Programme de rétablissement du lupin densiflore au Canada [proposition] 2011 : Rétablissement
Le rétablissement du lupin densiflore est réalisable tant sur le plan biologique que sur le plan technique (tableau 4).
Critère | Caractère réalisable |
---|---|
1. Des individus de l’espèce sauvage capables de reproduction sont disponibles ou le seront dans un avenir prévisible pour maintenir ou accroître l’effectif. | Oui. Toutes les populations existantes produisent des graines, et les plantes cultivées ont produit un grand nombre de graines. |
2. Il y a un habitat suffisant pour le rétablissement, ou des mesures d’aménagement ou de remise en état permettraient d’en créer un. | Oui. Le lupin densiflore a besoin d’un habitat spécialisé, mais il existe de nombreuses parcelles d’habitat inoccupées qui semblent propices telles qu’elles se présentent actuellement ou qui le seront une fois que les populations de plantes exotiques envahissantes y auront été réduites. |
3. Les principales menaces qui pèsent sur l’espèce ou sur son habitat (y compris celles qui proviennent de l’étranger) peuvent être atténuées ou évitées. | Oui. Les menaces peuvent être atténuées grâce aux stratégies présentées au tableau 5. |
4. Il existe des techniques de rétablissement permettant d’atteindre les objectifs en matière de populations et de répartition, ou de telles techniques pourraient être mises au point en un temps raisonnable. | Oui. À court terme, il s’agit principalement de techniques d’atténuation des menaces. À long terme, il est probable que des techniques d’établissement ou augmentation des populations seront mises au point. Certaines composantes telles que des techniques de prélèvement de graines, de multiplication, de stockage de graines et de gestion de l’habitat ont déjà été mises à l’essai avec succès. |
Le lupin densiflore a probablement toujours été rare au Canada. En pareil cas, le rétablissement consiste à inverser le déclin de la population et à rétablir un nombre de populations égal au nombre des populations historiques connues. En l’absence de données démographiques permettant de confirmer les tendances actuelles des populations ou de préciser l’effectif minimal constituant le seuil de viabilité d’une population, l’établissement d’objectifs spécifiques en matière de populations et de répartition est un procédé incertain fondé sur la meilleure interprétation possible des données disponibles. Cependant, cela n’empêche pas l’établissement d’objectifs provisoires. Voici donc les objectifs fixés pour le lupin densiflore en matière de populations et de répartition :
- Rétablir et maintenir l’effectif des trois populations existantes connues de manière à ce qu’il ne tombe jamais en deçà du seuil de viabilité (ce seuil n’a pas encore été déterminé). En l’absence d’analyse de viabilité des populations, une moyenne de 2 500 individus matures[1]
- Établir au moins une population dans la zone d’occurrence historique de l’espèce au Canada, afin de compenser la perte de la population de la pointe Clover, et en maintenir l’effectif de manière à ce qu’il ne tombe jamais en deçà du seuil de viabilité. Comme l’habitat d’une des populations, celle de la pointe Clover, a été détruit, il faudra choisir un nouveau site (voir section 2.3 ci-dessous).[2]
1 En l’absence de données démographiques permettant d’établir l’effectif minimal d’une population viable, l’établissement d’objectifs en matière de populations et de répartition est un processus incertain qui doit être fondé sur la meilleure interprétation possible des données disponibles. Des évaluations de viabilité des populations ont été effectuées pour un certain nombre d’espèces; de larges gammes de valeurs ont ainsi été obtenues, mais l’effectif minimal estimatif se mesure généralement en milliers d’individus (Brook et al., 2006; Traill et al., 2007). La plupart des populations de lupin densiflore comptent beaucoup moins que 2 500 individus matures, ce qui mérite largement d’être accru au moyen de mesures de rétablissement, mais il faut aussi noter que ce nombre est inférieur au seuil de viabilité des populations établi pour la plupart des espèces végétales ayant fait l’objet d’une analyse de viabilité des populations (Traill et al., 2007). Il faut se rappeler que le présent programme de rétablissement n’a pas pour but de modifier le statut du lupin densiflore; d’ailleurs, le fait d’obtenir un effectif de 2 500 individus pour chacune des populations ne modifierait pas le statut de l’espèce, qui satisferait encore à d’autres critères établis par le COSEPAC pour le statut d’espèce en voie de disparition.
2 L’établissement d’une population supplémentaire porterait le nombre de populations existantes au nombre des populations historiques répertoriées. L’établissement d’un plus grand nombre de populations supplémentaires serait sans doute justifié, car il est probable que des populations soient disparues avant d’être répertoriées. Le nombre total de populations à établir sera évalué à mesure que le rétablissement se poursuivra.
Les objectifs du rétablissement du lupin densiflore seront atteints au moyen des grandes stratégies suivantes (décrites de manière plus détaillée dans le tableau 5) :
- Protection de l’espèce et de son habitat : protéger les populations actuelles et leur habitat de la destruction (causée par les travaux d’aménagement, par exemple), au moyen de mesures de réglementation.
- Intendance : faire appel à des mesures d’intendance pour contrer les effets nuisibles associés au piétinement et à la perturbation du sol, aux plantes exotiques envahissantes, à la suppression des incendies et au fauchage.
- Recherche : combler les lacunes existant dans les connaissances ayant trait à l’habitat essentiel, à la longévité du réservoir de semences et à la validité taxinomique de la variété scopulorum proposée.
- Cartographie et inventaire : répertorier et cartographier les sites des populations existantes et les autres sites pouvant convenir à l’espèce.
- Rétablissement de populations : élaborer et mettre à l’essai des techniques permettant d’établir des populations sur d’autres sites convenant à l’espèce, ou d’accroître les populations existantes.
- Sensibilisation et vulgarisation : adopter des mesures de sensibilisation et de vulgarisation permettant d’accroître l’intérêt du public pour la protection et l’intendance de l’espèce.
Le soutien du public, les mesures d’intendance et les travaux de recherche joueront un rôle critique pour le rétablissement du lupin densiflore. Les changements survenus à l’échelle du paysage dans l’utilisation des terres ont altéré, et continuent d’altérer, l’habitat de l’espèce et les processus dont celle-ci dépend. Comme le public utilise de manière intensive les terrains où se trouvent certaines populations, il faudra obtenir le soutien et la participation du public pour qu’il abandonne les utilisations nuisibles actuelles en faveur de pratiques compatibles avec le lupin densiflore (de manière à réduire le piétinement, la mortalité connexe, les pertes d’habitat dues à l’érosion, etc.).
Pour assurer le rétablissement du lupin densiflore, il ne suffira pas de désigner et protéger son habitat essentiel. En effet, les processus permettant à cette espèce de survivre sont déjà altérés par les activités humaines. Par exemple, dans toute la région, les incendies font l’objet d’une lutte rigoureuse, des plantes exotiques ont été introduites, et le fauchage est une pratique courante. Les mesures de protection doivent donc être complétées par des mesures d’intendance active visant à réintroduire ou reproduire les processus écosystémiques disparus (les incendies spontanés, par exemple) et à atténuer les nouvelles pressions s’exerçant sur l’espèce (le piétinement, par exemple).
Les stratégies visant à conserver l’habitat du lupin densiflore comprennent : des mesures de surveillance et de lutte visant à réduire l’abondance des mauvaises herbes envahissantes; des mesures de lutte contre l’empiétement des arbustes; des mesures visant à protéger les sites des effets des travaux d’aménagement; des mesures visant à réduire le piétinement et la perturbation du sol et à freiner ainsi la mortalité des plantes et l’érosion de leur habitat. Certaines de ces mesures ont déjà été mises en place, dans quelques sites.
Pour assurer une meilleure intendance de l’habitat de l’espèce, on pourra élaborer et mettre en œuvre des pratiques de gestion exemplaires, dont une reconfiguration des sentiers de la pointe Macaulay et des falaises Dallas. On pourra également surveiller l’abondance et la composition des communautés de mauvaises herbes envahissantes et entreprendre des mesures de lutte, s’il y a lieu, besoin, afin d’assurer une intendance de l’habitat des populations actuelles et les milieux qui pourraient en accueillir de nouvelles.
Il est important de se rappeler qu’il faudra peut-être des superficies additionnelles d’habitat pour permettre une expansion des populations existantes jusqu’à un niveau viable. Il serait souhaitable, pour le rétablissement de l’espèce, que les milieux situés à proximité de colonies de lupin densiflore et possédant les attributs de l’habitat essentiel soient gérées conformément aux meilleures pratiques de gestion établies pour l’habitat essentiel. De même, il serait souhaitable que les milieux situés à l’intérieur de l’aire de répartition du lupin densiflore et possédant les attributs de l’habitat essentiel, ou pouvant facilement être restaurés de manière à acquérir ces attributs, soient conservés en vue de servir éventuellement à l’établissement d’une nouvelle population.
Il sera essentiel de faire des recherches sur la pertinence des mesures d’intendance, sur les cibles de restauration et sur le degré de perturbation requis pour la survie du lupin densiflore. À mesure que ces connaissances seront acquises, les mesures de rétablissement devront être adaptées en conséquence.
Les progrès réalisés en vue du rétablissement du lupin densiflore au Canada seront évalués selon les critères suivants :
- L’effectif total de l’espèce au Canada a été maintenu à son niveau de 2010 ou a été accru (avec prise en compte de l’amplitude naturelle des fluctuations annuelles).
- Les trois populations existant en 2010 ont été maintenues.
- Au moins quatre superficies de pré ont été choisies, ou conservées jusqu’en 2015, en vue de l’établissement d’une nouvelle population de lupin densiflore.
Des superficies d’habitat essentiel sont délimitées pour le lupin densiflore dans le présent programme de rétablissement. Au sens du paragraphe 2(1) de la Loi sur les espèces en péril, l’habitat essentiel s’entend de « l’habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement d’une espèce sauvage inscrite et qui est désigné comme tel dans le programme de rétablissement ou le plan d’action élaboré pour cette espèce », tandis que l’habitat, s’agissant d’une espèce sauvage terrestre, s’entend de « l’aire ou le type d’endroit où un individu ou l’espèce se trouvent ou dont leur survie dépend directement ou indirectement ou se sont déjà trouvés, et où il est possible de les réintroduire. »
L’habitat du lupin densiflore est généralement constitué de clairières herbeuses sèches à humides situées à basse altitude (Douglas et al., 1999). En vue d’une caractérisation plus précise de l’habitat des données ont été recueillies dans chacune des localités existantes sur les conditions stationnelles et la végétation (Fairbarns, 2008 et 2010a). Les caractéristiques communes aux diverses localités ont ensuite été retenues comme attributs de l’habitat essentiel (voir section 2.5.2).
Certains attributs de l’habitat du lupin densiflore sont directement liés à la présence de clairières. En effet, ces clairières doivent être assez grandes pour que le lupin densiflore ne soit pas ombragé par la végétation environnante. On peut déterminer la taille minimale des clairières en fonction de la hauteur de la végétation susceptible de pousser dans le secteur et de faire de l’ombre au lupin densiflore (voir par exemple Spittlehouse et al., 2004).
Les populations de lupin densiflore sont sujettes à de grandes fluctuations annuelles (Fairbarns, 2005a; COSEPAC, 2005). Par conséquent, il est impossible de délimiter l’habitat essentiel en se fondant sur les données d’une seule année. Il faut plutôt utiliser un ensemble de données à long terme, afin prendre en compte toute l’amplitude de ces fluctuations annuelles. Des études récentes (Fairbarns, 2008 et 2010a; Miskelly, 2008 et 2009) peuvent servir à délimiter l’habitat essentiel minimalement requis par les populations du lupin densiflore, mais il faut s’attendre à ce que ces ensembles de données ne représentent pas l’amplitude maximale des fluctuations annuelles subies par les populations et ne représentent donc pas l’habitat total requis pour la survie des populations existantes. Par conséquent, afin de tenir compte des fluctuations attendues, il faut désigner comme habitat essentiel les superficies possédant un certain ensemble d’attributs et situées à l’intérieur d’un secteur délimité. La surveillance continue des fluctuations annuelles de l’étendue des populations devrait fournir des données permettant de caractériser avec plus de certitude l’habitat requis par l’espèce. Les études précitées ont également aidé à situer les limites à l’intérieur desquelles se trouve l’habitat essentiel.
Afin de maintenir l’effectif à son niveau actuel ou de l’accroître, il faut conserver tout l’habitat requis par chaque colonie composant chacune des populations existantes. Afin de tenir compte de l’amplitude des variations annuelles visant chaque population, il faut que l’étendue maximale de chaque colonie soit incluse dans l’habitat jugé essentiel à cette colonie. Certaines portions de cet habitat ne seront pas utilisées chaque année par l’espèce, mais le fait que la plante y soit présente une année donnée indique que ces portions peuvent jouer un rôle essentiel en abritant un réservoir de semences et en permettant une production maximale de semences durant les années propices.
L’habitat essentiel ici désigné est nécessaire, mais non suffisant, pour atteindre les objectifs en matière de populations et de répartition fixés pour le lupin densiflore au Canada. À l’intérieur des secteurs délimités dans les figures 4 à 7, l’habitat essentiel à survie des populations existantes est la superficie minimale de clairière dont a besoin chaque colonie de l’espèce. Cette superficie est calculée à partir de toutes les données disponibles sur l’étendue maximale de la colonie, de manière à ce que des prés occupent tous les secteurs où le lupin densiflore est présent ou l’a déjà été. À l’intérieur des limites fixées, les secteurs où les attributs requis (voir ci-dessous) ne sont pas présents sont exclus de l’habitat essentiel. Les études menées jusqu’en décembre 2010 sur l’étendue des colonies permettent d’établir qu’au moins environ 0,9 ha d’habitat est essentiel à la survie du lupin densiflore.
Voici les attributs de l’habitat essentiel :
- Superficie ensoleillée à végétation courte ou clairsemée (il n’y a pas d’arbres, et la couverture arbustive n’est jamais importante).
- Altitude de 1 à 15 mètres au-dessus du niveau de la mer, avec pentes variables (dans le cas d’une pente plutôt escarpée, l’orientation de la pente est généralement sud-est à sud-ouest).
- Présence de loam, limon ou argile d’origine glaciomarine jusqu’à une profondeur de 5 à 50 cm ou davantage.
- Sol généralement humide vers le début de la saison de végétation (octobre à mars), mais à drainage bon à rapide faisant en sorte, en présence d’un ensoleillement complet et d’une orientation sud, que le terrain soit très sec au milieu de l’été.
- Matériaux grossiers (bois, ordures, etc.) rarement abondants sur le sol.
Figure 4. Secteur (~ 0,8 ha) où se trouve l’habitat essentiel du lupin densiflore à la pointe Macaulay. Ce secteur comprend des terrains gérés par le District régional de la capitale et par le ministère de la Défense nationale (BFC Esquimalt et canton d’Esquimalt). En décembre 2010, environ 0,18 ha d’habitat essentiel avait été désigné dans ce secteur.

© Parcs Canada
Le secteur d'habitat essentiel 856_01 forme un rectangle dont les coins sont situés aux coordonnées UTM suivantes (Zone 10 du NAD 1983) : 469566, 5362737; 469566, 5362914; 470025, 5362914; 470025, 5362737.
Figure 5. Secteur (~ 1,0 ha) où se trouve l’habitat essentiel du lupin densiflore à l’île Trial. Ce secteur comprend des terrains gérés par la Garde côtière canadienne et la Province de Colombie-Britannique. En décembre 2010, environ 0,31 ha d’habitat essentiel avait été désigné dans ce secteur.

© Parcs Canada
Le secteur d'habitat essentiel 856_02 forme un rectangle dont les coins sont situés aux coordonnées UTM suivantes (Zone 10 du NAD 1983) : 477387, 5360389; 477387, 5360483; 477502, 5360483; 477502, 5360389.
Figure 6. Secteur (~ 0,35 ha) où se trouve l’habitat essentiel du lupin densiflore à la pointe Holland (falaises Dallas). Ce secteur est géré par la Ville de Victoria. En décembre 2010, environ 0,13 ha d’habitat essentiel avait été désigné dans ce secteur.

© Parcs Canada
Le secteur d'habitat essentiel 856_03 forme un rectangle dont les coins sont situés aux coordonnées UTM suivantes (Zone 10 du NAD 1983) : 471976, 5361892; 471976, 5362163; 472107, 5362163; 472107, 5361892.
Figure 7. Secteur (~ 0,9 ha) où se trouve l’habitat essentiel du lupin densiflore à la pointe Finlayson (falaises Dallas). Ce secteur est géré par la Ville de Victoria. En décembre 2010, environ 0,29 ha d’habitat essentiel avait été désigné dans ce secteur.

© Parcs Canada
Le secteur d'habitat essentiel 856_04 forme un rectangle dont les coins sont situés aux coordonnées UTM suivantes (Zone 10 du NAD 1983) : 472613, 5361604; 472613, 5361781; 473128, 5361781; 473128, 5361604.
On trouvera au tableau 6 des exemples d’activités risquant fortement de détruire l’habitat essentiel. Une telle destruction survient lorsque toute partie de l’habitat essentiel est dégradée, de manière permanente ou temporaire, de sorte que l’habitat essentiel ne puisse plus répondre aux besoins de l’espèce. Cette destruction peut résulter d’une ou plusieurs activités se déroulant à un moment précis, ou encore des effets cumulatifs d’une ou plusieurs activités. Il est important de noter que certaines activités peuvent détruire l’habitat essentiel même si elles se déroulent à l’extérieur de celui-ci.
Afin de pouvoir désigner suffisamment d’habitat essentiel pour la survie des populations existantes, il faudra préciser l’étendue maximale des colonies en poursuivant la surveillance de ces populations.
Il faudra également mener des études plus approfondies pour déterminer si les caractéristiques connues de l’habitat permettent de prédire quels milieux non occupés pourraient servir au rétablissement. Une fois ces milieux connus, il faudra une analyse de la dynamique des populations afin de préciser la superficie totale et la configuration que ces milieux devront avoir pour permettre l’établissement d’une population viable. Il faudra donc mener des études supplémentaires permettant de délimiter l’habitat essentiel destiné à l’expansion des populations connues et à la réintroduction de l’espèce, conformément aux objectifs fixés en matière de populations et de répartition. Ces études devrons viser à :
- Repérer des sites inoccupés de haute qualité et réaliser des relevés pour déterminer s’ils possèdent les caractéristiques connues de l’habitat du lupin densiflore. Ces relevés devront cibler en priorité les prés maritimes se trouvant à l’intérieur de la zone d’occurrence (Esquimalt, Victoria, Oak Bay, île Trial et petites îles ou îlots du détroit de Haro). Année d’achèvement proposée : 2013.
- Vérifier si les sites inoccupés repérés à l’étape 1 conviennent à l’espèce, en essayant d’y établir, maintenir et surveiller un petit nombre d’individus de lupin densiflore, à titre expérimental. Année d’achèvement proposée : 2014 ou 2015.
- Si l’étape 2 est concluante, vérifier s’il est possible d’établir de nouvelles populations autosuffisantes ou d’étendre les populations existantes par l’introduction d’un plus grand nombre de semences ou de semis dans les milieux convenant à l’espèce et par une surveillance de ces individus pendant de nombreuses années. Il faudra aussi vérifier la viabilité du réservoir de semences du sol, afin de faciliter la restauration et l’introduction de l’espèce. Année d’achèvement proposée : 2016 et suivantes[3].
- Afin d’achever la désignation de l’habitat essentiel, entreprendre des analyses visant à déterminer la superficie et la configuration d’habitat requises pour l’atteinte des buts du rétablissement, en matière d’expansion des populations et d’établissement de populations. Année d’achèvement suggérée : 2020 (dans la mesure où les étapes précédentes ont été terminées à temps, avec les résultats escomptés).
3Une fois l’étape 3 terminée, il sera possible de désigner des superficies supplémentaires d’habitat essentiel, mais ce n’est qu’à l’étape 4 qu’une désignation complète de cet habitat pourra être faite.
Un certain nombre d’autres espèces rares (tableau 7) ont été signalées à proximité d’une ou de plusieurs populations existantes de lupin densiflore.
Il est impossible d’aborder toutes les interactions qui pourraient être associées au rétablissement du lupin densiflore. Certaines mesures visant à favoriser ce rétablissement profiteront probablement à d’autres espèces en péril. Par exemple, les mesures permettant d’informer et sensibiliser le public pourraient faire diminuer les activités récréatives nuisibles dans les zones abritant des espèces en péril, tandis que la lutte contre les plantes exotiques envahissantes pourrait restaurer l’habitat d’autres espèces végétales en péril.
Par contre, certaines mesures visant également à favoriser le rétablissement du lupin densiflore pourraient nuire à d’autres espèces en péril. Ainsi, le piétinement et les autres perturbations dues aux activités de rétablissement se déroulant dans les sites (relevés, recherche, travaux d’aménagement, etc.) constituent une menace pour les espèces rares poussant à l’intérieur ou à proximité des lieux abritant le lupin densiflore. Si ces activités ne sont pas planifiées et mises en œuvre avec soin, elles pourraient nuire à d’autres espèces en péril.
C’est l’Agence Parcs Canada et ses partenaires tels que l’Équipe de rétablissement des écosystèmes du chêne de Garry (GOERT) qui doivent guider les mesures de rétablissement visant le lupin densiflore et les autres espèces présentes dans le secteur et s’assurer que les mesures visant une espèce ne nuisent pas indûment au rétablissement d’une autre.
Le rétablissement du lupin densiflore sera coordonné avec celui des autres espèces des prés maritimes, conformément au Programme de rétablissement multi-espèces visant les espèces en péril des prés maritimes associés aux chênaies de Garry au Canada (Agence Parcs Canada, 2006). L’Agence Parcs Canada et ses partenaires tels que le l’Équipe de rétablissement des écosystèmes du chêne de Garry (GOERT) se chargeront de coordonner cette approche.
Un ou plusieurs plans d’action seront prêts d’ici mars 2016.
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