Anzie mousse-noire (Anzia colpodes) : programme de rétablissement 2023

Titre officiel : Programme de rétablissement de l’anzie mousse-noire (Anzia colpodes) au Canada proposition 2023

Loi sur les espèces en péril

Série de Programmes de rétablissement

2023

Anzie mousse-noire
Anzie mousse-noire
Information sur le document

Référence recommandée :

Environnement et Changement climatique Canada. 2023. Programme de rétablissement de l’anzie mousse-noire (Anzia colpodes) au Canada. Série de Programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril. Environnement et Changement climatique Canada, Ottawa. vii + 40 p.

Version officielle

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Version non officielle

La version non officielle des documents de rétablissement est publiée en format HTML, et tous les hyperliens étaient valides à la date de publication.

Pour télécharger le présent programme de rétablissement ou pour obtenir un complément d’information sur les espèces en péril, incluant les rapports de situation du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), les descriptions de la résidence, les plans d’action et d’autres documents connexes portant sur le rétablissement, veuillez consulter le Registre public des espèces en péril Note de bas de page 1.

Illustration de la couverture : Anzie mousse-noire à Barren Brook, comté de Shelburne (janvier 2021) © Mersey Tobeatic Research Institute, 2021.

Also available in English under the title
“Recovery Strategy for the Black-foam Lichen (Anzia colpodes) in Canada”

Le contenu du présent document (à l’exception des illustrations) peut être utilisé sans permission, mais en prenant soin d’indiquer la source.

Préface

En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996)Note de bas de page 2, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires ont convenu d’établir une législation et des programmes complémentaires qui assureront la protection efficace des espèces en péril partout au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) (LEP), les ministres fédéraux compétents sont responsables de l’élaboration des programmes de rétablissement pour les espèces inscrites comme étant disparues du pays, en voie de disparition ou menacées et sont tenus de rendre compte des progrès réalisés dans les cinq ans suivant la publication du document final dans le Registre public des espèces en péril.

Le ministre de l’Environnement et du Changement climatique et ministre responsable de l’Agence Parcs Canada est le ministre compétent en vertu de la LEP à l’égard de l’anzie mousse-noire et a élaboré ce programme de rétablissement, conformément à l’article 37 de la LEP. Dans la mesure du possible, le présent document a été élaboré en collaboration avec Ressources naturelles Canada et les provinces de l’Ontario, du Québec, du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse. Il a été élaboré en collaboration et en consultation avec l’équipe de rétablissement des lichens de la Nouvelle-Écosse, des organisations non gouvernementales et d’autres intervenants, conformément au paragraphe 39(1) de la LEP.

Il a été déterminé que le rétablissement de l’anzie mousse-noire au Canada n’est pas réalisable sur le plan technique ou biologique. Il est toutefois possible que l’espèce puisse bénéficier de programmes de conservation générale visant la zone géographique dans laquelle elle est présente, et recevra une protection en vertu de la LEP et d’autres lois, politiques et programmes fédéraux, provinciaux ou territoriaux.

Le caractère réalisable du rétablissement sera réévalué dans le cadre du rapport sur la mise en œuvre du programme de rétablissement ou, au besoin, selon les nouvelles conditions et/ou connaissances.

Le programme de rétablissement établit l’orientation stratégique visant à soutenir la survie de l’espèce, incluant la désignation de l’habitat essentiel dans la mesure du possible. Il fournit à la population canadienne de l’information pour aider à la prise de mesures visant la conservation de l’espèce. Lorsque l’habitat essentiel est désigné, dans un programme de rétablissement ou dans un plan d’action, la LEP exige que l’habitat essentiel soit alors protégé.

Dans le cas de l’habitat essentiel désigné pour les espèces terrestres, y compris les oiseaux migrateurs, la LEP exige que l’habitat essentiel désigné dans une zone protégée par le gouvernement fédéralNote de bas de page 3 soit décrit dans la Gazette du Canada dans un délai de 90 jours après l’ajout dans le Registre public du programme de rétablissement ou du plan d’action qui a désigné l’habitat essentiel. L’interdiction de détruire l’habitat essentiel aux termes du paragraphe 58(1) s’appliquera 90 jours après la publication de la description de l’habitat essentiel dans la Gazette du Canada.

Pour l’habitat essentiel se trouvant sur d’autres terres domaniales, le ministre compétent doit, soit faire une déclaration sur la protection légale existante, soit prendre un arrêté de manière à ce que les interdictions relatives à la destruction de l’habitat essentiel soient appliquées.

Si l’habitat essentiel d’un oiseau migrateur ne se trouve pas dans une zone protégée par le gouvernement fédéral, sur le territoire domanial, à l’intérieur de la zone économique exclusive ou sur le plateau continental du Canada, l’interdiction de le détruire ne peut s’appliquer qu’aux parties de cet habitat essentiel – constituées de tout ou partie de l’habitat auquel la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs s’applique aux termes des paragraphes 58(5.1) et 58(5.2) de la LEP.

En ce qui concerne tout élément de l’habitat essentiel se trouvant sur le territoire non domanial, si le ministre compétent estime qu’une partie de l’habitat essentiel n’est pas protégée par des dispositions ou des mesures en vertu de la LEP ou d’autres lois fédérales, ou par les lois provinciales ou territoriales, il doit, comme le prévoit la LEP, recommander au gouverneur en conseil de prendre un décret visant l’interdiction de détruire l’habitat essentiel. La décision de protéger l’habitat essentiel se trouvant sur le territoire non domanial et n’étant pas autrement protégé demeure à la discrétion du gouverneur en conseil.

Remerciements

Le présent document de rétablissement a été préparé par Julie McKnight (Environnement et Changement climatique Canada, Service canadien de la faune – Région de l’Atlantique [ECCC – ATL]). Des remerciements sont adressés aux parties qui ont offert de précieux conseils, ont fourni des rapports inédits et ont répondu à des communications personnelles afin de faciliter l’élaboration du présent document, y compris des particuliers, des gouvernements provinciaux, l’équipe de rétablissement des lichens de la Nouvelle-Écosse (Nova Scotia Lichens Recovery Team) et d’autres intervenants. Des remerciements particuliers sont adressés aux membres de l’équipe de rétablissement des lichens de la Nouvelle-Écosse : Rob Cameron (Nova Scotia Environment), Sean Haughian (Nova Scotia Museum of Natural History), Tom Neily, David Richardson (COSEPAC, doyen émérite – Université Saint Mary’s) et Brad Toms (Mersey Tobeatic Research Institute). Merci aussi à Frances Anderson (chercheuse indépendante), Alain Belliveau (Université Acadia), Sam Brinker (ministère du Développement du Nord, des Mines, des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario), James Churchill (Centre de données sur la conservation du Canada Atlantique – CDC du Canada atlantique), Carling Dewar (ministère du Développement du Nord, des Mines, des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario), Lucy Ellis (ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs de l’Ontario), Jean Gagnon (ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec), Marianne Gagnon, Emmanuelle Fay et Burke Korol (ECCC – SCF), Adam Hadley, Leanne Jennings (ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs de l’Ontario), David Mazerolle (Agence Parcs Canada), Troy McMullin (Musée canadien de la nature), Maureen Toner (ministère des Ressources naturelles et du Développement de l’Énergie du Nouveau-Brunswick), Donald Sam (Department of Natural Resources and Renewables de la Nouvelle-Écosse) et Matt Smith (Agence Parcs Canada), Eric Snyder (ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs de l’Ontario) et Erin Whidden (ministère des Ressources naturelles et du Développement de l’énergie du Nouveau-Brunswick). Nous remercions également Ryan Kim (ECCC – ATL) et Chris Lauzon (ECCC – RCN) d’avoir préparé les cartes de l’habitat essentiel. Enfin, merci au Comité sur la situation des espèces en péril au Canada d’avoir préparé le rapport de situation sur l’anzie mousse-noire, qui a servi de fondement au présent document.

Sommaire

L’anzie mousse-noire (Anzia colpodes) est un lichen foliacé qui forme des rosettes gris verdâtre sur le tronc d’arbres feuillus. L’espèce tire son nom commun de l’épais tissu noir spongieux qui se trouve sous son corps.

Autrefois considérée comme endémique à l’Amérique du Nord, l’espèce a récemment été signalée sur l’île Sakhalin (Russie). Aux États-Unis, l’anzie mousse-noire est rare dans le Maine et le Michigan, et peut-être plus commune dans les États plus chauds (p. ex. Alabama, Arkansas, Géorgie, Caroline du Nord, Caroline du Sud et Tennessee). Au Canada, la présence historique de l’anzie mousse-noire est connue dans quatre provinces : l’Ontario, le Québec, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse; à l’heure actuelle, on sait que l’espèce est présente en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick. Les occurrences historiques et actuelles de l’espèce au Canada représentent à peu près la moitié des occurrences mondiales connues.

L’anzie mousse-noire a été évaluée par le COSEPAC comme étant menacée en mai 2015, et inscrite à l’annexe 1 de la LEP en février 2019. L’espèce été classée dans la catégorie « données insuffisantes » en Ontario et est inscrite comme menacée (Threatened) en vertu du Nova Scotia Endangered Species Act.

D’après les trois questions qu’Environnement et Changement climatique Canada utilise pour définir le caractère réalisable du rétablissement, le rétablissement de l’anzie mousse-noire a été déterminé comme étant non réalisable du point de vue biologique ou technique en ce moment. L’espèce sera réévaluée en fonction de l’évolution des conditions ou des connaissances.

Les facteurs qui menacent directement la survie de l’anzie mousse-noire comprennent l’exploitation forestière et la récolte du bois (impact élevé à moyen), les changements climatiques, y compris les phénomènes météorologiques violents (impact élevé à faible), les polluants atmosphériques (et les précipitations acides qui en résultent) (impact faible), les routes et les voies ferrées (impact faible) et les espèces ou agents pathogènes exotiques (non indigènes) envahissantes (gastéropodes) (impact inconnu).

Il n’est pas réalisable, du point de vue biologique ou technique, d’améliorer la condition de l’espèce de telle façon que le critère d’espèce menacée soit dépassé. L’objectif sur une génération (17 ans) est de ralentir le déclin de l’anzie mousse-noire au Canada. Bien qu’il soit possible d’atténuer l’une des deux principales menaces connues (exploitation forestière et récolte du bois), il est peu probable que cela suffise à mettre fin au déclin de l’espèce.

L’approche de conservation visant à appuyer les objectifs en matière de population et de répartition et à réduire les menaces qui pèsent sur l’anzie mousse-noire est présentée à la section 6.2.

Aux termes du paragraphe 41(2) de la LEP, le programme de rétablissement doit comprendre une désignation de l’habitat essentiel de l’espèce, dans la mesure du possible. Dans le présent document, l’habitat essentiel de l’anzie mousse-noire est désigné dans la mesure du possible en fonction de la meilleure information accessible.

Résumé du caractère réalisable du rétablissement

D’après les trois questions suivantes qu’Environnement et Changement climatique Canada utilise pour définir le caractère réalisable du rétablissement, le rétablissement de l’anzie mousse-noire a été déterminé comme étant non réalisable du point de vue biologique ou technique en ce moment. Le programme de rétablissement a été préparé conformément au paragraphe 41(2) de la LEP et comprend une description de l’espèce et de ses besoins, la désignation de son habitat essentiel, dans la mesure du possible, et les inconnues entourant le caractère réalisable du rétablissement.

Survie (caractéristiques)

Les caractéristiques de survie peuvent-elles être prises en charge dans la mesure où l’espèce ne présente plus de risque significatif de disparition de la planète ou du Canada en raison des activités humaines?

Oui, malgré des incertitudes. Il n’existe pas de données démographiques historiques détaillées pour cette espèce, mais elle n’était probablement pas exposée à un risque important de disparition du pays avant l’activité humaine (c.-à-d. exploitation forestière et récolte du bois, changements climatiques et gastéropodes potentiellement introduits). Bien qu’elle n’ait probablement jamais été « commune », elle était beaucoup plus répandue qu’elle ne l’est aujourd’hui (figure 1). L’espèce n’est pas considérée comme étant aussi sensible que les cyanolichensNote de bas de page 4 aux effets directs de la pollution atmosphérique, mais elle semble avoir besoin d’un ensemble très précis de caractéristiques, notamment l’âge de l’arbre hôte et des conditions de microclimat appropriées (p. ex., humidité suffisante, température appropriée, feuillus à écorce moyennement rugueuse). L’espèce est considérée comme étant « possiblement disparue » par NatureServe en Ontario et au Québec (NatureServe, 2020) et a récemment été redécouverte dans le parc national Fundy, au Nouveau-Brunswick. Il ne semble pas possible de stabiliser la population en trois générations. Bien que les pertes attribuables à l’exploitation forestière et à la récolte du bois puissent être réduites au minimum, des pertes continueront de se produire (comme en témoignent les pertes dans des sites apparemment intacts [COSEWIC, 2015]). Ces pertes n’ont pas été clairement expliquées, mais elles pourraient être attribuables à des conditions climatiques changeantes.

Indépendance

L’espèce est-elle actuellement en mesure de persister au Canada sans intervention humaine délibérée et/ou sera-t-elle éventuellement en mesure d’atteindre et de maintenir son indépendance une fois la condition (1) respectée, de sorte qu’elle ne dépend pas d’une intervention humaine importante, directe et continue?

Oui, malgré des incertitudes. Des pertes ont lieu (COSEWIC, 2015) en l’absence d’exploitation forestière et de récolte du bois. Les autres menaces potentielles qui menacent la persistance de l’espèce sont le broutage par les gastéropodes et les changements climatiques. Si l’on détermine que les gastéropodes non indigènes constituent une menace importante, il serait possible de les éliminer des arbres hôtes grâce à des méthodes de lutte établies. Cependant, les prévisions climatiques laissent entrevoir des changements importants dans la zone occupée par l’anzie mousse-noire et, s’il s’avère que les changements climatiques constituent le principal facteur de déclin dans les sites intacts, l’espèce pourrait disparaître du Canada, peu importe les interventions humaines.

Amélioration

La situation de l’espèce peut-elle être améliorée par rapport au moment où elle a été évaluée comme étant en péril?

Non. Une incertitude considérable persiste en raison des changements climatiques, qui devraient modifier considérablement la quantité d’habitat convenable pour ce lichen à l’avenir. Les résultats de la modélisation climatique du COSEPAC (COSEWIC, 2015) suggèrent que, d’ici 2099 (d’ici quatre à cinq générations), il n’y aura pas de climat optimal pour ce lichen au Canada. Les changements climatiques et la succession des habitats continueront probablement de causer des déclins démographiques, même si la menace de l’exploitation forestière et de la récolte du bois peut être amoindrie. Il est peu probable que la situation de l’espèce s’améliore un jour assez pour dépasser le critère d’espèce menacée C2a(i) (c.-à-d. moins de 10 000 individus, déclin [en raison notamment des changements climatiques] et aucune population ne comptant plus de 1 000 individus).

Toutefois, des partenariats officiels et officieux entre l’industrie, les scientifiques, les administrations municipales, les gouvernements fédéral et provinciaux, les organismes de conservation, les propriétaires fonciers et le public peuvent favoriser la persistance (la survie) de ce lichen en Nouvelle-Écosse, du moins à court terme. Certains sites sont protégés par la loi (p. ex. la Loi sur les parcs nationaux du Canada et le Special Places Protection Act et le Wilderness Areas Protection Act de la Nouvelle-Écosse). L’espèce est inscrite à la liste de l’Endangered Species Act de la Nouvelle-Écosse, qui protège à la fois les individus inscrits et leurs résidences. Des outils d’aménagement forestier sont en cours d’élaboration. Des accords internationaux, des engagements nationaux, des initiatives de certification forestière et des lois pourraient contribuer aux pratiques forestières durables et à la conservation des lichens en péril en réduisant ou en atténuant les menaces. En Nouvelle-Écosse, des pratiques de gestion particulières (PGP) ont été élaborées pour les lichens en péril et s’appliquent aux terres de la Couronne provinciale (Nova Scotia Department of Natural Resources, 2018).

Détermination du caractère réalisable

D’après les réponses aux trois questions précédentes, le rétablissement de l’espèce au Canada est jugé non réalisable.

1. Évaluation de l’espèce par le COSEPAC*

Date de l’évaluation : Mai 2015

Nom commun (population) : Anzie Mousse-noire

Nom scientifique : Anzia colpodes

Statut selon le COSEPAC : Menacée

Justification de la désignation : Au Canada, ce lichen se trouve à la limite nord de son aire de répartition, et il a déjà été observé en Ontario, au Québec, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse. Il semble être disparu de l’Ontario et du Québec et n’a pas été observé au Nouveau-Brunswick depuis environ une décennie. Il se trouve dans des sites dominés par des feuillus matures, comportant une humidité élevée et un éclairement modère. En Nouvelle-Écosse, e lichen est répandu, mais n’est pas commun. Les causes de son déclin ne sont pas claires. La principale menace actuelle est la déforestation. Le broutage par le mollusques et les changements climatiques pourraient faire partie de menaces additionnelles.

Présence au Canada : Ontario, Québec, Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse

Historique du statut selon le COSEPAC : Espèce désignée « menacé » en mai 2015.

* COSEPAC (Comité sur la situation des espèces en péril au Canada)

2. Information sur la situation de l’espèce

L’anzie mousse-noire (Anzia colpodes) a été évaluée par le COSEPAC comme étant menacée en mai 2015, et inscrite à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) en février 2019. Le Comité de détermination du statut des espèces en péril en Ontario a classé l’espèce dans la catégorie « données insuffisantes » (COSSARO, 2016). L’espèce est désignée comme étant menacée en Nouvelle-Écosse. Le tableau 1 présente la cote mondiale et les cotes nationales et infranationales de conservation.

Tableau 1. Cotes de conservation attribuées à l’anzie mousse-noire (Anzia colpodes) (NatureServe, 2020; GBIF, 2021)
Cote mondiale (G)a Cotes nationales (N)a Cotes infranationales (S)a Cotes infranationales (S)a
G4 Canada : N3

Ontario : SH

Québec : SH

Nouveau-Brunswick : S1S2

Nouvelle-Écosse : S3

G4 États-Unis : NNR

Michigan : SNR

New York : SNR

Caroline du Nord : SNR

Pennsylvanie : SNR

Wisconsin : SX

États comptant des occurrences (1970-2021 [GBFI, 2021]) non examinées par NatureServe : Alabama, Arkansas, Géorgie, Kentucky, Louisiane, Maine, Maryland, Massachusetts, Missouri, Ohio, Oklahoma, Caroline du Sud, Tennessee, Texas, Virginie, Virginie-Occidentale

a Cotes de conservation : 1 – gravement en péril; 2 – en péril; 3 – vulnérable à la disparition ou à l’extinction; 4 – apparemment non en péril; 5 – non en péril; X – vraisemblablement disparue; H – historique/possiblement disparue; NR – non classée; U – non classable.

3. Information sur l’espèce

3.1 Description de l’espèce

L’anzie mousse-noire est un lichen foliacé qui forme des rosettesNote de bas de page 5 vert grisâtre dont le diamètre peut atteindre 20 cm sur le tronc d’arbres feuillus. L’espèce tire son nom commun de l’épais tissu noir spongieux qui se trouve sous son corps.

3.2 Population et répartition de l’espèce

Autrefois considérée comme endémique de l’Amérique du Nord, l’espèce a récemment été signalée sur l’île Sakhalin (Russie) (Skirina et al., 2016; COSEWIC, 2015). Par le passé, l’espèce était répandue dans l’est de l’Amérique du Nord, depuis les Grands Lacs jusqu’en Nouvelle-Angleterre et jusqu’au sud des États-Unis. L’anzie mousse-noire est de plus en plus rare (COSEWIC, 2015). Aux États-Unis, elle est limitée à quelques sites dans le Maine, elle est probablement disparue de l’Ohio et du Wisconsin (NatureServe, 2020; COSEWIC, 2015), et elle est gravement en péril au Michigan. L’espèce pourrait être plus commune dans les régions du sud (p. ex. Alabama, Arkansas, Géorgie, Louisiane, Caroline du Nord, Oklahoma, Caroline du Sud, Texas et Tennessee (GBIF, 2021).

Le COSEPAC (COSEWIC, 2015) fournit une estimation de 1 584 à 3 696 individusNote de bas de page 6 de l’anzie mousse-noire au Canada. L’espèce a été désignée comme étant menacée en raison d’un déclin inféré de 30 % (au moins). Les occurrences historiques et actuelles de l’espèce au Canada représentent à peu près la moitié des occurrences mondiales connues (COSEWIC, 2015). Au Canada, la présence historique de l’anzie mousse-noire est connue dans quatre provinces : l’Ontario, le Québec, le Nouveau‑Brunswick et la Nouvelle-Écosse; à l’heure actuelle, on sait que l’espèce est présente en Nouvelle-Écosse (figure 1). Des observations de l’espèce en 2022 dans le parc national Fundy (N. Vinson, communication personnelle) sont venues confirmer que l’espèce est encore présente au Nouveau-Brunswick, quoiqu’elle y est probablement très rare.

Depuis les années 1970, l’espèce a été observée uniquement au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse (COSEWIC, 2015). De 1995 à 2020, 97 mentions de l’anzie mousse-noire ont été répertoriées en Nouvelle-Écosse (61 occurrences; 1995 à 2020) (données inédites du Centre de données sur la conservation du Canada atlantique [CDC du Canada atlantique]; COSEWIC, 2015; données inédites de F. Anderson et données inédites de T. McMullin). De récentes recherches menées dans le parc national Fundy ont permis de confirmer que l’espèce est encore présente au Nouveau-Brunswick.

Figure 1.  Veuillez lire la description longue.

Figure 1. Répartition de l’anzie mousse-noire au Canada : les points jaunes représentent les occurrences existantes (après 1995), les étoiles noires représentent les occurrences historiques (avant 1995) qui n’ont pas fait l’objet de nouvelles visites récentes, et les carrés rouges représentent les mentions historiques qui ont fait l’objet de nouvelles visites sans détection de l’espèce (COSEWIC, 2015).

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Prince Edward Island = Île-du-Prince-Édouard

New Brunswick = Nouveau-Brunswick

Nova Scotia = Nouvelle-Écosse

Kilometers = Kilomètres

Description longue

La figure 1 est une carte de la Nouvelle-Écosse, de l’Île-du-Prince-Édouard, du Nouveau-Brunswick et des parties sud-est du Québec et de l’Ontario. Les occurrences existantes de l’anzie mousse noire se situent dans le sud-est de la Nouvelle-Écosse; une occurrence se trouve dans la partie nord de la Nouvelle-Écosse, et une autre se trouve sur l’île du Cap-Breton. Des occurrences historiques n’ayant pas fait l’objet de nouvelles visites sont aussi regroupées dans le sud-est de la Nouvelle-Écosse, et elles sont plus nombreuses que les occurrences existantes. Les mentions ayant fait l’objet de nouvelles visites, sans que le lichen soit trouvé, sont montrées dans l’ensemble de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick et de l’est de l’Ontario.

3.3 Besoins de l’anzie mousse-noire

Parmi les besoins connus de l’anzie mousse-noire, on compte :

4. Menaces

4.1 Évaluation des menaces

Les menaces directes pesant sur l’anzie mousse-noire et son habitat ont été évaluées à l’annexe 1 du rapport de situation du COSEPAC sur l’espèce (COSEWIC, 2015; évaluation reproduite dans le tableau 2 ci-dessous). Les menaces évaluées comme étant « négligeables  ne sont pas incluses dans le tableau 2. Le système de classification des menaces utilisé dans les rapports de situation du COSEPAC est fondé sur le système unifié de classification des menaces proposé par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et le Partenariat pour les mesures de conservation (Conservation Measures Partnership, ou CMP) (IUCN-CMP), qui utilise les mêmes catégories de menaces pour toutes les espèces (IUCN et CMP, 2006; Salafsky et al., 2008). Les menaces sont définies comme étant les activités ou les processus immédiats qui ont entraîné, entraînent ou pourraient entraîner à l’avenir la destruction, la dégradation et/ou la perturbation de l’entité évaluée (population, espèce, communauté ou écosystème) dans la zone d’intérêt (mondiale, nationale ou infranationale) (Salafsky et al., 2008). Ce processus d’évaluation ne tient pas compte des facteurs limitatifs. Aux fins de l’évaluation des menaces, seulement les menaces actuelles et futures sont considérées. Les menaces historiques, les effets indirects ou cumulatifs des menaces ou toute autre information pertinente qui aiderait à comprendre la nature de la menace sont présentés dans la section Description des menaces.

Tableau 2. Évaluation du calculateur de menaces
Menace Description de la menace Impacta Portéeb Gravitéc Immédiatetéd
1 Développement résidentiel et commercial Faible Petite Extrême Élevée
1,1 Zones résidentielles et urbaines Faible Petite Modérée Élevée
4 Corridors de transport et de service Faible Petite Modérée Élevée
4,1 Routes et voies ferrées Faible Petite Modérée Élevée
5 Utilisation des ressources biologiques Élevé-moyen Grande-restreinte Élevée Élevée
5,3 Exploitation forestière et récolte du bois Élevé-moyen Grande-restreinte Élevée Élevée
8 Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques Inconnu Généralisée Inconnue Élevée
8.1 Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes Inconnu Généralisée Inconnue Élevée
9 Pollution Faible Restreinte Légère Élevée
9.5 Polluants atmosphériques Faible Restreinte Légère Élevée
11 Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents Élevé-faible Généralisée-grande Grave-légère Modérée
11.1 Déplacement et altération de l’habitat Inconnu Généralisée-grande Inconnue Modérée
11.4 Tempêtes et inondations Élevé-faible Généralisée-grande Grave-légère Modérée

a Impact : Mesure dans laquelle on observe, infère ou soupçonne que l’espèce est directement ou indirectement menacée dans la zone d’intérêt. Le calcul de l’impact de chaque menace est fondé sur sa gravité et sa portée et prend uniquement en compte les menaces présentes et futures. L’impact d’une menace est établi en fonction de la réduction de la population de l’espèce, ou de la diminution/dégradation de la superficie d’un écosystème. Le taux médian de réduction de la population ou de la superficie pour chaque combinaison de portée et de gravité correspond aux catégories d’impact suivantes : très élevé (déclin de 75 %), élevé (40 %), moyen (15 %) et faible (3 %). Inconnu : catégorie utilisée quand l’impact ne peut être déterminé (p. ex. lorsque les valeurs de la portée ou de la gravité sont inconnues); non calculé : l’impact n’est pas calculé lorsque la menace se situe en dehors de la période d’évaluation (p. ex. l’immédiateté est non significative/négligeable ou faible puisque la menace n’existait que dans le passé); négligeable : lorsque la valeur de la portée ou de la gravité est négligeable; n’est pas une menace : lorsque la valeur de la gravité est neutre ou qu’il y a un avantage possible.

b Portée : Proportion de l’espèce qui, selon toute vraisemblance, devrait être touchée par la menace d’ici 10 ans. Correspond habituellement à la proportion de la population de l’espèce dans la zone d’intérêt (généralisée = 71-100 %; grande = 31-70 %; restreinte = 11-30 %; petite = 1-10 %; négligeable < 1 %).

c Gravité: Compte tenu de la portée, niveau de dommage que causera vraisemblablement la menace sur l’espèce d’ici une période de dix ans ou de trois générations. Correspond habituellement à l’ampleur de la réduction de la population (extrême = 71-100 %; élevée = 31-70 %; modérée = 11-30 %; légère = 1-10 %; négligeable < 1 %; neutre ou avantage possible ≥ 0 %).

d Immédiateté : Élevée = menace toujours présente; modérée = menace pouvant se manifester uniquement dans le futur (à court terme [< 10 ans ou 3 générations]) ou pour l’instant absente (mais susceptible de se manifester de nouveau à court terme); faible = menace pouvant se manifester uniquement dans le futur (à long terme) ou pour l’instant absente (mais susceptible de se manifester de nouveau à long terme); non significative/négligeable = menace qui s’est manifestée dans le passé et qui est peu susceptible de se manifester de nouveau, ou menace qui n’aurait aucun effet direct, mais qui pourrait être limitative.

4.2 Description des menaces

Les menaces ayant un impact faible à élevé et dont l’impact est inconnu sont énumérées comme ci-dessus dans le tableau d’évaluation des menaces (tableau 2) et sont décrites plus en détail ci-dessous.

1.1 Zones résidentielles et urbaines – impact faible

Les occurrences historiques en Ontario et au Québec étaient situées dans des endroits où le paysage a subi des changements en raison de l’étalement urbain (COSEWIC, 2015), y compris l’aménagement de sentiers récréatifs. Les occurrences situées au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse n’ont pas été touchées par les mêmes niveaux de développement par le passé, mais les rives des lacs, en particulier, sont soumises à des pressions accrues sur le plan du développement en Nouvelle-Écosse.

4.1 Routes et voies ferrées (impact faible)

Les nouveaux aménagements routiers peuvent avoir une incidence sur le microclimat (p. ex. augmentation de la lumière, du vent et de la température, et réduction de l’humidité) des forêts avoisinantes, en enlevant les arbres et d’autres espèces végétales et en concentrant l’écoulement de l’eau et en détournant les systèmes naturels de drainage (Cameron, 2006). Les nouvelles routes donnent également accès à des régions éloignées, ce qui pourrait favoriser l’augmentation du développement (Maass et Yetman, 2002).

5.3 Exploitation forestière et récolte du bois (impact élevé-moyen)

La récolte d’arbres hôtes (et d’arbres à proximité qui conviennent à la colonisation et qui favorisent un microclimat approprié) constitue la plus grande menace pour ce lichen au Canada. Les pratiques forestières comme la coupe à blanc ou la récolte à grande échelle peuvent causer la fragmentation et altérer temporairement (pendant des décennies) la biodiversité et la structure des classes d’âge dans l’habitat potentiel. La récolte dans les zones adjacentes peut accroître l’exposition du lichen au vent et aux effets d’assèchement et de réchauffement du soleil (Hunter, 1990; Cameron et al., 2013), réduire fortement la capacité d’un peuplement forestier d’agir comme tampon contre les périodes de faible humidité (Maass et Yetman, 2002), et affaiblir la capacité de dispersion du lichen (Rheault et al., 2003). Les forêts de feuillus anciennes ont subi de fortes pertes au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse en raison de l’augmentation de la récolte de bois franc (COSEWIC, 2015; Nova Scotia Department of Natural Resources, 2008).

L’exploitation forestière en Nouvelle-Écosse s’est élargie de manière à inclure la récolte aux fins de la production de biomasse et de copeaux de bois, ce qui a accru la récolte de feuillus (COSEWIC, 2016). En Nouvelle-Écosse, une centrale à biomasse à Port Hawkesbury utilise du bois de feuillus de « faible qualité », non convenable à une utilisation de pointe (généralement des arbres de petite taille, tordus, noueux ou malades) et de la biomasse forestière secondaire comme de l’écorce comme source d’énergie (S. Walsh, comm. pers.) Emera possède et exploite aussi une centrale à vapeur alimentée à la biomasse à Brooklyn, en Nouvelle-Écosse. D’autres initiatives à petite échelle sont en cours en Nouvelle-Écosse (p. ex. chauffage des bâtiments publics) en vue de créer un nouveau marché pour le bois de « faible qualité » provenant de boisés privés locaux (Government of Nova Scotia, 2020). Cet intérêt commercial accru pourrait donner lieu à l’enlèvement d’arbres hôtes potentiels sur les pentes de feuillus des hautes terres et dans les marécages mixtes à érable rouge (COSEWIC, 2015).

8.1 Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes (impact inconnu)

Il semble que l’anzie mousse-noire soit vulnérable au broutage par les gastéropodes (COSEWIC, 2015; Asplund, comm. pers., 2014 in COSEWIC, 2015). Le broutage peut constituer une grave menace pour les lichens épiphytesNote de bas de page 8 et peut limiter leur croissance, leur développement et leur répartition (Vatne et al., 2010; Asplund et Gauslaa, 2008; Gauslaa, 2008); le broutage a contribué à la disparition signalée du lichen Pseudocyphellaria crocata dans le sud-ouest de la Norvège (Gauslaa, 2008). Les Maritimes sont maintenant confrontées à deux grosses limaces envahissantes et agressives (une espèce du genre Arion et la loche laiteuse [Deroceras reticulatum]), qui se nourrissent de plusieurs cyanolichensNote de bas de page 9 rares en Nouvelle-Écosse (Cameron, 2009). Davantage de suivi des occurrences de l’anzie mousse-noire est nécessaire pour comprendre la gravité et l’impact de cette menace.

9.5 Polluants atmosphériques (impact faible)

Les lichens, qui poussent sans système vasculaire, dépendent entièrement des sources atmosphériques d’eau et de nutriments, et sont donc sensibles à la pollution atmosphérique (et aux précipitations acides qui en résultent) (Nash, 2008; Richardson et Cameron, 2004; Henderson, 2000). La pollution atmosphérique a peut-être contribué à la disparition de l’anzie mousse-noire de l’Ontario et du Québec, et possiblement d’occurrences situées à proximité de Saint John, au Nouveau-Brunswick (COSEWIC, 2015). Les lichens peuvent être indirectement touchés par les effets de la pollution sur le pH de l’écorce des arbres à sur la capacité de celle-ci d’agir comme tampon (Batty et al., 2003; Grodzińska, 1977), et la pollution risque d’agir négativement sur leur croissance (COSEWIC, 2015). Une longue période d’exposition à la pollution atmosphérique et aux précipitations acides fait en sorte que l’écorce des arbres devient trop acide pour que les lichens épiphytes, en particulier les très jeunes, puissent la coloniser ou y prospérer (Batty et al., 2003; Nieboer et al., 1984).

Les lichens épiphytes pourraient bénéficier de campagnes de prévention de la pollution et de technologies industrielles qui réduisent les émissions, et un certain nombre d’entre elles ont été mises en œuvre (Environment and Climate Change Canada, 2018). Cependant, malgré de telles initiatives, de nombreuses régions de l’est du Canada continuent d’être exposées à des concentrations de polluants acidifiants dépassant les charges critiquesNote de bas de page 10 (Environment and Climate Change Canada, 2018).

11.1 Déplacement et altération de l’habitat (impact inconnu) et 11.4 Tempêtes et inondations (impact élevé-faible)

Les changements climatiques devraient modifier considérablement la zone d’occurrenceNote de bas de page 11 qui convient à ce lichen (en raison d’étés plus secs). Les résultats de la modélisation climatique du COSEPAC (COSEWIC, 2015) semblent indiquer que d’ici 2099 (d’ici quatre à cinq générations), il pourrait ne plus y avoir de climat optimal pour ce lichen au Canada. L’impact du déplacement de l’habitat a été évalué comme étant inconnu, mais on suppose que les hivers plus doux pourraient accroître la population et la répartition des gastéropodes introduits qui broutent l’anzie mousse-noire (COSEWIC, 2015).

On prévoit également une augmentation des tempêtes et des phénomènes météorologiques violents. La chute d’un faible nombre d’arbres (en raison des tempêtes) pourrait accroître la capacité de croissance et de colonisation de l’anzie mousse-noire dans les peuplements forestiers (grâce à l’augmentation de la luminosité) à court terme, mais l’incidence à long terme (≥ 100 ans) des changements climatiques est inconnue.

5. Objectifs en matière de population et de répartition

L’objectif sur une génération (17 ans) est de ralentir le déclin de l’anzie mousse-noire au Canada. Bien qu’il soit possible d’atténuer l’une des deux principales menaces connues (exploitation forestière et récolte du bois), il est peu probable que cela suffise à mettre fin au déclin de l’espèce.

L’anzie mousse‑noire a été évaluée par le COSEPAC comme étant menacée en mai 2015, et inscrite à l’annexe 1 de la LEP en février 2019. L’espèce a été désignée comme étant menacée en raison des déclins historiques et prévus attribuables à des menaces anthropiques, mais également en raison de l’incertitude entourant les causes du déclin. Ce lichen est particulièrement sensible aux activités humaines (exploitation forestière et récolte du bois, et changements climatiques), et les résultats d’une modélisation climatique récente semblent indiquer qu’il n’y aura plus d’habitat optimal pour ce lichen au Canada dans moins de 80 ans (c.‑à‑d. d’ici 2099; COSEWIC, 2015). Le lichen pourrait ne plus être présent en Ontario et au Québec, ce qui pourrait constituer un changement irréversible. L’espèce est encore présente au Nouveau‑Brunswick, mais en faible nombre. L’anzie mousse‑noire est également rare en Nouvelle‑Écosse, probablement à cause de ses besoins particuliers en matière d’habitat, de sa capacité de dispersion limitée et de la répartition éparse de l’habitat convenable.

Il n’est pas possible d’établir des objectifs ambitieux en matière de population et de répartition pour cette espèce en ce moment. Il n’est pas réalisable, du point de vue biologique ou technique, d’améliorer la condition de l’espèce de telle façon que le critère d’espèce menacée soit dépassé; en effet, bien que les pertes attribuables à l’exploitation forestière et à la récolte du bois puissent être réduites au minimum, des déclins continueront de se produire (comme en témoignent les pertes dans des sites apparemment intacts au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse [COSEWIC, 2015]). Ces pertes pourraient être attribuables aux changements climatiques. Le risque de disparition de l’espèce pourrait être réduit par l’entremise de partenariats officiels et non officiels, de protections juridiques et de la mise en œuvre de pratiques de gestion bénéfiques, mais il est probable que le déclin de l’espèce se poursuive à long terme (≥ 100 ans), et elle pourrait finir par disparaître du Canada. La prévention de la disparition de l’espèce exigera l’atténuation des pertes causées par l’exploitation forestière et la récolte du bois à l’intérieur de son aire de répartition en Nouvelle-Écosse, ainsi que la meilleure compréhension de la cause des pertes dans les sites non perturbés.

Si le caractère réalisable du rétablissement était réévalué en fonction de l’évolution des conditions ou des connaissances, les objectifs en matière de population et de répartition pourraient être réexaminés.

6. Approche de conservation

6.1 Mesures déjà achevées ou en cours

Des mesures ciblant l’anzie mousse-noire et/ou son habitat sont en coursNote de bas de page 12 :

3. Sensibilisation

5. Source de revenus, mesures économiques et mesures incitatives de nature morale

6. Désignation et planification de la conservation

7. Cadres stratégiques et juridiques

8. Recherche et suivi

9. Éducation et formation

6.2 Approche de conservation

Tableau 3. Approche de conservation et calendrier de mise en œuvre
Conservation Approche Classification des mesures de conservationa Mesuresa Prioritéb Menaces ou préoccupations abordées Échéancier
B. Actions menant vers un changement de comportement / une réduction des menaces 3. Sensibilisation 3.1 Sensibilisation et communications Accroître la sensibilisation aux lichens en péril (p. ex. besoins des espèces, sites, menaces directes) auprès des organismes gouvernementaux pertinents, des propriétaires fonciers et des gestionnaires des terres, de l’industrie forestière et minière et des utilisateurs récréatifs.
  • Offrir des ateliers d’identification des lichens en péril aux particuliers et aux organisations intéressés.
Moyenne Toutes les menaces du tableau 2, sauf 9. Pollution et 11. Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents 2023 à 2026
B. Actions menant vers un changement de comportement / une réduction des menaces 5. Source de revenus, mesures économiques et mesures incitatives de nature morale 5.2 Meilleurs produits et meilleures pratiques de gestion Changer les comportements en élaborant et en promouvant de meilleures pratiques de gestion pour les lichens sensibles et rares, et fournir de la formation et/ou de l’aide technique aux gestionnaires des terres afin que les pratiques soient adoptées (p. ex. relevés préalables aux activités ciblant les lichens en péril exigés sur toutes les terres de la Couronne en Nouvelle-Écosse). Élevée Toutes les menaces du tableau 2, sauf 9. Pollution et 11. Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents En cours
C. Actions créant des conditions favorables 6. Désignation et planification de la conservation 6.1 Désignation et/ou acquisition d’aires protégées Établir ou délimiter des aires protégées gouvernementales, des aires de conservation privées ou d’autres types d’aires de conservation pour l’espèce et son habitat (particulièrement là où il est possible d’accroître la connectivité entre les sous-populations). Élevée Toutes les menaces du tableau 2 2023 à 2028
C. Actions créant des conditions favorables 6. Désignation et planification de la conservation 6.2 Servitudes et droits d’exploitation de ressources Promouvoir les servitudes de conservation auprès des propriétaires fonciers. Moyenne Toutes les menaces du tableau 2 Au besoin
C. Actions créant des conditions favorables 6. Désignation et planification de la conservation 6.4 Planification de la conservation Planifier la conservation et la gestion de l’anzie mousse-noire dans les sites occupés (p. ex. élaborer un plan et des protocoles de suivi des lichens en péril, inclure l’espèce dans les plans préalables aux activités et les exercices et les stratégies de planification de l’extraction des ressources forestières). Élevée Toutes les menaces du tableau 2 2023 à 2025
C. Actions créant des conditions favorables 7. Cadres stratégiques et juridiques 7.1 Lois, règlements et codes Créer, modifier ou orienter des lois, des règlements et des codes concernant le rejet de polluants atmosphériques, de sorte que les concentrations environnementales ne dépassent pas ce que les lichens sensibles peuvent tolérer. Moyenne 9. Pollution et 11. Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents Au besoin
C. Actions créant des conditions favorables 7. Cadres stratégiques et juridiques 7.2 Politiques et lignes directrices Créer, modifier ou influencer les politiques de gestion et/ou les lignes directrices concernant l’exploitation forestière et la récolte du bois pour assurer la survie de l’anzie mousse-noire. Élevée Toutes les menaces du tableau 2, sauf 9. Pollution et 11. Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents 2023 à 2026
C. Actions créant des conditions favorables 8. Recherche et suivi 8.1 Recherche fondamentale et suivi de la situation Effectuer des recherches sur l’anzie mousse-noire (pour combler les lacunes en matière de connaissances) :
  • recenser l’habitat potentiellement convenable à l’intérieur de l’aire de répartition de l’espèce (actuelle et historique);
  • examiner les besoins de l’espèce sur le plan du macrohabitat et du microhabitat (p. ex. l’importance du cours d’eau, surtout la distance par rapport au cours d’eau et les besoins quant à la fermeture du couvert), étudier les répercussions des régimes de récolte sur la survie des espèces;
  • peaufiner les modèles d’habitat convenable propres à l’espèce et effectuer le suivi de la population (p. ex. répartition, menaces et leur emplacement et leurs effets cumulatifs);
  • surveiller les menaces qui pèsent sur l’espèce;
  • examiner la diversité génétique;
  • se pencher sur les répercussions des régimes de récolte sur la survie de l’espèce;
  • prévoir les répercussions des changements climatiques, déterminer les refuges climatiquesNote de bas de page 13 potentiels et définir et prioriser les mesures d’adaptation efficaces (p. ex. augmentation de l’étendue et de la connectivité des forêts, protection des caractéristiques topographiques qui pourraient favoriser la survie de l’espèce dans des paysages en évolution [p. ex., cours d’eau]);
  • déterminer le caractère réalisable de la transplantation in situ de l’anzie mousse-noire (lorsqu’un arbre tombe en raison de son âge ou à la suite d’une tempête);
  • déterminer le caractère réalisable de la protection ex situ (multiplication artificielle) de l’espèce.
Très élevée Lacunes dans les connaissances 2023 à 2028
C. Actions créant des conditions favorables 8. Recherche et suivi 8.2 Évaluation, mesures d’efficacité et apprentissage Recueillir de l’information sur les travaux de conservation (p. ex. rassembler les données recueillies par des spécialistes des lichens, stocker des données au CDC du Canada atlantique, évaluer l’efficacité des politiques de gestion, évaluer les activités de rétablissement, et s’adapter en fonction des progrès). Moyenne Lacunes dans les connaissances Annuellement; à évaluer tous les cinq ans
C. Actions créant des conditions favorables 9. Éducation et formation 9.2 Formation et perfectionnement individuel Favoriser le développement des compétences en conservation par un encadrement pratique et une assistance technique et par des ateliers et des cours de perfectionnement professionnel. Faible Toutes les menaces du tableau 2, sauf 9. Pollution et 11. Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents 2023 à 2028

a Voir la catégorisation des mesures de conservation du CMP (version 2.0) pour plus de renseignements : CMP Actions Classification 2.0 (anglais seulement)

b « Priorité » reflète l’ampleur dans laquelle l’approche contribue directement au rétablissement de l’espèce ou est un précurseur essentiel à une approche qui contribue au rétablissement de l’espèce.

6.3 Commentaires à l’appui de l’approche de conservation

De courtes justifications pour « C. Actions créant des conditions favorables » sont fournies ci-après en vue d’expliquer pourquoi ces actions sont nécessaires pour que les autres activités de conservation soient réussies.

6. Désignation et planification de la conservation

Les aires protégées, notamment les aires protégées et de conservation autochtones, de même que les terres privées visées par des mécanismes de conservation, peuvent contribuer de manière considérable à la conservation des lichens en péril, et il faut donc continuer à en établir dans la mesure du possible. Les renseignements précieux et l’expertise apportés par l’ensemble des intervenants, y compris les connaissances écologiques autochtones et les pratiques d’intendance, devront être pris en compte dans la prise de décisions de gestion concernant les terres publiques et privées.

Un plan et un protocole de surveillance pour tous les lichens épiphytes en péril, y compris la collecte d’indices écologiques et de renseignements sur les menaces, doivent être élaborés et mis en œuvre. Des parcelles de surveillance permanente pourraient être établies en Nouvelle-Écosse pour surveiller la persistance des lichens matures et l’établissement de juvéniles dans les arbres. Les paramètres du microclimat (p. ex. taux d’humidité, composition de la forêt, structure d’âge de la forêt et espèces indicatricesNote de bas de page 14) pourraient être mesurés avant et après les traitements pour évaluer l’impact de l’effet de bordureNote de bas de page 15 et des activités d’exploitation forestière menées à proximité.

7. Cadres stratégiques et juridiques

En Nouvelle-Écosse , des PGP ont été élaborées pour tous les lichens en péril et s’appliquent sur les terres de la Couronne provinciale. Ces PGP exigent que les relevés préalables aux activités entrepris par des experts soient effectués dans toutes les zones qui traversent l’habitat modélisé pour l’érioderme boréal.

L’anzie mousse-noire pourrait être avantagée par les réductions des polluants atmosphériques comme le dioxyde de soufre et les précipitations acides qui en résultent. Il n’est pas raisonnable de lancer une campagne intensive de réduction des émissions des sources locales et transfrontalières de pollution pour le bienfait des lichens. Par contre, il serait indiqué de renforcer les partenariats avec l’industrie et les gouvernements pour encourager la conformité à la Loi canadienne sur la protection de l’environnement ainsi que pour poursuivre la mise en œuvre de la Stratégie pancanadienne sur les émissions acidifiantes après l’an 2000, de la Nova Scotia Energy Strategy (stratégie énergétique de la Nouvelle-Écosse), du Nova Scotia Climate Change Action Plan (plan d’action sur les changements climatiques de la Nouvelle-Écosse) et du Plan d’action sur les changements climatiques du Nouveau-Brunswick.

8. Recherche et suivi

Les données (p. ex. les inventaires, les activités de relevé, le suivi de l’état de santé de l’espèce, les menaces, la persistance) et d’autres renseignements sur les résultats de la conservation devraient être colligés, stockés et publiés à des fins de planification du paysage et des ressources, et mis à jour à mesure que de nouveaux renseignements deviennent disponibles. Enfin, l’habitat potentiel n’ayant pas fait l’objet de relevés dans l’aire de répartition de l’espèce devrait être prioritaire pour l’inventaire, étant donné que les relevés antérieurs ciblant les lichens en péril ont pu se concentrer sur un habitat légèrement différent et, donc, ne pas avoir repéré ce lichen (C. Pepper, comm. pers., 2020). Pour assurer le maintien du lichen dans certains sites, il pourrait s’avérer nécessaire d’étudier le caractère réalisable de sa transplantation sur des arbres voisins lorsqu’un arbre hôte est menacé par des facteurs incontrôlables (p. ex. mort de l’arbre hôte, tempête, chablis). Pour éviter que l’espèce ne disparaisse du Canada à long terme, il pourrait aussi être nécessaire d’étudier si les méthodes de protection ex situ sont réalisables pour cette espèce.

9. Éducation et formation

Il faut offrir aux intervenants (particulièrement ceux du secteur forestier) et aux autres personnes concernées (p. ex. les propriétaires fonciers et les gestionnaires des terres) de l’information et des conseils pour qu’ils soient en mesure d’identifier le lichen sur le terrain. L’amélioration de leurs compétences en matière d’identification des lichens peut favoriser la gestion et la conservation efficaces des écosystèmes forestiers.

7. Habitat essentiel

Aux termes de l’alinéa 41(1)c) de la LEP, le programme de rétablissement doit comprendre une désignation de l’habitat essentiel de l’espèce, dans la mesure du possible, et donner des exemples d’activités susceptibles d’en entraîner la destruction.

L’habitat essentiel de l’anzie mousse-noire est établi sur la base de l’occupation de l’habitat et du caractère convenable de l’habitat, et est désigné dans le présent document, dans la mesure du possible, sur la base de la meilleure information accessible. De l’habitat essentiel additionnel pourrait être ajouté dans l’avenir si de nouvelles informations soutiennent l’inclusion de zones au-delà de celles qui sont désignées actuellement.

Un calendrier des études (tableau 5) a été établi afin d’obtenir les données requises pour achever la désignation de l’habitat essentiel nécessaire à l’atteinte des objectifs en matière de population et de répartition. La désignation de l’habitat essentiel sera améliorée quand de nouvelles données seront disponibles, soit dans une mise à jour du programme de rétablissement, soit dans un ou des plans d’action.

7.1 Désignation de l’habitat essentiel de l’espèce

L’habitat essentiel de l’anzie mousse-noire correspond à toutes les zones renfermant de l’habitat convenable à l’intérieur des polygones jaunes présentés dans les figures 2 à 15 (voir l’annexe B). L’habitat convenable renvoie aux zones qui possèdent un ensemble précis de caractéristiques biophysiques requises pour les processus vitaux de l’espèce, lesquelles sont résumées au tableau 4.

Les zones à l’intérieur des polygones qui ne renferment clairement pas ces caractéristiques biophysiques (p. ex. zones défrichées existantes, y compris les routes) ne sont pas désignées comme habitat essentiel aux termes de la LEP.

Tableau 4. Zone et caractéristiques biophysiques connexes dont l’anzie mousse-noire (Anzia colpodes) a besoin
Stade vital Processus vitala Zone ou type de siteb Caractéristiques biophysiquesc
Tous
  • Tous
  • Forêts matures
  • Arbres feuillus matures à écorce moyennement rugueuse
  • Précipitations annuelles moyennes > 1 000 mm

a Processus vital : Le processus du cycle vital des espèces inscrites qui a lieu dans l’habitat essentiel. Cette fonction justifie la protection. La désignation de l’habitat essentiel doit décrire de quelles façons les fonctions soutiennent un processus vital nécessaire à la survie ou au rétablissement d’une espèce en péril.

b Zone ou type de site : Zone ou type de site où l’espèce inscrite est naturellement présente ou dont elle a besoin pour survivre.

c Caractéristiques biophysiques : Propriétés ou caractéristiques mesurables de la zone ou du type de site. Essentiellement, les caractéristiques biophysiques fournissent les renseignements les plus importants sur la zone ou le type de site dont l’espèce a besoin pour mener à bien ses processus vitaux.

7.1.1 Renseignements et méthodes utilisés pour désigner l’habitat essentiel

Des données sur les occurrences ont été fournies par le CDC du Canada atlantique pour le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse, et d’autres données ont été fournies par F. Anderson et T. McMullin pour la Nouvelle-Écosse. Il n’y a pas d’occurrences récentes en Ontario et au Québec. Le COSEPAC (COSEWIC, 2015) propose 1995 comme point logique de séparation des occurrences historiques par rapport aux occurrences dont l’existence est présumée ou confirmée. Seules les mentions récentes (1995 à 2020) comportant des erreurs de ≤ 50 m ont été incluses dans l’ensemble de données utilisé pour créer les polygones jaunes dans les figures 2 à 15 (voir l’annexe B). Deux relevés du Nouveau-Brunswick n’ont pas été inclus dans l’analyse parce que des relevés récents ont déterminé que l’espèce avait disparu à ces endroits. Un cercle de 100 m a été tracé autour de chaque mention. Si une autre mention était située à moins de 500 m, les mentions ont été reliées par un « corridor » de 200 m de largeur considéré comme essentiel à la survie de cette espèce (Scheidegger et Werth, 2009 : les sous-populations composées d’au moins 10 arbres occupés peuvent être plus résistantes aux perturbations). Un « corridor » non perturbé pourrait permettre la colonisation et l’augmentation du nombre d’arbres occupés, ce qui accroît les chances de survie de la sous-population. La distance de 500 m a été fondée sur la distance de dispersion présumée de l’espèce (dans les régions boisées, on pense que la distance de dispersion n’est que de quelques centaines de mètres; COSEWIC, 2015) (voir le tableau 4).

7.2 Calendrier des études pour la désignation de l’habitat essentiel

Tableau 5. Calendrier des études pour la désignation de l’habitat essentiel
Description de l’activité Justification Échéancier
Revisiter les sites précédemment occupés (depuis 1995) où il reste de l’habitat de forêt mature et où les occurrences n’ont pas été reconfirmées (COSEWIC, 2015. Tableau 2, partie 2). Confirme les sites où les critères relatifs à l’habitat essentiel sont respectés. 2027

7.3 Activités susceptibles d’entraîner la destruction de l’habitat essentiel

La compréhension de ce qui constitue la destruction de l’habitat essentiel est nécessaire à la protection et à la gestion de cet habitat. La destruction est déterminée au cas par cas. On peut parler de destruction lorsqu’il y a dégradation d’un élément de l’habitat essentiel, soit de façon permanente ou temporaire, à un point tel que l’habitat essentiel n’est plus en mesure d’assurer ses fonctions lorsqu’exigé par l’espèce. La destruction peut découler d’une activité unique ou des effets cumulés d’une ou de plusieurs activités au fil du temps. Les activités décrites dans le tableau 6 peuvent vraisemblablement provoquer une destruction de l’habitat essentiel de l’espèce, mais cette liste d’activités n’est pas exhaustive.

Tableau 6. Exemples d’activités susceptibles d’entraîner la destruction de l’habitat essentiel de l’anzie mousse-noire au Canada
Description de l’activité Description de l’effet Détails de l’effet
Aménagement ou conversion des terres (p. ex. production d’énergie et exploitation minière, corridors de transport et de service, utilisation des ressources biologiques : exploitation forestière et récolte du bois) qui entraînent l’enlèvement des arbres hôtes et des peuplements forestiers occupés
  • Les arbres hôtes et les arbres hôtes potentiels appropriés sont enlevés.
  • L’habitat et/ou la fonction d’un site peuvent être physiquement détruits ou altérés.
  • Les caractéristiques du macroclimat et du microclimat, y compris la température, l’humidité, la vitesse du vent et le pH de l’écorce peuvent être modifiés (p. ex. par l’augmentation des effets de bordure) de sorte que l’habitat ne convient plus.

Menaces connexes de l’IUCN-CMP :

1.1 Zones urbaines et d’habitations

3.1 Forages pétroliers et gaziers

3.2 Exploitation de mines et de carrières

4.1 Routes et voies ferrées

4.2 Lignes de services publics

5.3 Exploitation forestière et récolte du bois.

Cette activité risque probablement d’entraîner la destruction de l’habitat essentiel si elle se produit à l’intérieur des limites de l’habitat essentiel ou à moins d’une centaine de mètres de celui-ci.

Cette activité pourrait entraîner la destruction tout au long de l’année.

8. Mesure des progrès

Les indicateurs de rendement présentés ci-dessous proposent un moyen de définir et de mesurer les progrès vers l’atteinte des objectifs en matière de population et de répartition.

Au cours de la prochaine génération (17 ans) :

9. Références

Anderson, F. 2020. Inventaires sur le terrain de l’A. colpodes [données brutes inédites].

Asplund et Y. Gauslaa. 2008. Mollusc grazing may constrain the ecological niche of the old forest lichen Pseudocyphellaria crocata. Plant Biology 1–7.

Batty, K., J.W. Bates et J.N.B. Bell. 2003. A transplant experiment on the factors preventing lichen colonization of oak bark in southeast England under declining SO2 pollution. Canadian Journal of Botany 81:439–451.

Cameron, R.P. 2006. Protected Area-working forest interface: concerns for protected areas management in Canada. Natural Areas Journal 26: 403–407.

Cameron, R.P. 2009. Are non-native gastropods a threat to endangered lichens? Canadian Field-Naturalist 123(2): 169–171.

Cameron, R. et D.M. Bayne. 2020. Identifying Lichen-Rich Areas in Nova Scotia. Proc. Nov. Scotian Inst. Sci. 50(2): 227–231. doi:10.15273/pnsis.v50i2.9996.

Cameron, R., I. Goudie et D. Richardson. 2013. Habitat loss exceeds habitat regeneration for an IUCN flagship lichen epiphyte: Erioderma pedicellatum. Canadian Journal of Forest Research. 43:1075–1080.

Centre de données sur la conservation du Canada atlantique. 2020. ACCDC_BIOTA_ALL_201015. Téléchargé le 26 novembre 2020.

COSEWIC. 2015. Inventaires sur le terrain de l’A. colpodes [données brutes inédites].

COSEWIC. 2015. COSEWIC assessment and status report on the Black-foam Lichen Anzia colpodes in Canada. Committee on the Status of Endangered Wildlife in Canada. Ottawa. x + 47 pp. (Également disponible en français : COSEPAC. 2015. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’anzie mousse-noire (Anzia colpodes) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. x + 51 p.)

COSEWIC. 2016. COSEWIC assessment and status report on the Wrinkled Shingle Lichen Pannaria lurida in Canada. Committee on the Status of Endangered Wildlife in Canada. Ottawa. xi + 41 pp. (Également disponible en français : COSEPAC. 2016. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le pannaire jaune pâle (Pannaria lurida) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. xii + 47 p.)

COSSARO. 2016. Ontario Species at Risk Evaluation Report for Black-foam Lichen (Anzia colpodes). Committee on the Status of Species at Risk in Ontario. 15pp. Disponible à l’adresse : COSSARO Candidate V, T, E Species Evaluation Form - Oct (cossaroagency.ca) (consulté en mars 2023).

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Annexe A : Effets sur l’environnement et sur les espèces non ciblées

Une évaluation environnementale stratégique (EES) est effectuée pour tous les documents de planification du rétablissement en vertu de la LEP, conformément à la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmesNote de bas de page 16  L’objet de l’EES est d’incorporer les considérations environnementales à l’élaboration des projets de politiques, de plans et de programmes publics pour appuyer une prise de décisions éclairée du point de vue de l’environnement, et d’évaluer si les résultats d’un document de planification du rétablissement peuvent affecter un élément de l’environnement ou tout objectif ou cible de la Stratégie fédérale de développement durableNote de bas de page 17 (SFDD).

La planification du rétablissement vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général. Il est cependant reconnu que des programmes peuvent, par inadvertance, produire des effets environnementaux qui dépassent les avantages prévus. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient directement compte de tous les effets environnementaux, notamment des incidences possibles sur des espèces ou des habitats non ciblés. Les résultats de l’EES sont directement inclus dans le programme lui-même, et sont résumés ci-dessous.

La mise en œuvre du présent programme de rétablissement favorisera l’environnement. À l’échelle régionale, tous les progrès vers la réduction des polluants atmosphériques seront bénéfiques non seulement pour les lichens, mais aussi pour la plupart, voire la totalité, de la flore et de la faune de la région de la forêt atlantique. La protection de l’habitat de forêt humide favorisera également les espèces en péril qui y vivent (p. ex. oiseaux terrestres et reptiles). La possibilité que le programme produise par inadvertance des effets négatifs sur d’autres espèces a été envisagée, et L’EES a permis de conclure que le présent programme n’entraînera pas d’effets négatifs significatifs.

Annexe B : Cartes et emplacement de l’habitat essentiel

Figure 2.  Veuillez lire la description longue.

Figure 2. Carte générale de l’habitat essentiel de l’anzie mousse-noire en Nouvelle-Écosse.

Veuillez voir la traduction française suivante :

Index Map = Carte-index;

NAD (North American Datum) 1983 = Système de référence géodésique nord-américain de 1983;

UTM Zone 20N = Zone UTM 20N;

Map A = Carte A;

Map B = Carte B;

Map C = Carte C;

Map D = Carte D;

Map E = Carte E;

Map F = Carte F;

Map G = Carte G;

Map H = Carte H;

Map I = Carte I;

Map J = Carte J;

Map K = Carte K;

Map L = Carte L;

Map M = Carte M

Description longue

La figure 2 montre une vue d’ensemble de l’habitat essentiel de l’anzie mousse-noire en Nouvelle-Écosse. La figure montre une carte de la Nouvelle-Écosse, sur laquelle les occurrences de l’habitat essentiel de l’anzie mousse-noire sont représentées par des polygones entourés de carrés de quadrillage UTM de 1 x 1 km. Ces occurrences sont trop petites pour être comptées en raison de la mise à l’échelle, mais elles se trouvent entre l’est de Yarmouth et le sud de New Glasgow, en Nouvelle-Écosse. La zone est divisée en treize sections étiquetées carte A à carte M; ces groupes représentent l’emplacement des cartes à plus grande échelle qui suivent. La carte montre les limites des aires protégées ou de conservation terrestres et marines.

Figure 3.  Veuillez lire la description longue.

Figure 3. L’habitat essentiel de l’anzie mousse-noire en Nouvelle­Écosse est représenté par les polygones ombrés en jaune, là où les critères concernant l’occupation de l’habitat et les caractéristiques biophysiques et la méthode énoncés dans le programme de rétablissement (section 7) sont respectés. Le quadrillage UTM de référence de 1 x 1 km montré dans cette figure (bordé de rouge) fait partie d’un système de quadrillage national de référence utilisé pour indiquer les zones géographiques générales renfermant de l’habitat essentiel. 

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Map A = Carte A;

NAD (North American Datum) 1983 = Système de référence géodésique nord-américain de 1983

UTM Zone 20N = Zone UTM 20N

Description longue

La figure 3 montre l’habitat essentiel de l’anzie mousse-noire en Nouvelle-Écosse. Il y a six polygones d’habitat essentiel situés à l’intérieur de huit carrés de quadrillage UTM de 1 x 1 km. Deux polygones sont situés du côté ouest de la carte, au sud du Grand lac Pubnico et au nord de la baissière Black Georges. Au nord est des polygones précédents se trouve un seul polygone, dans la partie nord de la carte, entre la branche Hamilton et la baissière Coffin. Un seul polygone se trouve à l’est du polygone précédent, au nord de la route 3 et au sud du lac Welshtown. Plus au sud se trouve un autre polygone seul à l’intérieur de deux carrés de quadrillage, dans la baissière Bowers. Le polygone restant se trouve à l’ouest du polygone précédent et à l’ouest de la baissière Gibsons. La carte montre les limites des aires protégées ou de conservation terrestres.

Figure 4.  Veuillez lire la description longue.

Figure 4. L’habitat essentiel de l’anzie mousse-noire en Nouvelle­Écosse est représenté par les polygones ombrés en jaune, là où les critères concernant l’occupation de l’habitat et les caractéristiques biophysiques et la méthode énoncés dans le programme de rétablissement (section 7) sont respectés. Le quadrillage UTM de référence de 1 x 1 km montré dans cette figure (bordé de rouge) fait partie d’un système de quadrillage national de référence utilisé pour indiquer les zones géographiques générales renfermant de l’habitat essentiel. 

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Map B = Carte B;

NAD (North American Datum) 1983 = Système de référence géodésique nord-américain de 1983

UTM Zone 20N = Zone UTM 20N

Description longue

La figure 4 montre l’habitat essentiel de l’anzie mousse-noire en Nouvelle-Écosse. Il y a de nombreux polygones d’habitat essentiel situés à l’intérieur de dix-huit carrés de quadrillage UTM de 1 x 1 km. Un polygone est situé du côté ouest de la carte, au nord de la crique Hemlock et à l’est de la rivière Clyde. Quelques autres polygones se trouvent au centre de la carte, au nord de la crête Thompson. Au sud de cette grappe se trouvent les polygones restants, qui sont dispersés en grappes ou seuls dans le quadrant sud-est de la carte. Ces polygones se trouvent à l’est de l’île Hemlock et s’étendent vers l’est jusqu’à la route 3. Ils s’étendent aussi au sud du marais Bearden Lake au nord de la route 103. Les polygones forment un « U », et n’incluent pas la zone entre le marais Bearden Lake et le pré Drinking Hole. La carte montre les limites des aires protégées ou de conservation terrestres.

Figure 5. Veuillez lire la description longue.

Figure 5. L’habitat essentiel de l’anzie mousse-noire en Nouvelle­Écosse est représenté par les polygones ombrés en jaune, là où les critères concernant l’occupation de l’habitat et les caractéristiques biophysiques et la méthode énoncés dans le programme de rétablissement (section 7) sont respectés. Le quadrillage UTM de référence de 1 x 1 km montré dans cette figure (bordé de rouge) fait partie d’un système de quadrillage national de référence utilisé pour indiquer les zones géographiques générales renfermant de l’habitat essentiel. 

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Map C = Carte C;

NAD (North American Datum) 1983 = Système de référence géodésique nord-américain de 1983;

UTM Zone 20N = Zone UTM 20N

Description longue

La figure 5 montre l’habitat essentiel de l’anzie mousse-noire en Nouvelle-Écosse. Il y a de nombreux polygones d’habitat essentiel situés à l’intérieur de trente-et-un carrés de quadrillage UTM de 1 x 1 km. Deux polygones sont situés l’un près de l’autre au nord-ouest de Port L’Hebert. Un polygone isolé est situé au nord de Port L’Hebert et à l’ouest de Port Joli. Au sud ouest du polygone précédent se trouvent deux polygones espacés de manière égale entre la route 103 et l’île Hardings. Les polygones restants sont situés dans la région du centre-ouest de la carte, éparpillés, seuls ou en grappes. Ils s’étendent au nord du pré Mackenzies, au sud du ruisseau Blue Hill et à l’ouest de la rivière Tidney. La carte montre les limites des aires protégées ou de conservation terrestres et marines.

Figure 6.  Veuillez lire la description longue.

Figure 6. L’habitat essentiel de l’anzie mousse-noire en Nouvelle­Écosse est représenté par les polygones ombrés en jaune, là où les critères concernant l’occupation de l’habitat et les caractéristiques biophysiques et la méthode énoncés dans le programme de rétablissement (section 7) sont respectés. Le quadrillage UTM de référence de 1 x 1 km montré dans cette figure (bordé de rouge) fait partie d’un système de quadrillage national de référence utilisé pour indiquer les zones géographiques générales renfermant de l’habitat essentiel. 

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Map D = Carte D;

NAD (North American Datum) 1983 = Système de référence géodésique nord-américain de 1983;

UTM Zone 20N = Zone UTM 20N

Description longue

La figure 6 montre l’habitat essentiel de l’anzie mousse-noire en Nouvelle-Écosse. Il y a trois polygones d’habitat essentiel situés à l’intérieur de trois carrés de quadrillage UTM de 1 x 1 km. Un polygone est situé à l’est du lac Biggars et au nord est du lac Big Gull. Au nord du polygone précédent se trouve un autre polygone isolé, à l’est du ruisseau Cold. Le polygone restant se trouve à l’ouest du précédent et à l’est de la rivière Tusket. La carte montre les limites des aires protégées ou de conservation terrestres.

Figure 7.  Veuillez lire la description longue.

Figure 7. L’habitat essentiel de l’anzie mousse-noire en Nouvelle­Écosse est représenté par les polygones ombrés en jaune, là où les critères concernant l’occupation de l’habitat et les caractéristiques biophysiques et la méthode énoncés dans le programme de rétablissement (section 7) sont respectés. Le quadrillage UTM de référence de 1 x 1 km montré dans cette figure (bordé de rouge) fait partie d’un système de quadrillage national de référence utilisé pour indiquer les zones géographiques générales renfermant de l’habitat essentiel. 

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Map E = Carte E;

NAD (North American Datum) 1983 = Système de référence géodésique nord-américain de 1983;

UTM Zone 20N = Zone UTM 20N

Description longue

La figure 7 montre l’habitat essentiel de l’anzie mousse-noire en Nouvelle-Écosse. Il y a deux polygones d’habitat essentiel situés à l’intérieur de deux carrés de quadrillage UTM de 1 x 1 km. Un polygone est situé dans la région du sud ouest de la carte, à l’est du marais West et au nord du marais South. L’autre polygone est situé au nord-est de la rivière Napier. La carte montre les limites des aires protégées ou de conservation terrestres.

Figure 8.  Veuillez lire la description longue.

Figure 8. L’habitat essentiel de l’anzie mousse-noire à l’intérieur et à proximité du parc national et lieu historique national Kejimkujik, en Nouvelle­Écosse, est représenté par les polygones ombrés en jaune, là où les critères concernant l’occupation de l’habitat et les caractéristiques biophysiques et la méthode énoncés dans le programme de rétablissement (section 7) sont respectés. Le quadrillage UTM de référence de 1 x 1 km montré dans cette figure (bordé de rouge) fait partie d’un système de quadrillage national de référence utilisé pour indiquer les zones géographiques générales renfermant de l’habitat essentiel. 

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Map F = Carte F;

NAD (North American Datum) 1983 = Système de référence géodésique nord-américain de 1983;

UTM Zone 20N = Zone UTM 20N

Description longue

La figure 8 montre l’habitat essentiel de l’anzie mousse-noire en Nouvelle-Écosse. Il y a huit polygones d’habitat essentiel situés à l’intérieur de sept carrés de quadrillage UTM de 1 x 1 km. Un polygone est situé à l’ouest du marais Snake Lake. Au nord du polygone précédent et au sud de la rivière Mersey se trouve un autre polygone. Un autre polygone isolé est situé au sud du lac Peskawa et à l’ouest de l’île Big. Au nord ouest du polygone précédent se trouvent trois polygones à l’intérieur de deux carrés de quadrillage, au sud du réservoir Fifth Lake. Les deux polygones restants sont situés à l’intérieur d’un carré de quadrillage, à l’est des polygones précédents et au sud ouest du marais Newell. La carte montre les limites des aires protégées ou de conservation terrestres.

Figure 9.  Veuillez lire la description longue.

Figure 9. L’habitat essentiel de l’anzie mousse-noire en Nouvelle­Écosse est représenté par les polygones ombrés en jaune, là où les critères concernant l’occupation de l’habitat et les caractéristiques biophysiques et la méthode énoncés dans le programme de rétablissement (section 7) sont respectés. Le quadrillage UTM de référence de 1 x 1 km montré dans cette figure (bordé de rouge) fait partie d’un système de quadrillage national de référence utilisé pour indiquer les zones géographiques générales renfermant de l’habitat essentiel. 

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Map G = Carte G;

NAD (North American Datum) 1983 = Système de référence géodésique nord-américain de 1983;

UTM Zone 20N = Zone UTM 20N

Description longue

La figure 9 montre l’habitat essentiel de l’anzie mousse-noire en Nouvelle-Écosse. Il y a quatre polygones d’habitat essentiel situés à l’intérieur de quatre carrés de quadrillage UTM de 1 x 1 km. Dans la région nord-ouest de la carte, il y a deux polygones situés dans deux carrés distincts qui se trouvent au sud de la colline Pat McBride et au nord-ouest du lac Rossignol. Un autre polygone se trouve à l’est des polygones précédents et à l’ouest de la rivière Medway. Le dernier polygone se trouve au sud du polygone précédent, au sud-est du lac Toney, et à l’ouest du lac Big Bon Mature. La carte montre les limites des aires protégées ou de conservation terrestres.

Figure 10.  Veuillez lire la description longue.

Figure 10. L’habitat essentiel de l’anzie mousse-noire en Nouvelle­Écosse est représenté par les polygones ombrés en jaune, là où les critères concernant l’occupation de l’habitat et les caractéristiques biophysiques et la méthode énoncés dans le programme de rétablissement (section 7) sont respectés. Le quadrillage UTM de référence de 1 x 1 km montré dans cette figure (bordé de rouge) fait partie d’un système de quadrillage national de référence utilisé pour indiquer les zones géographiques générales renfermant de l’habitat essentiel. 

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Map H = Carte H;

NAD (North American Datum) 1983 = Système de référence géodésique nord-américain de 1983;

UTM Zone 20N = Zone UTM 20N

Description longue

La figure 10 montre l’habitat essentiel de l’anzie mousse-noire en Nouvelle-Écosse. Il y a six polygones d’habitat essentiel situés à l’intérieur de sept carrés de quadrillage UTM de 1 x 1 km. Dans la région nord-ouest de la carte, il y a un polygone situé au sud du lac Alma et au nord de la rivière Medway. À l’est de ce polygone s’en trouve un autre qui est situé au sud du lac Big Molly Upsim, à l’ouest de la baissière Leadbetters et au nord-est de la baissière Luxtons. Un autre polygone se trouve au sud-est de la baissière Luxtons, à l’est du lac Dean, et à l’ouest du lac Tupper. Au sud du polygone précédent et au nord-est du lac Harmony se trouve un autre polygone. Un polygone situé dans deux carrés de quadrillage se trouve au sud-est du lac Harmony et à l’ouest de l’île Round. Le dernier polygone se trouve au nord est de l’île Round, au sud-est du marais Smith Lake et à l’ouest du lac Seven Mile. La carte montre les limites des aires protégées ou de conservation terrestres.

Figure 11.  Veuillez lire la description longue.

Figure 11. L’habitat essentiel de l’anzie mousse-noire en Nouvelle­Écosse est représenté par les polygones ombrés en jaune, là où les critères concernant l’occupation de l’habitat et les caractéristiques biophysiques et la méthode énoncés dans le programme de rétablissement (section 7) sont respectés. Le quadrillage UTM de référence de 1 x 1 km montré dans cette figure (bordé de rouge) fait partie d’un système de quadrillage national de référence utilisé pour indiquer les zones géographiques générales renfermant de l’habitat essentiel. 

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Map I = Carte I;

NAD (North American Datum) 1983 = Système de référence géodésique nord-américain de 1983;

UTM Zone 20N = Zone UTM 20N

Description longue

La figure 11 montre l’habitat essentiel de l’anzie mousse-noire en Nouvelle-Écosse. Il y a quatre polygones d’habitat essentiel situés à l’intérieur de cinq carrés de quadrillage UTM de 1 x 1 km. Dans la région nord-est de la carte, entre Bridgewater (Nouvelle-Écosse) et Lunenburg (Nouvelle-Écosse), au sud du marais Doreys et au nord du marais Long, il y a deux polygones dans deux carrés de quadrillage distincts. Un polygone situé dans deux carrés de quadrillage se trouve au sud-ouest de Bridgewater, au nord du lac Minamkeak et au nord-est du ruisseau Salters. À l’est du ruisseau Salters, au sud-est du lac Minamkeak, le long de la route 103, se trouve le dernier polygone. La carte montre les limites des aires protégées ou de conservation terrestres.

Figure 12.  Veuillez lire la description longue.

Figure 12. L’habitat essentiel de l’anzie mousse-noire en Nouvelle­Écosse est représenté par les polygones ombrés en jaune, là où les critères concernant l’occupation de l’habitat et les caractéristiques biophysiques et la méthode énoncés dans le programme de rétablissement (section 7) sont respectésLe quadrillage UTM de référence de 1 x 1 km montré dans cette figure (bordé de rouge) fait partie d’un système de quadrillage national de référence utilisé pour indiquer les zones géographiques générales renfermant de l’habitat essentiel. 

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Map J = Carte J;

NAD (North American Datum) 1983 = Système de référence géodésique nord-américain de 1983;

UTM Zone 20N = Zone UTM 20N

Description longue

La figure 12 montre l’habitat essentiel de l’anzie mousse-noire en Nouvelle-Écosse. Il y a trois polygones d’habitat essentiel situés à l’intérieur de trois carrés de quadrillage UTM de 1 x 1 km. Dans la région nord-ouest de la carte, au nord de la montagne South et à l’ouest des baissières Zwicker, se trouve un polygone situé dans un carré de quadrillage. L’autre polygone se trouve au sud-est du polygone précédent, à l’ouest du lac Sherbrooke, à l’est de la baissière Wrights et au sud-ouest des baissières Vacant Land. Au nord du polygone précédent, à l’est de la rivière Sherbrooke et au sud du pré Parker, se trouve le dernier polygone. La carte montre les limites des aires protégées ou de conservation terrestres.

Figure 13.  Veuillez lire la description longue.

Figure 13. L’habitat essentiel de l’anzie mousse-noire en Nouvelle­Écosse est représenté par les polygones ombrés en jaune, là où les critères concernant l’occupation de l’habitat et les caractéristiques biophysiques et la méthode énoncés dans le programme de rétablissement (section 7) sont respectés. Le quadrillage UTM de référence de 1 x 1 km montré dans cette figure (bordé de rouge) fait partie d’un système de quadrillage national de référence utilisé pour indiquer les zones géographiques générales renfermant de l’habitat essentiel. 

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Map K = Carte K;

NAD (North American Datum) 1983 = Système de référence géodésique nord-américain de 1983;

UTM Zone 20N = Zone UTM 20N

Description longue

La figure 13 montre l’habitat essentiel de l’anzie mousse-noire en Nouvelle-Écosse. Il y a deux polygones d’habitat essentiel situés à l’intérieur de trois carrés de quadrillage UTM de 1 x 1 km. Dans la région nord-est de la carte, un polygone est situé à l’ouest du lac Big St. Margarets Bay, au sud-est du ruisseau Thans et au nord de l’anse Sandy. L’autre polygone est situé dans deux carrés de quadrillage et au sud-ouest du polygone précédent, au nord du lac Connaught et au sud-ouest de l’anse Chestermans. La carte montre les limites des aires protégées ou de conservation terrestres.

Figure 14.  Veuillez lire la description longue.

Figure 14. L’habitat essentiel de l’anzie mousse-noire en Nouvelle­Écosse est représenté par les polygones ombrés en jaune, là où les critères concernant l’occupation de l’habitat et les caractéristiques biophysiques et la méthode énoncés dans le programme de rétablissement (section 7) sont respectés. Le quadrillage UTM de référence de 1 x 1 km montré dans cette figure (bordé de rouge) fait partie d’un système de quadrillage national de référence utilisé pour indiquer les zones géographiques générales renfermant de l’habitat essentiel. 

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Map L = Carte L;

NAD (North American Datum) 1983 = Système de référence géodésique nord-américain de 1983;

UTM Zone 20N = Zone UTM 20N

Description longue

La figure 14 montre l’habitat essentiel de l’anzie mousse-noire en Nouvelle-Écosse. Il y a un polygone d’habitat essentiel situé à l’intérieur d’un carré de quadrillage UTM de 1 x 1 km. Le polygone est situé au sud-est du lac Scraggy, au nord-ouest du lac Tangier Grand, à l’est des baissières Taylor et au sud-ouest de la baissière Blackies. La carte montre les limites des aires protégées ou de conservation terrestres.

Figure 15.  Veuillez lire la description longue.

Figure 15. L’habitat essentiel de l’anzie mousse-noire en Nouvelle­Écosse est représenté par les polygones ombrés en jaune, là où les critères concernant l’occupation de l’habitat et les caractéristiques biophysiques et la méthode énoncés dans le programme de rétablissement (section 7) sont respectés. Le quadrillage UTM de référence de 1 x 1 km montré dans cette figure (bordé de rouge) fait partie d’un système de quadrillage national de référence utilisé pour indiquer les zones géographiques générales renfermant de l’habitat essentiel. 

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Map M = Carte M;

NAD (North American Datum) 1983 = Système de référence géodésique nord-américain de 1983;

UTM Zone 20N = Zone UTM 20N

Description longue

La figure 15 montre l’habitat essentiel de l’anzie mousse-noire en Nouvelle-Écosse. Il y a un polygone d’habitat essentiel situé dans un carré de quadrillage UTM de 1 x 1 km, au sud de la baissière Alder, au nord de la rivière Ecum Secum et à l’ouest du marais Rabbit Plain. La carte montre les limites des aires protégées ou de conservation terrestres.

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