L’hydraste du Canada (Hydrastis canadensis) : évaluation et rapport de situation du COSEPAC 2019

Titre officiel : Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur L’hydraste du Canada (Hydrastis canadensis) au Canada 2019

Comité sur la situation des espèces en peril au Canada (COSEPAC)
Préoccupante 2019

Matériel appartenant à des tierces parties

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Photo d’une colonie d’hydraste du Canada (Hydrastis Canadensis) dans un boisé.
Information sur le document

Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :

COSEPAC. 2019. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le l’hydraste du Canada (Hydrastis canadensis) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. xiii + 39 p. (Registre public des espèces en péril).

Rapport(s) précédent(s) : COSEWIC. 2000. COSEWIC assessment and update status report on the goldenseal Hydrastis canadensis in Canada. Committee on the Status of Endangered Wildlife in Canada. Ottawa. vi + 14 pp.

Sinclair, A., and P.M. Catling. May 2000. Update COSEWIC status report on the goldenseal Hydrastis canadensis in Canada, in COSEWIC assessment and update status report on the goldenseal Hydrastis canadensis in Canada. Committee on the Status of Endangered Wildlife in Canada. Ottawa. 1 to 14 pp.

White, D.J. 1991. COSEWIC status report on goldenseal Hydrastis canadensis. Committee on the Status of Endangered Wildlife in Canada. Ottawa. 25 pp.

Note de production : Le COSEPAC remercie Adrianne Sinclair d’avoir rédigé le rapport de situation sur l’hydraste du Canada (Hydrastis canadensis) au Canada, aux termes d’un marché conclu avec Environnement et Changement climatique Canada. La supervision et la révision du rapport ont été assurées par Jana Vamosi et Bruce Bennett, coprésidents du Sous-comité de spécialistes des plantes vasculaires du COSEPAC, d’après les commentaires formulés par les provinces concernées, des spécialistes ainsi que des membres du Sous-comité de spécialistes des plantes vasculaires et du COSEPAC.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement et Changement climatique Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3

Tél. : 819-938-4125
Téléc. : 819-938-3984
Courriel : ec.cosepac-cosewic.ec@canada.ca
Site web : COSEPAC

Also available in English under the title COSEWIC Assessment and Status Report on the Goldenseal Hydrastis canadensis in Canada.

Illustration/photo de la couverture : Hydraste du Canada — Photo : Paul Catling

COSEPAC sommaire de l’évaluation

Sommaire de l’évaluation – mai 2019

Nom commun : Hydraste du Canada

Nom scientifique : Hydrastis canadensis

Statut : Préoccupante

Justification de la désignation : Les efforts de relevé accrus ont mené à la découverte de nouvelles sous-populations de cette espèce depuis la dernière évaluation. Bien que le nombre d’individus matures de cette plante longévive semble stable ces dernières décennies, les sous-populations restantes sont toujours menacées par la déforestation, la récolte et les espèces envahissantes.

Répartition : Ontario

Historique du statut : Espèce désignée « menacée » en avril 1991. Réexamen et confirmation du statut en mai 2000. Réexamen du statut : l'espèce a été désignée « préoccupante » en mai 2019.

COSEPAC résumé

Hydraste du Canada
Hydrastis canadensis

Description et importance de l’espèce sauvage

L’hydraste du Canada est une plante herbacée vivace de haute 10 à 50 cm. Elle se caractérise par son rhizome (tige souterraine) jaune noueux qui porte des cicatrices bien visibles laissées à la suite de la chute de la seule tige aérienne produite chaque année. Celui-ci ressemble aux sceaux de cire qui étaient dans le passé utilisés pour cacheter des lettres (d’où le nom anglais « Goldenseal », qui signifie littéralement « sceau doré »). La plante porte une à trois feuilles comportant chacune cinq lobes. La plante était utilisée à des fins médicinales par les peuples autochtones en Amérique du Nord. L’hydraste du Canada fait encore l’objet d’un intérêt commercial et est encore utilisée dans divers produits à base d’herbes.

Répartition

L’hydraste du Canada se rencontre depuis le sud du Vermont et le sud de l’Ontario jusque dans le Wisconsin, l’Arkansas et le nord de la Georgie. Elle était auparavant abondante dans la partie centrale de son aire de répartition. Au Canada, l’espèce se rencontre seulement dans le sud-ouest de l’Ontario, et la population canadienne représente seulement 1,6 % de l’aire de répartition mondiale de l’espèce.

Habitat

L’hydraste du Canada pousse dans des boisés de feuillus soumis à des inondations périodiques (plaines inondables). Les colonies d’hydraste du Canada se rencontrent généralement dans des sites à sol acide à couvert dense à semi-dégagé (sites légèrement perturbés comme les bords de sentiers pédestres, les vasières et les canaux de drainage, les lisières de boisés, les zones préalablement inondées, les fourrés, les forêts de succession, les berges de rivières et les bordures de fossés). L’espèce semble préférer les sites mésiques à relief plat comportant des monticules et des dépressions ou en pente légère.

Biologie

L’hydraste du Canada se reproduit au moyen de ses graines ainsi que par voie végétative, mais la production de semis est rare au Canada. Chaque individu produit une seule fleur blanche en mai. Durant la maturation du fruit (juillet à août), les jeunes carpelles se soudent pour former un seul fruit composé, rouge et globuleux, renfermant 10 à 30 graines. De nouvelles tiges sont produites sur les tiges souterraines après la maturation du fruit. L’hydraste du Canada est pollinisée par des pollinisateurs généralistes et est dispersée par les animaux, dont les oiseaux.

Taille et tendances de la population

En Ontario, 25 sous-­populations d’hydraste du Canada sont considérées comme existantes. De ce nombre, 10 sous-­populations étaient connues en 1998 et ont été signalées dans le rapport de situation précédent, et six nouvelles sous-­populations ont ensuite été trouvées. Les neuf autres sous-­populations étaient connues, mais n’ont pas été incluses dans le relevé de 1998. Cinq sous-­populations additionnelles sont considérées comme historiques. Celles-ci n’otn pas été retrouvées, car les renseignements sur leur emplacement sont imprécis. Une autre sous-population est considérée comme disparue.

L’hydraste du Canada est une espèce à reproduction clonale qui forme de denses colonies dans un site. Des dénombrements des tiges ont été effectués pour l’estimation de la taille de la population; 200 015 tiges (42 045 tiges florifères matures) réparties entre 207 colonies distinctes ont été estimées dans 15 sous-­populations en 2015. Ces évaluations sont considérées comme des sous-estimations du nombre de tiges, compte tenu de la densité des colonies clonales compte tenu de la densité élevée des colonies clonales, particulièrement dans les très grandes colonies et du temps limité pouvant être consacré aux relevés.

La population d’hydraste du Canada en Ontario est actuellement considérée comme stable, mais elle est probablement d’une moins grande ampleur qu’avant l’arrivée des premiers colons européens. Certaines colonies présentent une croissance alors que d’autres affichent un déclin, dépendamment des conditions du site.

Menaces et facteurs limitatifs

L’espèce a connu un déclin au cours des dernières décennies à cause de la perte d’habitat et de la cueillette. Les menaces pesant actuellement sur l’espèce sont les coupes à blanc, les espèces envahissantes, les activités récréatives et la gestion de l’eau (par exemple fossés de drainage). La cueillette de l’hydraste du Canada constitue encore une menace potentielle, mais rien ne laisse croire que les sous-­populations existantes sont actuellement touchées par cette activité. Les facteurs limitatifs pour l’hydraste du Canada sont le faible taux de dispersion au moyen des graines dans la majorité des sous­-populations et l’absence de perturbations naturelles et d’agents de dispersion.

Protection, statuts et classements

L’hydraste du Canada a été désignée espèce menacée par le COSEPAC en mai 2000 et figure à ce titre à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) du gouvernement fédéral; en mai 2019, a réexaminé le statut de l’espèce et l’a désignée comme étant préoccupante. De plus, l’hydraste du Canada est inscrite à l’annexe 4 de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario, à titre d’espèce menacée. Elle est également inscrite à l’annexe II de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore menacées d’extinction (CITES). La CITES réglemente le commerce international des parties souterraines (racines et rhizomes) ainsi que des plantes entières de l’espèce. Des permis en vertu de la CITES sont requis pour l’exportation de plantes et de parties souterraines entières, de portions de celles-ci ou de poudre produite à partir de celles-ci. Les produits finis (par exemple extraits ou capsules) ne sont pas réglementés. L’espèce est inscrite sur la liste rouge de l’UICN, comme espèce vulnérable.

Résumé technique

Nom scientifique : Hydrastis canadensis

Nom français : Hydraste du Canada

Nom anglais : Goldenseal

Répartition au Canada : Ontario

Données démographiques

Durée d’une génération (généralement, âge moyen des parents dans la population)
Évaluée à 40 ans
Les cicatrices laissées par les tiges observées en 1998 et en 2015 laissent penser que certains individus florifères sont âgés d’au moins 37 ans et que d’autres individus pourraient être considérablement plus vieux. Voir la section Biologie.
Y a t il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre total d’individus matures?
Non (observé, inféré ou prévu).
Pourcentage estimé de déclin continu du nombre total d’individus matures sur [cinq ans ou deux générations].
Sans objet
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix dernières années ou trois dernières générations].
Inconnu. Considérable, mais inconnu. Une réduction du nombre de tiges matures au cours des 120 dernières années (3 générations) est inférée d’après la destruction des forêts dans le passé. Plus récemment, quatre sous-populations ont connu un déclin et cinq ont connu un accroissement, de sorte qu’une augmentation globale du nombre d’individus matures de 29,6 % a été observée depuis l’évaluation précédente, en 2000; toutefois, cette hausse ne suffit pas pour compenser les pertes historiques. Voir la section Taille et tendances des populations – Fluctuations et tendances
Pourcentage [prévu ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix prochaines années ou trois prochaines générations].
Inconnu. Les dénombrements réalisés dans un sous-ensemble de sous-populations indiquent une hausse récente localisée de 7,4 % par année (le taux de croissance annuel des tiges matures est de 1,074). Cependant, ce taux de croissance ne peut pas être extrapolé sur 3 générations. Voir la section Taille et tendances des populations – Fluctuations et tendances
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours de toute période de [dix ans ou trois générations] commençant dans le passé et se terminant dans le futur.
Inconnu. L’augmentation de la taille de la population observée au cours des 20 dernières années pourrait se poursuivre dans le futur.
Est-ce que les causes du déclin sont a) clairement réversibles et b) comprises et c) ont effectivement cessé?
a) Non b) Oui c) Non, pas totalement. Le niveau de coupes à blanc a diminué par rapport au passé, mais certaines sous-populations pourraient encore être exposées à la déforestation, à la récolte et à l’introduction d’espèces exotiques.
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures?
Non

Information sur la répartition

Superficie estimée de la zone d’occurrence
28 821 km2
Indice de zone d’occupation (IZO) (Fournissez toujours une valeur établie à partir d’une grille à carrés de 2 km de côté:
144 km2
La population totale est-elle « gravement fragmentée », c'est-à-dire que plus de 50 % de sa zone d’occupation totale se trouve dans des parcelles d’habitat qui sont a) plus petites que la superficie nécessaire au maintien d’une population viable et b) séparées d’autres parcelles d’habitat par une distance supérieure à la distance de dispersion maximale présumée pour l’espèce?
a. Non
b. Non
Nombre de « localités »* (utilisez une fourchette plausible pour refléter l’incertitude, le cas échéant)
25
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence?
Oui. Aucun signe de déclin récent, mais l’ampleur de la conversion de l’habitat dans le passé permet d’inférer qu’il y a eu des réductions de la zone d’occurrence.
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de l’indice de zone d’occupation?
Oui. Aucun signe de déclin récent, mais l’ampleur de la conversion de l’habitat dans le passé permet d’inférer qu’il y a eu des réductions de la zone d’occupation.
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] du nombre de sous-populations?
Aucun déclin récent du nombre de sous-populations, mais des déclins historiques sont inférés.
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] du nombre de localités*?
Aucun déclin récent du nombre de localités, mais des déclins historiques sont inférés.
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de [la superficie, l’étendue ou la qualité] de l’habitat?
Déclin historique inféré de la superficie et de l’étendue des forêts servant d’habitat.
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de sous-populations?
Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de localités*?
Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence?
Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de l’indice de zone d’occupation?
Non

*(Voir « définitions et abréviations » sur le site Web du COSEPAC et International Union for Conservation of Nature (IUCN) (en anglais seulement) pour obtenir des précisions sur ce terme.)

Nombre d’individus matures = nombre detiges matures (dans chaque sous-population)
Sous-populations (utilisez une fourchette plausible)a Numéro du site Nombre d’individus matures (tiges matures) estimé lors des relevés de 2015 (à moins d’indication contraire)
SP1 Essex 1A 1 363
SP1 Essex 1B 1 778
SP1 Essex 4 Accès non accordé. 10 dénombrés en 1998
SP1 Essex 5 3 103
SP1 Essex 6 166
SP2 Lambton 2 56
SP3 Essex 3 757
SP4 Lambton 7 772
SP5 Lambton 8 59 signalés en 1998
SP5 Lambton 9 45 signalés en 1998
SP5 Lambton 10 150 signalés en 1998
SP6 Lambton 11 67 signalés en 1998
SP6 Lambton 12 13 signalés en 1998
SP6 Lambton 13 50 signalés en 1998
SP6 Lambton 14 3 signalés en 1998
SP7 Lambton 15 47
SP8 Lambton 16 Accès non accordé. 125 signalés en1998
SP8 Lambton 17.1 107
SP8 Lambton 17.2 261
SP8 Lambton 17.3 746
SP8 Lambton 24 1 466
SP9 Huron 18 4 820
SP10 Chatham-Kent 20 62
SP11 Essex 21 Inconnu (50 tiges au total signalées)
SP12 Chatham-Kent 22 998
SP13 Middlesex 23 272
SP14 Middlesex 25 57
SP15 Brant 26 Estimé à 24 124 en 2005
SP16 Wellington 27 990
SP17 Essex 28 Estimé à 100 en 2016
SP18 Lambton Sans objet Inconnu
SP19 Halton Sans objet Inconnu
SP20 Halton Sans objet Inconnu
SP21 Halton Sans objet Inconnu
SP22 Halton Sans objet Inconnu
SP23 Halton Sans objet Inconnu
SP24 Niagara Sans objet Inconnu (« plusieurs centaines de tiges » selon les données consignées)
SP25 Chatham-Kent Sans objet Inconnu
25 Total 42 045

a Note de la rédactrice : Les renseignements précis sur l’emplacement ont été retirés du tableau ci-dessus (nombre d’OE). Ceux-ci peuvent être obtenus sur demande auprès du Secrétariat du COSEPAC.

Analyse quantitative

La probabilité de disparition de l’espèce à l’état sauvage est d’au moins [20 % sur 20 ans ou 5 générations, ou 10 % sur 100 ans] : Aucune analyse quantitative n’a été faite.

Menaces (directes, de l’impact le plus élevé à l’impact le plus faible, selon le calculateur des menaces de l’UICN)

Un calculateur des menaces a-t-il été rempli pour l’espèce? Oui. Date : 20 mars 2017. Participants : Dwayne Lepitzki, Jana Vamosi, Adrianne Sinclair, Holly Bickerton, Daniel Brunton, Susan Meades, Bruce Bennett, Ruben Boles et Karolyne Pickett

  1. Utilisation des ressources biologiques - 5.3 Exploitation forestière et récolte du bois (impact moyen-faible)
  2. Utilisation des ressources biologiques - 5.2 Cueillette de plantes terrestres (impact faible)
  3. Intrusions et perturbations humaines – 6.1 Activités récréatives (impact faible)
  4. Modifications des systèmes naturels – 7.2 Gestion et utilisation de l’eau et exploitation de barrages (impact inconnu) et 8.1 Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes (impact inconnu)

Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)

Situation des populations de l’extérieur les plus susceptibles de fournir des individus immigrants au Canada.
Michigan (S2), New York (S2), Ohio (S4S5), Pennsylvanie (S4)
Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible?
L’immigration n’a pas été constatée.
Elle est considérée comme très peu probable.
Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au Canada?
On ne sait pas, mais probablement. Aucune étude génétique n’a été réalisée au Canada pour déterminer l’adaptation aux conditions locales.
Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants?
Oui
Les conditions se détériorent-elles au Canada+?
Oui, de façon minime. L’habitat semble stable en grande partie, mais des espèces envahissantes ont été détectées près de plusieurs sous-populations.
Les conditions de la population source se détériorent-elles?
Non
La population canadienne est-elle considérée comme un puits?
Non
La possibilité d’une immigration depuis des populations externes existe-t-elle?
Peu probable

+ Voir le tableau 3 (Lignes directrices pour la modification de l’évaluation de la situation d’après une immigration de source externe)

Nature délicate de l’information sur l’espèce

L’information concernant l’espèce est elle de nature délicate? Oui. L’espèce présente un intérêt commercial. Elle pourrait être récoltée en vue de sa vente comme plante médicinale; une demande écrite doit être présentée au COSEPAC (engagement à l’égard de la préservation des renseignements sur le site) pour l’obtention des données sur les emplacements.

Historique du statut

COSEPAC : Espèce désignée « menacée » en avril 1991. Réexamen et confirmation du statut en mai 2000. Réexamen du statut : l'espèce a été désignée « préoccupante » en mai 2019.

Statut et justification de la désignation

Statut recommandé : Préoccupante

Code alphanumérique : Sans objet

Justification de la désignation : Les efforts de relevé accrus ont mené à la découverte de nouvelles sous-populations de cette espèce depuis la dernière évaluation. Bien que le nombre d’individus matures de cette plante longévive semble stable ces dernières décennies, les sous-populations restantes sont toujours menacées par la déforestation, la récolte et les espèces envahissantes.

Applicabilité des critères

Critère A (déclin du nombre total d’individus matures) : Sans objet. La population est actuellement stable.

Critère B (aire de répartition peu étendue et déclin ou fluctuation) :  Sans objet. La zone d’occurrence est actuellement supérieure aux seuils. Bien que l’aire de répartition de l’espèce ait probablement diminué au cours des trois dernières générations et que l’IZO soit inférieur au seuil de la catégorie « en voie de disparition », il y a plus de 5 localités, aucun déclin global n’a récemment été observé et rien n’indique la présence de fluctuations.

Critère C (nombre d’individus matures peu élevé et en déclin) : Sans objet. Le nombre d’individus matures dépasse les seuils.

Critère D (très petite population totale ou répartition restreinte) : Sans objet. Le nombre d’individus matures et l’IZO dépassent les seuils. Aucune menace connue n’est suffisamment grave pour faire en sorte que l’espèce devienne gravement en péril en une courte période de temps.

Critère E (analyse quantitative) : Aucune n’a été faite.

Préface

La présente évaluation de la situation de l’espèce comprend les données relatives à quinze sous-populations qui ne figuraient pas dans le rapport précédent (2000). Neuf de ces sous-populations étaient déjà connues en 2000, et il est probable que l’ajout des six autres sous-populations soit le résultat de l’intensification des travaux d’inventaire plutôt que d’une expansion réelle de la population. De plus, les relevés ont permis la découverte de colonies additionnelles dans des sous-populations connues.

Cinq sous-populations étaient considérées comme « historiques » dans l’évaluation du COSEPAC précédente. Aucune tentative n’a été faite pour retrouver ces sous-populations durant les relevés menés en 2015.

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsables des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (2019)

Espèce sauvage
Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’un autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.
Disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.
Disparue du pays (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.
En voie de disparition (VD)
(Remarque : Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.)
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.
Menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.
Préoccupante (P)
(Remarque : Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.)
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.
Non en péril (NEP)
(Remarque : Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.)
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.
Données insuffisantes (DI)
(Remarque : Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».)
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

Remarque : Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.

Le Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

Description et importance de l’espèce sauvage

Nom et classification

Nom scientifique : Hydrastis canadensis L.

Noms français : hydraste du Canada, sceau d’or

Noms anglais : Goldenseal, Ground Raspberry, Indian Dye

Famille : Renonculacées

Grand groupe végétal : Dicotylédones

Description morphologique

L’hydraste du Canada est une plante herbacée vivace munie d’un rhizome (tige souterraine) noueux qui porte des cicatrices bien visibles laissées à la suite de la chute de la seule tige aérienne produite chaque année (figure 1). La tige est pubescente et atteint une hauteur de 10 à 50 cm. Celle-ci porte une seule feuille basilaire et deux feuilles caulinaires palmées-lobées comportant cinq à sept larges lobes obovés à marge dentée en scie. Une seule fleur blanc verdâtre composée d’étamines voyantes, mais dépourvue de pétales, est produite au sommet de la tige (figure 1). Le fruit se compose d’un assemblage de carpelles rouge foncé contenant chacun 1 ou 2 graines (Figure 2).

Photo de l’hydraste du Canada montrant la feuille palmée-lobée, les larges lobes obovés à marge dentée en scie et la fleur blanc verdâtre composée d’étamines.
Figure 1. Hydraste du Canada en fleur (photo : A. Sinclair, utilisation autorisée).
Photo du fruit de l’hydraste du Canada, montrant en détail l’assemblage de carpelles rouge contenant chacun une ou deux graines.
Figure 2. Hydraste du Canada portant des fruits (photo : A. Sinclair, utilisation autorisée).

Structure spatiale et variabilité des populations

La population d’hydraste du Canada en Ontario comprend actuellement 25 sous-populations. Cinq sous-populations historiques n’ont pas pu être retrouvées car on ne disposait pas de renseignements précis sur leur emplacement, et une autre sous-population est considérée comme disparue (NHIC, 2017).

Dans le cas de l’hydraste du Canada, l’utilisation du terme « sous-population » faite par le COSEPAC (COSEWIC, 2015) correspond assez bien aux normes sur la délimitation des occurrences d’élément de végétaux fondée sur l’habitat (NatureServe, 2004). Selon ces normes, une sous-population est définie comme un groupe d’occurrences séparées par moins de 1 km, ou séparées par 1 à 3 km sans discontinuité de plus de 1 km de l’habitat convenable, ou séparées par 3 à 10 km si elles sont reliées par un écoulement d’eau linéaire, sans discontinuité de plus de 3 km de l’habitat convenable. Dans le rapport précédent, le terme site a été utilisé pour représenter une notion semblable, mais les sites devaient être séparés par 0,5 km pour être considérés comme distincts, ce qui se rapproche de la définition d’occurrence de NatureServe. Aux fins d’uniformité avec le rapport précédent, le terme « site » est ici utilisé pour désigner les occurrences pouvant être regroupées au sein d’une même sous-population (voir le tableau 1).

Chaque site peut être constitué d’une seule colonie dense ou de plusieurs colonies et d’individus épars répartis dans l’habitat boisé. Les colonies sont définies comme des groupes distincts denses de tiges aériennes séparés par au moins 5 m d’un autre groupe.

Tableau 1. Abondance de l’hydraste du Canada (nombre de colonies et de tiges) dans toutes les sous­-populations existantes. La carte des sous­-populations existantes est présentée à la figure 5
SPb Nombre du sitec Colonies en 1998d Tiges en 1998 Fl/Fre en 1998 Fef en 1998 Colonies en 2015 Tiges en 2015 Fl/Fr en 2015 Fe en 2015
SP1 1A 10 1 983 783 1 200 15 2 992 1 363 1 629
SP1 1B 10 768 101 667 22 4 863 1 778 3 085
SP1 4 1 45 10 35 Accès non autorisé Accès non autorisé Accès non autorisé Accès non autorisé
SP1 5 2 2 324 631 1 693 11 12 519 3 103 9 416
SP1 6 8 2 597 738 1 859 18 590 166 424
SP2 2g 3 130 9 121 3 353 56 297
SP3 3 5 4 567 1 349 3 218 5 2 179 757 1 422
SP4 7 2 455 39 416 2 6 832 772 6 060
SP5 8 2 283 59 224 Considérée comme existante Considérée comme existante Considérée comme existante Considérée comme existante
SP5 9 5 165 45 120 Considérée comme existante Considérée comme existante Considérée comme existante Considérée comme existante
SP5 10 7 640 150 490 Considérée comme existante Considérée comme existante Considérée comme existante Considérée comme existante
SP6 11 5 203 67 136 Considérée comme existante Considérée comme existante Considérée comme existante Considérée comme existante
SP6 12 1 45 13 32 Considérée comme existante Considérée comme existante Considérée comme existante Considérée comme existante
SP6 13 1 261 50 211 Considérée comme existante Considérée comme existante Considérée comme existante Considérée comme existante
SP6 14 1 10 3 7 Considérée comme existante Considérée comme existante Considérée comme existante Considérée comme existante
SP7 15 2 188 43 145 1 149 47 102
SP8 16 3 440 125 315 Accès non autorisé Accès non autorisé Accès non autorisé Accès non autorisé
SP8 17.1 1 37 10 27 2 335 107 228
SP8 17.2 Non connue en 1998 Non connue en 1998 Non connue en 1998 Non connue en 1998 2 666 261 405
SP8 17.3 Non connue en 1998 Non connue en 1998 Non connue en 1998 Non connue en 1998 5 2 449 746 1 703
SP8 24 Non connue en 1998 Non connue en 1998 Non connue en 1998 Non connue en 1998 9 3 626 1 466 2 160
SP9 18 1 241 66 175 5 8 193 4 820 3 373
SP10 20 4 648 99 549 5 397 62 335
SP11 21g Non trouvée en 1998 Non trouvée en 1998 Non trouvée en 1998 Non trouvée en 1998 7 50 Sans objet Sans objet
SP12 22 Non connue en 1998 Non connue en 1998 Non connue en 1998 Non connue en 1998 2 1 259 998 261
SP13 23g Non trouvée en 1998 Non trouvée en 1998 Non trouvée en 1998 Non trouvée en 1998 1 782 272 510
SP14 25h Non connue en 1998 Non connue en 1998 Non connue en 1998 Non connue en 1998 1 79 57 22
SP15 26i Non connue en 1998 Non connue en 1998 Non connue en 1998 Non connue en 1998 89 147 354 24 124 123 230
SP16 27 Non connue en 1998 Non connue en 1998 Non connue en 1998 Non connue en 1998 1 4 098 990 5 088
SP17 28j Non connue en 1998 Non connue en 1998 Non connue en 1998 Non connue en 1998 1 250 100 150
SP18 Connue en 1991 et en 1998; les recherches menées en 1998 d’après cette mention ont mené à la découverte de la SP6 Connue en 1991 et en 1998; les recherches menées en 1998 d’après cette mention ont mené à la découverte de la SP6 Connue en 1991 et en 1998; les recherches menées en 1998 d’après cette mention ont mené à la découverte de la SP6 Connue en 1991 et en 1998; les recherches menées en 1998 d’après cette mention ont mené à la découverte de la SP6 Connue en 1991 et en 1998; les recherches menées en 1998 d’après cette mention ont mené à la découverte de la SP6 Considérée comme existante Considérée comme existante Considérée comme existante Considérée comme existante
SP19 Signalement en 1996; non incluse dans le relevé de 1998 Signalement en 1996; non incluse dans le relevé de 1998 Signalement en 1996; non incluse dans le relevé de 1998 Signalement en 1996; non incluse dans le relevé de 1998 Signalement en 1996; non incluse dans le relevé de 1998 Considérée comme existante Considérée comme existante Considérée comme existante Considérée comme existante
SP20 Signalement en 1996; non incluse dans le relevé de 1998 Signalement en 1996; non incluse dans le relevé de 1998 Signalement en 1996; non incluse dans le relevé de 1998 Signalement en 1996; non incluse dans le relevé de 1998 Signalement en 1996; non incluse dans le relevé de 1998 Considérée comme existante Considérée comme existante Considérée comme existante Considérée comme existante
SP21 Signalement en 1996; non incluse dans le relevé de 1998 Signalement en 1996; non incluse dans le relevé de 1998 Signalement en 1996; non incluse dans le relevé de 1998 Signalement en 1996; non incluse dans le relevé de 1998 Signalement en 1996; non incluse dans le relevé de 1998 Considérée comme existante Considérée comme existante Considérée comme existante Considérée comme existante
SP22 Signalement en 1996; non incluse dans le relevé de 1998 Signalement en 1996; non incluse dans le relevé de 1998 Signalement en 1996; non incluse dans le relevé de 1998 Signalement en 1996; non incluse dans le relevé de 1998 Signalement en 1996; non incluse dans le relevé de 1998 Considérée comme existante Considérée comme existante Considérée comme existante Considérée comme existante
SP23 Signalement en 1996; non incluse dans le relevé de 1998 Signalement en 1996; non incluse dans le relevé de 1998 Signalement en 1996; non incluse dans le relevé de 1998 Signalement en 1996; non incluse dans le relevé de 1998 Signalement en 1996; non incluse dans le relevé de 1998 Considérée comme existante Considérée comme existante Considérée comme existante Considérée comme existante
SP24 Non connue en 1998 Non connue en 1998 Non connue en 1998 Non connue en 1998 Non connue en 1998 Signalée en 2004
(« plusieurs centaines de tiges »)
Signalée en 2004
(« plusieurs centaines de tiges »)
Signalée en 2004
(« plusieurs centaines de tiges »)
Signalée en 2004
(« plusieurs centaines de tiges »)
SP25 Connue en 1998; Accès non autorisé Connue en 1998; Accès non autorisé Connue en 1998; Accès non autorisé Connue en 1998; Accès non autorisé Connue en 1998; Accès non autorisé Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

Total en 1998:
Colonies : 74
Tiges : 16 030
Fl/Fr : 4 390
Fe : 11 640

Total en 2015:
Colonies : 207
Tiges : 200 015
Fl/Fr : 42 045
Fe : 159 900

b SP = sous-­populations, définies selon les normes de NatureServe (2004), d’après lesquelles une sous-population est définie comme un groupe d’occurrences séparées par moins de 1 km, ou séparées par 1 à 3 km sans discontinuité de plus de 1 km de l’habitat convenable, ou séparées par 3 à 10 km si elles sont reliées par un écoulement d’eau linéaire, sans discontinuité de plus de 3 km de l’habitat convenable.
c Les sites sont définis comme des occurrences séparées par au moins 0,5 km; ce renseignement est fourni pour permettre la comparaison avec le rapport de situation précédent.
d Les colonies sont définies comme des groupes denses d’individus séparés des autres groupes denses par au moins 5 m.
e Fl/Fr = tige mature comportant deux feuilles ainsi qu’une fleur ou un fruit.
f Fe = tige non florifère comportant une seule feuille.
g Données provenant de relevés précédents (Sinclair, communication personnelle)
h Données provenant d’un relevé réalisé en 2010.
i Données provenant d’un relevé réalisé en 2005. Un autre relevé a été effectué depuis 2005, mais le nombre de tiges a été estimé au moyen d’une méthode différente qui rend impossible la comparaison des données.
j Les données relatives au site 28 proviennent d’une mention datant de 2016.

L’hydraste du Canada est pollinisée par des pollinisateurs généralistes (petites abeilles polylectiques et certaines abeilles plus grosses, syrphes; voir la section Biologie) et est dispersée par des animaux, dont des oiseaux (voir la section Dispersion). La répartition des pollinisateurs et des agents de dispersion peut limiter le flux de gènes entre les sous-populations dans les fragments de forêt, mais les sous-­populations canadiennes n’ont fait l’objet d’aucune étude génétique pour valider cette hypothèse. Peu d’études ont été réalisées dans les sous-­populations des États-Unis (Oliver et Leaman, 2018); Inoue et al. (2013) ont effectué une analyse des marqueurs RAPD dans 11 populations sauvages échantillonnées en Caroline du Nord, en Ohio, en Pennsylvanie et en Virginie-Occidentale, qui a révélé que ~81 % de la variation génétique est observée à l’intérieur des sous-­populations. Zhou et Sauvé (2006) ont réalisé une analyse AFLP pour déterminer la relation génétique entre neuf spécimens d’hydraste du Canada provenant d’États du Sud (Tennessee, Georgie) et ont observé un degré élevé de différences génétiques entre les deux régions. À une plus petite échelle géographique, Torgerson (2012) a mesuré la variation génétique dans six sites dans l’ouest de la Caroline du Nord, au moyen d’une analyse des allozymes, et a observé une faible diversité génétique à l’intérieur des populations et entre celles-ci. Dans l’ensemble, il est difficile d’appliquer ces observations à la population canadienne, et il y a des ambiguïtés quant au degré de diversité et de divergence génétiques entre les sites distincts.

Unités désignables

Au Canada, l’hydraste du Canada se rencontre seulement dans une petite portion du sud-ouest de l’Ontario, dans l’aire écologique des plaines des Grands Lacs (COSEWIC, 2007). Rien n’indique qu’il existe des différences morphologiques génétiques justifiant la reconnaissance de plus d’une unité désignable.

Importance de l’espèce

L’hydraste du Canada possède des propriétés médicinales reconnues (Small et Catling, 1999). L’espèce était utilisée par les peuples autochtones et est encore utilisée dans divers produits commerciaux à base d’herbes médicinales (par exemple, teintures, vaporisateurs pour maux de gorge, comprimés). Les sources cultivées suffisent largement à la demande des marchés internationaux actuellement (tableau 2).

Tableau 2. Exportations annuelles de racines (kg) par le Canada et les États-Unis, par source. A = issues de la reproduction artificielle, O = avant l’inscription à la CITES, W = sauvage. Source : statistiques commerciales tirées de la base de données sur le commerce CITES, UNEP World Conservation Monitoring Centre, Cambridge, Royaume-Uni (CITES Trade Database, 2018)
Année Canada
Code source A
États-Unis
Code source A
États-Unis
Code source O
États-Unis
Code source W
1998 Sans objet Sans objet 9 981 Sans objet
1999 362 Sans objet Sans objet 130
2000 1 465 295 Sans objet 1 421
2001 4 057 300 Sans objet 256
2002 3 098 118 1054 6
2003 2 167 22 Sans objet Sans objet
2004 2 047 348 Sans objet Sans objet
2005 1 077 861 Sans objet Sans objet
2006 925 801 Sans objet Sans objet
2007 1 787 1 335 Sans objet Sans objet
2008 2 893 80 Sans objet Sans objet
2009 1 717 3 299 Sans objet Sans objet
2010 771 820 Sans objet Sans objet
2011 6 856 598 Sans objet Sans objet
2012 1 373 1 251 Sans objet Sans objet
2013 558 322 Sans objet Sans objet
2014 Sans objet 1 147 Sans objet Sans objet
2015 3 231 1 070 Sans objet Sans objet
2016 400 795 Sans objet Sans objet

Répartition

Aire de répartition mondiale

L’hydraste du Canada est présent depuis le sud du Vermont et le sud de l’Ontario jusque dans le sud du Wisconsin, l’Arkansas et le nord de la Georgie (figure 3). Dans le passé, son abondance atteignait son maximum dans la partie centrale de son aire de répartition, en Indiana, au Kentucky, en Ohio et en Virginie-Occidentale. La superficie de l’aire de répartition mondiale est estimée à 1 250 000 km2 (NatureServe, 2015).

Voir description longue ci-dessous
Figure 3. Aire de répartition de l’hydraste du Canada en Amérique du Nord (Kartesz, 2015). Les zones en vert foncé correspondent aux territoires où l’espèce est présente et indigène. Les comtés des États-Unis où l’espèce n’est pas rare sont indiqués en vert clair, et ceux où elle est rare, en jaune. La limite des comtés n’est pas indiquée pour le Canada.
Description longue

Carte de l’aire de répartition de l’hydraste du Canada en Amérique du Nord, où il est présent depuis le sud du Vermont et le sud de l’Ontario jusque dans le sud du Wisconsin, au sud de l’Arkansas et le nord de la Georgie.

Aire de répartition canadienne

Au Canada, l’hydraste du Canada ne pousse que dans une petite région du sud-ouest de l’Ontario, dans l’écozone des plaines à forêt mixte (Crins et al., 2009; figure 4). L’aire de répartition canadienne de l’espèce représente une faible proportion (1,6 %) de son aire de répartition mondiale.

Figure 4. Sous­-populations historiques, disparues et existantes de l’hydraste du Canada en Ontario, au Canada. *Note de la rédactrice : La carte a été retirée pour préserver l’emplacement précis des sous-populations. Ces renseignements peuvent être obtenus sur demande auprès du Secrétariat du COSEPAC.

Figure 5. Sous-­populations existantes de l’hydraste du Canada en Ontario, au Canada, chacune indiquée par un numéro (voir le tableau 2). *Note de la rédactrice : La carte a été retirée pour préserver l’emplacement précis des sous-populations. Ces renseignements peuvent être obtenus sur demande auprès du Secrétariat du COSEPAC.

L’aire de répartition canadienne est fondée sur les spécimens et les photographies contenus dans divers herbiers (White, 1991), et sur les mentions inscrites dans la base de données du Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN; NHIC, 2017). Au total, 31 sous­-populations sont connues. Les sous-populations ont été considérées comme existantes dans les cas où des individus matures ont été observés au cours des 20 dernières années (depuis 1998) et où la disparition n’a pas été récemment signalée, comme historiques dans les cas où les activités de recherches étaient déficitaires ou nulles, mais où l’espèce a été observée au cours des 40 dernières années (depuis 1978); ces sous-populations sont présumées existantes si l’habitat convenable a probablement été maintenu et sont considérées comme disparues si l’espèce n’a pas été trouvée lors des plus récentes recherches approfondies et si l’habitat ne semble plus convenir à l’espèce. Les sous-populations sont présumées disparues si la plus récente observation remonte à plus de 40 ans (avant 1978), peu importe les activités de recherche. Ces définitions sont conformes à la méthode de classement des occurrences de NatureServe (Hammerson et al., 2008).

Selon ces définitions, 25 sous­-populations d’hydraste du Canada sont considérées comme existantes (tableau 1). Cinq des six autres sous­-populations sont historiques et n’ont pas été retrouvées récemment (signalées en 1889, 1942, 1958, 1975 et probablement en 1980; figure 4). Les renseignements géographiques concernant ces sous­-populations historiques sont insuffisants, mais les vagues renseignements sur l’emplacement dont on dispose indiquent des zones où l’habitat est encore convenable. Ainsi, selon l’année où elles ont été observées pour la dernière fois, quatre de ces sous-populations historiques peuvent être considérées comme présumées disparues, et une, comme présumée existante. La dernière sous-population historique est considérée comme disparue (signalée en 1896, observée pour la dernière fois avant 1943, considérée comme disparue depuis 2010; NHIC, 2017).

Zone d’occurrence et zone d’occupation

La superficie de la zone d’occurrence est estimée à 28 821 km2, mesurée par le tracé du plus petit polygone dont tous les angles internes sont inférieurs à 180 degrés et qui englobe tous les sites en Ontario. L’indice de zone d’occupation (IZO) est de 144 km2. L’IZO est établi en superposant une grille à la zone d’occupation et en mesurant la surface des cellules de la grille qui sont occupées par l’espèce sauvage (la zone réelle occupée, c’est-à-dire la zone d’occupation biologique). La grille utilisée pour le calcul de l’IZO est formée de carrés de 2 km de côté.

Le rapport de situation précédent (COSEWIC, 2000) indique qu’il y avait 21 sites existants en 1998. Un de ces sites, qui peut être considéré comme une sous-population selon la définition de NatureServe (2004), est attesté par une mention d’herbier remontant à 1976 qui comprend la remarque suivante : « persistante et échappée de culture ». Celui-ci se trouve à l’extérieur de l’aire de répartition naturelle de l’espèce et correspond à une occurrence cultivée qui a été naturalisée d’après le rapport de situation de 1991 (White, 1991). L’intervention humaine n’était pas apparente à ce site au cours des dernières années (site visité en 1998 et 2000). Ce site n’a pas été visité en 2015. Le site est à l’extérieur de l’aire de répartition de l’espèce, sa sous-population source est inconnue, et l’occurrence n’a pas été établie à des fins de conservation. La sous-population est donc considérée comme une occurrence introduite à l’extérieur de l’aire de répartition et est exclue de la présente évaluation (COSEWIC, 2010). Tous les sites où l’espèce est cultivée sont également exclus aux fins de l’évaluation (COSEWIC, 2010).

Activités de recherche

Les premières mentions de l’hydraste du Canada ont été faites dans le cadre de relevés botaniques non ciblés. L’hydraste du Canada a été récolté pour la première fois au Canada près de Wingham, en Ontario, par James A. Morton en 1889 (University of Western Ontario [UWO]).

En 1989, White a inventorié « un certain nombre de sites », et d’autres botanistes de terrain ont confirmé des sites additionnels, pour un total de 16 sites vérifiés depuis 1960 (White, 1991). Il est difficile de déterminer avec exactitude le nombre de sous­-populations que représentent ces 16 sites selon la définition de sous-population utilisée dans le présent rapport (NatureServe, 2004); toutefois, selon les renseignements fournis dans le rapport de 2000 (COSEWIC, 2000), on estime qu’ils correspondent à 10 sous­-populations.

En 1998, Sinclair a réalisé des relevés ciblés dans les sites connus, se fondant sur une compilation des mentions répertoriées dans le rapport de situation précédent (White, 1991), des mentions d’herbier et des résultats de discussions avec des biologistes de terrain de la région. Sinclair, accompagné d’un assistant de terrain, a mené des relevés dans 11 sous-populations du 8 mai au 6 juin 1998 et a effectué des recherches dans 11 sites susceptibles d’abriter des sous-­populations (environ quatre à neuf heures à chaque site). Des transects linéaires parallèles espacés d’environ 10 m ont été parcourus à pied. En cas de détection d’une colonie, des recherches ont été effectuées dans une série de cercles vers l’extérieur. Les renseignements recueillis ont été soumis au CIPN (les résultats des relevés sont présentés dans Sinclair et Catling, 2000b, COSEWIC, 2000 et NHIC, 2017) et ont constitué les fondements du rapport de situation de 2000 (COSEWIC, 2000), avec l’ajout de nouvelles mentions.

D’autres activités de recherche non ciblées ont permis la découverte de six sous-populations (SP 12, 14, 15, 16, 17, 24) après les relevés de 1998 (données d’offices de protection de la nature; NHIC, 2017; tableau 1). Ces sous­-populations étaient probablement existantes au moment des relevés de 1998, mais elles ont été découvertes ultérieurement (2005, 2007, 2009, 2010), dans le cadre de relevés menés par divers organismes sur leurs propriétés (offices de protection de la nature, Parcs Ontario, etc. ayant réalisé des travaux de classification écologique des terres [CET] ainsi que l’inventaire des espèces en péril). Ces sous-populations se trouvent à proximité des occurrences déjà connues de l’espèce (par exemple, dans des boisés plus en amont; observations sur le terrain de Sinclair dans le cadre de ses relevés de 1998 à 2015 ainsi que de diverses visites de sites en 1999, 2000, 2001 et 2005).

Dans le cadre d’un projet de cartographie de la classification écologique des terres (CET; 2008 à 2010), deux sous­-populations d’hydraste du Canada ont fait l’objet de relevés. Deux personnes ont fait l’inventaire des deux sous-­populations au cours d’une période estimée à 470 heures (67 jours). Un office de protection de la nature a consacré en 2005 plusieurs journées entières à des relevés et à l’estimation du nombre de tiges dans l’une des sous-populations de l’hydraste du Canada située sur leur propriété (plus de 140 000 tiges réparties entre plus de 85 colonies). De plus, le ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario a mené des relevés des espèces en péril, y compris dans des sites où l’hydraste du Canada avait été signalée.

En 2015, Sinclair, Bickerton et des membres du personnel d’offices de protection de la nature et de Parcs Ontario ont consacré 93 heures sur 11 jours à la recherche de 12 sous-­populations à des relevés dans celles-ci (120 colonies) (Bickerton et Sinclair, 2016). Aucune activité n’a été réalisée pour retrouver les cinq sous­-populations considérées comme historiques, soit les trois sites où l’espèce n’a pas été retrouvée en 1998, un des deux sites où les relevés n’ont pas pu être réalisés en 1998 pour la préparation du rapport de situation précédent et un site qui aurait dû être inclus dans les sites où l’espèce n’a pas été retrouvée en 1998 dans le rapport de situation précédent. (*Note de la rédactrice : Les renseignements précis sur l’emplacement et les numéros d’occurrence d’élément ont été retirés du texte ci-dessus. Ceux-ci peuvent être obtenus sur demande auprès du Secrétariat du COSEPAC; Lamb, communication personnelle, 1998). Une sous-population additionnelle, signalée pour la première fois en 1896 et observée pour la dernière fois en 1943, est considérée comme disparue depuis 2010, selon le Centre d’information sur le patrimoine naturel de l'Ontario (*note de la rédactrice : Les renseignements précis sur l’emplacement et les numéros d’occurrence d’élément ont été retirés du texte ci-dessus. Ceux-ci peuvent être obtenus sur demande auprès du Secrétariat du COSEPAC).

Habitat

Besoins en matière d’habitat

L’hydraste du Canada ne pousse que dans des boisés de feuillus situés dans les plaines inondables des basses terres (zones riveraines) ou situés dans des terrains élevés parfois inondés au printemps.

Les colonies d’hydraste du Canada situées en terrain élevé poussent dans des loams sableux ou des loams moyennement acides (pH de 5,4 à 6,3), dans des boisés plutôt matures mésiques à couvert dense. Ces boisés sont dominés par le chêne rouge (Quercus rubra), l’érable à sucre (Acer saccharum) et des aubépines (Crataegus spp.) et comprennent des frênes (Fraxinus spp.) et le caryer ovale (Carya ovata). L’espèce se rencontre généralement dans les zones à relief plat comportant des monticules et des dépressions.

Dans les plaines inondables, l’hydraste du Canada pousse dans des loams argileux ou sableux moyennement acides à légèrement alcalins (pH de 5,7 à 7,8), dans des boisés plutôt matures mésiques-secs à mésiques à couvert dense ou de densité moyenne (couverture arborée de 50 à 70 %, près de rivières. Ces boisés sont dominés par le caryer ovale, l’ostryer de Virginie (Ostrya virginiana) et le tilleul d'Amérique (Tilia americana) et comprennent couramment des ormes (Ulmus spp.) et des frênes. Ces boisés situés à proximité des plaines inondables sont temporairement inondés durant les crues importantes. Ces sites sont plats ou en pente légère jusqu’au bord de l’eau. La plupart des sites en plaine inondable sont occupés par des lisières de boisés perturbées semi-dégagées séparant des cours d’eau et des terres agricoles, où les ronces (Rubus spp.), le benjoin (Lindera benzoin) et des arbustes ligneux introduits sont communs. L’hydraste du Canada peut souvent être observée dans les zones présentant un certain degré de perturbations, notamment : les sentiers pédestres et les zones adjacentes à ceux-ci, les vasières et les canaux de drainage, les lisières de boisés, les zones préalablement inondées, les fourrés, les forêts de succession, les berges de rivières et les bordures de fossés (Sinclair et Catling, 2000b).

En 2010 et en 2015, l’hydraste du Canada a été observée dans 11 communautés végétales distinctes (communautés de la CET, annexe 1), ce qui donne à penser que l’hydraste du Canada a des besoins en matière d’habitat relativement généraux à l’intérieur des boisés de feuillus en Ontario.

Tendances en matière d’habitat

L’hydraste du Canada pousse seulement dans des boisés de feuillus situés près des plaines inondables des basses terres ainsi que dans des terrains élevés rarement inondés au printemps. Seuls des fragments de ces communautés végétales subsistent (voir la section Aire de répartition canadienne). Dans l’extrême sud-ouest de l’Ontario, il reste moins de 5 % des forêts présentes avant l’arrivée des premiers colons européens (Pearce, 1997), et la couverture forestière serait ainsi passée de 80 % à 11 % dans la région carolinienne du Canada (Carolinian Canada Coalition, 2018).

Les boisés qui subsistent forment des fragments à l’intérieur d’un paysage de milieux agricoles et urbains. Les pertes d’habitat que représentent pour l’hydraste du Canada ces pertes de milieux forestiers dépendent de la répartition de l’hydraste du Canada à l’intérieur de ces vertiges de forêt. En Ohio, ~50 % des occurrences historiques sont considérées comme disparues (Mulligan et Gorchov, 2004), à cause de la combinaison de la déforestation, de la modification des végétaux causée par le broutage des cerfs et de la récolte excessive. Toutefois, au Canada, quatre sous-­populations historiques existent peut-être encore, car l’habitat convient encore probablement à l’espèce dans ces zones (mais l’espèce n’y a pas été observée depuis au moins 40 ans). Une seule des sous-populations historiques est considérée comme disparue depuis 2010 (NHIC, 2017).

L’habitat de l’hydraste du Canada a été considérablement réduit dans le passé, mais l’habitat des sous-­populations subsistantes est actuellement considéré comme en grande partie stable. En 2015, un flétrissement des frênes a été observé par Sinclair et Bickerton dans certains boisés, phénomène probablement causé par l’agrile du frêne (Agrilus planipennis); toutefois, les frênes n’étaient pas dominants dans ces boisés (vour la section Besoins en matière d’habitat). De façon générale, l’habitat n’a pas changé entre 1998 et 2015.

Biologie

Cycle vital et reproduction

L’hydraste du Canada se reproduit au moyen de ses graines ainsi que par voie végétative (clones) à partir de ses rhizomes souterrains. Elle possède un rhizome jaune noueux comportant de nombreuses racines sur toute sa longueur. À la fin de l’été ou au début de l’automne, le rhizome produit un nouveau bourgeon qui donnera naissance à une tige (ramet) l’année suivante. La tige commence à croître tôt dans la saison et atteint généralement sa peline grandeur à la mi-mai. De plus, les tiges peuvent être produites à partir de bourgeons latents du rhizome (Sinclair, obs. pers., 1999 à 2001). Au début mai (en Ontario, au Canada), la tige aérienne de l’hydraste du Canada produit une fleur (figure 1). La maturation du fruit composé, qui renferme jusqu’à 30 graines, survient en juillet et en août (figure 2).

L’hydraste du Canada possède un système de reproduction mixte, et les fleurs autofécondées (absence de pollinisateurs) peuvent produire des graines (Sanders, 2004). Des pollinisateurs généralistes ont été observés sur les fleurs de l’espèce (petites abeilles polylectiques et certaines abeilles plus grosses, syrphes; Sinclair et al., 2000) et transfèrent probablement du pollen entre les fleurs issues d’un même rhizome (autopollinisation). Les graines demeurent en dormance dans le sol durant environ 10 mois avant de germer le printemps suivant leur production (Sinclair, obs. pers.). Après la maturation du fruit, la croissance des racines reprend et des bourgeons sont produits sur le rhizome (Eichenberger et Parker, 1976).

La comparaison des résultats des relevés de terrain de 1998 et de 1989 et de ceux des relevés de 2015 et de 1998 laisse croire que l’hydraste du Canada se reproduit principalement par voie clonale en Ontario. En effet, peu de semis ont été observés (aucun semis n'a été observé ou seulement quelques semis ont été observés durant les dénombrements des tiges). De plus, des parcelles-échantillons (quadrats de 1 m2) ont fait l’objet d’un suivi dans 14 sites de 1998 à 2000. Une hausse de 15 % du nombre de tiges, principalement de petites tiges, a été observée entre 1998 et 2000, mais aucun semis n’a été signalé (Sinclair et Catling, 2002).

La durée d’une génération est considérée comme longue chez cette espèce à reproduction clonale. Les individus issus de graines atteignent la maturité de reproduction en 5 à 7 ans (Oliver, 2017), et les individus de la population canadienne semblent être âgés d’au moins 20 ans (et pourraient atteindre 100 ans, compte tenu de la dégradation du rhizome au fil du temps, et selon l’âge du boisé). Les données relatives aux individus florifères recueillies dans le cadre du relevé de 1998 donnent une estimation grossière de l’âge des individus dans la sous-population canadienne; celle-ci se composait de grands clones denses (et probablement âgés), et les quelques rhizomes déterrés portaient 10 à 20+ cicatrices laissées par les tiges aériennes. Ces mêmes individus ont été inclus dans les relevés de 2015, ce qui indique que les rhizomes peuvent vivre au moins 27 à 37+ ans, et plusieurs sont probablement encore plus âgés (les rhizomes peuvent se fragmenter au fil du temps, de sorte qu’il peut être difficile de réaliser un échantillonnage des individus matures, ou genets). La durée d’une génération est estimée à 40 ans d’après ces renseignements.

Physiologie et adaptabilité

L’hydraste du Canada est une plante vivace robuste. Les sous­-populations peuvent s’agrandir au fil du temps grâce à la multiplication végétative. De plus, l’hydraste du Canada semble tirer profit de certains types de perturbations (Sinclair et Catling, 2000a, 2000b, 2003, 2004). L’espèce peut être observée dans les trouées du couvert forestier et, comme plusieurs autres espèces caroliniennes, est probablement adaptée pour se propager lorsque la pénétration de la lumière est accrue. Toutefois, selon de récentes études, le taux de mortalité est plus élevé dans les trouées du couvert forestier (Johnson, 2017).

Les rhizomes de l’hydraste du Canada peuvent facilement être transplantés. L’espèce peut être multipliée au moyen de fragments de rhizome, de graines, de bourgeons et de semis de un an, sous ombre naturelle ou articifielle. La méthode de multiplication la plus facile et la plus fiable consiste à utiliser des fragments de rhizome (Sinclair et Catling, 2001). Des individus transplantés dans des sous-­populations en Ontario en 1999 (Sinclair et Catling, 2003, 2004) ont persisté sans intervention (Sinclair, obs. pers., 2015).

D’après des observations faites sur le terrain (Sinclair, obs. pers.) et les recommandations de producteurs d’expérience, l’hydraste du Canada est vulnérable à la sécheresse et aux autres répercussions écologiques négatives découlant de l’élimination complète du couvert forestier. L’espèce ne peut pas survivre en l’absence d’une forme d’ombre (des feuilles jaunies ou brunies et desséchées semblant brûlées ont été observées chez des individus exposés au plein soleil). Les graines ne semblent pas tolérer les conditions sèches (par exemple seulement 134 des 4 000 graines ont germé dans le cadre d’un essai sur le terrain de grande ampleur mené en 1999 durant une saison sèche; Sinclair, 2002).

Comme plusieurs autres espèces de la famille des Renonculacées, l’hydraste du Canada produit un certain nombre de métabolites secondaires, notamment l’hydrastine et la berbéridine, alcaloïdes susceptibles de les protéger des herbivores (Mithöfer et Boland, 2012) et des champignons endophytes pathogènes (Tims, 2006). Aucun dommage causé par des insectes ou des vertébrés n’a été observé dans les sous-­populations canadiennes (voir la section Menaces). Les alcaloïdes bioactifs de l’hydraste du Canada sont d’intérêt pour l’industrie de la phytothérapie, particulièrement pour combattre l’inflammation et l’infection (par exemple Ettefagh et al., 2010). Compte tenu de ces propriétés, l’espèce a été sujette à la récolte dans le passé, et la récolte est encore considérée comme une menace grave à l’extérieur du Canada (Mulligan et Gorchov, 2004), mais rien n’indique que les sous­-populations canadiennes sont touchées par la récolte en milieu sauvage.

Dispersion

L’hydraste du Canada se disperse par voie clonale au sein des colonies. Le recrutement de semis est rarement observé en Ontario (A. Sinclair, obs. pers. 1998 à 2015). Le fruit est porté au sommet de la tige et serait consommé par les oiseaux et les mammifères, mais les observations sont limitées (par exemple Sinclair et al., 2000). En général, le fruit disparaissait de la tige dans les jours suivant sa maturation et était rarement observé sur le sol dans le cadre des études menées sur le terrain en Ontario (Sinclair, obs. pers., 1999 à 2001). Peu de cas où les fruits étaient prélevés ont été observés directement, mais Sinclair et al. (2000) ont observé un Carouge à épaulettes (Agelaius phoeniceus) en train de prendre un fruit, ce qui vient confirmer les mentions antérieures du rôle des oiseaux pour la dispersion des graines (Tait, 2006).

Relations interspécifiques

Les insectes pollinisateurs généralistes sont probablement importants pour le transfert du pollen d’une fleur à l’autre. Dans le cadre d’une étude de deux jours, les insectes des genres suivants ont été observés en train de visiter des colonies d’hydraste du Canada  : Eupiodes spp. (syrphes), Andrena spp. (andrènes), Augochlora spp., Dialictus spp. et Evylaeus spp. (halictes), Bombus spp. (bourdons) (Sinclair et al., 2000). Les oiseaux et les mammifères sont nécessaires (voir la section Dispersion, ci-dessus) à la dispersion des graines dans les milieux boisés.

L’hydraste du Canada ne semble pas directement touchée par le broutage des cerfs, et elle supplante les autres espèces végétales dans les parcelles qu’elle occupe. Aucun signe de maladie n’a été observé dans les sous-populations en Ontario (Sinclair, obs. pers., 1998 à 2015). Toutefois, la disparition d’occurrences historiques de l’hydraste du Canada a été associée à des zones où les cerfs exercent une forte pression de broutage en Ohio (Mulligan et Gorchov, 2004).

Taille et tendances de la population

Activités et méthodes d’échantillonnage

Dans le cadre du relevé de 2015, les données issues du dénombrement direct des tiges ont été extrapolées pour estimer la taille de la population. Les méthodes utilisées pour l’estimation de la taille de la population correspondaient à celles utilisées en 1998 (Sinclair, 2002). Les tiges à deux feuilles et les tiges à une seule feuille ont été dénombrées directement dans toutes les colonies de moins de 10 m2. Les tiges comportant deux feuilles ou plus ont été considérées comme matures (car elles produisent un fruit) et ont été utilisées pour l’estimation du nombre d’individus matures (voir les tableaux 1 et 3). En présence de grandes colonies d’hydraste du Canada (plus de 10 m2), la taille de la sous-population a été estimée par la multiplication du nombre moyen de tiges dénombrées dans deux quadrats de 1 m2 positionnés aléatoirement (un au milieu de l’endroit où les tiges étaient les plus denses, et l’autre dans la zone limitrophe, où les tiges étaient relativement moins denses) par la superficie totale estimative de la colonie (déterminée au moyen d’un ruban à mesurer par l’observateur). Ces évaluations sont considérées comme des sous-estimations du nombre de tiges, compte tenu de la densité des colonies (environ une tige a pu être oubliée pour 5 tiges dénombrées dans les parcelles denses, et peut-être une tige pour 25 tiges dénombrées dans les colonies moins denses; Sinclair, obs. pers.). De plus, le temps était insuffisant pour qu’un relevé exhaustif puisse être réalisé dans un site comportant des milliers de tiges (site 1B). D’après le rapport tiges florifères/tiges non florifères observé dans d’autres sites, les tiges comportant un fruit ont été dénombrées dans ce site, puis le nombre obtenu a été multiplié par 2,5 pour estimer le nombre de tiges non florifères.

Comme il est expliqué dans la section Activités de recherche, Sinclair, Bickerton, et six membres de leur équipe ont effectué des relevés dans 12 sous-­populations dont l’accès a été autorisé (espèce cherchée et tiges dénombrées) en 2015, durant 11 jours.

Abondance

Selon les estimations, il y a 197 968 tiges d’hydraste du Canada (dont 41 533 matures) réparties entre 207 colonies distinctes et 15 sous­-populations en Ontario (tableau 1). Il s’agit d’une sous-estimation du nombre de tiges, car il a été impossible de dénombrer directement les tiges compte tenu de la densité élevée des colonies clonales, particulièrement dans les très grandes colonies (> 10 m2), et du temps limité pouvant être consacré aux relevés.

Plusieurs sous-­populations (tableau 1) n’ont pas été revisitées récemment, mais elles sont considérées comme existantes (NHIC, 2017). Dans le cadre des relevés réalisés en 1998 dans ces sites, le nombre total de tiges a été estimé à 2 047 (dont 512 matures) réparties entre 25 colonies. Si on combine ces données aux estimations récentes (présentées dans le paragraphe ci-dessus), on obtient un effectif estimatif total de 200 015 tiges (dont 42 045 matures) réparties entre 232 colonies et 17 sous-­populations. On ne dispose pas de données sur l’abondance pour les huit autres sous-­populations.

Fluctuations et tendances

D’autres activités de recherche menées depuis 1998 ont permis le signalement de six nouvelles sous­-populations (SP 12, 14, 15, 16, 17 et 24), la vérification de sous-­populations déjà connues ainsi que l’augmentation du nombre de colonies connues par sous-population (tableau 1). Il est raisonnable de penser que le même nombre de sous­-populations qui est indiqué dans le présent rapport existait en 1998. La découverte récente de sous­-populations est probablement attribuable à l’accentuation des activités de recherche plutôt qu’à l’établissement de nouvelles sous-­populations. Selon les mentions d’herbier, la présence de l’hydraste du Canada était déjà connue dans les alentours des zones où les sous­-populations ont été découvertes.

Seize sous­-populations étaient connues en 1960 (White, 1991), et 25 sous-populations avaient été signalées en 2015; le nombre de sous­-populations semble être demeuré relativement stable ou avoir connu une légère hausse au cours des 55 dernières années. Toutefois, on ne dispose pas des données historiques nécessaires pour comparer ce degré d’occupation à celui de la population d’hydraste du Canada d’il y a 120 ans.

Toutes les colonies signalées en 1998, sauf une, ont été retrouvées dans les sous­-populations revisitées. De nombreuses colonies additionnelles ont été observées en 2015 dans plusieurs sous­-populations (tableau 3). De plus, des colonies connues qui n’avaient pas été retrouvées en 1998 ont été trouvées en 2015. Le nombre de colonies a augmenté entre les deux années, probablement à cause de l’augmentation des activités de recherche.

Tableau 3. Comparaison des tiges dénombrées en 1998 et en 2015. Remarque : le tableau inclut uniquement les sites pour lesquels des données ont été recueillies en 1998 et en 2015. Les données des sites 15 et 17.1 ont été ajustées (une seule colonie a été conservée) de façon à ce qu’elles soient axées sur le nombre de tiges, pour refléter la variation naturelle de la population (plutôt que, dans le premier cas, la variation attribuable à la disparition d’une colonie ou, dans le deuxième cas, la réalisation de relevés plus exhaustifs)
Nombre du site Colonies en 1998 Tiges en 1998 Fl/Frk en 1998 Fel en 1998 Colonies en 2015 Tiges en 2015 Fl/Fr en 2015 Fe en 2015
1A 10 1 983 783 1 200 15 2 992 1 363 1 629
1B 10 768 101 667 22 4 863 1 778 3 085
2 3 130 9 121 3 353 56 297
3 5 4 567 1 349 3 218 5 2 179 757 1 422
5 2 2 324 631 1 693 11 12 519 3 103 9 416
6 8 2 597 738 1 859 18 590 166 424
7 2 455 39 416 2 6 832 772 6 060
15 1 17 5 12 1 149 47 102
17.1 1 37 10 27 1 50 27 23
18 1 241 66 175 5 8 193 4 820 3 373
20 4 648 99 549 5 397 62 335
Total 47 13 767 3 830 9 937 88 39 117 12 951 26 166

k Fl/Fr = tige mature comportant deux feuilles ainsi qu’une fleur ou un fruit.
l Fe = tige non florifère comportant une seule feuille

Les semis ont rarement été observés en Ontario (aucun semis n'a été observé ou seulement quelques semis ont été observés durant les dénombrements des tiges [Sinclair et Catling, 2002], mais ils n’ont pas été quantifiés dans le cadre des activités de recherche de 2015). Le taux d’établissement des semis semble plus faible en Ontario que dans les autres parties de l’aire de répartition de l’hydraste du Canada (Christensen et Gorchov, 2010). La dispersion des graines et l’établissement des semis sont peu susceptibles de représenter un facteur ayant contribué de façon importante à l’augmentation du nombre de colonies observée au Canada entre 1998 et 2015, car les nouvelles colonies signalées en 2015 étaient grandes et denses (ces caractéristiques étant plutôt indicatrices de genets âgés et bien établis). Toutefois, la cause de l’importante augmentation du nombre de colonies dans certaines sous-populations est actuellement inconnue. Bien que la méthode et l’observateur aient été les mêmes lors des deux relevés, les données représentent tout de même une estimation, et le taux d’erreur peut être élevé.

Dans les sous­-populations ayant été visitées en 1998 et en 2015 (tableau 3), une hausse globale de 35,2 % des tiges et de 29,6 % des tiges matures a été observée. Selon ces deux relevés, certaines colonies ont connu une hausse considérable de leur grandeur, alors que d’autres ont présenté une diminution importante (la hausse globale observée est attribuable à une hausse dans cinq sites uniquement; tableau 4).

Tableau 4. Comparaison de la taille des colonies dans les sites, entre 1998 et 2015. Remarque : le tableau inclut uniquement les colonies ayant pu être mises en correspondance (entre les relevés de 1998 et de 2015) avec certitude
Nombre du site Nombre de colonies Tiges en 1998 Tiges en 2015
1A 1 à 8 1 160 1 975
1A Nouvelle colonie signalée dans un sentier en 2000 30 178
1A Nouvelle colonie signalée en 1999 800 672
2 1 106 56
3 2 312 101
3 3 3 980 2 066
5 1 1 980 11 592
5 2 344 630
7 1 2 367 6 472
7 2 86 360
15 1 17 149
17.1 1 37 50
18 1 241 204
20 1 485 167
20 2 15 86
20 3 84 41
20 4 64 97

La croissance de la population d’hydraste du Canada au Canada a été modélisée au moyen des données des relevés antérieurs (Sinclair et al., 2005). Le taux de croissance moyen de la population a ainsi été estimé à 1,062 ± 0,053, ce qui ne diffère pas considérablement de la valeur d’équilibre (1,0); on peut ainsi penser que la population canadienne d’hydraste du Canada est stable à légèrement en hausse. Toutefois, les taux de croissance variaient grandement d’une sous-population à l’autre et présentaient des intervalles de confiance très étendus (à cause d’importantes différences interindividuelles en ce qui a trait à la mortalité, à la croissance, et à la fertilité ainsi que de la petite taille des échantillons de sous­-populations).

Le taux de croissance annuel de 1998 à 2015, calculé au moyen des récents dénombrements des tiges (tableau 3), a été de 1,059 dans le cas de tiges non florifères, de 1,074 dans le cas des tiges florifères et de 1,063 pour l’ensemble des tiges. Il a été calculé selon la formule suivante :

λ = ( N2015 N1998 ) 1/17

Selon les résultats de la modélisation et des relevés répétés sur le terrain, le taux de croissance de l’hydraste du Canada en Ontario peut être caractérisé comme stable à légèrement en hausse. Il faut toutefois interpréter cette projection avec prudence, car elle est fondée sur une comparaison entre des dénombrements réalisés sur deux années, à 17 ans d’intervalle. Les données de dénombrement présentées dans le rapport de situation précédent (COSEWIC, 2000) n’ont pas pu être utilisées, car la méthode ayant servi à l’estimation du nombre de tiges n’était pas uniforme. Dans ce rapport, les données présentées correspondaient aux données de dénombrement de 1998 auxquelles ont avait ajouté les tiges et les colonies additionnelles observées lors des visites des sites réalisées en 1999, 2000 et 2001.

Immigration de source externe

Une dispersion au-delà de l’aire de répartition canadienne de l’hydraste du Canada est peu susceptible de se produire. L’immigration est peu probable, compte tenu de la distance séparant les sous-populations du Canada et celles des États-Unis. Même si des graines étaient transportées sur une telle distance, les probabilités sont faibles que celles-ci se retrouvent dans un site convenant à la germination.

Menaces et facteurs limitatifs

Menaces

Les menaces directes pesant sur les sous­-populations existantes ont été évaluées au moyen du système unifié de classification des menaces proposé par l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) (Master et al., 2012). Les menaces sont définies comme étant les activités ou les processus immédiats qui ont une incidence directe et négative sur la population. Les résultats de l’évaluation de l’impact, de la portée, de la gravité et de l’immédiateté de ces menaces sont présentés sous forme de tableau à l’annexe 2.

Au Canada, les menaces potentielles pesant sur les sous­-populations d’hydraste du Canada (voir le calculateur des menaces, à l’annexe 2) sont l’exploitation forestière et les activités récréatives, et l’impact global de ces menaces est considéré comme moyen-faible. Un certain nombre de menaces dont l’impact est inconnu ont également été trouvées (annexe 2). Ces menaces sont analysées ci-dessous et présentées selon les catégories de menaces correspondantes du système de classification des menaces de l’UICN (IUCN, 2016).

Exploitation forestière et récolte du bois (5.3 impact moyen-faible)

Les coupes à blanc représentent la plus grave menace pesant sur l’espèce. L’adoption de bonnes pratiques forestières conformément à la Loi sur les forêts de l’Ontario a permis une réduction de l’ampleur des coupes à blanc légales dans les boisés du sud de l’Ontario, mais le caractère légal de ce type de coupe peut varier en fonction du régime foncier, de l’autorité compétente et des particularités de la récolte. De plus, des coupes sélectives pourraient être réalisées dans les sites hébergeant l’hydraste du Canada, mais ce type de coupe aurait probablement un impact moindre sur l’espèce. On croyait auparavant que l’hydraste du Canada prospérait dans les trouées du couvert forestier, mais de récentes études ont montré que le taux de mortalité y était élevé (Johnson, 2017).

Cueillette de plantes terrestres (5.2 impact faible)

La cueillette de plantes terrestres est considérée comme une menace plausible, compte tenu des propriétés médicinale attribuées à l’espèce. En Ontario, aucun signe de cueillette de l’espèece n’a été observé entre 1998 et 2015, mais la demande irréfléchie et mal comprise peut mener à la cueillette illégale. De plus, l’hydraste du Canada permettrait de masquer l’utilisation de drogues illégales et de fausser les résultats des analyses d’urine selon certaines sources, mais il n’existe aucune preuve scientifique de l’efficacité de cette pratique (Schwarcz, 2017). À tout le moins, trois sous­-populations se trouvent très près de sentiers récréatifs sur des terres publiques et pourraient être exposées à cette menace.

Activités récréatives (6.1 impact faible)

Des sentiers de véhicules tout-terrain (VTT) ont été observés dans trois sous­-populations (~4 % de la population canadienne), et ceux-ci correspondent aux sentiers signalés en 1998. Aucun sentier ne traverse de colonies de l’espèce. L’hydraste du Canada a été observée dans des sentiers de VTT (selon les travaux de terrain menés par Sinclair en 1998 à 2001), mais la disparition d’une colonie dans une sous-population, attribuable à l’élargissement d’un sentier de VTT, a été observée. Les vtt perturbent le sol, ce qui pourrait avoir été bénéfique au recrutement de semis de l’hydraste du Canada dans le passé.

Gestion et utilisation de l’eau et exploitation de barrages (7.2 impact inconnu)

Trois sous­-populations situées en terrain élevé (~1 % de la population canadienne) pourraient être touchées par les activités de gestion de l’eau. Des fossés de drainage pourraient assécher le sol dans les zones où on trouve des individus, ce qui serait nuisible pour l’espèce (tiges desséchées et flétries observées dans une sous-population après l’aménagement de fossés de drainage au début des années 2000) puisqu’elle préfère les sols humides. Les individus semblent en mesure de se rétablir si les conditions sèches sont seulement temporaires (les individus de la sous-population étaient en pleine santé en 2015, et la colonie avait connu une croissance considérable), mais la diminution de l’humidité pourrait aussi avoir une incidence sur l’établissement des semis.

Espèces et agents pathogènes exotiques (non indigènes) envahissants (8.1 impact inconnu)

Le roseau commun (Phragmites australis subsp. australis) a récemment été observé en train de se propager dans deux des fossés de drainage mentionnés ci-dessus. Cette espèce envahissante ne semble pas avoir de répercussions sur l’hydraste du Canada actuellement, mais sa présence à proximité de l’espèce représente une menace potentielle. L’alliaire officinale est présente dans trois sous­-populations, mais ses effets sur l’hydraste du Canada sont actuellement inconnus. La présence d’autres espèces envahissantes exotiques, notamment le nerprun cathartique (Rhamnus cathartica) et le nerprun bourdaine (Rhamnus frangula), ont été signalées dans quatre sites additionnels; ces espèeces pourraient avoir des répercussions sur l’hydraste du Canada, mais il n’y a aucun signe d’impact direct actuellement.

Facteurs limitatifs

La population canadienne d’hydraste du Canada n’est pas limitée par la production de fruits (et donc de graines), mais l’espèce ne semble pas se disperser facilement dans on au moyen de ses graines, même lorsque celles-ci sont viables. La reproduction sexiée contribue à la croissance de la population dans les régions plus au sud dans l’aire de répartition mondiale (Christensen et Gorchov, 2010). En Ohio, près du centre de l’Aire de répartition historique de l’hydraste du Canada, 12,5 % du recrutement était attribuable à des semis (Christensen et Gorchov, 2010).

Au Canada, L’établissement de nouvelles colonies semble être rare. Parmi les facteurs qui pourraient expliquer ce phénomène, on compte la dispersion limitée par les animaux, le faible taux de germination des graines et les faibles taux de survie des semis, mais il faudrait mener des études pour quantifier la contribution de ces facteurs au faible taux de recrutement des semis. La dispersion de l’hydraste du Canada pourrait aussi être limitée par l’ebsence de certains types de perturbations qui se produisaient naturellement dans le passé, comme les inondations des forêts des basses terres, les incendies dans les boisés de feuillus mésiques et les effets des oiseaux coloniaux et des grands mammifères, notamment la fertilisation et la perturbation du sol (Sinclair et Catling, 2000a, 2003, 2004). De telles perturbations naturelles pourraient avoir favorisé la propagation de l’espèce en favorisant la dispersion des graines et des fragments de rhizome, en plus d’avoir amélioré les conditions pour l’établissement des semis.

Nombre de localités

Au Canada, les menaces potentielles qui pèsent actuellement sur les sous-populations d’hydraste du Canada sont l’exploitation forestière et la récolte du bois (voir la section Menaces). Les probabilités que cette menace se concrétise dans l’un ou l’autre des sites peuvent varier selon le régime foncier et l’autorité compétente, et il est peu probable qu’un seul événement touche simultanément tous les individus dans de multiples sous­-populations. Ainsi, chaque sous-population existante est considérée comme une localité (IUCN, 2017).

Protection statuts et classements

Statuts et protection juridiques

L’hydraste du Canada a été désignée espèce menacée par le COSEPAC en mai 2000 et figure à ce titre à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) du gouvernement fédéral; en mai 2019, a réexaminé le statut de l’espèce et l’a désignée comme étant préoccupante. De plus, l’hydraste du Canada est inscrite à l’annexe 4 de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario,à titre d’espèce menacée. Elle est également inscrite à l’annexe II de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore menacées d’extinction (CITES). La CITES réglemente le commerce international des parties souterraines (racines et rhizomes) ainsi que des plantes entières de l’espèce. Des permis en vertu de la CITES sont requis pour l’exportation de plantes et de parties souterraines entières, de portions de celles-ci ou de poudre produite à partir de celles-ci. Le Canada n’accorde aucun permis en vertu de la CITES pour les spécimens sauvages (Environment and Climate Change Canada, 2017). Les produits finis (par exemple extraits ou capsules) ne sont pas réglementés.

Le ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario a publié un programme de rétablissement pour l’hydraste du Canada (Jolly, 2016). Environnement et Change ment climatique Canada a affiché un programme de rétablissement proposé pour l’hydraste du Canada aux termes de la Loi sur les espèces en péril fédérale (la période de consultation s’ast terminée le 27 mai 2018; Environment and Climate Change Canada, 2018).

Statuts et classements non juridiques

À l’échelle mondiale, l’hydraste du Canada est classée G3G4 (vulnérable à apparemment non en péril selon la dernière évaluation, en 2012; NatureServe, 2015; Oliver, communication personnelle, 2016). Elle est classée N2 (en péril, 18 cotobre 2012; NatureServe, 2015) au Canada et N3N4 (vulnérable à apparemment non en péril selon la dernière évaluation, en 2012) aux États-Unis. En 2012, NatureServe a réalisé une revue exhaustive de la littérature en vue de la mise à jour de la cote G et de la cote N aux États-Unis et a soumis l’espèce à une évaluation aux fins de sa liste rouge. L’hydraste du Canada a été cotée vulnérable (Oliver, 2017). La cote n’a pas été mise à jour dans certains États depuis l’évaluation (Oliver, communication personnelle, 2016).

À l’échelle infranationale, l’hydraste du Canada est cotée S2 (en péril) in en Ontario. Aux États-Unis, elle est classée gravement en péril (S1) au Connecticut, au Kansas, au Massachusetts, au Minnesota, au Mississippi, au New Jersey et au Vermont, en péril (S2) en Alabama, en Georgie, au Maryland, en Michigan et dans l’État de New York, vulnérable (S3) en Caroline du Nord, au Delaware, en Indiana, en Iowa et en Virginie, vulnérable à apparemment non en péril (S3S4) en Virginie-Occidentale et au Wisconsin, apparemment non en péril (S4) en Illinois, au Kentucky, en Pennsylvania et au Tennessee, apparemment non en péril à non en péril (S4S5) en Arkansas et en Ohio, et non en péril (S5) au Missouri.

Protection et propriété de l’habitat

La majorité des occurrences de l’hydraste du Canada bénéficient de certaines mesures de protection. Onze sous­-populations se situent entièrement ou en partie sur des terres appartenant à des offices de protection de la nature (SP1, 2, 8, 11, 14, 15, 19, 20, 21, 22, 23), trois sous-­populations se trouvent dans des parcs provinciaux (SP9, 12 et 13), une sous-population se situe dans une réserve naturelle (17) et quatre sous­-populations (SP5, 6, 18 et 25) se trouvent sur les terres de Premières Nations engagées à préserver et à restaurer le patrimoine naturel (tableau 1). Les six autres sous­-populations sont sur des terrains privés; ces sous-­populations pourraient être menacées par la modification de leur habitat, la construction d’un chalet ou l’aménagement d’un chemin permanent dans un boisé pouvant éliminer une colonie.

Remerciements et experts contactés

La rédactrice du rapport a pu mener les travaux de terrain et rédiger le rapport dans le cadre de ses fonctions d’employée du Service canadien de la faune grâce à Carolina Caceres, gestionnaire du volet scientifique du COSEPAC et de la CITES, et à Basile van Havre, directeur de la Division de la conservation et de la gestion des populations. Avec l’appui du Fonds d’intendance des espèces en péril du ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario, Holly Bickerton a participé aux relevés de terrain de 2015 avec la rédactrice du rapport et a compilé l’ensemble des données. James Page de la Fédération canadienne de la faune a créé les cartes à partir des données des relevés. Le formidable personnel de l’office de protection de la nature d’Ausable Bayfield (ABCA), soit Ian Jean, Deb Brown, Nicole Luney, Gabriela Skibinski et Denise Iszczuk ont contribué aux relevés dans leurs propriétés, y compris la localisation à l’avance des colonies et l’inventaire des sous-­populations. Ian Jean a par la suite continué de fournir son appui en répondant à une multitude de questions sur les propriétés de l’ABCA et les relevés de terrain antérieurs. Melody Cairns, Pilar Manorome, Jennifer Chambers et des stagiaires d’été de Parcs Ontario ont participé aux relevés en 2015 et aux travaux de clarification des données des relevés antérieurs. Shane White de l’office de protection de la nature de la région de St. Clair a également réalisé un inventaire en 2015. Dan Lebedyk de l’office de protection de la nature de la région d’Essex a fourni les rapports de relevés passés ainsi que de nombreux renseignements utiles. Charles Cecile a été un guide utile et a permis d’accélérer les relevés de terrain. La rédactrice du rapport remercie tous les propriétaires qui ont autorisé l’accèes èa leur terrain pour les relevés. Ces incroyables efforts concertés ont permis une réelle amélioration des connaissances sur l’espèce malgré l’unique semaine ayant pu être consacrée aux travaux de terrain. Quelle semaine ce fut! Bruce Bennett, coprésident du Sous-comité de spécialistes des plantes vasculaires, Mike Oldham du Centre d’information sur le patrimoine naturel de l’Ontario et Karen Timm du Secrétariat du COSEPAC ont gentiment fourni des conseils au cours de la rédaction de la version provisoire du rapport. Lorna Brownlee, de l’autorité scientifique de la CITES, a analysé les données relatives au commerce de la CITES. Alain Filion et Jenny Wu du Secrétariat du COSEPAC ont gracieusement effectué la cartographie et les calculs connexes pour la préparation du rapport. Enfin, Patrick Nantel a vérifié les calculs relatifs aux taux de croissance. Le présent rapport a été produit grâce à un réseau incroyable de personnes formidables qui ont donné leur temps sans compter dans l’intérêt de la conservation de l’hydraste du Canada.

Experts contactés

Secrétariat du COSEPAC, Environnement et Changement climatique Canada, Gatineau (Québec)

Furrer, Martina, biologiste de l’information sur la biodiversité, Centre d’information sur le patrimoine naturel de l’Ontario, ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario, Peterborough (Ontario)

Jacobs, Clint, Walpole Island Heritage Centre, Première Nation de l’île Walpole (Ontario)

Jean, Ian, Forestry and Stewardship Specialist, Ausable Bayfield Conservation Authority, Exeter (Ontario)

Lebedyk, Dan, Conservation Biologist, Essex Region Conservation Authority, Essex (Ontario)

Oldham, Mike, botaniste, Centre d’information sur le patrimoine naturel de l’Ontario, ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario, Peterborough (Ontario)

Ontario Region, Service canadien de la faune, Environnement et Changement climatique Canada, Downsview (Ontario)

White, Shane, Maintenance Foreman, St. Clair Conservation Authority

Zammit, Tony, Aquatic and Terrestrial Ecologist, Grand River Conservation Authority Cambridge (Ontario)

Rédacteur du premier rapport de situation sur l’espèce (1990) : David J. White

Rédacteurs de la mise à jour du rapport de situation (2000) : Adrianne Sinclair et Paul M. Catling

Sources d’information

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Sommaire biographique de la rédactrice du rapport

Adrianne Sinclair a rédigé sa thèse de doctorat à l’Université d’Ottawa; celle-ci portait sur le rétablissement de l’hydraste du Canada et était fondée sur des travaux de terrain réalisés sur quatre ans. Ses recherches ont débuté en 1998, année où elle a réalisé des relevés sur le terrain pour retrouver les sites connus et tenter de trouver de nouveaux sites hébergeant l’hydraste du Canada. Les réaultats des relevés ont été fournis au COSEPAC et au Centre d’information sur le patrimoine naturel de l’Ontario et ont servi à la rédaction de la mise à jour du rapport de situation publiée en 2000. Peu de temps après la remise de sa thèse de doctorat, en 2002, Adrianne a communiqué avec le Service canadien de la faune pour évaluer l’impact du commerce international sur l’hydraste du Canada. Adrianne est actuellement chef de l’autorité scientifique pour la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) du Service canadien de la faune.

Collections examinées

Aucune collection n’a été examinée pour la préparation du présent rapport, mais les données sur l’emplacement provenant des collections suivantes, compilées pour le relevé de 1998, ont été utilisées pour la préparation du présent rapport : CAN, DAO, TRT, HAM, WAT, UWO et QK (acronymes tirés de Thiers, 2016).

Annexe 1. Communautés végétales hébergeant l’hydraste du Canada

En 2015 (12 sous-­populations) et en 2010 (1 sous‑population non visitée en 2015), l’hydraste du Canada a été signalée dans les 11 communautés végétales suivantes (communautés de la CET) :

Annexe 2. Calculateur des menaces pour l’hydraste du Canada

Tableau d’évaluation des menaces

Nom scientifique de l’espèce ou de l’écosystème :
Hydraste du Canada (Hydrastis canadensis)
Identification de l’élément :
Sans objet
Code de l’élément :
Sans objet
Date :
20/03/2017
Évaluateur(s) :
Dwayne Lepitzki (animateur), Jana Vamosi (coprésidente du SCS des plantes vasculaires), Adrianne Sinclair (rédactrice du rapport), Holly Bickerton (contributrice au rapport), Daniel Brunton, Susan Meades, Bruce Bennett (membres du SCS des plantes vasculaires), Ruben Boles et Karolyne Pickett (SCF), Joanna James (Secrétariat du COSEPAC)
Références :
Bickerton et Sinclair, 2016
Calcul de l’impact global des menaces
Impact des menaces (descriptions) Comptes des menaces de niveau 1
selon l’intensité de leur impact :
maximum de la plage d’intensité
Comptes des menaces de niveau 1
selon l’intensité de leur impact :
minimum de la plage d’intensité
A (Très élevé) 0 0
B (Élevé) 0 0
C (Moyen) 1 0
D (Faible) 2 3
Impact global des menaces calculé : Moyen Faible
Valeur de l’impact global attribuée :
CD = Moyen-faible
Ajustement de la valeur de l’impact – justification :
L’impact global des menaces attribué est moyen-faible. La population canadienne, auparavant répandue, semble stable et peut-être en hausse dans les sites restants, et environ la moitié de la population se trouve dans des aires protégées. Il existe des menaces potentielles, mais celles-ci n’ont pas d’impact sur la population actuellement.
Impact global des menaces – commentaires :
Durée d’une génération = 40 ans; la période utilisée pour le présent calculateur des menaces est de 100 ans (période maximale). La sous-population nombre 16 est potentiellement introduite, mais on considère qu’elle fait partie de la population canadienne, car elle se trouve dans l’aire de répartition naturelle de l’espèce.
Tableau d’évaluation des menaces
Numéro Menace Impact
(calculé)
Portée
(10 prochaines
années)
Gravité
(10 années
ou
3 générations)
Immédiateté Commentaires
1 Développement résidentiel et commercial Non calculé (à l’extérieur de la période d’évaluation) Petite (1 à 10 %) Extrême (71 à 100 %) Modérée (peut-être à court terme, < 10 ans ou 3 générations) Sans objet
1.1 Habitations et zones urbaines Non calculé (à l’extérieur de la période d’évaluation) Petite (1 à 10 %) Extrême (71 à 100 %) Modérée (peut-être à court terme, < 10 ans ou 3 générations) Un des 27 sites visités (site 3; 757 tiges, soit environ 1,7 % de la population canadienne) se trouve à proximité d’une zone urbaine, et il est possible que le boisé soit coupé pour l’aménagement d’un lotissement à long terme. Cependant, le zonage de la propriété est inconnu. Dans les autres sites où l’espèce se rencontre sur des terrains privés, les colonies d’individus se trouvent près de ruisseaux, où la construction résidentielle est peu probable.
5 Utilisation des ressources biologiques Moyen-faible Restreinte (11 à 30 %) Élevée-légère (1 à 70 %) Élevée-faible Sans objet
5.2 Cueillette de plantes terrestres Faible Petite (1 à 10 %) Élevée-légère (1 à 70 %) Modérée (peut-être à court terme, < 10 ans ou 3 générations) L’espèce était récoltée à des fins médicinales dans le passé, ce qui contribuerait à sa rareté, mais rien n’indique que la population existante est actuellement touchée par la cueillette. La cueillette constituerait une menace si un grand nombre d’individus étaient récoltés illégalement, mais l’espèce n’est pas en demande actuellement, compte tenu des pratiques de culture et des faibles profits associés à la vente des spécimens sauvages. On ignore quelle sera l’ampleur de la cueillette dans le futur et quelle partie de la plante sera ciblée (graines, fruits ou plante entière). Selon un programme de rétablissement récemment proposé (ECCC, 2018), trois sous-­populations pourraient être soumises à la cueillette parce qu’elles sont situées très près de sentiers récréatifs sur des terres publiques.
5.3 Exploitation forestière et récolte du bois Moyen-faible Restreinte (11 à 30 %) Élevée-légère (1 à 70 %) Élevée-faible La coupe sélective n’a peut-être pas d’impact important sur l’hydraste du Canada, mais la coupe à blanc représente une menace potentielle. Cinq sites situés sur des terrains privés pourraient faire l’objet de coupes à blanc, mais le risque que cela se produise semble actuellement faible. Les bonnes pratiques forestières recommandent d’éviter les coupes à blanc dans les boisés en Ontario, et il semble probable (ce qui ne constitue toutefois pas une garantie) que ces pratiques sont généralement mises en œuvre dans les zones occupées par l’hydraste du Canada (près des berges de cours d’eau). Les sites hébergeant l’espèce pourraient faire l’objet de coupes sélectives, mais l’impact de cette pratique sur l’hydraste du Canada est considérée comme faible, particulièrement vu le fait que la majorité des individus se trouvent dans des plaines inondables. Quatorze sites ont été visités, et rien ne semble indiquer que des coupes sélectives sont réalisées.
6 Intrusions et perturbations humaines Faible Petite (1 à 10 %) Légère (1 à 10 %) Élevée (continue) Sans objet
6.1 Activités récréatives Faible Petite (1 à 10 %) Légère (1 à 10 %) Élevée (continue) On trouve des sentiers de VTT adjacents à trois sous-­populations, et ces mêmes sentiers avaient été observés en 1998. Aucun sentier ne traversede colonies de l’espèce. L’hydraste du Canada a parfois été observée dans des sentiers de VTT. Les VTT perturbent le sol, ce qui pourrait avoir été bénéfique à l’espèce. La portée de l’utilisation de VTT observée dans ces trois sites correspond à ~4 % de la population canadienne. L’utilisation de VTT peut-être bénéfique à l’espèce en imitant les perturbations naturelles du sol, mais leur utilisation répétée peut compacter le sol et avoir un impact négatif. Une colonie dans un site a été détruite par l’élargissement d’un sentier de VTT. Aucun nouveau sentier de VTT n’est prévu. De plus, les sentiers pédestres et le piétinement des individus soulèvent certaines préoccupations, mais, comme pour les sentiers de VTT, il n’y a pas de consensus quant à l’impact du piétinement, et certaines sources laissent croire que l’hydraste du Canada est favorisée par les faibles perturbations.
7 Modification du système naturel Inconnu Restreinte (11 à 30 %) Inconnue Élevée (continue) Sans objet
7.2 Barrages, gestion et utilisation de l’eau Inconnu Restreinte (11 à 30 %) Inconnue Élevée (continue) Trois sites de terrain élevé (y compris le site 7) pourraient être touchées par les activités de gestion de l’eau. Le site 7 était déjà affecté par des fossés aménagés au début des années 2000 dans une proriété voisine. De plus, un grand étang a été créé par la suite. Les plantes semblaient flétries l’année suivant l’aménagement des fossés, mais d’autres facteurs peuvent aussi expliquer les conditions sèeches durant une année. Les individus étaient en pleine santé en 2015, et la colonie avait connu une croissance considérable. Des fossés de drainage pourraient assécher le sol dans les zones où on trouve des individus, ce qui serait nuisible pour l’espèce puisqu’elle préfère les sols humides. Les individus semblent en mesure de se rétablir si les conditions sèches sont seulement temporaires, mais la diminution de l’humidité pourrait aussi avoir une incidence sur l’établissement des semis. Six sites sont touchés par des fossés de drainage, et ils représentent au total ~1 % de la population canadienne. Il est possible que des fossés aient été aménagés prèes de 2 populations dans l’île Walpole, mais ces zones n’ont pas été visitées pour la préparation du présent rapport.
8 Espèces et gènes envahissants ou problématiques Inconnu Restreinte (11 à 30 %) Inconnue Élevée (continue) Sans objet
8.1 Espèces exotiques/non indigènes envahissantes Inconnu Restreinte (11 à 30 %) Inconnue Élevée (continue) Le roseau commun (Phragmites australis subsp. australis) a récemment été observé en train de se propager dans deux des fossés de drainage mentionnés au point 7.2. Cette espèce envahissante ne semble pas avoir de répercussions sur l’hydraste du Canada actuellement. Selon un programme de rétablissement récemment proposé (ECCC, 2018), l’alliaire officinale est présente dans trois sous­-populations, mais ses effets sur l’hydraste du Canada sont inconnus. D’autres espèces envahissantes exotiques, notamment le nerprun cathartique (Rhamnus cathartica) et le nerprun bourdaine (Rhamnus frangula), ont été signalées dans quatre sites additionnels; ces espèeces pourraient avoir des répercussions sur l’hydraste du Canada, mais il n’y a aucun signe d’impact direct actuellement.
11 Changement climatique et phénomènes météorologiques violents Inconnu Généralisée (71 à 100 %) Inconnue Élevée (continue) Sans objet
11.2 Sécheresses Inconnu Généralisée (71 à 100 %) Inconnue Élevée (continue) Les sécheresses auraient un effet négatif sur l’espèce, mais la gravité de leurs effets est inconnue. Ce phénomène aurait sans doute de plus graves répercussions sur l’établissement des semis que sur les individus adultes.

Classification des menaces d’après l’IUCN-CMP, Salafsky et al. (2008).

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