Tortule à poils lisses (Syntrichia laevipila) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 12

Résumé technique

Syntrichia laevipila

Tortule à poils lisses - Twisted oak moss

Répartition au Canada :
Colombie-Britannique

Information sur la répartition

Superficie de la zone d’occurrence (km²) :
Environ 1 890 km²
Préciser la tendance (en déclin, stable, en expansion, inconnue).
Stable
Y a-t-il des fluctuations extrêmes dans la zone d’occurrence d’occurrence (ordre de grandeur > 1)?
Non
Superficie de la zone d’occupation (km²) ?
< 20 km²
Préciser la tendance (en déclin, stable, en expansion, inconnue).
Stable
Y a-t-il des fluctuations extrêmes dans la zone d’occupation (ordre de grandeur > 1)?
Non
Nombre d’emplacements existants (connus ou supposés).
31, dont 25 confirmées par des relevés récents, 4 non retrouvées et 2 non visitées en 2002.
Préciser la tendance du nombre d’emplacements (en déclin, stable, en croissance, inconnue).
Inconnue
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’emplacements (ordre de grandeur >1)?
Non
Tendance de l’habitat : préciser la tendance de l’aire, de l’étendue ou de la qualité de l’habitat (en déclin, stable, en croissance ou inconnue).
Stable – de nombreuses chênaies de Garry sont situées dans des zones protégées, et l’abattage du chêne de Garry est interdit dans 6 municipalités.

Information sur la population

Durée d’une génération (âge moyen des parents dans la population :  indiquer en années, en mois, en jours, etc.).
Espèce vivace
Nombre d’individus matures (reproducteurs) au Canada (ou préciser une gamme de valeurs plausibles).
Au moins 305 individus (touffes)
Tendance de la population quant au nombre d’individus matures en déclin, stable, en croissance ou inconnue.
Inconnue. Cependant, la population risque de fortement décliner à mesure que mourront les vieux chênes. Le taux d’établissement des semis pouvant remplacer ces arbres semble très faible.
S’il y a déclin, % du déclin au cours des dernières/prochaines dix années ou trois générations, selon la plus élevée des deux valeurs (ou préciser s’il s’agit d’une période plus courte).
Inconnu
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures (ordre de grandeur > 1)?
Non
La population totale est-elle très fragmentée (la plupart des individus se trouvent dans de petites populations, relativement isolées [géographiquement ou autrement] entre lesquelles il y a peu d’échanges, c.-à-d. migration réussie de < 1 individu/année)?
Oui
Préciser la tendance du nombre de populations (en déclin,
stable, en croissance, inconnue).
Inconnue. Cependant, chacune des populations semble saine.
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de populations (ordre de grandeur >1)?
Non
Énumérer chaque population et donner le nombre d’individus matures dans chacune

Menaces (réelles ou imminentes pour les populations ou les habitats)

Récolte des arbres, risque de mortalité des vieux chênes hôtes et faible taux d’établissement des semis.

Effet d’une immigration de source externe

Statut attribué à des populations d’ailleurs?
États-Unis : Espèce présente au Washington, en Oregon et en Californie.
Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible?
Non
Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre à l’endroit en question?
Oui
Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible pour les individus immigrants à l’endroit en question?
Oui
Probabilité d’un rétablissement à partir de populations de l’extérieur
Inconnue

Analyse quantitative

Ne s’applique pas.

Autres statuts

Hors de danger à l’échelle mondiale; peut-être rare en Oregon

Sources d’information supplémentaires :L’effectif total du chêne de Garry dans le sud-ouest de la Colombie-Britannique est estimé à plus de 100 000 tiges de tous âges. En posant que chaque arbre compte une seule tige, comme le Syntrichia laevipila qui a été observé sur 69 des quelque 1 600 arbres examinés, c’est-à-dire 4,3 p.100 de ces arbres, on peut à première vue estimer que l’espèce est présente sur environ 4 300 arbres. Cependant, comme la mousse ne pousse pas sur les jeunes arbres (inclus dans l’effectif de 100 000 tiges) et qu’elle semble avoir des exigences particulières en matière d’ombre (T. McIntosh, comm. pers., février 2004), l’effectif des arbres hôtes est certainement inférieur à 4 300.

La Garry Oak Ecosystems Recovery Team s’est intéressée au taux de recrutement du chêne de Garry. Malgré la diminution importante des chênaies dans le sud de l’île de Vancouver et les îles Gulf, cette équipe estime qu’il doit actuellement exister autant, sinon plus, de chênes de Garry dans le sud de l’île de Vancouver qu’il n’en existait autrefois, en raison du recrutement important résultant de l’absence d’incendies. Cependant, la plupart de ces arbres ne sont pas encore matures.

Selon Ted Lea et Marilyn Fuchs (B.C. Environment, comm. pers. à T. McIntosh, février 2004), les chênes sont en déclin dans les villes. Ils le seront encore plus dans l’avenir, à cause des craintes des propriétaires de maisons quant à la chute d’arbres ou de branches sur les gens ou les structures. Lea estime que 99 p. 100 de tous les chênes qui poussaient en sol profond (potentiel élevé de présence du S. laevipila) ont disparu des régions de Victoria et de Cowichan (T. Lea, comm. pers., 2004); dans de nombreux sites situés en ville à l’extérieur de parcs protégés (où la plupart des arbres poussent en milieu dégagé ou sur des affleurements rocheux et ont donc peu de chances d’héberger la mousse), il n’y a pratiquement aucune possibilité de régénération des arbres, car les semis sont tondus ou arrachés à la main. Comme la plupart des sites de S. laevipila se trouvent dans la région de Victoria (où environ un tiers des arbres où la mousse a été récoltée ne sont pas encore protégés), la menace est réelle.

Statut et justification de la désignation

Statut : Espèce préoccupante

Code alphanumérique : L’espèce satisfait aux critères d’espèce menacée aux termes de D2, mais a été désignée « espèce préoccupante » en raison du grand nombre de chênes de Garry qui pourraient lui servir d’hôte.

Justification de la désignation : Il s'agit d'une petite espèce de mousse qui se trouve de la Colombie-Britannique et de l’État de Washington en allant vers le sud jusqu’en Californie. Les populations canadiennes sont à la limite nord de l’aire de répartition dans l’ouest de l’Amérique du Nord, et au Canada, l’espèce a une répartition restreinte où elle se trouve dans le sud-est de l’île de Vancouver et les îles Gulf. L’espèce est connue à 25 sites où elle est limitée à l’écorce des arbres, plus particulièrement les chênes de Garry. Cette espèce ne domine jamais à l’endroit où elle pousse, et elle n’est pas non plus commune dans les grands peuplements de chênes. Beaucoup des populations connues sont situées dans des zones protégées. La principale menace à l’espèce est la disparition des chênes de Garry matures, ce qui aurait comme résultat la disparition du pays de la plupart des populations de cette espèce.

Application des critères

Critère A (Population totale en déclin) : L’espèce ne respecte pas les seuils de déclin fixés (aucun déclin n’a été signalé).

Critère B (Aire de répartition peu étendue, et déclin ou fluctuation) : L’espèce ne respecte pas les seuils de faible effectif (trop grand nombre de sites connus), de déclin et de fluctuation fixés.

Critère C (Petite population totale et déclin) : L’espèce satisferait aux critères d’espèce en voie de disparition aux termes de 2a(i), si on présume qu’elle connaîtra un déclin étant donné l’absence de recrutement chez le chêne de Garry dans certaines parties de son aire de répartition. Cependant, rien n’indique que le chêne de Garry connaîtra réellement en déclin.

Critère D (Très petite population ou répartition limitée) : L’espèce satisfait aux critères d’espèce menacée aux termes de D2.

Critère E (Analyse quantitative) : Non applicable.

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