontario. La déprédation des graines avant leur dispersion joue probablement un rôle important dans la dynamique de la population, en réduisant la production de graines, le recrutement de semis et le nombre d’adultes florifères de la génération subséquente (Fenner et al., 2002; Kolb et al., 2007).

Des taux élevés de floraison ont été observés dans certains sites présentant une couverture élevée d’espèces cryptogames composée de lichens (Cladonia spp. et Peltigera spp.) et de sélaginelle dense (Selaginella densa) (Robson 2010b). La présence d’algues bleu-vert fixatrices d’azote du genre Nostoc, en forme libre ou en forme lichénisée chez un Peltigera, pourrait fournir une concentration d’azote accrue dans le substrat (Bellnap et al., 2001). En plus d’améliorer la fertilité du sol, certains types de croûte cryptogamique non perturbée pourraient améliorer les taux d’infiltration de l’eau, particulièrement dans les sols sableux (Bellnap et al., 2001).

Taille et tendances des populations

Activités et méthodes d’échantillonnage

Aucun relevé de terrain n’a été entrepris spécifiquement pour la préparation du présent rapport de situation. L’effectif estimatif de toutes les sous-populations, lorsque disponible, est tiré des données du Conservation Data Centre du Manitoba (dernière mise à jour en juin 2018) et du Centre d’information sur le patrimoine naturel de l’Ontario (dernière mise à jour en novembre 2018), sauf indication contraire (voir le tableau 1). Depuis la précédente évaluation, les botanistes provinciaux ont régulièrement, sans que ce soit chaque année, visité les sous-populations connues et mené des relevés dans les milieux convenables adjacents au Manitoba et en Ontario.

On dispose pour la plupart des occurrences existantes d’estimations référence de l’abondance et de dénombrements partiels ou complets des sous-populations dans le cas de certaines années de relevé. Cependant, les activités d’échantillonnage n’ont pas été uniformes au fil du temps. Au Manitoba, la plupart des sous-populations se composent de nombreuses colonies d’individus, qui ont, certaines années, été seulement partiellement visitées. L’abondance élevée mesurée certaines années pourrait être attribuable à l’exhaustivité des activités d’échantillonnage dans une sous-population, particulièrement dans le cas des sous-populations du Manitoba qui ont une vaste étendue. De plus, le nombre d’individus a, certaines années, été rendu par des estimations qualitatives (p. ex., « éparse », « petite colonie ») dans la totalité ou des portions d’une sous-population.

Abondance

La meilleure information accessible pour estimer la taille de la population comprend les relevés partiels réalisés pour la plupart des sous-populations et les estimations qualitatives d’une ou de plusieurs colonies pour certaines sous-populations, comme il a été décrit précédemment. D’après les données de la plus récente observation dans toutes les sous-populations existantes, la population est estimée à 16 622+ individus (tableau 1). Cette estimation inclut les données recueillies au cours de onze saisons de relevé réparties sur 18 ans (2001, 2006, 2008-2010, 2013-2018); elle suppose que les premières occurrences existent encore et, aux fins de l’estimation de la taille de la population, ont encore la même taille que lors de leur plus récent relevé. Il a été impossible de quantifier la plus récente estimation dans le cas de trois petites sous-populations, et elles ne sont donc pas incluses dans le dénombrement final de la population.

Depuis la précédente évaluation (COSEWIC, 2000), deux nouvelles sous-populations ont été découvertes en Ontario, dans la région du lac des Bois, soit à l’île Cliff en 2001 et au passage French Portage en 2014 (tableau 1). La sous-population de la plage de Budreau est connue depuis 1981, et son effectif a été établi à 2 200-2 799 individus et 2012 et en 2018 (Environment and Climate Change Canada, 2017; NHIC, 2018). Une portion de la sous-population de l’île Cliff comptait des centaines d’individus lorsqu’elle a fait l’objet de relevés pour la première fois en 2001, et l’effectif d’une autre portion de cette sous-population a été estimé à plus de 100 individus lors du plus récent relevé, en 2014. L’occurrence du passage French Portage comprend 50 à 127 individus; elle a été découverte en 2014 et revisitée en 2017.

Au Manitoba, onze nouvelles sous-populations ont été découvertes depuis la précédente évaluation : une sous-population près de Richer (signalée pour la première fois en 2006, avec de nouvelles superficies mentionnées en 2008, 2013-2015) et deux sous-populations près de Hazleglen Est (signalée pour la première fois en 1999 et en 2000, avec de nouvelles superficies mentionnées en 2005, 2013). De 2001 à 2009, huit nouvelles sous-populations ont été trouvées dans le sud-est du Manitoba, et le suivi continu a permis de grandement élargir la superficie de quatre sous-populations connues (p. ex. en 2004, 2008, 2015, 2016). De plus, les activités de suivi réalisées de 2001 à 2016 ont mené à l’expansion de la superficie connue de deux sous-populations au parc provincial Birds Hill. Au Manitoba, on trouve plusieurs grandes sous-populations d’aster soyeux. Trois sous-populations existantes du parc provincial Birds Hill ont été revisitées au cours des 23 et 49 dernières années; l’abondance maximale a été estimée entre 1 000+ et 2 000+ tiges dans les trois sous-populations. Une sous-population près de Hazelglen Est (OE 78)Note de bas de page 3, signalée pour la première fois en 2000, a été évaluée à plus de 20 000 tiges en 2005, et son effectif a continué d’être estimé à « plusieurs milliers » de tiges lors des relevés subséquents. On ne dispose pas de suffisamment de données pour déterminer si ces estimations qualitatives indiquent une stabilité ou un déclin pour cette sous-population. Dans le sud-est, une autre grande occurrence (Gardenton Ouest; OE 3242) a été évaluée à 3 200+ plantes lors de relevés en 2015. L’effectif de la quatrième grande occurrence, située près de Richer, a été estimé à 147 à 3 410 au cours des années depuis sa découverte, en 2006. L’estimation la plus élevée a été faite au cours du plus récent relevé de cette sous-population (2015), mais il faudrait réaliser d’autres évaluations, car des dommages ont subséquemment été observés (MB CDC, 2018) dans un tiers de la sous-population (voir la section Tendances en matière d’habitat).

Les autres sous-populations dans le sud-est du Manitoba (16 sous-populations) et à Hazelglen Est (une sous-population) occupent pour la plupart de petites superficies et comptent un petit nombre d’individus, et elles poussent généralement en bordure de chemins.

Fluctuations et tendances

Aucune analyse quantitative n’a été réalisée pour estimer la probabilité de disparition de la planète en se fondant sur le cycle vital, les besoins en matière d’habitat, les menaces et les possibilités de gestion connus. L’âge des individus est inconnu, de sorte qu’il est impossible de calculer les tendances en ce qui concerne les changements des taux de mortalité ou de recrutement au fil du temps.

La population canadienne est actuellement estimée à 16 622+ individus (tableau 1), ce qui représente une hausse par rapport aux quelque 7 829+ individus rapportés dans l’évaluation précédente (COSEWIC, 2000; MBCDC, 2018). Cette augmentation est attribuable à la découverte de nouvelles sous-populations et de nouvelles colonies dans les sous-populations connues. Toutefois, les estimations se limitant aux colonies qui étaient connues lors de l’évaluation précédente indiquent qu’elles renferment actuellement seulement environ 4 776+ individus, ce qui représente un déclin de près de 40 %. Ces données sont brouillées par les six estimations qualitatives, mais elles sont dominées par la hausse de l’abondance observée à la plage de Budreau, en Ontario (46 % du total estimé); ainsi, la perte apparente depuis l’évaluation précédente est attribuée aux déclins au Manitoba. L’effectif estimatif de toutes les colonies connues en 1998 au Manitoba se chiffrait à 7 529+ individus (plus trois estimations qualitatives), alors que les estimations récentes pour la même superficie totale indiquent 2 576+ individus (plus six estimations qualitatives) (MB CDC, 2018).

Les déclins perçus au Manitoba pourraient s’expliquer en partie par les pertes d’étendue relevées dans le passé dans quatre sous-populations. Une portion de la sous-population du parc provincial Birds Hill (OE 2793) est considérée comme historique, car aucun individu n’a été observé dans cinq colonies de cette sous-population depuis plus de 20 ans, et aucun individu n’était présent lors du plus récent relevé dans deux autres colonies qui ont déjà compté plus de 1 000 individus (MB CDC, 2018). Une autre sous-population au parc provincial Birds Hill (OE 2189) a subi une réduction considérable à cause de la construction d’un chemin pavé après la dernière évaluation. Deux sous-populations près de Carlowrie (OE 165 et 3917) comptent des composantes historiques, car aucun individu n’a été observé dans certaines colonies depuis 20 à 65 ans. Il y a également des pertes récemment rapportées, notamment au parc provincial Birds Hill (OE 2793), où tous les individus dans quatre colonies ont été détruits ou ont subi de graves dommages lorsque la couche arable a été éliminée par un bulldozeur en 2013. La situation d’environ le tiers de la sous-population de Richer est actuellement incertaine, compte tenu de la récente modification de l’utilisation des terres (voir la section Tendances en matière d’habitat).

Les données disponibles sont insuffisantes pour quantifier les tendances dans la plupart des sous-populations ou pour fournir une indication fiable de l’ampleur de la variation naturelle de l’abondance de l’aster soyeux au Canada. Toutefois, une colonie à Gardenton Ouest (OE 3242), au Manitoba, a présenté une augmentation constante au cours des cinq relevés réalisés de 1998 (un individu) à 2015 (2 000 individus). En Ontario, la taille estimative de la sous-population de la plage de Budreau a grandement augmenté depuis la précédente évaluation et est passée de plusieurs centaines à 2 200-2 799 individus. L’augmentation de la densité et de la répartition de l’aster soyeux observée dans cette localité de 2002 à 2012 a été attribuée aux mesures d’intendance prises par les propriétaires fonciers (Environment and Climate Change Canada, 2017). Toutefois, on ignore dans quelle mesure l’augmentation rapportée dans cette sous-population pourrait également être attribuable à l’intensification des relevés au cours de cette période. La sous-population de la plage de Budreau est demeurée stable entre l’année de l’estimation la plus élevée (2012) et le relevé le plus récent (2018) (NHIC, 2018). Le nombre d’individus estimé au passage French Portage donne à penser que cette sous-population a été stable entre l’année de sa découverte (2014) et le plus récent relevé (2017). Les estimations effectuées à l’île Cliff ne sont pas directement comparables, car les données de 2001 et de 2014 représentent des portions différentes de la sous-population.

Immigration de source externe

L’occurrence d’aster soyeux des États-Unis la plus proche se situe au Minnesota. Les sous-populations du comté de Kittson se trouvent à 29 km de la frontière internationale (Anderson, comm. pers., 2018), et la sous-population la plus proche se trouve au Manitoba. Cependant, une mention historique d’une occurrence chevauchant la frontière internationale (COSEWIC, 2000) donne à penser que les sous-populations du Manitoba ont peut-être déjà été près des occurrences au sud de la frontière ou étaient continues avec celles-ci. Cette occurrence frontalière du Minnesota n’a fait l’objet d’aucune observation récente (Anderson, comm. pers., 2018) ni d’aucune autre mention (Bell Atlas, 2018; Minnesota Natural Heritage Information System Relevé Database, 2018), de sorte que la probabilité d’une immigration depuis le Minnesota est inconnue. Les mentions d’aster soyeux les plus proches au Dakota du Nord se trouvent à 200+ km des sous-populations situées à la frontière du Manitoba (Shipunov, 2018).

Menaces et facteurs limitatifs

Les menaces directes pesant sur l’aster soyeux évaluées dans le présent rapport ont été organisées et évaluées selon le système unifié de classification des menaces proposé par l’Union internationale pour la conservation de la nature et le Partenariat pour les mesures de conservation (IUCN-CMP) (Master et al., 2012). Les menaces sont définies comme étant les activités ou les processus immédiats qui ont une incidence directe et négative sur la population et entraînent son déclin. Les résultats de l’évaluation de l’impact, de la portée, de la gravité et de l’immédiateté de ces menaces sont présentés sous forme de tableau à l’annexe A. L’impact global des menaces calculé et attribué pour l’espèce est très élevé.

La description suivante des menaces pesant sur l’aster soyeux est adaptée du programme de rétablissement fédéral (Environment and Climate Change Canada, 2017). Les numéros associés aux menaces énumérées ci-après correspondent aux numéros des catégories de menaces de l’UICN et aux numéros employés dans le calculateur des menaces qui a été rempli pour l’espèce.

Menaces

Zones résidentielles et urbaines (1,1) [impact faible]

Le développement résidentiel a contribué à la disparition de jusqu’à quatre sous-populations dans le passé au Manitoba. D’autres occurrences existantes sont adjacentes à des lotissements résidentiels au Manitoba et en Ontario. Le développement résidentiel peut mener à une perte directe d’individus causée par la construction domiciliaire, en plus d’avoir un effet indirect sur la sous-population en modifiant le moment et la fréquence des perturbations nécessaires au maintien des conditions convenables dans l’habitat. Le développement peut s’accompagner de l’introduction ou de la propagation d’espèces envahissantes, de modifications du régime hydrologique de l’habitat et des quantités de nutriments qu’il reçoit ainsi que d’une compaction du sol accrue (p. ex. à cause de l’utilisation récréative des terres environnantes). De plus, l’infrastructure et les activités associées au développement, comme l’installation et l’entretien des lignes de services publics, l’expansion ou la modification des routes ainsi que le dégagement et l’entretien des fossés, représentent une menace pour les occurrences situées le long des chemins ou des emprises (voir les menaces 4.1 et 4.2).

À la sous-population de la plage de Budreau, des individus ont été endommagés dans le passé par une route (Ben-Oliel et Oldham, 2000). Plusieurs chalets ont été construits dans la zone occupée par l’aster soyeux, et d’autres lots ont été désignés pour ce même type de construction (Oldham et al., 2003). Au cours de cette période, moins de 10 % des individus de l’aster soyeux se trouvaient sur des lots visés par le développement, environ le tiers de la sous-population, sur des lots où des chalets pourraient être construits, et le reste des individus poussaient dans des îles qui n’étaient pas soumises à un risque immédiat de développement (Harris et al., 2005). La cartographie de l’habitat essentiel (Environment and Climate Change Canada, 2017) a permis de désigner les sites clés, mais les aménagements et les éléments d’infrastructure d’origine humaine existants sont exclus de l’habitat essentiel. Les individus de l’espèce qui sont présents dans les lots où on trouve des chalets existants pourraient être menacés par l’utilisation ou l’amélioration de ces lots déjà développés.

Zones commerciales et industrielles (1,2) [impact faible]

Les activités qui modifient le couvert du sol pourraient menacer l’aster soyeux. Au Manitoba, une sous-population (Richer, OE 4895) pourrait être touchée par les activités commerciales menées sur un terrain privé. De l’équipement et des matériaux de construction sont entreposés sur le terrain, et des dommages mécaniques causés par des véhicules, le fauchage, l’installation de clôtures et l’extraction d’agrégats sont visibles dans environ le tiers de cette sous-population (MB CDC, 2018). Le plus récent relevé réalisé pour estimer l’effectif de cette sous-population (2015) remonte à avant ce changement d’utilisation des terres.

Zones touristiques et récréatives (1,3) [impact faible]

Au Manitoba, trois sous-populations du parc provincial Birds Hill (OE 2189, 2793, 3755) sont adjacentes à deux terrains de camping, à des réseaux de sentiers pavés et non pavés et à une route. L’expansion des zones récréatives et l’utilisation accrue par les visiteurs des milieux où pousse l’aster soyeux pourraient représenter une menace pour les occurrences du parc. Une sous-population (OE 2793) est adjacente à un terrain de golf, qui a peut-être éliminé une portion de l’occurrence initiale. L’expansion du terrain de golf et l’augmentation des intrants (p. ex., engrais, humidité) pourraient être d’autres menaces pesant sur les individus qui subsistent. Une portion de la sous-population de Carlowrie (OE 4894) se trouve dans une clairière occupée par une prairie près d’une plage.

Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois (2,1) [impact faible]

De nombreuses sous-populations existantes se rencontrent dans des bandes de prairies indigènes qui subsistent entre des champs cultivés et en bordure de chemins, où elles pourraient être touchées par l’expansion des zones cultivées, la dérive d’herbicides (menace 9.3) ou l’empiétement d’espèces adventices ou envahissantes provenant des champs cultivés adjacents (menace 8.1). De nombreuses prairies indigènes sont encore touchées par la conversion des terres au Manitoba; en effet, les pâturages indigènes continuent d’être remplacés par des types de couverture autres que la prairie, comme des graminées domestiquées destinées à la production de foin (Hamel et Neufeld, 2018). Au moins quatre sous-populations du Manitoba sont adjacentes à des champs cultivés, à Hazelglen Est (OE 78 et 4501), à Carlowrie (OE 3917) et à Woodmore (OE 7576), ou pourraient être menacées par l’amélioration des pâturages, par exemple la culture de plantes fourragères domestiquées à Carlowrie (OE 3917).

Élevage de bétail (2,3) [impact moyen-faible]

Les effets de la fréquence, de l’échelle et de l’intensité du pâturage sur l’aster soyeux et son habitat sont peu connus. Plusieurs observations d’un nombre réduit d’individus de l’espèce dans les pâturages utilisés intensivement, par rapport à des zones adjacentes non pâturées, ont été rapportées dans quatre sous-populations au Manitoba (OE 2793, 165, 3917 et 3242) (MB CDC, 2018). La compaction du sol associée au pâturage intensif pourrait endommager le corme ligneux qui se trouve immédiatement sous la surface du sol (Semple, 1987). De plus, le pâturage durant la floraison ou la grenaison pourrait causer une diminution de la production de graines, dans les cas où les parties reproductives seraient broutées ou endommagées. Toutefois, un pâturage d’une intensité, d’une fréquence et d’une durée appropriées pourrait ne pas être nuisible dans un système qui a connu une pression du pâturage au cours de son évolution. Un certain degré de pâturage pourrait plutôt être bénéfique pour les prairies indigènes, en prévenant la succession et en maintenant la structure des prairies (Biondini et al., 1998; Fuhlendorf et Engle, 2001; Ranellucci et al., 2012). Le niveau de pâturage convenable n’a toutefois pas été défini pour l’aster soyeux.

Exploitation de mines et de carrières (3,2) [impact élevé]

Au Manitoba, les crêtes de plage glaciaires, les eskers et les lentilles d’agrégats qui hébergent l’aster soyeux contiennent des dépôts d’agrégat de valeur. Actuellement, plus de la moitié des sous-populations d’aster soyeux au Manitoba se trouvent dans des gravières actives ou y sont adjacentes, et d’autres sont à proximité de carrières désaffectées. L’extraction d’agrégats a entraîné une diminution du nombre d’individus dans plusieurs sous-populations existantes au Manitoba et a notamment détruit l’habitat et éliminé des individus près du parc provincial Birds Hill. L’extraction d’agrégats pourrait avoir contribué à la disparition de la sous-population de Stony Mountain au Manitoba. En plus de causer la perte directe d’individus et d’habitat, cette activité modifie le régime hydrologique, fragmente l’habitat restant et accentue les probabilités de colonisation des espèces envahissantes dans les milieux perturbés. L’exploitation de mines et de carrières d’agrégat est considérée comme une menace pour les individus de douze sous-populations du Manitoba. La demande en agrégats devrait se maintenir, de sorte que des sous-populations d’aster soyeux additionnelles au Manitoba seront probablement menacées par l’exploitation de nouvelles carrières d’agrégats ou par l’expansion de carrières existantes dans l’avenir. En Ontario, l’extraction d’agrégats ne semble pas être une menace, car les sous-populations connues ne sont associées à aucun dépôt de surface d’importance.

Routes et voies ferrées (4,1) [impact moyen]

Dix-neuf sous-populations au Manitoba et une en Ontario (plage de Budreau) se trouvent en partie ou en totalité en bordure de chemins et de fossés, et certaines occupent des bandes de prairies indigènes ayant subsisté. L’habitat et les individus peuvent être endommagés ou détruits par les activités de construction routière, comme l’élargissement des routes, l’approfondissement des fossés, le creusement de tranchées, les projets de drainage et la modification du tracé ou l’amélioration des routes. L’habitat et les individus peuvent aussi être touchés par des activités d’entretien des routes qui ne sont pas compatibles ou qui sont effectuées au mauvais moment sur les accotements et dans les fossés, comme le nivellement et le fauchage pour délimiter les sites. Le fauchage peut constituer une pratique de gestion bénéfique pour plusieurs espèces des prairies, puisqu’il peut réduire la quantité de litière ou éliminer les espèces exotiques envahissantes. Toutefois, les fauchages réalisés au mauvais moment peuvent causer des dommages physiques aux individus de l’aster soyeux et réduire la production de graines en éliminant les parties reproductives avant la production ou la dispersion des graines. L’élimination des fleurs réduit les sources de nectar pour les pollinisateurs de l’aster soyeux. Les fauchages répétés durant la floraison ou la grenaison, particulièrement sur de longues périodes, peuvent avoir des répercussions sur la dynamique de la population ou les communautés de pollinisateurs. En outre, les perturbations linéaires associées aux routes augmentent le risque d’introduction et d’invasion d’espèces exotiques envahissantes, qui peuvent entrer en concurrence avec l’aster soyeux (menace 8.1).

Lignes de services publics (4,2) [impact faible]

Trois sous-populations au Manitoba ont été touchées dans le passé par les activités de construction et d’entretien réalisées le long des emprises de transport d’énergie ou de communications, à Birds Hill (OE 2793), à Richer (OE 4895) et à Carlowrie (OE 3917). L’installation, la mise à niveau ou la mise hors service pourraient avoir des répercussions sur les sous-populations qui sont adjacentes ou se trouvent à l’intérieur des emprises de services publics. L’entretien des emprises comprend généralement une élimination périodique de la végétation, notamment par le fauchage (menace 7.3), ou parfois par l’application d’herbicides pour lutter contre les espèces envahissantes ou les espèces ligneuses hautes (menace 9.3). Comme les routes, les lignes de services publics fragmentent l’habitat et peuvent offrir un corridor pour l’introduction ou la propagation d’espèces envahissantes. Cette menace est particulièrement préoccupante dans les endroits où des espèces envahissantes sont déjà établies, comme les fossés ou les zones récréatives.

Activités récréatives (6,1) [impact faible]

L’utilisation de véhicules récréatifs hors route, y compris les véhicules tout terrain (VTT) dans les fossés et en bordure des sentiers peut endommager ou détruire les individus de l’espèce, compacter ou éroder le sol et causer des perturbations non naturelles de l’habitat. La perturbation des sentiers et les machines en elles-mêmes contribuent à la dispersion des plantes exotiques envahissantes et à la colonisation des milieux par celles-ci, car les graines de ces plantes peuvent être transportées par les véhicules jusqu’à d’autres endroits. L’utilisation de véhicules hors route a été signalée à titre de menace dans le cas de quatre sous-populations d’aster soyeux, au parc provincial Birds Hill (PPBH) et à Richer (MB CDC, 2018). De plus, d’autres activités récréatives endommagent elles aussi les individus, comme les pistes équestres (PPBH) ou les sentiers de randonnée ou de vélo (PPBH, plage de Budreau), dans les cas où une forte utilisation des sentiers coïncide avec la présence des individus de l’espèce. De plus, l’utilisation récréative accrue associée aux chalets et terrains de camping existants ou susceptibles d’être aménagés pourrait elle aussi menacer plusieurs sous-populations (menaces 1.1 et 1.3). Les activités intermittentes comme les repas au bord de l’eau, le camping et la randonnée à l’extérieur des sentiers désignés sont considérées comme une faible menace pesant sur trois sous-populations existantes en Ontario (Environment and Climate Change Canada, 2017).

Incendies et suppression des incendies (7,1) [impact inconnu]

La suppression des incendies est un facteur dans le cas de toutes les sous-populations d’aster soyeux qui se situent près de routes ou d’aménagements d’origine humaine ou à l’intérieur de parcs provinciaux. L’absence de perturbations associées aux incendies naturels peut accroître l’épaisseur de la litière végétale et l’empiétement des végétaux ligneux, ce qui mène à une modification de la composition des prairies ou permet la succession forestière (Samson et Knopf, 1994; Anderson, 2006) et peut favoriser l’établissement des mauvaises herbes envahissantes. La couverture relative de l’aster soyeux a augmenté après un brûlage dirigé au Kansas (Gibson et Hurlbert, 1987), mais les effets à long terme sur l’aster soyeux des incendies selon leur fréquence, leur intensité et le moment où ils surviennent au Canada sont inconnus. Une abondance élevée de l’aster soyeux a été associée à la présence d’une couverture de lichens et de lycopodes (Robson, 2010b), qui sont lents à se rétablir après un incendie. Des sites de deux sous-populations dans le PPBH (OE 3755 et 2793) ont fait l’objet de brûlages dans le passé, mais l’empiétement d’espèces ligneuses ou l’accumulation de chaume (menace 7.3) attribuables à la suppression des incendies a depuis été observée dans toutes les sous-populations du PPBH, ainsi que dans quatre autres sous-populations au Manitoba et deux en Ontario.

Autres modifications de l’écosystème (7,3) [impact moyen]

L’interruption du régime de perturbation naturel, notamment la modification de la fréquence et de l’intensité des incendies et du pâturage, favorise l’empiétement des végétaux ligneux dans les zones de prairie (Anderson, 2006; Koper et al., 2010). L’empiétement d’espèces ligneuses ou de mauvaises herbes et l’accumulation de chaume peuvent entraîner une diminution du taux de recrutement associée à une augmentation de la concurrence, en limitant la disponibilité des microsites convenant à l’établissement de l’espèce et en modifiant les régimes de lumière, d’humidité et de températures. La succession menant à l’implantation d’espèces ligneuses a été signalée dans le cas de huit sous-populations (OE 78, 165, 984, 2793, 3242, 3755, 3917 et 4895) au Manitoba (MB CDC, 2018) et de deux sous-populations en Ontario, au passage French Portage et à l’île Cliff (Environment and Climate Change Canada, 2017; NHIC, 2018).

L’entretien paysager (p. ex. le fauchage) réalisé au mauvais moment pourrait être un problème dans la portion d’une sous-population qui se trouve sur un terrain privé (Richer, OE 4895).

Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes (8,1) [impact moyen]

Les espèces exotiques envahissantes poussent dans diverses conditions climatiques et types de sol. Elles produisent souvent une abondance de graines qui sont facilement dispersées et peuvent avoir une longue durée de vie dans le réservoir de semences du sol. Les espèces envahissantes sont persistantes, ont souvent une croissance vigoureuse et peuvent produire des graines même dans des conditions difficiles pour d’autres espèces végétales. Ces facteurs peuvent permettre aux espèces exotiques envahissantes de supplanter les espèces indigènes, modifiant ainsi la composition en espèces et la communauté végétale (p. ex. Wilson, 1989; Wilson et Belcher, 1989; Reader et al., 1994; Dillemuth et al., 2009). Au Manitoba, la plupart des sous-populations d’aster soyeux sont entourées de terres agricoles, de fossés bordant des routes et de zones résidentielles ou récréatives, où le risque de propagation d’espèces exotiques envahissantes est élevé. Les principales plantes exotiques envahissantes observées aux côtés de l’aster soyeux au Manitoba sont le brome inerme, l’euphorbe de Tommasini, des mélilots, le pâturin des prés, des chardons et l’alpiste roseau (Foster and Hamel 2006; Environment and Climate Change Canada 2017; MB CDC 2018). L’orme de Sibérie (Ulmus pumila) et le pin sylvestre (Pinus sylvestris) ont envahi certains sites dans le parc provincial Birds Hill, au Manitoba. En Ontario, la tanaisie vulgaire et le chiendent commun ont été signalés à la sous-population de la plage de Budreau, où ils étaient essentiellement limités aux alentours des chalets et des chemins (Oldham et al., 2003).

Effluents agricoles et sylvicoles (9,3) [impact moyen-faible]

L’utilisation inconsidérée ou inappropriée de produits chimiques destinés à lutter contre les plantes indésirables (p. ex., herbicides contre les mauvaises herbes à feuilles) ou les insectes nuisibles (lutte directe au moyen d’insecticides ou indirecte au moyen d’herbicides) dans les emprises, les fossés ou les champs adjacents peut avoir des répercussions sur l’aster soyeux et les pollinisateurs. Un risque de dérive de produits chimiques a été signalé pour au moins quatre sous-populations : parc provincial Birds Hills (OE 2793), Hazelglen Est (OE 78 et 4501) et Carlowrie (OE 4894) (MB CDC, 2018). En Ontario, la dérive d’herbicides associée aux activités d’exploitation forestière réalisées sur le territoire domanial est considérée comme une menace potentielle pour l’aster soyeux. Des recommandations sur le moment et la méthode d’application des herbicides et sur la distance à respecter par rapport aux individus de l’espèce étaient en cours d’élaboration en Ontario en 2017 (Snyder, comm. pers., 2019), mais on ignore actuellement dans quelle mesure celles-ci seront adoptées et mises en œuvre par l’entremise de lignes directrices concernant l’aménagement forestier. Les applications ciblées d’herbicides pour lutter contre les espèces envahissantes dans les zones où l’aster soyeux est présent risquent de tuer des individus de l’espèce, ce qui pourrait avoir un impact négatif sur la reproduction de l’aster soyeux.

Les néonicotinoïdes sont les insecticides les plus largement utilisés dans le monde (Goulson, 2013), et plusieurs des insecticides systémiques homologués au Canada appartiennent à cette catégorie. Ces insecticides ont un large spectre, sont d’utilisation répandue, s’accumulent et persistent dans les milieux et sont systémiques, de sorte que leur utilisation n’est pas aussi écologique qu’on le croyait auparavant (Goulson, 2013). L’exposition sublétale à ces insecticides peut avoir des effets aigus et chroniques chez les pollinisateurs, dont les bourdons (Godfray et al., 2014; Stanley et Raine, 2016). L’exposition chronique à des doses sublétales de néonicotinoïdes peut modifier le comportement des bourdons, notamment leurs préférences en ce qui concerne les types de fleurs, et nuire à leur performance de butinage (p. ex. diminution des épisodes d’alimentation et des charges de pollen) et à leur capacité d’apprentissage (Gill et Raine, 2014).

L’aster soyeux dépend des insectes pollinisateurs pour assurer sa fécondation et sa grenaison subséquente (Robson, 2010b, 2013; voir la section Facteurs limitatifs). Les bourdons sont les principaux pollinisateurs de l’aster soyeux, et au moins quatre sous-populations au Manitoba sont adjacentes à des champs cultivés où des produits chimiques agricoles peuvent couramment être utilisés. On ignore s’il existe des interactions entre la modification du comportement des pollinisateurs, et d’autres facteurs comme la concurrence pour les pollinisateurs en début de floraison, et la pollinisation de mauvaise qualité décrite par Robson (2010a, b). L’aster soyeux est également pollinisé par les syrphes, prédateurs de larves de petits insectes qui pourraient être indirectement touchés par un manque de proies causé par l’utilisation d’insecticides. Les répercussions de cette activité sur les pollinisateurs de l’aster soyeux sont inconnues. La menace 9.3 a été évaluée en fonction de l’utilisation potentielle d’herbicides.

Sécheresses (11,2) [impact inconnu]

L’aster soyeux possède des caractéristiques qui lui offrent une tolérance au stress et lui permettent de pousser dans les sols graveleux bien drainés et pauvres en nutriments, mais l’humidité pourrait être un facteur limitant le taux de reproduction de l’aster soyeux (Robson, 2010b). Les sécheresses en fin de saison pourraient réduire la production de graines dans les sous-populations du Manitoba (COSEWIC, 2000). De nombreuses sous-populations du Manitoba poussent dans des sols bien drainés, dans des zones où les plantes sont régulièrement soumises à un stress hydrique et où les effets des sécheresses accrues sont inconnus.

Facteurs limitatifs

Au Canada, les occurrences d’aster soyeux sont limitées à une petite zone géographique. Les observations réalisées dans plusieurs régions au Manitoba donnent à penser que le potentiel reproductif de l’aster soyeux est faible, en partie à cause de sa faible production de graines. Des individus ne parvenant pas à mener à maturité leurs capitules ou à produire des graines ont été observés dans au moins cinq sous-populations dans le cadre de relevés de terrain (MB CDC, 2018). L’examen de capitules viables au parc provincial Birds Hill a révélé que plus de 60 % des graines issues de ceux-ci n’étaient pas viables, car elles étaient minces et translucides (Robson, 2010b). Les causes avancées pour cette faible production de graines sont le stress hydrique, particulièrement les sécheresses en fin de saison, et la faible fertilité du sol. De plus, la concurrence des autres plantes pollinifères en début de floraison pourrait avoir une incidence sur la grenaison. En effet, la pollinisation manuelle a permis d’accroître la production de graines des premiers capitules, ce qui donne à penser que l’aster soyeux peut parfois être limité par la pollinisation, ainsi que par les ressources (Robson, 2010b). En outre, la faible qualité de la pollinisation, associée à un possible transfert de pollen hétérospécifique, pourrait jouer un rôle dans le faible taux de grenaison, mais ce phénomène n’a pas encore été évalué chez l’aster soyeux (comme il est indiqué à la section Relations interspécifiques).

Un taux élevé de déprédation des graines avant leur dispersion, par un charançon (Anthonomus sp.), a été observé dans des sous-populations d’aster soyeux du Manitoba, mais celui-ci pourrait se situer dans la plage naturelle de variation. Des taux semblables de prédation des graines avant leur dispersion ont été observés chez d’autres asters vivaces (p. ex., Louda et al., 1990; Fenner et al., 2002), et ils peuvent être supérieurs à 90 % chez certaines espèces de plantes (Crawley, 2000). Chez l’aster soyeux, la déprédation des graines avant leur dispersion a été observée chez 37 % des capitules viables (Robson, 2010b), ce qui pourrait avoir une incidence sur la dynamique de la population en réduisant la production de graines, le recrutement de semis et d’adultes florifères à la génération suivante (Fenner et al., 2002; Kolb et al., 2007). La variation spatiale et temporelle de l’intensité de la déprédation des graines avant leur dispersion ainsi que l’effet de ce phénomène sur la dynamique de la population n’ont pas été évalués pour l’aster soyeux.

Nombre de localités

Le terme « localité » désigne une zone écologiquement ou géographiquement distincte dans laquelle un seul événement menaçant peut toucher rapidement tous les individus de l’espèce considérée (IUCN Standards and Petitions Subcommittee, 2017). Toutes les sous-populations d’aster soyeux sont soumises à au moins une menace; la plupart de ces menaces persistent, et l’impact et la gravité de plusieurs sont considérés comme élevés (annexe A).

Les activités humaines qui perturbent ou modifient de manière permanente le sol ou l’habitat représentent la principale menace pesant sur l’aster soyeux. Au Manitoba, douze sous-populations se trouvent à l’intérieur ou à côté d’activités d’extraction d’agrégats et sont menacées par les activités d’extraction continues (MB CDC, 2018). Dans jusqu’à 19 sous-populations, les occurrences qui se trouvent en bordure de chemins sont menacées par les activités d’entretien des emprises. L’empiétement de végétaux ligneux dans les prairies (succession végétale) et les plantes exotiques envahissantes menacent l’aster soyeux (Krause Danielson et Friesen, 2009; Environment and Climate Change Canada, 2017) dans au moins 14 sous-populations. Les activités récréatives et le développement en hausse continuent de représenter une menace considérable pour au moins six sous-populations, dont celles du parc provincial Birds Hill et du lieu de construction de chalets près de la plage de Budreau, (Ben-Oliel et Oldham, 2000; Harris et al., 2005; MB CDC, 2018).

La plupart des sous-populations se trouvent sur des terrains privés et seront touchées de façon indépendante par les activités et les décisions des propriétaires fonciers. En outre, au moins neuf sous-populations se trouvent sur des terres comportant de multiples régimes fonciers, et chacune de celles-ci pourrait représenter plus d’une localité. Ainsi, le nombre de localités s’élève à au moins 23 (ce qui correspond au nombre de sous-populations), mais compte tenu de l’âge des données disponibles concernant les sous-populations et de l’absence de renseignements à jour sur les menaces, le nombre exact de localités est incertain.

Protection, statuts et classements

Statuts et protection juridiques

L’aster soyeux figure actuellement à la liste des espèces menacées de l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) du gouvernement fédéral, et un programme de rétablissement fédéral a été publié pour l’espèce en 2017 (Environment and Climate Change Canada, 2017). Il a été désigné espèce en voie de disparition aux termes de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario (LEVD) (30 juin 2007) et espèce menacée aux termes de la Loi sur les espèces et les écosystèmes en voie de disparition du Manitoba (26 février 1998). Le COSEPAC a désigné l’espèce « préoccupante » en avril 1988, puis « menacée » en mai 2000.

L’habitat de l’aster soyeux bénéficie d’une protection juridique en Ontario depuis 2010, grâce à un règlement provincial pris en vertu de la LEVD de l’Ontario visant deux sous-populations (île Cliff et plage de Budreau). La sous-population du passage French Portage, qui se trouve à l’intérieur du parc provincial du lac des Bois, est protégée par la Loi de 2006 sur les parcs provinciaux et les réserves de conservation depuis l’adoption d’un règlement en 2006 (Environment and Climate Change Canada, 2017), mais son habitat n’est pas protégé par la LEVD de l’Ontario. L’habitat de prairie à herbes hautes de l’aster soyeux est considéré comme en voie de disparition aux termes de la Loi sur les espèces et les écosystèmes en voie de disparition du Manitoba, depuis le 22 avril 2013.

Dans le programme de rétablissement fédéral, l’habitat essentiel est désigné pour les 23 populations d’aster soyeux existantes au Canada; il totalise environ 2 826 hectares (28,26 km2) au Manitoba et 14 hectares (0,14 km2) en Ontario (Environment and Climate Change Canada, 2017). Les calculs sont fondés sur les meilleures données concernant les sous-populations accessibles en septembre 2013 (Manitoba) et en janvier 2015 (Ontario). Depuis que l’habitat essentiel a été calculé, trois nouvelles sous-populations connues ont été élargies au Manitoba, car de nouvelles colonies y ont été signalées (entre novembre 2013 et 2016).

Aux États-Unis, l’aster soyeux ne bénéficie d’aucune protection juridique aux termes de l’Endangered Species Act fédérale, mais elle est inscrite à titre d’espèce menacée (Threatened) en Indiana et au Michigan (Indiana Department of Natural Resources, 2019; Michigan Natural Features Inventory, 2009).

Statuts et classements non juridiques

À l’échelle nationale, l’aster soyeux est considéré comme en péril à vulnérable (N2N3) au Canada, et il est provisoirement coté non en péril (N5?) aux États-Unis. Il est non en péril (G5) à l’échelle mondiale selon la plus récente évaluation, réalisée en 2002 (NatureServe, 2019), et il n’est pas inscrit sur la Liste rouge de l’UICN.

L’aster soyeux est considéré comme gravement en péril (S1) en Ontario (NHIC 2018) et en péril à vulnérable (S2S3) au Manitoba (MB CDC, 2018). Aux États-Unis, l’aster soyeux est gravement en péril (S1) en Oklahoma, en péril (S2) en Arkansas, au Dakota du Nord, en Indiana et au Michigan, apparemment non en péril (S4) en Iowa, au Minnesota, au Wisconsin (S4S5) et au Nebraska, et non en péril (S5) au Kansas. Les cotes mises à jour pour le Kansas, le Minnesota, le Nebraska, l’Oklahoma et le Wisconsin ont été fournies directement par des botanistes des États concernés (Freeman-KS, Anderson-MN, Simpson-NE, Buthod-OK et Doyle-WI, comm. pers., 2018). Dans les autres États américains, l’espèce demeure « non classée ».

Protection et propriété de l’habitat

Près des deux tiers de la population canadienne d’aster soyeux poussent sur des terrains privésNote de bas de page 4, et douze sous-populations sont principalement situées sur des terrains privés. Une seule sous-population additionnelle est principalement située sur un terrain municipal qui est loué à des extracteurs d’agrégats. Les mesures d’intendance des propriétaires de terrains privés ont permis une hausse de la densité et de la répartition de l’aster soyeux dans deux sous-populations, soit celles de la plage de Budreau, en Ontario (Environment and Climate Change Canada, 2017) et celle de Hazelglen Est (OE 78), au Manitoba (MB CDC, 2018). Une portion de la sous-population située près de Richer, au Manitoba, se trouve sur un terrain privé qui a récemment connu un changement d’utilisation des terres, mais l’ampleur des répercussions de ce changement sur les individus de l’espèce est actuellement inconnu (voir la section Tendances en matière d’habitat).

Près du cinquième des individus de la population canadienne pousse dans des emprises, et vingt sous-populations se situent partiellement ou en totalité le long de routes et d’emprises. Pour atténuer les menaces associées aux activités d’entretien des routes et au fauchage, le Centre de données sur la conservation du Manitoba a préparé des cartes des emprises routières des municipalités rurales de Franklin et de Stuartburn où les emplacements où pousse l’aster soyeux sont indiqués (Foster et Reimer, 2007; Friesen et Murray, 2010).

Six sous-populations sont réparties entre trois parcs provinciaux et une réserve de conservation, mais la désignation dans ces zones n’assure pas une protection permanente de l’habitat. L’île Cliff est incluse dans la réserve de conservation Lake of the Woods, où sont interdites les utilisations intensives du territoire comme l’extraction d’agrégats, l’exploration minière, l’exploitation forestière et la construction de chalets depuis l’entrée en vigueur d’un règlement en 2005 (Harris et al., 2005). Cependant, l’aménagement de nouvelles routes et emprises et l’entretien des routes et emprises existantes, ainsi que la cession de terres de la Couronne aux fins d’utilisation commerciale et privée sont permis mais assujettis à des directives particulières (OMNR, 2006, 2009). L’île Cliff a été désignée comme zone d’intérêt dans le cadre d’une revendication de droits fonciers issus de traités en cours (Animakee Wa Zhing no 37 (Schlag comm. pers. 2019).

Dans le parc provincial Birds Hill, au Manitoba, une sous-population (OE 2189) et des portions de deux autres sous-populations (OE 2793 et 3755) se trouvent sur un terrain dont la catégorie d’utilisation est « développement récréatif », qui n’est pas protégé. Les individus de ces portions des trois sous-populations du parc provincial Birds Hill ont été touchés par le développement ou l’expansion des activités récréatives (p. ex. terrain de camping, routes et sentiers). Dans le passé, toutes les activités de ce type ont causé une réduction du nombre de sous-populations et de l’étendue de celles-ci à l’intérieur et aux alentours du parc provincial Birds Hill. On ignore si les portions non protégées des sous-populations qui se trouvent dans les limites du parc continueront de subir un déclin dans le futur. Une sous-population qui pousse dans le parc provincial et dans une zone adjacente (OE 2793) se trouve principalement sur un terrain municipal qui est loué à des extracteurs d’agrégatsNote de bas de page 5.

Remerciements et experts contactés

Wasyl Bakowsky (MRNFO), Michael Oldham (MRNFO), Colin Murray (CDC du Manitoba) et Derek Anderson (DNR Minnesota) ont fourni des analyses additionnelles et des conseils utiles sur l’espèce, son habitat et les données accessibles, et Candace Neufeld (SCF) a fourni les photographies. Rosana Nobre Soares et Sydney Allen (Secrétariat du COSEPAC) ont fourni les cartes de la répartition et ont effectué les calculs de la zone d’occurrence et de l’IZO. Merci à Del Meidinger (coprésident du SCS du COSEPAC) pour son appui et ses conseils opportuns dans le cadre de la préparation du rapport.

L’aide fournie par les personnes ci-dessous a également été grandement appréciée.

Avila-Sakar, Germán. Conservateur (UWPG), professeur agrégé, Département de biologie, Université de Winnipeg, Winnipeg (Manitoba).

Baker, Brent. Botanist, Collections Manager, Arkansas Natural Heritage Commission, Little Rock (AR).

Briggler, Malissa. Botanist, Missouri Dept of Conservation, Jefferson City (MO).

Buthod, Amy K. Oklahoma Natural Heritage Inventory, Robert Bebb Herbarium, University of Oklahoma, Norman (OK).

Clark, Teresa. Data Manager, Indiana Natural Heritage Data Center, Indianapolis (IN).

Crabtree, Todd. Botanist, Tennessee Natural Heritage Program, Nashville (TN).

Doubt, Jennifer. conservatrice de l’herbier, Recherche et Collections, Musée canadien de la nature, Ottawa (Ontario).

Doyle, Kevin. Botanist, Wisconsin Natural Heritage Program, Madison (WI).

Ford, Bruce. Conservateur (WIN), professeur, Sciences biologiques, Université du Manitoba, Winnipeg (Manitoba).

Freeman. Craig C. Botanist, Kansas Natural Heritage Inventory, Lawrence (KS).

Friesen, Chris. Coordonnateur, Centre de données sur la conservation du Manitoba, Développement durable, Winnipeg (Manitoba).

Gardner, Richard. Botanist, Ohio Natural Heritage Database, Columbus (OH).

Hamel, Cary. Directrice de la conservation, Conservation de la nature Canada, Winnipeg (Manitoba).

Higman, Phyllis. Sr. Conservation Scientist, Michigan Natural Features Inventory (MI).

Kelly, Jason. Ecological Reserves and Protected Areas Specialist, Manitoba Sustainable Development, Winnipeg (Manitoba).

Kieninger, Tara. Heritage Database Program Manager, Illinois Dept of Natural Resources. Springfield (IL).

Malone-Daniher, Jessica. Planificatrice de district, ministère des Richesses naturelles et des Forêts, Kenora (Ontario).

Patrick, Tom. Botanist, Wildlife Conservation, Georgia Department of Natural Resources (GA).

Pearson, John. Ecologist, Iowa Dept of Natural Resources, Des Moines (IA).

Purintun, Jordan. Botanist, South Dakota Natural Heritage Program, Pierre (SD).

Robson, Diana. Conservatrice de l’herbier (MMMN), Musée du Manitoba, Winnipeg (Manitoba).

Schlag, Michelle. Négociatrice adjointe, ministère des Affaires autochtones, Toronto (Ontario).

Semple, John C. Professeur émérite et adjoint, Département de biologie, Université de Waterloo, Waterloo (Ontario).

Simpson, Rachel. Data Manager, Nebraska Natural Heritage Program, Lincoln (NE).

Singhurst, Jason. Botanist, Texas Parks and Wildlife Department, Austin (TX).

Townsend, Johnny. Botanist, Virginia Department of Conservation and Recreation, Div. of Natural Heritage, Richmond (VA).

Van den Broeck, John. Biologiste des espèces en péril, ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario, Région du nord-ouest, Fort Francis (Ontario).

Yatskievych, George. Curator Billie L. Turner Plant Resources Center, University of Texas at Austin (TX).

Sources d’information

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Xiang, C et J.C. Semple. 1996. Molecular systematic study of Aster sensu lato and related genera (Asteraceae: Astereae) based on chloroplast DNA restriction site analyses and mainly North American taxa. In D. J. Hinds et H. Beetje, eds. Proceedings of the International Compositae Conference, Kew, 1994. Vol. 1 Systematics. pp. 393-423.

Sommaire biographique de la rédactrice du rapport

Karin Newman est botaniste-conseil, écologiste et rédactrice. Elle a réalisé au cours des 15 dernières années des inventaires botaniques et des relevés des plantes rares et des plantes envahissantes dans le cadre de projets d’évaluation de l’impact environnemental, de suivi et d’intendance de l’habitat réalisés aux termes de contrats avec les secteurs privé, municipal, provincial et fédéral. Elle a travaillé partout au Manitoba, souvent dans des sites sensibles dans des prairies, des milieux boréaux et des milieux humides. Karin a une maîtrise en botanique de l’Université du Manitoba, un baccalauréat en biologie (avec distinction) (majeure en botanique et mineure en géographie) de l’Université de Winnipeg. Avant l’obtention de son diplôme, elle a participé durant huit saisons sur le terrain à des projets de recherche biologique menés par des universités, des organisations gouvernementales et des ONG en Alberta, aux Territoires du Nord-Ouest, au Nunavut et au Manitoba.

Collections examinées

Un examen exhaustif des spécimens récoltés avant 1999 a été présenté dans l’évaluation précédente (Semple, 1987; Punter et Ford, 1999) pour de nombreux herbiers, dont : CAN, DAO, MMMN, MT, NY, UAC, UWPG, WAT, WIN, DFB et l’herbier personnel de JCS.

K. Newman a consulté des collections en ligne (CAN; TEX-LL; Minnesota Bell Atlas) et les spécimens de l’herbier de Winnipeg (MMMN, WIN, UWG) et a présenté des demandes de spécimens (CAN; DAO). Aucun des spécimens n’était associé à une nouvelle localité. Les renseignements sur les spécimens du DAO n’étaient pas accessibles durant la préparation du présent rapport.

Annexe A. Calculateur des menaces pour l’aster soyeux

Nom scientifique de l’espèce ou de l’écosystème : Aster soyeux - Symphyotrichum sericeum

Identification de l’élément : Sans objet

Elcode : Sans objet

Date (Ctrl + ";" pour la date d’aujourd’hui) : 15/10/2019

Évaluateur(s) : Del Meidinger animateur, coprésident), Bruce Bennett, Cary Hamel, Colin Jones, Chris Friesen, Colin Murray, Diana Robson, Karin Newman, Candace Neufeld

Références : Sans objet

Guide pour le calcul de l’impact global des menaces
Impact des menaces Comptes des menaces de niveau 1 selon l’intensité de leur impact : maximum de la plage d’intensité Comptes des menaces de niveau 1 selon l’intensité de leur impact : maximum inimum de la plage d’intensité
A - Très élevé 0 0
B - Élevé 1 1
C - Moyen 6 3
D - Faible 1 4
Impact global des menaces calculé Très élevé Très élevé

Impact global des menaces attribué : A = Très élevé

Ajustement de la valeur de l’impact global calculée – justifications : Sans objet

Impact global des menaces – commentaires : La durée d’une génération n’est pas spécifiée dans le rapport, mais elle est probablement de 7 à 10 ans, de sorte que trois générations auraient une durée de 20 à 30 ans. La plus grande partie de la population est soumise à un certain niveau de menace, et les menaces sont pour la plupart cumulatives. Il semble possible que plus de 50 % de la population puissent connaître un déclin sur trois générations, compte tenu des menaces dans les 10 prochaines années. Il est à signaler que l’effectif a diminué de plus de 50 % dans l’ensemble de sous-populations pour lesquelles on dispose de données d’abondance sur environ 20 ans, de 1998 à aujourd’hui; il est complexe de dégager une tendance dans les données, parce que des données ne sont pas disponibles pour toutes les sous-populations et que les méthodes d’évaluation de l’abondance ont varié. La portée se situe à l’extrémité supérieure de la plage dans le cas de nombreuses menaces évaluées.

Numéro Menace Impact des menaces Impact (calculé) Portée (10 proch. années) Gravité (10 ans ou 3 gén.) Immédia-teté Commentaires
1 Développement résidentiel et commercial CD Faible Restreinte (1-30 %) Extrême (71-100 %) Élevée (continue) Sans objet
1.1 Zones résidentielles et urbaines D Faible Petite (1-10 %) Extrême – Élevée (31-100 %) Élevée (continue) Occurrences existantes près de lots résidentiels (OE 78); aménagement des plages ou construction de chalets à la plage de Budreau. Développement résidentiel au sud du parc provincial Birds Hill et à Hazelglen Est. La construction de chalets à la plage de Budreau a moins de répercussions que le développement résidentiel.
1.2 Zones commerciales et industrielles D Faible Petite (1-10 %) Extrême (71-100 %) Élevée (continue) L’entreposage d’équipement et de matériaux par une entreprise, les dommages mécaniques causés par des véhicules et l’aménagement du paysage (menace 7.3) à Richer (OE 4895) touchent un tiers de la sous-population. Les effets du développement au site de l’ancienne station à essence (équipement, etc.) sont inconnus et ont été observés depuis la route.
1.3 Zones touristiques et récréatives D Faible Petite (1-10 %) Élevée – légère (1-70 %) Modérée (peut-être à court terme, < 10 ans ou 3 générations) Une sous-population au parc provincial de Saint-Malo (OE 4894); trois sous-populations au parc provincial Birds Hill, au Manitoba sont adjacentes à deux terrains de camping, à des réseaux de chemins pavés et non pavés et à une route. Agrandissement du terrain de camping et du stationnement ou augmentation des installations récréatives dans les zones adjacentes; agrandissement du terrain de golf. Bien que les individus de l’espèce soient protégés au Manitoba, les zones des parcs classées « utilisation récréative » sont considérées comme non protégées.
2 Agriculture et aquaculture CD Moyen – Faible Restreinte (11-30 %) Extrême – Modérée (11-100 %) Élevée (continue) Sans objet
2.1 Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois D Faible Petite (1-10 %) Extrême (71-100 %) Élevée (continue) Des portions d’au moins quatre sous-populations existantes (OE 78, 4501, 7576 et 3917) se trouvent dans des bandes de prairies indigènes qui subsistent entre des champs cultivés et le long de chemins; elles pourraient être touchées par la mise en culture des bandes restantes, la dérive d’herbicides ou de pesticides (menace 9.3) ou l’empiétement d’espèces envahissantes ou adventices provenant des champs cultivés adjacents (menace 8.1).
2.2 Plantations pour la production de bois et de pâte Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
2.3 Élevage de bétail CD Moyen – Faible Restreinte (11-30 %) Extrême – Modérée (11-100 %) Élevée (continue) Plusieurs cas où le nombre d’individus de l’aster soyeux dans les pâturages broutés de façon intensive était inférieur à celui dans les zones non broutées adjacentes ont été rapportés pour quatre sous-populations au Manitoba (OE 165, 2793, 3242 et 3917). Le pâturage d’une intensité, d’une fréquence et d’une durée appropriées ne serait sans doute pas nuisible dans un système qui a évolué avec une pression de pâturage. C’est le surpâturage qui est préoccupant; 42 % de la population est soumise à un pâturage, mais 13 % à un fort pâturage. La plage de valeurs de la gravité est large, car l’intensité du « surpâturage » varie, et les répercussions potentielles sont inconnues. Des signes laissant croire à des répercussions particulièrement élevées ont été observés à un site utilisé pour le pâturage de chevaux.
2.4 Aquaculture en mer et en eau douce Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
3 Production d’énergie et exploitation minière B Élevé Grande (31-70 %) Extrême (71 -100 %) Élevée (continue) Sans objet
3.1 Forage pétrolier et gazier Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
3.2 Exploitation de mines et de carrières B Élevé Grande (31-70 %) Extrême (71-100 %) Élevée (continue) Douze sous-populations existantes au Manitoba se trouvent actuellement à côté ou à l’intérieur de gravières actives oùu l’expansion ou la création de nouvelles mines représente une préoccupation.
3.3 Énergie renouvelable Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
4 Corridors de transport et de service C Moyen Restreinte (11-30 %) Extrême (71-100 %) Élevée (continue) Sans objet
4.1 Routes et voies ferrées C Moyen Restreinte (11-30 %) Extrême (71-100 %) Élevée (continue) Dix-neuf sous-populations (dix-huit au Manitoba) se situent en partie ou en totalité dans des parcelles restantes de prairie indigène qui bordent des chemins ou des fossés ou qui sont autrement traversées par un chemin. L’habitat et les individus peuvent être endommagés ou détruits par les activités de construction routière comme l’élargissement des routes, l’approfondissement des fossés, le creusement de tranchées, les projets de drainage, et la modification du tracé ou l’amélioration des routes. Activités d’entretien des routes. Le fauchage pour la délimitation des sites et l’application d’herbicides visant à réduire la végétation en bordure des routes sont inclus ici.
4.2 Lignes de services publics D Faible Petite (1-10 %) Légère (1-10 %) Élevée (continue) Entretien et construction d’emprises de lignes de transmission; il y a des emprises de lignes électriques dans trois sous-populations (OE 2793, 3917 et 4895) au Manitoba. L’entretien des emprises peut inclure l’application d’herbicides pour lutter contre les espèces envahissantes ou les espèces ligneuses hautes.
4.3 Voies de transport par eau Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
4.4 Corridors aériens Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
5 Utilisation des ressources biologiques Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
5.1 Chasse et capture d’animaux terrestres Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
5.2 Cueillette de plantes terrestres Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
5.3 Exploitation forestière et récolte du bois Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
5.4 Pêche et récolte de ressources aquatiques Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
6 Intrusions et perturbations humaines D Faible Petite (1-10 %) Légère (1-10 %) Élevée (continue) Sans objet
6.1 Activités récréatives D Faible Petite (1-10 %) Légère (1-10 %) Élevée (continue) Dans les sous-populations du parc provincial Birds Hill et du parc provincial de Saint-Malo, l’utilisation hors route de véhicules tout terrain (VTT) dans les fossés et le long des sentiers peut endommager ou détruire les individus, compacter ou éroder le sol et causer des perturbations non naturelles de l’habitat. De plus, l’utilisation des pistes équestres, la randonnée ou le vélo dans les sentiers et en dehors des sentiers, les sites riverains utilisés pour les repas et les sites de camping temporaires peuvent avoir des répercussions sur les individus des sous-populations de l’Ontario et leur habitat.
6.2 Guerre, troubles civils et exercices militaires Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
6.3 Travail et autres activités Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
7 Modifications des systèmes naturels C Moyen Grande (31-70 %) Modérée (11-30 %) Élevée (continue) Sans objet
7.1 Incendies et suppression des incendies U Inconnu Grande (31-70 %) Inconnue Élevée (continue) La suppression des incendies mène à l’empiétement de plantes ligneuses : les arbres et les arbustes s’établissent en l’absence d’incendies. Une abondance élevée de l’aster soyeux a été associée à la présence d’une couverture de lichens et de lycopodes, mais ceux-ci sont lents à se rétablir après les incendies. Les gestionnaires de parc voudraient introduire les incendies, mais cela est problématique en raison de leur utilisation par les humains. Il y a des effets positifs et négatifs, c’est pourquoi la gravité est considérée comme inconnue. L’empiétement d’espèces ligneuses et l’accumulation de chaume causés par la suppression des incendies sont évalués à la menace 7.3. Un incendie a été signalé dans le passé dans un seul site de chacune des deux sous-populations de Birds Hill (OE 2793 et 3755).
7.2 Gestion et utilisation de l’eau et exploitation de barrages Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
7.3 Autres modifications de l’écosystème C Moyen Grande (31-70 %) Modérée (11-30 %) Élevée (continue) Le bouleversement du régime de perturbations naturel a mené à l’empiétement de végétaux ligneux et à l’accumulation de chaume dans plusieurs sites au Manitoba. Le fauchage réalisé au mauvais moment représente également un problème potentiel (p. ex. à Richer, OE 4895).
8 Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques C Moyen Grande (31-70 %) Modérée (11-30 %) Élevée (continue) Sans objet
8.1 Espèces ou agents pathogènes exotiques (non indigènes) envahissants C Moyen Grande (31-70 %) Modérée (11-30 %) Élevée (continue) Plantes exotiques envahissantes. Le brome inerme (Bromus inermis), l’euphorbe de Tommasini (Euphorbia virgata), des mélilots (Melilotus albus et M. officinalis), le pâturin des prés (Poa pratensis), des chardons (Cirsium spp.) et l’alpiste roseau (Phalaris arundinacea) poussent aux côtés de l’aster soyeux au Manitoba. La tanaisie vulgaire (Tanacetum vulgare) et le chiendent commun (Elymus repens) ont été signalés à la sous-population de la plage de Budreau (Ontario). Les graminées envahissantes comme le brome inerme et l’alpiste roseau peuvent représenter une menace pour les sous-populations qui occupent des fossés. L’orme de Sibérie (Ulmus pumila) et le pin sylvestre (Pinus sylvestris) envahissent des sites dans le parc provincial Birds Hill, au Manitoba.
8.2 Espèces ou agents pathogènes indigènes problématiques Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
8.3 Matériel génétique introduit Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
8.4 Espèces ou agents pathogènes problématiques d’origine inconnue Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
8.5 Maladies d’origine virale ou maladies à prions Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
8.6 Maladies de cause inconnue Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
9 Pollution CD Moyen –Faible Restreinte (11-30 %) Élevée – légère (1-70 %) Élevée (continue) Sans objet
9.1 Eaux usées domestiques et urbaines Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
9.2 Effluents industriels et militaires Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
9.3 Effluents agricoles et sylvicoles CD Moyen – Faible Restreinte (11-30 %) Élevée – légère (1-70 %) Élevée (continue) L’utilisation de pesticides non sélectifs et de néonicotinoïdes et le risque de dérive de produits chimiques ont été signalés pour au moins quatre sous-populations (OE 2793, 78, 4501 et 4894), ainsi que dans des zones d’exploitation forestière situées sur des terres de la Couronne en Ontario. En plus de la dérive et de l’application par inadvertance, les pollinisateurs peuvent être touchés dans les sites et les terres agricoles adjacentes.
9.4 Déchets solides et ordures Sans objet Négligeable Négligeable (<1 %) Légère (1-10 %) Élevée (continue) Déversement de déchets à Carlowrie (OE 3719) et à Gardenton Ouest (OE 3242), dommages mécaniques causés par des véhicules et la décharge de matériaux, effets possibles de la pollution dans le cas des matériaux dangereux.
9.5 Polluants atmosphériques Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
9.6 Apports excessifs d’énergie Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
10 Phénomènes géologiques Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
10.1 Volcans Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
10.2 Tremblements de terre et tsunamis Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
10.3 Avalanches et glissements de terrain Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
11 Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents U Inconnu Pervasive (71-100 %) Inconnue Élevée (continue) Sans objet
11.1 Déplacement et altération de l’habitat Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
11.2 Sécheresses U Inconnu Généralisée (71-100 %) Inconnue Élevée (continue) L’espèce présente des caractéristiques de tolérance au stress qui lui permettent de pousser dans les sols graveleux, bien drainés et pauvres, mais l’humidité peut être un facteur limitatif pour le rendement reproducteur dans les sous-populations du Manitoba.
11.3 Températures extrêmes Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
11.4 Tempêtes et inondations Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
11.5 Autres impacts Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

Classification des menaces d’après l’IUCN-CMP, Salafsky et al. (2008)

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