Corégone de l’Atlantique : déclaration sommaire du plan d’action
La Loi sur les espèces en péril (LEP) exige l’élaboration d’un ou plusieurs plans d’action fondés sur le programme de rétablissement établi pour les espèces qui figurent dans la Liste des espèces sauvages en péril (annexe 1) sous les rubriques des espèces en voie de disparition ou menacées. Le corégone de l’Atlantique est parmi les espèces désignées en voie de disparition par le LEP. En février 2007, le MPO a publié la version finale du Programme de rétablissement du corégone de l’Atlantique (Coregonus huntsmani) au Canada, qui fixe les buts, les objectifs et les mesures de rétablissement de l’espèce, ainsi que l’échéancier d’élaboration du premier plan d’action. Conformément au programme de rétablissement, un plan d’action pour le corégone de l’Atlantique devait ˆtre préparé dans les deux années suivant la publication du programme de rétablissement.
Conformément au paragraphe 50(4) de la LEP, le présent énoncé résume ce qui a été fait jusqu’à maintenant en ce qui concerne le plan d’action du corégone de l’Atlantique. Mˆme si de nombreuses activités sont déjà en cours en vue de favoriser le rétablissement de cette espèce, l’amélioration du passage du poisson au barrage Crousetown a été jugée prioritaire, comme première étape destinée à faciliter la remonte anadrome dans le bassin de la Petite Rivière, comme il est expliqué ci-dessous. Le premier chapitre du plan d’action pour cette espèce sera donc axé sur cette mesure particulière. L’information recueillie à la suite de la prise de mesures et la surveillance de l’amélioration du passage du poisson au barrage Crousetown sera ensuite utilisée pour définir les prochaines étapes à entreprendre pour faciliter la remonte anadrome et contribuera aux efforts subséquents de mise en œuvre du programme de rétablissement.
En consultation avec l’équipe de rétablissement, un plan initial préliminaire décrivant les étapes requises pour l’amélioration du passage du poisson au barrage de Crousetown a été élaboré et soumis par la suite à l’examen des secteurs d’autorités pertinentes. L’examen et l’intégration des recommandations qui en ont découlé, ainsi que l’achèvement des consultations connexes sont en cours et devraient ˆtre terminés un peu plus tard ce printemps. Par la suite, ce plan constituera le premier chapitre du plan d’action proposé pour le corégone de l’Atlantique et il sera publié au Registre public en vue de recueillir des commentaires. Les paragraphes qui suivent résument ce qui a été préparé jusqu’à maintenant pour ce chapitre du plan d’action.
Le programme de rétablissement du corégone de l’Atlantique a déterminé que l’établissement d’une remonte anadrome est une étape importante de la survie du corégone en voie de disparition. Tout ce qui reste de cette espèce autrefois anadrome est une population confinée à trois petits lacs en amont du bassin de la Petite Rivière. Un réseau de barrages construits au cours des derniers siècles dans le réseau de la Petite Rivière fait obstacle au passage du poisson à cinq emplacements entre les trois lacs et la mer, ou y nuit considérablement. Le barrage situé à l’entrée du premier des trois lacs, celui d’Hebbville, bloque effectivement toute migration vers l’amont des poissons à partir de ce point; il arrive que des poissons soient parfois emportés par le courant au-dessus du barrage et ne puissent revenir. De plus, des obstacles nuisent au passage du poisson autour d’un barrage existant à Crousetown, dans le cours inférieur de la Petite Rivière, en aval des lacs. Si l’on rend possible le passage vers l’amont et vers l’aval du poisson dans le réseau, le corégone de l’Atlantique pourra migrer librement vers la mer et revenir, et se déplacer entre les lacs. Le barrage de Crousetown est le premier obstacle au passage du poisson auquel le corégone de l’Atlantique ferait face au cours de sa remonte dans le bassin.
Le MPO a travaillé avec les intervenants et d’autres parties intéressées à élaborer le premier chapitre du plan d’action décrivant la façon dont le passage du poisson pourrait ˆtre amélioré au barrage de Crousetown. Les efforts à déployer à cet endroit ont été définis comme constituant la première étape d’un certain nombre de mesures prioritaires permettant de favoriser une remonte anadrome de corégones de l’Atlantique dans le bassin de la Petite Rivière. La question de l’amélioration du passage du poisson au barrage de Crousetown est associée à plusieurs avantages, notamment l’évaluation de la pertinence de la conception de la passe migratoire, la surveillance, l’évaluation de la situation de l’espèce, les interactions humaines et des besoins en matière de passage des poissons. De plus, le fait de commencer à Crousetown n’aura pas de répercussions sur la population résidente des lacs, en amont. Une fois que la passe migratoire et la surveillance connexe auront été réalisées à Crousetown et que leur valeur pour la population de corégones de l’Atlantique aura pu ˆtre démontrée, il sera possible alors de s’attaquer au passage du poisson à d’autres barrages, selon les priorités et les connaissances acquises.
Les mesures de mise en œuvres proposées ou en cours pour faciliter le passage du poisson à Crousetown comprennent ce qui suit :
- la participation des collectivités;
- la consultation des collectivités autochtones;
- la conception de la passe migratoire;
- la détermination et l’obtention des permis nécessaires à la construction;
- l’obtention des fonds;
- l’obtention de l’accès jusqu’à la passe migratoire;
- la construction de la passe migratoire;
- la surveillance des effets de l’amélioration du passage des poissons au barrage de Crousetown.
Pour le corégone de l’Atlantique, la décision a été prise de procéder par étape pour la planification et l’application des mesures de rétablissement, en commençant par l’amélioration du passage du poisson dans la Petite Rivière. Cette démarche constitue la meilleure façon à court terme de progresser vers les objectifs de rétablissement de cette espèce qui, pour le moment, a une répartition limitée dans le bassin. Un bon nombre des activités destinées à la réalisation de ce chapitre particulier du plan d’action sont déjà prévues ou en cours. On s’attend à ce que la construction de la passe migratoire au barrage de Crousetown soit terminée au plus tôt d’ici 2010, selon les fonds disponibles et d’autres considérations opérationnelles.
Pour le moment, d’après une évaluation socioéconomique, les coûts socioéconomiques quantifiables, à court et à moyen termes, associés à l’amélioration du passage du poisson au barrage de Crousetown, seront vraisemblablement de l’ordre de centaines de milliers de dollars. Ces coûts sont en grande partie liés à la conception, à la construction, à l’opération et à l’entretien de la passe migratoire. À court terme, l’amélioration du passage du poisson à ce barrage entraînera une augmentation modeste de l’activité économique et la création possible d’emplois, fournira des renseignements importants qui permettront d’améliorer la compréhension du corégone de l’Atlantique et pourrait peut-ˆtre bénéficier à d’autres espèces qui utiliseront la passe migratoire. À long terme, associée à d’autres mesures ultérieures, la construction de cette passe migratoire devrait contribuer à la survie et au rétablissement continus de l’espèce, ce qui offrira un certain nombre d’avantages additionnels.
Il faut acquérir de l’information progressivement en vue d’intégrer les connaissances acquises aux améliorations successives du passage du poisson et aux études. Ce chapitre du plan d’action est la première étape vers l’amélioration du passage du poisson à travers le bassin de la Petite Rivière. Les autres mesures requises aux étapes subséquentes du rétablissement d’une remonte anadrome du corégone de l’Atlantique dans la Petite Rivière seront prises dans le cadre des efforts futurs de rétablissement de l’espèce et pourraient faire partie d’un chapitre subséquent du plan d’action, en fonction des leçons tirées de l’amélioration du passage du poisson au barrage de Crousetown.
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