Caribou de Peary et caribou de la Toundra évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 4

Information sur l'espèce

Nom et classification

Nom français :

Caribou de Peary

Nom anglais :

Peary caribou

Nom inuktitut :

Tuktu, précédé d’un nom de lieu, comme « kingailik tuktu », qui signifie « caribou de l’île Prince-de-Galles »

Famille :

Cervidés

Nom latin :

Rangifer tarandus pearyi J.A. Allen 1902. Bulletin of the American Museumof Natural History, 16:409.

Classé au départ comme une espèce distincte, et plus tard comme une sous-espèce de R. arcticus, le caribou de Peary est maintenant considéré comme une sous-espèce du caribou, R. tarandus (Banfield, 1961). L’habitat courant du caribou est confiné aux îles de l’Arctique et à la péninsule de Booth. Certains individus qui mettent bas sur la péninsule de Booth hivernent sur le continent au sud de l’isthme de Boothia jusqu’à la rivière Hayes (Gunn et al., 2000a). Si les conditions environnementales l’y contraignent, le caribou de Peary peut effectuer de grands déplacements, comme ceux des années 1950 vers le continent et en direction ouest jusqu’à Old Crow, au Yukon (Manning et Macpherson, 1958; Banfield, 1961; Youngman, 1975).

Le caribou de Peary présente au moins 4 populations ou métapopulations géographiquement et génétiquement distinctes : (1) îles Reine-Élisabeth; (2) île Banks et nord-ouest de l’île Victoria; (3) île Prince-de-Galles et île Somerset, et (4) péninsule de Booth.

Le caribou de la toundra du « troupeau de Dolphin-et-Union » est inclus ici parce qu’il l’était dans la précédente évaluation du COSEPAC. Il estive sur l’île Victoria et traverse le détroit Dolphin-et-Union pour hiverner sur le continent. Ce troupeau est génétiquement distinct à la fois du caribou de Peary et des autres caribous de la toundra (Rangifer tarandus groenlandicus) et, aux fins du présent rapport, est considéré à part.

Description

Le caribou de Peary est un animal petit (longueur totale moyenne des mâles : 1,668 m), aux pattes relativement courtes, au rostre allongé et à la calotte crânienne développée. Le poil est long, soyeux et d’un blanc crémeux au début de l’hiver, prenant un aspect « mité » et une teinte brune sur le dos au printemps (figure 2). La livrée d’été est de couleur ardoise sur le dessus, ne présentant pas toujours de raie prononcée sur le flanc, et blanche sur le dessous; les pattes sont blanches à l’exception d’une étroite bande sur le devant (figure 3). Les sabots sont très courts et larges. Le velours de la ramure est gris. Les bois sont de couleur ivoire, souvent sans beaucoup d’ouverture par rapport à la verticale, et digités (en forme de doigts) (Banfield, 1961).

Figure 2. Caribou de Peary mâle, en livrée d’hiver/printemps, îles Reine-Élisabeth (photo : Frank Miller).

Figure 2. Caribou de Peary mâle, en livrée d’hiver/printemps, îles Reine-Élisabeth (photo : Frank Miller).

Figure 3. Caribous de Peary mâles, en livrée d’été, île Prince-de-Galles (photo : Anne Gunn).

Figure 3.   Caribous de Peary mâles, en livrée d’été, île Prince-de-Galles (photo : Anne Gunn).

Comparativement aux autres caribous, le caribou de Peary a un pelage plus dense, est plus blanc et plus petit, et a la face moins longue et plus velue, des sabots plus courts et plus arrondis mais plus larges, et des bois généralement de moindre envergure.

Le caribou de Dolphin-et-Union est plus petit que le caribou de la toundra, mais plus grand que le caribou de Peary, à l’exception du « dême super pearyi » (Banfield, 1961) de l’île Prince-de-Galles. Le pelage du caribou de Dolphin-et-Union présente les marques caractéristiques du caribou de Peary, mais est un peu plus sombre. Le velours de ses bois est gris, comme chez le caribou de Peary, contrairement à celui du caribou de la toundra. Ce sont ces différences, ainsi que d’autres différences dans le pelage, le squelette et les bois, qui distinguent visuellement le caribou de Dolphin-et-Union du caribou de la toundra et de la plupart des caribous de Peary (figure 4).

Figure 4. Caribous de Dolphin-et-Union, île Victoria (Photo : Mathieu Dumond).

Figure 4.   Caribous de Dolphin-et-Union, île Victoria (Photo : Mathieu Dumond).

Manning (1960) a constaté que les sabots du caribou des îles Reine-Élisabeth sont plus courts et plus arrondis que ceux des 4 autres groupes, et qu’il n’y a pas de chevauchement des mesures entre eux et ceux des caribous du continent. Les sabots du caribou de Dolphin-et-Union sont très légèrement plus étroits que chez le groupe des îles Reine-Élisabeth, et ceux des caribous de l’île Banks se situent entre les sabots des caribous du continent et ceux de la population des îles Reine-Élisabeth.

Détails de la page

Date de modification :