Cicindèle à grandes taches de Gibson (Cicindela formosa gibsoni) programme de rétablissement [proposition] 2022
Titre officiel : Programme de rétablissement de la cicindèle à grandes taches de Gibson (Cicindela formosa gibsoni) au Canada [proposition]
Loi sur les espèces en péril
Série de Programmes de rétablissement
Proposition
2022
 
    
    
    
    Information sur le document
Référence recommandée :
Environnement et Changement climatique Canada. 2022. Programme de rétablissement de la cicindèle à grandes taches de Gibson (Cicindela formosa gibsoni) au Canada [Proposition], Série de Programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril, Environnement et Changement climatique Canada, Ottawa, viii + 63 p.
Version officielle
La version officielle des documents de rétablissement est celle qui est publiée en format PDF. Tous les hyperliens étaient valides à la date de publication.
Version non officielle
La version non officielle des documents de rétablissement est publiée en format HTML, et les hyperliens étaient valides à la date de la publication.
Pour télécharger le présent programme de rétablissement ou pour obtenir un complément d’information sur les espèces en péril, y compris les rapports de situation du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), les descriptions de résidence, les plans d’action et d’autres documents connexes portant sur le rétablissement, veuillez consulter le Registre public des espèces en périlNote de bas de page1.
Illustration de la couverture : Cicindèle à grandes taches de Gibson sur un chemin sableux près de Dundurn, en Saskatchewan. © Kiara Calladine
Also available in English under the title “Recovery Strategy for the Gibson’s Big Sand Tiger Beetle (Cicindela formosa gibsoni) in Canada [Proposed]”
© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le ministre de l’Environnement et du Changement climatique, 2022. Tous droits réservés.
Le contenu du présent document (à l’exception des illustrations) peut être utilisé sans permission, mais en prenant soin d’indiquer la source.
Préface
En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996)Note de bas de page2, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires ont convenu d’établir une législation et des programmes complémentaires qui assureront la protection efficace des espèces en péril partout au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) (LEP), les ministres fédéraux compétents sont responsables de l’élaboration des programmes de rétablissement pour les espèces inscrites comme étant disparues du pays, en voie de disparition ou menacées et sont tenus de rendre compte des progrès réalisés dans les cinq ans suivant la publication du document final dans le Registre public des espèces en péril.
Le ministre de l’Environnement et du Changement climatique est le ministre compétent en vertu de la LEP à l’égard de la cicindèle à grandes taches de Gibson et a élaboré ce programme de rétablissement, conformément à l’article 37 de la LEP. Dans la mesure du possible, le programme de rétablissement a été préparé en collaboration avec la Province de la Saskatchewan, en vertu du paragraphe 39(1) de la LEP.
La réussite du rétablissement de l’espèce dépendra de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des directives formulées dans le présent programme. Cette réussite ne pourra reposer seulement sur Environnement et Changement climatique Canada, ou sur toute autre autorité responsable. Tous les Canadiens et les Canadiennes sont invités à appuyer ce programme et à contribuer à sa mise en œuvre pour le bien de la cicindèle à grandes taches de Gibson et de l’ensemble de la société canadienne.
Le présent programme de rétablissement sera suivi d’un ou de plusieurs plans d’action qui présenteront de l’information sur les mesures de rétablissement qui doivent être prises par Environnement et Changement climatique Canada et d’autres autorités responsables et/ou organisations participant à la conservation de l’espèce. La mise en œuvre du présent programme est assujettie aux crédits, aux priorités et aux contraintes budgétaires des autorités responsables et organisations participantes.
Le programme de rétablissement établit l’orientation stratégique visant à arrêter ou à renverser le déclin de l’espèce, y compris la désignation de l’habitat essentiel dans la mesure du possible. Il fournit à la population canadienne de l’information pour aider à la prise de mesures visant la conservation de l’espèce. Lorsque l’habitat essentiel est désigné, dans un programme de rétablissement ou dans un plan d’action, la LEP exige que l’habitat essentiel soit alors protégé.
Dans le cas de l’habitat essentiel désigné pour les espèces terrestres, y compris les oiseaux migrateurs, la LEP exige que l’habitat essentiel désigné dans une zone protégée par le gouvernement fédéralNote de bas de page3 soit décrit dans la Gazette du Canada dans un délai de 90 jours après l’ajout dans le Registre public du programme de rétablissement ou du plan d’action qui a désigné l’habitat essentiel. L’interdiction de détruire l’habitat essentiel aux termes du paragraphe 58(1) s’appliquera 90 jours après la publication de la description de l’habitat essentiel dans la Gazette du Canada.
Pour l’habitat essentiel se trouvant sur d’autres terres domaniales, le ministre compétent doit, soit faire une déclaration sur la protection légale existante, soit prendre un arrêté de manière à ce que les interdictions relatives à la destruction de l’habitat essentiel soient appliquées.
En ce qui concerne tout élément de l’habitat essentiel se trouvant sur le territoire non domanial, si le ministre compétent estime qu’une partie de l’habitat essentiel n’est pas protégée par des dispositions ou des mesures en vertu de la LEP ou d’autres lois fédérales, ou par les lois provinciales ou territoriales, il doit, comme le prévoit la LEP, recommander au gouverneur en conseil de prendre un décret visant l’interdiction de détruire l’habitat essentiel. La décision de protéger l’habitat essentiel se trouvant sur le territoire non domanial et n’étant pas autrement protégé demeure à la discrétion du gouverneur en conseil.
Remerciements
Le présent programme de rétablissement a été préparé par Sarah Lee (ECCC, SCF) et Aaron Bell (Troutreach SK, Saskatchewan Wildlife Federation), avec la contribution de Lea Craig-Moore et Candace Neufeld (ECCC, SCF). Kiara Calladine (Troutreach SK, Saskatchewan Wildlife Federation), Candace Neufeld, Yeen Ten Hwang et Medea Curteanu (ECCC, CWS) ont réalisé de précieuses révisions du document. Les Conservation Data Centres de la Saskatchewan et de l’Alberta ont fourni des renseignements à jour sur les occurrences d’élément. De précieux avis ont été fournis par des représentants du ministère des Parcs, de la Culture et du Sport de la Saskatchewan et la Meewasin Valley Authority Conservation Agency. Des remerciements sont aussi adressés à toutes les autres parties qui ont fourni des conseils et des commentaires ayant permis d’éclairer l’élaboration du présent programme de rétablissement, notamment diverses organisations et personnes autochtones, des propriétaires fonciers, des citoyens et des intervenants qui ont apporté une contribution ou participé aux consultations. La collaboration de tous les propriétaires fonciers, locataires et gestionnaires des terres qui ont donné accès à leurs terres pour les relevés et continuent de fournir de l’habitat aux espèces en péril est grandement appréciée.
Sommaire
La cicindèle à grandes taches de Gibson (Cicindela formosa gibsoni Brown) est un gros coléoptère de couleur vive dont la répartition se limite aux champs de dunes actifs du sud de la Saskatchewan et du sud-est de l’Alberta, au Canada; elle pourrait toutefois aussi être présente plus au sud, dans le centre des États-Unis. Au Canada, en 2021, il y avait onze populations existantes dans sept localités et Saskatchewan et une population existante dans une localité en Alberta, en plus de quatre localités historiques non confirmées en Saskatchewan. La sous-espèce gibsoni est considérée comme gravement en péril à l’échelle mondiale, et la cicindèle à grandes taches de Gibson a été inscrite à titre d’espèce menacée à la Loi sur les espèces en péril en 2018.
La cicindèle à grandes taches de Gibson est associée à des milieux sableux à végétation éparse, comme les dunes paraboliques, les creux de déflation, les crêtes de sable et les sentiers sableux intermédiaires. Son habitat principal se trouve dans les zones à végétation clairsemée (couverture d’environ 35 à 50 %) très dynamiques à la lisière des milieux en début ou en milieu de succession et le long des bordures partiellement stabilisées des dunes paraboliques, des creux de déflation ou des crêtes de sable. À l’extérieur de ces milieux à couvert végétal intermédiaire, l’abondance de l’espèce décline considérablement, tant dans les zones sableuses ouvertes et actives dépourvues de végétation que dans les zones complètement recouvertes de végétation. On en sait peu sur les besoins en matière d’habitat propres aux larves.
La principale menace pesant sur la cicindèle à grandes taches de Gibson est la réduction de la quantité et de la qualité de l’habitat causée par la stabilisation progressive des dunes actives dans l’ensemble de l’aire de répartition; les changements d’utilisation des terres résultant de la modification du régime des perturbations naturelles (suppression des incendies, modification des pratiques de pâturage) et du climat ont contribué à la stabilisation des dunes et à la perte d’habitat convenable. Si la qualité de l’habitat et sa quantité continuent de diminuer, les populations connues pourraient elles aussi connaître un déclin compte tenu de la répartition de l’espèce, qui est limitée par la répartition spatiale des milieux sableux à végétation clairsemée. Les autres menaces comprennent les espèces non indigènes envahissantes, les changements climatiques et les phénomènes météorologiques violents, le forage pétrolier et gazier et l’exploitation de mines et de carrières.
Le rétablissement de la cicindèle à grandes taches de Gibson est considéré comme réalisable du point de vue technique et biologique. L’objectif en matière de population et de répartition est d’améliorer la stabilité des populations existantes de cicindèle à grandes taches de Gibson au Canada, en assurant l’expansion naturelle de la répartition de l’espèce. La planification du rétablissement reposera sur l’application de quatre stratégies générales : inventaire et suivi, gestion et intendance de l’habitat, éducation et sensibilisation et recherche.
Dans le présent programme de rétablissement, l’habitat essentiel est entièrement désigné pour toutes les populations existantes au Canada et est considéré comme suffisant pour que les objectifs en matière de population et de répartition puissent être atteints. La zone qui renferme l’habitat essentiel est délimitée par une zone de fonctions essentielles de 500 m partant de la limite extérieure de l’habitat convenable occupé principal ou des occurrences et par une zone de dispersion de 2 km partant de la limite extérieure de la zone de fonctions essentielles. L’habitat essentiel comprend l’ensemble des reliefs naturels, du sol et de la végétation (sauf certaines exclusions) à l’intérieur de la zone de fonctions essentielles ainsi que tout l’habitat convenable, qui présente les caractéristiques biophysiques définies, à l’intérieur de la zone de dispersion.
Un plan d’action sera publié dans le Registre public des espèces en péril dans les cinq ans suivant la publication finale du présent programme de rétablissement.
Résumé du caractère réalisable du rétablissement
D’après les quatre critères suivants qu’Environnement et Changement climatique Canada utilise pour définir le caractère réalisable du rétablissement, le rétablissement de la cicindèle à grandes taches de Gibson est déterminé comme étant réalisable du point de vue technique et biologique.
1. Des individus de l’espèce sauvage capables de se reproduire sont disponibles maintenant ou le seront dans un avenir prévisible pour maintenir la population ou augmenter son abondance.
Oui. En 2021, il y avait douze populations existantes de cicindèle à grandes taches de Gibson réparties entre sept localités (champs de dunes actifs) au Canada. Une estimation de la population est disponible seulement pour la population des dunes Elbow, où le nombre d’adultes a été estimé à jusqu’à 1 474 individus en 2017. Bien que la taille et l’état de certains champs de dunes ont considérablement changé au cours des dernières décennies, la cicindèle à grandes taches de Gibson est détectée depuis plus de 60 ans dans plusieurs de ces endroits. Une fois que les menaces auront été atténuées ou éliminées, il est probable que les individus continueront de se reproduire et de persister dans ces localités. En outre, il est possible que l’espèce soit présente dans d’autres champs de dunes actifs qui n’ont pas encore fait l’objet de relevés.
2. De l’habitat convenable suffisant est disponible pour soutenir l’espèce, ou pourrait être rendu disponible par des activités de gestion ou de remise en état de l’habitat.
Oui. De l’habitat convenable suffisant est actuellement disponible, mais l’habitat restant est fragmenté et diminue progressivement à cause de la stabilisation des dunes actives dans l’ensemble de l’aire de répartition de l’espèce. Les adultes de la cicindèle à grandes taches de Gibson ont besoin de milieux à sol sableux présentant une couverture végétale d’environ 35 à 50 %. On en sait peu sur les besoins en matière d’habitat propres au stade larvaire. Dans deux des sept localités (dunes Pike Lake et portions des dunes Dundurn), l’habitat est considéré comme non optimal, car les dunes y sont presque complètement stabilisées. Des techniques de gestion permettant de déstabiliser les dunes (pâturage, brûlages dirigés, herbicides, désherbage manuel, etc.) sont actuellement disponibles et ont été utilisées pour améliorer l’habitat d’autres cicindèles menacées aux États-Unis. Quatre des douze populations (dunes Dundurn, dunes Elbow, dunes Pike Lake) se trouvent dans des parcs provinciaux ou d’autres terres conservées (Conservation de la nature Canada, Meewasin Valley Authority Conservation Agency) où il y a une capacité de mettre en œuvre les techniques de gestion de l’habitat.
3. Les principales menaces pesant sur l’espèce ou son habitat (y compris les menaces à l’extérieur du Canada) peuvent être évitées ou atténuées.
Oui. Les principales menaces qui pèsent sur la cicindèle à grandes taches de Gibson sont celles qui contribuent à la diminution de la qualité de l’habitat et de sa quantité en favorisant la stabilisation des dunes. Le rythme de la stabilisation des dunes varie dans l’aire de répartition de l’espèce en fonction de l’ampleur des menaces qui contribuent à la stabilisation des dunes dans chaque localité. Les principales menaces qui favorisent la stabilisation des dunes sont la modification ou la suppression des régimes naturels de pâturages et d’incendies, les espèces végétales exotiques envahissantes et les périodes climatiques humides prolongées. Ces menaces peuvent être réduites ou atténuées principalement par la mise en œuvre d’autres formes de perturbations contrôlées, de mesures de gestion propres au site et de pratiques de gestion exemplaires dans les localités qui se trouvent dans des parcs provinciaux ou d’autres terres conservées, là où la capacité le permet. Dans le cas des populations qui se trouvent sur des terres privées ou louées, l’intendance et l’éducation peuvent être utilisées pour promouvoir des pratiques de gestion exemplaires.
4. Des techniques de rétablissement existent pour atteindre les objectifs en matière de population et de répartition ou leur élaboration peut être prévue dans un délai raisonnable.
Oui. La principale technique de rétablissement sera la gestion visant à améliorer l’état de l’habitat dans les localités occupées connues. La stabilisation des dunes peut être atténuée par des mesures d’intendance reposant sur l’élaboration de pratiques de gestion exemplaires, qui produiront un niveau de perturbation approprié pour le site en vue du maintien de zones de sable ouvertes, tout en prévenant l’introduction de plantes envahissantes. Des pratiques de gestion exemplaires à l’échelle d’un site ne sont pas actuellement disponibles, mais certaines devraient être mises au point dans un délai raisonnable. La perte ou la dégradation additionnelle d’habitat dans les populations existantes peut être atténuée au moyen de servitudes ou d’ententes ainsi que par des mécanismes de planification municipaux ou provinciaux ou des accords d’intendance conclus avec des propriétaires fonciers en vue de la mise en œuvre de pratiques de gestion exemplaires propres au site.
1. Évaluation de l’espèce par le COSEPAC*
Date de l’évaluation : novembre 2012
Nom commun : cicindèle à grandes taches de Gibson
Nom scientifique : Cicindela formosa gibsoni
Statut selon le COSEPAC : menacée
Justification de la désignation : Cette sous-espèce très restreinte, dont la plupart des populations sont au Canada, nécessite des zones de dunes dégagées. Cet habitat est en déclin dans les Prairies par suite de la tendance à la stabilisation des dunes. La perte de processus écologiques historiques comme l’érosion provoquée par les bisons, les feux, et les activités de la population autochtone, ainsi que les accélérateurs possibles tels que l’augmentation de CO2 dans l’atmosphère, le dépôt d’azote, et les espèces végétales exotiques envahissantes, peuvent aussi être des facteurs importants dans la réduction des zones de sable dégagées. Il y aurait moins de 73 sites et une possibilité de disparition de 10 % d’ici les 100 prochaines années selon les taux de déclin des dunes dégagées.
Présence au Canada : Alberta, Saskatchewan
Historique du statut selon le COSEPAC : Espèce désignée « menacée » en novembre 2012
* COSEPAC (Comité sur la situation des espèces en péril au Canada)
2. Information sur la situation de l’espèce
La cicindèle à grandes taches de Gibson (Cicindela formosa gibsoni Brown) est inscrite à titre d’espèce menacée à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) du gouvernement fédéral. Elle est considérée comme gravement en péril à l’échelle de son aire de répartition (NatureServe, 2021a) (tableau 1). La cicindèle à grandes taches de Gibson n’est actuellement protégée par aucune loi provinciale, mais quatre des douze populations se trouvent dans des parcs provinciaux ou d’autres terres conservées (parc provincial Pike Lake, parc provincial Douglas, réserve naturelle Cranberry Flats, propriété de Conservation de la nature Canada). Selon les estimations, au moins 94 % de la population mondiale de cicindèle à grandes taches de Gibson se trouvent au Canada (COSEWIC, 2012), mais de récentes analyses génétiques donnent à penser que la sous-espèce pourrait être endémique au Canada (French et al., 2021; A. Bell, comm. pers., 2021).
| Cote mondiale (G)a | Cote nationale (N)a | Cote infranationale (S)a | |
|---|---|---|---|
| Cicindela formosa gibsoni | G5T3 | Canada (N3) | Saskatchewan (S3), Alberta (S1) | 
| Cicindela formosa gibsoni | G5T3 | États-Unis (N1) | Coloradob (S1), Dakota du Nordc (SNR), Montanad (SNR), Utahe (SNR), Wyomingf | 
a La cote de conservation attribuée à une espèce par NatureServe est désignée par un chiffre qui varie de 1 à 5 (1 = gravement en péril; 2 = en péril; 3 = vulnérable; 4 = apparemment non en péril; 5 = non en péril) ou une lettre (T = taxon intraspécifique, X= disparue du pays, NR = non classée), précédée d’une lettre indiquant l’échelle géographique de l’évaluation (G = échelle mondiale; N = échelle nationale; S = échelle infranationale).
b Les populations du nord-ouest du Colorado sont maintenant considérées comme correspondant au C. f. gaumeri d’après des analyses génétiques (French et al., 2021).
c Bien que Freitag (1999) et NatureServe (2021a) indiquent la présence de l’espèce dans le Dakota du Nord, le COSEPAC (COSEWIC, 2012) considère cette mention comme erronée (Beauzay, comm. pers., 2010), et elle n’est pas signalée dans cet État par Gaumer (1977) ou Bousquet et Larochelle (1993).
d Le degré de similarité génétique entre les populations de C. f. gibsoni du Montana et du Canada est encore incertain (French et al., 2021); la sous-espèce n’est donc pas confirmée (d’après des analyses génétiques) à l’heure actuelle.
e Les populations de l’Utah n’ont pas été incluses dans les analyses génétiques de French et al. (2021); la sous-espèce n’est donc pas confirmée (d’après des analyses génétiques) à l’heure actuelle.
f L’espèce a récemment été signalée au Wyoming (M. Brust, comm. pers., dans Bell et al., 2019), mais elle n’y est pas encore classée par NatureServe (2021a), et elle est actuellement considérée comme génétiquement distincte des populations canadiennes de C.f. gibsoni (French et al., 2021).
3. Information sur l’espèce
3.1 Description de l’espèce
 
    
    
    
    
Figure 1. Adultes de la cicindèle à grandes taches de Gibson affichant les variations de la maculature blanche des élytres. © Robert Foster (photo de gauche); Candace Neufeld (photo de droite)
Description longue
Figure 1. Deux adultes de la cicindèle à grandes taches de Gibson affichant les variations de la maculature blanche des élytres.
La cicindèle à grandes taches de Gibson (Cicindela formosa gibsoni) fait partie de l’ordre des Coléoptères, de la famille des Carabidés (carabes) et de la sous-famille des Cicindelinés (cicindèles). Elle est l’une des cinq sous-espèces du Cicindela formosa (figure 1 dans COSEWIC, 2012).
La cicindèle à grandes taches de Gibson est l’une des plus grandes cicindèles en Amérique du Nord, mesurant 14 à 21 mm de longueur (Pearson et al., 2015), et se distingue des autres sous‑espèces du C. formosa par une grande maculature (taches) blanche recouvrant 60 à 95 % des élytres (ailes antérieures durcies) (figure 1) (COSEWIC, 2012). Cette variation morphologique s’exprime sous forme d’un gradient de la maculature et mène à une certaine séparation avec la forme nommée « C. f. fletcheri », mais il n’y a aucune distinction génétique entre ce qui a l’apparence du C. f. fletcheri et du C. f. gibsoni (French et al., 2021). Les motifs de couleur des adultes sont variables, mais ceux-ci présentent une zone violet rougeâtre foncé en forme de V au centre des élytres, qui peut se prolonger en une bande étroite jusqu’à l’extrémité des élytres. Le dessous du corps est vert-bleu métallique ou violet bleuté, et la tête est au moins aussi large que le pronotum (thorax). À l’instar d’autres espèces du genre Cincindela, la cicindèle à grandes taches de Gibson possède de gros yeux globuleux, un corps relativement élancé, de grosses mandibules falciformes et de longues pattes minces (Pearson et al., 2015). Comme c’est le cas chez de nombreux autres coléoptères, les mâles se distinguent des femelles par leurs protarsomères (pattes antérieures) élargis munis sur le dessous de sétules (structures ressemblant à des poils ou des soies) adhésifs.
Le cycle vital de la cicindèle à grandes taches de Gibson a une durée de trois ans du stade d’œuf au stade adulte (Shelford, 1908; Gaumer, 1977). Les femelles adultes pondent leurs oeufs dans des trous individuels, à 3 à 5 mm de profondeur dans le sable, au début du printemps (Shelford, 1908). Les larves du premier stade issues de ces œufs construisent une chambre verticale, puis muent pour atteindre les deuxième et troisième stades larvaires à la fin de l’été de la première année. Les larves du troisième stade hivernent, émergent au printemps puis se changent en pupe au milieu de l’été de la deuxième année (Shelford, 1908). Certains adultes immatures émergent brièvement à la fin de l’été et passent l’hiver au stade adulte, mais la plupart hivernent dans leur cavité pupale, et émergent au printemps de la troisième année, ayant alors atteint le stade reproducteur (Shelford, 1908).
Les larves de la cicindèle à grandes taches de Gibson possèdent une capsule céphalique brun foncé munie de six yeux et de grosses mandibules (figure 2). Les larves capturent leurs proies en plaçant leur capsule céphalique vis-à-vis le substrat environnant, prêtes à fondre sur les proies qui s’aventurent près de l’entrée de leur chambre larvaire, à l’intérieur de laquelle elles les transportent ensuite. Contrairement aux autres espèces du genre Cicindela, qui construisent généralement une chambre verticale, la larve de la cicindèle à grandes taches de Gibson aménage une petite dépression semblable à une fosse à l’entrée de sa chambre. Cette caractéristique est unique chez les cicindèles en Amérique du Nord et favoriserait la capture des proies en plus d’empêcher que la chambre se remplisse de sable (Gaumer, 1977). Les caractéristiques distinctes de la chambre, particulièrement la petite dépression semblable à une fosse à son entrée, permettent de répertorier la présence de la cicindèle à grandes taches de Gibson même dans les zones où les conditions ne conviennent pas à l’activité des adultes ou des larves (A. Bell, obs. pers.).
 
    
    
    
    
Figure 2. Larve du troisième stade à l’entrée de sa chambre souterraine. La petite dépression semblable à une fosse visible devant l’entrée de la chambre est unique à l’espèce chez les cicindèles en Amérique du Nord. © Aaron Bell.
Description longue
Figure 2. Larve du troisième stade et entrée de sa chambre larvaire.
3.2 Population et répartition de l’espèce
La cicindèle à grandes taches de Gibson est indigène d’Amérique du Nord, où son aire de répartition connue s’étend depuis le sud de la Saskatchewan jusqu’au sud-est de l’Alberta au Canada, et peut-être jusque dans le centre des États-Unis vers le sud (figure 3). Dans cette aire de répartition, l’espèce est limitée à quelques localités isolées dans des champs de dunes actifs (COSEWIC, 2012; Bell et al., 2019).
Aux États-Unis, des populations ressemblant à la cicindèle à grandes taches de Gibson (d’après la morphologie seulement) ont été signalées dans le sud-ouest du Montana, dans le comté de Beaverhead, dans le sud du Wyoming, dans le comté de Carbon, et dans le nord-ouest du Colorado, dans le comté de Moffat, cette dernière se prolongeant jusqu’en Utah (COSEWIC, 2012; Bell et al., 2019; iNaturalist, 2019). La localité la plus au nord, située dans les dunes Centennial, au Montana, se trouve à environ 600 km au sud de la localité canadienne la plus proche (COSEWIC, 2012).
Selon une récente analyse génétique du C. formosa, les populations de C. f. gibsoni du Canada sont génétiquement distinctes des populations semblables sur le plan morphologique du Colorado et du Wyoming, mais le degré de similitude génétique est encore incertain en ce qui concerne les populations du Montana (French et al., 2021). Les résultats de cette analyse indiquent aussi que les populations du Colorado appartiennent à une nouvelle sous-espèce, C. f. gaumeri (French et al., 2021). Les populations de l’Utah n’ont pas été incluses dans l’analyse génétique réalisée par French et al. (2021), et la sous-espèce n’est donc pas confirmée (d’après des analyses génétiques) à l’heure actuelle. D’après les renseignements génétiques, il est plausible que la cicindèle à grandes taches de Gibson soit endémique au Canada; il faudra toutefois réaliser d’autres analyses pour le confirmer.
 
    
    
    
    
Figure 3. Aire de répartition actuelle de la cicindèle à grandes taches de Gibson en Amérique du Nord (adaptée de COSEWIC, 2012, mise à jour d’après French et al., 2021). Les points d’interrogation indiquent que l’appartenance de la population au C. f. gibsoni n’a pas été confirmée génétiquement.
Description longue
Figure 3. Aire de répartition de la cicindèle à grandes taches de Gibson en Amérique du Nord. L’espèce est présente en Saskatchewan et en Alberta, ainsi qu’au Montana et en Utah, mais l’identification de ces dernières populations n’a pas été confirmée génétiquement.
Aire de répartition canadienne
L’aire de répartition canadienne de la cicindèle à grandes taches de Gibson se limite aux champs de dunes actifs de l’écozone des Prairies, dans le sud de la Saskatchewan et le sud-est de l’Alberta (COSEWIC, 2012; ESWG, 2017). L’aire de répartition actuelle englobe sept localitésNote de bas de page4 existantesNote de bas de page5 (Dunes Big Stick, dunes Dundurn, dunes Elbow, Dunes Great, dunes Piapot, dunes Pike Lake, dunes Empress) (figure 4). En 2021, il y avait douze populationsNote de bas de page6 existantes de cicindèle à grandes taches de Gibson réparties entre ces sept localités au Canada (tableau A1 de l’annexe A). De plus, il y a quatre localités historiques non confirméesNote de bas de page7 au Canada (dunes Burstall, dunes Carmichael, Fox Valley, dunes Kinley) (figure 4; annexe A) (COSEWIC, 2012).
Dunes Empress : Deux des populations existantes se trouvent dans les dunes Empress, la première en Alberta et l’autre en Saskatchewan (tableau A1 dans l’annexe A). Plusieurs auteurs ont identifié les individus trouvés dans les dunes Empress comme appartenant à la sous-espèce C. f. fletcheri (Acorn, 2004; Acorn, 2011; Sheppard, données inédites) d’après la variation morphologique, mais de récentes analyses génétiques indiquent qu’ils ne sont pas génétiquement distincts du C. f. gibsoni (French et al., 2021), et sont donc regroupés avec la cicindèle à grandes taches de Gibson.
Dunes Great, Big Stick et Piapot : Dans le plus grand des champs de dunes, soit les dunes Great, deux populations ont été répertoriées très près des grandes dunes actives à l’est de Fox Valley et à l’est de Liebenthal, ainsi que dans les divers chemins et pistes d’animaux sauvages de la région. De plus, deux populations ont été signalées au sud des dunes Great, atteignant les dunes Big Stick et Piapot.
Dunes Elbow : Dans les dunes Elbow, une population a été répertoriée dans les dunes actives du parc provincial Douglas, mais il y a plusieurs mentions historiques plus loin vers le sud-est, près de la vallée de la Qu’Appelle (Wallis, 1961; Willis et Stamatov, 1971, dans COSEWIC, 2012).
Dunes Dundurn : Quatre populations dans les dunes Dundurn sont principalement limitées aux sentiers pédestres, aux dunes stabilisées ou aux bordures de petits creux de déflation, aux zones dénudées pour servir de coupe-feu et à quelques endroits à la limite sud du champ de dunes; toutefois, une grande partie des dunes Dundurn n’ont pas fait l’objet de relevés. Bien qu’il y ait plusieurs mentions historiques à proximité de Beaver Creek, des relevés effectués en 2018, 2019 et 2020 n’ont pas permis d’y confirmer la présence de la cicindèle à grandes taches de Gibson (Environment and Climate Change Canada, données inédites).
Dunes Pike Lake : Les dunes Pike Lake sont pour la majeure partie stabilisées, mais il y a de multiples mentions de l’espèce dans les petites parcelles éparses de sable exposé subsistantes, qui forment une population.
Localités historiques non confirmées : Des individus ont été répertoriés dans quatre localités historiques non confirmées en Saskatchewan; ces mentions sont toutefois antérieures aux années 1990, et leur précision est considérée, au mieux, comme approximative (COSEWIC 2012). À l’exception des dunes Burstall, qui ont été revisitées en 2010, les trois autres localités historiques non confirmées n’ont pas fait l’objet de nouveaux relevés depuis le milieu des années 1980.
Il est possible que la pleine étendue de l’aire de répartition de l’espèce ne soit pas encore connue, puisque plusieurs champs de dunes actifs à l’intérieur de l’aire de répartition connue n’ont jamais fait l’objet de relevés, et il reste d’autres zones à visiter dans les champs de dunes où la cicindèle à grandes taches de Gibson a été signalée. Par exemple, des relevés menés dans les dunes Cramersburg, Antelope, Seward, Burstall et Birsay pourraient héberger des populations additionnelles, puisqu’elles renferment de l’habitat convenable semblable à celui qu’on trouve dans d’autres champs de dunes occupés.
 
    
    
    
    
Figure 4. Répartition actuelle de la cicindèle à grandes taches de Gibson au Canada.
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
Gibson’s Big Sand Tiger Beetle = Cicindèle à grandes taches de Gibson
Range = Aire de répartition
Legend = Légende
Extant locations of Gibson’s Big Sand Tiger Beetle = Localités existantes de la cicindèle à grandes taches de Gibson
Historic unconfirmed locations of Gibson’s Big Sand Tiger Beetle = Localités historiques non confirmées de la cicindèle à grandes taches de Gibson
Waterbodies = Plans d’eau
Rivers = Rivières
Active Dune Fields = Champs de dunes actifs
Canada Albers Equal Area Conic = Projection conique équivalente d’Albers pour le Canada
© 2021. Her Majesty the Queen in Right of Canada = © Sa Majesté la Reine du chef du Canada, 2021
Prince Albert National Park = Parc national de Prince Albert
South Saskatchewan River = Rivière Saskatchewan Sud
Description longue
Figure 4. Carte du sud de la Saskatchewan et de l’est de l’Alberta indiquant les localités existantes et historiques non confirmées de la cicindèle à grandes taches de Gibson dans les champs de dunes actifs.
Population canadienne
Le nombre estimatif de cicindèles à grandes taches de Gibson présentes au Canada est actuellement inconnu. On dispose d’estimations de la population pour une seule population des dunes Elbow, en Saskatchewan (tableau A1 dans l’annexe A). Dans le cadre d’une étude sur trois ans, une population moyenne de 1313 individus y a été estimée durant la période d’abondance maximale (fin mai à début juillet), et une faible variabilité interannuelle a été observée (écart-type : 118 individus) (Bell et al., 2019). La population estimée était la plus faible en 2016 (975 à 1237 individus) et la plus élevée en 2017 (1350 à 1598 individus), après des périodes de précipitations inférieures à la moyenne et supérieures à la moyenne, respectivement (Bell et al., 2019). Le rapport entre les sexes des individus capturés était environ égal (51,4 %) (Bell et al., 2019). Le nombre d’adultes variait considérablement d’une dépression interdunaire à l’autre (0 à 150 individus/dépression), et la densité la plus élevée a été observée dans la région nord-ouest du complexe dunaire, où le tiers de la population se concentrait dans une petite zone d’environ 6 hectares (Bell et al., 2019). Les méthodes utilisées par Bell et al. (2019) sont considérées comme les plus précises pour obtenir des estimations de la population de cicindèle à grandes taches de Gibson (White et al., 1982; Gowan et Knisley, 2014; Knisley et al., 2016; Knisley et Brzoska, 2018), et il serait bénéfique que cette méthode soit utilisée pour produire des estimations uniformes de la population dans les autres localités où on ne dispose actuellement pas de données.
3.3 Besoins de la cicindèle à grandes taches de Gibson
Besoins généraux en matière d’habitat
Les populations canadiennes de cicindèle à grandes taches de Gibson sont associées à des champs de dunes actifs composés de dépôts sableux fluvioglaciaires ou glaciodeltaïquesNote de bas de page8 qui ont été remodelés en diverses formes de dunes paraboliques, de creux de déflation et de crêtes de sable (tableau A2 dans l’annexe A) (Wolfe, 2010; COSEWIC, 2012). Les dunes paraboliques ont une forme de U ou de V, progressent du côté de la face de glissement sous le vent, et présentent généralement des zones partiellement stabilisées et végétalisées sur les ailes, dans les dépressions de déflation et sur le revers, plutôt que du sable dénudé à la tête, sur les crêtes et sur la face de glissement (Hugenholtz et al., 2010). Des crêtes de sable se forment généralement sur les ailes d’une dune lorsque sa portion la plus élevée demeure dépourvue de végétation (Wolfe, 2010). Un creux de déflation fait référence à une petite zone en forme de cuvette qui est creusée dans le sable par le vent et s’allonge légèrement dans la direction des vents transporteurs (Wolfe, 2010).
Les champs de dunes actifs qui hébergent la cicindèle à grandes taches de Gibson se trouvent dans une zone climatique très précise, caractérisée par des températures annuelles moyennes de 2 à 6 °C, des précipitations annuelles totales de 300 à 400 mm, un rapport P/EP (précipitations/évapotranspiration potentielle) annuel de 0,20 à 0,50 (climat semi-aride), un déficit de précipitations annuel de -450 à -300 mm et une vitesse des vents supérieure au seuil de vélocité pour les sables secs environ 25 à 45 % du temps (d’après les normales climatiques de 1961-1990) (Thorpe et al., 2001; Hugenholtz et Wolfe, 2005; Wolfe, 1997; Wolfe et Thorpe, 2005). Le climat est le principal facteur qui influe sur l’activité des dunes, combiné au régime de perturbations naturelles associé au pâturage et aux incendies qui, à l’échelle locale, ont une incidence sur la succession végétale et la mobilité des dunes (Thorpe et al., 2001; Tsoar, 2004; Hugenholtz et Wolfe, 2005; Wolfe et Thorpe, 2005; Wolfe et al., 2007; Hugenholtz et al., 2010). Ainsi, les changements spatiaux et temporels touchant l’habitat convenable s’inscrivent dans une gamme naturelle de variation.
L’habitat convenable principal de la cicindèle à grandes taches de Gibson se trouve le long des bordures partiellement stabilisées des dunes paraboliques, des creux de déflation ou des crêtes de sable, et en périphérie des grandes dunesNote de bas de page9, dans l’habitat très dynamique à la lisière des habitats de milieu de succession (couverture végétale de 35 à 50 %) (figures 12 et 13 dans COSEWIC, 2012) (Hooper, 1969; Acorn, 1991; Acorn, 2011; Bell et al., 2019). Les types de végétation dans les champs de dunes actifs varient d’un endroit à l’autre selon les gradients de température et d’humidité (Thorpe et al., 2001; Wolfe et Thorpe, 2005; Hugenholtz et al., 2010), mais, généralement, les espèces végétales associées aux champs de dunes sont la psoralée lancéolée (Psoralidium lanceolatum), la patience veinée (Rumex venosus), l’armoise argentée (Artemisia cana ssp. cana), le genévrier horizontal (Juniperus horizontalis), l’oponce fragile (Opuntia fragilis) ainsi que diverses espèces graminoïdes, dont le calamovilfa à feuilles longues (Calamovilfa longfolia var. longifolia) et le carex à fruits obtus (Carex obtusa) (Acorn, 1991; Thorpe et Godwin, 1992; Wolfe, 1997; Foster, 2010; NatureServe, 2021a).
Les perturbations linéaires, comme les pistes d’animaux sauvages et les sentiers pédestres, fournissent un habitat convenable secondaire ainsi que des corridors de dispersion où les perturbations sont suffisantes pour créer une étroite bande de sol dénudé entourée de zones à végétation de prairie plus dense (figure 10 dans COSEWIC, 2012). Dans les dunes Elbow, la cicindèle à grandes taches de Gibson a été observée le long d’un sentier pédestre, à une distance de jusqu’à 2,5 km de la population source, mais la densité d’individus diminuait avec l’augmentation de la distance par rapport à la population source (Bell, 2017), ce qui donne à penser que le sentier est utilisé comme corridor de dispersion. Dans les localités où les dunes sont complètement stabilisées, la cicindèle à grandes taches de Gibson se rencontre presque uniquement dans les habitats convenables secondaires qu’on retrouve le long des sentiers pédestres et des pistes d’animaux sauvages (notamment aux dunes Pike Lake et Dundurn). La viabilité future de l’espèce dans ces localités est incertaine, mais l’espèce est observée dans les dunes Pike Lake depuis 1940 et dans les dunes Dundurn depuis 2011, ce qui semble indiquer que l’habitat convenable secondaire est important pour la persistance de l’espèce dans un paysage qui fluctue naturellement entre différents stades de succession et de mobilité des dunes.
Préférence en matière d’habitat et activité des adultes
Chez les cicindèles en général, la répartition et l’abondance des adultes sont déterminées par la disponibilité des proies, la qualité de l’habitat larvaire et la température (Acorn, 1988; Knisley et Hill, 2001; Gowan and et Knisley, 2014; Knisley et al., 2017). Dans le cas de la cicindèle à grandes taches de Gibson, la température serait un facteur important structurant la répartition et l’abondance des adultes à l’échelle locale (Acorn, 1991; Bell et al., 2019). La température à la surface du sable a un effet important sur l’activité de la cicindèle à grandes taches de Gibson, les adultes ayant généralement une activité normale entre 20 et 50 °C (Gaumer, 1977; Bell et al., 2019). Comme de nombreuses autres espèces de cicindèles, la cicindèle à grandes taches de Gibson s’enfouit dans le sable durant les périodes où la température n’est pas optimale. Le déplacement des individus entre les microhabitats ombragés et exposés, peut contribuer au maintien d’une température corporelle optimale pour l’activité d’alimentation et quotidienne lorsque la température ambiante n’est pas optimale (Dreisig, 1980, 1984, 1985; Knisley et Schultz, 1990; Hadley et al., 1992; Pearson et al., 2015); l’abondance maximale de l’espèce a été observée dans les zones combinant du sable et de la végétation (couvert végétal d’environ 35 à 50 %), qui correspond probablement à la combinaison idéale pour l’espèce de microhabitats ombragés et exposés (Bell et al., 2019). On ne dispose pas de renseignements sur le domaine vital et la répartition quotidienne (p. ex. distances parcourues pour l’alimentation, taille du territoire) de la cicindèle à grandes taches de Gibson, mais celle‑ci serait limitée par la répartition des microhabitats sableux à végétation clairsemée qui contribuent à la thermorégulation (A. Bell, comm. pers., 2021).
Les adultes sont des prédateurs actifs, capturant et consommant une grande diversité de petits insectes et d’autres invertébrés (Larochelle, 1974a), particulièrement des fourmis (Kippenhan, 1990), mais aussi des acrididés, des larves de lépidoptères, des coccinellidés, des livrées (Malacosoma) et des sphécidés (Acorn, 1991; Bell, 2017). Les adultes de la cicindèle à grandes taches de Gibson ont une capacité de vol médiocre, effectuant de courts vols de moins de 25 mètres à la fois, et préfèrent courir rapidement sur le sable, alternant de courtes courses et des pauses pour localiser et traquer leurs proies (Bell, 2017). La cicindèle à grandes taches de Gibson peut être un important prédateur d’autres cicindèles, dont le Cicindela lepida et le Cicindela limbata (Acorn, 1991).
Besoins en matière d’habitat des larves
La cicindèle à grandes taches de Gibson passe les deux tiers de son cycle vital sous forme de larve immobile (1er stade), dans une chambre verticale creusée dans le sol. Des besoins en matière d’habitat précis (humidité du sol) doivent être satisfaits durant la totalité du cycle larvaire (Knisley, 1987; Gowan et Knisley, 2014; Knisley et al., 2018). L’abondance des cicindèles à grandes taches de Gibson adultes atteint généralement son maximum après plusieurs années de précipitations élevées, et les fluctuations du nombre d’adultes reproducteurs pourraient dépendre des précipitations et des taux de survie connexes des larves au cours des années précédentes (Knisley et Hill, 2001; Gowan et Knisley, 2014; Knisley et al., 2017, 2018; Bell et al., 2019). Les précipitations ont un effet sur l’humidité du sol et la cohésion du sable, qui est nécessaire pour que les larves puissent s’y enfouir et maintenir leur abri et qui pourrait permettre une hausse du taux de survie des larves et accélérer leur développement (Gowan et Knisley, 2014; Knisley et al., 2017, 2018). Durant les périodes prolongées sans pluie, les larves de nombreuses cicindèles bouchent l’ouverture de leur abri souterrain. Peu de temps après une pluie, les larves de la cicindèle à grandes taches de Gibson dégagent cette ouverture et aménagent une petite dépression semblable à une fosse devant celle-ci (figure 2).
Facteurs limitatifs
La cicindèle à grandes taches de Gibson est un insecte relativement longévif qui passe deux des trois années de son cycle vital dans une chambre larvaire à l’état immobile. De nombreuses études ont montré que, chez les cicindèles, le stade larvaire est le stade limitatif, et que les larves sont très sensibles au microhabitat et à la répartition dans le temps des précipitations (Gowan et Knisley, 2014; Knisley et al., 2018). Toutefois, on en sait peu sur les préférences en matière de microhabitat de la larve de la cicindèle à grandes taches de Gibson et le rôle de celles-ci dans la dynamique des populations (Bell et al., 2019).
L’Anthrax georgicus (Diptera: Bombyliidae) est un parasitoïde spécialiste des larves de cicindèles, qui peut être présent en densités suffisamment élevées pour diminuer certaines populations de cicindèles (Bram et Knisley, 1982). Des bombyles (c.f. Anthrax) ont été observés aux dunes Pike Lake et Elbow en 2010, mais leur incidence sur la population de cicindèle à grandes taches de Gibson est inconnue. De plus, les larves de cicindèles sont parasitées par les insectes des genres Methocha (Hymenoptera: Tiphiidae) et Tetrastichus (Hymenoptera: Eulophidae) (Criddle, 1919; Knisley et Schultz, 1997), mais on ignore si ceux-ci sont présents aux côtés des populations de cicindèle à grandes taches de Gibson au Canada. Actuellement, on ignore si le parasitisme limite l’effectif des populations ou si ces relations interspécifiques existent à l’état naturel ou sont exacerbées par d’autres activités humaines.
Selon des observations, les cicindèles sont parfois la proie d’asiles (Diptera: Asilidae), d’oiseaux et de divers mammifères (Criddle, 1910; Lavigne, 1972; Larochelle, 1974b, 1975a, b). De plus, les larves d’asiles peuvent consommer les œufs, les larves et les pupes d’autres insectes dans le sol (Cannings, 2010). Les effets de la prédation sur les populations canadiennes de cicindèle à grandes taches de Gibson sont actuellement inconnus, mais celle-ci n’a probablement pas un effet limitatif important sur la population globale (A. Bell, obs. pers.).
Les champs de dunes actifs ne sont pas répartis uniformément dans l’aire de répartition canadienne de la cicindèle à grandes taches de Gibson (figure 4), de sorte qu’on retrouve de multiples localités isolées séparées les unes des autres par plusieurs centaines de kilomètres d’habitat non convenable. Toutefois, le degré d’immigration/émigration entre les champs de dunes est inconnu. L’habitat convenable principal peut aussi être fragmenté à l’intérieur des champs de dunes, car les zones de sable exposé sont éparses dans la matrice de prairies entièrement végétalisées, et une vaste zone dont le sol ne convient pas à l’espèce ou est densément végétalisé représente probablement un obstacle efficace à la dispersion du C. formosa (COSEWIC 2012). Des études sur la capacité de dispersion des cicindèles indiquent que certaines espèces se déplacent uniquement sur de courtes distances (jusqu’à 481 m chez le C. marginipennis, Hudgins et al., 2011) tandis que d’autres peuvent se déplacer sur des distances beaucoup plus grandes (2,7 km chez le C. puritana, Omland, 2004, et 24 km chez le C. dorsalis dorsalis, Knisley et Schultz, 1997). La capacité de dispersion et le potentiel de colonisation de la cicindèle à grandes taches de Gibson ont été peu étudiés. Dans le cadre d’une étude menée dans les dunes Elbow, des individus ont été observés dans une perturbation linéaire sableuse (sentier pédestre) à jusqu’à 2,5 km de la population source (la densité d’individus diminuait avec l’augmentation de la distance par rapport à la population source, ce qui donne à penser que le sentier est utilisé comme corridor de dispersion) (Bell, 2017). Ces observations semblent indiquer que la capacité de dispersion et la zone d’occurrence de la cicindèle à grandes taches de Gibson à l’intérieur d’un champ de dunes sont limitées par la répartition du sable exposé.
4. Menaces
4.1 Évaluation des menaces
L’évaluation des menaces pesant sur la cicindèle à grandes taches de Gibson se fonde sur le système unifié de classification des menaces de l’UICN-CMP (Union internationale pour la conservation de la nature-Partenariat pour les mesures de conservation). Les menaces sont définies comme étant les activités ou les processus immédiats qui ont entraîné, entraînent ou pourraient entraîner la destruction, la dégradation et/ou la détérioration de l’entité évaluée (population, espèce, communauté ou écosystème) dans la zone d’intérêt (mondiale, nationale ou infranationale). Ce processus d’évaluation ne tient pas compte des facteurs limitatifs. Aux fins de l’évaluation des menaces, seulement les menaces présentes et futures sont considérées. Les menaces historiques, les effets indirects ou cumulatifs des menaces ou toute autre information pertinente qui aiderait à comprendre la nature de la menace sont présentés dans la section Description des menaces.
| Menace | Description de la menace | Impacta | Portéeb | Gravitéc | Immédiatetéd | Commentaires | 
|---|---|---|---|---|---|---|
| 2 | Agriculture et aquaculture | Faible | Restreinte | Légère | Élevée | Sans objet | 
| 2.3 | Élevage de bétail | Faible | Restreinte | Légère | Élevée | Sans objet | 
| 3 | Production d’énergie et exploitation minière | Faible | Petite | Élevée | Modérée | Sans objet | 
| 3.1 | Forage pétrolier et gazier | Négligeable | Négligeable | Légère | Modérée | Sans objet | 
| 3.2 | Exploitation de mines et de carrières | Faible | Petite | Élevée | Modérée | Sans objet | 
| 4 | Corridors de transport et de service | Faible | Petite | Légère | Modérée | Sans objet | 
| 4.1 | Routes et voies ferrées | Faible | Petite | Légère | Modérée | Sans objet | 
| 5 | Utilisation des ressources biologiques | Négligeable | Négligeable | Négligeable | Élevée | Sans objet | 
| 5.1 | Chasse et capture d’animaux terrestres | Négligeable | Négligeable | Négligeable | Élevée | Sans objet | 
| 6 | Intrusions et perturbations humaines | Négligeable | Petite | Négligeable | Élevée | Sans objet | 
| 6.1 | Activités récréatives | Négligeable | Petite | Négligeable | Élevée | Sans objet | 
| 7 | Modifications des systèmes naturels | Moyen | Généralisée | Modérée | Élevée | Sans objet | 
| 7.1 | Incendies et suppression des incendies | Moyen | Généralisée | Modérée | Élevée | Sans objet | 
| 8 | Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques | Faible | Généralisée | Légère | Élevée | Sans objet | 
| 8.1 | Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes | Faible | Généralisée | Légère | Élevée | Sans objet | 
| 11 | Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents | Moyen - faible | Généralisée | Modérée - légère | Élevée - faible | L’évaluation de la gravité a été ajustée pour que les effets cumulatifs soient pris en compte, car les effets des menaces de niveau deux sont probablement additifs. | 
| 11.1 | Déplacement et altération de l’habitat | Faible | Généralisée | Légère | Élevée - faible | Sans objet | 
| 11.2 | Sécheresses | Moyen - faible | Généralisée | Modérée - légère | Modérée - faible | Sans objet | 
| 11.3 | Températures extrêmes | Faible | Généralisée | Légère | Modérée - faible | Sans objet | 
a Impact – Mesure dans laquelle on observe, infère ou soupçonne que l’espèce est directement ou indirectement menacée dans la zone d’intérêt. Le calcul de l’impact de chaque menace est fondé sur sa gravité et sa portée et prend uniquement en compte les menaces présentes et futures. L’impact d’une menace est établi en fonction de la réduction de la population de l’espèce, ou de la diminution/dégradation de la superficie d’un écosystème. Le taux médian de réduction de la population ou de la superficie pour chaque combinaison de portée et de gravité correspond aux catégories d’impact suivantes : très élevé (déclin de 75 %), élevé (40 %), moyen (15 %) et faible (3 %). Inconnu : catégorie utilisée quand l’impact ne peut être déterminé (p. ex. lorsque les valeurs de la portée ou de la gravité sont inconnues); non calculé : l’impact n’est pas calculé lorsque la menace se situe en dehors de la période d’évaluation (p. ex. l’immédiateté est non significative/négligeable ou faible puisque la menace n’existait que dans le passé); négligeable : lorsque la valeur de la portée ou de la gravité est négligeable; n’est pas une menace : lorsque la valeur de la gravité est neutre ou qu’il y a un avantage possible.
b Portée – Proportion de l’espèce qui, selon toute vraisemblance, devrait être touchée par la menace d’ici 10 ans. Correspond habituellement à la proportion de la population de l’espèce dans la zone d’intérêt (généralisée = 71-100 %; grande = 31-70 %; restreinte = 11-30 %; petite = 1-10 %; négligeable < 1 %).
c Gravité – Au sein de la portée, niveau de dommage (habituellement mesuré comme l’ampleur de la réduction de la population) que causera vraisemblablement la menace sur l’espèce d’ici une période de 10 ans ou de 3 générations (extrême = 71-100 %; élevée = 31-70 %; modérée = 11-30 %; légère = 1-10 %; négligeable < 1 %; neutre ou avantage possible ≥ 0 %).
d Immédiateté – Élevée = menace toujours présente; modérée = menace pouvant se manifester uniquement dans le futur (à court terme [< 10 ans ou 3 générations]) ou pour l’instant absente (mais susceptible de se manifester de nouveau à court terme); faible = menace pouvant se manifester uniquement dans le futur (à long terme) ou pour l’instant absente (mais susceptible de se manifester de nouveau à long terme); non significative/négligeable = menace qui s’est manifestée dans le passé et qui est peu susceptible de se manifester de nouveau, ou menace qui n’aurait aucun effet direct, mais qui pourrait être limitative.
4.2 Description des menaces
Les menaces associées à chaque population sont indiquées dans le tableau A1 de l’annexe A.
Une perte d’habitat sur le plan quantitatif et qualitatif parmi les populations connues de cicindèle à grandes taches de Gibson est la principale menace au rétablissement de l’espèce au Canada (COSEWIC, 2012). La dégradation de l’habitat dans l’avenir sera en partie causée par des menaces dont les effets combinés ou non mèneront à la stabilisation des dunes ou à la succession dans l’habitat (p. ex. changements touchant le régime naturel de perturbation lié au pâturage et aux incendies, espèces végétales exotiques envahissantes, climat). Il est également probable que des menaces telles que les espèces végétales exotiques envahissantes, les routes, le forage pétrolier et gazier et l’exploitation de mines et de carrières causent directement la perte, la fragmentation ou la dégradation de l’habitat. Les menaces sont analysées plus en détail ci-après.
Menace 2 de l’UICN-CMP. Agriculture et aquaculture (faible)
2.3 Élevage de bétail
Dans le sud des Prairies canadiennes, la stabilisation des dunes se poursuit depuis au moins le début du 20e siècle sous l’action conjuguée des conditions climatiques et des changements des régimes naturels de perturbations liés au pâturage et aux incendies (Epp et Townley-Smith, 1980; Wallis et Wershler, 1988; Wolfe et al., 2007). L’absence de perturbations causées par le pâturage ou les incendies ainsi que l’augmentation des précipitations au cours du 20e siècle ont favorisé la croissance de la végétation en bordure des dunes dégagées. La succession naturelle par des graminées et plantes herbacées non graminoïdes, puis des arbustes et, finalement, des arbres, stabilise les dunes qui finissent par se recouvrir de végétation (Hugenholtz et al., 2010), ce qui réduit ou élimine l’habitat convenant à la cicindèle à grandes taches de Gibson. Les modifications des régimes de perturbations qui contribuent à la stabilisation des dunes sont principalement la perte du broutage par le bison (Bison bison), la diminution de la fréquence et de l’étendue des feux de prairie ainsi que l’adoption d’un régime de pâturage plus homogène (Frank et al., 1998; Brockway et al., 2002; Samson et al., 2004; Hugenholtz et Wolfe, 2005). Le moment, l’intensité et la durée des perturbations ainsi que le choix des aliments par les animaux d’élevage et les animaux sauvages dans l’habitat de la cicindèle à grandes taches de Gibson diffèrent de ceux des régimes naturels de pâturage du passé (Milchunas et Lauenroth, 1993; Houston, 1999; Knapp et al., 1999; Fuhlendorf et Engle, 2001; Kohl et al., 2013). En outre, les taux de chargement ainsi que la fréquence et le temps de pâturage par le bétail varient au sein d’une localité et entre les localités, ayant des effets de niveau variable. Le pâturage responsable effectué à une intensité, une fréquence et une durée appropriées est requis dans un système qui a évolué dans de telles conditions, et a sans doute un impact neutre ou bénéfique parce qu’il prévient la stabilisation des dunes, qu’il maintient la structure de la végétation et qu’il conserve l’état du parcours (Higgins et al., 1989; Milchunas et al., 1989; Milchunas et al., 1992; Samson et Knopf, 1994; Biondini et al., 1998).
En présence de densités de chargement élevées soutenues, le pâturage du bétail peut avoir un effet nuisible pour les cicindèles, principalement à cause du piétinement des larves et de leurs chambres souterraines (Bauer, 1991; Brown et MacRae 2003; Knisley et Arnold, 2004; USFWS, 2005; Knisley et Haines, 2010; Knisley, 2011). Le pâturage du bétail est important parce qu’il réduit la couverture végétale et améliore l’habitat des cicindèles, mais les zones où les larves sont présentes sont plus sensibles aux perturbations. Le pâturage de bétail a été signalé à l’intérieur ou à proximité des populations des dunes Dundurn, Big Stick, Piapot et Great. Des dommages associés au surpâturage et au piétinement des chambres larvaires souterraines en présence de densités de chargement élevées ont été observés dans des portions des populations des dunes Piapot et Great (A. Bell, obs. pers.).
Menace 3 de l’UICN-CMP. Production d’énergie et exploitation minière (faible)
3.1 Forage pétrolier et gazier
Les activités gazières comprennent un certain nombre de processus, dont l’exploration, le forage, la complétion, la production et le transport, l’abandon et la remise en état. Ces activités peuvent causer des dommages à la cicindèle à grandes taches de Gibson et à son habitat, de façon directe (mort d’individus durant la construction/le forage, dépôt de composés soufrés et azotés au sol à proximité de puits de gaz sulfureux, etc.) ou indirecte (augmentation des perturbations linéaires associées aux emprises de pipelines, qui cause l’introduction d’espèces envahissantes et la fragmentation de l’habitat; voir menace 8.1). Des usines de gaz, des stations de compression, des stations de batteries, des emprises de pipelines/conduites d’écoulement et des sentiers de véhicules à deux sillons (voir menace 4.1) sont couramment aménagés dans les champs de gaz naturel, ont des effets cumulatifs et entraînent des modifications de l’habitat dans le paysage (annexe B et section 1.5 dans Environment Canada, 2012).
Les activités pétrolières et gazières sont en croissance dans les dunes, malgré la sensibilité de cet habitat aux perturbations (COSEWIC, 2012), et participent à un effet cumulatif dans le paysage. En octobre 2020, le nombre moyen de puitsNote de bas de page10 par section de terrain allait de 3 aux dunes Piapot à 13 aux dunes Big Stick, et la longueur moyenne de pipelinesNote de bas de page11 par section de terrain allait de 3,28 km aux dunes Piapot à 4,24 km aux dunes Big Stick (I.H.S., 2020). Cinq populations de cicindèle à grandes taches de Gibson se trouvent dans des champs de gaz naturel traversant les dunes Empress, Great, Big Stick et Piapot (Saskatchewan Mining and Petroleum GeoAtlas, 2020). De plus, trois de ces populations se situent dans des zones qui comportent des réserves potentielles d’hélium, et avec la pénurie mondiale d’hélium, le forage de puits d’hélium pourrait devenir fréquent, particulièrement en raison des récents puits d’essai ayant obtenu de bons résultats dans le sud-ouest de la Saskatchewan et de l’intérêt à l’égard de cette ressource qui s’est accru au cours des dernières années (Yurkowski, 2016; Saskatchewan Mining and Petroleum GeoAtlas, 2020).
3.2 Exploitation de mines et de carrières
L’extraction dans les dunes de sable utilisé pour la fracturation hydraulique de puits de gaz, les cimenteries, les terrains de golf, le sablage au jet et la construction routière représente une menace potentielle localisée (COSEWIC, 2012). Le prélèvement du substrat tue directement les cicindèles à grandes taches de Gibsons, en plus d’éliminer de manière permanente la totalité ou des portions de l’habitat, ce qui peut avoir des répercussions considérables sur la survie future des populations à ces endroits. En outre, ce type de perturbation de l’habitat peut mener à l’introduction d’espèces exotiques ou à leur envahissement (voir menace 8.1). L’extraction de sable est susceptible de se produire dans un avenir rapproché dans les dunes Dundurn; ce sable est destiné à l’amélioration des routes, et a également été évalué en vue de son utilisation pour la fracturation. L’extraction de sable dans des portions des dunes Piapot, Bigstick, Great et Empress pourrait être une menace dans l’avenir.
Une exploration des ressources en charbon a été réalisée dans les dunes Empress et Piapot, mais celles-ci présentaient un faible potentiel, et il n’y a actuellement aucun droit d’exploitation dans la région (Saskatchewan Mining and Petroleum GeoAtlas, 2020). Le nord des dunes Great a fait l’objet d’une exploration des ressources en potasse, et une population des dunes Dundurn est adjacente à une zone visée par des droits d’exploitation de la potasse actifs et risque d’être touchée par l’exploitation de la potasse dans l’avenir (Saskatchewan Mining and Petroleum GeoAtlas, 2020). La Saskatchewan est le principal producteur de potasse dans le monde; la demande et le prix de cette ressource ont été variables au cours de la dernière décennie, mais production devrait remonter dans les années 2020 (Industry West, 2020). Les méthodes d’exploitation à ciel ouvert causeraient l’élimination permanente de l’habitat de la cicindèle à grandes taches de Gibsons et la mort directe des individus de l’espèce.
Menace 4 de l’UICN-CMP. Corridors de transport et de service (faible)
4.1 Routes et voies ferrées
Des portions de deux populations des dunes Empress et Pike Lake occupent la zone limitrophe et des fossés adjacents à des chemins de gravier sableux. Les activités de construction et d’entretien des routes pourraient causer la mort directe d’individus et la dégradation de l’habitat, notamment l’élargissement ou l’approfondissement des fossés, le creusage de tranchées, l’installation de lignes de services publics, les projets de drainage, et les travaux d’amélioration des routes ou de rectification de leur tracé, le nivellement et la tonte ou le fauchage dans les fossés. Cinq populations de cicindèle à grandes taches de Gibson se trouvent dans un champ de gaz naturel qui traverse les dunes Empress, Great, Big Stick et Piapot (Saskatchewan Mining and Petroleum GeoAtlas, 2020); des sentiers de véhicules à deux sillons sont couramment aménagés dans ces zones, et leur nombre devrait augmenter dans la région à mesure que l’exploitation gazière progresse (voir menace 3.1). Les sentiers de véhicules sableux présentant une végétation naturelle peuvent constituer des corridors de dispersion, mais la circulation des véhicules cause la mort directe d’individus. De plus, l’augmentation des perturbations linéaires associées aux routes d’accès aux exploitations pétrolières et gazières contribue à l’introduction et à la dispersion des plantes envahissantes dans l’habitat de la cicindèle à grandes taches de Gibson (voir menace 8.1).
Menace 5 de l’UICN-CMP. Utilisation des ressources biologiques (négligeable)
5.1 Chasse et capture d’animaux terrestres
La cicindèle à grandes taches de Gibson est une espèce de grande taille charismatique que les collectionneurs peuvent trouver attrayante; toutefois, quatre des douze populations se trouvent dans des aires protégées (parcs provinciaux et autres terres conservées). Des permis provinciaux sont requis pour les travaux universitaires et de recherche et les relevés de détection des espèces en Saskatchewan, et ces permis sont assujettis de conditions concernant la capture. Une capture illégale est possible, mais rien n’indique actuellement que la capture de spécimens limite l’effectif des populations.
Menace 6 de l’UICN-CMP. Intrusions et perturbations humaines (négligeable)
6.1 Activités récréatives
La cicindèle à grandes taches de Gibson est présente dans de nombreuses zones récréatives, dont les dunes Great, le parc provincial Pike Lake, le parc provincial Douglas et la réserve naturelle Cranberry Flats. Les perturbations causées par la circulation de randonneurs et de cyclistes dans ces zones pourraient contribuer à déstabiliser les dunes et ainsi à maintenir les milieux sableux ouverts, en éliminant les végétaux, en déplaçant du sable et en exposant celui-ci au vent. Toutefois, les zones où on retrouve des larves sont sensibles au piétinement, qui peut tuer les larves et détruire leurs chambres souterraines. Les effets négatifs des véhicules hors route sur les cicindèles ont été largement documentés dans d’autres systèmes dunaires (Knisley et al., 2017), et des véhicules hors route (VTT et motocyclettes) ont été signalés dans les dunes Dundurn (COSEWIC, 2012). De plus, les intrusions et perturbations humaines sont associées à l’introduction, à l’établissement et à la dispersion des plantes envahissantes (voir menace 8.1). Les effets des activités récréatives dans les terrains privés sont inconnus.
Menace 7 de l’UICN-CMP. Modifications des systèmes naturels (moyen)
7.1 Incendies et suppression des incendies
Tel qu’il est précisé sous la menace 2.3, l’habitat de la cicindèle à grandes taches de Gibson aurait connu un régime naturel de perturbation comprenant des processus écologiques tels que le pâturage, les incendies et les sécheresses qui ont agi séparément ou ensemble pour maintenir l’habitat dunaire ouvert de début ou de milieu de succession dont l’espèce a besoin (Daubenmire, 1968; White, 1979; Collins, 1987; Lesica et Cooper, 1999). Dans le paysage de prairie, le feu a pour fonction de maintenir la structure et la composition de l’habitat, en permettant le recyclage des éléments nutritifs, en maintenant des communautés végétales adaptées aux incendies et en réinitialisant la trajectoire de succession (Longpre et Tremblay, 2017). Le feu joue un rôle important pour la réinitialisation de la trajectoire de succession et le maintien de la mobilité des dunes dans les paysages dominés par les dunes, car il accroît l’érosion éolienne en éliminant la barrière de végétation qui soustrait le sable à l’action du vent (Whicker et al., 2002; Vermeire et al., 2005). Le feu et le broutage ont un effet plus déterminant sur la déstabilisation des dunes et le ralentissement de la succession végétale s’ils agissent en synergie plutôt que de façon indépendante (Wallis, 1988; Lesica et Cooper, 1999).
Les modifications des pratiques d’utilisation des terres ayant cours depuis la colonisation par les Européens, à la fin du 19e siècle, ont entraîné une réduction de la fréquence et de l’ampleur des feux de prairie (Higgins et al., 1989). La suppression des incendies, combinée à la modification des régimes de pâturage et du climat, a mené à une diminution de la qualité de l’habitat et de sa quantité, car les dunes continuent de se stabiliser dans l’ensemble de l’aire de répartition de la cicindèle à grandes taches de Gibson (tableau A2 dans l’annexe A; voir menace 2.3). Actuellement, les incendies ne se produisent selon les mêmes intervalles que dans le passé dans l’aire de répartition de la cicindèle à grandes taches de Gibson au Canada. Aucun incendie n’a été enregistré à proximité des populations de cicindèle à grandes taches de Gibson depuis au moins 1985 (Saskatchewan Ministry of Environment, 2020), à l’exception de plusieurs incendies récents (2017, 2018, 2019) survenus à proximité d’une population dans la réserve naturelle Cranberry Flats (R. Grilz, comm. pers.,). Dans les dunes Elbow et Pike Lake, les derniers incendies ont été observés vers 1918 et 1972, respectivement, et une portion des dunes Dundurn a été brûlée pour la dernière fois dans les années 1970 (Longpre et Tremblay, 2017; Saskatchewan Ministry of Parks, Culture and Sport, 2019; R. Dudrange, comm. pers.). Aucun incendie n’a été enregistré dans les dunes Empress depuis au moins 1931. Seulement quatre des douze populations se trouvent dans des zones où des brûlages dirigés sont réalisés dans le cadre de plans de gestion écosystémiques (parc provincial Pike Lake, parc provincial Douglas, Cranberry Flats, propriété de Conservation de la nature Canada).
Des perturbations naturelles sont requises pour maintenir les conditions de l’habitat de l’espèce, mais le degré de tolérance de la cicindèle à grandes taches de Gibson aux incendies est inconnu en ce qui a trait à leur fréquence et à leur intensité et au moment où ils surviennent. Davis (1998) a observé une augmentation de l’abondance des cicindèles à la suite d’un brûlage dirigé réalisé au printemps dans un écosystème de prairie. Les fourmis (principal invertébré composant l’alimentation de la cicindèle à grandes taches de Gibson) vivant dans les dunes sont relativement résilientes aux incendies, et leur déclin est seulement temporaire après un incendie (Glasier et al., 2015). McCravy et Baxa (2011) ont observé que les incendies avaient une incidence sur l’abondance, la diversité et l’activité des asiles (prédateurs opportunistes de la cicindèle à grandes taches de Gibson) dans un paysage de prairie, mais ces effets n’étaient généralement que de courte durée. Toutefois, aucune recherche n’a été effectuée sur les effets des incendies sur la cicindèle à grandes taches de Gibson et ses relations interspécifiques.
Menace 8 de l’UICN-CMP. Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques (faible)
8.1 Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes
Les plantes exotiques envahissantes, notamment la gypsophile paniculée (Gypsophila paniculata), la soude kali (Salsola kali) et l’euphorbe ésule (Euphorbia esula), de même que certaines espèces fourragères introduites et échappées de culture telles que l’agropyre à crête (Agropyron cristatum), le brome inerme (Bromus inermis), le pâturin des prés (Poa pratensis) et les mélilots (Melilotus spp.), ont été signalées dans les dunes Dundurn, Elbow, Pike Lake, Great et Empress. Dans ces zones, les plantes exotiques envahissantes sont couramment associées aux perturbations anthropiques comme les routes et sentiers, les sites pétroliers et gaziers, les activités récréatives ou les emprises de lignes de services publics, et des études ont montré que les espèces envahissantes peuvent être dispersées sur 150 m à 1 km par rapport à leur source (annexe B dans Environment Canada, 2012). Les mélilots sont devenus une des plantes exotiques envahissantes les plus répandues dans le nord des grandes plaines, en raison de leur introduction à l’origine délibérée en bordure des routes, dans les cultures fourragères et dans d’autres zones remises en état (Lesica et DeLuca, 2000). Dans le passé, des plantes exotiques envahissantes étaient utilisées dans le cadre des activités de remise en état (souvent l’agropyre à crête), à cause de leur capacité à s’établir rapidement dans un site ainsi que de la disponibilité de leurs graines, de leur culture facile et de leur usage comme plante fourragère (Sinton, 2001). L’euphorbe ésule est plutôt répandue dans les dunes Dundurn et Elbow et est présente dans plus de la moitié des champs de dunes occupés par la cicindèle à grandes taches de Gibson. La présence de plantes exotiques n’a pas été évaluée dans les dunes Bigstick ou Piapot.
Certaines plantes exotiques envahissantes peuvent être relativement immangeables pour le bétail et les animaux sauvages ou avoir différentes propriétés comme combustible, et ainsi modifier les régimes de pâturage et d’incendie (Brooks et al., 2004). Ainsi, un influx de ces plantes exotiques envahissantes pourrait accélérer la stabilisation des dunes et représenter une menace pour l’habitat de la cicindèle à grandes taches de Gibson. Certaines plantes exotiques envahissantes, comme les mélilots (Melilotus spp.), des légumineuses, peuvent augmenter la concentration d’azote du sol par fixation biologique et ainsi favoriser la propagation d’autres espèces dans un milieu qui serait autrement trop pauvre en éléments nutritifs (Jordan et al., 2008; Van Riper et Larson, 2009). D’autres, comme l’euphorbe ésule, espèce provenant d’Eurasie, possèdent un système racinaire étendu qui peut stabiliser les dunes et peuvent former de denses peuplements et se disperser rapidement, ce qui peut avoir une incidence sur la répartition et l’abondance d’autres espèces végétales occupant l’habitat (Selleck et al., 1962; Belcher et Wilson 1989; Butler et Cogan, 2004). De manière générale, les espèces envahissantes peuvent supplanter les espèces indigènes, réduire la richesse et la diversité des communautés végétales, nuire à la composition et à la diversité du réservoir de semences du sol, modifier la composition des ressources du sol et altérer l’accumulation et le déplacement des éléments nutritifs dans un écosystème de prairie (Gordon, 1998; Wilson, 1989; Wilson et Belcher, 1989; Reader et al., 1994; Christian et Wilson 1999; Bakker et Wilson, 2001; Henderson, 2005; Henderson et Naeth, 2005).
Menace 11 de l’UICN-CMP. Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents (moyen – faible)
Compte tenu du chevauchement spatial et temporel entre les menaces 11.1, 11.2 et 11.3 et du fait que ces menaces peuvent agir indépendamment ou de manière combinéeNote de bas de page12, ayant en bout de compte des effets cumulatifs qui sont probablement de nature additive, il y a une certaine plage d’incertitude quant à la gravité globale de la menace 11. Par exemple, l’impact combiné de la sécheresse sur le taux de survie des larves et de la hausse des températures extrêmes sur le comportement d’accouplement des adultes a probablement une plus grande gravité globale que l’impact de chaque menace prise indépendamment. Ainsi, l’évaluation de la gravité a été ajustée pour tenir compte de ces deux menaces qui agissent de manière indépendante ou de manière additive, à l’intérieur de la portée spatiale et temporelle de la menace 11.
11.1 Déplacement et altération de l’habitat
Les dunes sont un habitat qui fluctue sur le plan spatial et temporel entre différents stades de succession et de mobilité, ce qui les rend particulièrement sensibles aux changements climatiques (Thorpe et al., 2001). La disponibilité à long terme de l’habitat de la cicindèle à grandes taches de Gibson dépendra de facteurs touchant la succession et la mobilité des dunes; à l’échelle locale, les changements dans les régimes de perturbations (voir menaces 2.3 pour le pâturage et 7.1 pour les incendies), et à l’échelle du paysage, les changements climatiques (Thorpe et al., 2001; Tsoar 2004; Hugenholtz et Wolfe, 2005; Wolfe et al., 2007; Hugenholtz et al., 2010; Acorn, 2011).
La plus récente période d’activation des dunes dans les Prairies canadiennes a été associée à une sécheresse prolongée à la fin du 18e siècle; selon les estimations 10 à 20 % de la région des dunes Great étaient alors occupés par du sable dénudé (Wolfe et al., 2001). Depuis, une tendance à long terme de stabilisation des dunes est observée; elle découle principalement d’une hausse des précipitations au cours du dernier siècle et d’une diminution de la vitesse du vent et de l’érosion par le vent qui ont entraîné une succession végétale continue dans les dunes (Wallis, 1988; Wolfe et al., 1995; Wolfe et al., 2001; Hugenholtz et Wolfe, 2005; Hugenholtz et al., 2010). De 1938 à 1996, la stabilisation des champs de dunes hébergeant la cicindèle à grandes taches de Gibson a varié sur le plan spatial et temporel, les estimations allant de 0,4 ha/an dans les dunes Elbow à 7,6 ha/an dans les dunes Great (Hugenholtz et Wolfe, 2005). En 1997, tous les champs de dunes ont été classés comme inactifs, à l’exception de quelques champs dans le triangle de Palliser, qui présentent du sable actif le long des crêtes des dunes (Wolfe, 1997). Selon de récentes estimations (2002‑2010), la superficie encore occupée par du sable dénudé est de moins de 0,10 % dans les dunes Big Stick, Dundurn, Piapot et Pike Lake, et de moins de 0,50 % dans les dunes Elbow, Great et Empress (tableau A2 dans l’annexe A) (Wolfe, 2010).
Cependant, une hausse de l’aridité, une diminution de l’humidité disponible et la sécheresse sont considérées comme des scénarios de changements climatiques probables pour les Prairies canadiennes (Thorpe et al., 2001; Wolfe et Thorpe, 2005; Allen et al., 2018; Hoegh-Guldberg et al., 2018). Ainsi, selon les prédictions, la végétation de prairie deviendra plus clairsemée, et la proportion d’espèces de saison chaude (C4) augmentera alors que la couverture de végétaux ligneux diminuera, ce qui augmentera le potentiel d’activation des dunes (Thorpe et al., 2001; Wolfe et Thorpe, 2005). Les zones comme les dunes Great, qui possèdent actuellement des crêtes actives, devraient se maintenir dans cet état, alors que les zones semblables aux dunes Dundurn, qui sont actuellement inactives, devraient revenir à un stade actif (crêtes actives) (Thorpe et al., 2001). Il est peu probable que les scénarios des changements climatiques futurs entraînent une modification de la morphologie des dunes (de la forme parabolique actuelle à une forme barchanoïde pleinement active), car même les zones où les conditions les plus sèches sont prévues surpassent à peine le seuil d’activation des crêtes dunaires, et une hausse suffisante du stress éolien serait requise pour détruire la végétation dans les dunes déjà stabilisées (Wolfe, 1997; Thorpe et al., 2001; Tsoar, 2004). Il est donc probable que les milieux sableux à végétation clairsemée qui hébergent la cicindèle à grandes taches de Gibson puissent persister dans les conditions climatiques futures si la tendance actuelle à la stabilisation est renversée.
11.2 Sécheresses
La sécheresse est considérée comme un scénario de changements climatiques probable dans les Prairies canadiennes, compte tenu de l’important couplage entre l’humidité du sol et la température de l’air (Hoegh-Guldberg et al., 2018; Thorpe et al., 2001). Selon les prédictions, il y aura une augmentation des journées sèches consécutives, une diminution des précipitations estivales, une diminution de la disponibilité de l’humidité en surface et une augmentation de l’aridité (Thorpe et al., 2001; Wolfe et Thorpe, 2005; Hoegh-Guldberg et al., 2018).
L’humidité du sol, besoin en matière d’habitat clé pour les larves, est un facteur important durant la saison d’accouplement et certains stades de développement (A. Bell, comm. pers.). il y a un lien étroit entre les précipitations et le taux de survie des larves de cicindèles, car les précipitations ont une incidence sur l’humidité du sol et la cohésion du sable, qui est nécessaire pour que les larves puissent s’y enfouir et maintenir leur chambre souterraine (Knisley et Hill, 2001; Gowan et Knisley, 2014; Knisley et al., 2017, 2018). Des études à long terme sur les tendances de la population de C. albissima ont montré que l’abondance des adultes atteint son maximum après plusieurs années de précipitations élevées, ce qui donne à penser que les fluctuations du nombre d’adultes reproducteurs pourraient dépendre des précipitations et des taux de survie des larves connexes au cours des années précédentes (Knisley et Hill, 2001; Gowan et Knisley, 2014). De même, la taille de la population de cicindèle à grandes taches de Gibson dans les dunes Elbow a été la plus basse en 2016 et la plus élevée en 2017, après des périodes de précipitations inférieures à la moyenne et supérieures à la moyenne, respectivement (Bell et al., 2019). Un récent déclin de la population de C. albissima indique qu’une sécheresse de seulement deux ans est suffisante pour faire passer une population de plus de 3000 individus à moins de 200 individus (A. Bell, comm. pers.). D’autres études devraient être réalisées sur les effets potentiels de sécheresses pluriannuelles sur la taille de la population de cicindèle à grandes taches de Gibson et la longévité de ces effets.
11.3 Températures extrêmes
La cicindèle à grandes taches de Gibson vit dans des environnements thermiques extrêmes où la température à la surface du sable peut facilement atteindre plus de 55 °C. Elle possède donc diverses adaptations comportementales (p. ex. surélèvement, recherche d’ombre, voir Pearson et al., 2015) et physiques (p. ex. longues pattes minces, touffes de sétules, grande maculature blanche sur les élytres) qui contribuent à la thermorégulation et au maintien de températures corporelles élevées optimales pour la recherche alimentaire (Dreisig, 1980, 1985). Lorsque les températures à la surface du sable sont trop élevées (> 50 °C), les adultes cessent leur comportement d’alimentation et d’accouplement et s’enfouissent dans le sable pour fuir la chaleur. De même, les larves évitent l’exposition prolongée à la chaleur en bouchant l’entrée de leur chambre larvaire. Les adultes et les larves refont généralement surface lorsque les conditions redeviennent convenables, mais les périodes prolongées où la chaleur est extrême et il n’y a pas de précipitations peuvent entraîner une réduction de l’activité des adultes et des larves (A. Bell, obs. pers.). Les périodes prolongées d’inactivité, par exemple, pourraient réduire les occasions d’alimentation et causer un manque de nourriture. Des études sur le manque de nourriture chez les cicindèles ont montré que, lorsque la prise alimentaire est faible, les femelles produisent moins de descendants, et les larves se développent plus lentement et donnent des pupes et des adultes considérablement plus petits que lorsque la prise alimentaire est élevée (Pearson et Knisley, 1985).
Dans un scénario de réchauffement climatique de 1,5 °C, l’intensité et la fréquence des journées de chaleur extrême devraient augmenter dans l’ensemble des régions intérieures continentales du Canada. Selon les prédictions, l’intensité des chaleurs extrêmes augmentera en été, tout comme le nombre de journées de chaleur extrême. On en sait moins sur les changements de la durée des journées de chaleur extrême (Wolfe et Thorpe, 2005; Hoegh-Guldberg et al., 2018).
5. Objectifs en matière de population et de répartition
L’objectif en matière de population et de répartition est d’améliorer la stabilité des populations existantesNote de bas de page13 de cicindèle à grandes taches de Gibson au Canada, en assurant l’expansion naturelle de l’aire de répartition de l’espèce.
La cicindèle à grandes taches de Gibson passe deux des trois années de son cycle vital sous forme de larve, enfouie dans le sol. Le nombre d’individus matures fluctue en fonction de facteurs qui ont une incidence sur le taux de survie des larves au cours des années précédentes (principalement les précipitations) (Knisley et Hill, 2001; Gowan et Knisley, 2014). Ces fluctuations de l’abondance ne sont pas nécessairement des indicateurs des menaces à la survie, mais elles compliquent grandement l’évaluation des tendances ou la possibilité de fixer des objectifs quantitatifs précis en matière de population. De plus, la majorité des populations n’ont pas fait l’objet d’un dénombrement, ou ont été revisitées une seule fois; il y a donc des lacunes dans les données sur la taille de la population, l’ampleur des fluctuations, la plage de variabilité naturelle, etc. Ainsi, les objectifs en matière de population et de répartition sont des cibles générales.
La stabilisation des dunes, qui entraîne une diminution de la qualité de l’habitat et de sa quantité, est la principale menace qui pèse sur le rétablissement de la cicindèle à grandes taches de Gibson au Canada, et la répartition de l’espèce est limitée par la répartition spatiale des milieux sableux à végétation clairsemée. Si l’habitat continue de connaître un déclin qualitatif et quantitatif, les populations connues pourraient elles aussi subir un déclin. Les objectifs en matière de population et de répartition ont donc été établis afin d’inverser ou de prévenir de futures diminutions de la quantité d’habitat et de la qualité de l’habitat, pour améliorer la stabilité de l’habitat et, si possible, maintenir un habitat pour l’expansion naturelle de l’aire de répartition de l’espèce à long terme.
6. Stratégies et approches générales pour l’atteinte des objectifs
6.1 Mesures déjà achevées ou en cours
Inventaire et surveillance
Troutreach Saskatchewan (Saskatchewan Wildlife Federation) a étudié la dynamique de la population et la répartition de la cicindèle à grandes taches de Gibson dans les dunes Elbow, au parc provincial Douglas, de 2016 à 2018 (Bell et al., 2019). Cette étude est la plus exhaustive réalisée sur l’espèce au Canada.
Gestion et intendance de l’habitat
Le gouvernement de la Saskatchewan (2007) a publié une étude environnementale sur les dunes Great pour évaluer les répercussions des activités humaines sur l’intégrité écologique ou la durabilité dans l’écosystème dunaire.
Des mesures de gestion des parcours et de lutte contre les plantes exotiques envahissantes ont été élaborées puis mises en œuvre dans le parc provincial Pike Lake, le parc provincial Douglas, la réserve naturelle Cranberry Flats et les terres de Conservation de la nature Canada. Ces mesures incluent les brûlages dirigés et/ou le pâturage pour maintenir l’état de l’aire de répartition et lutter contre les plantes exotiques envahissantes. De plus, dans le parc provincial Douglas, l’euphorbe ésule fait l’objet d’une surveillance, et des traitements sont réalisés pour éliminer les plantes exotiques envahissantes au besoin (J. Perry, comm. pers., dans Environment Canada, 2014).
Éducation et sensibilisation
Le gouvernement de la Saskatchewan a créé le Dune Nature Centre et a installé des panneaux le long des sentiers pédestres dans le parc provincial Douglas, pour informer les visiteurs au sujet des écosystèmes dunaires et des cicindèles.
6.2 Orientation stratégique pour le rétablissement
| Menace ou élément limitatif | Prioritéa | Stratégie générale pour le rétablissement | Description générale des approches de recherche et de gestion | 
|---|---|---|---|
| Toutes les menaces; Lacunes dans les connaissances | Moyenne-élevée | Inventaire et surveillance | 
 | 
| Toutes les menaces, sauf 5.1, 11.2 et 11.3 | Élevée | Gestion et intendance de l’habitat | 
 | 
| 2.3, 5.1, 6.1, 8.1 | Faible | Éducation et sensibilisation | 
 | 
| Toutes les menaces; Lacunes dans les connaissances; Facteurs limitatifs; Activités susceptibles d’entraîner la destruction de l’habitat essentiel | Moyenne-élevée | Recherche | 
 | 
a « Priorité » reflète l’ampleur dans laquelle la stratégie générale contribue directement au rétablissement de l’espèce ou est un précurseur essentiel à une approche qui contribue au rétablissement de l’espèce.
6.3 Commentaires à l’appui du tableau de planification du rétablissement
Inventaire et surveillance
Il faudrait mettre en œuvre des protocoles de relevé et de surveillance normalisés à l’échelle de l’aire de répartition canadienne de l’espèce, pour déterminer si les objectifs en matière de population et de répartition sont atteints, établir une estimation de la taille de la population canadienne et évaluer la stabilité/les tendances de la population canadienne. La méthodologie utilisée dans Gowan et Knisley (2014) pour le C. albissima a pu être adaptée pour la cicindèle à grandes taches de Gibson (Bell et al., 2019) et devrait être utilisée pour l’atteinte de ces objectifs. Il est fortement recommandé que des activités de suivi systématiques régulières soient réalisées sur plusieurs années consécutives dans les populations connues. Les relevés visant les localités non répertoriées ou les localités historiques non confirmées seraient d’importance secondaire. L’ensemble de données créé par Wolfe (2010), qui répertorie toutes les dunes actives et tous les creux de déflation dans les provinces des Prairies canadiennes, devrait être utilisé pour faciliter la planification des relevés. Ces relevés devraient être réalisés en combinaison avec des études visant d’autres espèces des dunes menacées au Canada.
Gestion et intendance de l’habitat
La gestion et l’intendance de l’habitat sont prioritaires pour le rétablissement de la cicindèle à grandes taches de Gibson. Il faudrait mettre au point des stratégies de gestion adaptative qui font appel aux perturbations (p. ex. brûlages dirigés, pâturage, lutte contre les espèces exotiques envahissantes par l’application directe d’herbicides et/ou l’utilisation d’agents de lutte biologique) pour réduire les menaces et maintenir et favoriser l’habitat convenable de l’espèce. Les facteurs menant à la stabilisation des dunes et à la succession dans l’habitat sont les principales menaces pesant sur la cicindèle à grandes taches de Gibson (COSEWIC, 2012), et les objectifs en matière de population et de répartition ont été établis dans ce contexte. La collaboration entre les particuliers, les organisations et les ministères qui possèdent, louent, utilisent ou gèrent des terres abritant la cicindèle à grandes taches de Gibson sera essentielle au rétablissement de l’espèce.
Dans le passé, la stabilisation des dunes actives était considérée comme une bonne pratique de conservation, et les gestionnaires des terres tentaient de stabiliser les dunes en réprimant les incendies, en procédant activement à des ensemencements, en altérant les régimes de broutage et en déposant divers objets tels que des pneus et des balles dans les creux de déflation (David, 1977; Wallis et Wershler, 1988). La protection des dunes actives n’a été reconnue que récemment comme une mesure de conservation importante. L’utilisation de perturbations visant à réduire l’empiétement de la végétation serait bénéfique pour la cicindèle à grandes taches de Gibson et améliorerait son habitat. De nombreuses méthodes se sont révélées efficaces pour empêcher la stabilisation totale des dunes pour d’autres espèces de cicindèles, notamment le pâturage (réalisé selon une intensité et une fréquence et à un moment appropriés), les brûlages dirigés (Knisley, 2005; Mawdsley, 2007), l’utilisation d’herbicide pour éliminer les plantes exotiques envahissantes (Knisley, 2009; Bouffard et al., 2009) et même le désherbage manuel (Omland, 2004). L’utilisation appropriée d’agents de lutte biologique, comme des altises (Aphthona sp.) pour lutter contre l’euphorbe ésule, nécessite l’évaluation de la composition et de la répartition des plantes envahissantes. Des méthodes semblables ont été mises en œuvre pour améliorer l’habitat d’autres insectes des dunes menacés au Canada (p. ex. l’héliotin d’Aweme [Schinia avemensis], voir Environment Canada, 2014) et pourraient être adaptées pour la cicindèle à grandes taches de Gibson. Les pratiques de gestion de l’habitat et d’intendance pour l’activation des dunes devraient être combinées à celles visant d’autres espèces spécialistes des dunes qui vivent aux côtés de la cicindèle à grandes taches de Gibson (annexe C). De manière générale, les mesures de gestion qui comportent ou imitent les régimes naturels de perturbation (p. ex. incendies et pâturage) ne devraient pas avoir d’impact négatif sur la persistance d’autres espèces indigènes, en particulier si le moment, l’intensité et la fréquence des perturbations imitent ceux des processus naturels (Samson et Knopf, 1994).
Éducation et sensibilisation
La cicindèle à grandes taches de Gibson est une excellente candidate pour les activités de sensibilisation et d’éducation, compte tenu de sa grande taille et de ses couleurs vives. Il serait pertinent de mettre à la disposition du public des panneaux et des dépliants contenant des renseignements sur la cicindèle à grandes taches de Gibson et d’autres insectes des dunes menacés dans les endroits où on trouve l’espèce, pour accroître la sensibilisation à l’égard de celle-ci.
Huit des douze populations se trouvent sur des terres privées ou des terres publiques qui ne sont pas désignées comme parc provincial ou autre terre conservée; la mobilisation des propriétaires et des gestionnaires des terres et les mesures d’intendance favorisant la conservation sont essentielles pour le rétablissement de la cicindèle à grandes taches de Gibson. Les besoins en matière d’habitat de la cicindèle à grandes taches de Gibson devraient être pris en compte dans le cadre de la planification de l’utilisation des terres privées et publiques à tous les niveaux (local, municipal, régional, provincial), pour veiller à ce que des pratiques de gestion des terres bénéfiques pour l’espèce soient mises en œuvre dans les endroits où celle-ci est présente. Des pratiques de gestion exemplaires adaptatives spécifiques au site concernant l’espèce et son habitat devraient être créées et appliquées pour réduire ou atténuer les menaces et ainsi permettre la conservation; ces pratiques pourraient être mises en œuvre au moyen d’accords d’intendance. Plusieurs organismes non gouvernementaux voués à la protection de l’environnement ont déjà élaboré des plans de gestion exemplaire plurispécifiques qui pourraient englober les zones occupées par la cicindèle à grandes taches de Gibson, ce qui souligne l’importance de la collaboration dans le cadre des activités futures.
Recherche
L’efficacité des mesures de rétablissement et de gestion de la cicindèle à grandes taches de Gibson repose sur la conduite de travaux de recherche sur l’écologie et les besoins en matière de microhabitat de l’espèce. Les recherches sur le rôle de l’habitat convenable principal et secondaire pour la dispersion, la colonisation et la persistance à long terme peuvent aider à répondre à des questions sur la viabilité de la population. L’information sur les effets des facteurs limitatifs, des menaces d’origine humaine et des changements climatiques sur l’écologie de la cicindèle à grandes taches de Gibson et ses besoins en matière d’habitat est pertinente pour le rétablissement de l’espèce et les objectifs en matière de population et de répartition à long terme. Il faut trouver des techniques de gestion appropriées qui pourront contribuer à la mise au point de mesures de perturbation appropriées visant à améliorer l’état de l’habitat tout en réduisant la mortalité. Il est prioritaire de combler les lacunes dans les connaissances sur l’utilisation de l’habitat et les déplacements (p. ex. superficie du domaine vital et du territoire, fidélité au site, distances parcourues pour l’alimentation) pour mieux définir l’habitat essentiel. Des recherches sur les effets des insecticides sur les proies ou les espèces pollinisatrices amélioreraient notre compréhension des activités susceptibles d’entraîner la destruction de l’habitat essentiel. Lorsque possible, il serait pratique et approprié que les recherches soient réalisées en collaboration avec les équipes de rétablissement d’autres espèces spécialistes des dunes.
Les analyses génétiques réalisées par French et al. (2021) montrent que la cicindèle à grandes taches de Gibson pourrait être endémique au Canada. Il est considéré comme prioritaire de réaliser d’autres analyses génétiques comparant les populations du Canada et des États-Unis pour déterminer l’aire de répartition mondiale de l’espèce. La récente découverte de French et al. (2021) indiquant que deux sous-espèces différentes sur le plan morphologique (C. f. fletcheri et C. f. gibsoni) ne sont pas distinctes sur le plan génétique soulève des questions quant à la classification taxinomique des autres sous-espèces du C. formosa. Les analyses génétiques des sous-espèces du C. formosa dans l’est de la Saskatchewan et au Manitoba sont considérées comme prioritaires pour la clarification des désignations de sous-espèces.
7. Habitat essentiel
7.1 Désignation de l’habitat essentiel de l’espèce
Aux termes du paragraphe 2(1) de la Loi sur les espèces en péril (LEP), l’habitat essentiel est l’« habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement d’une espèce sauvage inscrite, qui est désigné comme tel dans un programme de rétablissement ou un plan d’action élaboré à l’égard de l’espèce ». Aux termes de l’alinéa 41(1)c) de la LEP, les programmes de rétablissement doivent comprendre une désignation de l’habitat essentiel de l’espèce, dans la mesure du possible, et donner des exemples d’activités susceptibles d’en entraîner la destruction.
L’habitat essentiel de la cicindèle à grandes taches de Gibson est entièrement désigné dans le présent programme de rétablissement, dans la mesure du possible, pour toutes les populations existantes connues, sur la base de la meilleure information accessible, et est actuellement considéré comme suffisant pour que les objectifs en matière de population et de répartition puissent être atteints. De l’habitat essentiel additionnel pourrait être désigné, ou l’habitat essentiel existant pourrait être modifié, si des données nouvelles ou supplémentaires justifiaient l’inclusion de zones au-delà de celles qui sont actuellement désignées (p. ex. colonisation de nouvelles localités, expansion des zones existantes, redécouverte de populations historiques, nouveaux renseignements accessibles concernant les besoins en matière d’habitat).
Les caractéristiques biophysiques de l’habitat convenable pour la cicindèle à grandes taches de Gibson comprennent la lisière dynamique entre le sable actifNote de bas de page14 et le sable entièrement stabiliséNote de bas de page15 dans les dunes paraboliques de diverses formes, les creux de déflation et les crêtes de sable (habitat convenable principal) ainsi que les parcelles de sable exposé associées aux perturbations linéaires (p. ex. pistes d’animaux sauvages, sentiers pédestres) qui ont éliminé la végétation dans une portion de la prairie entièrement recouverte de plantes (habitat convenable secondaire / corridors de dispersion). L’habitat convenable se caractérise par un mélange de sable exposé et de végétation en début ou en milieu de succession (de 35 à 50 % de couverture végétale; les espèces végétales associées sont présentées à la section 3.3) qui fournissent une fourchette de conditions thermiques convenant à l’activité (température à la surface du sable allant de 20 à 50 °C), et par du sol meuble qui permet aux juvéniles de construire leur chambre larvaire. L’habitat de lisière est difficile à caractériser et est en constante évolution dans l’espace et dans le temps à cause de la nature de la migration des dunes et des différents types de perturbations à l’échelle du paysage (p. ex. pâturage, incendies, cycles climatiques) qui peuvent avoir un effet combiné et/ou avoir une fréquence variable et ainsi mener aux stades de succession observés dans les dunes.
Compte tenu des processus à l’échelle du paysage nécessaires au maintien des caractéristiques biophysiques de l’habitat convenable et de la nature évolutive de l’habitat convenable sur les plans spatial et temporel, l’habitat essentiel est considéré comme la superficie nécessaire au maintien des conditions d’habitat convenable. Les secteurs renfermant l’habitat essentiel (annexe B) sont délimités par une zone de fonctions essentielles de 500 m partant de la limite extérieure de l’habitat convenable occupé principal ou des occurrences et par une zone de dispersion de 2 km partant de la limite extérieure de la zone de fonctions essentielles. L’habitat essentiel comprend l’ensemble des reliefs naturels, du sol et de la végétation (sauf certaines exclusionsNote de bas de page 16) à l’intérieur de la zone de fonctions essentielles ainsi que tout l’habitat convenable, qui présente les caractéristiques biophysiques définies, à l’intérieur de la zone de dispersion.
La taille du domaine vital et du territoire de la cicindèle à grandes taches de Gibson est inconnue, mais la répartition de l’espèce à l’intérieur d’une dune est liée à la répartition spatiale des milieux sableux à végétation clairsemée, qui sont optimaux pour la thermorégulation (A. Bell, comm. pers., 2021). L’habitat convenable principal occupé a donc été délimitéNote de bas de page17 de façon à ce qu’il représente le domaine vital d’une occurrence. Dans les endroits où les occurrencesNote de bas de page18 occupent l’habitat convenable principal occupé, une zone de fonctions essentielles de 500 m est délimitée à partir de la limite extérieure de l’habitat convenable principal occupé. Dans les endroits où les occurrences occupent l’habitat convenable secondaire, une zone de fonctions essentielles de 500 m est délimitée à partir du pointNote de bas de page19 représentant l’occurrence. La zone de fonctions essentielles de 500 m est fondée sur la distance de dispersion minimale répertoriée pour les cicindèles et représente une estimation de la zone minimale requise pour fournir l’habitat nécessaire à la survie de l’espèce. Les distances de dispersion répertoriées pour les cicindèles varient entre 481 m (Hudgins et al., 2011) et 24 km (Knisley et Schultz, 1997), selon l’espèce. Dans le cadre d’une étude réalisée dans les dunes Elbow, des individus de la cicindèle à grandes taches de Gibson ont été observés le long d’une perturbation linéaire sableuse jusqu’à 2,5 km de la population source (Bell, 2017). Ainsi, une distance de 2,5 km est considérée comme une estimation prudente de la distance de dispersion potentielle de la cicindèle à grandes taches de Gibson, et la zone de dispersion additionnelle de 2 km entourant la zone de fonctions essentielles de 500 m est une estimation de la zone minimale requise pour fournir l’habitat nécessaire au rétablissement de l’espèce.
L’habitat essentiel de la cicindèle à grandes taches de Gibson a été désigné dans 7 champs de dunes actifs et a une superficie de 43 202,8 hectares (432,02 km²) (1 636,4 hectares en Alberta et 41 566,4 hectares en Saskatchewan) (annexe B). Il occupe ou chevauche environ 883 quarts de sections de terres dans le Système d’arpentage des terres fédérales (35 en Alberta et 848 en Saskatchewan). Toutes les compétences et tous les propriétaires fonciers qui contrôlent l’accès à la zone, ou qui sont actuellement sous bail pour utiliser certaines parties de la zone, peuvent recevoir sur demande les données spatiales géoréférencées ou des cartes de grand format sur lesquelles les limites de l’habitat essentiel sont indiquées (voir l’annexe B).
7.2 Activités susceptibles d’entraîner la destruction de l’habitat essentiel
La destruction est déterminée au cas par cas. On peut parler de destruction lorsqu’il y a dégradation d’un élément de l’habitat essentiel, soit de façon permanente ou temporaire, à un point tel que l’habitat essentiel n’est plus en mesure d’assurer ses fonctions lorsque exigé par l’espèce. La destruction peut découler d’une activité unique à un moment donné ou des effets cumulés d’une ou de plusieurs activités au fil du temps (Government of Canada, 2009). Le tableau 4 donne des exemples d’activités susceptibles d’entraîner la destruction de l’habitat essentiel de la cicindèle à grandes taches de Gibson; il peut toutefois exister d’autres activités destructrices.
| Description de l’activité | Description de l’effet | Details sur l’effet | 
|---|---|---|
| Compactage, recouvrement, retournement, excavation ou extraction de sol (p. ex. construction ou expansion de structures permanentes ou temporaires, passage répété de véhicules motorisés, éléments qui concentrent l’activité du bétail, épandage de déchets solides ou aménagement de plateformes routières, mise en culture de nouvelles terres, exploitation de carrières de sable et de gravier, aménagement de mares-réservoirs, installation de pipelines, scarification du sol à des fins d’aménagement de plates‑formes) | Le compactage peut altérer la structure et la porosité du sol, directement détruire les chambres larvaires souterraines et modifier les conditions de l’habitat, au point où les chambres souterraines et l’activité des larves ne seraient plus viables dans le site. Le recouvrement du sol bloque le rayonnement solaire et l’infiltration de l’eau dont ont besoin pour germer les graines et pour survivre les plantes nécessaires au maintien de l’habitat en milieu de succession (de 35 à 50 % de couverture végétale), et empêche directement les individus d’accéder au substrat dans lequel ils creusent leurs chambres et accèdent à leurs proies. Le retournement, l’excavation ou l’extraction de sol peuvent modifier la porosité du sol et, conséquemment, les régimes de température et d’humidité, de sorte que les communautés végétales changent pour devenir dominées par des espèces envahissantes compétitives. Ces activités causent aussi une perte directe du substrat dont l’espèce dépend pour sa survie et représenteraient une élimination directe de l’habitat essentiel et des résidences (chambres souterraines larvaires). | Cette activité doit être menée à l’intérieur des limites de l’habitat essentiel pour entraîner la destruction de celui-ci; ses effets peuvent être directs ou cumulatifs et se produire à tout moment de l’année. | 
| Modification du régime hydrologique (p. ex. construction d’ouvrages de retenue en aval causant une inondation temporaire ou permanente, déversements d’eau accidentels ou intentionnels en amont; épuisement des réserves d’eau souterraine) | La cicindèle à grandes taches de Gibson est adaptée aux conditions semi-arides, de sorte qu’une inondation par des substances telles que l’eau ou les hydrocarbures, même de courte durée, peut être suffisante pour modifier l’habitat et le rendre non propice à la survie et au rétablissement de l’espèce. Par exemple, la construction routière peut interrompre ou altérer l’écoulement de l’eau en surface, modifiant les conditions du milieu et menaçant la survie à long terme de l’espèce dans la localité touchée. | Cette activité peut être menée tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des limites de l’habitat essentiel pour entraîner la destruction de celui-ci; ses effets peuvent être directs ou cumulatifs et se produire à tout moment de l’année. | 
| Application inconsidérée d’engrais ou de pesticides (p. ex. la pulvérisation non sélective d’herbicides contre les mauvaises herbes à feuilles larges et d’insecticides ou l’ajout arbitraire d’engrais au sol) | L’application non sélective d’herbicides contre les mauvaises herbes à feuilles larges et d’engrais qui peuvent détruire l’habitat essentiel a pour effet de modifier la disponibilité de l’eau et des éléments nutritifs dans le sol, ce qui peut entraîner un changement de la composition spécifique de la communauté végétale environnante. Ces changements, en plus de modifier la concurrence interspécifique, pourraient rendre l’habitat non convenable. L’utilisation ponctuelle ou répétée d’insecticides à large spectre peut réduire la quantité de proies (voir la section 3.3) et de pollinisateurs, ce qui peut avoir un effet négatif sur la fonction de l’habitat essentiel. | Cette activité peut être menée tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des limites de l’habitat essentiel pour entraîner la destruction de celui-ci (p. ex. par la dérive de produits chimiques, l’écoulement souterrain ou terrestre d’eau contaminée); ses effets peuvent être directs ou cumulatifs et se produire à tout moment de l’année. | 
| Introduction délibérée de plantes exotiques envahissantes ou création de conditions favorisant leur prolifération (p. ex. le rejet ou l’épandage intentionnel de balles de fourrage contenant des graines viables d’espèces exotiques envahissantes, le semis d’espèces envahissantes, l’utilisation de véhicules motorisés non nettoyés et contaminés par des matières provenant des espèces envahissantes) | Une fois établies, les plantes exotiques envahissantes peuvent modifier la disponibilité des ressources dans le sol et entrer en concurrence directe avec les végétaux indigènes, entraînant un changement de la composition des communautés végétales et une stabilisation accrue des milieux sableux. L’habitat essentiel peut être détruit par des espèces exotiques envahissantes (voir la section 4.2), ainsi que par d’autres mauvaises herbes nuisibles ou mauvaises herbes nuisibles interdites. Il pourrait aussi être détruit par les espèces suivantes, qui ne sont limitées par aucune réglementation en raison de leur valeur économique : brome inerme (Bromus inermis), agropyre à crête, mélilot jaune (Melilotus officinalis) et mélilot blanc (Melilotus alba). Cette forme de destruction est souvent associée à un effet cumulatif résultant des quatre premiers exemples de destruction de l’habitat essentiel. | Cette activité peut être menée tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des limites de l’habitat essentiel pour entraîner la destruction de celui-ci; ses effets peuvent être directs ou cumulatifs et se produire à tout moment de l’année. | 
| Gestes délibérés pour stabiliser les dunes (p. ex. revégétalisation, utilisation de bales de lin ou de pneus, paillage, installation de barrières de protection ou de membranes géotextiles) | Ces interventions peuvent favoriser artificiellement la colonisation végétale, modifier la diversité et la structure des communautés végétales, causer la stabilisation des dunes ou accélérer la succession végétale dans les dunes, contribuant ainsi à la perte d’habitat essentiel. | Cette activité peut être menée tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des limites de l’habitat essentiel pour entraîner la destruction de celui-ci; ses effets peuvent être directs ou cumulatifs et se produire à tout moment de l’année. Cette catégorie s’applique uniquement aux activités répréhensibles. | 
| Épandage de déchets (p. ex. épandage de matières comme du fumier, des boues de forage et des liquides provenant de fosses septiques) | Ces activités peuvent altérer la disponibilité des ressources du sol, la composition spécifique, et faire augmenter le nombre de plantes compétitives dans les environs, l’habitat essentiel s’en trouvant là aussi détruit. Bien que ces matières liquides ou semi-liquides puissent s’infiltrer à la surface du sol à court terme, elles ne laissent que peu d’indices à long terme à la surface du sol quant à la cause de changements négatifs observés par la suite. | Cette activité peut être menée tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des limites de l’habitat essentiel pour entraîner la destruction de celui-ci (p. ex. par la dérive, l’écoulement souterrain ou terrestre d’eau contaminée); ses effets peuvent être directs ou cumulatifs et se produire à tout moment de l’année. | 
8. Mesure des progrès
Les indicateurs de rendement présentés ci-dessous proposent un moyen de définir et de mesurer les progrès vers l’atteinte des objectifs en matière de population et de répartition. Tous les cinq ans, la réussite de la mise en œuvre du programme de rétablissement sera mesurée en fonction des indicateurs de rendement suivants :
- La répartition spatiale de chaque population existante définie dans le présent programme de rétablissement, ainsi que de chaque population éventuellement découverte ou retrouvée, demeure stable.
- La qualité de l’habitat essentiel est maintenue à un niveau qui supporte les populations de cicindèle à grandes taches de Gibson.
- La quantité d’habitat essentiel est maintenue, à tout le moins au niveau défini dans le présent programme de rétablissement.
9. Énoncé sur les plans d’action
Un ou plusieurs plans d’action visant la cicindèle à grandes taches de Gibson seront publiés dans le Registre public des espèces en péril dans les cinq ans suivant l’achèvement du présent programme de rétablissement.
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Annexe A : Sommaire des populations et localités de la cicindèle à grandes taches de Gibson au Canada
| Province | Localité / champ de dunes actif | Population [No d’OE]a | Première observation | Plus récente observation | Année du dernier relevé | Estimation de l’effectif [année] | Statut | Menaces | 
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Saskatchewan | Dunes Big Stick | Big Stick [17399] | 2008 | 2015 | 2015 | Inconnu | Existante | 2.3, 3.1, 3.2, 4.1, 5.1, 7.1, 8.1, 11.1, 11.2, 11.3 | 
| Saskatchewan | Dunes Burstall | Burstall [non attribué] | 1986 | 1986 | 2010 | Inconnu | Historique non confirméeb | Menaces non évaluées | 
| Saskatchewan | Dunes Carmichael | Tompkins [non attribué] | 1967 | 1977 | 1977 | Inconnu | Historique non confirméeb | Menaces non évaluées | 
| Saskatchewan | Dunes Dundurn | Dundurn [17401] | 2018 | 2019 | 2019 | Inconnu | Existante | 7.1 (il serait possible de réaliser des brûlages dirigés dans l’avenir), 8.1, 11.1, 11.2, 11.3 | 
| Saskatchewan | Dunes Dundurn | Dundurn Sud [17402] | 2011 | 2018 | 2018 | Inconnu | Existante | 2.3, 3.2, 5.1, 6.1, 7.1, 8.1 (agropyre à crête, brome inerme, euphorbe ésule, gypsophile paniculée), 11.1, 11.2, 11.3 | 
| Saskatchewan | Dunes Dundurn | Cranberry Flats [17403] | 2017 | 2020 | 2020 | Inconnu | Existante | 1.3, 6.1, 7.1 (gérée activement au moyen de brûlages dirigés), 8.1, 11.1, 11.2, 11.3 | 
| Saskatchewan | Dunes Dundurn | Riverbank Est [21571] | 2021 | 2021 | 2021 | Inconnu | Existante | 5.1, 7.1, 8.1, 11.1, 11.2, 11.3 | 
| Saskatchewan | Dunes Dundurn | Beaver Creek [non attribué] | 1954 | 1954 | 2020 | Inconnu | Historique non confirméeb | Menaces non évaluées | 
| Saskatchewan | Dunes Elbow | PP Douglas [17314] | 1954 | 2019 | 2019 | 1313 individus matures [moyenne établie de 2016 à 2018] | Existante | 1.3, 6.1, 7.1 (gérée activement au moyen de brûlages dirigés), 8.1 (agropyre à crête, pâturin des prés, euphorbe ésule, gypsophile paniculée), 11.1, 11.2, 11.3 | 
| Saskatchewan | Fox Valley | Fox Valley [non attribué] | 1979 | 1986 | 1986 | Inconnu | Historique non confirméeb | Menaces non évaluées | 
| Saskatchewan | Dunes Great | Leibenthal [17405] | 2014 | 2016 | 2016 | Inconnu | Existante | 1.3, 2.3, 3.1, 3.2, 4.1, 5.1, 6.1, 7.1, 8.1 (agropyre à crête, pâturin des prés, brome inerme), 11.1, 11.2, 11.3 | 
| Saskatchewan | Dunes Great | Fox Valley Est [17400] | 1939 | 2018 | 2018 | Inconnu | Existante | 2.3, 3.1, 3.2, 4.1, 5.1, 7.1, 8.1, 11.1, 11.2, 11.3 | 
| Saskatchewan | Dunes Kinley | Kinley [non attribué] | 1985 | 1985 | 1985 | Inconnu | Historique non confirméeb | Menaces non évaluées | 
| Saskatchewan | Dunes Piapot | Piapot [17398] | 1986 | 2018 | 2018 | Inconnu | Existante | 2.3, 3.1, 3.2, 4.1, 5.1, 7.1, 8.1, 11.1, 11.2, 11.3 | 
| Saskatchewan | Dunes Pike Lake | Pike Lake [17404] | 1940 | 2018 | 2018 | Inconnu | Existante | 1.3, 4.1, 6.1, 7.1 (gérée activement au moyen de brûlages dirigés), 8.1 (brome inerme), 11.1, 11.2, 11.3 | 
| Saskatchewan | Dunes Empress | Cimetière d’Empress [18735] | 2018 | 2018 | 2018 | Inconnu | Existante | 3.2, 4.1, 5.1, 7.1, 8.1, 11.1, 11.2, 11.3 | 
| Alberta | Dunes Empress | Empress [27514] | ∼1984 | 2015 | 2015 | Inconnu | Existante | 3.1, 3.2, 4.1, 5.1, 7.1, 8.1 (agropyre à crête, euphorbe ésule, soude kali), 11.1, 11.2, 11.3 | 
a Le no d’OE correspond au numéro d’identification de l’occurrence d’élément, qui est utilisé par le Conservation Data Center de la Saskatchewan et l’Alberta Conservation Information Management System pour désigner les occurrences d’élément considérées comme distinctes d’après les recommandations de NatureServe pour la délimitation des occurrences d’élément (NatureServe, 2021b). Aux fins du présent programme de rétablissement, une occurrence d’élément est considérée comme analogue à une population. Les valeurs présentées dans le tableau sont celles qui étaient connues par Environnement et Changement climatique Canada en date de juillet 2021.
b Les populations historiques non confirmées ne sont pas prises en compte dans les objectifs de population et de répartition ni dans l’évaluation des menaces.
| Province | Localité / champ de dunes actif | Morphologie | Superficie totale de la dune (ha)a | Estimation récente de la superficie de sable dénudé (ha) [année]a | Pourcentage de la superficie de sable dénudé qui subsiste [année]a | Rythme de la stabilisation (ha/année) [intervalle de temps]b | 
|---|---|---|---|---|---|---|
| Saskatchewan | Dunes Big Stick | Dunes paraboliques | 21962 | 17,6 [2002] | 0,08 [2002] | Sans objet | 
| Saskatchewan | Dunes Dundurn | Creux de déflation, crêtes de sable allongées, fosses creusées par le vent | 28784 | 15,2 [2010] | 0,05 [2010] | Sans objet | 
| Saskatchewan | Dunes Elbow | Creux de déflation, dunes paraboliques fermées, dunes à flancs présentant des crêtes | 15696 | 62,8 [2010] | 0,4 [2010] | 1,9 [1944-1970]; 0,4 [1970-1996] | 
| Saskatchewan | Dunes Great | Dunes paraboliques (en forme de V et de U), creux de déflation, bouclier, crêtes de bordure | 112363 | 303,3 [2010] | 0,27 [2010] | 7,2 au NO et 1,4 dans le centre-O [1946-1970]; 7,6 dans le NO [1970‑1979]; 1,3 dans le centre-O [1970-1988]; 10,5 dans le NO [1979-1991]c | 
| Saskatchewan | Dunes Piapot | Dunes paraboliques allongées, creux de déflation | 5792 | 3,2 [2010] | 0,06 [2010] | Sans objet | 
| Saskatchewan | Dunes Pike Lake | Creux de déflation, crêtes de sable allongées, fosses creusées par le vent | 29125 | 0 [2010] | 0 [2010] | Sans objet | 
| Alberta | Dunes Empress | Dunes allongées | 1716 | 7,8 [2010] | 0,45 [2010] | 0,94 [1938-1984] | 
a Valeurs tirées de Wolfe, 2010
b Valeurs tirées de Hugenholtz et Wolfe, 2005, et de Acorn, 1992
c La valeur représente le taux d’activation des dunes
Annexe B : Habitat essentiel de la cicindèle à grandes taches de Gibson au Canada
 
    
    
    
    
Figure B1. L’habitat essentiel de la cicindèle à grandes taches de Gibson (population de Big Stick [OE 17399] décrite dans le tableau A1) est représenté par les unités ombrées en jaune, là où les critères énoncés dans la section 7.1 sont respectés. Le quadrillage UTM de référence de 1 km × 1 km montré dans cette figure est un système de quadrillage national de référence qui met en évidence l’emplacement géographique général renfermant l’habitat essentiel. Les zones à l’extérieur des unités jaunes ne renferment pas d’habitat essentiel.
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
NAD 1983 CSRS UTM Zone 12N = NAD 1983 (CSRS), zone UTM 12N
Description longue
Figure B1. Gros plan des carrés du quadrillage UTM de 1 km × 1 km renfermant l’habitat essentiel de la cicindèle à grandes taches de Gibson à Big Stick, en Saskatchewan. Une zone occupe 49 carrés du quadrillage au sud-est du lac Bigstick.
 
    
    
    
    
Figure B2. L’habitat essentiel de la cicindèle à grandes taches de Gibson (populations de Dundurn Sud [OE 17402] et de Dundurn [OE 17401] décrites dans le tableau A1) est représenté par les unités ombrées en jaune, là où les critères énoncés dans la section 7.1 sont respectés. Le quadrillage UTM de référence de 1 km × 1 km montré dans cette figure est un système de quadrillage national de référence qui met en évidence l’emplacement géographique général renfermant l’habitat essentiel. Les zones à l’extérieur des unités jaunes ne renferment pas d’habitat essentiel.
Description longue
Figure B2. Gros plan des carrés du quadrillage UTM de 1 km × 1 km renfermant l’habitat essentiel de la cicindèle à grandes taches de Gibson à Dundurn Sud, en Saskatchewan. Trois zones occupent respectivement 32, 48 et 48 carrés du quadrillage entre la rivière Saskatchewan Sud et le marais Brightwater.
 
    
    
    
    
Figure B3. L’habitat essentiel de la cicindèle à grandes taches de Gibson (population de Cranberry Flats [OE 17403] décrite dans le tableau A1) est représenté par les unités ombrées en jaune, là où les critères énoncés dans la section 7.1 sont respectés. Le quadrillage UTM de référence de 1 km × 1 km montré dans cette figure est un système de quadrillage national de référence qui met en évidence l’emplacement géographique général renfermant l’habitat essentiel. Les zones à l’extérieur des unités jaunes ne renferment pas d’habitat essentiel.
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
NAD 1983 CSRS UTM Zone 13N = NAD 1983 (CSRS), zone UTM 13N; South Saskatchewan River = Rivière Saskatchewan Sud
Description longue
Figure B3. Gros plan des carrés du quadrillage UTM de 1 km × 1 km renfermant l’habitat essentiel de la cicindèle à grandes taches de Gibson à Cranberry Flats, en Saskatchewan. Une zone occupe 33 carrés du quadrillage entre le chemin de canton 354 et le chemin de concession 3053.
 
    
    
    
    
Figure B4. L’habitat essentiel de la cicindèle à grandes taches de Gibson (population du PP Douglas [OE 17314] décrite dans le tableau A1) est représenté par les unités ombrées en jaune, là où les critères énoncés dans la section 7.1 sont respectés. Le quadrillage UTM de référence de 1 km × 1 km montré dans cette figure est un système de quadrillage national de référence qui met en évidence l’emplacement géographique général renfermant l’habitat essentiel. Les zones à l’extérieur des unités jaunes ne renferment pas d’habitat essentiel.
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
Douglas PP = PP Douglas; NAD 1983 CSRS UTM Zone 13N = NAD 1983 (CSRS), zone UTM 13N
Description longue
Figure B4. Gros plan des carrés du quadrillage UTM de 1 km × 1 km renfermant l’habitat essentiel de la cicindèle à grandes taches de Gibson dans le PP Douglas, en Saskatchewan. Une zone occupe 63 carrés du quadrillage au nord du lac Diefenbaker.
 
    
    
    
    
Figure B5. L’habitat essentiel de la cicindèle à grandes taches de Gibson (population de Leibenthal [OE 17405] décrite dans le tableau A1) est représenté par les unités ombrées en jaune, là où les critères énoncés dans la section 7.1 sont respectés. Le quadrillage UTM de référence de 1 km × 1 km montré dans cette figure est un système de quadrillage national de référence qui met en évidence l’emplacement géographique général renfermant l’habitat essentiel. Les zones à l’extérieur des unités jaunes ne renferment pas d’habitat essentiel.
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
NAD 1983 CSRS UTM Zone 12N = NAD 1983 (CSRS), zone UTM 12N
Description longue
Figure B5. Gros plan des carrés du quadrillage UTM de 1 km × 1 km renfermant l’habitat essentiel de la cicindèle à grandes taches de Gibson à Leibenthal, en Saskatchewan. Une zone occupe 43 carrés du quadrillage entre la route 21 et la route 32.
 
    
    
    
    
Figure B6. L’habitat essentiel de la cicindèle à grandes taches de Gibson (population de Fox Valley Est [OE 17400] décrite dans le tableau A1) est représenté par les unités ombrées en jaune, là où les critères énoncés dans la section 7.1 sont respectés. Le quadrillage UTM de référence de 1 km × 1 km montré dans cette figure est un système de quadrillage national de référence qui met en évidence l’emplacement géographique général renfermant l’habitat essentiel. Les zones à l’extérieur des unités jaunes ne renferment pas d’habitat essentiel.
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
NAD 1983 CSRS UTM Zone 12N = NAD 1983 (CSRS), zone UTM 12N
Description longue
Figure B6. Gros plan des carrés du quadrillage UTM de 1 km × 1 km renfermant l’habitat essentiel de la cicindèle à grandes taches de Gibson à Fox Valley Est, en Saskatchewan. Deux zones occupent respectivement 31 et 108 carrés du quadrillage au sud et à l’ouest des dunes Great.
 
    
    
    
    
Figure B7. L’habitat essentiel de la cicindèle à grandes taches de Gibson (population de Piapot [OE 17398] décrite dans le tableau A1) est représenté par les unités ombrées en jaune, là où les critères énoncés dans la section 7.1 sont respectés. Le quadrillage UTM de référence de 1 km × 1 km montré dans cette figure est un système de quadrillage national de référence qui met en évidence l’emplacement géographique général renfermant l’habitat essentiel. Les zones à l’extérieur des unités jaunes ne renferment pas d’habitat essentiel.
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
NAD 1983 CSRS UTM Zone 12N = NAD 1983 (CSRS), zone UTM 12N; Trans-Canada Highway = Route Transcanadienne
Description longue
Figure B7. Gros plan des carrés du quadrillage UTM de 1 km × 1 km renfermant l’habitat essentiel de la cicindèle à grandes taches de Gibson à Piapot, en Saskatchewan. Une zone occupe 34 carrés du quadrillage entre la route Transcanadienne et le chemin Sandhill.
 
    
    
    
    
Figure B8. L’habitat essentiel de la cicindèle à grandes taches de Gibson (populations de Pike Lake [OE 17404] et de Riverbank Est [OE 21571] décrites dans le tableau A1) est représenté par les unités ombrées en jaune, là où les critères énoncés dans la section 7.1 sont respectés. Le quadrillage UTM de référence de 1 km × 1 km montré dans cette figure est un système de quadrillage national de référence qui met en évidence l’emplacement géographique général renfermant l’habitat essentiel. Les zones à l’extérieur des unités jaunes ne renferment pas d’habitat essentiel.
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
NAD 1983 CSRS UTM Zone 13N = NAD 1983 (CSRS), zone UTM 13N; South Saskatchewan River = Rivière Saskatchewan Sud
Description longue
Figure B8. Gros plan des carrés du quadrillage UTM de 1 km × 1 km renfermant l’habitat essentiel de la cicindèle à grandes taches de Gibson à Pike Lake et à Riverbank Est, en Saskatchewan. Une zone occupe 70 carrés du quadrillage au sud du lac Pike.
 
    
    
    
    
Figure B9. L’habitat essentiel de la cicindèle à grandes taches de Gibson (population d’Empress [OE 27514] et du cimetière d’Empress [OE 18735] décrite dans le tableau A1) est représenté par les unités ombrées en jaune, là où les critères énoncés dans la section 7.1 sont respectés. Le quadrillage UTM de référence de 1 km × 1 km montré dans cette figure est un système de quadrillage national de référence qui met en évidence l’emplacement géographique général renfermant l’habitat essentiel. Les zones à l’extérieur des unités jaunes ne renferment pas d’habitat essentiel.
Veuillez voir la traduction française ci-dessous :
NAD 1983 CSRS UTM Zone 12N = NAD 1983 (CSRS), zone UTM 12N; Empress Cemetery = Cimetière d’Empress
Description longue
Figure B9. Gros plan des carrés du quadrillage UTM de 1 km × 1 km renfermant l’habitat essentiel de la cicindèle à grandes taches de Gibson à Empress, en Alberta et au cimetière d’Empress, en Saskatchewan. Deux zones occupent respectivement 30 et 33 carrés du quadrillage à la frontière entre l’Alberta et la Saskatchewan.
Annexe C : Effets sur l'environnement et sur les espèces non ciblées
Une évaluation environnementale stratégique (EES) est effectuée pour tous les documents de planification du rétablissement en vertu de la LEP, conformément à La directive du Cabinet sur l'évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes Note de bas de page20. L’objet de l’EES est d’incorporer les considérations environnementales à l’élaboration des projets de politiques, de plans et de programmes publics pour appuyer une prise de décisions éclairée du point de vue de l'environnement, et d’évaluer si les résultats d’un document de planification du rétablissement peuvent affecter un élément de l’environnement ou tout objectif ou cible de la Stratégie fédérale de développement durableNote de bas de page 21 (SFDD).
La planification du rétablissement vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général. Il est cependant reconnu que des programmes peuvent, par inadvertance, produire des effets environnementaux qui dépassent les avantages prévus. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient directement compte de tous les effets environnementaux, notamment des incidences possibles sur des espèces ou des habitats non ciblés. Les résultats de l’EES sont directement inclus dans le programme lui-même, mais également résumés dans le présent énoncé, ci‑dessous.
La survie de plusieurs espèces, dont d’autres espèces désignées en péril par le gouvernement fédéral (tableau C1) ainsi que des espèces rares à l’échelle provinciale qui sont cooccurrentes de la cicindèle à grandes taches de Gibson, dépend des dunes. La plupart, sinon l’ensemble, de ces espèces profiteront des activités de rétablissement et des mesures de lutte contre les menaces qui visent à maintenir l’écosystème dunaire au profit de la cicindèle à grandes taches de Gibson. La possibilité que le programme produise par inadvertance des effets négatifs sur d’autres espèces a été envisagée. Certaines activités de gestion, dont des brûlages dirigés et des formes de lutte intégrée contre les mauvaises herbes, pourraient nuire à certaines espèces, du moins à court terme. De manière générale, les mesures de gestion qui comportent ou imitent les régimes naturels de perturbation (p. ex. incendies et pâturage) ne devraient pas avoir d’impact négatif sur la persistance d’autres espèces indigènes, en particulier si le moment, l’intensité et la fréquence des perturbations imitent ceux des processus naturels (Samson et Knopf, 1994). Les activités de rétablissement et les plans de gestion bénéfique devraient chercher à profiter au plus grand nombre d’espèces, et il faut tenir compte des risques écologiques que pourraient avoir les activités avant de les entreprendre, afin d’en limiter tout effet négatif possible. Il faudra coordonner les efforts avec ceux de toutes les autres équipes de rétablissement et organisations œuvrant dans l’écosystème dunaire afin d’assurer une utilisation optimale des ressources et d’éviter le chevauchement des tâches et les conflits entre les activités de recherche. Les stratégies générales décrites dans le présent programme de rétablissement devraient être bénéfiques pour l’environnement et ne devraient pas entraîner d’effets négatifs importants sur d’autres espèces en péril ou la biodiversité des écosystèmes dunaires.
| Groupe taxinomique | Nom de l’espèce | Statut selon la LEP | 
|---|---|---|
| Mammifères | Renard véloce (Vulpes velox) | Menacée | 
| Mammifères | Rat kangourou d’Ord (Dipodomys ordii) | En voie de disparition | 
| Oiseaux | Pie-grièche migratrice (Lanius ludovicianus) | Menacée | 
| Oiseaux | Engoulevent d’Amérique (Chordeiles minor) | Menacéea | 
| Oiseaux | Pipit de Sprague (Anthus spragueii) | Menacée | 
| Oiseaux | Buse rouilleuse (Buteo regalis) | Menacéeb | 
| Oiseaux | Chevêche des terriers (Athene cunicularia) | En voie de disparition | 
| Reptiles | Couleuvre gaufre de Say (Pituophis catenifer sayi) | Préoccupante | 
| Invertébrés | Héliotin d’Aweme (Schinia avemensis) | En voie de disparition | 
| Invertébrés | Noctuelle sombre des dunes (Copablepharon longipenne) | En voie de disparition | 
| Invertébrés | Noctuelle jaune pâle des dunes (Copablepharon grandis) | Préoccupante | 
| Plantes vasculaires | Abronie à petites fleurs (Tripterocalyx micranthus) | En voie de disparition | 
| Plantes vasculaires | Halimolobos mince (Halimolobos virgata) | Menacée | 
| Plantes vasculaires | Dalée velue (Dalea villosa var. villosa) | Préoccupante | 
| Plantes vasculaires | Tradescantie de l’Ouest (Tradescantia occidentalis) | Menacée | 
| Plantes vasculaires | Chénopode glabre (Chenopodium subglabrum) | Menacée | 
| Plantes vasculaires | Cryptanthe minuscule (Cryptantha minima) | Menacée | 
a Espèce désignée préoccupante par le COSEPAC en 2018; en cours d’examen pour l’inscription à l’annexe 1 de la LEP.
b Espèce désignée préoccupante par le COSEPAC en 2021; en cours d’examen pour l’inscription à l’annexe 1 de la LEP.