Escargot forestier écharge (Allogona profunda) : programme de rétablissement 2025

Titre officiel : Programme de rétablissement de l’escargot forestier écharge (Allogona profunda) au Canada

Loi sur les espèces en péril
Série de Programmes de rétablissement

2025

Escargot forestier écharge
Escargot forestier écharge
Information sur le document

Référence recommandée :

Environnement et Changement climatique Canada. 2025. Programme de rétablissement de l’escargot‑forestier écharge (Allogona profunda) au Canada. Série de Programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril, Environnement et Changement climatique Canada, Ottawa, viii + 51 p.

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Pour télécharger le présent programme de rétablissement ou pour obtenir un complément d’information sur les espèces en péril, y compris les rapports de situation du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), les descriptions de résidence, les plans d’action et d’autres documents connexes portant sur le rétablissement, veuillez consulter le Registre public des espèces en périlNote de bas de page 1.

Photographie de la couverture : © Allan Harris

Also available in English under the title "Recovery Strategy for the Broad‑banded Forestsnail (Allogona profunda) in Canada"

© Sa Majesté le Roi du chef du Canada, représenté par le ministre de l’Environnement et du Changement climatique, 2025. Tous droits réservés.

ISBN
N° de catalogue

Le contenu du présent document (à l’exception des illustrations) peut être utilisé sans permission, sous réserve de la mention de la source.

Préface

En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996)Note de bas de page 2, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires ont convenu d’établir une législation et des programmes complémentaires qui assureront la protection efficace des espèces en péril partout au Canada. Aux termes de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) (LEP), les ministres fédéraux compétents sont responsables de l’élaboration des programmes de rétablissement pour les espèces inscrites comme étant disparues du pays, en voie de disparition ou menacées et sont tenus de rendre compte des progrès réalisés dans les cinq ans suivant la publication du document final dans le Registre public des espèces en péril.

Le ministre de l’Environnement et du Changement climatique et ministre responsable de l’Agence Parcs Canada est le ministre compétent en vertu de la LEP à l’égard de l’escargot‑forestier écharge et a élaboré ce programme de rétablissement, conformément à l’article 37 de la LEP. Dans la mesure du possible, le programme de rétablissement a été préparé en collaboration avec la Province de l’Ontario, l’Agence Parcs Canada et toute autre personne ou organisation, conformément au paragraphe 39(1) de la LEP.

La réussite du rétablissement de l’espèce dépendra de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des directives formulées dans le présent programme. Cette réussite ne pourra reposer seulement sur Environnement et Changement climatique Canada et l’Agence Parcs Canada, ou sur toute autre autorité responsable. Tous les membres du public sont invités à appuyer ce programme et à contribuer à sa mise en œuvre pour le bien de l’espèce et de l’ensemble de la société.

Le présent programme de rétablissement sera suivi d’un ou de plusieurs plans d’action qui présenteront de l’information sur les mesures de rétablissement qui doivent être prises par Environnement et Changement climatique Canada, l’Agence Parcs Canada et d’autres autorités responsables et/ou organisations participant à la conservation de l’espèce. La mise en œuvre du présent programme est assujettie aux crédits, aux priorités et aux contraintes budgétaires des autorités responsables et organisations participantes.

Le programme de rétablissement établit l’orientation stratégique visant le rétablissement et/ou la survie de l’espèce. Il fournit à toutes les personnes vivant au Canada de l’information pour aider à la prise de mesures visant la conservation de l’espèce, notamment la désignation de l’habitat essentiel dans la mesure du possible. Lorsqu’elles sont accessibles, les données spatiales sur l’habitat essentiel se trouvent dans l’Ensemble de données nationales sur l’habitat essentiel des espèces en périlNote de bas de page 3.

Lorsque de l’habitat essentiel est désigné, que ce soit dans un programme de rétablissement ou dans un plan d’action, la LEP fournit un cadre juridique qui permet de protéger cet habitat essentiel.

Dans le cas de l’habitat essentiel désigné pour les espèces terrestres, y compris les oiseaux migrateurs, la LEP exige que l’habitat essentiel désigné dans une zone de protection fédérale décrite au paragraphe 58(2) de la LEP soit décrit dans la Gazette du Canada dans un délai de 90 jours après la mise dans le Registre public du programme de rétablissement ou du plan d’action ayant désigné l’habitat essentiel. L’interdiction de détruire l’habitat essentiel énoncée au paragraphe 58(1) s’appliquera 90 jours après la publication de la description de cet habitat essentiel dans la Gazette du Canada.

Pour l’habitat essentiel sur le territoire domanial qui ne constitue pas une zone de protection fédérale aux termes du paragraphe 58(2) de la LEP, le ministre compétent doit prendre un arrêté appliquant l’interdiction de destruction de l’habitat essentiel prévue au paragraphe 58(1), si celui‑ci n’est pas déjà protégé légalement par une disposition de la LEP ou de toute autre loi fédérale, ou une mesure prise sous leur régime. Si le ministre compétent ne prend pas l’arrêté, une déclaration doit être incluse dans le Registre public des espèces en péril pour énoncer comment l’habitat essentiel ou les parties de celui ci sont protégés légalement sur ce territoire domanial.

Si des parties d’habitat essentiel d’un oiseau migrateur se trouvent :

  1. dans de l’habitat visé par la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs; et
  2. hors du territoire domanial, mais dans la zone économique exclusive ou sur le plateau continental du Canada; et
  3. hors d’un refuge d’oiseaux migrateurs

la LEP exige que le ministre recommande au gouverneur en conseil de prendre un décret pour interdire la destruction de l’habitat essentiel, si le ministre compétent estime qu’aucune disposition de la LEP ou de toute autre loi fédérale, ni aucune mesure prise sous leur régime, ne les protègent légalement. Si le ministre compétent ne fait pas cette recommandation, une déclaration doit être incluse dans le Registre public des espèces en péril pour énoncer comment les parties d’habitat essentiel de l’oiseau migrateur sont légalement protégées.

En ce qui concerne tout élément ou toute partie de l’habitat essentiel se trouvant hors du territoire domanial (y compris les parties d’habitat essentiel d’un oiseau migrateur qui ne constituent pas de l’habitat visé par la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs), si le ministre compétent estime qu’une partie de l’habitat essentiel n’est pas protégée par des dispositions de la LEP ou de toute autre loi fédérale, ou par une mesure prise sous leur régime, ou par les lois provinciales ou territoriales, il doit, comme le prévoit la LEP, recommander au gouverneur en conseil de prendre un décret pour appliquer l’interdiction de détruire l’habitat essentiel prévue au paragraphe 61(1). La décision de protéger l’habitat essentiel se trouvant hors du territoire domanial et n’étant pas autrement protégé demeure à la discrétion du gouverneur en conseil.

Remerciements

Elisabeth Shapiro a préparé le présent programme de rétablissement avec la contribution de Shady Abbas (Service canadien de la faune – Région de l’Ontario, Environnement et Changement climatique Canada [SCF-ON, ECCC]) et de Juliana Galvis-Amaya et de Kaitlyn Malcolm (anciennement au SCF‑ON, ECCC). Les personnes et entités suivantes ont formulé des commentaires et suggestions qui ont permis d’améliorer le programme de rétablissement : Krista Holmes et Marie‑Claude Archambault (SCF‑ON, ECCC), Ken Tuininga (anciennement au SCF‑ON, ECCC), Tammy Dobbie et Kim Borg (Agence Parcs Canada), Angela Barakat (SCF, ECCC) et le ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et des Parcs de l’Ontario. Des remerciements sont aussi adressés à toutes les autres parties qui ont fourni des conseils et des commentaires ayant permis d’enrichir le programme de rétablissement.

Sommaire

L’escargot‑forestier écharge (Allogona profunda) est un escargot terrestre de grande taille présent dans les forêts décidues et les zones boisées ayant un sol sablonneux. L’espèce a été inscrite à titre d’espèce en voie de disparition à l’annexe 1 de la Loi des espèces en péril en février 2019 à cause de sa petite aire de répartition, du petit nombre de localités et du déclin continu prévu de la superficie, de l’étendue et/ou de la qualité de l’habitat attribuable aux menaces persistantes qui pèsent sur elle.

Au Canada, l’espèce n’est présente qu’à la pointe Pelée et sur l’île Pelée. Plusieurs sous‑populations des petites îles du lac Érié ont probablement disparu depuis le début des années 1980 à cause des modifications de l’habitat causées par une surabondance de Cormorans à aigrettes (Phalacrocorax auritus) nicheurs, tandis que les sous‑populations continentales ont disparu à cause d’une perte d’habitat antérieure. Les principales menaces actuelles sont les activités récréatives et l’érosion des rives. Plusieurs autres menaces possibles existent, mais n’ont pas pu être quantifiées à ce moment à cause de lacunes dans les connaissances.

L’objectif à long terme (30 ans) en matière de population et de répartition est de maintenir la répartition actuelle (zone d’occurrence : 116 km2; indice de zone d’occupation [IZO] : 32 km2) de l’escargot‑forestier écharge au Canada ainsi que toute expansion de la zone d’occurrence ou de l’IZO résultant de nouvelles observations de l’espèce. En vue de la réalisation de l’objectif à long terme, un énoncé à court terme (10 ans) visant à maintenir et à améliorer l’habitat convenable des sous‑populations existantes en réduisant les menaces et en comblant les lacunes dans les données a été établi.

Les stratégies générales à mettre en œuvre pour faire face aux menaces pesant sur la survie et le rétablissement de l’escargot‑forestier écharge sont présentées dans l’Orientation stratégique pour le rétablissement (section 6.2). La mise en œuvre de ces stratégies générales est nécessaire pour atteindre les objectifs en matière de population et de répartition.

L’habitat essentiel de l’escargot‑forestier écharge a été désigné pour soutenir les objectifs en matière de population et de répartition à l’aide des meilleures sources d’information accessibles. L’habitat essentiel est désigné comme étant les alvars boisés et les forêts et zones boisées dominées par le micocoulier, avec des trouées naturelles dans le couvert végétal où l’espèce se trouve. L’habitat essentiel désigné dans le présent programme de rétablissement est insuffisant pour atteindre les objectifs en matière de population et de répartition de l’espèce. Un calendrier des études décrit les principales activités nécessaires pour achever la désignation de l’habitat essentiel.

Un ou plusieurs plans d’action pour l’escargot‑forestier écharge, s’ajoutant aux plans d’action déjà publiés de Parcs Canada visant des espèces multiples, dont cette espèce, seront publiés dans le Registre public des espèces en péril dans les dix ans suivants la publication du présent document, si le temps et les ressources le permettent.

Résumé du caractère réalisable du rétablissement

D’après les trois critèresNote de bas de page 4 suivants qu’Environnement et Changement climatique Canada utilise pour définir le caractère réalisable du rétablissement, le rétablissement de l’escargot‑forestier écharge est déterminé comme étant réalisable du point de vue technique et biologique.

1. Caractéristiques de survie : Les caractéristiques de survieNote de bas de page 5 peuvent‑elles être prises en compte dans la mesure où le risque de disparition de l’espèce de la planète ou du pays par suite de l’activité humaine est réduit?

Oui, mais il y a des incertitudes. Deux caractéristiques de survie de l’escargot‑forestier écharge, soit la redondanceNote de bas de page 6 et la connectivitéNote de bas de page 7, doivent être prises en compte afin de réduire le risque de disparition du pays de l’espèce par suite de l’activité humaine. En ce qui concernant la redondance, l’espèce compte trois sous‑populations qui composeraient de deux à cinq localités (COSEWIC, 2014). L’aire de répartition de cet escargot est restreinte, la zone d’occurrence et l’indice de zone d’occupation se situant bien au‑dessous des seuils de la catégorie « espèce en voie de disparition ». La petite taille de l’aire de répartition fait en sorte que l’espèce est moins susceptible de persister à long terme, à cause d’un risque accru de perte catastrophique ou de disparition à la suite d’un seul événement local. Il est possible de réduire le risque de disparition locale de l’espèce en s’attaquant au déclin continu prévu de la superficie, de l’étendue et de la qualité de l’habitat convenable dans l’aire de répartition. La deuxième caractéristique de survie à prendre en compte est la connectivité. La plus grande partie de l’habitat forestier potentiellement convenable dans le sud‑ouest de l’Ontario se trouve dans de petites parcelles isolées et résiduelles (ERCA, 2002; COSEWIC, 2014a). Toutefois, dans la réserve naturelle provinciale Fish Point, sur l’île Pelée, et le long de la rive ouest du parc national de la Pointe‑Pelée, l’escargot-forestier écharge est présent dans de plus grandes zones d’habitat convenable continu. Avant la perte et la dégradation d’habitat causées par l’humain, l’escargot occupait avec succès de petites zones d’habitat convenable (par exemple des îles du lac Érié d’une superficie de 0,7 à 18 ha), qui étaient suffisantes pour soutenir des sous‑populations (COSEWIC, 2014a). Les parcelles d’habitat convenable dans le parc national de la Pointe‑Pelée et la réserve naturelle provinciale Fish Point sont plus grandes que celles qui abritaient les sous‑populations insulaires disparues et sont donc considérées comme suffisantes pour soutenir une sous‑population viable de l’espèce (COSEWIC, 2014a). Le maintien de la qualité de l’habitat et l’amélioration de la connectivité de l’habitat de ces sous‑populations pourraient contribuer à répondre à cette caractéristique de survie de l’escargot‑forestier écharge. Cependant, étant donné le manque actuel de données sur la taille et les tendances de la population d’escargots-forestiers écharges, il est difficile de répondre à cette question avec certitude.

2. Indépendance : L’espèce est‑elle actuellement en mesure de persister au Canada sans intervention humaine délibérée et/ou sera‑t‑elle éventuellement en mesure d’atteindre et de maintenir son indépendance dans l’état où la condition 1 est respectée (c.‑à‑d. après que les principales caractéristiques de survie ont été prises en compte), de manière à ne pas dépendre d’une intervention humaine majeure, directe et continue?

Oui. L’escargot‑forestier écharge persiste actuellement au Canada indépendamment de toute intervention humaine délibérée. Toutefois, il existe des incertitudes quant à la manière dont plusieurs menaces possibles peuvent avoir des effets sur l’espèce et son habitat, et quant à la nécessité d’une intervention humaine supplémentaire (par exemple pour faire face aux modifications des systèmes naturels, aux espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques, aux changements climatiques et aux phénomènes météorologiques violents). Afin de répondre aux caractéristiques essentielles de survie que sont la redondance et la connectivité évoquées ci‑dessus, il faut continuer à assurer l’intendance de l’habitat et l’atténuation des menaces liées aux perturbations humaines. Ces activités seraient considérées comme une gestion indirecte de l’habitat puisque leur mise en œuvre est destinée à contrôler le succès global des populations dans leur environnement et qu’elles ne sont pas directement liées à la régénération ou à la mortalité des individus. Le succès de la mise en œuvre de ces activités reposera sur la coopération continue entre tous les ordres de gouvernement, les organisations de conservation de la nature, les communautés autochtones et les propriétaires fonciers privés.

3. Amélioration : La condition de l’espèce peut‑elle être améliorée par rapport à la condition qu’elle avait lorsqu’elle a été évaluée et désignée comme étant en péril?

Oui. La condition de l’espèce fait référence à la combinaison de facteurs qui contribuent au risque de disparition de la planète ou du pays (ECCC, 2020). La perte consignée de plusieurs sites et sous‑populations est probablement due à la perte d’habitat et aux modifications de l’habitat résultant de la surabondance de Cormorans à aigrettes. Les sites utilisés antérieurement qui ont été perdus à cause du développement ne sont pas susceptibles d’être remis en état. Toutefois, l’amélioration de la condition actuelle des sites est possible par la mise en œuvre des interventions humaines (mesures de rétablissement) décrites à la section 6 et par la protection de l’habitat essentiel décrit à la section 7. On s’attend à ce que les caractéristiques de survie que sont la redondance et la connectivité soient améliorées grâce à la collaboration continue avec le gouvernement provincial, les municipalités, les communautés autochtones, les propriétaires privés et les organisations de conservation de la nature. Si des sites existants additionnels sont trouvés dans le cadre de relevés ciblés dans de l’habitat convenable et que la qualité de l’habitat est maintenue ou améliorée, la condition de l’espèce pourrait être améliorée par rapport à la condition qu’elle avait lorsqu’elle avait été évaluée et désignée comme étant en péril pour la première fois. De telles améliorations potentielles de l’état de l’espèce pourraient diminuer le risque de disparition du pays de l’espèce, mais il est probable que l’escargot‑forestier écharge sera toujours une espèce en péril au Canada.

1. Évaluation de l’espèce par le COSEPAC

Date de l’évaluation : Novembre 2014

Nom commun (population) : Escargot‑forestier écharge

Nom scientifique : Allogona profunda

Statut selon le COSEPAC : En voie de disparition

Justification de la désignation : Au Canada, on ne connaît cet escargot terrestre de grande taille que dans le parc national de la Pointe‑Pelée et sur l’île Pelée. Une surabondance de Cormorans à aigrettes nicheurs a probablement mené à la perte de sous‑populations sur certaines petites îles du lac Érié depuis le début des années 1980; des pertes historiques de zones boisées et de forêts ont également été constatées sur la terre ferme et sur l’île Pelée. Les menaces importantes et continues importantes proviennent des activités récréatives et de l’érosion des berges. Une menace possible est la prédation par les Dindons sauvages introduits, dont le nombre augmente rapidement.

Présence au Canada : Ontario

Historique du statut selon le COSEPAC : Espèce désignée « en voie de disparition » en novembre 2014.

* COSEPAC (Comité sur la situation des espèces en péril au Canada)

2. Information sur la situation de l’espèce

L’escargot‑forestier écharge est inscrit en tant qu’espèce en voie de disparitionNote de bas de page 8 à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) (L.C. 2002, ch. 29). En Ontario, l’espèce est également inscrite comme espèce en voie de disparitionNote de bas de page 9 à la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (L.O. 2007, chap. 6). L’espèce n’est présente dans aucune autre province canadienne. L’escargot‑forestier écharge (Allogona profunda) est classé comme étant en sécurité à l’échelle mondiale (G5) (NatureServe, 2022). Au Canada et en Ontario, il est considéré comme étant gravement en péril/en péril (N1N2; S1S2) (NatureServe, 2022). Aux États‑Unis, où il est considéré comme étant en sécurité à l’échelle nationale (N5), il est présent dans 22 États (pour les cotes de conservation, voir l’annexe A; NatureServe, 2022).

On estime que moins de 0,1 % de l’aire de répartition de l’espèce se trouve au Canada (COSEWIC, 2014a).

3. Information sur l’espèce

3.1 Description de l’espèce

L’escargot‑forestier écharge est un escargot terrestre hermaphroditeNote de bas de page 10 de grande taille (la coquille peut atteindre 30 mm de diamètre et 15 mm de hauteur) (Pilsbry, 1940; COSEWIC, 2014a). La coquille est ronde et légèrement plate (COSEWIC, 2014a). La surface de la coquille, jaune avec des bandes brunes, présente de fines rainures (COSEWIC, 2014a). Le bord de l’ouverture est blanc et s’évase vers l’extérieur (COSEWIC, 2014a). La coquille présente un denticule (structure ressemblant à une dent) distinctif sur le bord inférieur de l’ouverture, et un grand ombilic dégagé (trou dans la partie centrale du dessous de la coquille. La combinaison de ces trois caractéristiques rend l’espèce morphologiquement distincte d’autres grands escargots terrestres qui pourraient occuper un habitat similaire (COSEWIC, 2014a). Les œufs de l’escargot‑forestier écharge ont été décrits comme étant relativement gros, mous et coriaces (Kingston 1966).

3.2 Population et répartition de l’espèce

L’escargot‑forestier écharge n’est connu qu’en Amérique du Nord. Son aire de répartition s’étend du nord au sud depuis le sud de l’Ontario et la péninsule supérieure du Michigang jusqu’au nord de l’Alabama et d’est en ouest depuis la Pennsylvanie et la Caroline du Nord jusqu’à l’Iowa et le Kansas (Hubrict, 1985). Des coquilles fossilisées datant du Pléistocène donnent à penser que l’aire de répartition de l’espèce s’étendait autrefois jusqu’à la Louisiane (Baker, 1934; Pilsbry, 1940). La population canadienne du sud‑ouest de l’Ontario se trouve à l’extrémité nord de l’aire de répartition (COSEWIC, 2014a).

Au Canada, l’escargot‑forestier écharge compte trois sous‑populationsNote de bas de page 11 existantes, une à la pointe Pelée (parc national de la Pointe‑Pelée) et deux sur l’île Pelée (réserve naturelle provinciale Fish Point et propriété Richard et Beryl Ivey). Le statut de quatre autres sous‑populations est inconnu et nécessite de l’information supplémentaire (trois se trouvent sur l’île Pelée [réserve naturelle provinciale Lighthouse Point, Middle Point Woods, alvar du chemin Stone et propriété Shaughnessy Cohen]Note de bas de page 12 et une se trouve sur l’île Hen)Note de bas de page 13. L’espèce aurait disparu des îles Middle, Middle Sister et East Sister, si l’on se fie aux récentes activités de relevé et aux conditions actuelles de l’habitat (COSEWIC, 2014a). Il en serait de même de l’île North Harbour et des sous‑populations continentales d’Oxley, de Chatham et de Leamington, où il n’y a plus d’habitat convenable (COSEWIC, 2014a). La figure 1 et le tableau 1 donnent plus de renseignements sur les sous‑populations.

La taille actuelle et la taille passée de la population d’escargots‑forestiers écharges au Canada sont inconnues, tout comme les tendances en matière d’abondance (COSEWIC, 2014a). En 2013, des relevés ciblés ont permis d’observer la présence et l’abondance de l’espèce et d’obtenir de l’information sur l’habitat. Ces relevés ont permis de consigner des individus vivants (19) ou des coquilles fraîchesNote de bas de page 14 dans six sites du parc national de la pointe Pelée (partie continentale). Dans l’île Pelée, des individus vivants (environ 5) ont été observés dans la réserve naturelle provinciale Fish Point (COSEWIC, 2014a). Il est probable que l’espèce se trouve sur la propriété Richard et Beryl Ivey, car des coquilles fraîches y ont été observées lors des relevés de 2013 et on y trouve de l’habitat convenable (COSEWIC, 2014a). Aucun individu vivant n’a été observé dans les sites ayant déjà abrité les trois autres sous‑populations de l’île Pelée (réserve naturelle provinciale Lighthouse Point, Middle Point Woods, alvar du chemin Stone et propriété Shaughnessy Cohen); seules des coquilles plus vieilles et altérées ont été trouvées. Ainsi, bien que de l’habitat convenable soit disponible, le statut actuel de ces sous-populations demeure inconnu.

Carte de sous‑populations d’escargots‑forestiers écharges, lisez la longue description

Figure 1 – Sous‑populations d’escargots‑forestiers écharges au Canada. Remarque : L’emplacement des sous‑populations disparues à Leamington et à Oxley est approximatif. Une autre sous‑population disparue à Chatham (à environ 50 km au nord‑est de Leamington) n’est pas cartographiée.

Description longue

La figure 1 est une carte illustrant l’emplacement des sous‑populations d’escargots‑forestiers écharges au Canada. L’aire de répartition se trouve au sud de Windsor et au sud‑ouest de Chatham, en Ontario. Une sous‑population existante se trouve dans le parc national de la Pointe‑Pelée (numérotée 1a à 1f), et deux autres, dans la réserve naturelle provinciale Fish Point et sur la propriété Richard et Beryl Ivey (numérotées 2 et 3). Quatre sous‑populations dont le statut est inconnu se trouvent dans la réserve naturelle provinciale Lighthouse Point, à Middle Point Woods, dans l’alvar de la route Stone (sur la propriété Shaughnessy Cohen) et sur l’île Hen (numérotées 4, 5, 6 et 11). La carte montre que l’espèce a disparu des îles Middle, East Sister, North Harbour et Middle Sister, tout comme les sous‑populations continentales de Leamington et d’Oxley (numérotées 7, 8, 9, 10, 13 et 14). La numérotation des sous-populations sur la carte correspond à celle présentée dans le tableau 1.

Tableau 1 – Statut des sous‑populations d’escargots‑forestiers écharges au Canada (tiré et modifié de COSEWIC, 2014a)

No

Sous-population

Site

Dernière obser-vation

Statut

Notes d’observation

1a

Pointe Pelée

Parc national de la Pointe‑Pelée (secteur de La Pointe)

2013a

Sous-population existante

Individus vivants;

3 heures-personnes

1b

Parc national de la Pointe‑Pelée (du secteur de La Pointe au centre d’accueil)

2013a

Sous-population existante

Individus vivants;

2 heures‑personnes

1c

Parc national de la Pointe‑Pelée (sentier du secteur de la plage West)

2013a

Sous-population existante

Individus vivants;

3 heures-personnes

1d

Parc national de la Pointe‑Pelée (aire de pique-nique du secteur Dunes)

2013a

Sous-population existante

Coquilles vides;

1 heure-personne

1e

Parc national de la Pointe‑Pelée (à l’est de l’aire de pique-nique du secteur Dunes)

2013a

Sous-population existante

Coquilles vides;

1 heure-personne

1f

Parc national de la Pointe‑Pelée (aire de pique-nique du secteur Sanctuary)

2013a

Sous-population existante

Individus vivants;

1,5 heure-personne

2

Île Pelée, réserve naturelle provinciale Fish Point

2013a

Sous-population existante

Individus vivants;

5 heures-personnes

3

Île Pelée, propriété Richard et Beryl Ivey

2013a

Sous-population existante

Coquilles fraîchesNote de bas de page 15;

1,5 heure-personne;

habitat convenable présent; , probablement existante

4

Île Pelée, réserve naturelle provinciale Lighthouse Point

2013a

Statut inconnu

Vieilles coquillesNote de bas de page 16;

3,5 heures-personnes;

possiblement disparue du site; habitat convenable disponible

5

Île Pelée, Middle Point Woods

2013a

Statut inconnu

Vieilles coquilles;

5,5 heures-personnes;

possiblement disparue du site; habitat convenable disponible

6

Île Pelée, alvar du chemin Stone et propriété Shaughnessy Cohen

2013a

Statut inconnu

Vieilles coquilles; 3 heures-personnes; possiblement disparue du site; habitat convenable disponible

7

Île Middle, parc national de la Pointe‑Pelée

2013a

Sous-population disparue

Vieilles coquilles; 18 heures-personnes; habitat gravement dégradé par les cormorans

8

Île East Sister

1915a,b

Sous-population disparue

Pas de coquilles ou d’individus vivants observés en 4,5 heures-personnes (2013); habitat gravement dégradé par les cormorans

9

Île North Harbour

1915b

Sous-population disparue

Aucun relevé connu depuis 1915, mais l’île est aménagée et il reste peu d’habitat naturel

10

Île Middle Sister

1996a,c

Sous-population disparue

Des coquilles fraîches ont été recueillies en 1996; en 2013, plusieurs vieilles coquilles ont été trouvées enfouies dans le sol, mais aucune à la surface (3,5 heures-personnes); habitat gravement dégradé par les cormorans

11

Île Hen

1916d

Statut inconnu

Île privée, aucun relevé connu depuis 1916; de l’habitat convenable semble disponible

12

Chatham

Inconnud

Sous-population disparue

Très peu d’habitat convenable demeure près de ces villes; aucune observation récente d’escargots malgré des relevés récents

13

Leamington

Inconnud

Sous-population disparue

14

Oxley

1905d

Sous-population disparue

Collecteurs de spécimens et date de collecte : aFoster et al. (2013); bClapp (1916) et Goodrich (1916); cOldham (1996) dans COSEWIC, 2014a.; dCOSEWIC (2014a). Il y a trois mentions sur l’île Hen, l’un sans date et les autres datant de 1916. Une des 10 mentions d’Oxley date de 1905; les autres n’ont pas de date. De même, aucune date n’a été donnée pour les mentions à Chatham et à Leamington, mais les collectes ont probablement eu lieu autour de 1900.

3.3 Besoins de l’escargot‑forestier écharge

3.3.1 Besoins en matière de biologie et d’habitat

Besoins en matière d’habitat

Les escargots terrestres ont généralement besoin d’un habitat humide pour se nourrir, se déplacer et se reproduire et sont donc limités aux milieux ombragés tels que les forêts qui retiennent l’humidité du sol (Keferl, 1975; Pearce et Orstan, 2006; COSEWIC, 2014a). Des déplacements saisonniers sur les sentiers par temps humide au printemps et au début de l’été ont été observés au parc national de la Pointe‑Pelée (M. Oldham, comm. pers. dans COSEWIC, 2014a). Toutefois, on a également noté des escargots‑forestiers écharges se déplaçant sur des surfaces sèches en Illinois, ce qui indique que les déplacements peuvent ne pas être entièrement limités aux surfaces humides ou aux conditions humides si l’hydratation du corps est suffisante (Blinn, 1963).

Le calcium est nécessaire à la formation de la coquille et à la reproduction; la disponibilité du calcium dans le sol et le substrat rocheux influe sur le nombre d’escargots présents dans une région (Fournié et Chétail, 1984; Hotopp, 2002). Les sols du sud de l’Ontario sont généralement formés sur un matériau parental calcaire, composé de carbonate de calcium (OMAFRA, 2018). Cependant, plusieurs processus naturels et anthropiques peuvent accroître l’acidité de ces sols, ce qui réduit la disponibilité du calcium (OMAFRA, 2018). L’escargot‑forestier écharge n’a été observé que dans des sites calcaires au pH neutre (Nekola, 2010).

En ce qui concerne les types d’habitats occupés, en Ontario, l’espèce est connue pour être présente dans les forêts et les boisés décidus aux sols sablonneux (COSEWIC, 2014a). Au parc national de la Pointe‑Pelée et à la réserve naturelle provinciale Fish Point, l’escargot-forestier écharge a été observé dans des forêts et des boisés décidus aux sols sablonneux très fins dominés par le micocoulier (Celtis occidentalis) (COSEWIC, 2014a). Ailleurs sur l’île Pelée, des coquilles vides ont été trouvées dans des alvars boisés et dans de la végétation arbustive, sur un sol sablonneux adjacent à une forêt décidue (COSEWIC, 2014a). Ces zones avaient une couverture végétale de 0 à 60 % et une profondeur de sol inférieure à 80 cm sur du calcaire (McFarlane, comm. pers., 2013a dans COSEWIC, 2014a). L’île Middle, d’où l’espèce a disparu, est dominée par une forêt de micocoulier et des taillis de culture créés par le déboisement passé (COSEWIC, 2014a). Les sols de l’île Middle sont peu profonds et recouvrent un substrat calcaire (Boutin et al., 2011). Au Kentucky, l’espèce a été recensée dans des boisés situés sur des pentes rocheuses abruptes ou à proximité de falaises (Dourson, 2010), tandis qu’en Pennsylvanie, elle est souvent associée à un substrat rocheux calcaire (Pearce, comm. pers. dans COSEWIC, 2014a).

Les besoins alimentaires de l’escargot‑forestier écharge ne sont pas entièrement connus, mais on pense que la famille des Polygyridae est principalement mycophage, c’est‑à‑dire qu’elle se nourrit de champignons (Pilsbury, 1940). Les champignons, en particulier les moisissures associées aux troncs d’arbres en décomposition, peuvent représenter une importante source de nourriture (COSEWIC, 2014a). Des escargots ont été observés se déplaçant après l’hibernation vers des zones où se trouvaient des troncs d’arbres très pourris, sans doute à la recherche de nourriture ou de refuges (Blinn, 1963). Ces troncs d’arbres en décomposition peuvent représenter une caractéristique de l’habitat importante pour l’espèce, susceptible d’influer sur la répartition des escargots dans les boisés (Blinn, 1963). En outre, on avance que l’escargot‑forestier écharge est capable de métaboliser les polysaccharidesNote de bas de page 17 du bois en décomposition, ce qui pourrait représenter une source de nourriture supplémentaire (Blinn, 1963). Enfin, l’escargot est connu pour se nourrir de plantes vertes, principale source de nourriture de la plupart des escargots terrestres. Ce comportement alimentaire a été observé dans le parc national de la Pointe‑Pelée (Nicolai, obs. pers.) et sur des feuilles de frêne et d’orme dans le comté de Cook, en Illinois (Blinn, 1963). On a noté que les jeunes se nourrissaient d’ortie dioïque (Urtica dioica), d’alpiste roseau (Phalaris arundinacea), d’oemléria faux‑prunier (Oemleria cerasiformis) et d’impatiente glanduleuse (Impatiens glandulifera), et que les juvéniles plus âgés se nourrissaient d’ortie dioïque, plante riche en calcium.

Cycle vital et reproduction

De façon générale, l’activité des escargots terrestres dépend d’une combinaison d’humidité, de température et de temps d’ensoleillement (Solem et Christensen, 1984; Prior, 1985). Le cycle vital de l’escargot‑forestier écharge est étroitement lié à son besoin d’un habitat humide dans lequel il se nourrit, se déplace et se reproduit. Une telle rétention d’humidité se trouve dans le sol et la litière de feuilles de l’habitat forestier que l’espèce occupe (Pearce et Orstan, 2006).

Reproduction et ponte

L’escargot‑forestier écharge est un hermaphrodite simultané qui atteint la maturité après un à deux ans (Blinn, 1963; COSEWIC, 2014a). Lorsque deux escargots s’accouplent, chaque membre échange son sperme et produit des œufs (COSEWIC, 2014a). Une étude sur l’élevage en captivité a montré que l’escargot‑forestier écharge pondait environ 30 œufs qui éclosaient au bout de 15 à 35 jours à 16 °C; il est possible que le temps d’éclosion varie, car tous les œufs n’ont pas été trouvés immédiatement après avoir été pondus (Kingston, 1966). Étant donné le peu de données disponibles sur la reproduction de l’escargot‑forestier écharge, l’information concernant l’escargot‑forestier de Townsend (Allogona townsendiana), espèce étroitement apparentée, est décrite ci‑dessous. L’accouplement a lieu au début du printemps, et la ponte, à la fin du printemps (Steensma et al., 2009; COSEWIC, 2013; COSEWIC, 2014a). En moyenne, la taille de ponte de l’escargot‑forestier de Townsend est d’environ 30 œufs; chez la plupart des espèces d’escargots, les individus de grande taille pondent plus d’œufs que les individus de petite taille (Heller, 2001). Les œufs sont déposés dans une dépression sur un sol mou et humide, puis éclosent environ 60 jours plus tard (Steensma et al., 2009; COSEWIC, 2013; COSEWIC, 2014a). Pour l’escargot‑forestier de Townsend, l’accouplement a lieu de début février à juin, avec un pic en mars et en avril (Steensma et al., 2009). Steensma et al. (2009) ont observé des couples reproducteurs près de plants d’ortie dioïque, espèce riche en calcium, ou sur des débris ligneux grossiers; l’accouplement durait de 225 à 395 minutes.

Bien que l’autofécondation soit possible, la fécondation croisée est plus courante chez les escargots terrestres et a une incidence positive sur la diversité génétique (Burke et al., 1999; Heller, 2001). On a observé que les espèces capables de s’autoféconder ne le font qu’en dernier recours, après des moins d’isolement expérimental (McCracken et Brussard, 1980; Heller, 2001). On ne connaît pas la fréquence de l’autofécondation de l’escargot‑forestier écharge, mais, si elle a lieu, elle entraînera probablement une diminution de la diversité génétique et de la condition physique, comme cela a été observé chez d’autres escargots terrestres (McCracken et Brussard, 1980; Chen, 1993, 1994).

Éclosion et juvéniles

On ne possède pas d’information sur les escargots‑forestiers écharges immatures. Chez l’escargot‑forestier de Townsend, espèce apparentée du genre Allogona, les juvéniles éclosent environ huit à neuf semaines après la ponte (COSEWIC, 2013). Les juvéniles commencent à se disperser du site de ponte dans les heures qui suivent l’éclosion, et on en a vu grimpant sur la végétation haute à proximité jusqu’à une hauteur de moins d’un mètre (COSEWIC, 2013). Aucune relation entre la température, l’humidité et ce comportement n’a été notée (COSEWIC, 2013).

Maturation des adultes

L’escargot‑forestier écharge atteint la maturité dès l’âge d’un an et vit pendant au moins quatre ans (COSEWIC, 2014a). De vieilles coquilles observées dans le parc national de la Pointe‑Pelée semblaient appartenir à des individus d’au moins cinq ans (Nicolai, obs. pers. dans COSEWIC, 2014a). Les individus, actifs de jour comme de nuit, sont généralement observés se nourrissant au sol, mais certains escargots ont été observés alors qu’ils grimpaient sur de la végétation basse (Blinn, 1963). Les individus se réfugient généralement sous la litière de feuilles du milieu de la matinée à la fin de l’après‑midi (COSEWIC, 2014a). Les distances de dispersion sont inconnues, mais les escargots de taille similaire ne se déplacent généralement que de quelques mètres au cours de leur vie (Baur et Baur, 2006; Grimm et al., 2009). Pendant une étude de réobservation d’une durée de deux ans, on a constaté que des escargots‑forestiers écharges se déplaçaient d’un à quatre mètres depuis les sites d’hivernation au cours d’une saison, et l’on a considéré que ces déplacements se faisaient à l’intérieur du domaine vital des individus (Blinn, 1963). L’étude a également montré que l’espèce retournait vers les sites d’hibernation à l’automne et se déplaçait vers les ressources alimentaires au printemps (Blinn, 1963). Sur une étude de trois ans, il a été observé que l’escargot‑forestier de Townsend se dispersait sur une distance maximale de 32,2 m (Edworthy et al., 2012). Des déplacements aussi limités soulignent l’importance des parcelles d’habitat local qui contiennent des caractéristiques de microhabitat intégrales telles que les troncs d’abres en décomposition, la litière de feuilles et les sources de nourriture.

Hibernation et estivation

L’escargot‑forestier écharge passe généralement la moitié du l’année en hibernation (COSEWIC, 2014a). En Illinois, on a observé des individus en hibernation du début octobre à la fin avril (Blinn, 1963). Les escargots sont souvent fidèles à leur hibernacle et commencent à chercher des sites d’hibernation convenables au début de l’automne (COSEWIC, 2014a). Les hibernacles consistent généralement en des dépressions peu profondes dans le parterre forestier; les microhabitats offrant une litière de feuilles plus profondes peuvent être choisis pour l’isolation accrue qu’ils fournissent (Blinn, 1963; COSEWIC, 2014a). Blinn (1963) a observé des escargots‑forestiers écharges hibernant sur la litière de feuilles en Illinois, tandis que, sur l’île Pelée, des individus ont été trouvés à une profondeur de 5 à 10 cm dans le sol (obs. pers. d’A. Nicolai dans COSEWIC, 2014a). Quand il hiberne, l’escargot‑forestier écharge oriente l’ouverture de sa coquille vers le haut, loin du parterre forestier (Blinn, 1963). Ce positionnement peut être essentiel à la survie, car une orientation vers le bas a été corrélée à une mortalité plus élevée chez l’escargot‑forestier Allogona ptychophora, possiblement à cause d’un contact accru avec les microbes, les nématodes ou les acariens du sol (Carney, 1966). Afin d’empêcher la perte d’humidité pendant l’hibernation, l’escargot‑forestier écharge scelle l’ouverture de sa coquille avec un épiphragmeNote de bas de page 18 de calcaire blanc (Blinn, 1963). Étant donné qu’ils dépendent d’un habitat humide, certains escargots terrestres estiventNote de bas de page 19 lorsque les conditions deviennent trop chaudes ou trop sèches (Pearce et Orstan, 2006). Durant l’estivation, les escargots se retirent dans leur coquille et entrent en dormance (Pearce et Orstan, 2006), mais ce comportement n’a pas été observé chez l’escargot‑forestier écharge (COSEWIC, 2014a).

3.3.2 Rôle écologique

En tant qu’escargot terrestre de grande taille, l’escargot‑forestier écharge joue un rôle important dans le fonctionnement de l’écosystème des forêts en soutenant le cycle des nutriments par la décomposition de la manière organique et la mobilisation du calcium (Heller, 2001; COSEWIC, 2014a). Il constitue également une source de nourriture pour les prédateurs invertébrés et vertébrés et sert d’hôte à des vers parasites (COSEWIC, 2014a).

3.3.3 Facteurs limitatifs

Dispersion

Comme il est décrit ci‑dessus, la dispersion active de l’escargot‑forestier écharge est estimée à quelques mètres seulement, ce qui limite sa capacité à coloniser de nouveaux habitats. Edworthy et al. (2012) ont observé que l’escargot‑forestier de Townsend, étroitement apparenté, se dispersait sur une distance maximale de 4,5 m par jour et, sur une période de 3 ans, avait un déplacement maximal de 32,2 m.

Bien que la dispersion passive par le vent et l’eau, ainsi que par les oiseaux et d’autres animaux, ait été observée (Rees, 1965; Hall et Hadfield, 2009), elle est considérée comme rare et peu probable pour les œufs, les juvéniles ou les adultes au Canada (COSEWIC, 2014a). L’escargot‑forestier écharge s’est établi dans l’État de New York à la suite du transport par l’humain, ce qui indique que la dispersion assistée par l’humain est possible (Hotopp et Pearce, 2007, cité dans COSEWIC, 2014a).

Les sous‑populations les plus proches de l’espèce aux États‑Unis se trouvent au Michigan et en Ohio, à environ 50 km de l’aire de répartition actuelle et historique de l’escargot au Canada (COSEWIC, 2014a). L’immigration de source externe d’individus provenant de ces sous‑populations voisines est peu probable en raison de la capacité de dispersion limitée des escargots, combinée à la fragmentation de l’habitat dans la partie continentale de l’Ontario et à la nature isolée des îles (COSEWIC, 2014a).

Étendue de l’aire de répartition vers le nord

La rive nord du lac Érié représente l’extrémité nord de l’aire de répartition mondiale de l’escargot‑forestier écharge, où le climat est plus chaud que celui des autres régions du Canada. Les conditions froides peuvent limiter l’expansion de l’aire de répartition. Le risque d’événements stochastiques (par exemple tempêtes, inondations, feux) est ainsi accru, surtout compte tenu de la faible étendue et de la petite taille présumée de la population.

Disponibilité du calcium

La disponibilité du calcium limite l’aire de répartition de nombreux escargots terrestres, car il est nécessaire à la formation de la coquille et à la reproduction (COSEWIC, 2014a). Les sols pauvres en calcium abritent moins d’espèces (Hotopp et Pearce, 2006), et la disponibilité du calcium dans le sol et le substrat rocheux influe sur le nombre d’escargots présents dans une région (Fournié et Chétail, 1984; Hotopp, 2002). Bien que les sols du sud de l’Ontario soient généralement formés sur un matériau parental calcaire, les processus naturels et anthropiques peuvent réduire la disponibilité du calcium (OMAFRA, 2018). L’établissement de grandes colonies de Cormorans à aigrettes dans plusieurs îles du lac Érié a augmenté l’acidité du sol et réduit la disponibilité du calcium. La réduction de la disponibilité du calcium pour l'escargot-forestier écharge qui en a résulté peut avoir joué un rôle dans la disparition de ces sous-populations.

4. Menaces

4.1 Évaluation des menaces

L’évaluation des menaces pesant sur l’escargot‑forestier écharge se fonde sur le système unifié de classification des menaces de l’UICN‑CMP (Union internationale pour la conservation de la nature-Partenariat pour les mesures de conservation) (version 2.0) (Salafsky et al., 2008). Les menaces sont définies comme étant les activités ou les processus immédiats qui ont entraîné, entraînent ou pourraient entraîner la destruction, la dégradation et/ou la détérioration de l’entité évaluée (population, espèce, communauté ou écosystème) dans la zone d’intérêt (mondiale, nationale ou infranationale). Ce processus d’évaluation ne tient pas compte des facteurs limitatifs. Aux fins de l’évaluation des menaces, seulement les menaces présentes et futures sont considérées. Les menaces historiques, les effets indirects ou cumulatifs des menaces ou toute autre information pertinente qui aiderait à comprendre la nature des menaces sont présentés dans la section Description des menaces (4.2).

Tableau 2. Évaluation du calculateur de menaces de l’escargot‑forestier écharge.

Menace

Description de la menace

Impacta

Portéeb

Gravitéc

Immédiatetéd

4

Corridors de transport et de service

Négligeable

Négligeable (< 1 %)

Inconnue

Élevée (continue)

4.1

Routes et voies ferrées

Négligeable

Négligeable (< 1 %)

Inconnue

Élevée (continue)

4.2

Lignes de services publics

Négligeable

Négligeable (< 1 %)

Inconnue

Faible (possiblement à long terme, > 10 ans)

6

Intrusions et perturbations humaines

Faible

Grande (31‑70 %)

Légère (1‑10 %)

Élevée (continue)

6.1

Activités récréatives

Faible

Grande (31‑70 %)

Légère (1‑10 %)

Élevée (continue)

6.3

Travail et autres activités

Négligeable

Grande (31‑70 %)

Négligeable (< 1 %)

Élevée (continue)

7

Modifications des systèmes naturels

Inconnu

Grande (31‑70 %)

Inconnue

Élevée (continue)

7.1

Incendies et suppression des incendies

Inconnu

Petite (1‑10 %)

Inconnue

Élevée (continue)

7.3

Autres modifications de l’écosystème

Inconnu

Grande (31‑70 %)

Inconnue

Élevée (continue)

8

Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques

Inconnu

Généralisée (71‑100 %)

Inconnue

Élevée (continue)

8.1

Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes

Inconnu

Grande (31‑70 %)

Inconnue

Élevée (continue)

8.2

Espèces indigènes problématiques

Inconnu

Généralisée (71‑100 %)

Inconnue

Élevée (continue)

9

Pollution

Inconnu

Inconnue

Inconnue

Élevée (continue)

9.3

Effluents agricoles et sylvicoles

Inconnu

Inconnue

Inconnue

Élevée (continue)

11

Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents

Faible

Petite (1‑10 %)

Extrême (71‑100 %)

Élevée (continue)

11.1

Déplacement et altération de l’habitat

Faible

Petite (1‑10 %)

Extrême (71‑100 %)

Élevée (continue)

11.2

Sécheresses

Inconnu

Inconnue

Inconnue

Modérée (possiblement à court terme, < 10 ans)

11.3

Températures extrêmes

Inconnu

Inconnue

Inconnue

Modérée (possiblement à court terme, < 10 ans)

a Impact – Mesure dans laquelle on observe, infère ou soupçonne que l’espèce est directement ou indirectement menacée dans la zone d’intérêt. Le calcul de l’impact de chaque menace est fondé sur sa gravité et sa portée et prend uniquement en compte les menaces présentes et futures. L’impact d’une menace est établi en fonction de la réduction de la population de l’espèce, ou de la diminution/dégradation de la superficie d’un écosystème. Le taux médian de réduction de la population ou de la superficie pour chaque combinaison de portée et de gravité correspond aux catégories d’impact suivantes : très élevé (déclin de 75 %), élevé (40 %), moyen (15 %) et faible (3 %). Inconnu : catégorie utilisée quand l’impact ne peut être déterminé (par exemple lorsque les valeurs de la portée ou de la gravité sont inconnues); non calculé : l’impact n’est pas calculé lorsque la menace se situe en dehors de la période d’évaluation (par exemple l’immédiateté est non significative/négligeable ou faible puisque la menace n’existait que dans le passé); négligeable : lorsque la valeur de la portée ou de la gravité est négligeable; n’est pas une menace : lorsque la valeur de la gravité est neutre ou qu’il y a un avantage possible.

b Portée – Proportion de l’espèce qui, selon toute vraisemblance, devrait être touchée par la menace d’ici 10 ans. Correspond habituellement à la proportion de la population de l’espèce dans la zone d’intérêt (généralisée = 71-100 %; grande = 31-70 %; restreinte = 11-30 %; petite = 1-10 %; négligeable < 1 %).

c Gravité – Au sein de la portée, niveau de dommage (habituellement mesuré comme l’ampleur de la réduction de la population) que causera vraisemblablement la menace sur l’espèce d’ici une période de 10 ans ou de 3 générations (extrême = 71-100 %; élevée = 31-70 %; modérée = 11-30 %; légère = 1-10 %; négligeable < 1 %; neutre ou avantage possible ≥ 0 %).

d Immédiateté – Élevée = menace toujours présente; modérée = menace pouvant se manifester uniquement dans le futur (à court terme [< 10 ans ou 3 générations]) ou pour l’instant absente (mais susceptible de se manifester de nouveau à court terme); faible = menace pouvant se manifester uniquement dans le futur (à long terme) ou pour l’instant absente (mais susceptible de se manifester de nouveau à long terme); non significative/négligeable = menace qui s’est manifestée dans le passé et qui est peu susceptible de se manifester de nouveau, ou menace qui n’aurait aucun effet direct, mais qui pourrait être limitative.

4.2 Description des menaces

L’impact global des menaces pour cette espèce est faibleNote de bas de page 20. Cet impact global tient compte des effets cumulatifs de menaces multiples. Les menaces sont énumérées dans l’ordre où elles apparaissent dans le tableau de classification des menaces (tableau 2). La portée, la gravité et/ou l’impact de nombreuses menaces possibles sont inconnus, ce qui est normal étant donné les lacunes dans les connaissances relatives à cette espèce.

Les principales menaces qui pèsent sur l’escargot‑forestier écharge sont les activités récréatives de même que le déplacement et l’altération de l’habitat. La perte et la fragmentation d’habitat, causées notamment par le défrichement à des fins agricoles au XIXe siècle, ainsi que la dégradation d’habitat causée par les Cormorans à aigrettes sont considérées comme passées et n’ont pas été incluses dans le calcul des menaces. Les sous-populations ne comptent plus d’individus, et il est peu probable que l’habitat puisse être amélioré afin de soutenir l’espèce. Des occurrences existantes de l’espèce sont connues dans le parc national de la Pointe‑Pelée et dans les aires protégées de l’île Pelée, où l’on considère que ces menaces ont un effet négligeable (COSEWIC, 2014a).

Menace no 4 de l’UICN. Corridors de transport et de service

Menace 4.1. Routes et voies ferrées (impact négligeable)

Environ 10 km de routes asphaltées traversent l’habitat de l’escargot‑forestier écharge (COSEWIC, 2014a). Bien qu’aucune étude n’ait évalué l’effet des routes sur l’espèce, il a été constaté que l’Arianta arbustorum, une espèce d’escargot terrestre de taille moyenne, évitait de franchir les routes asphaltées à forte densité de circulation, ce qui peut fragmenter les populations d’escargots (Baur et Baur, 1990). Les routes peuvent également provoquer des mortalités directes lors de collisions avec des véhicules et augmenter le risque de dessiccation, car les déplacements sur des substrats secs et rugueux entraînent une perte d’humidité importante (Baur et Baur, 1990). Les canaux, les fossés, les routes ou les sentiers asphaltés ou non avec des densités de trafic élevées ou faibles, ou même un sentier pédestre étroit dépourvu de feuilles mortes, peuvent tous constituer des obstacles à la dispersion des escargots (Baur et Baur, 1990; Wirth et al., 1999; Meadows, 2002).

On sait que la mortalité routière touche les espèces sauvages du parc national de la Pointe‑Pelée, mais on ne dispose actuellement d’aucune donnée sur la mortalité routière de l’escargot‑forestier écharge (Parks Canada Agency, 2006; COSEWIC, 2014a). Néanmoins, le personnel de Parcs Canada s’efforce activement d’atténuer cette menace. En date de 2014, aucune expansion des routes n’était prévue dans le parc national de la Pointe‑Pelée pour la période de 2014 à 2024 (Dobbie, comm. pers. dans COSEWIC, 2014a).

Menace 4.2 Lignes de services publics (impact négligeable)

Cette menace présente un risque localisé, car le parc national de la Pointe‑Pelée prévoit de remplacer une ligne hydroélectrique au‑dessus du sol par une ligne enfouie au cours des 20 prochaines années (Dobbie, comm. pers. dans COSEWIC, 2014a). Avant d’entreprendre ces travaux, une évaluation environnementale visant à déterminer l’effet de cette activité sur les espèces en péril du parc sera réalisée (COSEWIC, 2014a).

Menace no 6 de l’UICN. Intrusions et perturbations humaines

Menace 6.1. Activités récréatives (impact faible)

Le tourisme sur l’île Pelée a connu une augmentation marquée depuis l’expansion du service de traversier en 1992, et de nouveau en 2018 (Ontario Newsroom, 2015). L’île attire un nombre important d’ornithologues amateurs, de photographes, de touristes, de chasseurs et de chercheurs, soit plus de 60 000 visiteurs et résidents qui se rendent sur l’île chaque année (Ontario Newsroom, 2015). La fréquentation annuelle est estimée à 7 500 personnes seulement à la pointe Fish (Ontario Parks, 2005).

Plusieurs centaines de milliers de personnes visitent le parc national de la Pointe‑Pelée chaque année. En mai, des dizaines de milliers de visiteurs viennent pour le festival annuel d’observation des oiseaux et, en été, les visiteurs utilisent les sentiers et les plages (COSEWIC, 2014a). De 103 000 à 180 000 personnes ont emprunté les sentiers pédestres du parc en 2011 (COSEWIC, 2014a). En 2017‑2018, la fréquentation du parc a grimpé à 522 199 personnes, soit une augmentation de 57 % par rapport à l’année précédente (Parks Canada Agency, 2019a). Cette augmentation substantielle de la fréquentation s’explique probablement par l’entrée gratuite offerte en 2017 dans le cadre des célébrations du 150e anniversaire du Canada (Parks Canada Agency, 2016b). Néanmoins, l’achalandage semble à la hausse : le parc comptait 70 % plus de visiteurs en 2018‑2019 qu’en 2008‑2009 (Parks Canada Agency, 2006; Parks Canada Agency, 2019a).

Bien que les effets du piétinement des escargots n’aient pas été étudiés dans le parc national de la Pointe‑Pelée, il pourrait entraîner une mortalité directe (COSEWIC, 2014a) et perturber les caractéristiques du microhabitat telles que la litière de feuilles et les troncs d’arbres (Duffey, 975). Les visiteurs utilisent souvent les principaux sentiers du parc; plus de 10 km de sentiers parcourent l’habitat de l’escargot‑forestier écharge (Dobbie, comm. pers. dans COSEWIC, 2014a). Dans la réserve naturelle provinciale Fish Point, la plupart des visiteurs utilisent le sentier principal du parc, qui traverse la forêt et la plage (COSEWIC, 2017). Les escargots peuvent être particulièrement vulnérables au piétinement par temps humide au printemps et au début de l’été, période où ils sont plus susceptibles de se disperser sur les sentiers (Oldham, obs. pers. dans COSEWIC, 2014a). Ce problème peut être aggravé par le fait que les escargots peuvent être attirés par les sentiers pour se nourrir d’escargots écrasés, s’exposant ainsi eux‑mêmes au piétinement (Lepitzki, comm. pers. dans COSEWIC, 2014a).

Menace no 7 de l’UICN. Modifications des systèmes naturels

Menace 7.1. Incendies et suppression des incendies (impact inconnu)

Le brûlage dirigé est un outil utilisé à la fois dans le parc national de la Pointe‑Pelée et sur l’île Pelée pour lutter contre les espèces envahissantes et maintenir l’habitat de savane et d’alvar (Nature Conservancy of Canada, 2008; Parks Canada Agency, 2010). Bien que l’effet des incendies sur l’escargot‑forestier écharge soit inconnu, les brûlages dirigés, s’ils ne sont pas atténués de manière appropriée, pourraient réduire directement l’abondance de l’escargot et la richesse spécifique par la mortalité due aux feux ou, indirectement, par la destruction de l’humus et de la litière de feuilles (Nekola, 2002; COSEWIC, 2014a). La mortalité et les capacités de dispersion limitées des escargots peuvent réduire leur capacité à échapper aux feux et à coloniser de nouvelles zones (Burke et al., 1999; Kiss et Magnin, 2006). Par le passé, l’habitat était plus répandu ou continu, ce qui facilitait la recolonisation après une perturbation; l’effet de cette menace peut alors avoir été plus faible (COSEWIC, 2014a).

Les sites de brûlage dirigé du parc national de la Pointe‑Pelée et de l’île Pelée sont généralement de petite taille et ont lieu dans un habitat non forestier (COSEWIC, 2014a). Dans les aires protégées de l’île Pelée et de la pointe Pelée, les brûlages dirigés sont effectués avec les permis appropriés et conformément à un plan de brûlage dirigé, élaboré en consultation avec des experts des espèces sauvages.

Menace 7.3 Autres modifications de l’écosystème (impact inconnu)

Il existe plusieurs inconnues en lien avec les effets des plantes envahissantes sur l’escargot‑forestier écharge et son habitat. Les espèces végétales envahissantes sont préoccupantes, car elles empêchent l’établissement des plantes indigènes (Vidra et al., 2007); supplantent les espèces végétales indigènes (COSEWIC, 2017); modifient le cycle des nutriments du sol (Stoll et al., 2012); entravent les activités de remise en état (Berger et al., 2004; Boutin et al., 2011; Catling et al., 2015). Ces incertitudes sont par ailleurs exacerbées par le fait que les plantes envahissantes peuvent également avoir un effet positif sur la diversité des escargots (Utz et al., 2018), par exemple en offrant une nouvelle source de nourriture. Des plantes envahissantes telles que l’alliaire officinale (Alliaria petiolata) et la centaurée maculée (Centaurea stoebe) sont présentes dans l’habitat de l’escargot‑forestier écharge du parc national de la Pointe‑Pelée (Parks Canada Agency, 2006). Dans les alvars de l’île Pelée, des graminées eurasiennes, comme le pâturin des prés (Poa pratensis), forment des tapis sur le substrat rocheux (Parks Canada Agency, 2012). On a observé que des espèces envahissantes telles que la renouée du Japon (Fallopia japonica) ont réduit la richesse en espèces d’escargots, touchant particulièrement les espèces longévives (Stoll et al., 2012). Cependant, l’effet direct des espèces envahissantes sur l’escargot‑forestier écharge n’a pas été évalué (COSEWIC, 2017).

Le lombric Lumbricus rubellus n’est pas indigène au Canada et a probablement été introduit en Amérique du Nord entre le XVIe et le XIXe siècle (CABI, 2013). Des vers de terre envahissants sont présents dans tout l’habitat de l’escargot‑forestier écharge (Evers et al., 2012; Reynolds, 2011). On sait que les vers de terre altèrent l’habitat du parterre forestier en consommant la litière de feuilles et en modifiant les propriétés physiques et chimiques du sol (Addison, 2009; CABI, 2013). Bien que l’on s’attende à ce que de tels changements aient un impact sur les invertébrés indigènes (Addison, 2009; CABI, 2013), on ne sait pas comment ces changements toucheront l’escargot‑forestier écharge ou son habitat.

L’escargot‑forestier écharge est maintenant considéré comme disparu de plusieurs îles du lac Érié, où les colonies hyperabondantes de Cormorants à aigrettes ont considérablement modifié les processus écosystémiques. Les cormorans nicheurs réduisent la superficie d’habitat convenable en cassant des branches d’arbres, et les accumulations de guano (excréments) diminuent la richesse en espèces végétales, tuent les arbres et font augmenter le nombre d’espèces non indigènes (Boutin et al., 2011). L’accumulation de guano acidifie également le sol et réduit la disponibilité du calcium, ce qui peut avoir un impact direct sur les processus vitaux et les fonctions physiologiques de l’escargot‑forestier écharge (Breuning‑Madsen et al., 2010). La menace posée par les Cormorans à aigrettes n’est pas considérée comme permanente, car il n’y a pas de grandes colonies dans les sous‑populations existantes d’escargots‑forestiers écharges. En outre, il est peu probable que les oiseaux établissent des colonies de nidification à la pointe Pelée ou sur l’île Pelée, car ils préfèrent les petites îles, qui sont généralement exemptes de mammifères prédateurs et où la présence humaine est limitée (Sandilands, 2005; COSEWIC, 2014a).

Menace no 8 de l’UICN. Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques

Menace 8.1 Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes (impact inconnu) et Menace 8.2 Espèces indigènes problématiques (impact inconnu)

Le Dindon sauvage (Meleagris gallopavo) se nourrit d’escargots et, malgré des difficultés associées à la confirmation de ce fait dans le cadre d’études sur le régime alimentaire du Dindon sauvage, ce dernier est considéré comme un prédateur possible de l’escargot‑forestier écharge (Sandilands, 2005; COSEWIC, 2014a). Les dindons grattent le sol pour trouver de la nourriture et, ce faisant, peuvent perturber l’habitat des escargots et manger tous les escargots ainsi découverts. Le Dindon sauvage a disparu du sud‑ouest de l’Ontario au début des années 1900 (COSEWIC, 2014a). Il a été réintroduit avec succès dans la région au milieu des années 1980 (Sandilands, 2005). L’espèce s’est établie dans le parc national de la Pointe‑Pelée en 2006, et sa population s’est stabilisée à 40‑60 individus de 2010 à 2013 (Dobbie, comm. pers., 2013). On ne dispose pas de données antérieures sur le Dindon sauvage à l’île Pelée (Jones, 1912), mais on sait que 25 individus reproducteurs y ont été relâchés en 2002; aujourd’hui, des centaines de dindons vivent sur l’île (COSEWIC, 2014a). La chasse au Dindon sauvage est autorisée sur l’île Pelée au printemps, et les chasseurs sont limités à deux vignettes chacun (OMNRF, 2022).

Le Faisan de Colchide (Phasianus colchicus) est une autre espèce aviaire introduite que l’on trouve dans l’habitat de l’escargot‑forestier écharge. Comme le Dindon sauvage, ce faisan se nourrit d’escargots (Sandilands, 2005), et les effets de sa prédation sont inconnus. Cette espèce est originaire d’Asie, mais s’est bien établie dans le sud de l’Ontario après son introduction dans les années 1890 (Peck et James, 1983). L’espèce a été introduite sur l’île Pelée à la fin des années 1920, et la population a rapidement crû (Sandilands, 2005). Les faisans sont chassés dans cette île et, chaque année, 25 000 oiseaux sont lâchés et ajoutés à la population établie (COSEWIC, 2014a).

Bien qu’elle n’ait pas été observée, la concurrence avec les escargots terrestres exotiques, tels que l’escargot des bois (Cepaea nemoralis), constitue une menace possible (Grimm et al., 2009). Ce dernier et plusieurs espèces de limaces envahissantes sont présents dans le parc national de la Pointe‑Pelée et la réserve naturelle provinciale Fish Point (COSEWIC, 2014a).

Les prédateurs indigènes dans le sud de l’Ontario que sont le raton laveur (Procyon lotor), la moufette rayée (Mephitis mephitis), le cerf de Virginie (Odocoileus virginianus) et l’opossum de Virginie (Diadelphis virginiana) ont su exploiter la baisse de la prédation et l’alimentation favorisée par les activités humaines telles que le développement et ont ainsi vu la taille de leurs populations augmenter (Phillips et Murray, 2005; COSEWIC, 2014a). Il est possible que ces espèces aient un effet direct sur l’escargot‑forestier écharge ou un effet indirect sur leur habitat, mais ces effets n’ont pas été étudiés.

Menace no 9 de l’UICN. Pollution

Menace 9.3 Effluents agricoles et sylvicoles (impact inconnu)

Les conséquences des pesticides sur les escargots terrestres sont peu connues et aucune recherche ne les a évaluées chez l’escargot‑forestier écharge (COSEWIC, 2014a). Les études sur le terrain n’ont pas permis de détecter d’impact des herbicides sur les escargots et les limaces au niveau des populations dans les paysages forestiers (Hawkins et al., 1997) et agricoles (Roy et al., 2003). Des études en laboratoire ont démontré que le glyphosate, herbicide couramment utilisé, a des effets négatifs sur les escargots terrestres, notamment une augmentation de la mortalité, une réponse au stress, une altération du métabolisme (Patricio et al., 2019) et une accumulation de l’herbicide chez les individus exposés (Druart et al., 2011). Dans le parc national de la Pointe‑Pelée et sur les terres de l’île Pelée gérées par Conservation de la nature Canada (CNC), on utilise le glyphosate de manière peu fréquente pour lutter contre les espèces végétales envahissantes, et ce, dans des conditions étroitement contrôlées (COSEWIC, 2014a). L’habitat de l’escargot‑forestier écharge sur l’île Pelée se trouve à proximité de terres agricoles en activité; la dérive de pulvérisation des pesticides provenant de ces propriétés peut constituer une autre source d’exposition (COSEWIC, 2014a).

Menace no 11 de l’UICN. Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents

On ne sait pas comment l’escargot‑forestier écharge réagira aux effets des changements climatiques, mais, d’après une évaluation similaire pour l’escargot‑tigre à bandes de l’Est, on pense que les besoins spécifiques en matière de microhabitat, la tolérance thermique limitée et la faible capacité de dispersion de l’escargot‑forestier écharge le rendent très vulnérable aux changements climatiques (COSEWIC, 2017).

Menace 11.1 Déplacement et altération de l’habitat (impact faible)

Par le passé, les processus côtiers sur la pointe Pelée étaient caractérisés par une érosion nette minimale du sable du côté est de la péninsule et par une accrétion équilibrée du côté ouest. Le taux d’érosion des rives des deux côtés de la péninsule s’est considérablement accéléré au cours des dernières décennies, sous l’effet des changements anthropiques des processus côtiers naturels, comme le durcissement des rives, l’appauvrissement en sable et les structures qui interfèrent avec les mouvements naturels du sable (Baird and Associates Coastal Engineers Ltd., 2010; BaMasoud et Byrne, 2011). La réduction de la couverture de glace en hiver associée à l’augmentation de la fréquence des tempêtes violentes qui génèrent de grandes vagues et des ondes de tempête peut avoir un impact négatif sur la disponibilité d’habitat de rive sablonneux (Wuebbles et al., 2020). L’altération de ces processus par les changements climatiques peut avoir un impact sur la disponibilité de milieux forestiers utilisés par l’escargot‑forestier écharge, principalement du côté ouest de l’extrémité de la pointe Pelée s’étendant jusque dans le lac Érié. De 2010 à 2017, 12 ha de rive ont été perdus (Parks Canada Agency, 2019b); on estime, au cours des 50 prochaines années, que 126 ha d’habitat du parc national de la Pointe‑Pelée disparaîtront (Baird and Associates Coastal Engineers Ltd., 2010) et que l’extrémité de la pointe reculera de 50 m (BaMasoud et Byrne, 2011).

Un processus similaire est en cours dans la réserve naturelle provinciale Fish Point, mais aucune donnée quantitative n’est actuellement disponible (Kamstra et al., 1995; Oldham, obs. pers. dans COSEWIC, 2014a). La plus grande partie de l’habitat de l’escargot‑forestier écharge dans le parc national de la Pointe‑Pelée se trouve à moins de 200 m de la rive ouest si bien que de 1 à 10 % de l’habitat de l’espèce pourrait disparaître d’ici 10 ans (COSEWIC, 2014a). Parcs Canada espèce gérer l’érosion le long de la rive ouest en collaborant et en participant à l’élaboration d’une stratégie de gestion de l’érosion (Parks Canada Agency, 2020).

Après une période de faibles niveaux d’eau des lacs, de fortes précipitations ont entraîné une augmentation des niveaux dans toute la région des Grands Lacs, et il est possible que la capacité d’intervention selon la réglementation soit dépassée dans le bassin (Wuebbles et al., 2020). De 2013 à 2020, le niveau du lac Érié a augmenté de 0,83 m (Gharib et al., 2021). Des niveaux élevés et des crues printanières ont été observés dans le parc national de la Pointe‑Pelée. La plupart des crues ont entraîné des inondations temporaires (par exemple végétation submergée pendant quelques heures), concentrées dans des zones forestières humides et marécageuses, lesquelles ne sont pas considérées comme un habitat idéal pour l’escargot-forestier écharge (Dobbie, comm. pers., 2021). La plupart de ces inondations ont été observées près de l’extrémité de la pointe Pelée (T. Dobbie, comm. pers., 2021). De telles inondations peuvent entraîner la mortalité directe d’escargots, mais la menace la plus immédiate demeure probablement l’érosion accrue de l’habitat (Dobbie, comm. pers., 2021).

Menace 11.2 Sécheresses (impact inconnu) et menace 11.3 Températures extrêmes (impact inconnu)

La sécheresse et les températures élevées peuvent amener les escargots à des limites physiologiques critiques, ce qui augmente le risque de dessiccation et de mortalité. Les escargots ont développé des stratégies pour faire face aux périodes de sécheresse, mais ces stratégies ont souvent un coût énergétique élevé, lequel est augmenté par la capacité limitée à s’alimenter et à se reproduire pendant ces épisodes de sécheresse (Nicolai et Ansart, 2017).

On sait peu de choses sur la menace possible que représentent les sécheresses et les températures extrêmes pour l’escargot‑forestier écharge, mais, d’après une évaluation similaire pour l’escargot‑tigre à bandes de l’Est, on pense que les besoins spécifiques en matière de microhabitat, la tolérance thermique limitée et la faible capacité de dispersion de l’escargot‑forestier écharge le rendent très vulnérable aux changements climatiques (COSEWIC, 2017). Les modèles des changements climatiques prévoient que le sud‑ouest de l’Ontario connaîtra une fréquence accrue de phénomènes météorologiques extrêmes tels que les sécheresses et la hausse des températures (Varrin et al., 2007; Expert Panel on Climate Change Adaptation, 2009). Les escargots pourraient être particulièrement vulnérables à la combinaison de la hausse des températures et de la fréquence accrue des sécheresses (Pearce et Paustian, 2013). Les îles du lac Érié devraient connaître davantage de sécheresses dans le contexte des changements climatiques; chez certaines espèces d’escargots, des périodes chaudes et sèches exceptionnellement longues peuvent augmenter la mortalité de jusqu’à 70 % (Nicolai et al., 2011). La probabilité de survivre à de telles sécheresses peut dépendre de la présence d’abris dans le microhabitat et de la capacité à rechercher de tels abris (COSEWIC, 2017).

La mortalité hivernale des escargots terrestres peut être causée par la température, la famine, la perte de carbone et la perte d’humidité (Horne, 1973; Osborne et Wright, 2018). Dans la région du lac Érié, les dates du premier gel automnal et du dernier gel printanier ont changé, allongeant les périodes sans gel (Dobson et al., 2020) et réduisant la couverture neigeuse (Suriano et al., 2019). Les escargots de grande taille sont particulièrement sensibles au gel (Ansart et al., 2014). La modification de la couverture neigeuse est l’un des effets de la hausse de la température moyenne sur l’escargot‑forestier écharge. Les escargots en hibernation dépendent de cette couverture pour leur isolation pendant l’hiver (Ansart et al., 2014). Lorsque des gels se produisent en l’absence d’une couverture neigeuse isolante, ils peuvent entraîner une mortalité printanière de jusqu’à 90 % (Nicolai et Sinclair, 2013).

5. Objectifs en matière de population et de répartition

Aux termes de la LEP, un objectif en matière de population et de répartition doit être établi pour les espèces inscrites comme étant en voie de disparition, menacées ou disparues du pays lorsque le rétablissement est jugé réalisable.

Objectif en matière de population et de répartition

Énoncé à court terme pour l’atteinte de l’objectif en matière de population et de répartition

Justification

L’escargot‑forestier écharge a été évalué par le COSEPAC comme étant en voie de disparition et a été inscrit comme tel à l’annexe 1 de la LEP en raison de son aire de répartition limitée au Canada et du déclin continu prévu de la superficie, de l’étendue et de la qualité de l’habitat, qui devrait entraîner un déclin correspondant de la taille de la population (COSEWIC, 2014a). Les pertes antérieures d’habitat forestier et boisé au cours de la colonisation européenne ont probablement réduit l’habitat disponible pour l’escargot‑forestier écharge au Canada (COSEWIC, 2014a). Depuis les années 1980, la perte et la dégradation de l’habitat résultant du défrichement et de la colonisation par le Cormoran à aigrettes ont réduit davantage l’aire de répartition de l’escargot (COSEWIC, 2014a). Cela a entraîné la disparition de plusieurs sous‑populations des îles du lac Érié et de la partie continentale (COSEWIC, 2014a). Bien qu’il soit peu probable que ces menaces aient une incidence sur les trois sous‑populations d’escargots de la pointe Pelée et de l’île Pelée, plusieurs menaces persistantes mal comprises peuvent continuer à dégrader la qualité de l’habitat et à réduire la superficie de l’habitat.

L’objectif en matière de population et de répartition vise à maintenir la répartition actuelle de l’espèce au Canada. Étant donné qu’il n’y a plus d’habitat convenable dans les sites d’où l’espèce a disparu et que la menace posée par le Cormoran à aigrettes est toujours présente dans plusieurs îles du lac Érié, il ne convient pas pour le moment de concentrer les travaux de rétablissement sur l’expansion de l’espèce au‑delà de son aire de répartition actuelle. L’accent est plutôt mis sur le maintien et l’amélioration de l’habitat des sous‑populations en réduisant les menaces localisées. Si la menace que représente le Cormoran à aigrettes est réduite sur les sites d’où l’escargot a disparu, la remise en état pourra alors être envisagée. Si l’existence de sous‑populations non connues à l’heure actuelle est confirmée, des mesures visant à maintenir et à améliorer l’habitat s’appliqueront également. Il est aussi impossible de fixer un objectif quantitatif en matière de population pour le moment, car on ne dispose d’aucune donnée sur la taille ou les tendances actuelles ou passées des populations. Toutefois, si la répartition de l’espèce venait à s’étendre naturellement, ou si de nouvelles occurrences étaient découvertes, ces dernières seraient comprises dans l’objectif en matière de population et de répartition.

Le maintien de la zone d’occurrence et de l’IZO nécessitera une gestion de l’habitat telle que décrite dans l’énoncé à court terme. Il s’agit là d’une mesure importante pour lutter contre le déclin continu de la superficie et de l’étendue de l’habitat noté dans l’évaluation du COSEPAC (COSEWIC, 2014a). Pour ce faire, il faudra travailler avec des partenaires pour gérer l’habitat de l’escargot-forestier écharge à l’échelle du paysage et du microhabitat, prévenir la perte d’habitat par l’érosion et réduire les conséquences des activités récréatives. Les effets de plusieurs menaces (par exemple espèces exotiques [non indigènes] envahissantes, espèces indigènes problématiques, modifications des systèmes naturels, changements climatiques) sont inconnus; les activités qui peuvent être entreprises pour les réduire ne sont pas claires et nécessitent une étude plus approfondie. Il est également nécessaire de combler les lacunes dans ces connaissances et celles relatives à la biologie des espèces, aux besoins en matière de microhabitat, aux menaces et à la taille et aux tendances des populations de l’espèce.

6. Stratégies et approches générales pour l’atteinte des objectifs

6.1 Mesures déjà achevées ou en cours

Plusieurs approches de rétablissement ont été décrites dans le présent programme de rétablissement en vue d’atteindre les objectifs en matière de population et de répartition. Le maintien de l’aire de répartition actuelle et de l’étendue de l’habitat convenable de l’escargot‑forestier écharge au Canada devrait nécessiter trois approches générales : conservation et gestion de l’habitat, suivi et recherche, sensibilisation et communication.

Étant donné que toutes les occurrences connues de l’escargot‑forestier écharge dans le parc national de la Pointe‑Pelée et sur l’île Pelée se trouvent dans des aires protégées provinciales, fédérales et privées, l’espèce bénéficie d’une certaine protection contre les menaces non naturelles, comme le pâturage, l’exploitation forestière et l’urbanisation (COSEWIC, 2014a). En outre, le parc national de la Pointe‑Pelée a entrepris de nombreuses mesures de rétablissement à ce jour, en s’attaquant aux plantes envahissantes (par exemple alliaire officinale et centaurée maculée) et en augmentant les activités de recherche et de suivi, dont bon nombre sont décrites dans le document intitulé Plan d’action visant des espèces multiples dans le parc national du Canada de la Pointe‑Pelée et les lieux historiques nationaux du Canada du Niagara élaboré par Parcs Canada (Parks Canada Agency 2016a). D’autres renseignements concernant les mesures de rétablissement se trouvent dans le rapport de mise en œuvre intitulé Rapport de mise en œuvre : Plan d’action visant des espèces multiples dans le parc national du Canada de la Pointe‑Pelée et les lieux historiques nationaux du Canada du Niagara (2016 à 2021).

Le comité consultatif environnemental de l’île Pelée (Pelee Island Environmental Advisory Committee) a été créé pour promouvoir une approche coopérative à l’égard des questions environnementales et rassemble des représentants de la municipalité, des organisations non gouvernementales (ONG), des offices de protection de la nature de la région et des ministères provinciaux (MECP, 2019).

La collaboration active entre la communauté de l’île pelée, CNC et de nombreux autres propriétaires et gestionnaires de terres a permis de mettre en réserve 18 % de l’île à des fins de conservation (MECP, 2019). La plus grande partie de l’habitat historique et potentiel de l’escargot‑forestier écharge sur l’île Pelée se trouve sur des terres gérées ou détenues par CNC (COSEWIC, 2014a). Les terres récemment acquises par CNC comprennent trois alvars, des zones de rivage critiques et un marécage boisé. CNC œuvre à améliorer la connectivité de l’habitat en remettant en état les terres agricoles afin de créer des corridors d’habitat et des zones tampons (MECP, 2019). CNC a également mis en œuvre un plan de conservation communautaire visant à protéger les caractéristiques et les fonctions clés de la biodiversité sur l’île Pelée, tout en reconnaissant les utilisations actuelles des terres et l’expansion potentielle de l’économie écotouristique de l’île (MECP, 2019).

Le marathon de programmation (« hackathon ») de la pointe Pelée était une conférence virtuelle qui visait à déterminer et à recommander des solutions de gestion côtière à court et à long terme pour faire face à la menace de l’érosion dans le parc national de la Pointe‑Pelée. Pour ce faire, des experts régionaux et des groupes d’intérêt locaux ont été mobilisés (Smith et Houser, 2022).

6.2 Orientation stratégique pour le rétablissement

Afin d’atteindre les objectifs en matière de population et de répartition, les mesures de conservation sont organisées en stratégies générales (les numéros font référence à la Classification des actions de conservation [version 2.0] du Partenariat pour les mesures de conservation [Conservation Measure Partnership, 2016]).

Tableau 3. Tableau de planification du rétablissement.

Stratégie généralea

Description générale des approches

Prioritéb

Menace ou élément limitatif ou préoccupation ciblée

A. Restauration des cibles/actions de réduction des stress

1. Gestion des milieux terrestres ou aquatiques

1.1 Gestion des sites/zones

  • Évaluer et mettre en œuvre les mesures spécifiques au site nécessaires pour prévenir la dégradation et la perte d’habitat résultant de la modification de l’écosystème et du déplacement de l’habitat (par exemple mesures visant à lutter contre les espèces envahissantes, à atténuer les effets des inondations et de l’érosion liés aux changements climatiques et à s’assurer que les brûlages dirigés n’ont pas de conséquences sur les sous‑populations existantes).

Élevée

Menace 7.1 Incendies et suppression des incendies

Menace 7.3 Autres modifications de l’écosystème

Menace 8.1 Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes

Menace 8.2 Espèces indigènes problématiques

Menace 11.1 Déplacement et altération de l’habitat

Menace 11.2 Sécheresses

Menace 11.3 Températures extrêmes

  • Mettre en œuvre des approches de gestion des visiteurs afin d’éviter ou de réduire les effets des activités récréatives (par exemple piétinement, compactage du sol, enlèvement des troncs d’arbres) sur l’escargot‑forestier écharge. Ces mesures pourraient consister à restreindre les activités récréatives intensives dans l’habitat occupé, à limiter le développement des sentiers et à installer des panneaux de signalisation ou des clôtures pour réduire le piétinement.

Élevée

Menace 6.1 Activités récréatives

  • Déterminer les possibilités de remise en état et/ou d’amélioration de l’habitat (par exemple créer ou améliorer l’habitat actuel, encourager la connectivité et la dispersion, créer des refuges).

Moyenne

Menace 7.3 Autres modifications de l’écosystème

Menace 8.1 Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes

Menace 8.2 Espèces indigènes problématiques

Menace 11.1 Déplacement et altération de l’habitat

Menace 11.2 Sécheresses

Menace 11.3 Températures extrêmes

  • Gérer l’habitat de manière à garantir la disponibilité d’un habitat convenable d’une année à l’autre. Cela peut nécessiter une gestion échelonnée de l’habitat à l’échelle du site ou du paysage.

Élevée

Toutes les menaces

B. Changement comportemental/actions de réduction de la menace

3. Sensibilisation

3.1 Sensibilisation et communications

  • Encourager les bénévoles, les visiteurs et les organismes de conservation à participer au signalement des observations d’escargots‑forestiers écharges aux organismes gouvernementaux (par exemple Centre d’information sur le patrimoine naturel de l’Ontario [CIPN]) ou aux plateformes scientifiques communautaires (par exemple iNaturalist).

Moyenne

Lacunes dans les connaissances

  • Mettre à jour et améliorer la signalisation, au moyen de messages et de panneaux standardisés dans le parc national de la Pointe‑Pelée et l’île Pelée afin de réduire la menace que représentent les activités récréatives dans l’habitat de l’escargot‑forestier écharge.

Faible

Menace 6.1 Activités récréatives

  • Élaborer du matériel d’éducation et de sensibilisation à l’intention des visiteurs du parc national de la Pointe‑Pelée et de l’île Pelée pour les sensibiliser aux menaces qui pèsent sur l’espèce, les aider à l’identifier et réduire au minimum les effets des activités récréatives.

Faible

Menace 6.1 Activités récréatives

C. Actions concernant les conditions favorables

6. Désignation et planification de la conservation

6.4 Planification de la conservation

  • Tenir compte des besoins de l’escargot‑forestier écharge dans tout nouveau plan de gestion ou d’action (ou dans tout plan mis à jour) pour les sous‑populations du parc national de la Pointe‑Pelée et de l’île Pelée, et incorporer les recommandations appropriées en matière de gestion forestière.

Moyenne

Toutes les menaces

  • Incorporer les besoins en matière d’habitat de l’escargot‑forestier écharge dans les initiatives de gestion forestière à l’échelle du paysage qui prennent en compte et équilibrent les besoins de plusieurs espèces en péril.

Moyenne

Toutes les menaces

8. Recherche et suivi

8.1 Recherche fondamentale et suivi du statut

  • Élaborer un protocole de suivi normalisé et systématique pour l’escargot‑forestier écharge. Ce protocole devrait évaluer la présence/l’absence de l’espèce, son abondance, l’utilisation et les conditions de l’habitat, et les menaces spécifiques au site.

Élevée

Lacunes dans les connaissances

  • Utiliser le protocole de suivi normalisé et systématique, mener des relevés ciblés dans les sites des sous‑populations où des individus ont été observés, y compris les sites historiques; faire un suivi dans ces sites pour déterminer la productivité, les menaces et les tendances de la population.

Élevée

Toutes les menaces

Lacunes dans les connaissances

  • Mener des recherches pour déterminer l’importance relative des menaces qui pèsent sur l’escargot‑forestier écharge au Canada, afin que les ressources consacrées à la conservation de cette espèce puissent être concentrées de manière efficace et efficiente.

Élevée

Toutes les menaces

Lacunes dans les connaissances

  • Effectuer des évaluations de l’habitat dans les sites des sous‑populations connues afin de mieux cibler les éléments clés de l’habitat susceptibles de prédire la présence ou l’absence d’escargots et de mieux comprendre les besoins de l’espèce en matière d’habitat.

Moyenne

Lacunes dans les connaissances

  • Améliorer la connaissance des diverses techniques de gestion de l’habitat relativement à l’abondance, à la productivité et à la fidélité aux hibernacles de l’escargot‑forestier écharge.

Moyenne

Menace 7.3 Autres modifications de l’écosystème

Lacunes dans les connaissances

  • Améliorer la connaissance de l’écologie, de la biologie et des besoins en matière d’habitat de l’escargot‑forestier écharge (par exemple besoins en matière d’habitat, capacité de dispersion, taille du domaine vital, cycle vital et génétique).

Moyenne

Lacunes dans les connaissances

  • Étudier les stratégies d’adaptation de l’escargot‑forestier écharge en réponse aux changements climatiques, les effets possibles de ceux‑ci sur lui et son habitat, et les possibilités d’atténuation (par exemple zones de refuge et autres mesures d’amélioration de l’habitat).

Moyenne

Menace 11.1 Déplacement et altération de l’habitat

Menace 11.2 Sécheresses

Menace 11.3 Températures extrêmes

Lacunes dans les connaissances

  • Examiner les effets potentiels des vers de terre non indigènes sur l’espèce et son habitat.

Moyenne

Menace 7.3 Autres modifications de l’écosystème

Lacunes dans les connaissances

  • Examiner les effets potentiels du Dindon sauvage sur l’espèce et/ou son habitat.

Moyenne

Menace 7.3 Autres modifications de l’écosystème

Lacunes dans les connaissances

  • Examiner les effets potentiels des gastéropodes non indigènes sur l’espèce et/ou son habitat.

Moyenne

Menace 7.3 Autres modifications de l’écosystème

Lacunes dans les connaissances

9. Éducation et formation

9.2 Formation et développement des capacités individuelles

  • Fournir des conseils et un soutien aux gestionnaires des terres et aux propriétaires fonciers sur l’amélioration de l’habitat ou les activités de remise en état dans le but d’améliorer la capacité de conservation.

Faible

Menace 7.1 Incendies et suppression des incendies

Menace 7.3 Autres modifications de l’écosystème

Menace 8.1 Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes

Menace 8.2 Espèces indigènes problématiques

Menace 11.1 Déplacement et altération de l’habitat

Menace 11.2 Sécheresses

Menace 11.3 Températures extrêmes

10. Développement institutionnel

10.3 Développement d’alliances et de partenariats

  • Créer et maintenir des partenariats axés sur la coordination de la mise en œuvre de la conservation, et la génération et l’échange de connaissances.

Moyenne

Toutes les menaces

Lacunes dans les connaissances

a Voir la Classification des actions de conservation (version 2.0) du CMP pour de plus amples renseignements sur les stratégies générales et les approches : Classification des menaces directes (v2.0) (2016) – Normes ouvertes pour la pratique de la conservation (conservationstandards.org).

b « Priorité » reflète l’ampleur dans laquelle la stratégie générale contribue directement au rétablissement de l’espèce ou est un précurseur essentiel à une approche qui contribue au rétablissement de l’espèce.

6.3 Commentaires à l’appui du tableau de planification du rétablissement

Le rétablissement de l’escargot‑forestier écharge au Canada nécessitera l’engagement et la collaboration des autorités fédérales et provinciales, des communautés autochtones, des collectivités locales, des ONG, de l’industrie et d’autres parties intéressées. Le tableau de planification du rétablissement cible des approches relevant de six stratégies générales (gestion des milieux terrestres ou aquatiques; sensibilisation; désignation et planification de la conservation; recherche et suivi; éducation et formation; développement institutionnel) qui, ensemble, visent à maintenir la répartition et l’étendue actuelles de l’habitat convenable pour la population canadienne d’escargots‑forestiers écharges.

Étant donné que la population canadienne d’escargots‑forestiers écharges se trouve principalement dans des aires protégées accessibles au public, il est important d’accroître les connaissances du public sur l’espèce, tout comme sur les autres espèces d’escargots en péril qui cohabitent avec ces sous‑populations. On favorisera ainsi l’atténuation des conséquences des activités récréatives sur l’espèce. Un moyen pour y parvenir est l’élaboration de matériel éducatif et de sensibilisation sur le parc national de la Pointe‑Pelée et la réserve naturelle provinciale Fish Point.

Une autre stratégie clé est la gestion active et la remise en état de l’habitat pour atténuer les menaces et assurer la persistance des sous‑populations existantes. Pour ce faire, il convient de collaborer avec des organisations de conservation et des partenaires locaux dans le but d’accroître leur capacité à entreprendre des travaux de planification de la conservation et d’intendance. Il est primordial d’évaluer l’efficacité de ces mesures et de travailler de manière itérative pour améliorer les résultats positifs pour la biodiversité et les espèces en péril, y compris l’escargot‑forestier écharge. Cela peut inclure une évaluation continue des effets et de l’efficacité de l’atténuation des diverses techniques de gestion de l’habitat dans les sites (par exemple brûlages dirigés, gestion des espèces envahissantes).

Enfin, la recherche et le suivi seront nécessaires pour combler les lacunes dans les connaissances qui limitent la capacité à orienter et à évaluer les mesures de conservation. L’élaboration et la mise en œuvre de protocoles de suivi et d’évaluations de l’habitat standardisés permettront de mieux connaître les besoins de l’espèce en matière de microhabitat et de combler les lacunes dans les connaissances relatives à la biologie, à la productivité, aux menaces et aux tendances démographiques de l’espèce, ce qui pourrait contribuer aux futures activités de rétablissement.

7. Habitat essentiel

7.1 Désignation de l’habitat essentiel de l’espèce

Aux termes de l’alinéa 41(1)c) de la LEP, les programmes de rétablissement doivent comprendre une désignation de l’habitat essentiel de l’espèce, dans la mesure du possible, et donner des exemples d’activités susceptibles d’en entraîner la destruction. Aux termes du paragraphe 2(1) de la LEP, l’habitat essentiel est l’« habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement d’une espèce sauvage inscrite, qui est désigné comme tel dans le programme de rétablissement ou un plan d’action élaboré à l’égard de l’espèce ».

L’habitat essentiel de l’escargot‑forestier écharge au Canada est désigné comme étant l’étendue des caractéristiques biophysiques (voir la section 7.1.2) là où elles se trouvent dans les zones décrites à la section 7.1.1, ci‑dessous. Les zones renfermant de l’habitat essentiel de l’escargot‑forestier écharge sont présentées aux figures 2 et 3. Les carrés du quadrillage UTM montrés dans ces figures font partie d’un système de quadrillage de référence qui met en évidence l’emplacement géographique général renfermant de l’habitat essentiel à des fins de planification de l’aménagement du territoire et/ou d’évaluation environnementale.

Il est reconnu que l’habitat essentiel désigné ci‑dessous est insuffisant pour atteindre les objectifs en matière de population et de répartition de l’espèce. Un calendrier des études (section 7.2) a été élaboré afin d’obtenir l’information nécessaire pour achever la désignation de l’habitat essentiel de façon à pouvoir atteindre les objectifs en matière de population et de répartition. La désignation de l’habitat essentiel sera mise à jour lorsque l’information sera accessible, dans le cadre d’un programme de rétablissement révisé. Pour obtenir plus d’information sur la désignation de l’habitat essentiel, veuillez communiquer avec le Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada, à RecoveryPlanning-Planificationduretablissement@ec.gc.ca.

7.1.1 Zones renfermant de l’habitat essentiel

Au Canada, la présence et la persistance de l’escargot‑forestier écharge dépendent d’une zone plus grande que celle occupée par les individus de l’espèce. Cette espèce a besoin d’éléments écologiques et du paysage qui favorisent et maintiennent les caractéristiques biophysiquesNote de bas de page 23 appuyant ses processus vitaux (par exemple la reproduction et la dispersion) au cours des différentes saisons. L’utilisation d’une zone écologique continue pour désigner l’habitat augmente la probabilité que tous les éléments de l’habitat nécessaires à l’alimentation, à l’accouplement et à la ponte, à l’estivation et à l’hibernation soient inclus.

La zone renfermant de l’habitat essentiel de l’escargot‑forestier écharge est :

  1. l’habitat convenableNote de bas de page 24 où une observationNote de bas de page 25 de l’escargot‑forestier écharge a lieu

7.1.2 Caractéristiques biophysiques de l’habitat essentiel

Les caractéristiques biophysiques de l’habitat essentiel sont généralement les suivantes :

Carte de habitat essentiel de l’escargot‑forestier écharge au parc national de la Pointe‑Pelée, veuillez lire la longue description

Figure 2. Habitat essentiel de l’escargot‑forestier écharge au Canada – parc national de la Pointe‑Pelée. Les zones renfermant de l’habitat essentiel de l’escargot‑forestier écharge au Canada, décrites à la section 7.1, est représentée par les polygones ombrés en jaune. À l’intérieur de ces zones, l’habitat essentiel se rencontre uniquement là où les caractéristiques biophysiques décrites à la section 7.1.2 sont présentes. Le quadrillage UTM de référence de 1 km × 1 km (bordé de rouge) montré sur cette figure est un système de quadrillage national de référence utilisé pour indiquer l’emplacement géographique général renfermant de l’habitat essentiel.

Description longue

La figure 2 est une carte illustrant l’habitat essentiel de l’escargot‑forestier écharge dans le parc national de la Pointe‑Pelée, au Canada. Deux zones renferment de l’habitat essentiel. L’une s’étend de façon continue le long de la rive ouest de la pointe Pelée, soit le long de l’étang Sanctuary, de la plage Northwest et de la plage Black Willow, à l’intérieur de huit carrés de quadrillage UTM de 1 km × 1 km. L’autre zone est située à l’extrémité de la pointe Pelée, du côté ouest, le long de la plage West et de la plage East Point, à l’intérieur de six carrés de quadrillage UTM de 1 km × 1 km.

Carte de habitat essentiel de l’escargot‑forestier écharge au  île Pelée, veuillez lire la longue description

Figure 3. Habitat essentiel de l’escargot‑forestier écharge au Canada – île Pelée. Les zones renfermant de l’habitat essentiel de l’escargot‑forestier écharge au Canada, décrites à la section 7.1, sont représentées par les polygones ombrés en jaune. À l’intérieur de ces zones, l’habitat essentiel se rencontre uniquement là où les caractéristiques biophysiques décrites à la section 7.1.2 sont présentes. Le quadrillage UTM de référence de 1 km × 1 km (bordé de rouge) montré sur cette figure est un système de quadrillage national de référence utilisé pour indiquer l’emplacement géographique général renfermant de l’habitat essentiel.

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Lighthout Point Provincial Park = Lighthouse Point Parc Provincial (catégorie des réserves naturelles)

Fish Point Provincial Park = Fish Point Parc Provincial (catégorie des réserves naturelles)

Description longue

La figure 3 est une carte illustrant l’habitat essentiel de l’escargot‑forestier écharge sur l’île Pelée, au Canada. Deux zones renferment de l’habitat essentiel. L’une est située dans la région sud‑ouest de l’île Pelée, à l’intérieur de huit carrés de quadrillage UTM de 1 km × 1 km. L’autre zone est située dans le parc provincial Fish Point (catégorie des réserves naturelles), à l’intérieur de deux carrés de quadrillage UTM de 1 km × 1 km. 

7.2 Calendrier des études visant à désigner l’habitat essentiel

Tableau 4. Calendrier des études pour la désignation de l’habitat essentiel.

Description de l’activité

Justification

Échéancier

En collaboration avec les propriétaires fonciers et à l’aide de méthodes de relevé normalisées, confirmer la présence de l’espèce (par exemple escargots vivants ou coquilles fraîches) dans les sites des sous‑populations de l’île Pelée dont le statut est inconnu (voir tableau 1).

La détermination du statut de ces sous‑populations appuiera les objectifs en matière de population et de répartition en définissant l’étendue de l’escargot‑forestier écharge au Canada.

2025-2030

7.3 Activités susceptibles d’entraîner la destruction de l’habitat essentiel

La compréhension de ce qui constitue la destruction de l’habitat essentiel est nécessaire à sa protection et à sa gestion. La destruction est déterminée au cas par cas. On peut parler de destruction lorsqu’il y a dégradation d’un élément de l’habitat essentiel, soit de façon permanente ou temporaire, à un point tel que l’habitat essentiel n’est plus en mesure d’assurer ses fonctions lorsqu’exigé par l’espèce. La destruction peut découler d’une activité unique à un moment donné ou des effets cumulés d’une ou de plusieurs activités au fil du temps.

Comme les connaissances sur l’escargot‑forestier écharge au Canada sont limitées, des inconnues persistent quant au caractère réalisable du rétablissement. Les principales menaces directes qui pèsent sur l’espèce sont les activités récréatives, et le déplacement et l’altération de l’habitat. Toutefois, plusieurs autres menaces mal comprises peuvent également avoir un effet sur l’espèce (par exemple changements climatiques et phénomènes météorologiques violents, modifications des systèmes naturels, espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques). Des approches prudentes doivent être adoptées pour atténuer les activités humaines lorsque les effets sont très incertains.

Il convient de noter que les activités qui se déroulent à l’intérieur ou à proximité de l’habitat essentiel ne sont pas toutes susceptibles d’en entraîner la destruction. Certaines activités qui perturbent brièvement l’habitat essentiel sans toucher les individus eux‑mêmes ou leurs résidences peuvent, avec une gestion appropriée, contribuer à la qualité future de l’habitat essentiel (par exemple maintenir une certaine ouverture du couvert végétal grâce à des coupes sélectives d’arbres).

Le tableau 5 donne des exemples d’activités susceptibles d’entraîner la destruction de l’habitat essentiel de l’espèce; il peut toutefois exister d’autres activités de destruction.

Tableau 5. Activités susceptibles d’entraîner la destruction de l’habitat essentiel

Description de l’activité

Description de l’effet par rapport à la perte de fonction

Détails de l’effet

Altération des processus naturels et/ou des régimes de perturbation à l’intérieur ou à l’extérieur de l’habitat essentiel qui affectent le dépôt ou l’accrétion de sable et les taux d’érosion. Voici des exemples : aménagement des rives et améliorations ou modifications des infrastructures existantes telles que les quais, les jetés, les murs ou d’autres structures favorisant le durcissement des rives, qui auront un impact sur l’apport de sédiments à l’habitat essentiel. L’augmentation des taux d’érosion pourrait avoir un impact sur la quantité totale d’habitat disponible pour l’escargot.

Les changements des régimes naturels de dépôt et d’érosion de cet habitat de rive dynamique peuvent entraîner une perte directe d’habitat essentiel en réduisant l’habitat convenable disponible.

Les rives de la péninsule de la pointe Pelée devraient être de plus en plus touchées par les effets des changements climatiques à cause des variations de niveau d’eau, de la réduction de la glace protectrice du lac en hiver et de l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des tempêtes.

Si cette activité devait survenir, quel que soit le moment de l’année, à l’intérieur des limites de l’habitat essentiel, en bordure de celui‑ci ou dans des zones où un effet sur le dépôt ou l’accrétion de sable est possible dans le parc national de la Pointe‑Pelée ou sur l’île Pelée, il en résulterait probablement la destruction de l’habitat essentiel. Les seuils concernant cette activité sont encore inconnus pour l’instant.

Menaces de l’UICN‑CMP : 7.3 – Autres modifications de l’écosystème; 11.1 – Déplacement et altération de l’habitat

Activités qui facilitent l’introduction de nouvelles espèces envahissantes ou l’expansion de l’aire de répartition d’espèces envahissantes déjà établies. Voici des exemples : introduction de graines de plantes non indigènes, aménagement des rives ou modification des infrastructures (qui peuvent utiliser de l’équipement contaminé ou perturber le sol) à l’intérieur ou à proximité de l’habitat essentiel de l’escargot‑forestier écharge. Les espèces potentiellement menaçantes sont la centaurée maculée et l’alliaire officinale.

Si de nouvelles espèces végétales exotiques envahissantes sont introduites, ou si les aires de répartition des espèces envahissantes existantes sont étendues, elles pourraient par exemple modifier le régime d’humidité du sous‑étage et potentiellement éliminer les conditions d’humidité requises par l’espèce.

Lorsque cette activité se produit à l’intérieur des limites de l’habitat essentiel, quel que soit le moment de l’année, elle aura des effets directs et/ou cumulatifs. Elle est susceptible d’entraîner la destruction de l’habitat essentiel.

Menace de l’UICN-CMP : 7.3 – Autres modifications de l’écosystème

Activités qui entraînent le piétinement ou le compactage du sol ou perturbent les éléments du microhabitat tels que la litière de feuilles et les troncs d’arbres. Voici des exemples : utilisation de vélos de montagne hors piste et de véhicules tout‑terrain dans l’habitat essentiel.

Des altérations importantes du sol peuvent entraîner la perte de substrats convenables pour la ponte et l’estivation. Le compactage et l’excavation du sol peuvent également augmenter le potentiel d’inondation ou d’assèchement des sites existants.

Lorsque cette activité se produit à l’intérieur des limites de l’habitat essentiel, peu importe le moment de l’année, elle aura des effets directs et/ou cumulatifs. Elle est susceptible d’entraîner la destruction de l’habitat essentiel.

Menace de l’UICN-CMP : 6.1 – Activités récréatives

Activités qui fragmentent de façon permanente les zones d’habitat essentiel continues. Voici un exemple : aménagement de routes ou de sentiers.

La perte et la fragmentation d’habitat ont déjà contribué au déclin de cette espèce. La fragmentation de l’habitat essentiel peut séparer de façon permanente les individus d’une sous‑population, car les routes et les sentiers peuvent constituer des obstacles permanents à la dispersion. Cela peut aussi créer des parcelles d’habitat essentiel qui sont trop petites pour soutenir la sous‑population.

Lorsque cette activité se produit à l’intérieur des limites de l’habitat essentiel, quel que soit le moment de l’année, elle aura des effets directs et/ou cumulatifs. Elle est susceptible d’entraîner la destruction de l’habitat essentiel.

Menace de l’UICN-CMP : 4.1 – Routes et voies ferrées

8. Mesure des progrès

Les indicateurs de rendement présentés ci‑dessous proposent un moyen de définir et de mesurer les progrès vers l’atteinte des objectifs en matière de population et de répartition. Tous les cinq ans, le succès de la mise en œuvre du programme de rétablissement sera évalué au moyen des indicateurs de rendement suivants :

9. Énoncé sur les plans d’action

Un ou plusieurs plans d’action visant l’escargot‑forestier écharge seront préparés et publiés dans le Registre public des espèces en péril dans un délai de dix ans, selon les priorités et les ressources disponibles.

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Annexe A : Cotes de conservation infranationales de l’escargot‑forestier écharge (Allogona profunda) au Canada et aux États‑Unis

Tableau A-1 – Cotes de conservation de l’escargot‑forestier écharge au Canada et aux États‑Unis (NatureServe, 2022).

Cote mondiale (G)

Cote nationale (N)

Cotes infranationales (S)

G5 (en sécurité – espèce commune, largement répartie et abondante)

Canada : N1N2 (gravement en péril/en péril)

Ontario (S1S2)

États‑Unis : N5 (en sécurité)

Alabama (SNR); Arkansas (SX); Illinois (SNR); Indiana (SNR); Iowa (SNR); Kansas (SNR); Kentucky (S4); Louisiane (SX); Maryland (SU); Michigan (SNR); Minnesota (SNR); Mississippi (SX); Missouri (SNR); Nebraska (SNR); État de New York (SNR); Caroline du Nord (S2S3); Ohio (SNR); Pennsylvanie (S2); Tennessee (S4); Virginie (S4); Virginie‑Occidentale (S5); Wisconsin (S2).

Définitions des cotes (NatureServe, 2022)

N1N2/S1S2 : Gravement en péril/en péril
Espèce très susceptible à extrêmement susceptible de disparaître du territoire en raison d’une aire de répartition limitée à très limitée, d’un nombre restreint à très restreint de populations ou d’occurrences, de déclins marqués à très marqués, de menaces graves ou d’autres facteurs.
S2S3 : Vulnérable/en péril
Espèce modérément susceptible à très susceptible de disparaître du territoire en raison d’une aire de répartition plutôt limitée à limitée, d’un nombre relativement restreint à restreint de populations ou d’occurrences, de déclins récents et généralisés à marqués, de menaces modérées à graves ou d’autres facteurs.
S2 : En péril
Espèce très susceptible de disparaître du territoire en raison d’une aire de répartition limitée, d’un nombre restreint de populations ou d’occurrences, de déclins marqués, de menaces graves ou d’autres facteurs.
S4 : Apparemment en sécurité
Espèce assez peu susceptible de disparaître du territoire en raison de la grande étendue de son aire de répartition ou du grand nombre de populations ou d’occurrences, mais pour laquelle il existe des sources de préoccupations en raison de déclins localisés récents, de menaces ou d’autres facteurs.
G5/N5/S5 : En sécurité
Espèce très peu susceptible de disparaître du territoire en raison de la très vaste étendue de son aire de répartition ou de l’abondance de populations ou d’occurrences et ne suscitant aucune préoccupation associée à des déclins ou à des menaces ou n’en suscitant que très peu.
SU :
Non classable.
SNR : Non classée
Espèce dont le statut de conservation n’a pas encore été évalué à l’échelle du territoire.
SX : Présumée disparue
Espèce considérée comme disparue du territoire (non retrouvée malgré des recherches intensives dans les sites historiques et d’autres habitats convenables, et associée à une probabilité pratiquement nulle d’être redécouverte).

Annexe B : Effets sur l’environnement et sur les espèces non ciblées

Une évaluation stratégique environnementale (EES) est effectuée pour tous les documents de planification du rétablissement en vertu de la LEP, conformément à la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmesNote de bas de page 26. L’objet de l’EES est d’incorporer les considérations environnementales à l’élaboration des projets de politiques, de plans et de programmes publics pour appuyer une prise de décisions éclairées du point de vue de l’environnement, et d’évaluer si les résultats d’un document de planification du rétablissement peuvent affecter un élément de l’environnement ou tout objectif ou cible de la Stratégie fédérale de développement durableNote de bas de page 27 (SFDD).

La planification du rétablissement vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général. Il est cependant reconnu que des programmes peuvent, par inadvertance, produire des effets environnementaux qui dépassent les avantages prévus. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient directement compte de tous les effets environnementaux, notamment des incidences possibles sur des espèces ou des habitats non ciblés. Les résultats de l’EES sont directement inclus dans le programme lui‑même, mais également résumés dans le présent énoncé, ci‑dessous.

La plupart des stratégies générales et des approches de rétablissement de l’escargot‑forestier écharge ne devraient avoir aucun effet néfaste ou devraient avoir un effet positif sur l’environnement dans lequel elles seront mises en œuvre de même que sur les espèces non ciblées présentes dans ces zones.

Au Canada, l’escargot‑forestier écharge ne se trouve qu’à la pointe Pelée et sur l’île Pelée (COSEWIC, 2014a). Au nombre des espèces en péril qui peuvent aussi se trouver dans ces sites, dans de l’habitat semblable, citons les suivantes : escargot‑tigre à bandes de l’Est (Anguispira kochi kochi), salamandre à petite bouche (Ambystoma texanum), mûrier rouge (Morus rubra), couleuvre fauve de l’Est (Pantherophis vulpinus), renard gris (Urocyon cinereoargenteus) et cornouiller fleuri (Cornus florida).

Les relevés et les recherches sur l’escargot‑forestier écharge pourraient repérer d’autres espèces en péril et/ou cibler les menaces qui pèsent sur elles et le niveau de préoccupation qui leur est associé. La conservation et la gestion de l’habitat destinées à assurer la disponibilité d’habitat convenable d’une année à l’autre sont susceptibles de profiter à d’autres espèces présentes dans la zone d’habitat principale de l’escargot‑forestier écharge. De même, une sensibilisation accrue du public à l’espèce au moyen d’activités de vulgarisation et de communication (y compris de l’information sur l’identification de l’espèce, les menaces qui pèsent sur elle et les mesures susceptibles de contribuer à sa reconstitution) est susceptible d’avoir des effets bénéfiques sur l’ensemble des espèces forestières grâce à la réduction des effets des activités récréatives.

Au besoin, les effets négatifs possibles associés à la modification de l’habitat, à l’enlèvement d’espèces envahissantes, à la modification des rives et/ou à des projets de gestion des espèces dans le parc national de la Pointe‑Pelée ou dans le cadre d’autres projets financés par le gouvernement fédéral seront abordés. Des mesures d’atténuation correspondantes seront alors mises au point dans le cadre d’une évaluation d’impact des projets au titre de la Loi sur l’évaluation d’impact (2019). Une telle évaluation est également réalisée pour les sites appartenant à la province dans le cadre de l’Évaluation environnementale de portée générale relative aux parcs provinciaux et aux réserves de conservation. Des mesures de suivi pourront être exigées à la suite des évaluations environnementales, afin de déterminer l’efficacité des techniques mises en œuvre et l’exactitude des effets prévus. Ces mesures permettront la mise en place d’une gestion adaptative, l’atténuation des éventuels effets sur l’environnement de même que l’ajustement et l’amélioration continus des activités de rétablissement. Les processus d’évaluation environnementale conduiront à de nouvelles versions des plans, qui seront examinées de façon continue.

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2025-02-27