Leptoge à grosses spores (Leptogium platynum) : programme de rétablissement 2019

Titre officiel : Programme de rétablissement du leptoge à grosses spores (Leptogium platynum) au Canada 2019

Loi sur les espèces en péril (LEP)
Série de programmes de rétablissement

photo du Leptoge à grosses spores
Leptoge à grosses spores

Préface

En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996), les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires ont convenu d’établir une législation et des programmes complémentaires qui assureront la protection efficace des espèces en péril partout au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) (LEP), les ministres fédéraux compétents sont responsables de l’élaboration des programmes de rétablissement pour les espèces inscrites comme étant disparues du pays, en voie de disparition ou menacées et sont tenus de rendre compte des progrès réalisés dans les cinq ans suivant la publication du document final dans le Registre public des espèces en péril.

La ministre de l’Environnement et du Changement climatique est le ministre compétent en vertu de la LEP à l’égard du leptoge à grosses spores, et a élaboré ce programme de rétablissement, conformément à l’article 37 de la LEP. Dans la mesure du possible, le programme de rétablissement a été préparé en collaboration avec la Province de la Colombie-Britannique, en vertu du paragraphe 39(1) de la LEP.

La réussite du rétablissement de l’espèce dépendra de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des directives formulées dans le présent programme. Cette réussite ne pourra reposer seulement sur Environnement et Changement climatique Canada ou sur toute autre autorité responsable. Tous les Canadiens et les Canadiennes sont invités à appuyer ce programme et à contribuer à sa mise en œuvre pour le bien du leptoge à grosses spores et de l’ensemble de la société canadienne.

Le présent programme de rétablissement sera suivi d’un ou de plusieurs plans d’action qui présenteront de l’information sur les mesures de rétablissement qui doivent être prises par Environnement et Changement climatique Canada et d’autres autorités responsables et/ou organisations participant à la conservation de l’espèce. La mise en œuvre du présent programme est assujettie aux crédits, aux priorités et aux contraintes budgétaires des autorités responsables et organisations participantes.

Le programme de rétablissement établit l’orientation stratégique visant à arrêter ou à renverser le déclin de l’espèce, incluant la désignation de l’habitat essentiel dans la mesure du possible. Il fournit à la population canadienne de l’information pour aider à la prise de mesures visant la conservation de l’espèce. Lorsque l’habitat essentiel est désigné, dans un programme de rétablissement ou dans un plan d’action, la LEP exige que l’habitat essentiel soit alors protégé.

Dans le cas de l’habitat essentiel désigné pour les espèces terrestres, y compris les oiseaux migrateurs, la LEP exige que l’habitat essentiel désigné dans une zone protégée par le gouvernement fédéralNote de bas de page 1  soit décrit dans la Gazette du Canada dans un délai de 90 jours après l’ajout dans le Registre public du programme de rétablissement ou du plan d’action qui a désigné l’habitat essentiel. L’interdiction de détruire l’habitat essentiel aux termes du paragraphe 58(1) s’appliquera 90 jours après la publication de la description de l’habitat essentiel dans la Gazette du Canada.

Pour l’habitat essentiel se trouvant sur d’autres terres domaniales, le ministre compétent doit, soit faire une déclaration sur la protection légale existante, soit prendre un arrêté de manière à ce que les interdictions relatives à la destruction de l’habitat essentiel soient appliquées.

Si l’habitat essentiel d’un oiseau migrateur ne se trouve pas dans une zone protégée par le gouvernement fédéral, sur le territoire domanial, à l’intérieur de la zone économique exclusive ou sur le plateau continental du Canada, l’interdiction de le détruire ne peut s’appliquer qu’aux parties de cet habitat essentiel — constituées de tout ou partie de l’habitat auquel la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs s’applique aux termes des paragraphes 58(5.1) et 58(5.2) de la LEP.

En ce qui concerne tout élément de l’habitat essentiel se trouvant sur le territoire non domanial, si le ministre compétent estime qu’une partie de l’habitat essentiel n’est pas protégée par des dispositions ou des mesures en vertu de la LEP ou d’autres lois fédérales, ou par les lois provinciales ou territoriales, il doit, comme le prévoit la LEP, recommander au gouverneur en conseil de prendre un décret visant l’interdiction de détruire l’habitat essentiel. La décision de protéger l’habitat essentiel se trouvant sur le territoire non domanial et n’étant pas autrement protégé demeure à la discrétion du gouverneur en conseil.

Remerciements

L’élaboration du présent programme de rétablissement a été coordonnée par le personnel du Service canadien de la faune – Région du Pacifique d’Environnement et Changement climatique Canada (ECCC-SCF) : Kella Sadler, Jamie Leathem et Matt Huntley. Stuart Crawford et Trevor Goward ont préparé la première ébauche du programme de rétablissement, et Curtis Björk et Ryan Batten ont fourni les photographies de l’espèce. Les données relatives aux récentes observations de l’espèce (2012 et 2013; 2017) ont été fournies par Andrea Schiller (Ressources naturelles Canada), Ryan Batten, Curtis Björk, Hans Roemer et Robin Annschild . David Giblin, de l’herbier de l’Université de Washington, et Rick Phillippe et Andrew Miller, de l’herbier de l’Université de l’Illinois, ont présenté des spécimens à Trevor Goward aux fins de confirmation de l’identification. Leah Westereng, Karen Stefanyk et Brenda Costanzo (Ministry of Environment and Climate Change Strategy de la Colombie-Britannique), Andrea Schiller et James Miskelly (Ressources naturelles Canada), Tracy Cornforth (ministère de la Défense nationale) et Manon Dubé, Véronique Brondex et Paul Johanson (ECCC-SCF - Région de la capitale nationale) ont fourni de précieux conseils et commentaires pour la rédaction. Danielle Yu, Meaghan Leslie-Gottschligg et Chris Adamson (ECCC-SCF - Région du Pacifique) ont fourni de l’aide supplémentaire pour la préparation des cartes et des figures.

Sommaire

Le leptoge à grosses spores (Leptogium platynum) a été désigné espèce en voie de disparition par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada et est inscrit à la liste des espèces en voie de disparition de l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril. Au Canada, l’espèce a été signalée dans 18 sites dans le sud-est de l’île de Vancouver et dans le sud des îles Gulf. L’espèce est existante ou présumée existante dans 14 de ces sites. La population totale connue comprend environ 600 individus.

Le leptoge à grosses spores est un lichen foliacé dont la face supérieure est gélatineuse et d’une couleur bleutée foncée; celle-ci porte un nombre faible à élevé d’organes de fructification (apothécies) partiellement enfoncés, en forme de boutons, et parfois des propagules végétatives (lobules). L’espèce a besoin d’un microhabitat très précis et pousse sur des affleurements rocheux exposés et orientés vers le sud qui ne présentent pas de couverture neigeuse prolongée. En outre, l’espèce a besoin de suintements périodiques alimentés par de petites rigoles sur la paroi de la falaise ou par l’eau que les mousses environnantes relâchent progressivement. L’espèce ne pousse pas sur les roches acides ou dans les milieux enrichis en azote. Elle se rencontre à basse altitude (sous les 400 m) dans la zone biogéoclimatique côtière à douglas et les secteurs voisins de la zone biogéoclimatique côtière à pruche de l’Ouest.

Les populations canadiennes se trouvent à la limite nord de l’aire de répartition de l’espèce, ce qui les rend particulièrement vulnérables aux perturbations climatiques. De ce fait, la principale menace qui pèse sur le leptoge à grosses spores au Canada semble être les changements climatiques, bien que d’autres menaces de moindre importance puissent être cernées. Cinq populations pourraient être menacées par le développement résidentiel, la récolte du bois ou le développement agricole. Deux populations pourraient être directement touchées par la circulation de visiteurs dans les parcs régionaux. Pour le moment, on ignore si le rétablissement est réalisable, car il est complexe d’atténuer les effets des changements climatiques sur l’espèce.

Trois populations historiques de leptoge à grosses spores sont supposées disparues. Une de celles-ci est probablement disparue à cause de l’enrichissement en azote associé à un élevage intensif situé à proximité. La cause de la disparition des deux autres populations est inconnue, mais elle pourrait être liée aux changements climatiques ou à une fluctuation naturelle des populations.

L’objectif en matière de population et de répartition établi pour le leptoge à grosses spores est de maintenir la répartition et de maintenir ou (lorsque approprié) d’accroître l’abondance de toutes les populations existantes de l’espèce au Canada, y compris de toutes les populations qui pourraient être repérées ou rétablies à l’avenir. Les stratégies générales visant à contrer les menaces à la survie et au rétablissement du leptoge à grosses spores sont présentées ci-après. L’habitat essentiel est désigné pour 13 des 14 populations existantes connues. Un calendrier des études est inclus pour la désignation de l’habitat essentiel de l’autre population existante connue.

Un ou plusieurs plans d’action visant le leptoge à grosses spores au Canada seront publiés dans le Registre public des espèces en péril d’ici 2024.

Résumé du caractère réalisable du rétablissement

D’après les quatre critères suivants qu’Environnement et Changement climatique Canada utilise pour définir le caractère réalisable du rétablissement, le rétablissement du leptoge à grosses spores comporte des inconnues. Conformément au principe de précaution, un programme de rétablissement a été élaboré en vertu du paragraphe 41(1) de la LEP, tel qu’il convient de faire lorsque le rétablissement est déterminé comme étant réalisable du point de vue technique et biologique. Le présent programme de rétablissement traite des inconnues entourant le caractère réalisable du rétablissement.

1. Des individus de l’espèce sauvage capables de se reproduire sont disponibles maintenant ou le seront dans un avenir prévisible pour maintenir la population ou augmenter son abondance.

Oui. Il y a 14 populations existantes connues, qui contiennent toutes des thallesNote de bas de page 2  capables de reproduction.

2. De l’habitat convenable suffisant est disponible pour soutenir l’espèce, ou pourrait être rendu disponible par des activités de gestion ou de remise en état de l’habitat.

Oui. Il y a suffisamment d’habitat convenable pour soutenir les populations existantes au Canada, et il semble exister des milieux propices à l’espèce qui n’ont pas encore été colonisés.

3. Les principales menaces pesant sur l’espèce ou son habitat (y compris les menaces à l’extérieur du Canada) peuvent être évitées ou atténuées.

Inconnu. Les activités humaines qui sont la cause directe de dommages à l’espèce et à son habitat peuvent être évitées ou atténuées grâce à certaines techniques de rétablissement. Cela dit, les changements climatiques constituent la principale menace pour cette espèce. On ne connaît pas les répercussions précises de ces changements sur l’espèce et on ne sait pas s’il est possible de les éviter ou de les atténuer.

4. Des techniques de rétablissement existent pour atteindre les objectifs en matière de population et de répartition, ou leur élaboration peut être prévue dans un délai raisonnable.

Inconnu. Les techniques de rétablissement comme la communication avec le public et la promotion de l’intendance et de la remise en état peuvent aider à éviter ou à atténuer les effets des activités humaines qui sont la cause directe de dommages à l’espèce et à son habitat. Cela dit, les changements climatiques constituent la principale menace pour cette espèce. On ne sait s’il est possible d’élaborer des techniques de rétablissement pour atténuer les effets des changements climatiques dans un délai raisonnable.

1. Évaluation de l’espèce par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada

Date de l’évaluation : Mai 2011

Nom commun (population) : Leptoge à grosses spores

Nom scientifique : Leptogium platynum

Statut selon le COSEPAC : Espèce en voie de disparition

Justification de la désignation : Ce lichen foliacé se trouve dans l'ouest de l'Amérique du Nord, atteignant la limite septentrionale de son aire de répartition sur la côte sud-ouest de la Colombie-Britannique où il se trouve de façon commune dans trois, possiblement quatre localités sur l'île de VancouverNote de bas de page 3 . Le lichen pousse sur des affleurements rocheux riches en calcium et en magnésium, et plus de 80 % des individus se trouvent dans une seule localité. Il est disparu de trois autres localités. Ce lichen est vulnérable aux événements stochastiques, à la compétition avec les mousses et hépatiques, à la pollution causée par les activités industrielles et agricoles, ainsi qu'aux sécheresses estivales de plus en plus fréquentes résultant des changements climatiques.

Présence au Canada : Colombie-Britannique

Historique du statut selon le COSEPAC : Espèce désignée « en voie de disparition » en mai 2011.

2. Information sur la situation de l’espèce

Désignation juridique : liste des espèces en voie de disparition de l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (2017).

Tableau 1. Cotes de conservation attribuées au leptoge à grosses spores (NatureServe, 2018; B.C. Conservation Framework, 2018; B.C. Conservation Data Centre, 2018)
Cote mondiale (G)a Cote nationale (N)a Cote infranationale (S)a Statut selon le COSEPAC Cadre de conservation de la C.-B.
G3G4
(2013)

Canada : N1N2 (2017)
États-Unis : N3N4

Colombie-Britannique : S3S4 (2018)
Oregon : S1S2

Espèce en voie de disparition (2011)

Priorité 1 (niveau le plus élevé) pour le but 3b

C.-B. = Colombie-Britannique ; COSEPAC = Comité sur la situation des espèces en péril au Canada.

a Cote 1 – gravement en péril; 2 – en péril; 3 – vulnérable à la disparition ou à l’extinction; 4 – apparemment non en péril.

b But 3 : Maintenir la diversité des espèces et des écosystèmes indigènes.

Au Canada, le leptoge à grosses spores se rencontre exclusivement dans la zone côtière de la Colombie-Britannique, où il se trouve à la limite nord de son aire de répartition. Selon la technique de détermination par alpha-enveloppe recommandée par Master et al. (2012) pour déterminer l’étendue de l’aire de répartition d’une espèce, environ 1 % de l’aire de répartition du leptoge à grosses spores se trouve au Canada. La majeure partie de son aire de répartition se trouve en Oregon et en Californie, avec quelques occurrences éparses dans l’État de Washington, au Nouveau-Mexique et au Mexique.

3. Information sur l’espèce

3.1 Description de l’espèce

Le leptoge à grosses spores est un lichen foliacé gélatineux qui se fixe de manière lâche au substrat et peut atteindre environ 4 ou 5 (jusqu’à 7) cm de diamètre (figure 1). Les lobes sont arrondis à plutôt allongés et mesurent 4 à 6 mm de largeur. Leur extrémité est généralement courbée vers le bas. La face supérieure du thalle est gris bleuté ou parfois brune, luisante, glabre et finement ridée à l’état sec.Elle porte un nombre faible à élevé de petits lobules (petits lobes qui peuvent se détacher et produire de nouveaux thalles) dont l’extrémité est courbée vers le bas. La face supérieure présente aussi un nombre faible à élevé d’apothécies (organes de fructification) partiellement enfoncées, en forme de boutons, mesurant 0,2 à 0,5 mm de diamètre. Les parties internes du thalle, qui forme la portion principale du lichen, sont foncées, plutôt translucides et caoutchouteuses à l’état humide. La face inférieure du thalle est plus pâle que la face supérieure et elle est glabre ou parsemée de touffes de poils blancs.

Des illustrations de l’espèce sont présentées dans Goward et al. (1994, p. 66) et dans Brodo et al. (2001, p. 408). On trouve une description plus détaillée de l’espèce dans Brodo et al. ainsi que dans Sierk (1964) et dans le rapport du COSEPAC (COSEWIC, 2011).

photo du Thalle. Voir description longue ci-dessous.
Figure 1. Thalle de leptoge à grosses spores présentant des apothécies et des lobules. Photo : Ryan Batten.

Comme tous les lichens du genre Leptogium, le leptoge à grosses spores est un cyanolichen, ce qui signifie que l’un de ses deux symbiontesNote de bas de page 4  est une cyanobactérie plutôt qu’une algue verte. Toutefois, parmi les lichens de ce genre, le leptoge à grosses spores est facilement reconnaissable à son port foliacé, à ses lobes finement ridés, à ses nombreuses apothécies partiellement enfoncées, en forme de boutons, et particulièrement à ses petits lobules dont l’extrémité est courbée vers le bas. Au Canada, le leptoge à grosses spores ne pousse que sur des roches dans des zones côtières, ce qui le distingue du leptoge à quatre spores (Leptogium polycarpum; qui pousse seulement sur des arbres au Canada) et du leptoge de Californie (L. californicum; qui pousse seulement à l’intérieur des terres au Canada), espèces d’aspect semblable.

3.2 Population et répartition de l’espèce

Le leptoge à grosses spores est considéré comme endémique à l’ouest de l’Amérique du Nord (COSEWIC, 2011), où il est présent dans la zone côtière, depuis le sud de la Colombie-Britannique jusque dans le sud de la Californie, en passant par les États de Washington et d’Oregon, ainsi que plus à l’est et au sud-est, au Nouveau-Mexique (Sierk, 1964) et dans la région de Chihuahua, au Mexique (Jørgensen et Nash, 2004). L’aire de répartition mondiale englobant toutes les mentions connues du leptoge à grosses spores est illustrée à la figure 2. Cette aire comprend des mentions historiques qui n’ont pas été revisitées depuis plus de 25 ans (dont certaines depuis plus de cent ans) ainsi que plusieurs populations qu’on croit disparues. Parmi les 51 populations de leptoge à grosses spores répertoriées à l’échelle mondiale jusqu’à maintenant, 18 se trouvent au Canada (figure 3; tableau 2), malgré que l’aire de répartition canadienne représente moins de 1 % de l’aire de répartition mondiale de l’espèce, ce qui pourrait s’expliquer par les activités de recherche particulièrement intensives menées au Canada.

Carte de répartition. Voir description longue ci-dessous.
Figure 2. Aire de répartition mondiale comprenant toutes les mentions connues du leptoge à grosses spores.
Description longue

Aire de répartition mondiale comprenant toutes les mentions connues du leptoge à grosses spores. La plupart des populations se trouvent le long de la côte du Pacifique, au Canada et aux États‑Unis. Il y a également quelques populations à proximité de la frontière entre les États-Unis et le Mexique.

Le leptoge à grosses spores a été observé au Canada dans 18 localités qui correspondent à 18 populationsNote de bas de page 5 , dont une compte 2 sous-populations (figure 3; tableau 2 ). Onze de ces populations sont ici signalées pour la première fois (Batten et Björk, obs. pers., 2012 et 2013; Natural Resources Canada, 2014; Björk, obs. pers., 2017); deux avaient été signalées dans l’évaluation et le rapport de situation du COSEPAC sur le leptoge à grosses spores (COSEWIC, 2011), et les cinq autres mentions sont historiques et remontent à la période de 1968­ à 1975. L’emplacement de quatre des cinq populations historiques a été revisité en 2009, et l’un d’eux hébergeait encore une population de leptoge à grosses spores. Même si le nombre de populations existantes connues a augmenté depuis le rapport du COSEPAC de 2011, l’aire de répartition connue au Canada ne s’est pas agrandie.

Actuellement, l’espèce a été observée au Canada uniquement dans la région côtière de la Colombie-Britannique, où elle est apparemment limitée au sud-est de l’île de Vancouver et au sud des îles Gulf, au sud du 49e parallèle Nord environ (figure 3).

Il y a 14 populations existantes confirmées de leptoge à grosses spores : 13 populations dans le District régional de la capitale, y compris trois dans l’île Saltspring et une dans l’île Galiano, et une population (comprenant 2 sous-­populations) dans les monts Woodley, dans le District régional de Cowichan Valley (tableau 2).

Neuf des quatorze populations existantes connues, qui représentent environ 80 % des individus connus au Canada, se trouvent dans la sous-zone maritime humide de la zone biogéoclimatique côtière à douglas (CDF) (Meidinger et Pojar, 1991). Les conditions climatiques qui y règnent peuvent être caractérisées comme méditerranéennes, avec des étés chauds et secs et des hivers doux et humides. Cette sous-zone représente en fait une occurrence nordique isolée du climat de type méditerranéen caractéristique des régions côtières de l’Oregon et de la Californie (Noble, 1982). Cette sous-zone a une très petite superficie et occupe environ 0,3 % du territoire de la Colombie-­Britannique. À l’intérieur de celle-ci, le leptoge à grosses spores semble être limité à des affleurements dégagés généralement orientés vers le sud qui reçoivent un apport en substances alcalines et sont soumis à un suintement périodique.

Trois populations existantes de leptoge à grosses spores se trouvent tout juste à l’intérieur de la zone côtière à pruche de l’Ouest (CWH) (Meidinger et Pojar, 1991), dans la région de Sooke de l’île de Vancouver, et une population se trouve dans la région de Langford, à la transition entre les zones CWH et CDF. De plus, il existe une mention historique de l’espèce à la montagne Sumas, dans la vallée du bas Fraser, dans la zone CWH, mais celle-ci est probablement disparue.

Les données sont inadéquates et ne permettent pas de déterminer les tendances des populations canadiennes existantes de leptoge à grosses spores. Une seule des quatre populations historiques du sud-est de l’île de Vancouver et des îles Gulf a pu être retrouvée. Toutefois, on ignore si cela indique un déclin global de la population ou reflète simplement une fluctuation naturelle de la population. Le leptoge à grosses spores fait probablement partie d’une succession cyclique d’espèces cooccurrentes, abordée à la section 3.3, et pourrait alterner entre des périodes de présence et d’absence dans une localité donnée.

Carte de emplacement. Voir description longue ci-dessous.
Figure 3. Emplacement des populations de leptoge à grosses spores au Canada.
Description longue

Emplacement des populations de leptoge à grosses spores au Canada. Il y a quatorze populations existantes à proximité de Victoria et dans les îles Galiano et Saltspring. Trois populations possiblement disparues se trouvent à l’extrémité sud de l’île de Vancouver, dans l’île Galiano et à proximité de la frontière entre le Canada et les États-Unis. Une population dont la situation est inconnue se trouve près de Victoria.

Tableau 2. Populations connues de leptoge à grosses spores au Canada
Numéro de la populationa Nom de la localité
(emplacement général)
Régime foncier Année de la première observation Dernier dénombre-ment de la population
Nbre de thalles (année)
Statut de la populationb
1 Montagne Sumas (vallée du bas Fraser) Territoire non domanial 1968 0 (2009) Disparue
2 Monts Woodley (vallée de la Cowichan) Territoire non domanial 1975 35 (2009) Existante
3 Montagne Sutil
(île Galiano)
Territoire non domanial 2013 11 à 25 (2013) Existante
4 Mont Erskine (île Saltspring) Territoire non domanial 2012 11 à 25 (2012) Existante
5 Mont Maxwell Ouest (île Saltspring) Territoire non domanial 2012 1 à 10 (2012) Existante
6 Mont Maxwell Est (île Saltspring) Territoire non domanial 2013 20 à 30 (2013) Existante
7 Havre Bedwell (île Pender Nord) Territoire non domanial 1974 0 (2009) Disparue
8 Colline Jocelyn (District régional de la capitale - Highlands) Territoire non domanial 2013 51 à 100 (2013) Existante
9 Colline Lone Tree (District régional de la capitale - Highlands) Territoire non domanial 1975 0 (2009) Disparue
10 Mont Finlayson (Langford) Territoire domanial, territoire non domanial 2009 300 (2009) Existante
11 Montagne Skirt (Langford) Territoire non domanial 2012 11 à 25 (2012) Existante
12 Mont McDonald (Langford) Territoire non domanial 2012 51 à 100 (2012) Existante
13 Sooke Potholes – cours supérieur (Sooke) Territoire non domanial 2012 1 à 10 (2012) Existante
14 Sooke Potholes – cours inférieur (Sooke) Territoire non domanial 2009 35 (2009) Existante
15 Camp Thunderbird (Sooke) Territoire non domanial 2012 1 à 10 (2012) Existante
16 Montagne Metchosin (Metchosin) Territoire non domanial 1975 Inconnu Inconnuc
17 Cap Albert (Metchosin) Territoire domanial 2013 50 (2013) Existante
18 Colline Mary (Metchosin) Territoire domanial 2017 3 (2017) Existante

a Numéros utilisés pour désigner les populations dans le tableau 2 et la figure 3 ainsi que dans le texte.

b Situation des populations et sous-populations de leptoge à grosses spores : existante – l’existence de la population a été vérifiée récemment (< 25 ans); historique – on ne dispose pas d’information récente pour vérifier l’existence continue de la population (les mentions ont > 25 ans).

c Non revisitée, accès impossible.

3.3 Besoins du leptoge à grosses spores

Besoins en matière d’habitat

Dans le sud du Canada, le leptoge à grosses spores se trouve à la limite nord de son aire de répartition mondiale et ne se rencontre que dans la sous-zone biogéoclimatique côtière à douglas (CDF mm) et les portions voisines de la sous-zone côtière à pruche de l’Ouest (CWH xm1, CWH xm2 et CWH mm), dans le sud-est de l’île de Vancouver et le sud des îles Gulf. Dans cette région, l’espèce pousse uniquement à des altitudes inférieures à 400 m, dans des microhabitats présentant des caractéristiques biophysiques très précises.

L’espèce se rencontre exclusivement sur des affleurements rocheux inclinés soumis à un certain suintement périodique. Elle semble être absente des milieux fréquemment secs. Le leptoge à grosses spores occupe parfois de petites rigoles se formant sur la paroi de falaises, ou alors il semble profiter de l’eau que les mousses relâchent progressivement après la pluie. L’habitat doit présenter des caractéristiques topographiques (microbassin) qui favorisent l’écoulement des eaux de pluie vers l’occurrence.

Comme les autres lichens gélatineux dont le photobionte (cyanobactérie symbiotique photosynthétique) appartient au genre Nostoc,le leptoge à grosses spores ne pousse que sur des substrats à pH d’au moins 5,0 environ (Gauslaa, 1985, 1995; COSEWIC, 2011). Au Canada, on le retrouve le plus souvent sur des grès ou des conglomérats riches en minéraux alcalins (ou recevant un apport en substances alcalines); il ne semble pas vivre sur les substrats rocheux acides. L’espèce pousse souvent sur des substrats rocheux riches en calcium ou en magnésium.

Toutes les populations connues de leptoge à grosses spores au Canada se trouvent sur des pentes exposées orientées vers le sud (sud-ouest à sud-est) qui sont bien éclairées et présentent généralement un couvert forestier clairsemé. L’espèce est souvent associée à des bryophytes (mousses et hépatiques). Elle ne semble pas tolérer les milieux très ombragés, mais la présence d’un suintement périodique semble être un des facteurs écologiques qui déterminent son aire de répartition au Canada. Elle ne semble pas non plus tolérer la présence prolongée d’une couverture neigeuse.

Facteurs limitatifs

Un des facteurs limitatifs du leptoge à grosses spores est sa capacité de dispersion. L’espèce est bien adaptée pour une dispersion sur des distances de quelques mètres, mais sa capacité de dispersion sur de longues distances est probablement faible, à cause de ses spores relativement grosses et du fait qu’elle pousse au niveau du sol (Tibell, 1994). Il est probable que l’espèce persiste dans une localité donnée grâce à la reproduction végétative et qu’elle se reproduise peu fréquemment par voie sexuée par dispersion de spores sur de longues distances jusqu’à de nouvelles localités.

Aucune donnée n’est disponible sur la durée d’une génération, mais les recherches concernant d’autres cyanolichens semblent indiquer que celle-ci pourrait être de 10 à 20 années (Larsson et Gauslaa, 2011). Les populations sont généralement très vulnérables à cause de leur taille et de leur zone d’occupation petites (habituellement moins de 100 individus sur moins de quelques mètres carrés), et, vu la capacité de dispersion limitée de l’espèce, les probabilités d’immigration depuis d’autres populations sont faibles. Les principales populations de leptoge à grosses spores à l’extérieur du sud-est de l’île de Vancouver et des îles Gulf sont situées dans la zone côtière de l’Oregon et de la Californie. Si la majorité des populations en Colombie-Britannique disparaissaient, une immigration à partir de populations externes serait peu probable. Contrairement aux plantes vasculaires, les lichens ne semblent pas posséder de réservoir de propagules à partir duquel ils peuvent se rétablir.

Un autre facteur limitatif pour l’espèce découle de sa fréquente association avec des mousses formant des tapis dans les zones de suintement (qui appartiennent notamment aux genres Scleropodium, Porella, Anacolia et Plagiomnium). Cette association protège probablement l’espèce contre les dessèchements rapides et prolongés, mais les bryophytes ont un avantage concurrentiel et peuvent finir par supplanter l’espèce et l’exclure de certains milieux. Les mousses peuvent finir par se détacher au fil du temps, ce qui expose de nouveaux milieux pouvant être utilisés par le leptoge à grosses spores. Ce cycle de succession pourrait déterminer la présence ou l’absence de l’espèce dans une localité à un moment donné, et il laisse croire que l’espèce pourrait dépendre fortement d’une dynamique de métapopulation pour sa persistance à long terme.

4. Menaces

Les menaces découlent des activités ou des processus immédiats qui ont entraîné, entraînent ou pourraient entraîner la destruction, la dégradation et/ou la détérioration de l’entité évaluée (population, espèce, communauté ou écosystème) dans la zone d’intérêt (mondiale, nationale ou infranationale) (Salafsky et al., 2008). Aux fins d’évaluation des menaces, seules les menaces actuelles et futures sont prises en considération.Note de bas de page 6

La plupart des menaces sont liées aux activités humaines, mais elles peuvent aussi être naturelles. L’incidence des activités humaines peut être directe (par exemple, destruction de l’habitat) ou indirecte (par exemple, introduction d’espèces envahissantes). Les effets des phénomènes naturels (par exemple, incendies, inondations) peuvent être particulièrement importants lorsque l’espèce est concentrée en un lieu ou que les occurrences sont peu nombreuses, parfois à cause des activités humaines (Master et al., 2012). En conséquence, les phénomènes naturels entrent dans la définition de « menace », mais ils doivent être considérés avec prudence. Ces événements stochastiques doivent être considérés comme une menace seulement si une espèce ou un habitat est touché par d’autres menaces et a perdu sa capacité de se rétablir. En pareils cas, l’incidence d’un tel événement sur la population serait beaucoup plus grande que l’incidence qu’il aurait eue antérieurement (Salafsky et al., 2008).

Les menaces énumérées dans le tableau 3 et la section 4.2 ne comprennent pas les caractéristiques biologiques de l’espèce ou de la population qui sont considérées comme des facteurs limitatifs (par exemple, dépression de consanguinité, petite taille de la population, isolement génétique et/ou probabilité de régénération ou de recolonisation).ote de bas de page 7  

4.1 Évaluation des menaces

L’évaluation des menaces présentée ci-dessous est fondée sur le système unifié de classification des menaces de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et du Partenariat pour les mesures de conservation (Conservation Measures Partnership, ou CMP), et elle est compatible avec les méthodes utilisées par le Conservation Data Centre de la Colombie-Britannique et le cadre de conservation de la province. Pour une description détaillée du système de classification des menaces, veuillez consulter le site Web « Open Standards » (Open Standards, 2014). Les menaces peuvent être observées, inférées ou prévues à court terme. Les menaces sont caractérisées en fonction de leur portée, de leur gravité et de leur immédiateté. L’« impact » d’une menace est calculé selon la portée et la gravité de celle-ci. Pour de plus amples informations sur les modalités d’assignation des valeurs, voir Master et al. (2012) et les notes de bas de tableau. Les menaces pesant sur le leptoge à grosses spores ont été évaluées pour l’ensemble de la population canadienne (tableau 3).

Les facteurs limitatifs ne sont pas pris en compte dans le processus d’évaluation des menaces. Les menaces historiques, les effets indirects ou cumulatifs des menaces ou toute autre information pertinente qui aiderait à comprendre la nature des menaces sont présentés à la section 4.2 (Description des menaces).

Tableau 3. Tableau d’évaluation des menaces pour le leptoge à grosses spores au Canada
Numéro de la menacea Description de la menace Impactb Portéec Gravitéd Immédiatetée Certitude causalef Population(s)g
1 Développement résidentiel et commercial Moyen Restreinte Élevée Modérée à faible Faible sans objet
1.1 Zones résidentielles et urbaines Moyen Restreinte Élevée Modérée à faible Faible 2, 4, 5, 15, 16
2 Agriculture et aquaculture Moyen Restreinte Élevée Modérée à faible Faible sans objet
2.3 Élevage de bétail Moyen Restreinte Élevée Modérée à faible Faible 2, 4, 5, 15, 16
5 Utilisation des ressources biologiques Moyen Restreinte Élevée Modérée à faible Faible sans objet
5.3 Exploitation forestière et récolte du bois Moyen Restreinte Élevée Modérée à faible Faible 2, 4, 5, 15, 16
6 Intrusions et perturbations humaines Faible Petite Modérée Modérée Moyenne sans objet
6.1 Activités récréatives Faible Petite Modérée Modérée Moyenne 14 et peut-être 12
9 Pollution Non calculé Restreinte Extrême Non significative/
Négligeable
Moyenne sans objet
9.5 Polluants atmosphériques Non calculé Restreinte Extrême Non significative/
Négligeable
Moyenne 1 (disparue)
11 Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents Très élevé Généralisée Extrême Modérée à élevée Moyenne sans objet
11.2 Sécheresses Très élevé Généralisée Extrême Modérée à élevée Moyenne Toutes
11.4 Tempêtes et inondations Très élevé Généralisée Extrême Modérée à élevée Moyenne Toutes

a Les numéros renvoient aux menaces de niveau 1 (chiffres entiers) et de niveau 2 (chiffres avec décimales).

b Impact : Mesure dans laquelle on observe, infère ou soupçonne que l’espèce est directement ou indirectement menacée dans la zone d’intérêt. Le calcul de l’impact de chaque menace est fondé sur sa gravité et sa portée et prend uniquement en compte les menaces présentes et futures. L’impact d’une menace est établi en fonction de la réduction de la population de l’espèce, ou de la diminution/dégradation de la superficie d’un écosystème. Le taux médian de réduction de la population ou de la superficie pour chaque combinaison de portée et de gravité correspond aux catégories d’impact suivantes : très élevé (déclin de 75 %), élevé (40 %), moyen (15 %) et faible (3 %).Inconnu : catégorie utilisée quand l’impact ne peut être déterminé (par exemple, lorsque les valeurs de la portée ou de la gravité sont inconnues); non calculé : l’impact n’est pas calculé lorsque la menace se situe en dehors de la période d’évaluation (par exemple, l’immédiateté est non significative/négligeable ou faible puisque la menace n’existait que dans le passé); négligeable : lorsque la valeur de la portée ou de la gravité est négligeable; n’est pas une menace : lorsque la valeur de la gravité est neutre ou qu’il y a un avantage possible.

c Portée : Proportion de l’espèce qui, selon toute vraisemblance, devrait être touchée par la menace d’ici 10 ans. Correspond habituellement à la proportion de la population de l’espèce dans la zone d’intérêt (généralisée = de 71
à 100 %; grande = de 31 à 70 %; restreinte = de 11 à 30 %; petite = de 1 à 10 %; négligeable < 1 %).

d Gravité : Au sein de la portée, niveau de dommage (habituellement mesuré comme l’ampleur de la réduction de la population) que causera vraisemblablement la menace sur l’espèce d’ici une période de dix ans ou de trois générations (extrême = de 71 à 100 %; élevée = de 31 à 70 %; modérée = de 11 à 30 %; légère = de 1 à 10 %; négligeable < 1 %; neutre ou avantage possible ≥ 0 %).

e Immédiateté : Élevée = menace toujours présente; modérée = menace pouvant se manifester uniquement dans le futur (à court terme [< 10 ans ou 3 générations]) ou pour l’instant absente (mais susceptible de se manifester de nouveau à court terme); faible = menace pouvant se manifester uniquement dans le futur (à long terme) ou pour l’instant absente (mais susceptible de se manifester de nouveau à long terme); non significative/négligeable = menace qui s’est manifestée dans le passé et qui est peu susceptible de se manifester de nouveau, ou menace qui n’aurait aucun effet direct, mais qui pourrait être limitative.

f Certitude causale : indique le degré de preuve connu de la menace (élevée : la preuve disponible établit un lien fort entre la menace et les pressions sur la viabilité de la population; moyenne : il existe une corrélation entre la menace et la viabilité de la population, par exemple, une opinion d’expert; faible : la menace est présumée ou plausible).

g Les numéros des populations correspondent à ceux indiqués dans le tableau 2.

4.2 Description des menaces

L’impact global des menacesNote de bas de page 8  pesant sur le leptoge à grosses spores est très élevé, ce qui signifie que l’espèce fait actuellement face, ou qu’on s’attend à ce qu’elle fasse face à moyen terme, à un taux médian de déclin de la population de 75 %. La durée d’une génération de l’espèce étant d’environ 10 à 20 ans, le moyen terme (défini comme le temps de trois générations aux fins de l’évaluation des menaces de l’UICN) est de 30 à 60 ans.

Les menaces connues qui pèsent sur le leptoge à grosses spores sont décrites ci-dessous; les changements climatiques et les phénomènes météorologiques violents qui y sont associés (menace 11; tableau 3) représentent la principale menace.

Menace 11. Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents (impact très élevé)

La principale menace pour toutes les populations de leptoge à grosses spores au Canada à moyen et long terme est liée aux changements climatiques, y compris les phénomènes météorologiques violents qui y sont associés, comme les sécheresses, les tempêtes et les inondations.

Les données sont inadéquates et ne permettent pas de déterminer si les populations canadiennes existantes de leptoge à grosses spores sont actuellement en déclin et, le cas échéant, si ce déclin a été causé par les changements climatiques. La spécificité environnementale du leptoge à grosses spores est très étroite au Canada, où l’espèce se trouve à l’extrémité nord de son aire de répartition. Ces deux facteurs augmentent sa vulnérabilité intrinsèque aux changements climatiques. Le climat estival plutôt doux et sec dans le sud-est de l’île de Vancouver et les îles Gulf a favorisé l’établissement de l’espèce bien au nord de son aire de répartition principale sur la côte de l’Oregon et en Californie. Les besoins physiologiques précis du leptoge à grosses spores sont en grande partie inconnus, mais il semble évident que les changements climatiques pourraient faire en sorte que les localités existantes ne puissent plus supporter l’espèce au Canada.

Menace 11.2. Sécheresses (impact très élevé)

On prévoit que la fréquence et la gravité des sécheresses estivales augmenteront avec les changements climatiques (Rodenhuis et al., 2009; Mote et Salathe Jr., 2010), ce qui aura probablement un impact négatif sur le leptoge à grosses spores, puisque l’espèce ne semble pas tolérer les milieux fréquemment secs. Les sécheresses pourraient entraîner une diminution ou une élimination des suintements nécessaires à l’espèce, et donc une hausse des épisodes d’assèchement dans les milieux actuellement occupés.

Menace 11.4. Tempêtes et inondations (impact très élevé)

Le leptoge à grosses spores est aussi menacé par la hausse de l’intensité des tempêtes et des inondations associée aux changements climatiques (Walker et Sydneysmith, 2008). Le ruissellement excessif et l’érosion ou la diminution de la stabilité des surfaces rocheuses causés par les inondations peuvent entraîner une perte directe du substrat sur lequel poussent les individus et ainsi leur causer des dommages physiques. Les tempêtes et les inondations peuvent modifier les régimes hydrologiques et, conséquemment, les suintements, ce qui pourrait causer un déclin de la population associé à un apport en eau inadéquat (trop élevé ou trop faible). Un excès d’eau pourrait permettre aux mousses et aux hépatiques de supplanter le leptoge à grosses spores.

Menace 1.1. Zones résidentielles et urbaines (impact moyen)

Le développement résidentiel peut avoir des répercussions sur le leptoge à grosses spores en éliminant ou en altérant physiquement le substrat sur lequel pousse l’espèce, en éliminant les arbres et/ou d’autres végétaux, en modifiant les régimes hydrologiques qui eux-mêmes modifient les suintements et en changeant la luminosité, l’humidité et les températures moyennes ou maximales. Quatre populations existantes connues de leptoge à grosses spores, soit celles des monts Woodley, dans la vallée de la Cowichan, du mont Erskine et du mont Maxwell Ouest, dans l’île Saltspring, et du camp Thunderbird, à Sooke (populations 2, 4, 5 et 15, respectivement), ainsi qu’une population (16) dont la situation est inconnue, se trouvent sur des terrains privés classés territoire rural. Ce zonage interdit actuellement le développement résidentiel de grande ampleur, mais un certain développement résidentiel est possible.

Menace 2.3. Élevage de bétail (impact moyen)

L’élevage de bétail représente une menace pour l’espèce car il pourrait modifier l’humidité, les températures, la luminosité et les régimes hydrologiques, à cause des changements à grande échelle dans le paysage et de l’élimination de la végétation associés au pâturage et à l’élevage. Les populations existantes des monts Woodley, dans la vallée de la Cowichan, du mont Erskine et du mont Maxwell Ouest, dans l’île Saltspring, du camp Thunderbird, à Sooke, et de la montagne Metchosin (populations 2, 4, 5, 15 et 16, respectivement) se trouvent en territoire rural, zonage qui autorise un certain développement agricole, et elles pourraient donc être menacées par l’élevage de bétail.

Menace 5.3. Exploitation forestière et récolte du bois (impact moyen)

La récolte du bois menace le leptoge à grosses spores car elle pourrait entraîner des modifications de l’humidité, des températures, de la luminosité et des régimes hydrologiques. Les populations existantes 2, 4, 5 et 15 et la population 16 (situation inconnue) se trouvent en territoire rural, zonage qui autorise une certaine récolte du bois, et elles pourraient donc être menacées par cette activité.

Menace 6.1. Activités récréatives (impact faible)

Le thalle (partie principale) du leptoge à grosses spores est relativement fragile et vulnérable au piétinement. La population du parc régional Sooke Potholes (population 14 et peut-être population 13) se trouve dans une zone recevant un grand nombre de visiteurs chaque année. Cette population ne se trouve pas directement dans une voie de circulation, mais il est courant que les visiteurs grimpent sur les roches dans ce parc. Puisque cette population occupe une petite superficie, un seul cas de piétinement pourrait avoir un impact considérable. L’érosion associée à l’aménagement de sentiers ou aux visiteurs qui grimpent sur les roches pourrait entraîner une perte directe du substrat sur lequel pousse l’espèce. La population du mont McDonald (12) se trouve dans une réserve de parc régional et pourrait elle aussi être menacée par les perturbations associées aux activités récréatives comme la randonnée.

Menace 9.5. Polluants atmosphériques (impact non calculé)

Des études ont montré que l’enrichissement en azote modifiait considérablement les communautés de lichens (van Herk, 1999; Fenn et al., 2003), et, plus particulièrement, avait un effet très négatif sur les cyanolichens (Nohrstedt et al., 1988, cité dans WHO, 2000). La seule population de leptoge à grosses spores connue dans la vallée du bas Fraser (population 1) est disparue. Sa disparition a probablement été causée par un enrichissement en azote associé aux activités agricoles de la région. En fortes concentrations, les aérosols azotés (par exemple, libérés par les exploitations avicoles et porcines) sont nuisibles à tous les lichens, sauf un petit nombre de lichens nitrophiles (van Herk, 1999). Plusieurs de ces lichens nitrophiles semblaient avoir remplacé le leptoge à grosses spores dans la localité de la vallée du Fraser en 2009 (COSEWIC, 2011). Si une nouvelle population de leptoge à grosses spores était découverte dans la vallée du bas Fraser, l’enrichissement en azote représenterait assurément une menace considérable pour elle. Cependant, les probabilités que l’espèce soit encore présente dans cette portion extrême de son aire de répartition sont considérées comme très faibles.

Il n’y a pas d’activité agricole de grande ampleur à proximité des populations de leptoge à grosses spores existantes dans l’île de Vancouver et dans le sud des îles Gulf. Ainsi, les autres populations existantes de l’espèce sont peu susceptibles d’être touchées par l’enrichissement en azote.

5. Objectifs en matière de population et de répartition

L’objectif en matière de population et de répartition pour le leptoge à grosses spores est le suivant :

Maintenir la répartition et maintenir ou (lorsque approprié) accroître l’abondance de toutes les populations existantes de cette espèce au Canada, y compris de toutes les populations qui pourraient être repérées ou rétablies à l’avenir.

Justification

Il y a actuellement quatorze populations de leptoge à grosses spores existantes connues au Canada, qui sont toutes situées dans le sud-est de l’île de Vancouver et dans le sud des îles Gulf. Environ 600 individus sont connus, dont approximativement la moitié se trouve au mont Finlayson, dans la région de Langford (population 10). Il est probable que des populations additionnelles existent dans l’aire de répartition connue de l’espèce et qu’elles pourraient être découvertes grâce à des activités de recherche continues. Ces populations pourraient être essentielles pour la persistance de l’espèce dans les localités connues au Canada, et des efforts raisonnables devraient être déployés pour les trouver.

Le leptoge à grosses spores est naturellement rare au Canada, et il est peu probable que le statut de l’espèce soit abaissé à un niveau inférieur. Pour que l’espèce demeure viable au Canada, il importe de maintenir les quatorze populations existantes connues, et toute autre population qui pourrait être découverte. Une population à la montagne Metchosin (population 16) n’a pas été visitée depuis 1975, mais elle pourrait encore exister puisqu’il n’y a pas eu de développement considérable dans cette région.

Cette espèce a déjà été plus répandue au Canada. En effet, une population connue est disparue dans la vallée du bas Fraser (population 1). La pollution azotée associée au développement agricole a fait en sorte que cette région ne convient plus à l’espèce. La restauration de cette portion de l’aire de répartition historique du leptoge à grosses spores est impossible; ainsi, le présent programme de rétablissement est axé sur le maintien des populations existantes dans le sud-est de l’île de Vancouver et dans les îles Gulf. Dans les cas où un suivi à long terme montrerait que les populations sont en déclin, l’objectif visant à augmenter le nombre d’individus par des mesures actives d’augmentation et/ou de restauration serait considéré comme approprié.

6. Stratégies et approches générales pour l’atteinte des objectifs

6.1 Mesures déjà achevées ou en cours

Recherche et inventaire

Un relevé des populations de leptoge à grosses spores a été réalisé en Colombie-Britannique en 2009 dans le cadre de la compilation effectuée pour la préparation de l’évaluation et du rapport de situation du COSEPAC sur l’espèce (COSEWIC, 2011); trois populations signalées entre 1968 et 1975 ont été cherchées, mais elles n’ont pas été retrouvées et sont maintenant considérées comme disparues. Une quatrième population historique a été retrouvée et existe encore. Des populations additionnelles ont été découvertes, dont deux en 2009, dix en 2012 et 2013 (Batten et Björk, obs. pers., 2012 et 2013; Natural Resources Canada, 2014) et une en 2017 (Björk, obs. pers., 2017). Il existe probablement d’autres populations, et il faudrait encore réaliser des relevés pour les trouver.

Intendance et conservation

Six populations de leptoge à grosses spores se trouvent dans des parcs régionaux (population 14), des réserves de parcs régionaux (populations 12 et 13) ou des parcs provinciaux (populations 6, 8 et 11) (tableau 2). Des plans de gestion sont en place pour ces secteurs, et bien qu’ils ne visent pas directement le leptoge à grosses spores, ils concernent la conservation des milieux naturels. La montagne Sutil, dans l’île Galiano (population 3), se trouve sur un terrain appartenant à Conservation de la nature Canada, classé territoire de protection de la nature (« Nature Protection »). Quatre populations existantes connues, soit celles des monts Woodley (Cowichan), du mont Erskine et du mont Maxwell Ouest, dans l’île Saltspring, et du camp Thunderbird, à Sooke (populations 2, 4, 5 et 15, respectivement), ainsi que la population de la montagne Metchosin (16), dont la situation est inconnue, se trouvent sur des terrains privés, mais ceux-ci sont classés territoire rural et ne peuvent pas faire l’objet d’un développement résidentiel de grande ampleur.

6.2 Orientation stratégique pour le rétablissement

Tableau 4. Tableau de planification du rétablissement du leptoge à grosses spores au Canada
Menace ou élément limitatif Prioritéa Stratégie générale pour le rétablissement Description générale des approches de recherche et de gestion
1.1 Zones résidentielles et urbaines
2.3 Élevage de bétail
5.3 Exploitation forestière et récolte du bois
Élevée Intendance et conservation

Communiquer avec les Premières Nations et les propriétaires fonciers pour promouvoir l’intendance et la conservation des populations sur les terrains privés.

Collaborer avec le gouvernement provincial pour qu’il effectue une désignation de terres de la Couronne provinciales en vue de prévenir les activités de développement qui pourraient avoir des répercussions sur l’espèce.

6.1 Activités récréatives Moyenne Sensibilisation et éducation du public Élaborer et mettre en œuvre un programme d’affiches visant à sensibiliser les membres du public et à les encourager à faire attention à l’espèce lorsqu’ils grimpent sur des roches dans les sites où on trouve les populations de leptoge à grosses spores.
Lacune dans les connaissances – abondance et répartition de l’espèce Élevée Recherche et inventaire Mener des relevés visant à trouver des populations additionnelles, pour déterminer l’étendue des populations de leptoge à grosses spores dans son aire de répartition en Colombie-Britannique.
Lacune dans les connaissances – écologie de la population Moyenne Recherche et inventaire Revisiter les populations existantes et historiques, pour déterminer les tendances et étudier les fluctuations naturelles de la population et la succession écologique dans les milieux occupés.
Lacune dans les connaissances – réaction aux changements environnementaux et aux perturbations de l’habitat Élevée Recherche et inventaire Réaliser des recherches pour évaluer les besoins physiologiques de l’espèce.

a « Priorité » reflète l’ampleur dans laquelle la stratégie générale contribue directement au rétablissement de l’espèce ou est un précurseur essentiel à une approche qui contribue au rétablissement de l’espèce.

6.3 Commentaires à l’appui du tableau de planification du rétablissement

Les changements climatiques sont la principale menace pesant sur le leptoge à grosses spores au Canada. Toutefois, il n’est pas encore possible de prédire quelles seront les répercussions de ces changements sur l’espèce, vu le manque de connaissances au sujet de ses besoins physiologiques. Il est essentiel de mieux comprendre la menace que représentent les changements climatiques.

Il est probable que plusieurs populations de leptoge à grosses spores sont soumises à une succession cyclique où elles sont périodiquement exclues d’une zone par les mousses et s’y rétablissent après que les mousses se sont détachées de la surface rocheuse. L’espèce a probablement une faible capacité de dispersion sur de longues distances, de sorte que les populations de leptoge à grosses spores pourraient nécessiter la présence d’autres populations à proximité pour être en mesure de persister au fil du temps. Ce phénomène pourrait représenter un important facteur limitatif pour l’espèce, et il est nécessaire de mieux comprendre l’écologie des populations de celle-ci.

Des populations de leptoge à grosses spores additionnelles existent très probablement dans l’aire de répartition connue de l’espèce au Canada. Ces populations non encore découvertes pourraient être essentielles pour la persistance des populations connues (par exemple, en agissant comme sources de propagules végétatives permettant la recolonisation dans le cadre du cycle de succession).

7. Habitat essentiel

7.1 Désignation de l’habitat essentiel de l’espèce

En vertu de l’alinéa 41(1)c) de la Loi sur les espèces en péril, les programmes de rétablissement doivent inclure une désignation de l’habitat essentiel de l’espèce, dans la mesure du possible, et énoncer des exemples d’activités susceptibles d’entraîner la destruction de cet habitat. Dans le présent programme de rétablissement, l’habitat essentiel du leptoge à grosses spores est désigné dans la mesure du possible, sur la base de la meilleure information accessible. Des limites plus précises pourraient être cartographiées et de l’habitat essentiel additionnel pourrait être ajouté dans l’avenir si les résultats de recherches supplémentaires appuyaient l’inclusion de zones au-delà de celles actuellement désignées. Les éléments à prendre en considération pour la désignation de l’habitat essentiel sont la superficie, la qualité et l’emplacement de l’habitat requis pour l’atteinte de l’objectif en matière de population et de répartition.

Il est seulement possible de faire une désignation partielle de l’habitat essentiel de l’espèce à l’heure actuelle. L’habitat essentiel ne peut pas être désigné dans le cas de la population de la colline Jocelyn (population 8; tableau 2), car on ignore l’emplacement précis de plusieurs sous-populations. La situation de la population de la montagne Metchosin (population 16; tableau 2) est inconnue, et il faut revisiter celle-ci pour confirmer qu’elle existe encore avant de pouvoir désigner son habitat essentiel. L’habitat essentiel ici désigné est nécessaire, mais non suffisant, pour atteindre les objectifs en matière de population et de répartition fixés pour le leptoge à grosses spores au Canada. On a établi un calendrier des études (section 7.2) afin d’obtenir l’information nécessaire pour achever la désignation de l’habitat essentiel.

Emplacement géospatial des zones qui renferment de l’habitat essentiel

L’habitat essentiel du leptoge à grosses spores est désigné pour 13 des 14 populations existantes, soit 9 sites dans le sud de l’île de Vancouver et 4 sites dans le sud des îles Gulf, en Colombie-Britannique (figures 4 à 13) :

Les zones géospatiales renfermant l’habitat essentiel du leptoge à grosses spores sont établies en fonction des éléments cumulatifs suivants :

  1. La superficie occupée par les thalles ou les groupes de thalles, incluant une zone d’incertitude de jusqu’à 100 m visant à compenser les erreurs de localisation possibles liées aux divers appareils GPS;
  2. Une zone additionnelle de 50 m (zone de fonction essentiellesNote de bas de page 9 ) pour englober les zones immédiatement adjacentes;
  3. La totalité des éléments écologiques distinctsNote de bas de page 10  qui sont associés et essentiels au maintien du suintement périodique dont le leptoge à grosses spores a besoin. L’élément écologique distinct associé au leptoge à grosses spores est le « microbassin »Note de bas de page 11  composé des pentes de la zone de suintement locale et des voies d’écoulement qui déterminent en partie les processus hydrologiques dans la zone occupée et la zone de fonctions essentielles;
  4. L’habitat essentiel connectif doit être maintenu entre les sous-populations lorsque celles-ci sont très près les unes des autres (séparées par moins de 50 m) et que l’habitat est continu dans les zones intermédiaires.

De l’habitat additionnel est nécessaire à la persistance de l’espèce à l’échelle des sites (entre les parcelles d’habitat essentiel désignées ci-dessus et parmi celles-ci). Avec le temps, les mousses peuvent finir par se détacher des surfaces rocheuses, ce qui expose de nouveaux habitats pour le leptoge à grosses spores. Ce cycle de succession pourrait déterminer la présence ou l’absence de l’espèce dans une localité à un moment donné, et il laisse croire que l’espèce pourrait dépendre fortement d’une dynamique de métapopulation pour sa persistance à long terme. La superficie et la configuration exactes de l’habitat requis à cette fin sont inconnues, mais cet habitat doit être adjacent aux parcelles d’habitat essentiel désignées ou se trouver entre celles-ci et il doit répondre aux besoins en matière d’habitat de l’espèce décrits à la section 3.3. Cette lacune dans les connaissances est indiquée dans le calendrier des études (section 7.2; tableau 5), et cette caractéristique n’est pas actuellement utilisée pour la désignation des zones qui renferment de l’habitat essentiel.

Caractéristiques biophysiques de l’habitat essentiel

Dans les zones géospatiales déterminées comme renfermant de l’habitat essentiel, l’habitat essentiel est désigné là où on rencontre les caractéristiques biophysiques suivantes :

Les zones renfermant de l’habitat essentiel du leptoge à grosses spores (d’une superficie totale de 28,6 ha) sont présentées aux figures 4 à 13. Sur chaque carte, l’habitat essentiel du leptoge à grosses spores au Canada est représenté par les polygones ombrés en jaune, dans lesquels les caractéristiques biophysiques décrites précédemment sont présentes. À l’intérieur de ces polygones, les éléments et les structures qui ne présentent pas les caractéristiques biophysiques décrites précédemment (p.ex. routes, bâtiments, rivières et océan) ne sont pas désignés comme habitat essentiel. Le quadrillage UTM de 1 km × 1 km montré dans ces figures est un système de quadrillage national de référence qui met en évidence l’emplacement géographique général renfermant de l’habitat essentiel à des fins d’aménagement du territoire et/ou d’évaluation environnementale.

Carte de habitat essential 1. Voir description longue ci-dessous.
Figure 4. L’habitat essentiel du leptoge à grosses spores dans les monts Woodley, en Colombie-Britannique (population 2; tableau 2), est représenté par le polygone ombré en jaune (unité), là où les critères et la méthode énoncés à la section 7.1 sont respectés. Le quadrillage UTM de 1 km × 1 km montré dans la figure est un système de quadrillage national de référence qui indique l’emplacement géographique général renfermant de l’habitat essentiel au Canada. Les zones à l’extérieur du polygone ombré en jaune ne renferment pas d’habitat essentiel.
Description longue

Gros plan du carré du quadrillage UTM de 1 km × 1 km renfermant l’habitat essentiel du leptoge à grosses spores dans les monts Woodley, en Colombie-Britannique.

Carte de habitat essential 2. Voir description longue ci-dessous.
Figure 5. L’habitat essentiel du leptoge à grosses spores à la montagne Sutil, en Colombie-Britannique (population 3; tableau 2), est représenté par le polygone ombré en jaune (unité), là où les critères et la méthode énoncés à la section 7.1 sont respectés. Le quadrillage UTM de 1 km × 1 km montré dans la figure est un système de quadrillage national de référence qui indique l’emplacement géographique général renfermant de l’habitat essentiel au Canada. Les zones à l’extérieur du polygone ombré en jaune ne renferment pas d’habitat essentiel.
Description longue

Gros plan des carrés du quadrillage UTM de 1 km × 1 km renfermant l’habitat essentiel du leptoge à grosses spores à la montagne Sutil, en Colombie-Britannique. Les carrés englobent la pointe Phillimore et une portion de la baie Payne.

Carte de habitat essential 3. Voir description longue ci-dessous.
Figure 6. L’habitat essentiel du leptoge à grosses spores au mont Erskine, en Colombie-Britannique (population 4; tableau 2), est représenté par le polygone ombré en jaune (unité), là où les critères et la méthode énoncés à la section 7.1 sont respectés. Le quadrillage UTM de 1 km × 1 km montré dans la figure est un système de quadrillage national de référence qui indique l’emplacement géographique général renfermant de l’habitat essentiel au Canada. Les zones à l’extérieur du polygone ombré en jaune ne renferment pas d’habitat essentiel.
Description longue

Gros plan du carré du quadrillage UTM de 1 km × 1 km renfermant l’habitat essentiel du leptoge à grosses spores près du mont Erskine, en Colombie-Britannique. Le carré englobe une zone au nord de la pointe Maxwell.

Carte de habitat essential 4. Voir description longue ci-dessous.
Figure 7. L’habitat essentiel du leptoge à grosses spores au mont Maxwell, en Colombie-Britannique (populations 5 et 6; tableau 2), est représenté par les polygones ombrés en jaune (unités), là où les critères et la méthode énoncés à la section 7.1 sont respectés. Le quadrillage UTM de 1 km × 1 km montré dans la figure est un système de quadrillage national de référence qui indique l’emplacement géographique général renfermant de l’habitat essentiel au Canada. Les zones à l’extérieur des polygones ombrés en jaune ne renferment pas d’habitat essentiel.
Description longue

Gros plan des carrés du quadrillage UTM de 1 km × 1 km renfermant l’habitat essentiel du leptoge à grosses spores près du mont Maxwell, en Colombie-Britannique. Un carré englobe une zone à l’ouest de la pointe Baynes, et un autre carré couvre une zone à l’est de la baie Burgoyne.

Carte de habitat essential 5. Voir description longue ci-dessous.
Figure 8. L’habitat essentiel du leptoge à grosses spores aux monts Finlayson et Skirt, en Colombie-Britannique (populations 10 et 11; tableau 2), est représenté par les polygones ombrés en jaune (unités), là où les critères et la méthode énoncés à la section 7.1 sont respectés. Le quadrillage UTM de 1 km × 1 km montré dans la figure est un système de quadrillage national de référence qui indique l’emplacement géographique général renfermant de l’habitat essentiel au Canada. Les zones à l’extérieur des polygones ombrés en jaune ne renferment pas d’habitat essentiel.
Description longue

Gros plan des carrés du quadrillage UTM de 1 km × 1 km renfermant l’habitat essentiel du leptoge à grosses spores près des monts Finlayson et Skirt, en Colombie-Britannique. Un carré englobe la réserve indienne Goldstream 13, et un autre carré couvre le Golf and Country Club de Bear Mountain.

Carte de habitat essential 6. Voir description longue ci-dessous.
Figure 9. L’habitat essentiel du leptoge à grosses spores au mont McDonald, en Colombie-Britannique (population 12; tableau 2), est représenté par le polygone ombré en jaune (unité), là où les critères et la méthode énoncés à la section 7.1 sont respectés. Le quadrillage UTM de 1 km × 1 km montré dans la figure est un système de quadrillage national de référence qui indique l’emplacement géographique général renfermant de l’habitat essentiel au Canada. Les zones à l’extérieur du polygone ombré en jaune ne renferment pas d’habitat essentiel.
Description longue

Gros plan du carré du quadrillage UTM de 1 km × 1 km renfermant l’habitat essentiel du leptoge à grosses spores près du mont McDonald, en Colombie-Britannique. Le carré occupe une zone au sud du réservoir Humpack.

Carte de habitat essential 7. Voir description longue ci-dessous.
Figure 10. L’habitat essentiel du leptoge à grosses spores dans les Sooke Potholes – cours supérieur et les Sooke Potholes – cours inférieur, en Colombie-Britannique (populations 13 et 14; tableau 2), est représenté par les polygones ombrés en jaune (unités), là où les critères et la méthode énoncés à la section 7.1 sont respectés. Le quadrillage UTM de 1 km × 1 km montré dans la figure est un système de quadrillage national de référence qui indique l’emplacement géographique général renfermant de l’habitat essentiel au Canada. Les zones à l’extérieur des polygones ombrés en jaune ne renferment pas d’habitat essentiel.
Description longue

Gros plan des carrés du quadrillage UTM de 1 km × 1 km renfermant l’habitat essentiel du leptoge à grosses spores dans les cours inférieur et supérieur des Sooke Potholes, en Colombie-Britannique. Trois carrés occupent une zone du parc provincial Sooke Potholes.

Carte de habitat essential 8. Voir description longue ci-dessous.
Figure 11. L’habitat essentiel du leptoge à grosses spores au camp Thunderbird, en Colombie-Britannique (population 15; tableau 2), est représenté par le polygone ombré en jaune (unité), là où les critères et la méthode énoncés à la section 7.1 sont respectés. Le quadrillage UTM de 1 km × 1 km montré dans la figure est un système de quadrillage national de référence qui indique l’emplacement géographique général renfermant de l’habitat essentiel au Canada. Les zones à l’extérieur du polygone ombré en jaune ne renferment pas d’habitat essentiel.
Description longue

Gros plan du carré du quadrillage UTM de 1 km × 1 km renfermant l’habitat essentiel du leptoge à grosses spores au camp Thunderbird, en Colombie-Britannique. Le carré englobe une zone au sud de la montagne Ragged.

Carte de habitat essential 9. Voir description longue ci-dessous.
Figure 12. L’habitat essentiel du leptoge à grosses spores au cap Albert, en Colombie-Britannique (population 17; tableau 2), est représenté par le polygone ombré en jaune (unité), là où les critères et la méthode énoncés à la section 7.1 sont respectés. Le quadrillage UTM de 1 km × 1 km montré dans la figure est un système de quadrillage national de référence qui indique l’emplacement géographique général renfermant de l’habitat essentiel au Canada. Les zones à l’extérieur du polygone ombré en jaune ne renferment pas d’habitat essentiel.
Description longue

Gros plan du carré du quadrillage UTM de 1 km × 1 km renfermant l’habitat essentiel du leptoge à grosses spores au cap Albert, en Colombie-Britannique.

Carte de habitat essential 10. Voir description longue ci-dessous.
Figure 13. L’habitat essentiel du leptoge à grosses spores à la colline Mary, en Colombie-Britannique (population 18; tableau 2), est représenté par le polygone ombré en jaune (unité), là où les critères et la méthode énoncés à la section 7.1 sont respectés. Le quadrillage UTM de 1 km × 1 km montré dans la figure est un système de quadrillage national de référence qui indique l’emplacement géographique général renfermant de l’habitat essentiel au Canada. Les zones à l’extérieur du polygone ombré en jaune ne renferment pas d’habitat essentiel.
Description longue

Gros plan des carrés du quadrillage UTM de 1 km × 1 km renfermant l’habitat essentiel du leptoge à grosses spores à la colline Mary, en Colombie-Britannique. Deux carrés englobent une zone allant de la baie Parker à l’anse Quarrantine.

7.2 Calendrier des études visant à désigner l’habitat essentiel

Le calendrier des études présenté ci-dessous est nécessaire pour compléter la désignation de l’habitat essentiel du leptoge à grosses spores.

Tableau 5. Calendrier des études pour la désignation de l’habitat essentiel du leptoge à grosses spores au Canada
Description de l’activité Justification Échéancier
Déterminer l’habitat nécessaire au maintien de la dynamique de métapopulation du leptoge à grosses spores Afin de s’assurer que l’espèce peut persister à l’échelle du site, en tenant compte du cycle de succession à petite échelle sur les surfaces rocheuses exposées dans chaque localité, de l’habitat essentiel additionnel suffisant doit être désigné. 2019 à 2024
Effectuer un relevé dans la population de la colline Jocelyn (no 8) pour déterminer l’emplacement de toutes les sous-populations. Cette population existe (visitée en mars 2013) et comprend plusieurs sous-populations. Il faut déterminer l’emplacement géographique de toutes les sous-populations de façon à ce que l’habitat essentiel puisse être entièrement désigné pour cette population. 2019 à 2024
Revisiter la population de la montagne Metchosin (no 16) Cette population n’a pas été observée depuis 1975; sa situation est donc inconnue, et on ne peut pas l’inclure dans l’habitat essentiel avant qu’elle ait été revisitée pour confirmer son existence et mettre à jour ses coordonnées géographiques. Il n’y a toutefois aucune raison de croire qu’elle est disparue. 2019 à 2024

7.3 Activités susceptibles d’entraîner la destruction de l’habitat essentiel

La compréhension de ce qui constitue la destruction de l’habitat essentiel est nécessaire à la protection et à la gestion de cet habitat. La destruction est déterminée au cas par cas. On peut parler de destruction lorsqu’il y a dégradation d’un élément de l’habitat essentiel, soit de façon permanente ou temporaire, à un point tel que l’habitat essentiel n’est plus en mesure d’assurer ses fonctions lorsque exigé par l’espèce. La destruction peut découler d’une activité unique à un moment donné ou des effets cumulatifs d’une ou de plusieurs activités au fil du temps. Les activités susceptibles d’entraîner la destruction de l’habitat essentiel de l’espèce sont décrites dans le tableau 6 ; il peut toutefois exister d’autres activités destructrices.

Toutes les espèces possèdent un certain degré de résilience aux modifications des caractéristiques biophysiques de leur habitat. Malheureusement, le seuil acceptable de perturbation de l’habitat est inconnu dans le cas du leptoge à grosses spores. Étant donné que l’espèce se trouve à la limite de son aire de répartition au Canada et qu’elle est restreinte à des microhabitats très précis, on peut supposer qu’elle possède une faible tolérance aux changements des conditions environnementales. Ainsi, on peut raisonnablement présumer que le leptoge à grosses spores est très sensible aux perturbations de son habitat.

Tableau 6. Exemples d’activités susceptibles d’entraîner la destruction de l’habitat essentiel du leptoge à grosses spores au Canada
Description de l’activité Description de l’effet relatif à la perte de fonction de l’habitat essentiel Précisions sur les effets et menaces de l’UICN connexes
Élimination des arbres ou de la végétation et/ou dommages causés aux caractéristiques naturelles du paysage attribuables :
  • à l’exploitation forestière
  • au déboisement à des fins agricoles
  • à la construction routière
  • au développement résidentiel
  • à l’expansion de l’agriculture
  • au développement touristique
• Réduction du taux d’humidité relative moyen ou maximal.
• Augmentation de la température moyenne ou maximale
• Augmentation des valeurs extrêmes d’humidité relative et de température.
• Modification de la luminosité.
• Altération des processus hydrologiques entraînant une modification des suintements.
• Réduction de la stabilité des roches pouvant entraîner une perte directe du substrat sur lequel pousse l’espèce.
Liés aux menaces 1.1, 2.3 et 5.3.
Les modifications des caractéristiques biophysiques sont susceptibles de détruire l’habitat essentiel de manière directe et/ou indirecte, car l’espèce a besoin de caractéristiques écologiques très spécifiques. Le seuil à partir duquel on observe des effets, la sensibilité au moment où la menace survient et le caractère direct ou cumulatif des effets sont inconnus.
Activités récréatives telles que la randonnée, l’escalade ou la montée sur des roches • L’augmentation de l’érosion ou la création de sentiers peut modifier les processus hydrologiques et les régimes de suintement.
• L’érosion peut causer une perte directe du substrat sur lequel pousse l’espèce.
Liés à la menace 6.1.
Principalement susceptible de se produire durant la saison touristique (été/automne). Le seuil de perte causé par les effets cumulatifs est inconnu.
Activités agricoles qui entraînent l’introduction de polluants (par exemple des aérosols azotés) dans l’habitat essentiel • L’enrichissement du milieu en azote peut rendre l’habitat non convenable pour l’espèce. Liés à la menace 9.5.
Activité pouvant se produire à l’extérieur des limites de l’habitat essentiel. Effets probablement cumulatifs, seuil inconnu.

Note : Les numéros de menaces de l’UICN sont fondés sur le système unifié de classification des menaces proposé par l’IUCN–CMP (Open Standards, 2014).

8. Mesure des progrès

Les indicateurs de rendement présentés ci-dessous proposent un moyen de définir et de mesurer les progrès vers l’atteinte des objectifs en matière de population et de répartition.

Tous les cinq ans, le succès de la mise en œuvre du programme de rétablissement sera évalué au moyen des indicateurs de rendement suivants :

9. Énoncé sur les plans d’action

Un ou plusieurs plans d’action visant le leptoge à grosses spores au Canada seront publiés dans le Registre public des espèces en péril d’ici 2024.

10. Références

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Annexe A: Effets sur l’environnement et sur les espèces non ciblées

Une évaluation environnementale stratégique (EES) est effectuée pour tous les documents de planification du rétablissement en vertu de la LEP, conformément à la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes. L’objet de l’EES est d’incorporer les considérations environnementales à l’élaboration des projets de politiques, de plans et de programmes publics pour appuyer une prise de décisions éclairée du point de vue de l’environnement, et d’évaluer si les résultats d’un document de planification du rétablissement peuvent affecter un élément de l’environnement ou tout objectif ou cible de la Stratégie fédérale de développement durable (SFDD).

La planification du rétablissement vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général. Il est cependant reconnu que des programmes peuvent, par inadvertance, produire des effets environnementaux qui dépassent les avantages prévus. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient directement compte de tous les effets environnementaux, notamment des incidences possibles sur des espèces ou des habitats non ciblés. Les résultats de l’EES sont directement inclus dans le programme lui-même, mais également résumés dans le présent énoncé ci-dessous.

L’aire de répartition du leptoge à grosses spores chevauche celle de plusieurs autres espèces en péril dans le sud-est de l’île de Vancouver et dans le sud des îles Gulf. Les approches de rétablissement recommandées dans le présent programme visent principalement à accroître les connaissances sur le leptoge à grosses spores, à protéger l’habitat naturel de l’espèce et à sensibiliser le public. Ces approches ne devraient pas avoir d’effets négatifs sur les espèces non ciblées. Les mesures de rétablissement visant le leptoge à grosses spores pourraient profiter indirectement à d’autres espèces qui ont des besoins semblables en matière de microhabitat, dont potentiellement certaines espèces de lichen du genre Dermatocarpon inscrites à la liste provinciale; toutefois, on en sait encore trop peu sur les espèces de ce genre pour déterminer si les mesures leur seraient bénéfiques. La mise en œuvre des mesures de planification du rétablissement du leptoge à grosses spores tiendra compte de toutes les espèces en péril partageant l’habitat du leptoge à grosses spores pour que ces espèces et leur habitat ne subissent aucun effet négatif.

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