L’ophiogomphe de Howe (Ophiogomphus howei) : évaluation et rapport de situation du COSEPAC 2018

Titre officiel : Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur L’ophiogomphe de Howe (Ophiogomphus howei) au Canada 2018

Comité sur la situation des espèces en peril au Canada (COSEPAC)
Préoccupante 2018

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L’ophiogomphe de Howe
L’ophiogomphe de Howe

COSEPAC sommaire de l’évaluation

Sommaire de l’évaluation – novembre 2018

Nom commun : Ophiogomphe de Howe

Nom scientifique : Ophiogomphus howei

Statut : Préoccupante

Justification de la désignation : L’une des plus petites libellules du Canada, cette espèce rare à l’échelle mondiale est un spécialiste de l’habitat qui se limite à quelques cours d’eau du Nouveau-Brunswick et à une seule rivière du Nord-Ouest de l’Ontario. Si l’impact global des menaces est actuellement faible, la construction potentielle de barrages menace au moins un site dans l’aire de répartition. De plus, des espèces aquatiques envahissantes pourraient nuire aux larves de l’espèce.

Répartition au Canada : Ontario, Nouveau-Brunswick

Historique du statut : Espèce désignée « préoccupante » en novembre 2008. Réexamen et confirmation du statut en novembre 2018.

COSEPAC résumé

Ophiogomphe de Howe
Ophiogomphus howei

Description et importance de l’espèce sauvage

L’ophiogomphe de Howe (Ophiogomphus howei) est une petite libellule (longueur totale : 31 à 34 mm; longueur de l’aile : 19 à 21 mm) de la famille des Gomphidés (gomphes). L’espèce est associée aux cours d’eau propres à débit élevé. Les adultes sont noirs avec des marques jaune vif sur l’abdomen et les ailes et des marques vert vif sur le thorax. La larve est aquatique, petite et d’allure discrète.

Répartition

L’aire de répartition de l’ophiogomphe de Howe se situe dans l’est de l’Amérique du Nord. L’espèce a été signalée dans deux régions géographiques : les Appalaches, depuis le nord du Nouveau-Brunswick jusque dans le nord-est de la Géorgie, et le Midwest, soit au Minnesota, au Wisconsin, au Michigan et dans nord-ouest de l’Ontario.

Au Canada, l’ophiogomphe de Howe a été signalé dans sept grands réseaux hydrographiques : fleuve Saint-Jean et rivières Sainte-Croix, Magaguadavic, Miramichi Sud-Ouest, Cains et Salmon, au Nouveau-Brunswick, et rivière Namakan, dans le nord-ouest de l’Ontario. Certains gomphes sont plutôt rares, et les exuvies (dépouille abandonnée par la larve après l’émergence) sont l’élément attestant le plus souvent de la présence d’une espèce.

Habitat

Les larves de l’ophiogomphe de Howe vivent dans les cours d’eau relativement grands à courant rapide, à gradient modéré et à eau non polluée qui comprennent des superficies considérables de sable fin ou de gravillon. Les adultes vivraient principalement dans le couvert des forêts à proximité de leur cours d’eau natal. Les activités de recherche d’exuvies réalisées à la bonne période de l’année et dans des milieux où les conditions de l’eau étaient apparemment appropriées n’ont généralement pas permis de trouver l’espèce, ce qui donne à penser que l’habitat convenable, notamment les facteurs qui influent sur la survie des larves et les résultats de l’émergence, est probablement plus restreint que ce qu’indiquent les connaissances actuelles.

Biologie

La période de développement des larves, avant qu’elles n’émergent du milieu aquatique, serait d’au moins deux ans. Au Canada, l’émergence se déroule de la fin mai ou du début juin jusqu’à la fin juin et est largement synchronisée avec celle d’autres espèces du même genre. Après l’émergence, les adultes survivent quatre à six semaines; ils sont rarement observés près de l’eau et passent probablement la majeure partie de leur temps dans le couvert forestier.

Taille et tendances des populations

L’abondance de l’ophiogomphe de Howe et ses tendances en matière de population au Canada sont inconnues, mais la population des États-Unis est considérée comme stable.

Menaces et facteurs limitatifs

Dans l’ensemble, l’impact des menaces pesant sur l’ophiogomphe de Howe est considéré comme faible. La construction d’un barrage constitue une menace potentielle pour la sous-population de l’Ontario. Les espèces envahissantes peuvent modifier le biote au détriment de l’ophiogomphe de Howe; l’impact de cette menace est toutefois inconnu. La pollution de l’eau causée par un apport excessif de nutriments provenant des égouts ou par la sédimentation due au ruissellement provenant des activités agricoles ou forestières aurait un impact négligeable sur l’espèce.

Protection, statuts et classements

L’ophiogomphe de Howe a été désigné « espèce préoccupante » par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) en 2008 (COSEWIC, 2008) et a été inscrit à ce titre à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril. L’ophiogomphe de Howe a été classé « espèce préoccupante » aux termes de la Loi sur les espèces en péril du Nouveau-Brunswick et« espèce en voie de disparition » aux termes de la Loi sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario. Il est coté N2 au Canada, S1 en Ontario et S2 au Nouveau-Brunswick.

Résumé technique

Nom scientifique : Ophiogomphus howei

Nom français : Ophiogomphe de Howe

Nom anglais : Pygmy Snaketail

Répartition au Canada: Ontario, Nouveau-Brunswick

Données démographiques

Durée d’une génération (généralement, âge moyen des parents dans la population; indiquez si une méthode d’estimation de la durée d’une génération autre que celle qui est présentée dans les lignes directrices de l’UICN [2011] est utilisée) :
2 à 4 ans
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre total d’individus matures?
On ne sait pas
Pourcentage estimé de déclin continu du nombre total d’individus matures sur [cinq ans ou deux générations] :
Inconnu
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix dernières années ou trois dernières générations] :
Inconnu
Pourcentage [prévu ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix prochaines années ou trois prochaines générations] :
Inconnu
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours de toute période de [dix ans ou trois générations] commençant dans le passé et se terminant dans le futur :
Inconnu
Est-ce que les causes du déclin sont a) clairement réversibles et b) comprises et c) ont effectivement cessé?
a. On ne sait pas
b. partiellement comprises
c. non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures?
Non

Information sur la répartition

Superficie estimée de la zone d’occurrence :
162 904 km2
Indice de zone d’occupation (IZO)[Fournissez toujours une valeur établie à partir d’une grille à carrés de 2 km de côté :
92 km2
La population totale est-elle gravement fragmentée, c.-à-d. que plus de 50 % de sa zone d’occupation totale se trouvent dans des parcelles d’habitat qui sont a) plus petites que la superficie nécessaire au maintien d’une population viable et b) séparées d’autres parcelles d’habitat par une distance supérieure à la distance de dispersion maximale présumée pour l’espèce?
a. Non
b. Non
Nombre de localités* (utilisez une fourchette plausible pour refléter l’incertitude, le cas échéant) :
Ne correspond pas aux critères utilisés pour désigner les localités, car > 50 % de la population canadienne n’est pas menacée; le concept de localité ne s’applique donc pas.
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence?
Oui. Un projet de construction de barrage menace l’habitat de l’espèce dans le seul site où elle se rencontre en Ontario. La disparition de l’occurrence de l’Ontario ferait passer la superficie de la zone d’occurrence connue de 162 904 km2 à 22 777 km2.
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de l’indice de zone d’occupation?
Oui
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] du nombre de sous-populations?
Oui
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] du nombre de localités*?
Non
Y a-t-il un déclin [observé, inféré ou prévu] de [la superficie, l’étendue ou la qualité] de l’habitat?
Un déclin possible est inféré, car la pollution et les espèces envahissantes pourraient causer un déclin de la qualité de l’habitat.
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de sous-populations?
Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de localités*?
Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence?
Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de l’indice de zone d’occupation?
Non

*(Voir « Définitions et abréviations » sur le site Web du COSEPAC et International Union for Conservation of Nature (IUCN) (en anglais seulement) pour obtenir des précisions sur ce terme.)

Nombre d’individus matures dans chaque sous-population
Sous-populations (utilisez une fourchette plausible) Nombre d’individus matures
Rivière Sainte-Croix Inconnu
Rivière Magaguadavic Inconnu
Fleuve Saint-Jean Inconnu
Rivière Salmon Inconnu
Rivière Miramichi Sud-Ouest/rivière Cains Inconnu
Rivière Namakan Inconnu
Total Inconnu

Analyse quantitative

La probabilité de disparition de l’espèce à l’état sauvage est d’au moins [20 % sur 20 ans ou 5 générations, ou 10 % sur 100 ans]: Analyse non réalisée.

Menaces (directes, de l’impact le plus élevé à l’impact le plus faible, selon le calculateur des menaces de l’UICN)

Un calculateur des menaces a-t-il été rempli pour l’espèce? Oui

Quels autres facteurs limitatifs sont pertinents?

La population de l’Ontario est peut-être très isolée. La population connue la plus proche se trouve à 165 km au sud-ouest, sur le fleuve Mississippi, en aval de Grand Rapids, au Minnesota. Compte tenu de cet isolement, la population est intrinsèquement vulnérable à la disparition.

Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)

Situation des populations de l’extérieur les plus susceptibles de fournir des individus immigrants au Canada :
La situation de la sous-population du Maine, aux États-Unis, est semblable à celle de la sous-population du Nouveau-Brunswick.
Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible?
Oui, possible
Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au Canada?
Oui
Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants?
Oui
Les conditions se détériorent-elles au Canada+?
Peut-être
Les conditions de la population source se détériorent-elles+?
Peut-être
La population canadienne est-elle considérée comme un puits+?
Non
La possibilité d’une immigration depuis des populations externes existe-t-elle?
Possible, mais peu probable

+Voir le tableau 3 (Lignes directrices pour la modification de l’évaluation de la situation d’après une immigration de source externe).

Nature délicate de l’information sur l’espèce

L’information concernant l’espèce est-elle de nature délicate? Non

Historique du statut

Historique du statut selon le COSEPAC : Espèce désignée « préoccupante » en novembre 2008. Réexamen et confirmation du statut en novembre 2018.

Statut et justification de la désignation

Statut recommandé : Préoccupante

Code alphanumérique : Sans objet

Justification de la désignation : L’une des plus petites libellules du Canada, cette espèce rare à l’échelle mondiale est un spécialiste de l’habitat qui se limite à quelques cours d’eau du Nouveau-Brunswick et à une seule rivière du Nord-Ouest de l’Ontario. Si l’impact global des menaces est actuellement faible, la construction potentielle de barrages menace au moins un site dans l’aire de répartition. De plus, des espèces aquatiques envahissantes pourraient nuire aux larves de l’espèce.

Applicabilité des critères

Critère A (déclin du nombre total d’individus matures) :
Sans objet, données insuffisantes
Critère B (aire de répartition peu étendue et déclin ou fluctuation) :
Sans objet. L’IZO est très petit (92 km2) et correspond aux seuils de la catégorie « en voie de disparition », mais la population de l’espèce n’est pas gravement fragmentée, le concept de localité ne s’applique pas, et il n’y a pas de fluctuations extrêmes.
Critère C (nombre d’individus matures peu élevé et en déclin) :
Sans objet
Critère D (très petite population totale ou répartition restreinte) :
Sans objet
Critère E (analyse quantitative) :
Sans objet

Préface

L’ophiogomphe de Howe a été évalué par le COSEPAC pour la première fois en 2008 et a alors été désigné « espèce préoccupante ». Il a été inscrit à ce titre à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril en 2011. De plus, il a été désigné « en voie de disparition » vertu de la Loi sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario en 2012. Un plan de gestion national a été publié en 2013, et l’espèce a été inscrite à titre d’espèce préoccupante à la Loi sur les espèces en péril du Nouveau-Brunswick la même année.

Depuis 2008, des relevés additionnels visant l’espèce ont été menés en Ontario, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse. Des spécimens additionnels ont été récoltés, ce qui a mené à des modifications mineures de la superficie de la zone d’occurrence et de l’IZO, mais l’espèce demeure rare et n’a été trouvée que dans les réseaux hydrographiques où elle avait déjà été signalée : fleuve Saint-Jean et rivières Sainte-Croix, Magaguadavic, Miramichi Sud-Ouest, Cains et Salmon, au Nouveau-Brunswick, et rivière Namakan, dans le nord-ouest de l’Ontario.

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsables des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (2018)

Espèce sauvage
Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’un autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.
Disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.
Disparue du pays (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.
En voie de disparition (VD)
(Remarque : Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.)
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.
Menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.
Préoccupante (P)
(Remarque : Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.)
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.
Non en péril (NEP)
(Remarque : Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.)
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.
Données insuffisantes (DI)
(Remarque : Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».)
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

Remarque : Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.

Le Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

Description et importance de l’espèce sauvage

Nom et classification

Règne : animal
Embranchement : Arthropodes
Sous-embranchement : Hexapodes
Classe : Insectes
Sous-classe : Ptérygotes (insectes ailés)
Ordre : Odonates (demoiselles et libellules)
Sous-ordre : Anisoptera (libellules)
Famille : Gomphidés (gomphes)
Genre : Ophiogomphus Selys, 1854
Espèce : Ophiogomphus howei Bromley, 1924

Nom français : Ophiogomphe de Howe (COSEWIC 2008)

Noms anglais : Pygmy Snaketail (Paulson et Dunkle, 1996; Catling et al., 2005) Midget Snaketail (United States Environmental Protection Agency, 2017), Howe’s Midget Snaketail Dragonfly (World Conservation Union, IUCN [Baillie et Groombridge, 1996]).

L’ophiogomphe de Howe (Ophiogomphus howei) est une espèce distincte, et aucune sous-espèce ou forme n’a été proposée pour celle-ci. Le genre est stable au plan taxinomique depuis sa description par Sélys Longchamps (1854). Carle (1986, 1992) a proposé trois sous-genres, dont celui des Ophionuroides, dans lequel se classe l’ophiogomphe de Howe. L’espèce est considérée comme indigène dans tous les sites où elle se rencontre (NatureServe, 2017); son aire de répartition ne semble pas en voie de s’étendre.

La femelle adulte a été décrite par Bromley (1924), et le mâle adulte a été décrit par Calvert (1924). La larve de l’espèce a été décrite par Kennedy et White (1979). Les larves des premiers stades peuvent être difficiles à identifier, mais les larves des stades intermédiaires et des derniers stades, les exuvies et les adultes sont facilement reconnaissables.

Description morphologique

La morphologie générale de l’ophiogomphe de Howe est semblable à celle des autres espèces d’ophiogomphes, exception faite de la taille et de la coloration des ailes (figure 1). L’ophiogomphe de Howe est la plus petite espèce du genre Ophiogomphus et l’une des plus petites espèces de libellules en Amérique du Nord; sa longueur totale va de 31 à 34 mm, et la longueur de l’aile postérieure, de 19 à 21 mm (Needham et al., 2014). Le renflement à l’extrémité de l’abdomen est relativement large pour le genre. La femelle se distingue du mâle par son abdomen plus gros et moins renflé à l’extrémité. Les ailes sont teintées de jaune dans la moitié basale chez les deux sexes, mais la superficie et l’opacité de cette pigmentation sont plus élevées chez la femelle (Needham et al., 2014). Cette coloration est unique chez les gomphes, et rare parmi les Odonates d’Amérique du Nord, mais est observée chez certaines espèces du genre Sympetrum (Catling, 2007), notamment le Sympetrum semicinctum (Say), présent dans l’Est.

Vues dorsale et latérale d’un ophiogomphe de Howe
Figure 1. Vues dorsale et latérale d’un ophiogomphe de Howe mâle. Photographie : Paul M. Brunelle.

Le corps de l’ophiogomphe de Howe est brun-noir et noir, avec de grandes marques jaune vif sur le dessus de l’abdomen et vert brillant sur le thorax. Chez les ténéraux, les marques thoraciques peuvent rester jaunes jusqu’à sept jours (Kennedy et White, 1979).

Les larves du dernier stade de l’ophiogomphe de Howe (figure 2) sont longues de 19 à 22,5 mm (Kennedy et White, 1979). Elles sont de taille semblable aux larves des premiers stades d’autres espèces du genre Ophiogomphus, mais s’en distinguent par l’absence de crochets sur le dessus de l’abdomen, remplacés par de petites protubérances. Les épines latérales du septième segment abdominal sont vestigiales ou absentes. De plus, chez l’ophiogomphe de Howe, les larves du dernier stade possèdent des étuis alaires qui rejoignent latéralement le milieu du quatrième segment abdominal. Les larves de taille comparable des autres ophiogomphides possèdent des étuis alaires proportionnellement beaucoup plus courts par rapport à la longueur totale du corps.

Des descriptions détaillées des larves sont présentées dans Kennedy et White (1979). Les adultes sont décrits dans Bromley (1924, femelle adulte), Calvert (1924, mâle adulte) et Needham et al. (2014, adultes).

Exuvie d’ophiogomphe de Howe
Figure 2. Exuvie d’ophiogomphe de Howe. Photographie prise par John Klymko le 6 juillet 2016, à la rivière Magaguadavic, au Nouveau-Brunswick.

Structure spatiale et variabilité de la population

Il n’existe pas d’analyse des caractéristiques génétiques de cette espèce sur l’ensemble de son aire de répartition. Il y a deux centres de population en Amérique du Nord, le premier s’étendant dans les Appalaches depuis la Géorgie et la Caroline du Sud jusqu’au Nouveau-Brunswick, et le deuxième se trouvant dans le nord-est du Midwest américain et comprenant des populations au Michigan, au Wisconsin, au Minnesota et dans la portion adjacente du nord-ouest de l’Ontario. Aucune différence morphologique entre les individus des deux centres de population n’a été signalée, comme l’indique l’absence de sous-espèce reconnue, et aucune étude n’a été menée sur les différences génétiques. La région du code-barres génétique a été séquencée pour 11 spécimens d’ophiogomphe de Howe (Hebert, comm. pers., 2018); tous ces spécimens ont été capturés au Nouveau-Brunswick, de sorte qu’il est impossible d’évaluer les divergences génétiques entre les deux centres de population au moyen de ces données, et aucune autre étude sur les distinctions génétiques entre les centres de population n’a été réalisée.

Unités désignables

L’ophiogomphe de Howe est représenté par une unité désignable. Les unités désignables constituent des populations distinctes et importantes sur le plan de l’évolution. Il y a probablement deux sous-populations distinctes (une en Ontario et l’autre au Nouveau-Brunswick); cependant, rien n’indique que celles-ci aient une importance sur le plan de l’évolution.

Caractère distinct

L’aire de répartition globale de cette espèce se divise en deux zones : les sous-populations occidentales se rencontrent au Wisconsin, au Minnesota et dans le nord-ouest de l’Ontario; les sous-populations orientales occupent la région des Appalaches s’étendant du Nouveau-Brunswick à la Caroline du Sud (figure 3). Ces régions sont séparées par environ 800 km (entre le nord du Kentucky et le centre du Wisconsin). Un individu adulte, récemment signalé sur le site Odonata Central (Abbot, 2017, mention 463346), a été observé au Michigan, à la rivière Grand, au sud de Lansing, ce qui se trouve à l’extérieur des deux centres de population. Si cette occurrence est incluse dans groupe de l’Ouest, dont elle est la plus proche, alors la distance entre les régions de l’Est et de l’Ouest est d’environ 500 km.

Importance sur le plan de l’évolution

Aucune différence morphologique ou génétique n’a été observée dans l’aire de répartition nord-américaine de l’ophiogomphe de Howe, mais l’espèce n’a pas fait l’objet d’études génétiques détaillées. L’ophiogomphe de Howe se rencontre dans des contextes écologiques semblables dans l’ensemble de son aire de répartition, et rien ne semble indiquer qu’il existe des adaptations locales. Ainsi, aucun élément ne justifie actuellement la reconnaissance de plus d’une unité désignable.

Carte illustrant la répartition mondiale de l’ophiogomphe de Howe
Figure 3. Répartition mondiale de l’Ophiogomphus howei (d’après NatureServe, 2017, ACCDC, 2018, Odonata Central, 2017, Steffens et Smith, 1999, ADIP, 2015, Daigle, comm. pers., 2017).
Carte illustrant les endroits où l’ophiogomphe de Howe a été observé dans six cours d’eau du Nouveau Brunswick
Figure 4.   Répartition de l’Ophiogomphus howei au Nouveau-Brunswick. Les occurrences de la rivière Cains et de la rivière Miramichi Sud-Ouest sont considérées comme formant une seule sous-population. Les populations de toutes les autres rivières sont considérées comme des sous-populations distinctes.

Importance de l’espèce

Les mentions de l’ophiogomphe de Howe indiquent que l’espèce est généralement limitée à des milieux à eaux courantes relativement non polluées (Brunelle, 2010; Paulson, 2011; Dunkle, 2000; White et al., 2010). L’espèce est considérée comme rare dans la majeure partie de son aire de répartition nord-américaine. Elle atteint la limite nord de son aire de répartition au Canada.

Répartition

Aire de répartition mondiale

L’aire de répartition mondiale de l’ophiogomphe de Howe se divise en deux régions géographiques. La région qui se trouve dans l’est de l’Amérique du Nord longe les Appalaches, depuis le nord du Nouveau-Brunswick jusque dans l’ouest de la Caroline du Sud et le nord de la Géorgie. Au sud de la Nouvelle-Angleterre, l’espèce semble confinée à la chaîne des Appalaches, mais on trouve également des occurrences dans les basses terres du Massachusetts et du Maine, et jusque dans le sud-ouest du Nouveau-Brunswick. Le deuxième centre de répartition se trouve à l’ouest et au sud des Grands Lacs, au Michigan, au Minnesota et au Wisconsin.

L’aire de répartition mondiale a une superficie d’environ 1,86 million de kilomètres carrés.

Aire de répartition canadienne

Au Canada, l’ophiogomphe de Howe se rencontre au Nouveau-Brunswick et dans le nord-ouest de l’Ontario. Il y a six sous-populations : cinq au Nouveau-Brunswick et une en Ontario (figure 5). Les sous-populations sont définies comme des groupes distincts sur le plan géographique ou autre au sein de la population, entre lesquels peu d’échanges démographiques ou génétiques se produisent. On considère que chaque cours d’eau où l’ophiogomphe de Howe a été signalé comporte une sous-population distincte, sauf la rivière Cains, au Nouveau-Brunswick; celle-ci se déverse dans la rivière Miramichi Sud-Ouest, et les occurrences des deux rivières forment la sous-population de la rivière Miramichi Sud-Ouest. Toutes les sous-populations sont considérées comme existantes, mais, comme il est indiqué ci-après, la sous-population de l’Ontario est attestée uniquement par une exuvie récoltée en 2007.

Environ 30 % de l’aire de répartition mondiale de l’espèce se trouve au Canada, mais l’aire canadienne comprend une vaste superficie où l’espèce n’a jamais été signalée entre le nord-ouest de l’Ontario et le Nouveau-Brunswick.

Carte illustrant la répartition de l’ophiogomphe de Howe dans la rivière Namakan
Figure 5. Répartition de l’Ophiogomphus howei en Ontario.

Nord-ouest de l’Ontario

Le 23 juin 2007, Ilka Milne a trouvé une seule exuvie d’ophiogomphe de Howe à la rivière Namakan, dans le district de Rainy River, dans le nord-ouest de l’Ontario (voir le tableau 1). Il est possible que l’espèce soit présente ailleurs dans le nord-ouest de la province. En effet, plusieurs cours d’eau dans la région, notamment les rivières Pigeon, Maligne et à la Pluie, semblent présenter des conditions convenables, mais ces conditions, notamment les facteurs ayant une incidence sur la survie des larves et les résultats de l’émergence, sont probablement plus restreintes que celles actuellement connues. Aucune de ces rivières n’a fait l’objet de recherches d’exuvies de grande envergure (voir la section Activités de recherche).

La rivière Namakan se trouve dans l’écozone de Thunder Bay-Quetico, dans l’écorégion du Bouclier boréal.

Tableau 1. Mentions de l’ophiogomphe de Howe au Canada. La largeur des cours d’eau a été calculée au moyen de Google Earth. Dans les cas où une grande île était présente au niveau du site de récolte, la largeur a été mesurée en aval de l’île.
Province. Cours d’eau Largeur du cours d’eau (m) Date Collectionneur/ observateur Étape du cycle de vie Attestation Musée
N.-B. Cains 60 13 juin 2007 D.A. Doucet, J. Edsall Exuvie Spécimen Musée du Nouveau-Brunswick
N.-B. Cains 60 25 juin 2007 D.A. Doucet, J. Edsall Adulte Spécimen Musée du Nouveau-Brunswick
N.-B. Magaguadavic 65 6 juillet 2016 J. Klymko, S.L. Robinson Exuvie Spécimen Musée du Nouveau-Brunswick
N.-B. Magaguadavic 75 6 juillet 2016 J. Klymko, S.L. Robinson Exuvie Spécimen Musée du Nouveau-Brunswick
N.-B. Magaguadavic 130 2 juillet 2008 D.A. Doucet, D.V. Sawyer Exuvie Spécimen Musée du Nouveau-Brunswick
N.-B. Magaguadavic 120 6 juillet 2016 S.L. Robinson Exuvie Spécimen Musée du Nouveau-Brunswick
N.-B. Magaguadavic 65 29 juin 2016 J. Klymko, S.L. Robinson Exuvie Spécimen Musée du Nouveau-Brunswick
N.-B. Magaguadavic 75 29 juin 2016 J. Klymko, S.L. Robinson Exuvie Spécimen Musée du Nouveau-Brunswick
N.-B. Magaguadavic 100 29 juin 2016 J. Klymko, S.L. Robinson Exuvie Spécimen Musée du Nouveau-Brunswick
N.-B. Magaguadavic 70 29 juin 2016 J. Klymko, S.L. Robinson Exuvie Spécimen Musée du Nouveau-Brunswick
N.-B. Magaguadavic 70 29 juin 2016 J. Klymko, S.L. Robinson Exuvie Spécimen Musée du Nouveau-Brunswick
N.-B. Magaguadavic 110 29 juin 2016 J. Klymko, S.L. Robinson Exuvie Spécimen Musée du Nouveau-Brunswick
N.-B. Magaguadavic 65 29 juin 2016 J. Klymko, S.L. Robinson Exuvie Spécimen Musée du Nouveau-Brunswick
N.-B. Magaguadavic 110 29 juin 2016 S.L. Robinson Exuvie Spécimen Musée du Nouveau-Brunswick
N.-B. Magaguadavic 115 17 juin 2003 S.I. Tingley Exuvie Spécimen Musée du Nouveau-Brunswick
N.-B. Magaguadavic 30 1er juillet 2003 D.L. Sabine Individu ténéral Observation Sans objet
N.-B. Saint-Jean 170 5 juillet 2018 J. Klymko, M. Weigensberg Exuvie Spécimen Musée du Nouveau-Brunswick
N.-B. Saint-Jean 210 28 juin 2018 J. Klymko, M. Weigensberg Exuvie Spécimen Musée du Nouveau-Brunswick
N.-B. Saint-Jean 180 22 juin 2002 P.M. Catling Individu ténéral, exuvie Spécimen Canadian National Collection
N.-B. Salmon 50 27 juin 2007 D.A. Doucet, J. Edsall Exuvie Spécimen Musée du Nouveau-Brunswick
N.-B. Miramichi Sud-Ouest 140 16 juin 2008 D.A. Doucet, D.V. Sawyer Exuvie Spécimen Musée du Nouveau-Brunswick
N.-B. Miramichi Sud-Ouest 90 20 sept. 2007 G.H. Stairs Exuvie Spécimen Musée du Nouveau-Brunswick
N.-B. Miramichi Sud-Ouest 100 17 juin 2007 D.A. Doucet, J. Edsall Exuvie Spécimen Musée du Nouveau-Brunswick
N.-B. Miramichi Sud-Ouest 100 25 juin 2007 D.A. Doucet, J. Edsall Adulte Spécimen Musée du Nouveau-Brunswick
N.-B. Miramichi Sud-Ouest 100 15 juillet 2007 D.A. Doucet Adulte Observation Sans objet
N.-B. Miramichi Sud-Ouest 100 14 sept. 2007 D.A. Doucet, J. Edsall Exuvie Spécimen Musée du Nouveau-Brunswick
N.-B. Miramichi Sud-Ouest 100 16 juin 2008 D.A. Doucet, D.V. Sawyer Exuvie Spécimen Musée du Nouveau-Brunswick
N.-B. Miramichi Sud-Ouest 105 17 juin 2007 P.M. Brunelle Exuvie Spécimen Musée du Nouveau-Brunswick
N.-B. Miramichi Sud-Ouest 105 25 juin 2007 D.A. Doucet, J. Edsall Adulte Spécimen Musée du Nouveau-Brunswick
N.-B. Miramichi Sud-Ouest 105 17 juin 2007 D.A. Doucet, J. Edsall Exuvie Spécimen Musée du Nouveau-Brunswick
N.-B. Miramichi Sud-Ouest 90 18 juin 2003 S.I. Tingley Exuvie Spécimen Musée du Nouveau-Brunswick
N.-B. Miramichi Sud-Ouest 90 20 juin 2007 D.A. Doucet, J. Edsall Exuvie Spécimen Musée du Nouveau-Brunswick
N.-B. Miramichi Sud-Ouest 90 25 juin 2007 D.A. Doucet, J. Edsall Adulte, exuvie Spécimen Musée du Nouveau-Brunswick
N.-B. Miramichi Sud-Ouest 90 4 juillet 2007 S.I. Tingley Adulte Observation Sans objet
N.-B. Miramichi Sud-Ouest 90 9 juillet 2007 D.A. Doucet, J. Edsall Exuvie Spécimen Musée du Nouveau-Brunswick
N.-B. Miramichi Sud-Ouest 90 15 juillet 2007 D.A. Doucet Exuvie Spécimen Musée du Nouveau-Brunswick
N.-B. Miramichi Sud-Ouest 90 7 août 2007 D.A. Doucet, J. Edsall Exuvie Spécimen Musée du Nouveau-Brunswick
N.-B. Miramichi Sud-Ouest 90 21 août 2007 D.A. Doucet, J. Edsall, G.H. Stairs Exuvie Spécimen Musée du Nouveau-Brunswick
N.-B. Miramichi Sud-Ouest 90 22 août 2007 G.H. Stairs Exuvie Spécimen Musée du Nouveau-Brunswick
N.-B. Miramichi Sud-Ouest 90 18 sept. 2007 D.A. Doucet, J. Edsall Exuvie Spécimen Musée du Nouveau-Brunswick
N.-B. Miramichi Sud-Ouest 90 16 juin 2008 D.A. Doucet, D.V. Sawyer Individu ténéral, exuvie Spécimen Musée du Nouveau-Brunswick
N.-B. Miramichi Sud-Ouest 90 3 juillet 2011 J. Klymko, S.L. Robinson Exuvie Spécimen Musée du Nouveau-Brunswick
N.-B. Sainte-Croix 100 12 juillet 2017 J. Klymko, M. Weigensberg Exuvie Spécimen Musée du Nouveau-Brunswick
N.-B. Sainte-Croix 100 12 juillet 2017 J. Klymko, M. Weigensberg Exuvie Spécimen Musée du Nouveau-Brunswick
N.-B. Sainte-Croix 85 12 juillet 2017 J. Klymko, M. Weigensberg Exuvie Spécimen Musée du Nouveau-Brunswick
N.-B. Sainte-Croix 80 12 juillet 2017 J. Klymko, M. Weigensberg Exuvie Spécimen Musée du Nouveau-Brunswick
Ont. Namakan 80 27 juin 2007 I. Milne, H. Van Ael, H. Verhoef, M. Lysne, B. Morgenstern Exuvie Spécimen Centre d’information sur le patrimoine naturel, MRNO

Nouveau-Brunswick

L’ophiogomphe de Howe a été signalé pour la première fois au Canada le 22 juin 2002, sur les berges du fleuve Saint-Jean, à Baker Brook, dans le comté de Madawaska, au Nouveau-Brunswick (Catling, 2002). Depuis, il a été trouvé à la rivière Sainte-Croix, à la rivière Miramichi Sud-Ouest, à la rivière Cains, à la rivière Salmon et à la rivière Magaguadavic, ainsi que dans un autre site au fleuve Saint-Jean, en amont d’Edmundston (ADIP, 2015; ACCDC, 2018). Toutes les mentions de l’espèce au Nouveau-Brunswick sont présentées dans le tableau 1.

Le Nouveau-Brunswick se trouve entièrement dans l’écozone maritime de l’Atlantique. Dans cette écozone, l’ophiogomphe de Howe se rencontre dans les écorégions des hautes terres du nord du Nouveau-Brunswick, des basses terres maritimes et des hautes terres du sud du Nouveau-Brunswick.

Zone d’occurrence et zone d’occupation

La zone d’occurrence de l’ophiogomphe de Howe a une superficie de 162 904 km2 en territoire canadien. L’indice de zone d’occupation (IZO) des occurrences connues au Canada, calculé d’après une grille à carrés de 2 km de côté, est de 92 km2, dont 88 km2 au Nouveau-Brunswick et 4 km2 en Ontario (une seule mention).

Activités de recherche

Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse et Île-du-Prince-Édouard

Au total, la base de données du recensement des Odonates de l’Atlantique (Atlantic Dragonfly Inventory Program [ADIP]) comprenait 32 737 mentions d’Odonates en 2015 (ADIP, 2015). Ces mentions, en plus des 2 288 consignées par le Centre de données sur la conservation du Canada Atlantique ([CDCCA] ACCDC, 2018) et par Dwayne Sabine (Sabine, données inédites), sont cartographiées pour chacune des écorégions à la figure 8. La plupart des mentions (53 %) sont associées aux écorégions des basses terres maritimes (7 529, 21 % du total), des hautes terres du sud du Nouveau-Brunswick (6 232, 18 % du total) et de l’Île-du-Prince-Édouard (4 756, 14 % du total).

Parmi les 35 025 mentions de l’ADIP, du CDCCA et de Sabine, 6 303 correspondent à des individus immatures (18 % du total), dont 4 230 ont été observés dans des eaux courantes (12 % du total). Presque tous ces individus immatures étaient des exuvies. La plupart des mentions dans des milieux à eaux courantes ont été faites dans les écorégions des basses terres maritimes (1 799 mentions, 43 % du total), des hautes terres du sud du Nouveau-Brunswick (968 mentions, 23 % du nombre total de mentions d’individus immatures) et des hautes terres du centre-sud de la Nouvelle-Écosse (434 mentions, 10 % du total). Le nombre de mentions d’individus immatures dans les milieux à eaux courantes est présenté pour chaque écorégion à la figure 9.

De nombreux cours d’eau maritimes, ou des sections de ceux-ci, ont fait l’objet d’activités intensives d’échantillonnage des exuvies, et plusieurs de celles-ci visaient précisément l’ophiogomphe de Howe. Les 22 sites les plus inventoriés sont énumérés dans le tableau 2 et cartographiés à la figure 10.

Tous les grands réseaux hydrographiques des Maritimes ont fait l’objet d’un certain niveau d’activités de recherche, et plusieurs ont été le lieu de vastes relevés, comme il est indiqué ci-dessus; cependant, certains tronçons de cours d’eau n’ont pas été bien échantillonnés, notamment la majeure partie du fleuve Saint-Jean et ses affluents en amont de Fredericton.

Tableau 2. Cours d’eau et emplacements dans les Maritimes qui ont fait l’objet de recherches intensives des exuvies
No du cours d’eau Emplacement Nbre d’emplacements inventoriés Nbre de mentions d’exuvies et de larves Nbre d’exuvies récoltées Nbre de larves récoltées Détection de l’ophiogomphe de Howe Activités notoires
1 Cours supérieur du fleuve Saint-Jean, comté de Madawaska 43 ~120 562 18 Oui Dwayne Sabine, Paul Brunelle, Denis Doucet (ADIP, 2015), Klymko et Weigensberg (ACCDC, données inédites) (il est à signaler que les données de Klymko et Weigensberg n’ont pas été entièrement compilées; ils ont examiné des milliers d’exuvies sur le terrain, mais ils n’en ont récolté qu’un faible pourcentage.)
2 Rivière Restigouche 34 17 3 188 0 Non Klymko et Robinson, 2011
3 Rivière Miramichi Nord-Ouest 4 26 341 0 Non Doucet et Edsall, 2008; Dwayne Sabine (ADIP, 2015)
4 Petite rivière Miramichi Sud-Ouest 4 45 458 0 Non Doucet et Edsall, 2008, et bénévoles de l’ADIP
5 Rivière Renous 3 28 149 Sans objet Non Doucet et Edsall 2008
6 Rivière Miramichi Sud-Ouest (y compris la rivière Cains) 14 259 1 606 0 Oui Doucet et Edsall 2008
7 Rivière Eel 7 72 245 53 Non Paul Brunelle, Dwayne Sabine (ADIP, 2015)
8 Rivière Sainte-Croix 6 127 342 177 Oui Brunelle (ADIP, 2015)
9 Ruisseau Canoose 2 130 492 641 Non Paul Brunelle (ADIP, 2015)
10 Rivière Digdeguash 10 85 315 28 Non Klymko et Robinson, 2017
11 Rivière Magaguadavic 23 237 1 654 33 Oui Klymko et Robinson, 2017; Dwayne Sabine, Denis Doucet (ADIP, 2015)
12 Rivière Oromocto 8 62 391 2 Non Klymko et Robinson 2017; Dwayne Sabine, Denis Doucet (ADIP, 2015)
13 Cours inférieur du fleuve Saint-Jean* 15 913 13 125 14 Non Dwayne Sabine (ADIP, 2015, données inédites)
14 Rivière Salmon 5 59 312 0 Oui Doucet et Edsall, 2008
15 Rivière Petitcodiac 15 79 310 6 Non Klymko et Robinson, 2017
16 Rivière New 6 41 111 23 Non Klymko et Robinson, 2017
17 Rivière Lepreau 8 67 156 38 Non Klymko et Robinson, 2017
18 Rivière Tusket 10 27 243 1 Non Klymko, 2011
19 Medway 13 65 264 43 Non Klymko, 2011
20 Rivière LaHave 14 35 200 3 Non Klymko, 2011
21 Rivière Shubenacadie 32 188 1 311 273 Non Klymko et Robinson, 2013; Paul Brunelle (ADIP, 2015)
22 Rivière Sainte-Marie 82 336 2 616 0 Non Klymko et Robinson, 2011

*Un site, celui du pont Princess Margaret à Fredericton, a été exceptionnellement bien inventorié par Dwayne Sabine; il représente 787 des mentions, 12 395 des exuvies et 14 des larves du cours inférieur du fleuve Saint-Jean.

Ontario

Au total, la base de données de l’Ontario Odonata Atlas comprend 77 066 mentions d’Odonates (OOAD, 2017)Note de bas de page 1 . Ces mentions, ainsi que les 30 exuvies supplémentaires signalées par Mike Oldham dans le nord-ouest de l’Ontario (Oldham, comm. pers., 2017), sont cartographiées pour chacune des écorégions à la figure 6. Plus de 80 % des mentions sont associées aux écorégions d’Algonquin-lac Nipissing (24 590 mentions, 32 % du total), des basses terres du lac Érié (24 191 mentions, 31 % du total) et de Manitoulin-lac Simcoe (13 686 mentions, 18 % du total).

Les adultes de l’ophiogomphe de Howe sont très difficiles à détecter, et l’espèce semble être présente uniquement dans les cours d’eau moyens à grands (voir la section Biologie), de sorte que l’ensemble de données sur les stades immatures observés dans les milieux à eaux courantes représente un indicateur raisonnable des activités de recherche pour l’ophiogomphe de Howe. Parmi les 77 096 mentions, 3 153 appartiennent aux stades immatures (4 % du total), et la plupart sont des exuvies. De ce nombre, 1 535 observations ont été effectuées dans des milieux à eaux courantes (2 % du total), à une date appropriée pour la détection de l’ophiogomphe de Howe. Les mentions ont été associées aux milieux à eaux courantes en fonction de la description du site du relevé; les 184 mentions pour lesquelles les conditions du site n’étaient pas indiquées ont été considérées comme présentant des eaux courantes aux fins d’analyse. Les larves de l’ophiogomphe de Howe peuvent être observées tout au long de l’année, et les exuvies peuvent être récoltées après le 24 mai environ. Ainsi, les mentions d’exuvies faites avant le 25 mai ont été exclues.

La plupart des mentions de stades immatures dans des milieux à eaux courantes proviennent de l’écorégion d’Algonquin-lac Nipissing (450 mentions, 29 % du nombre total de mentions de stades immatures). Les écorégions des plaines de l’Abitibi et de Manitoulin-lac Simcoe arrivent au deuxième et troisième rang pour le nombre de mentions de stades immatures (respectivement 373 mentions, 24 % du nombre total de mentions de stades immatures, et 210 mentions, 14 % du nombre total de mentions de stades immatures). Le nombre de mentions de stades immatures dans des milieux à eaux courantes est indiqué pour chaque écorégion à la figure 7.

Carte illustrant les activités de recherche en Ontario, d’après le nombre total de mentions d’Odonates
Figure 6. Intensité des activités de recherche en Ontario, évaluée d’après le nombre total de mentions d’Odonates par écorégion. A) basses terres de la côte de la baie d’Hudson; B) basses terres de la baie d’Hudson; C) hautes terres de la rivière Hayes; D) lac Big Trout; E) basses terres de la baie James; F) hautes terres du lac Seul; G) lac Nipigon; H) lac des Bois; I) Thunder Bay-Quetico; J) rivière à la Pluie; K) plaines de l’Abitibi; L) basses terres du lac Témiscamingue; M) Algonquin-lac Nipissing; N) basses terres du Saint‑Laurent; O) axe de Frontenac; P) Manitoulin-lac Simcoe; Q) basses terres du lac Érié. Les données sont tirées de la base de données de l’Ontario Odonata Atlas (2017) et des registres de M. Oldham (comm. pers., 2017).
Carte illustrant les activités de recherche en Ontario, d’après le nombre total de mentions d’Odonates immatures
Figure 7. Intensité des activités de recherche en Ontario, évaluée d’après le nombre total de mentions d’Odonates immatures dans des milieux à eaux courantes, par écorégion. Les données sont tirées de la base de données de l’Ontario Odonata Atlas (2017) et des registres de M. Oldham (comm. pers., 2017).
Carte illustrant les activités de recherche dans les Maritimes, d’après le nombre total de mentions d’Odonates
Figure 8. Intensité des activités de recherche dans les Maritimes, évaluée d’après le nombre total de mentions d’Odonates, par écorégion. A) Appalaches; B) hautes terres du nord du Nouveau‑Brunswick; C) hautes terres du Nouveau‑Brunswick; D) vallée du fleuve Saint-Jean; E) basses terres maritimes; F) hautes terres du sud du Nouveau-Brunswick; G) côte de la baie de Fundy; H) basses terres d’Annapolis-Minas; J) hautes terres du centre-sud de la Nouvelle-Écosse; K) hautes terres du sud‑ouest de la Nouvelle-Écosse; L) côte de l’Atlantique; M) hautes terres de la Nouvelle-Écosse; N) hautes terres du cap Breton; O) Île‑du‑Prince‑Édouard. D’après les données de l’ADIP (2015), de l’ACCDC (2018) et de Dwayne Sabine (comm. pers., 2017).
Carte illustrant les activités de recherche dans les Maritimes, d’après le nombre total de mentions d’Odonates immatures
Figure 9. Intensité des activités de recherche dans les Maritimes, évaluée d’après le nombre total de mentions d’Odonates immatures dans les milieux à eaux courantes, par écorégion. D’après les données de l’ADIP (2015), de l’ACCDC (2018) et de Dwayne Sabine (comm. pers., 2017).
Carte illustrant les cours d’eau bien inventoriés dans les Maritimes
Figure 10. Cours d’eau bien inventoriés dans les Maritimes, et sites des relevés. Voir le tableau 2 pour le nom des cours d’eau. D’après les données de l’ADIP (2015), de l’ACCDC (2018) et de Dwayne Sabine (comm. pers., 2017).

Un relevé de suivi a été réalisé le 24 juin 2008 au seul site où l’espèce a été signalée à la rivière Namakan, mais aucun adulte et aucune exuvie n’ont été trouvés. Les conditions (niveau d’eau extrêmement élevé) et le moment du relevé (le printemps très tardif connu en 2008 a peut-être retardé l’émergence jusqu’à après le relevé) ont peut-être réduit les probabilités de repérage d’une éventuelle sous-population résidente (COSEWIC, 2008).

Des relevés plus exhaustifs ont été menés à la rivière Namakan par le personnel du ministère des Richesses naturelles de l’Ontario en 2009 et en 2010. En 2009, des relevés visant les exuvies ont été effectués dans 12 sites, et des relevés visant les larves ont été menés au moyen de filets dérivants dans 4 sites. Des équipes de deux à cinq personnes ont récolté des centaines d’exuvies sur une période de huit jours, du 15 au 25 juin, mais aucune exuvie d’ophiogomphe de Howe n’a été trouvée. Des filets dérivants ont été utilisés du 18 au 22 juin, mais là encore l’ophiogomphe de Howe n’a pas été détecté (Van den Broeck et Jones, 2009). Un relevé d’une portée semblable a été mené en 2010, mais il n’a pas permis de trouver l’ophiogomphe de Howe (Jones, comm. pers., 2017).

Les mauvaises conditions météorologiques et les niveaux d’eau très élevés ont entravé un relevé de suivi mené plus récemment, en 2016. Du 3 au 5 juillet, trois observateurs ont consacré 12,5 heures à la recherche d’exuvies sur les berges et d’individus adultes dans les prés adjacents dans le site connu, mais l’ophiogomphe de Howe n’a pas été observé. Du 6 au 8 juillet, les mêmes observateurs ont effectué un relevé dans les 35 km de la rivière Namakan séparant le lac la Croix et le lac Namakan, à la recherche d’adultes et d’exuvies. Au total, ces trois personnes ont consacré 24,75 heures aux relevés, mais l’ophiogomphe de Howe n’a pas été détecté (Poropat et Boxall, 2016).

Il convient de souligner que l’ophiogomphe de Howe peut être difficile à détecter dans les sites où il a déjà été signalé, de sorte qu’on ne peut pas présumer que l’espèce n’est plus présente à la rivière Namakan. Par exemple, des relevés intensifs ont été réalisés durant cinq jours à la rivière Sainte-Croix au Nouveau-Brunswick en 2006, mais l’espèce n’a pas été observée (COSEWIC, 2008). Ces relevés visaient à confirmer la présence de l’espèce du côté canadien de la rivière, car celle-ci avait été observée sur les berges du côté des États-Unis en 1996 et en 2005. En 2017, l’espèce a été observée pour la première fois sur la rive canadienne de la rivière Sainte-Croix.

Peu de relevés ont été réalisés ailleurs à proximité de la rivière Namakan. La rivière Namakan se trouve dans l’écorégion de Thunder Bay-Quetico, qui a une superficie de 29 567 km2 et s’étend depuis Thunder Bay jusqu’au lac à la Pluie. Cette région comprend d’autres cours d’eau semblant propices à l’espèce, dont les rivières Pigeon et Maligne. L’ensemble de données analysé comprend 1 116 mentions pour cette écorégion, dont 38 sont des stades immatures (exuvies) en milieux à eaux courantes (il est à signaler que les relevés intensifs menés à la rivière Namakan n’ont pas été intégrés à la base de données de l’Ontario Odonata Atlas). Quatre de ces mentions proviennent de la rivière Pigeon, mais il n’y a aucune mention pour la rivière Maligne. De plus, la rivière à la Pluie, qui se trouve dans l’écorégion du même nom, semble présenter des conditions convenant à l’espèce; toutefois, seulement 10 libellules immatures y ont été signalées.

En Ontario, à l’extérieur du nord-ouest de la province, l’ophiogomphe de Howe pourrait être présent dans les écorégions d’Algonquin-lac Nipissing, des basses terres du Saint-Laurent, des plaines de l’Abitibi et des basses terres du lac Témiscamingue. Ces suppositions sont fondées sur la répartition des autres espèces du genre Ophiogomphus connues dans les Maritimes et le Midwest (O. colubrinus, O. carolus, O. rupinsulensis et O. anomalus – voir Paulson [2011] pour des cartes); toutes ces espèces, exception faite de l’O. rupinsulensis, qui est plus répandu que les autres espèces du genre Ophiogomphus présentes dans l’Est, se rencontrent dans le centre de l’Ontario, mais n’ont pas été signalées dans le sud-ouest de l’Ontario et l’ouest de l’Ohio ou en Indiana et en Illinois. La plupart des zones de ces écorégions ont fait l’objet de peu d’aménagements, de sorte qu’il est peu probable que l’ophiogomphe de Howe y ait été présent dans le passé, mais en soit disparu. Les relevés anciens et récents des Odonates dans cette région n’ont pas permis de trouver l’ophiogomphe de Howe, malgré les 32 971 mentions d’Odonates consignées pour ces écorégions dans l’Ontario Odonata Atlas, dont 1 103 mentions de stades immatures dans des milieux à eaux courantes, principalement des exuvies (Ontario Odonata Atlas Database, 2017).

Un individu adulte de l’ophiogomphe de Howe a récemment été signalé sur le site Odonata Central (Abbot, 2017, mention 463346) à la rivière Grand, au sud de Lansing, au Michigan; cette mention est digne de mention puisqu’elle se trouve à proximité de l’extrême sud-ouest de l’Ontario. Aucun stade immature n’y a été trouvé, de sorte qu’il n’est pas certain qu’une sous-population reproductrice y existe; il est toutefois très probable qu’il y ait une telle population à la rivière Grand, qui se trouve à plus de 300 km des autres sous-populations connues, situées de l’autre côté du lac Michigan. Compte tenu de cet isolement par rapport aux mentions connues, il est difficile de déterminer si la mention de la rivière Grand représente une occurrence isolée ou si elle fait partie d’une métapopulation, qu’elle soit historique ou existante. L’écorégion des basses terres du lac Érié, qui occupe l’extrême sud-ouest de l’Ontario, est l’écorégion qui compte le plus grand nombre de mentions d’Odonates; toutefois, seulement 141 stades immatures y ont été récoltés dans des milieux à eaux courantes. Cela dit, le paysage y est fortement modifié, particulièrement dans les comtés de Kent et d’Essex, et la plupart des cours d’eau y sont probablement trop turbides pour convenir à l’ophiogomphe de Howe.

Québec

L’espèce n’a pas été signalée au Québec, mais elle est présente dans le réseau du fleuve Saint-Jean, dont les tronçons supérieurs atteignent le Québec, mais il faudrait vérifier que les paramètres de l’habitat sont semblables. Les deux cours d’eau les plus susceptibles d’héberger l’espèce au Québec sont d’importants affluents du fleuve Saint-Jean : les rivières Saint-Jean Sud-Ouest et Daaquam.

Savard (2011) a effectué une recherche documentaire des mentions d’Odonates au Québec. Au total, 263 documents renfermaient 7 520 mentions d’Odonates. La zone où les activités de recherche ont été les plus intensives est celle située au sud du 47e parallèle nord. Savard n’a trouvé aucune mention d’Odonates associée aux rivières Saint-Jean Sud-Ouest et Daaquam, ce qui donne à penser qu’aucun relevé visant les libellules n’y a été réalisé.

Habitat

Besoins en matière d’habitat

Les besoins en matière d’habitat de l’ophiogomphe de Howe sont décrits pour les stades de vie aquatique et terrestre de l’espèce. L’espèce est rare et difficile à détecter, mais il convient de souligner que l’habitat, notamment les facteurs qui influent sur la survie des larves et les résultats de l’émergence, est probablement plus restreint que ce qu’indiquent les connaissances actuelles.

Les larves de l’ophiogomphe de Howe ont besoin de cours d’eau de grande taille relativement non pollués qui comportent de vastes zones de sable ou de gravier (Tennessen, 1993; Dunkle, 2000). La largeur moyenne approximative des cours d’eau où des spécimens d’ophiogomphe de Howe ont été récoltés au Nouveau-Brunswick et dans le Maine est de 74 m (n = 128). Le cours d’eau le plus petit avait une largeur de 5 m; toutefois, ce site, qui se trouve à moins de 700 m du point où le cours d’eau se jette dans la rivière Saco, où une sous-population d’ophiogomphe de Howe a été signalée, représente une anomalie. L’autre cours d’eau le plus petit avait une largeur de 20 m, et 90 % des mentions sont associées à des sites où le cours d’eau a une largeur de 40 m ou plus. La rivière Miramichi Sud-Ouest, à Blackville, au Nouveau-Brunswick, où l’espèce a été le plus souvent signalée, a une largeur d’environ 90 m (figure 11). L’ophiogomphe de Howe n’a jamais été observé dans des cours d’eau eutrophes au Canada ou dans le Maine. Il est décrit comme une espèce des cours d’eau propres au Wisconsin (Wisconsin Department of Natural Resources, 2013), ce qui indique qu’il pourrait être intolérant à l’eutrophisation.

paysage
Figure 11.  Habitat typique de l’ophiogomphe de Howe, à la rivière Miramichi Sud-Ouest, à Blackville, au Nouveau-Brunswick. Photographie prise par John Klymko le 3 juillet 2011.

S’il est prouvé qu’il y a bel et bien une sous-population d’ophiogomphe de Howe à la rivière Grand, au Michigan, alors il faudrait réévaluer notre compréhension de la tolérance de l’espèce à l’eutrophisation et aux perturbations en général. Le bassin versant de cette rivière a presque entièrement été converti en terres agricoles ou en zones faisant l’objet d’utilisations encore plus intensives.

Arrivées à maturité, les larves de l’ophiogomphe de Howe sortent de l’eau et se métamorphosent pour devenir adultes. Cette métamorphose se déroule sur les berges, généralement à moins de 1 m de l’eau (J. Klymko, obs. pers.). Des sites d’émergence ont été observés à côté de forêts ainsi que d’herbaçaies et de fourrés riverains (J. Klymko, obs. pers.). Les exuvies sont généralement trouvées sur des rives érodées, sur le sol dénudé ou parmi des racines exposées; cependant, elles sont plus faciles à repérer à ces endroits que dans les milieux où la vue est obstruée, notamment ceux où la végétation est dense. Les adultes sont rarement observés, mais certains ont été vus en train de se reposer sur des végétaux bas près de cours d’eau et de voler parmi le couvert forestier, et on présume qu’ils passent la majeure partie de leur vie dans ce dernier type de milieu (voir la section Biologie). On ignore si les adultes ont des besoins précis en matière d’habitat, par exemple des forêts d’un âge ou d’une composition particuliers. Les bassins versants où l’ophiogomphe de Howe se rencontre au Canada sont presque entièrement occupés par des forêts. Par exemple, la forêt occupe 81 % du bassin de la rivière Sainte-Croix (Oblak, 2011), 90 % de celui de la rivière Miramichi (MREAC, 2007) et 83,7 % de celui de la rivière Magaguadavic (Killorn, 2014).

Tendances en matière d’habitat

La qualité de l’eau des cours d’eau est importante pour les stades immatures de l’ophiogomphe de Howe. Environnement et Changement climatique Canada effectue la surveillance de la qualité de l’eau, en fonction de paramètres pertinents pour la santé des écosystèmes, à des stations réparties dans l’ensemble du sud du Canada (ECCC, 2018). L’évaluation se fait d’après cinq indices, qui vont de « excellent » (qualité de l’eau protégée et quasi-absence de menaces ou d’altérations; conditions très proches de l’état naturel ou de niveaux presque parfaits) à « médiocre » (qualité de l’eau presque systématiquement menacée ou altérée; conditions divergeant généralement de l’état naturel ou de niveaux souhaitables) (CCME, 2017).

Les valeurs des indices de la qualité de l’eau ont été mesurées de 2002 à 2016 à des stations situées à l’intérieur ou à proximité de tronçons de rivière hébergeant des sous-populations, au fleuve Saint-Jean ainsi qu’aux rivières Cains, Miramichi Sud-Ouest, Magaguadavic et Sainte-Croix; celles-ci sont présentées dans le tableau 3. Les valeurs des indices ont changé dans le cas de certaines stations; toutefois, une forte tendance à la hausse ou à la baisse de la qualité de l’eau n’a été enregistrée à aucune station au cours de la période d’échantillonnage. Toutes les rivières se situaient dans la catégorie « bonne qualité » au cours de la dernière période de rapport (2014-2016). Les rivières Salmon et Namakan ne figuraient pas dans le rapport de 2018 d’ECCC.

Tableau 3. Valeurs des indices de qualité de l’eau mesurées aux sites d’échantillonnage du fleuve Saint-Jean et des rivières Miramichi Sud-Ouest, Cains, Sainte-Croix et Magaguadavic. Les données sur les sites d’échantillonnage sont tirées d’ECCC (2018). Les catégories d’indices sont définies dans CCME, 2017.
Période d’échantillonnage Fleuve Saint-Jean, en aval de Saint-Basile (site no 00BR01AF0084) Rivière Miramichi Sud-Ouest, en amont du pont de Blackville (site no 00BR01BO0041) Embouchure de la rivière Cains (site no 00BR01BN0001) Rivière Sainte-Croix, en  amont du pont de Milltown (site no 00BR01AR0092) Rivière Sainte-Croix, en aval du pont de Sainte-Croix (site no 00BR01AR0067) Rivière Magaguadavic, Saint-George (site no 00BR01AQ0024)
2002 à 2004 Sans objet Bonne Sans objet Bonne Sans objet Passable
2003 à 2005 Sans objet Bonne Sans objet Bonne Sans objet Passable
2004 à 2006 Bonne Bonne Sans objet Bonne Sans objet Passable
2005 à 2007 Bonne Bonne Bonne Excellente Sans objet Passable
2006 à 2008 Bonne Bonne Bonne Passable Bonne Passable
2007 à 2009 Bonne Bonne Bonne Passable Excellente Passable
2008 à 2010 Bonne Bonne Bonne Passable Excellente Passable
2009 à 2011 Bonne Bonne Bonne Bonne Excellente Bonne
2010 à 2012 Bonne Bonne Bonne Bonne Excellente Bonne
2011 à 2013 Bonne Bonne Bonne Bonne Excellente Bonne
2012 à 2014 Bonne Bonne Bonne Bonne Excellente Bonne
2013 à 2015 Bonne Bonne Bonne Bonne Bonne Bonne
2014 à 2016 Bonne Bonne Bonne Bonne Bonne Bonne

Selon Kidd et al. (2011), l’indice de qualité de l’eau pour les espèces aquatiques, déterminé en fonction du pH et des concentrations d’aluminium, de fer et d’oxygène dissous, était « passable » pour le fleuve Saint-Jean en amont d’Edmundston, au Nouveau-Brunswick, au cours de leur dernière période de mesure (2000-2008). Comparativement, cet indice était meilleur dans les années 1960, mais moins bon dans les années 1970, 1980 et 1990. De plus, Kidd et al. ont indiqué que l’eutrophisation n’est pas considérée comme une préoccupation. Ce tronçon du fleuve Saint-Jean présente des concentrations relativement basses d’azote, de phosphore et de chlorophylle a (pigment issu des végétaux et des algues utilisé pour mesurer indirectement la production primaire), et l’eutrophisation a diminué depuis les années 1960.

Le paysage terrestre entourant les cours d’eau nataux constitue l’habitat des adultes de l’ophiogomphe de Howe. Ceux-ci vivraient principalement dans le couvert forestier. Tous les sites où l’ophiogomphe de Howe a été signalé au Canada se trouvent dans des paysages forestiers. Tous les bassins où l’espèce se rencontre font l’objet d’activités d’exploitation forestière, de sorte que, dans la plupart des sites, les forêts dont disposent les adultes forment une mosaïque dynamique de peuplements forestiers d’âges variés.

Biologie

Cycle vital et reproduction

Chez tous les gomphes, la femelle adulte plonge l’extrémité de son abdomen dans l’eau pour y pondre ses œufs. On a signalé le cas d’une libellule en train de pondre ses oeufs de cette manière au milieu d’une rivière (Donnelly, comm. pers., 2017), et un autre où la ponte s’effectuait également en eau courante, mais dans une zone limitrophe au courant moins fort. On présume que les œufs se déposent au fond quelque part en aval du lieu de ponte, et que les larves se développent sur ou dans le substrat.

Les larves s’enfouissent dans le substrat durant le jour, à des profondeurs de jusqu’à 20 cm (Donnelly, comm. pers., 2007). Les larves de l’ophiogomphe de Howe, comme celles de nombreux Odonates des milieux fluviaux, remontent à la surface du substrat et dérivent vers l’aval durant la nuit (DuBois et Pratt, 2017).

Au Nouveau-Brunswick, les adultes de l’ophiogomphe de Howe apparaissent de la fin mai ou la première moitié du mois de juin jusqu’à la fin juin. La date la plus hâtive à laquelle une exuvie a été récoltée au Canada est le 13 juin 2007 (ADIP, 2015). Dans le Maine, des exuvies ont été récoltées à partir du 25 mai (ADIP, 2015). La date la plus tardive où l’émergence a été observée au Canada, au Nouveau-Brunswick, est le 1er juillet 2003 (ADIP, 2015). Il est probable que l’émergence débute lorsque les larves partent à la dérive, et ces dernières sortiront donc de l’eau en plus grands nombres aux endroits où le courant diminue soudainement (Brunelle, comm. pers., 2017). Ces lieux d’émergence se trouveront d’ordinaire à la tête des bassins dans lesquels les rapides se déversent, et généralement sous les structures qui se trouvent sur les rives érodées des cours d’eau. Gibbs et al. (2004) donnent à penser que l’ophiogomphe de Howe pourrait émerger vers la fin de la période d’émergence d’autres espèces comme l’O. anomalus Harvey (ophiogomphe bariolé), l’O. carolus Needham (ophiogomphe de Carole) et l’O. mainensis Packard (ophiogomphe du Maine), et à peu près en même temps que l’O. aspersus Morse (ophiogomphe saupoudré).

Les exuvies de l’ophiogomphe de Howe sont habituellement récoltées sur les rives érodées, près des endroits où le courant est fort, ce qui donne à penser que les larves vivent dans les zones d’eau courante, mais à écoulement uniforme, qui jouxtent ces rivages, ou qu’elles y sont entraînées par le courant avant d’émerger, d’où leur tendance à se retrouver à ces endroits. Les larves demeurent généralement à moins de 1 m du bord de l’eau (J. Klymko, obs. pers.).

Après l’émergence, les ténéraux s’envolent pour aller passer une longue période de maturation à l’écart du cours d’eau. Contrairement à la plupart des Odonates qui reviennent fréquemment au cours d’eau pour y établir des territoires et se reproduire, l’ophiogomphe de Howe semble passer peu de temps près de l’endroit où il a émergé. Les adultes passent probablement le plus clair de leur temps dans les forêts environnantes, habituellement dans le houppier des arbres, type de milieu qui n’a fait l’objet de pratiquement aucune observation. Kennedy et White (1979) indiquent que les adultes volent haut dans le feuillage des arbres de la fin de l’après-midi jusqu’au crépuscule. L’ophiogomphe de Howe est abondant dans certaines rivières au Wisconsin, mais les adultes y sont rarement observés (Tennessen, comm. pers., 2017). Au Nouveau-Brunswick et dans le Maine, seulement 11 des 114 mentions de l’espèce sont représentées uniquement par des adultes (ADIP, 2015; ACCDC, 2018). Les adultes signalés ont généralement été observés sur la végétation basse à proximité de l’eau, mais plusieurs ont été vus sur des arbustes, dans des champs situés à une distance considérable de tout milieu convenant aux larves (Daigle, comm. pers., 2017). Des adultes ont aussi été vus en train de voler rapidement tout près de la surface de l’eau durant de brèves périodes (Tennessen, comm. pers., 2017).

La plus récente mention d’un adulte au Canada remonte au 15 juillet 2007 (ADIP, 2015).

La période d’émergence et de vol de l’ophiogomphe de Howe est probablement semblable dans le nord-ouest de l’Ontario. La période de vol au Wisconsin est proche de celle au Nouveau-Brunswick et au Maine, la mention la plus hâtive ayant été faite le 19 mai, et la plus tardive, le 16 juillet, dans cet État (DuBois, comm. pers., 2017).

Comme celles d’autres gomphes des milieux fluviaux, les larves de l’ophiogomphe de Howe consomment probablement toutes les petites créatures présentes dans le substrat, mais le comportement fouisseur de celles-ci donne à penser qu’elles pourraient présenter une certaine spécialisation à l’égard des proies. Kennedy et White (1979) ont trouvé des hydrachmes (Arachnida), des éphémères (Ephemeroptera) et des larves de moucherons (Diptera) dans l’intestin antérieur de l’ophiogomphe de Howe. On en sait peu sur les préférences alimentaires de l’ophiogomphe de Howe au stade adulte. Les adultes consomment probablement tous les insectes volants à leur portée, comme la plupart des espèces d’Odonates. Ils ont également été observés en train de glaner des insectes sur des surfaces solides.

Kennedy et White (1979) ont émis l’hypothèse que l’espèce a un cycle vital de deux ans, d’après l’observation de deux catégories de taille de larves distinctes à la rivière New, en Virginie. De plus, des larves de divers stades ont été récoltées au cours d’une même journée dans le Maine (Gibbs et al., 2004) et dans le Wisconsin (DuBois et Pratt, 2017), ce qui donne à penser que le cycle vital de l’espèce pourrait être de plus de deux ans.

Physiologie et adaptabilité

Les besoins physiologiques de l’ophiogomphe de Howe n’ont pas été étudiés. L’espèce est systématiquement observée dans les cours d’eau relativement grands et propres à gradient moyen, mais l’adaptabilité de l’espèce est inconnue.

Déplacements et dispersion

L’ophiogomphe de Howe n’est pas une espèce migratrice. Ses capacités de dispersion n’ont pas été étudiées. En général, les espèces d’Odonates associées aux milieux lentiques, notamment les étangs, possèdent une meilleure capacité de dispersion que les espèces associées aux milieux lotiques, parce que les milieux lentiques sont moins prévisibles sur les plans spatial et temporel (Hof et al., 2006). On en sait peu sur les distances de dispersion des Odonates des milieux lotiques, mais on estime que les adultes peuvent se disperser sur 1 à 13 km (Collins et McIntyre, 2017). Hickling et al. (2005) ont étudié les modifications de l’aire de répartition vers le pôle de 37 espèces d’Odonates non migratrices de Grande-Bretagne entre les périodes 1960-1970 et 1985-1995. Leur étude comprenait une espèce de la famille des Gomphidés, le Gomphus vulgatissimus Linnaeus, espèce des eaux à débit modéré à lent (British Dragonfly Society, 2018). Hickling et al. (2005) ont constaté que la limite nord de l’aire de répartition du G. vulgatissimus s’était déplacée de 74 km vers le nord au cours de la période d’étude.

Relations interspécifiques

On en sait peu sur les relations interspécifiques chez l’ophiogomphe de Howe. Celui-ci cohabite avec l’ophiogomphe bariolé, l’ophiogomphe du Maine, l’ophiogomphe roussâtre [Ophiogomphus rupinsulensis (Walsh)], l’ophiogomphe de Carole et l’ophiogomphe saupoudré dans tous les sites connus au Nouveau-Brunswick. À la rivière Namakan, l’ophiogomphe bariolé, l’ophiogomphe roussâtre et l’ophiogomphe boréal (O. colubrinus Sélys) ont été récoltés (Poropat et Boxall, 2016; Oldham, comm. pers., 2017; Ontario Odonata Atlas Database, 2017).

Les larves de libellules sont des proies pour les poissons, les oiseaux aquatiques et les gros insectes aquatiques prédateurs (Walker, 1953). L’écrevisse américaine [Orconectes limosa (Rafinesque)] consomme les larves de libellules vivant à la surface de l’eau dans les milieux fluviaux et en aquarium (Brunelle, comm. pers., 2017). Le comportement fouisseur des larves de l’ophiogomphe de Howe pourrait limiter l’exposition de celles-ci, mais elles sont tout de même exposées quand elles remontent à la surface et dérivent pendant la nuit et quand elles gagnent la rive pour émerger. Les libellules adultes sont des proies pour divers oiseaux, notamment les buses, les faucons, le Tyran tritri (Tyrannus tyrannus), les grenouilles et les grandes libellules, particulièrement l’Hagenius brevistylus Sélys (Walker, 1953).

Bien qu’il soit petit, l’ophiogomphe de Howe peut activement défendre son territoire. Un mâle a été observé en train de poursuivre et harceler en vol un Macromia illinoiensis Walsh, l’une des plus grandes espèces rencontrées en milieu fluvial (Brunelle, comm. pers., 2017).

Taille et tendances de la population

Activités et méthodes d’échantillonnage

Aucune tentative n’a été faite pour quantifier les sous-populations d’ophiogomphe de Howe au Canada, et il est difficile d’évaluer l’effectif, particulièrement dans le cas des espèces rares et difficiles à détecter.

Abondance

De nombreux facteurs complexifient l’estimation de l’abondance ou de la densité, notamment la détectabilité et le moment où les relevés sont réalisés, car ceux-ci doivent coïncider avec l’émergence. Les exuvies sont difficiles à détecter et peuvent être détruites par le vent, la pluie ou la fluctuation des niveaux d’eau. Ainsi, il est impossible de produire des estimations précises pour les sous-populations.

Cependant, on dispose de renseignements sur le nombre d’exuvies détectées lors de certains relevés. La présence de l’espèce est attestée par une seule exuvie aux rivières Namakan et Salmon. À la rivière Sainte-Croix, six exuvies ont été récoltées en 2017, mais aucun relevé systématique n’y a été réalisé.

En 2007, des recherches visant les exuvies de l’ophiogomphe de Howe ont été menées à la rivière Miramichi Sud-Ouest (Doucet et Edsall, 2008). Onze sites, chacun comprenant les deux berges de tronçons de rivière de 100 m de long, ont fait l’objet de relevés. L’ophiogomphe de Howe a été trouvé dans les cinq sites situés entre Blissfield et Blackville, mais nulle part ailleurs, et 76 exuvies ont été récoltées au total.

En 2016, des relevés visant l’ophiogomphe de Howe ont été menés à la rivière Magaguadavic (Klymko et Robinson, 2017). Vingt-quatre sites ont été visités, et 26 exuvies ont été trouvées dans 10 sites.

En 2018, des relevés ont été effectués sur toute la longueur du fleuve Saint-Jean en amont d’Edmundston (ACCDC, données inédites), dans 44 sites représentant un total de 7,4 km de berges sur un tronçon de 58,9 km du fleuve. Deux exuvies ont été trouvées, l’une à l’île Kennedy, et l’autre au ruisseau Baker.

Fluctuations et tendances

Les données accessibles sont insuffisantes pour qu’il soit possible de faire des suppositions quant aux fluctuations ou aux tendances de la population. Le seul cours d’eau ayant fait l’objet de relevés intensifs sur plus d’une année est la rivière Namakan, qui n’est associée qu’à une seule mention. Les données indiquent que l’ophiogomphe de Howe a persisté au fleuve Saint-Jean de 2002 à 2018, à la rivière Magaguadavic de 2003 à 2016, à la rivière Miramichi Sud-Ouest de 2003 à 2011 et à la rivière Sainte-Croix de 1996 (première mention aux États-Unis [ADIP, 2015]) à 2017.

Dans l’ensemble, la tendance de la population serait stable à court terme (10 ans) et inconnue à long terme (200 ans) (NatureServe, 2018).

Immigration de source externe

D’après les connaissances actuelles, les adultes ne s’éloignent généralement pas des cours d’eau où ils ont passé leur stade larvaire et sont associés aux forêts situées à proximité des berges. Les espèces d’ophiogomphes demeurent généralement étroitement associées aux sites larvaires, contrairement à certains autres genres de libellules qui se déplacent sur de grandes distances. Puisque les tendances en matière de population sont probablement semblables au Nouveau-Brunswick, l’immigration de source externe est considérée comme possible, mais peu probable depuis cette province.

Le site le plus proche au Minnesota se trouve à environ 165 km du site de l’Ontario, ce qui est supérieur à la distance de déplacement probable des adultes de l’espèce (voir la section Déplacements et dispersion). D’après les connaissances actuelles, l’immigration depuis les sous-populations de l’extérieur vers l’Ontario n’est pas possible à court terme.

Il y a plusieurs sous-populations dans le Maine, à proximité de la frontière du Nouveau-Brunswick, qui pourraient permettre une immigration de source externe. L’ophiogomphe de Howe a été signalé au fleuve Saint-Jean, dans le nord du Maine, à 19 km en amont du point où le fleuve commence à tracer la frontière internationale. Il y a également une sous-population à la rivière Aroostook, à moins de 17 km de la frontière du Nouveau-Brunswick, mais les milieux intermédiaires ne conviennent pas à l’espèce, à cause du barrage Beechwood. Une sous-population au ruisseau St. Croix, près de Houlton, dans le Maine, se situe à environ 38 km au nord-ouest de la rivière Meduxnekeag au Nouveau-Brunswick. De plus, on trouve une sous-population dans le bras ouest de la rivière Mattawamkeag, près de Haynesville, dans le Maine, à environ 20 km de la frontière du Nouveau-Brunswick.

Menaces et facteurs limitatifs

La classification des menaces pesant sur l’ophiogomphe de Howe (Salafsky et al., 2008; Master et al., 2009) a été réalisée à l’aide du système de classification des menaces proposé par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et le Partenariat pour les mesures de conservation (Conservation Measures Partnership, ou CMP) (2006) (IUCN–CMP) (annexe 1). Une version préliminaire du calculateur de menaces a été rempli. L’impact global des menaces pesant sur l’ophiogomphe de Howe est considéré comme « faible-faible ». Les menaces potentielles ou soupçonnées sont énumérées ci-dessous en ordre décroissant d’impact.

Menaces

7.2 Gestion et utilisation de l’eau et exploitation de barrages (impact faible)

La principale menace perçue est la retenue des eaux courantes. Les réservoirs de retenueNote de bas de page 2  détruisent directement l’habitat des larves en éliminant les milieux lotiques, et les barrages peuvent avoir des répercussions négatives sur les populations en aval si la modification du régime d’écoulement fait en sorte que la composition du substrat ne convient plus aux larves (par exemple, un barrage qui libère de grands volumes d’eau à intervalles réguliers peut entraîner des courants supérieurs à la normale qui lessivent le sable et le gravier).

L’aménagement de barrages a probablement eu d’importants effets sur la répartition et l’abondance de l’espèce au 19e siècle et au début du 20e siècle, période où cette activité était réalisée partout dans le nord-est de l’Amérique du Nord à des fins industrielles et hydroélectriques.

Un projet hydroélectrique à la rivière Namakan pourrait avoir des effets négatifs sur la sous-population de l’Ontario (Gemini Power Corp., 2010). Le projet consiste en la construction d’un barrage au fil de l’eau, qui ne comprend pas de réservoir de retenue, mais qui produit tout de même un débit sortant pouvant entraîner de rapides fluctuations du niveau d’eau et des débits de pointe dépassant les débits actuels. Ces phénomènes pourraient modifier le substrat utilisé par les larves. Le projet a été freiné par des questions financières (voir Brennan, 2014), et son avenir est incertain. Il n’y a aucun projet hydroélectrique important au Nouveau-Brunswick.

1.1 Zones résidentielles et urbaines (impact négligeable)

Une proportion considérable des berges adjacentes au site du cours supérieur du fleuve Saint-Jean a fait l’objet d’aménagements et est occupée par une zone résidentielle de faible densité. À la rivière Magaguadavic, les berges sont pour la plus grande partie intactes, mais il y a quelques chalets, et de nouveaux lots sont déboisés à des fins de construction (J. Klymko, obs. pers.). À la rivière Miramichi Sud-Ouest River, les berges sont généralement peu aménagées, mais il y a des résidences rurales sur une grande partie du rivage, et un site d’émergence se trouve dans la ville de Blackville. La réglementation interdit le déboisement important des berges, et on ignore les répercussions de la diminution du couvert forestier dans les zones adjacentes aux cours d’eau. Il y a de vastes superficies de forêt près de tous les sites d’émergence, de sorte que le couvert forestier ne représente probablement pas un facteur limitatif. Dans tous les autres sites, l’aménagement résidentiel est minime ou nul.

5.3 Exploitation forestière et récolte du bois (impact négligeable)

L’exploitation forestière pourrait avoir un effet négatif sur les adultes des sous-populations, qui passeraient la majeure partie de leur temps dans le couvert forestier. L’exploitation forestière, généralement sous forme de coupe à blanc, est réalisée dans les environs de tous les sites du Nouveau-Brunswick. En Ontario, cette activité est réalisée à moins de 2 km au nord du site où l’espèce a été signalée à la rivière Namakan. Les zones tampons exigées autour des cours d’eau (par exemple, bandes de forêts laissées en place dans les zones riveraines) pourraient atténuer l’impact de cette activité. On ignore les distances parcourues par les adultes de l’ophiogomphe de Howe par rapport au cours d’eau, et il est possible que ceux-ci utilisent des forêts qui ne seraient pas protégées par les zones tampons.

9.3 Effluents agricoles et forestiers (impact négligeable)

Les larves de l’ophiogomphe de Howe, comme celles des autres Odonates, sont probablement sensibles aux pesticides, particulièrement aux pesticides organochlorés et organophosphatés (Corbet, 1999). Les polluants peuvent causer un ralentissement de la croissance, des difformités et des anomalies comportementales chez les larves d’Odonates (Corbet, 1999). La pollution est une menace potentielle, particulièrement la pollution attribuable aux pesticides à large spectre utilisés en agriculture ou en aménagement forestier. Toutefois, des zones tampons de 30 m sont exigées entre les cours d’eau et les activités d’exploitation forestière, et, conformément à la Loi sur l’assainissement de l’eau du Nouveau-Brunswick, les personnes ayant des plans d’exploitation doivent obtenir un permis pour exécuter leurs activités, ce qui atténue l’impact de cette menace potentielle. Les répercussions directes et indirectes de la pollution sur les adultes dans le couvert forestier et sur les larves dans les milieux aquatiques ne sont pas bien comprises.

8.1 Espèces exotiques/agents pathogènes (non indigènes) envahissants (impact inconnu)

Les écrevisses exotiques peuvent représenter une menace directe et indirecte pour l’ophiogomphe de Howe. En général, les écrevisses sont omnivores, et leur régime alimentaire diversifié peut comprendre simultanément de multiples niveaux trophiques (Dorn et Wojdak, 2004). Ainsi, leur impact sur divers taxons est difficile à prédire. La réintroduction de l’écrevisse à pinces bleues [Orconectes virilis (Hagen)] dans un lac du nord-ouest de l’Ontario a entraîné une modification de la composition de la communauté de larves d’Odonates du genre Aeshna : l’abondance des grosses larves (probablement des derniers stades) a diminué, alors que celle des petites larves (probablement des premiers stades) a augmenté, et la biomasse globale d’Aeshna a augmenté (Phillips et al., 2009). Dans un lac au Wisconsin, l’introduction de l’O. rusticus (Girard) a entraîné un déclin considérable de l’abondance des escargots, mais elle a eu un effet faible ou nul sur les densités de macroinvertébrés, dont les Odonates (Lodge et al., 1994). Au Japon, l’introduction de l’écrevisse de Louisiane [Procambarus clarkia (Girard)], espèce exotique, a coïncidé avec le déclin d’une libellule en voie de disparition (Libellula angelina Selys) (Miyake et Miyashita, 2011).

Au Nouveau-Brunswick, deux espèces exotiques d’écrevisses sont présentes dans l’habitat de sous-populations d’ophiogomphe de Howe : l’écrevisse américaine à la rivière Sainte-Croix (McAlpine et al., 2007) et l’écrevisse à pinces bleues au fleuve Saint-Jean (McAlpine et al., 1999). De plus, l’écrevisse à pinces bleues a été signalée à la rivière Bartholemew (d’après un seul spécimen mort qui y a été récolté; McAlpine, comm. pers., 2017), qui se jette dans la rivière Miramichi Sud-Ouest à Blackville.

L’écrevisse américaine et l’écrevisse à rostre caréné [O. propinquus (Girard)], espèces exotiques,sont présentes dans le réseau hydrographique de la rivière Namakan. Ces deux espèces ont été introduites il y a des décennies en amont du site hébergeant l’ophiogomphe de Howe à la rivière Namakan, dans les lacs Basswood, Knife et Sucker (Jackson, comm. pers. 2017). Actuellement, l’écrevisse américaine semble être limitée au lac Basswood, situé à plus de 60 km au sud-est du site hébergeant l’ophiogomphe de Howe, alors que l’écrevisse à rostre caréné se propage et a été détectée au lac Crooked, à environ 50 km au sud-est de ce site (Jackson, comm. pers., 2017). Une autre espèce exotique, l’écrevisse marbrée (O. immunis), a récemment été détectée à Atikokan, à 65 km au nord-est du site hébergeant l’ophiogomphe de Howe (Jackson, comm. pers., 2017). L’écrevisse marbrée est présente au lac Namakan, en aval du site où l’ophiogomphe de Howe a été signalé (Kallemeyn et al., 2003). Les spécialistes ne s’entendent pas à savoir si cette écrevisse est indigène dans ce bassin versant (Maki, comm. pers., 2017). L’écrevisse américaine n’est pas encore présente au lac Namakan, mais elle a été observée aux lacs Crane et Sand Point, qui font partie du réservoir du lac Namakan (Maki, comm. pers., 2017). Il semble peu probable que l’écrevisse marbrée et l’écrevisse américaine puissent coloniser la rivière Namakan à partir du lac Namakan, car il y a des rapides qui représenteraient un obstacle important.

L’achigan à petite bouche(Micropterus dolomieu Lacépède) a été introduit à la rivière Sainte-Croix vers 1870 (Catt, 1949). Il y est un prédateur vorace des organismes du benthos (Brunelle, obs. pers., in situ [comm. pers., 2017]). Il pourrait représenter une menace pour les larves de l’ophiogomphe de Howe lorsque celles-ci émergent du substrat durant la nuit, car l’achigan se nourrit la nuit (Gilhen, comm. pers., 2007). L’achigan à petite bouchea été introduit dans le réseau de la rivière Magaguadavic en 1925 (Catt, 1949). Il a également été introduit dans le passé dans le réseau de la rivière Namakan (Jackson, comm. pers., 2017).

Le brochet maillé (Esox niger Lesueur) a été introduit au Nouveau-Brunswick au 19e siècle (Cox, 1896). Il est maintenant établi dans la rivière Sainte-Croix (anonyme, 1988), dans le fleuve Saint-Jean (ACCDC, 2018) et dans la rivière Magaguadavic (COSEWIC, 2008). Les jeunes brochets maillés se nourrissent principalement d’insectes aquatiques immatures. Les adultes sont principalement piscivores, mais ils consomment tout de même de grands invertébrés (Scott et Crossman, 1998). On ignore quelles sont les répercussions de cette espèce sur l’odonatofaune du Nouveau-Brunswick.

Facteurs limitatifs

Les facteurs limitatifs ne sont généralement pas liés aux activités humaines et comprennent des caractéristiques qui accentuent la vulnérabilité de l’espèce aux menaces actuelles. Les facteurs limitatifs pour l’ophiogomphe de Howe sont la spécificité de l’habitat et l’isolement géographique de la sous-population de l’Ontario.

Spécificité de l’habitat

L’ophiogomphe de Howe se rencontre dans les cours d’eau relativement grands à eau propre et à gradient modéré. Son aire de répartition est beaucoup plus morcelée que celle des espèces fluviales sympatriques (ADIP, 2015), ce qui donne à penser que l’espèce aurait des besoins inconnus en matière d’habitat qui font en sorte qu’elle n’est pas présente dans certaines zones qui semblent pourtant présenter des conditions convenables.

Isolement géographique

La sous-population connue en Ontario est peut-être très isolée. L’occurrence connue la plus proche se trouve à 165 km au sud-ouest, sur le fleuve Mississippi, en aval de Grand Rapids, au Minnesota. Compte tenu de cet isolement, la sous-population est intrinsèquement vulnérable à la disparition.

Nombre de localités

Il est impossible à ce stade-ci de calculer le nombre de localités abritant l’espèce. Le terme « localité » désigne une zone particulière du point de vue écologique et géographique dans laquelle un seul phénomène menaçant peut toucher rapidement tous les individus présents (taxon). L’espèce est mobile, et les menaces qui pèsent sur elle sont faibles ou ne se sont pas encore concrétisées. Tant que les menaces ne seront pas clairement définies à l’échelle de l’aire de répartition de l’espèce, le terme « localité » ne peut être utilisé, et les sous-critères référant au nombre de localités seront considérés comme non satisfaits.

L’espèce est présente à un site en Ontario, à la rivière Namakan. Elle a été signalée à 5 sites au Nouveau-Brunswick, à la rivière Sainte-Croix, à la rivière Magaguadavic, au fleuve Saint-Jean et à la rivière Salmon. On considère que la rivière Cains et la rivière Miramichi Sud-Ouest représentent un seul site, puisque la rivière Cains est un affluent de la Miramichi Sud-Ouest.

Protection, statuts et classements

Statuts et protection juridiques

L’ophiogomphe de Howe a été désigné « espèce préoccupante » par le COSEPAC en 2008 (COSEWIC, 2008) et a été inscrit à ce titre à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) en 2011. L’ophiogomphe de Howe a été classé « espèce préoccupante » aux termes de la Loi sur les espèces en péril du Nouveau-Brunswick et« espèce en voie de disparition » aux termes de la Loi sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario.

Les interdictions générales prévues par la Loi sur les espèces en péril du gouvernement fédéral et par la Loi sur les espèces en péril du Nouveau-Brunswick ne s’appliquent pasaux espèces préoccupantes. L’espèce est toutefois protégée par les interdictions prévues par la Loi sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario. Aux termes de celle-ci, il est notamment interdit de tuer, de capturer ou de harceler les individus de l’espèce ainsi que d’endommager ou de détruire leur habitat.

Au Michigan, l’ophiogomphe de Howe est inscrit comme espèce menacée (Threatened) à la Natural Resource and Environmental Protection Act (MNFI, 2017). Dans l’État de New York, il a été désigné « espèce préoccupante » (Special Concern) par le Department of Environmental Conservation (NYSDEC, 2017).

Statuts et classements non juridiques

Les cotes de conservation attribuées à l’ophiogomphe de Howe sont les suivantes :

Protection et propriété de l’habitat

L’ophiogomphe de Howe bénéficie d’une protection générale de son habitat en Ontario (ON MNRF, 2017), l’habitat étant défini dans ce contexte comme l’aire dont dépendent directement ou indirectement les processus de vie de l’espèce (Ontario, 2012). La sous-population de la rivière Namakan se trouve sur des terres publiques provinciales.

Au Nouveau-Brunswick, les cours d’eau font partie du territoire public provincial. Le régime foncier des terres adjacentes aux cours d’eau hébergeant des sous-populations varie selon le site :

La Loi sur l’assainissement de l’eau du Nouveau-Brunswick, comporte diverses dispositions stipulant qu’il est interdit de perturber les milieux riverains sans permis, notamment de déposer de la terre de remblai ou tout autre matériau à moins de 30 mètres d’un cours d’eau, d’éliminer la végétation sur les berges d’un cours d’eau et de couper les arbres à moins de 30 mètres d’un cours d’eau. Des activités d’exploitation forestière continuent d’être menées dans des lots près de certains cours d’eau, notamment à la rivière Magaguadavic, probablement avec les permis appropriés.

Remerciements et experts contactés

Paul Brunelle, coordonnateur régional du recensement des Odonates de l’Atlantique, a préparé la première évaluation de l’ophiogomphe de Howe et a fourni de précieuses données aux fins de la présente évaluation. Dwayne Sabine (ministère de l’Énergie et du Développement des ressources du Nouveau-Brunswick) a compilé les données sur ses activités de recherche visant les exuvies en vue de la préparation du présent rapport. Les membres du Sous-comité de spécialistes des arthropodes du COSEPAC ont formulé de précieux commentaires concernant le rapport. De nombreuses autres personnes ont fourni des renseignements sur différents aspects de la biologie et de la conservation de l’ophiogomphe de Howe; ces communications personnelles sont présentées dans la section Sources d’information.

Experts contactés

Brunelle, P.M., coordonnateur régional, recensement des Odonates de l’Atlantique, Halifax, Nouvelle-Écosse.

Hurlburt, D., membre du Sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones du COSEPAC, Lequille, Nouvelle-Écosse

Jones, C.D., zoologiste provincial spécialiste des arthropodes, Centre d’information sur le patrimoine naturel de l’Ontario, Peterborough, Ontario.

Lonsdale, O., gestionnaire des collections, Collection nationale canadienne d’insectes, d’arachnides et de nématodes, Ottawa, Ontario.

McAlpine, D.F., directeur du Département des sciences naturelles et conservateur responsable de la recherche et chef de la section de zoologie, Musée du Nouveau-Brunswick.

Sabine, M., biologiste, Section des espèces en péril et des aires naturelles protégées, ministère de l’Énergie et du Développement des ressources du Nouveau-Brunswick, Fredericton, Nouveau-Brunswick.

Sources d’information

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Sommaire biographique des rédactrices du rapport

John Klymko est zoologiste au Centre de données sur la conservation du Canada Atlantique, à Sackville, au Nouveau-Brunswick. Il réalise des relevés des Odonates, principalement fondés sur les exuvies, dans l’ensemble du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse depuis 2010. Il a mené des études portant sur des Syrphidés, des Vespidés, des Apoïdes, des Coléoptères, des Lépidoptères, des oiseaux, des reptiles, et des végétaux dans les Maritimes et il est l’auteur de près de cent nouvelles mentions provinciales d’insectes. John est membre du Sous-comité de spécialistes des arthropodes du COSEPAC et rédacteur en chef du Journal of the Acadian Entomological Society. Il a obtenu un baccalauréat ès sciences en biologie et une maîtrise ès sciences en systématique des insectes à l’Université de Guelph.

Collections examinées

Les collections canadiennes ci-dessous et celles des États voisins ont été examinées. Celles-ci ont toutes été consultées avant l’évaluation de l’ophiogomphe de Howe de 2008, sauf celle du Centre de données sur la conservation du Canada atlantique. Les collections renfermant des spécimens d’ophiogomphe de Howe sont indiquées ci-dessous.

A.D. Picket Entomological Museum, Nova Scotia Agricultural College, Truro, Nouvelle-Écosse.

Collection du Centre de données sur la conservation du Canada atlantique, Sackville, Nouveau-Brunswick; les spécimens récoltés par John Klymko y sont conservés en attendant leur dépôt dans la collection du Musée du Nouveau-Brunswick.

Données de l’Atlantic Dragonfly Inventory Program (ADIP); spécimens déposés au Musée du Nouveau-Brunswick et au Nova Scotia Museum ou conservés par les bénévoles en attendant d’y être déposés.

Brunelle Synoptic Collection, Halifax, Nouvelle-Écosse; en attente de dépôt.

Collection nationale canadienne d’insectes, Ottawa, Ontario; spécimens d’ophiogomphe de Howe récoltés par Paul Catling uniquement (déposés après l’inventaire de Brunelle).

Maine Department of Inland Fisheries and Wildlife; Maine Damselfly and Dragonfly Survey Data (2015); spécimens actuellement conservés par Brunelle, y compris ceux récoltés dans le cadre du relevé mené aux termes d’un contrat avec le Department. Ces spécimens seront déposés au Maine State Museum, à Augusta, dans le Maine.

Musée du Nouveau-Brunswick, Saint John, Nouveau-Brunswick. Les spécimens récoltés par Denis Doucet y sont déposés.

Nova Scotia Museum of Natural History, Halifax, Nouvelle-Écosse.

Nova Scotia Department of Natural Resources, Baddeck, Nouvelle-Écosse.

Nova Scotia Department of Natural Resources Insectary, Shubenacadie, Nouvelle-Écosse.

Musée royal de l’Ontario, Toronto, Ontario.

University of Maine, Orono, Maine; les spécimens d’ophiogomphe de Howe récoltés par Daniel Boland et Billie Bradeen y sont déposés, sauf ceux que Boland a récoltés aux termes d’un contrat avec le MDIFW, qui ont été intégrés à la collection du Maine Damselfly and Dragonfly Survey.

University of Massachusetts, Amherst, Massachusetts.

University of New Hampshire, Durham, New Hampshire.

Annexe 1. Évaluation des menaces pesant sur l’ophiogomphe de Howe selon le calculateur des menaces de l’UICN

Tableau d’évaluation des menaces

Nom scientifique de l’espèce ou de l’écosystème :
Ophiogomphus howei
Identification de l’élément :
Sans objet
Code de l’élément :
Sans objet
Date :
4/04/2018
Évaluateur(s) :
Jenny Heron (coprésidente et animatrice), Paul Grant (coprésident et rédacteur), David McCorquodale et John Klymko (membres du SCS), Syd Cannings (membre du SCS et du COSEPAC), Shelley Pardy (membre du COSEPAC pour T. N. L.), Nathalie Desrosiers (membre du COSEPAC pour le Qc), Michael Svoboda (SCFSans objetQC) et Angele Cyr (Secrétariat du COSEPAC et secrétaire pour les commentaires)
Références :
Classification des menaces d’après l’IUCNSans objetCMP. Salafsky et al. (2008).
Calcul de l’impact global des menaces
Impact des menaces (descriptions) Comptes des menaces de niveau 1
selon l’intensité de leur impact :
Maximum de la plage d’intensité
Comptes des menaces de niveau 1
selon l’intensité de leur impact :
Minimum de la plage d’intensité
A (Très élevé) 0 0
B (Élevé) 0 0
C (Moyen) 0 0
D (Faible) 2 2
Impact global des menaces calculé : Faible Faible
Tableau d’évaluation des menaces
Numéro Menace Impact
(calculé)
Portée
(10 prochaines années)
Gravité
(10 années ou 3 générations)
Immédiateté Commentaires
1 Développement résidentiel et commercial Négligeable Petite (1 à 10 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (continue) Sans objet
1.1 Habitations et zones urbaines Négligeable Petite (1 à 10 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (continue) Voir la section Menaces
1.2 Zones commerciales et industrielles Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
1.3 Tourisme et espaces récréatifs Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
2 Agriculture et aquaculture Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
2.1 Cultures annuelles et pluriannuelles de produits autres que le bois Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
2.2 Plantations pour la production de bois et de pâte Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
2.3 Élevage et élevage à grande échelle Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
2.4 Aquaculture en mer et en eau douce Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
3 Production d’énergie et exploitation minière Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
3.1 Forage pétrolier et gazier Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
3.2 Exploitation de mines et de carrières Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
3.3 Énergie renouvelable Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
4 Corridors de transport et de service Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
4.1 Routes et voies ferrées Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet La mortalité routière est probablement négligeable, et les taux de mortalité potentiels sont inconnus. De plus, les routes sont généralement à une certaine distance des cours d’eau, et la plupart des zones sont plutôt sauvages, ce qui limite le risque d’impact. – Ne constitue pas une menace.
4.2 Lignes de services publics Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
4.3 Transport par eau Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
4.4 Trajectoires de vol Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
5 Utilisation des ressources biologiques Négligeable Grande (31 à 70 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (continue) Sans objet
5.1 Chasse et prélèvement d’animaux terrestres Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Les spécimens récoltés sont pour la plupart des exuvies, les adultes sont très difficiles à détecter et sont ainsi rarement capturés – Ne constitue pas une menace.
5.2 Cueillette de plantes terrestres Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
5.3 Exploitation forestière et récolte du bois Négligeable Grande (31 à 70 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (continue) Voir la section Menaces
5.4 Pêche et récolte des ressources aquatiques Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
6 Intrusions et perturbations humaines Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
6.1 Activités récréatives Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
6.2 Guerre, troubles civils et exercices militaires Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
6.3 Travaux et autres activités Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
7 Modification du système naturel D Faible Petite (1 à 10 %) Élevée Sans objet légère (1 à 70 %) Modérée (peut être à court terme, < 10 ans/ 3 gén.) Sans objet
7.1 Incendies et suppression des incendies Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
7.2 Barrages, gestion et utilisation de l’eau D Faible Petite (1 à 10 %) Élevée Sans objet légère (1 à 70 %) Modérée (peut être à court terme, < 10 ans/ 3 gén.) Voir la section Menaces
7.3 Autres modifications de l’écosystème Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
8 Espèces et gènes envahissants ou problématiques Inconnu Grande (31 à 70 %) Inconnue Élevée (continue) Sans objet
8.1 Espèces exotiques/non indigènes envahissantes Inconnu Grande (31 à 70 %) Inconnue Élevée (continue) Voir la section Menaces
8.2 Espèces indigènes problématiques Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Les proliférations de Didymo pourraient avoir des répercussions sur les communautés d’invertébrés benthiques. Ces proliférations se produisent dans les zones à eaux pauvres en nutriments, et les sites où l’ophiogomphe de Howe a été signalé ne sont probablement pas vulnérables aux proliférations. – Ne constitue pas une menace.
8.3 Introduction de matériel génétique Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
9 Pollution Négligeable Grande (31 à 70 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (continue) Sans objet
9.1 Eaux usées domestiques et urbaines Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
9.2 Effluents industriels et militaires Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
9.3 Effluents agricoles et forestiers Négligeable Grande (31 à 70 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (continue) Voir la section Menaces
9.4 Détritus et déchets solides Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
9.5 Polluants atmosphériques Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
9.6 Énergie excessive Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
10 Phénomènes géologiques Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
10.1 Volcans Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
10.2 Tremblements de terre et tsunamis Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
10.3 Avalanches et glissements de terrain Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
11 Changement climatique et phénomènes météorologiques violents Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
11.1 Déplacement et altération de l’habitat Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
11.2 Sécheresses Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
11.3 Températures extrêmes Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
11.4 Tempêtes et inondations Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet
11.5 Autres impacts Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet Sans objet

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