Programme de rétablissement du lupin des ruisseaux (Lupinus rivularis) au Canada - 2016 [Proposition]

  1. Introduction
  2. Partie 1
  3. Partie 2

Lupin des ruisseaux

Photo :  Lupin des ruisseaux

2016


Programme de rétablissement du lupin des ruisseaux (Lupinus rivularis) au Canada - 2016 [Proposition]

Couverture de la publication

Référence recommandée :

Environnement Canada. 2016. Programme de rétablissement du lupin des ruisseaux (Lupinus rivularis) au Canada [Proposition], Série de Programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril, Environnement Canada, Ottawa, 15 p. + annexe.

Pour télécharger le présent programme de rétablissement ou pour obtenir un complément d’information sur les espèces en péril, incluant les rapports de situation du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), les descriptions de la résidence, les plans d’action et d’autres documents connexes sur le rétablissement, veuillez consulter le Registre public des espèces en péril.

Illustration de la couverture : © Brian Klinkenberg

Also available in English under the title
“Recovery Strategy for the Streambank Lupine (Lupinus rivularis) in Canada [Proposed]”

Le contenu du présent document (à l’exception des illustrations) peut être utilisé sans permission, mais en prenant soin d’indiquer la source.

Programme de rétablissement du lupin des ruisseaux (Lupinus rivularis) au Canada - 2016

En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996), les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ont convenu de travailler ensemble pour établir une législation, des programmes et des politiques visant à assurer la protection des espèces sauvages en péril partout au Canada.

Dans l’esprit de collaboration de l’Accord, le gouvernement de la Colombie-Britannique a donné au gouvernement du Canada la permission d’adopter le Plan de rétablissement du lupin des ruisseaux (Lupinus rivularis) en Colombie-Britannique (partie 2) en vertu de l’article 44 de la Loi sur les espèces en péril (LEP). Environnement Canada a inclus une addition fédérale (partie 1) au présent programme de rétablissement afin qu’il réponde aux exigences de la LEP.

Le programme fédéral de rétablissement du lupin des ruisseaux au Canada est composé des deux parties suivantes :

En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996), les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires ont convenu d’établir une législation et des programmes complémentaires qui assureront la protection efficace des espèces en péril partout au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) (LEP), les ministres fédéraux compétents sont responsables de l’élaboration des programmes de rétablissement pour les espèces inscrites comme étant disparues du pays, en voie de disparition ou menacées et sont tenus de rendre compte des progrès réalisés dans les cinq ans suivant la publication du document final dans le Registre public des espèces en péril.

La ministre de l’Environnement est la ministre compétente en vertu de la LEP du lupin des ruisseaux et a élaboré la composante fédérale (partie 1) du présent programme de rétablissement de l’espèce, conformément à l’article 37 de la LEP. Ce programme a été préparé en collaboration avec la Province de la Colombie-Britannique, en vertu du paragraphe 39(1) de la LEP. L’article 44 de la LEP autorise la ministre à adopter en tout ou en partie un plan existant pour l’espèce si ce plan respecte les exigences de contenu imposées par la LEP au paragraphe 41(1) ou 41(2). La province de la Colombie-Britannique a remis le plan de rétablissement du lupin des ruisseaux ci-joint (partie 2), à titre d’avis scientifique, aux autorités responsables de la gestion de l’espèce en Colombie-Britannique. Ce plan a été préparé en collaboration avec Environnement Canada.

La réussite du rétablissement de l’espèce dépendra de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des recommandations formulées dans le présent programme. Cette réussite ne pourra reposer seulement sur Environnement Canada ou sur toute autre compétence. Tous les Canadiens et toutes les Canadiennes sont invités à appuyer le programme et à contribuer à sa mise en œuvre pour le bien du lupin des ruisseaux et de l’ensemble de la société canadienne.

Le présent programme de rétablissement sera suivi d’un ou de plusieurs plans d’action qui présenteront de l’information sur les mesures de rétablissement qui doivent être prises par Environnement Canada et d’autres compétences et/ou organisations participant à la conservation de l’espèce. La mise en œuvre du présent programme est assujettie aux crédits, aux priorités et aux contraintes budgétaires des compétences et organisations participantes.

Le programme de rétablissement établit l’orientation stratégique visant à arrêter ou à renverser le déclin de l’espèce, incluant la désignation de l’habitat essentiel dans la mesure du possible. Il fournit à la population canadienne de l’information pour aider à la prise de mesures visant la conservation de l’espèce. La désignation de l’habitat essentiel dans un programme de rétablissement peut avoir des incidences sur le plan de la réglementation, selon la localisation de l’habitat essentiel désigné. La LEP exige que l’habitat essentiel désigné se trouvant à l’intérieur d’aires protégées fédérales soit décrit dans la Gazette du Canada, après quoi les interdictions relatives à la destruction de cet habitat peuvent être appliquées. En ce qui concerne l’habitat essentiel situé sur le territoire domanial à l’extérieur des aires protégées fédérales, la ministre de l’Environnement doit présenter un énoncé sur la protection juridique existante ou prendre un arrêté de manière à ce que les interdictions visant la destruction de l’habitat essentiel soient appliquées. En ce qui concerne l’habitat essentiel se trouvant ailleurs que sur le territoire domanial, si la ministre de l’Environnement estime qu’une partie de cet habitat essentiel n’est pas protégée par des dispositions de la LEP ou de toute autre loi fédérale, ou par une mesure prise sous leur régime, et que cette partie de l’habitat essentiel n’est pas protégée efficacement par les lois de la province ou du territoire, elle doit, aux termes de la LEP, recommander au gouverneur en conseil de prendre un décret visant à étendre l’interdiction de détruire cette partie de l’habitat essentiel. La décision de protéger l’habitat essentiel se trouvant ailleurs que sur le territoire domanial et n’étant pas autrement protégé demeure à la discrétion du gouverneur en conseil.

Les sections qui suivent ont été ajoutées pour satisfaire aux exigences particulières de la LEP qui ne sont pas abordées dans le Plan de rétablissement du lupin des ruisseaux (Lupinus rivularis) en Colombie-Britannique (partie 2 du présent document, désigné ci-après sous le nom de « plan de rétablissement provincial ») et pour fournir des renseignements à jour ou supplémentaires.

La LEP fixe des exigences et prescrit des processus particuliers en matière de protection de l’habitat essentiel. Par conséquent, certaines parties d’un plan de rétablissement provincial ayant trait à la protection de l’habitat de l’espèce ne respectent pas toujours les exigences fédérales. Les mesures de rétablissement ayant trait à la protection de l’habitat sont adoptées. L’évaluation de la mesure dans laquelle ces dispositions confèrent à l’habitat essentiel une protection conforme aux exigences de la LEP suivra la publication du programme de rétablissement fédéral.

Cette section fournit de l’information à jour sur la section 3.2, « Populations et répartition », du plan de rétablissement provincial. Depuis la publication de ce plan, une nouvelle population s’est établie grâce aux efforts de rétablissement déployés. La population no 9 a été introduite de façon délibérée par l’Équipe de rétablissement du lupin des ruisseaux dans le parc régional de l’île Deas en 2010 et, selon le dernier dénombrement, elle comptait de 20 à 25 individus (D. Hanna, comm. pers., 2015). Cette population satisfait aux critères d’une introduction réussie, parce qu’elle a persisté de manière naturelle durant une période minimale de 5 ans. Des efforts de rétablissement ont aussi été menés sur l’île Kirkland, située à proximité, dans l’aire de gestion de la faune South Arm Marshes en 2013, mais, à ce jour, ces efforts sont demeurés vains (D. Hanna, comm. pers., 2015). Ainsi, les objectifs en matière de population et répartition adoptés du plan de rétablissement provincial incluent la population no 9 en plus des populations identifiées dans le plan de rétablissement provincial.

Cette section remplace la section 7.1, « Description de l’habitat de survie/rétablissement », du plan de rétablissement provincial.

En vertu de l’alinéa 41(1)c) de la LEP, les programmes de rétablissement doivent inclure une désignation de l’habitat essentiel de l’espèce, dans la mesure du possible, et des exemples d’activités susceptibles d’entraîner la destruction de cet habitat. Pour la désignation de l’habitat essentiel, il est de première importance de prendre en compte la superficie, la qualité et les emplacements de l’habitat requis pour l’atteinte des objectifs en matière de population et de répartition.

Les besoins en matière d’habitat du lupin des ruisseaux sont décrits dans le plan de rétablissement provincial de 2014. Environnement Canada accepte la description des besoins en matière d’habitat présentée dans ce plan comme fondement aux fins de la désignation de l’habitat essentiel dans le programme de rétablissement fédéral, et inclut les zones géospatiales qui renferment l’habitat essentiel ainsi que d’autres modifications (ci-après) pour satisfaire aux exigences particulières de la LEP. Les limites plus précises pourraient être cartographiées, et de l’habitat essentiel additionnel pourrait être ajouté dans l’avenir, si de l’information additionnelle soutient l’inclusion de zones au-delà de celles qui sont actuellement désignées.

Emplacement géospatial des zones qui renferment l’habitat essentiel

L’habitat essentiel est désigné pour les sept populations existantes connuesNote1 de lupin des ruisseaux; les numéros des populations concordent avec ceux du plan de rétablissement provincial, à l’exception de la population no 9 (Delta – île Deas) qui a été ajoutée. Toutes les populations se trouvent près de la côte, dans le sud-ouest de la Colombie-Britannique (figures 1 à 4) :

La zone renfermant l’habitat essentiel du lupin des ruisseaux est établie en fonction de la zone occupée par des individus ou des colonies de l’espèce; elle inclut une zone d’incertitude large de 5 m à 25 m, visant à compenser les erreurs de localisation possibles liées aux divers appareils GPS utilisés, et une zone de 50 m (c.-à-d. la distance relative à la zone de fonctions essentiellesNote3), visant à englober les zones immédiatement adjacentes. Les processus écosystémiques qui caractérisent les berges abritant le lupin des ruisseaux font partie intégrante de l’établissement et du maintien des conditions du microhabitat convenable pour l’espèce. Lorsque ces berges constituent un élément écologique distinctNote4 à l’échelle du paysage, la portion entière des berges associée aux individus ou aux colonies de l’espèce est aussi désignée habitat essentiel. Lorsque deux sous-populations sont séparées par une distance de moins de un kilomètre et sont associées à un élément écologique continu distinct (p. ex. le long d’un tronçon de cours d’eau ou d’une berge sableuse/limoneuse), l’habitat qui les relie est aussi désigné habitat essentiel pour maintenir la connectivité. Une zone de fonctions essentielles de 50 m est associée à l’habitat de connexion pour maintenir des conditions d’habitat convenable.

L’habitat essentiel n’a pas pu être désigné aux quatre sites suivants : population no 6 (possiblement disparue, situation inconnue); population no 2, sous-population C (qui a disparu); population no 1 (qui est une mention historique – dont la localité est très incertaine et dont la situation est inconnue); et une nouvelle population (2015) qui résulte de récentes tentatives d’introduction délibérée à l’île Kirkland dans l’aire de gestion de la faune South Arm Marshes, dans le delta du fleuve Fraser. Une autre population possiblement nouvelle, signalée (en 2007) dans la région de Cowichan sur l’île de Vancouver, doit être vérifiée; une fois cette vérification faite, l’habitat essentiel sera désigné, le cas échéant. Le calendrier des études (section 2.2) décrit les activités requises pour désigner l’habitat essentiel additionnel nécessaire à l’atteinte des objectifs en matière de population et de répartition établis pour l’espèce.

Caractéristiques biophysiques de l’habitat essentiel

Dans les zones identifiées comme renfermant de l’habitat essentiel, l’habitat essentiel est désigné là où les caractéristiques biophysiques suivantes sont présentes :

Une zone de fonctions essentielles de 50 m autour de tout individu de l’espèce est également désignée comme habitat essentiel, incluant toutes les caractéristiques biophysiques décrites précédemment, ainsi que tout autre élément naturel (p. ex. arbres, arbustes) associé à l’occurrence.

Les zones renfermant l’habitat essentiel du lupin des ruisseaux (d’une superficie totale de 31,4 ha) sont présentées aux figures 1 à 4. Sur chaque carte, l’habitat essentiel du lupin des ruisseaux au Canada se trouve à l’intérieur des polygones en jaune, là où les critères décrits précédemment sont respectés. À l’intérieur de ces polygones, habitats non convenables (c.-à-d. les infrastructures permanentes existantes comme la surface de roulement des routes asphaltées, les voies ferrées et les édifices) ne possèdent pas les caractéristiques biophysiques dont le lupin des ruisseaux a besoin et ne sont pas désignés comme habitat essentiel. Le quadrillage UTM de 1 km × 1 km montré dans chaque figure est un système de quadrillage national de référence qui met en évidence l’emplacement géographique général renfermant de l’habitat essentiel, à des fins de planification de l’aménagement du territoire et/ou d’évaluation environnementale.

L’habitat essentiel ne peut être désigné que partiellement à l’heure actuelle. Un calendrier des études a été inclus pour obtenir l’information nécessaire à l’achèvement de la désignation de l’habitat essentiel de l’espèce. La désignation de l’habitat essentiel sera mise à jour lorsque de l’information deviendra disponible, soit dans une mise à jour du programme de rétablissement, soit dans un ou plusieurs plans d’action.

Figure 1. L'habitat essentiel du lupin des ruisseaux est représenté par les polygones en jaune, là où les critères et la méthodologie énoncés à la section 2.1 sont respectés. Les polygones détaillés montrent les zones renfermant l'habitat essentiel pour la population no 2 (5,4 ha) et la population no 8 (1,3 ha), à Delta et à Surrey (C.-B.). Le quadrillage UTM de 1 km × 1 km montré dans cette figure est un système de quadrillage national de référence qui indique l'emplacement géographique général renfermant l'habitat essentiel de l'espèce au Canada. Les zones à l'extérieur des polygones jaunes ne renferment pas d'habitat essentiel.
Carte : Delta Surrey - Colombie-Britannique
Description longue pour la figure 1

La figure 1 est une carte sur laquelle est superposé un quadrillage à carrés de 1 x 1 km contenant des polygones jaunes renfermant l'habitat essentiel des populations 2 et 8 du lupin des ruisseaux à Delta et à Surrey, respectivement, en Colombie-Britannique. La carte montre un carré de quadrillage indiquant l'emplacement de la population 8 sur la route Grace, à Surrey. Elle montre aussi quatre carrés de quadrillage indiquant l'emplacement de la population 2 à Delta, dont une partie se trouve sur l'Alaska Way, et l'autre, sur la route Elevator.

Figure 2. L'habitat essentiel du lupin des ruisseaux est représenté par les polygones en jaune, là où les critères et la méthodologie énoncés à la section 2.1 sont respectés. Les polygones détaillés montrent les zones renfermant l'habitat essentiel pour la population no 3 (18,5 ha) et la population no 4 (1,3 ha), à Delta et à Richmond (C.-B.). Le quadrillage UTM de 1 km × 1 km montré dans cette figure est un système de quadrillage national de référence qui indique l'emplacement géographique général renfermant l'habitat essentiel de l'espèce au Canada. Les zones à l'extérieur des polygones jaunes ne renferment pas d'habitat essentiel.
Carte : Delta, Richmond - Colombie-Britannique
Description longue pour la figure 2

La figure 2 est une carte sur laquelle est superposé un quadrillage à carrés de 1 x 1 km contenant des polygones jaunes renfermant l'habitat essentiel des populations 4 et 3 du lupin des ruisseaux à Delta et à Richmond, respectivement, en Colombie-Britannique. La carte montre un carré de quadrillage indiquant l'emplacement de la population 4 sur le chemin Blundell, à Richmond, et deux carrés de quadrillage indiquant l'emplacement de la population 3 le long de la Burlington Northern Santa Fe Railway, à Delta.

Figure 3. L'habitat essentiel du lupin des ruisseaux est représenté par les polygones en jaune, là où les critères et la méthodologie énoncés à la section 2.1 sont respectés. Les polygones détaillés montrent les zones renfermant l'habitat essentiel pour la population no 5a,b (2,5 ha), et la population no 7 (1,3 ha), à Port Coquitlam (C.-B.). Le quadrillage UTM de 1 km × 1 km montré dans cette figure est un système de quadrillage national de référence qui indique l'emplacement géographique général renfermant l'habitat essentiel de l'espèce au Canada. Les zones à l'extérieur des polygones jaunes ne renferment pas d'habitat essentiel.
Carte : Port Coquitlam - Colombie-Britannique
Description longue pour la figure 3

La figure 3 est une carte sur laquelle est superposé un quadrillage à carrés de 1 x 1 km contenant des polygones jaunes renfermant l'habitat essentiel des populations 5 et 7 du lupin des ruisseaux à Port Coquitlam, en Colombie-Britannique. La carte montre deux carrés de quadrillage indiquant l'emplacement de la population 5 sur les avenues Kingsway Sud et Kingsway Nord, à Port Coquitlam. Elle montre aussi deux carrés de quadrillage indiquant l'emplacement de la population 7 sur la digue de la rivière Pitt, à Port Coquitlam.

Figure 4. L'habitat essentiel du lupin des ruisseaux est représenté par les polygones en jaune, là où les critères et la méthodologie énoncés à la section 2.1 sont respectés. Les polygones détaillés montrent les zones renfermant l'habitat essentiel pour la population no 9 (0,9 ha) à l'île Deas, à Delta (C.-B.). Le quadrillage UTM de 1 km × 1 km montré dans cette figure est un système de quadrillage national de référence qui indique l'emplacement géographique général renfermant l'habitat essentiel de l'espèce au Canada. Les zones à l'extérieur des polygones jaunes ne renferment pas d'habitat essentiel.
Carte : Delta - Colombie-Britannique
Description longue pour la figure 4

La figure 4 est une carte sur laquelle est superposé un quadrillage à carrés de 1 x 1 km contenant des polygones jaunes renfermant l'habitat essentiel de la population du lupin des ruisseaux dans l'île Deas, à Delta, en Colombie-Britannique. La carte montre un carré de quadrillage indiquant l'emplacement de la population 9 à la pointe nord-est de l'île Deas, à Delta.

La présente section remplace la section 7.2, « Études requises afin de décrire l’habitat de survie/rétablissement », du plan de rétablissement provincial.

Le calendrier des études suivant (tableau 1) présente les activités requises pour compléter la désignation de l’habitat essentiel du lupin des ruisseaux; les numéros des populations renvoient à ceux du plan de rétablissement provincial.

Tableau 1. Calendrier des études visant à désigner l’habitat essentiel du lupin des ruisseaux.
Description de l’activité Justification Échéancier
Réaliser des relevés répétés exhaustifs dans les populations nos 1 et 6 pour reconfirmer et identifier tout individu additionnel de lupin des ruisseaux dans les parcelles restantes d’habitat convenable, et évaluer le caractère réalisable de la remise en état de l’habitat à ces sites aux fins du rétablissement de l’espèce (par dispersion naturelle à partir de populations adjacentes et/ou réintroduction délibérée). L’habitat essentiel n’a pas pu être désigné dans le cas de deux populations en raison de leur situation « inconnue ». On ignore si de l’habitat convenable pour le lupin des ruisseaux persiste à ces sites et/ou si de l’habitat pourrait devenir convenable à la suite de travaux de remise en état. De plus, on manque de relevés ciblés récents et exhaustifs. Sans autres données sur la situation et l’emplacement de ces populations, on ne peut déterminer si l’habitat essentiel désigné pour le lupin des ruisseaux est suffisant. 2016-2021
Vérifier l’identification de la nouvelle mention de lupin des ruisseaux à Cowichan, dans l’île de Vancouver (2007). Cette activité permettra la désignation d’une superficie d’habitat essentiel suffisante pour que les objectifs en matière de population et de répartition puissent être atteints. 2016-2021
Suivre les essais de transplantation d’individus à l’île Kirkland afin de déterminer si l’établissement des populations qui y ont été introduites est une réussite, et/ou d’évaluer leur persistance à long terme (c.-à-d. durant une période minimale de 5 ans). Cette activité permettra la désignation d’une superficie d’habitat essentiel suffisante pour que les objectifs en matière de population et de répartition puissent être atteints. 2016-2021

La compréhension de ce qui constitue la destruction de l’habitat essentiel est nécessaire à la protection et à la gestion de cet habitat. La destruction est déterminée au cas par cas. On peut parler de destruction lorsqu’il y a dégradation d’un élément de l’habitat essentiel, soit de façon permanente ou temporaire, à un point tel que l’habitat essentiel n’est plus en mesure d’assurer ses fonctions lorsque exigé par l’espèce. La destruction peut découler d’une activité unique à un moment donné ou des effets cumulés d’une ou de plusieurs activités au fil du temps. Les activités susceptibles d’entraîner la destruction de l’habitat essentiel de l’espèce sont décrites au tableau 2; il peut toutefois exister d’autres activités destructrices.

Tableau 2. Exemples d’activités susceptibles d’entraîner la destruction de l’habitat essentiel du lupin des ruisseaux.
Description de l’activité Justification Renseignements additionnels, y compris la menace connexe de l’UICNNotea
Conversion, expansion ou enlèvement d’emprises existantes de chemin de fer, de bords de route, de digues, d’aires ouvertes et de stationnements. Ces activités entraînent la perte directe d’habitat essentiel, lequel serait enlevé ou enfoui. Menace connexe de l’UICN 4.1.
Les sous-populations 5a et 5b ont été partiellement détruites par l’expansion des routes. Bien qu’il n’existe aucun projet de développement aux localités de lupin des ruisseaux, l’activité devra faire l’objet d’un suivi, parce que tout nouveau projet pourrait entraîner la perte d’une superficie importante d’habitat de l’espèce.
Activités d’entretien (p. ex. débroussaillage ou nivellement) dans les emprises de chemin de fer ou sur les bords de route. Ces activités pourraient dégrader ou détruire l’habitat, p. ex. en altérant la surface du sol ou en couvrant le sol de débris végétaux, de sorte que l’habitat ne serait plus convenable pour la régénération du lupin des ruisseaux. Menace connexe de l’UICN 7.3.
Bon nombre des populations de lupin des ruisseaux se trouvent dans des emprises, et des activités d’entretien sont réalisées dans la plupart des sites. Selon la fréquence et le calendrier des travaux, le fauchage et le débroussaillage peuvent, dans certains cas, avoir un effet neutre ou bénéfique sur le lupin des ruisseaux, parce qu’ils réduisent l’établissement des mauvaises herbes. Bien qu’on ne puisse pas déterminer les seuils d’effet, il est essentiel de mener les activités au moment opportun (c.-à-d. après la saison de croissance et la production de graines) et de manière appropriée (c.-à-d. en évitant de perturber le sol) afin d’éviter la destruction de l’habitat.
Utilisation inappropriée d’herbicides dans le cadre d’activités de gestion des espèces végétales envahissantes ou de lutte contre les mauvaises herbes dans les emprises de chemin de fer ou les bords de route. La lutte contre les espèces végétales envahissantes par des moyens chimiques (p. ex. herbicides non spécifiques) peut rendre l’habitat toxique, de sorte que l’habitat essentiel n’est plus convenable pour le lupin des ruisseaux. Menace connexe de l’UICN 9.3. Des travaux de pulvérisation d’herbicides ont été réalisés à quelques sites par le passé et pourraient être menés de nouveau à ces mêmes sites et à d’autres sites à l’avenir. L’utilisation d’herbicides a diminué ou cessé à plusieurs sites (p. ex. populations 3a, 3b, 3c, 3d et 7).
Cette menace touche l’ensemble des superficies qui renferment l’habitat essentiel ainsi que les terres adjacentes (c.-à-d. terres situées à l’extérieur des zones géospatiales renfermant l’habitat essentiel) dans lesquelles l’application d’herbicides peut affecter l’habitat essentiel par le biais de la dérive aérienne ou des effets résiduels.
Déchargement de remblai (sable/gravier) et/ou déchets divers Les débris que les personnes laissent sur place peuvent détruire l’habitat (p. ex. par enfouissement) et/ou en réduire la qualité, de sorte que l’habitat n’est plus convenable pour le lupin des ruisseaux. Menace connexe de l’UICN 9.4. De nombreuses populations de lupin des ruisseaux se trouvent dans des zones auxquelles les personnes ont facilement accès. En 2004, une portion de l’habitat à l’Alaska Way (touchant la sous-population 2a) a été enlevée et couverte de remblai de gravier.

Au moins un plan d’action visant le lupin des ruisseaux sera publié dans le Registre public des espèces en péril d’ici 2021.

La présente section remplace la section 9, « Effets sur les espèces non ciblées », du plan de rétablissement provincial.

Une évaluation environnementale stratégique (EES) est effectuée pour tous les documents de planification du rétablissement en vertu de la LEP, conformément à la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes. L’objet de l’EES est d’incorporer les considérations environnementales à l’élaboration des projets de politiques, de plans et de programmes publics pour appuyer une prise de décisions éclairée du point de vue de l’environnement et pour évaluer si la mise en œuvre des mesures proposées dans un document de planification du rétablissement pourrait avoir une incidence sur un élément de l’environnement ou sur l’atteinte d’un objectif ou d’une cible de la Stratégie fédérale de développement durable (SFDD).

La planification du rétablissement vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général. Il est cependant reconnu que des programmes peuvent, par inadvertance, produire des effets environnementaux qui dépassent les avantages prévus. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient directement compte de tous les effets environnementaux, notamment des incidences possibles sur des espèces ou des habitats non ciblés. Les résultats de l’EES sont directement inclus dans le programme lui-même, mais également résumés dans le présent énoncé, ci-dessous.

Le plan de rétablissement provincial du lupin des ruisseaux comprend une section (section 9) dans laquelle sont décrits les effets des mesures de rétablissement sur les espèces non ciblées. Environnement Canada adopte cette section du plan de rétablissement provincial à titre d’énoncé sur les effets des mesures de rétablissement sur l’environnement et les espèces non ciblées. Les activités de planification du rétablissement du lupin des ruisseaux seront mises en œuvre en considérant toutes les espèces en péril se trouvant dans le même habitat, de façon à éviter les impacts négatifs sur ces espèces ou leur habitat.

Plan de rétablissement du lupin des ruisseaux (Lupinus rivularis)
en Colombie-Britannique

Photo : Lupin des ruisseaux

Préparé par l’Équipe de rétablissement du lupin des ruisseaux

Ministère de l'environnement - C.B

January 2014

Plan de rétablissement du lupin des ruisseaux (Lupinus rivularis) en Colombie-Britannique

Préparé par l’Équipe de rétablissement du lupin des ruisseaux

Janvier 2014

Cette série présente les documents de rétablissement qui sont élaborés dans le but de conseiller le gouvernement de la Colombie-Britannique sur l’approche stratégique générale à adopter pour le rétablissement des espèces en péril. Le gouvernement provincial prépare ces documents pour coordonner les mesures de conservation et pour respecter ses engagements dans le cadre de l’Accord pour la protection des espèces en péril au Canada et de l’Accord Canada – Colombie-Britannique sur les espèces en péril.

Le rétablissement des espèces en péril englobe l’ensemble des mesures prises pour arrêter ou inverser le déclin d’une espèce en voie de disparition, menacée ou disparue du pays et pour atténuer ou supprimer les menaces auxquelles elle est exposée, de manière à améliorer ses chances de survie dans la nature.

Les documents sur le rétablissement résument les données scientifiques et traditionnelles les plus rigoureuses existant sur une espèce ou un écosystème pour déterminer les buts, les objectifs et les approches stratégiques qui assurent une orientation coordonnée du rétablissement. Ils indiquent ce qu’on sait et ce qu’on ignore à propos de l’espèce ou de l’écosystème visé; ils décrivent en outre les menaces qui planent sur l’espèce ou l’écosystème et ce qu’il faut faire pour atténuer ces menaces; ils fournissent aussi des renseignements sur l’habitat nécessaire à la survie et au rétablissement de l’espèce. Ces données peuvent être résumées dans un programme de rétablissement, qui sera suivi d’au moins un plan d’action, lequel contiendra des données précises qui serviront à guider la mise en œuvre du rétablissement d’une espèce ou d’un écosystème. Lorsqu’une quantité suffisante de données servant à guider cette mise en œuvre peut être fournie dès le départ, toutes les données sont présentées dans un plan de rétablissement.

Les données présentées dans les documents de rétablissement provinciaux pourront être adoptées par Environnement Canada, qui les intégrera dans les documents de rétablissement fédéraux que préparent des organismes fédéraux pour respecter leurs engagements en matière de rétablissement des espèces en péril en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP).

Le gouvernement de la Colombie-Britannique accepte les données présentées dans ces documents comme des conseils servant à éclairer la mise en œuvre des mesures de rétablissement, notamment les décisions relatives aux mesures de protection de l’habitat de l’espèce.

La réussite du rétablissement de l’espèce dépend de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre d’intervenants susceptibles de participer à la mise en œuvre des orientations établies dans le présent document. Tous les citoyens de la province sont invités à participer à cette mise en œuvre.

Pour en savoir davantage sur le rétablissement des espèces en péril en Colombie-Britannique (en anglais seulement).

Équipe de rétablissement du lupin des ruisseaux. 2014. Plan de rétablissement du lupin des ruisseaux (Lupinus rivularis) en Colombie-Britannique, préparé pour le ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique, Victoria (Colombie-Britannique), 29 p.

Dawn Hanna

On peut télécharger le présent document à partir de la page Web du ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique portant sur la planification du rétablissement (en anglais seulement).

ISBN : 978-0-7726-6743-4

Le présent plan de rétablissement a été préparé par l’Équipe de rétablissement du lupin des ruisseaux. Il vise à conseiller les autorités responsables et les organisations susceptibles de participer au rétablissement de l’espèce. Le ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique a reçu ces conseils dans le cadre des engagements pris en vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril au Canada et de l’Accord Canada – Colombie-Britannique sur les espèces en péril.

Le présent document énonce les stratégies de rétablissement jugées nécessaires, d’après les meilleures connaissances scientifiques et traditionnelles disponibles, au rétablissement des populations de lupin des ruisseaux en Colombie-Britannique. La mise en œuvre des mesures de rétablissement visant à atteindre les buts et objectifs énoncés dans le présent document est assujettie aux priorités et aux contraintes budgétaires des organisations participantes. Les buts, les objectifs et les approches en matière de rétablissement pourraient être modifiés à l’avenir afin de tenir compte de nouveaux objectifs ou de nouvelles constatations.

Les autorités responsables et tous les membres de l’Équipe de rétablissement ont eu l’occasion d’examiner le présent document. Cependant, celui-ci ne présente pas nécessairement les positions officielles de ces organismes, ni l’opinion personnelle de chacun des membres de l’Équipe de rétablissement.

La réussite du rétablissement de l’espèce dépend de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre d’intervenants susceptibles de participer à la mise en œuvre des orientations établies dans le présent document. Le ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique invite tous les citoyens de la province à participer au rétablissement du lupin des ruisseaux.


Le présent plan de rétablissement a été préparé par Terry McIntosh (botaniste-conseil, Vancouver, C.-B.) et Dawn Hanna (botaniste, Vancouver, C.-B.) au nom de l’Équipe de rétablissement du lupin des ruisseaux. Il est fondé sur une version antérieure préparée par Brian Klinkenberg (University of British Columbia, Vancouver, C.-B.). L’Équipe remercie sincèrement Brenda Costanzo (spécialiste principale de la végétation, ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique, Victoria, C.-B.) et Lucy Reiss (planificatrice principale de l’habitat terrestre, Service canadien de la faune, Environnement Canada, Delta, C.-B.), qui ont prodigué des conseils au sujet du plan de rétablissement. Leah Westereng (ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique) a effectué une révision technique et fourni des conseils stratégiques.

Sylvia Letay, ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique (présidente)
Sophie Alain, Port Metro Vancouver (en congé)
Trudy Chatwin, ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique
Anna Mária Csergő (Ph. D.), botaniste (chercheure invitée à l’University of British Columbia)
Angela Danyluk, Corporation of Delta
Dawn Hanna, Vancouver Parks
Bill Herbst, Ville de Port Coquitlam
Kim Keskinen, Port Metro Vancouver
Terry McIntosh (Ph. D.), botaniste, Vancouver

Anciens membres de l’Équipe de rétablissement

Brian Klinkenberg (Ph. D.) (coprésident jusqu’en mai 2010), département de géographie, University of British Columbia
Vicky Baker, University of British Columbia, coordonnatrice de projets, Centre de recherche Metropolis (Colombie-Britanique)
Mike Brotherston, Corporation of Delta
Angelo Dalcin (ing.), Chemin de fer Canadien Pacifique, spécialiste de la gestion de la végétation
Rose Klinkenberg, botaniste, Richmond
Gary Lewis (M. Sc.), Phoenix Perennials and Specialty Plants Ltd.
Ian Parnell, Environnement Canada, Service canadien de la faune
Luanne Patterson, Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada, agente de protection de l’environnement
Sharon Peters, District régional du Grand Vancouver, ingénieure principale de projets
Lucy Reiss, Environnement Canada, Unité du rétablissement des espèces en péril
Danielle Wensauer, Administration portuaire du fleuve Fraser, technicienne en environnement
Jeannette Whitton (Ph. D.), département de botanique, University of British Columbia

Le lupin des ruisseaux (Lupinus rivularis) est une plante herbacée vivace. L’espèce est endémique de l’ouest de l’Amérique du Nord et pousse sur la côte du Pacifique, depuis le sud-ouest de la Colombie-Britannique jusque dans le nord de la Californie. En Colombie-Britannique, on compte 8 populations de lupin des ruisseaux, lesquelles ont été signalées à 14 sites (sous-populations).

Le lupin des ruisseaux a été désigné espèce en voie de disparition par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC). Il est inscrit comme espèce en voie de disparition au Canada à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP). En Colombie-Britannique, le lupin des ruisseaux s’est vu attribuer la cote S1 (gravement en péril) par le Conservation Data Centre et il figure sur la liste rouge de la province. Selon le cadre de conservation de la Colombie-Britannique, le lupin des ruisseaux est une espèce de priorité 1 aux fins des buts 1 (participer aux programmes mondiaux de conservation des espèces et des écosystèmes) et 3 (maintenir la diversité des espèces et des écosystèmes indigènes). Le rétablissement de l’espèce est considéré comme réalisable sur les plans technique et biologique.

Depuis l’évaluation du lupin des ruisseaux menée par le COSEPAC en 2002 (COSEWIC, 2002), la tendance générale des populations connues de l’espèce est à la baisse. En effet, le nombre d’individus dans plusieurs populations ainsi que la superficie occupée par ces populations ont diminué. À l’échelle de la Colombie-Britannique, l’impact des menaces pesant sur le lupin des ruisseaux est très élevé. Les menaces les plus importantes pour l’espèce sont les espèces exotiques (non indigènes) envahissantes ainsi que les effluents agricoles et sylvicoles.

Le but en matière de population et de répartition établi pour le lupin des ruisseaux est de maintenir l’abondance de l’ensemble des populations existantes connues ainsi que toute autre population existante qui pourrait être découverte ou toute autre population qui pourrait s’établir plus tard dans l’aire de répartition connue et dans l’aire de répartition potentielle de l’espèce. Dans la mesure du possible et lorsque cela est jugé nécessaire, augmenter l’abondance des populations existantes en Colombie-Britannique.

Les objectifs de rétablissement du lupin des ruisseaux sont les suivants :

  1. Assurer la protection à long termeNote1.1 des populations existantes de lupin des ruisseaux et de leurs habitats en Colombie-Britannique.
  2. Confirmer la répartition du lupin des ruisseaux dans l’aire de répartition connue de l’espèce en Colombie-Britannique.
  3. Combler les lacunes dans les connaissances en ce qui concerne la biologie de l’espèce, ses besoins en matière d’habitat, la démographie des populations et la dynamique des perturbations.
  4. Préciser et atténuer les menaces pesant sur l’espèce et son habitat, notamment les espèces végétales envahissantes, la succession végétale et l’hybridation.
  5. Déterminer si l’augmentation des populations existantes est réalisable.

Le rétablissement du lupin des ruisseaux en Colombie-Britannique est considéré comme réalisable sur les plans technique et biologique, sur la base des critères suivants présentés par le gouvernement du Canada (Government of Canada, 2009) :

  1. Des individus de l’espèce sauvage capables de se reproduire sont disponibles maintenant ou le seront dans un avenir prévisible pour maintenir la population ou augmenter son abondance.

    Oui. Les populations existantes se reproduisent par l’intermédiaire de graines, et on croit que leur taux de reproduction est suffisant pour maintenir les populations ou augmenter leur abondance.
  2. De l’habitat convenable suffisant est disponible pour soutenir l’espèce, ou pourrait être rendu disponible par des activités de gestion ou de remise en état de l’habitat.

    Oui. L’espèce est présente dans plusieurs localités où il existe de l’habitat convenable suffisant pour la soutenir. Il existe aussi des parcelles d’habitat inoccupées qui pourraient convenir à l’espèce. Ces parcelles pourraient servir à augmenter les populations existantes.
  3. Les principales menaces pesant sur l’espèce ou sur son habitat (y compris les menaces à l’extérieur du Canada) peuvent être évitées ou atténuées.

    Oui. La principale menace (c.-à-d. les espèces non indigènes envahissantes) pesant sur l’espèce ou sur son habitat peut être évitée ou atténuée. L’élaboration de pratiques exemplaires et de matériel de formation à l’intention des propriétaires des terres constitue une mesure de rétablissement susceptible de réduire cette menace ainsi que d’autres menaces.
  4. Des techniques de rétablissement existent pour atteindre les objectifs en matière de population et de répartition ou leur élaboration peut être prévue dans un délai raisonnable.

    Oui. Il existe des techniques de rétablissement standards, qui peuvent servir de point de départ pour l’élaboration de pratiques exemplaires pour l’espèce, suivies d’une formation destinée aux propriétaires des terres et aux équipes d’entretien de la végétation. La possibilité d’augmenter les populations peut être étudiée.

Sommaire de l’évaluation – Novembre 2002

Nom commun : Lupin des ruisseaux

Nom scientifique : Lupinus rivularis

Statut : Espèce en voie de disparition

Justification de la désignation : Une espèce très restreinte dont très peu de populations existent et dont il ne reste qu’un très petit nombre de plantes; toutes les populations sont près de développements industriels et autres et sont menacées par des éléments tels que la perte d’habitat, l’épandage d’herbicide, la prédation par des limaces exotiques; elles sont sujettes aux invasions génétiques par hybridation avec une espèce de lupin non indigène.

Présence au Canada : Colombie-Britannique

Historique du statut : Espèce désignée « en voie de disparition » en novembre 2002. Évaluation fondée sur un nouveau rapport de situation

Lupin des ruisseauxNotea.1

Désignation légale

Statut de conservationNoted

Groupes de mesures du cadre de conservationNotef

  • But 1 : Participer aux programmes mondiaux de conservation des espèces et des écosystèmes. PrioritéNoteg : 1 (2009)
  • But 2 : Empêcher que les espèces et les écosystèmes deviennent en péril. Priorité : 6 (2009)
  • But 3 : Maintenir la diversité des espèces et des écosystèmes indigènes. Priorité : 1 (2009)

CF Action Groups:Notef

Établissement du rapport de situation; envoi au COSEPAC; planification; inscription en vertu de la Wildlife Act; protection de l’habitat; remise en état de l’habitat; intendance des terres privées; gestion de l’espèce et des populations

Le lupin des ruisseaux (Lupinus rivularis) est une plante herbacée pouvant atteindre de 0,3 à 1,0 m de hauteur (Riggins et Sholars, 1993; Kozloff, 2005). Bien que le lupin des ruisseaux soit considéré comme une plante vivace, les individus de cette espèce ont une durée de vie assez courte (souvent de 3 à 5 ans). Les tiges creuses sont vertes à brun rougeâtre; elles sont glabres ou légèrement pubescentes, et ramifiées. La base des vieilles tiges est parfois légèrement ligneuse. Les tiges portent des feuilles alternes, et les individus matures ne portent aucune feuille basilaire. Les feuilles sont palmées et comportent de 5 à 9 folioles, dont la plupart atteignent jusqu’à 3,5 cm de longueur. Le dessous des folioles est recouvert de poils courts. Les pétioles sont relativement courts et mesurent généralement moins de 4 cm de longueur. Le lupin des ruisseaux fleurit habituellement de mai à juin. L’inflorescence très voyante est composée d’une grappe terminale comportant plusieurs verticilles de fleurs bien distincts, les fleurs étant pour la plupart violet-bleu à bleu lavande. L’étendard (pétale supérieur) a environ la même longueur que les ailes (pétales latéraux) et la carène (pétales inférieurs). Les fleurs sont glabres, mais les bords supérieurs de la carène sont finement frangés de poils. La gousse peut atteindre environ 5 cm de longueur et porte des poils fins; elle est noire ou tachetée de noir à maturité. En Colombie-Britannique, les graines semblent germer tout au long de l’année, lorsque les conditions sont favorables.

Dans le sud-ouest de la Colombie-Britannique, l’aire de répartition de deux lupins indigènes peut chevaucher celle du lupin des ruisseaux. L’espèce la plus semblable au lupin des ruisseaux est le lupin à folioles larges (Lupinus latifolius var. latifolius), qui pousse dans des habitats semblables, mais à des altitudes plus élevées et plus à l’intérieur des terres. Avant 2001, le lupin à folioles larges n’était pas une espèce inscrite en Colombie-Britannique (B.C. Conservation Data Centre, 2013), bien que l’espèce soit naturellement répartie à grande échelle dans la province. Le lupin à folioles larges se distingue du lupin des ruisseaux par ses pétioles plus longs et par la position de ses poils courts sur la carène des fleurs. Le lupin à folioles larges porte des cils depuis l’onglet à la base de la carène jusque presque au milieu de la carène, alors que les cils du lupin des ruisseaux se trouvent près de l’extrémité de la carène. Quant au lupin des rivages (Lupinus littoralis), il se distingue du lupin des ruisseaux par ses tiges à longs poils, son port prostré et ses pétioles plus longs. Le lupin des rivages est présent en Colombie-Britannique; il vit cependant dans des communautés dunaires de milieux humides côtiers (Douglas et al., 1999).

D’autres lupins vivaces poussent dans l’aire de répartition du lupin des ruisseaux; il s’agit le plus souvent du lupin polyphylle (Lupinus polyphyllus ssp. polyphyllus), espèce peut-être indigène souvent semée le long des emprises de route dans le sud-ouest de la Colombie-Britannique. Le lupin polyphylle se distingue du lupin des ruisseaux par ses inflorescences plus grandes et plus serrées, ses folioles plus grandes et plus nombreuses et ses pétioles plus longs. Le lupin en arbre (Lupinus arboreus), espèce introduite, a été signalé dans la vallée du bas Fraser, mais n’a pas été observé à proximité des populations de lupin des ruisseaux. Les pétales des fleurs du lupin en arbre sont jaunes, et les tiges sont généralement ligneuses chez les individus matures. Dans la région de Vancouver, il existe des espèces indéterminées ou de possibles hybrides avec le lupin des ruisseaux. Un hybride ou une espèce distincte et indéterminée (C. Björk, comm. pers., 2011) pousse aux côtés du lupin des ruisseaux à un site (population 4, Blundell). Ce taxon est caractérisé par ses tiges à poils longs, un port plus prostré et des pétioles souvent plus longs que ceux du lupin des ruisseaux.

Le lupin des ruisseaux est une espèce endémique de l’ouest de l’Amérique du Nord; il pousse sur la côte du Pacifique, depuis la Colombie-Britannique jusque dans le nord de la Californie (figure 1; Riggins et Sholars [1993]). Au Canada, la présence de l’espèce est limitée à l’extrême sud-ouest de la Colombie-Britannique; toutes les populations sauf une (près de Sooke, sur l’île de Vancouver) se trouvent dans la vallée du bas Fraser.

Figure 1. Aire de répartition nord-américaine du lupin des ruisseaux
Carte : Colombie-Britannique jusque dans le nord de la Californie
Description longue pour la figure 1 - partie 2

La figure 1 est une carte de l'aire de répartition du lupin des ruisseaux dans l'ouest de l'Amérique du Nord. Le lupin des ruisseaux se trouve le long du littoral du Pacifique, depuis l'extrême sud-ouest de la Colombie-Britannique jusqu'au nord-ouest de la Californie. Une autre population se trouve près de Sooke, dans l'île de Vancouver.

En Colombie-Britannique, on compte 8 populationsNote2.1 de lupin des ruisseaux, lesquelles ont été signalées à 14 sites (sous-populations) (figure 2; tableau 1). Selon les spécimens du Royal British Columbia Museum (RBCM), à Victoria, l’espèce aurait été observée pour la première fois dans la province en 1926, près de Sooke sur l’île de Vancouver. Les autres populations de la vallée du bas Fraser ont été signalées à compter de 1988, et la dernière à avoir été découverte l’a été en 2013 (population 8; figure 2).

Une mention de lupin provenant de la région de Cowichan sur l’île de Vancouver (individu observé sur des photographies prises en 2007) a été provisoirement associée au lupin des ruisseaux. Cette identification reste à confirmer, puisqu’il pourrait s’agir d’une nouvelle population de l’espèce. De plus, un spécimen de lupin des ruisseaux déposé au RBCM (V007854B), récolté près de Comox en 1931, doit être examiné de nouveau, et son identification doit être confirmée.

Il existe une mention historique d’herbier datant de 1926 et provenant de la région de Sooke. Bien que d’autres mentions aient été effectuées dans la même région en 2001, 2006 et 2007, l’examen de photographies a révélé que ces individus n’étaient pas des lupins des ruisseaux, mais qu’il s’agissait sans doute de lupins à folioles larges. Ce site est considéré comme historique; cependant, comme la superficie d’habitat convenable est relativement grande, il est possible que le lupin des ruisseaux y soit encore trouvé; il faudra donc mener d’autres relevés.

Depuis que le lupin des ruisseaux a été découvert, la tendance générale de ses populations dans la vallée du bas Fraser est à la baisse. En effet, le nombre d’individus dans plusieurs populations ainsi que la superficie occupée par ces populations ont diminué. De plus, la sensibilité de l’espèce aux perturbations résultant de l’activité humaine, principalement associées à la construction, a été montrée par la perte complète d’une sous-population (2c) et la perte partielle d’une autre sous-population (3c). Les activités d’entretien des sites (p. ex. le débroussaillage, la pulvérisation d’herbicide et les travaux de nivellement des voies ferrées) ainsi que l’utilisation des sites (p. ex. le déchargement de sable et de débris et l’aménagement de stationnements) ont entraîné la destruction de la plupart des individus matures reproducteurs dans certaines populations de la vallée du bas Fraser. Le lupin des ruisseaux a survécu de manière opportuniste dans cette vallée, parce que ses graines survivent longtemps et qu’elles se sont dispersées dans l’habitat qui est devenu disponible à la suite de déplacements de sol (principalement du sable) en milieu riverain d’un endroit à l’autre au fil du temps. Bien que les graines ne germent pas chaque année (COSEWIC, 2002), la levée de semis à partir du réservoir de semences s’est avérée essentielle à la survie de l’espèce (D. Hanna, comm. pers., 2011). Le COSEPAC (COSEWIC, 2002) a indiqué que la plupart des sites contenaient de nombreux semis, certains individus jeunes ainsi que des individus matures. Cependant, les répercussions sur les populations de lupin des ruisseaux ont touché principalement les semis nouvellement levés et la cohorte d’individus juvéniles. Les individus atteignent la maturité à l’âge moyen de 2 ans (COSEWIC, 2002), et les espèces du genre Lupinus peuvent vivre jusqu’à 10 ans. La diminution constante du nombre d’individus matures constitue une menace pour la persistance à long terme des populations de lupin des ruisseaux.

Figure 2. Répartition du lupin des ruisseaux dans la vallée du bas Fraser, dans le sud-ouest de la Colombie-Britannique, en 2013, indiquée par les numéros des populations et des sous-populations (tableau 1). La sous-population disparue (2c) et la population historique (l) (qui se trouvait à Sooke, sur l'île de Vancouver [C.-B.]) ne sont pas indiquées.
Carte : Colombie-Britannique
Description longue pour la figure 2 - partie 2

La figure 2 est une carte illustrant les 14 sites où se trouvent 7 populations de lupin des ruisseaux dans la vallée du bas Fraser du sud-ouest de la Colombie-Britannique. La population 2 est présente dans 2 sites (1 sur l'Alaska Way, à Delta, et 1 sur la route Elevator, à Surrey). La population 3 est présente dans 2 sites le long de la Burlington Northern Santa Fe Railway et dans 2 sites à Chatterton, à Delta. La population 4 se trouve à Blundell, à Richmond, près du fleuve Fraser. La population 5 se trouve sur les avenues Kingsway Sud et Kingsway Nord, à Port Coquitlam; la population 6, au ruisseau Watkins, à Coquitlam; la population 7, sur la digue de la rivière Pitt, à Port Coquitlam; la population 8, sur la route Grace, à Surrey.

Tableau 1. Populations de lupin des ruisseaux en Colombie-Britannique (B.C. Conservation Data Centre, 2013).
No de la population et descripteur de situation de la sous-populationNoteh Nom du site Dénombrements Habitat Propriété des terres
1 Historique
(COSEPAC, no 1)
Sooke, île de Vancouver 1926 : population historique (mention d’herbier)
2001; 2006-2008Notei : 0
Gravier grossier, galets (barre de rivière) Couronne provinciale
2a Existante
(COSEPAC, no 3)
Delta :
Alaska Way
2001 : 50 individus florifères; > 100 semis/juvéniles
2005 : > 500 semis/juvéniles
2009 : 10 individus florifères;
51 semis/juvéniles
2010 : 2 individus florifères;
24 semis/juvéniles
2011 : 2 individus florifères;
49 semis/juvéniles
2012 : à l’extérieur de la clôture, près de la route : 5 individus florifères; 6 semis/juvéniles;
à l’intérieur de la clôture, près des voies ferrées et des piles de bois de sciage : ~25 individus florifères; ~> 66 semis/juvéniles
2013 : à l’extérieur de la clôture, près de la route : 4 individus florifères; 28 semis/juvéniles;
à l’intérieur de la clôture, près des voies ferrées et des piles de bois de sciage : ~70 individus florifères; ~> 100 semis/juvéniles
Gravier grossier, silt et sable (bord de route) Port Metro Vancouver;
Corporation of Delta
2b Existante Surrey : route Elevator 2008 : 1 individu
2009 : 3 semis/juvéniles
2010 : 13 semis/juvéniles
2013 : 1 semis/juvénile
Silt et sable Port Metro Vancouver
2c Disparue
(COSEPAC, no 4)
Surrey 1992 : population présente
2001 : 32 individus florifères;
> 30 semis/juvéniles
2004 : population disparue
Gravier grossier et silt, sable (chemin de fer et emprise) Port Metro Vancouver
3a Existante

Delta : BNSFNotej

2008 : population présente
2010 : 6 individus florifères;
~600 semis/juvéniles
2012 : 3 semis/1 juvénile
Gravier grossier (chemin de fer et emprise) BNSF Railway
3b Existante
(COSEPAC, no 2)
Delta : BNSF/80e Rue 1988 : population présente
2001 : 45 individus florifères;
> 100 semis/juvéniles
2002 : 12 individus florifères; > 24 semis/juvéniles
2005 : 41 individus florifères;
> 100 semis/juvéniles
2008 : 20 individus florifères;
> 200 semis/juvéniles
2010 : 46 individus florifères;
78 semis/juvéniles
2012 : > 40 individus florifères;
> 60 semis/juvéniles
Gravier grossier et silt, sable (chemin de fer et emprise) BNSF Railway, Corporation of Delta
3c Existante Delta : Chatterton 2005 : 45 individus florifères;
> 45 semis/juvéniles
2009 : 20 individus florifères;
86 semis/juvéniles
2010 : 13 individus florifères;
14 semis/juvéniles
2011-2012 :
> 60 individus florifères
> 100 semis
Gravier grossier et silt, sable (chemin de fer, emprises de chemin de fer et de ligne électrique, et site aménagé) BNSF, BC Hydro, Corporation of Delta; privée
3d Existante Delta :
à l’ouest de Chatterton
2005 : population présente
2009 : 43 individus florifères;
10 semis/juvéniles
2010 : 93 individus florifères;
17 semis/juvéniles
2011-2012 : > 30 individus florifères
> 50 semis
Gravier grossier et silt, sable (chemin de fer et emprise) BNSF Railway, Corporation of Delta
4 Existante Richmond : Blundell 2007 : 7 individus;
> 12 semis/juvéniles
2009 : 134 individus florifères;
156 semis/juvéniles
2010 : existante
2013 : 10 individus florifères;
> 200 semis/juvéniles
Gravier grossier et silt, sable (bord de route et emprise de chemin de fer) Chemin de fer Canadien Pacifique; Ville de Richmond
5a Existante Port Coquitlam : Kingsway Sud 2005 : 0
2009 : nombreux individus florifères;
nombreux semis/juvéniles
2010 : ~350 individus florifères;
~150 semis/juvéniles
2013 : > 100 individus florifères;
> 100 semis/juvéniles
Sable et silt (bord de route en partie dans la zone clôturée) Ville de Port Coquitlam
5b Existante
(COSEPAC, no 6)
Port Coquitlam : Kingsway Nord 1993 : population présente
2001 : 100 individus florifères; > 200 semis/juvéniles
2009 : 0
2010 : 6 individus florifères;
34 semis/juvéniles
2013 : 7 individus florifères;
16 semis/juvéniles
Gravier grossier, sable et silt (bord de route et emprise de chemin de fer) Chemin de fer Canadien Pacifique; Ville de Port Coquitlam
6 Possiblement disparue Coquitlam : ruisseau Watkins 2008 : 1 individu
2009 : 1 individu; 10 semis/juvéniles
2010 : 2 individus florifères;
4 juvéniles, sans signe de floraison ou sans gousse
2013 : 0
2010 : gravier grossier, galets, enrochement (berge du ruisseau)
2013 : forte croissance de végétation haute depuis 2010 (graminées et arbustes; aucune zone ouverte ne subsiste)
Ville de Coquitlam
7 Existante
(COSEPAC, no 5)
Port Coquitlam : digue de la rivière Pitt 1993 : population présente
2001 : 20 individus florifères;
100 semis/juvéniles
2009 : 3 individus florifères;
14 semis/juvéniles
2010 : 17 individus florifères;
8 semis/juvéniles
2013 : 50 semis/juvéniles
Gravier grossier (berge de la rivière, dessus de la digue) Ville de Port Coquitlam; privée
8 Existante Surrey : route Grace 2013 : ~8 individus florifères
> 20 semis/juvéniles
Sol sableux-graveleux entre le trottoir et le bord du pont en béton Ville de Surrey

Dans l’ensemble de son aire de répartition nord-américaine, le lupin des ruisseaux occupe à l’état naturel les rives de cours d’eau où il pousse en milieu ouvert sur des sols sableux ou graveleux, pauvres en éléments nutritifs, à faible altitude et à proximité de la côte du Pacifique, là où la végétation compétitive est généralement très clairsemée (COSEWIC, 2002). De tels habitats sont habituellement sujets à des inondations et sont fréquemment érodés et modifiés. Le lupin des ruisseaux peut donc utiliser l’habitat fortement perturbé pour établir ses colonies d’année en année de manière à éviter l’exclusion compétitive d’autres espèces végétales. En Colombie-Britannique, à l’exception peut-être du site de Sooke, la plupart des habitats du lupin des ruisseaux situés dans les plaines inondables ont été fortement perturbés ou complètement altérés par l’activité humaine. La plupart des sites sont complètement artificiels (résultent de l’activité humaine; S. Letay, comm. pers. [2013]). La construction de digues à grande échelle dans la vallée du bas Fraser a éliminé la plupart des régimes de perturbations naturelles associés aux inondations dans la région. Les habitats types où l’espèce survit de nos jours comprennent notamment les emprises de chemin de fer, les bords de route, les sites industriels ouverts et les digues, et bon nombre de ces habitats sont souvent débarrassés de la végétation qui s’y trouve ou sont autrement perturbés. Bien que certains de ces sites soient ouverts et en grande partie exempts de végétation, la plupart d’entre eux abritent une grande variété d’espèces exotiques compétitives. En Colombie-Britannique, le lupin des ruisseaux pousse dans la zone biogéoclimatique côtière à douglas et dans la zone biogéoclimatique à pruche de l’Ouest.

À l’heure actuelle, les composantes des sols dont a besoin le lupin des ruisseaux ne sont pas connues. Cependant, des graines de l’espèce ont rapidement germé et des individus ont poussé dans divers types de sol, allant du sable à la terre de jardin commerciale (T. McIntosh, comm. pers., 2013). De plus, certaines espèces de lupin s’associent à des champignons mycorhiziens, mais O’Dell et Trappe (1992) n’ont pas pu confirmer que le lupin des ruisseaux était associé à de tels champignons.

Peu de données sur la biologie de la reproduction du lupin des ruisseaux sont disponibles, mais il est présumé que l’espèce se multiplie, comme bon nombre d’autres lupins vivaces, à la fois par autopollinisation et par pollinisation croisée (COSEWIC, 2002). La production de graines est commune dans l’ensemble des populations de la Colombie-Britannique.

Plusieurs facteurs peuvent limiter la survie et le rétablissement du lupin des ruisseaux en Colombie-Britannique, dont les suivants :

  1. Le besoin d’habitats fréquemment perturbés et naturellement associés à des systèmes fluviaux, dont la plupart ont été détruits ou endommagés en raison de la conversion de l’habitat sur la côte du Pacifique.
  2. L’absence de structures spéciales facilitant la dispersion à grande distance des graines ou des fruits de l’espèce.
  3. Les occurrences isolées ainsi que le nombre infime d’individus observés à de nombreux sites peuvent limiter le succès de la reproduction.
  4. La faible abondance et la fragmentation des populations peuvent entraîner une réduction de leur diversité génétique et de leur viabilité.
  5. Les petites zones d’occupation exposent l’espèce à divers phénomènes aléatoires destructeurs, notamment ceux agissant à petite échelle.
  6. La dépendance de l’espèce à l’égard des inondations saisonnières pour la dispersion de ses graines.

Les menaces découlent des activités ou des processus immédiats qui ont entraîné, entraînent ou pourraient entraîner la destruction, la dégradation et/ou la détérioration de l’entité évaluée (population, espèce, communauté ou écosystème) dans la zone d’intérêt (mondiale, nationale ou infranationale) (Salafsky et al., 2008). Aux fins de l’évaluation des menaces, seules les menaces actuelles et futures sont prises en considérationNote3.1. Les menaces énumérées dans la présente section ne comprennent pas les facteurs limitatifs, déjà présentés à la section 3.4Note4.1.

La plupart des menaces sont liées à l’activité humaine, mais elles peuvent aussi être d’origine naturelle. L’impact de l’activité humaine peut être direct (p. ex. destruction de l’habitat) ou indirect (p. ex. introduction d’espèces envahissantes). Les effets des phénomènes naturels (p. ex. incendies, ouragans, inondations) peuvent être particulièrement importants lorsque l’espèce ou l’écosystème est concentré dans une seule localité ou que les occurrences sont peu nombreuses, parfois à cause de l’activité humaine (Master et al.,2009). En conséquence, les menaces comprennent les phénomènes naturels, mais cette notion doit être appliquée avec prudence. Les événements stochastiques doivent être considérés comme une menace seulement lorsqu’une espèce ou un habitat a subi les effets d’autres menaces, a perdu sa résilience et est donc devenu vulnérable à la perturbation (Salafsky et al., 2008). L’impact de ces événements sur la population ou l’écosystème serait alors beaucoup plus important que l’impact qu’ils auraient eu dans le passé.

La classification des menaces présentée ci-dessous est fondée sur le système unifié de classification des menaces de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN; acronyme anglais : IUCN) et du Partenariat pour les mesures de conservation (Conservation Measures Partnership, ou CMP) et est compatible avec les méthodes utilisées par le Conservation Data Centre de la Colombie-Britannique et le cadre de conservation de la province. Pour une description détaillée du système de classification des menaces, consulter le site Web du Partenariat pour les mesures de conservation (CMP, 2010) [en anglais seulement]. Les menaces peuvent être observées, inférées ou prévues à court terme. Dans le présent plan, elles sont caractérisées en fonction de leur portée, de leur gravité et de leur immédiateté. L’impact de la menace est calculé selon la portée et la gravité de celle-ci. Pour des précisions sur l’établissement des valeurs, voir Master et al. (2009) [PDF;] [en anglais seulement] et les notes au bas du tableau. Les menaces qui pèsent sur le lupin des ruisseaux ont été évaluées pour l’ensemble de la province (tableau 2).

Tableau 2. Tableau de classification des menaces pour le lupin des ruisseaux en Colombie-Britannique.
NuméroNotek de la menace Description de la menace ImpactNotel PortéeNotem GravitéNote n ImmédiatetéNoteo Population(s)/sous-populationse
1 Développement résidentiel et commercial Négligeable Négligeable Non établie Élevée -
1.2 • Zones commerciales et industrielles Négligeable Négligeable Non établie Élevée 2b; 3c; 7
4 Corridors de transport et de service Négligeable Négligeable Extrême Modérée
4.1 • Routes et voies ferrées Négligeable Négligeable Extrême Modérée 2a, 2b
5 Utilisation des ressources biologiques Faible Petite Légère Élevée
5.2 • Cueillette de plantes terrestres Faible Petite Légère Élevée Possible à tous les sites; probablement à quelques sites seulement
6 Intrusions et perturbations humaines Négligeable Petite Négligeable Élevée -
6.1 • Activités récréatives Négligeable Petite Négligeable Élevée 2a; 5a; 5b; 7; 8
7 Modifications des systèmes naturels Moyen Généralisée Modérée Élevée -
7.2 • Gestion et utilisation de l’eau et exploitation de barrages Non calculé Négligeable Non établie Insignifiante Aucune
7.3 • Autres modifications de l’écosystème Moyen Généralisée Modérée Élevée 2a; 3a, 3b, 3c, 3d; 4; 5a, 5b; 7; 8
8 Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques Élevé Généralisée Élevée Élevée -
8.1 • Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes Élevé Généralisée Élevée Élevée Toutes
8.2 • Espèces indigènes problématiques Faible Petite Élevée Élevée Toutes
• 8.3 • Matériel génétique introduit Faible Petite Modérée Modérée 4
9 Pollution Moyen Grande Modérée Élevée -
9.3 • Effluents agricoles et sylvicoles Moyen Grande Modérée Élevée 2a; 3a, 3b, 3c, 3d; 4; 5b, 7; 8
9.4 • Déchets solides et ordures Faible Petite Légère Élevée 2a
11 Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents Non calculé Généralisée Inconnue Faible Toutes
11.2 • Sécheresses Non calculé Généralisée Inconnue Faible Toutes

L’impact global des menaces pesant sur le lupin des ruisseaux à l’échelle de la province est très élevéNote5. Les espèces exotiques (non indigènes) envahissantes constituent la plus grande menace (tableau 2). Les détails sont présentés ci-dessous, par catégorie de menace de niveau 1.

1.2 Zones commerciales et industrielles
Le développement résidentiel et commercial a eu dans le passé un impact considérable sur le lupin des ruisseaux. Le développement résidentiel est peu susceptible de toucher les populations dans l’avenir, parce que leurs localités sont à proximité de sites commerciaux ou d’emprises de chemin de fer. En 2004, la sous-population 2c du lupin des ruisseaux a été éliminée par la construction d’édifices et l’asphaltage. Une portion de la sous-population 2b a été détruite par l’aménagement d’un stationnement. De plus, la réfection en 2007 de la surface d’un sentier sur le dessus de la digue de la rivière Pitt (population 7) a détruit certains individus. En 2010, de 5 à 10 % des individus matures ont été détruits dans la sous-population 3c, dans le cadre des travaux préparatoires à un projet de construction. Dans ce dernier cas, la construction a été interrompue, et un programme de suivi a été élaboré pour protéger les lupins des ruisseaux restants et leur habitat contre d’éventuels dommages supplémentaires associés à l’achèvement des travaux de construction. Le développement commercial et industriel ne devrait pas constituer une menace importante pour le lupin des ruisseaux au cours des 10 prochaines années.

Menace 4 (IUCN-CMP) – Corridors de transport et de service

4.1 Routes et voies ferrées
Bon nombre des populations de lupin des ruisseaux sont présentes dans les emprises de chemin de fer ou sur les bords de route, et une sous-population se trouve dans une emprise de ligne électrique. Les sous-populations 5a et 5b ont été partiellement détruites en raison de l’expansion du réseau routier. Bien qu’une telle expansion à quelques sites soit possible, il n’existe actuellement aucun plan à ce sujet. Cette menace devra faire l’objet d’un suivi, parce que dans l’éventualité de la concrétisation d’un projet, ce dernier pourrait entraîner la destruction de grandes superficies d’habitat du lupin des ruisseaux.

5.2 Cueillette de plantes terrestres
Le lupin des ruisseaux étant une belle plante aux fleurs très voyantes, certaines populations de la vallée du bas Fraser ont fait l’objet de cueillette de fleurs, de graines et d’individus entiers (R. Klinkenberg, comm. pers., 2005; D. Hanna, comm. pers., 2012). Les conséquences de la récolte de graines dans des populations d’espèces sauvages rares ont déjà été abordées (Guerrant et al., 2004; Menges et al., 2004). L’enlèvement des graines et l’éventuelle cohorte de semis issue de petites populations d’espèces végétales rares peuvent exposer ces populations à un risque de disparition accru. Bien qu’il puisse y avoir cueillette dans l’ensemble des sites, il est peu probable qu’elle se fasse à plus que quelques sites au cours des 10 prochaines années, le cas échéant, d’après les données sur les cueillettes effectuées par le passé. Il est prévu qu’il y aura cueillette de quelques fleurs ou de quelques graines seulement à chaque site et que l’impact de l’activité sera faible.

6.1 Activités récréatives
Plusieurs populations de lupin des ruisseaux sont présentes dans des zones auxquelles les personnes ont facilement accès. Des individus de l’espèce peuvent être piétinés par des marcheurs ou endommagés par le stationnement de véhicules; cependant, le nombre d’individus touchés serait négligeable.

7.2 Gestion et utilisation de l’eau et exploitation de barrages
Dans la portion de la vallée du bas Fraser de l’aire de répartition du lupin des ruisseaux en Colombie-Britannique, le développement intensif a réduit considérablement l’habitat naturel convenant à l’espèce, formé de berges de cours d’eau et de plaines inondables. De même, les régimes de perturbations naturelles, comme les inondations et le mouvement de l’eau dans les chenaux des cours d’eau, ont été altérés. Ces modifications ont probablement détruit par le passé certains sites où poussait le lupin des ruisseaux. Cependant, cette menace est considérée comme une menace passée, car il est peu probable que la construction d’une nouvelle digue ou la réfection de digues existantes au cours des 10 prochaines années menace les sites actuels.

7.3 Autres modifications de l’écosystème
Étant donné la présence de nombreuses populations de lupin des ruisseaux dans les emprises, des activités d’entretien, notamment le fauchage et le débroussaillage, sont menées à la plupart des sites. Selon la fréquence et le calendrier des travaux d’entretien, ces derniers peuvent endommager ou détruire des individus et perturber l’habitat, soit en endommageant la surface du sol, soit en recouvrant le sol de débris végétaux.

8.1 Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes; 8.2 Espèces indigènes problématiques
Des membres de l’Équipe de rétablissement et des bénévoles ont éliminé les espèces végétales envahissantes à certaines localités, parce que ces dernières pourraient avoir des impacts sur le lupin des ruisseaux. Étant donné que la plupart des espèces introduites sont des espèces à croissance rapide, elles peuvent supplanter physiquement le lupin des ruisseaux. En outre, la plupart d’entre elles produisent beaucoup de graines et pourraient donc faire compétition aux semis de lupin des ruisseaux pour ce qui est de l’eau et des éléments nutritifs. Les espèces exotiques qui poussent dans la plupart des sites où le lupin des ruisseaux est présent sont notamment la ronce discolore (Rubus armeniacus), le genêt à balais (Cytisus scoparius), la tanaisie vulgaire (Tanacetum vulgare) et certaines espèces de vesces (Vicia spp.). De plus, étant donné que le lupin des ruisseaux préfère les habitats ouverts, des arbres comme le peuplier de l’Ouest (Populus trichocarpa), espèce indigène, et le peuplier blanc (Populus alba), espèce exotique, colonisent les sites et font donc de l’ombre au lupin des ruisseaux.

8.3 Matériel génétique introduit
Le COSEPAC (COSEWIC, 2002) a établi que l’infiltration génétique par hybridation avec d’autres lupins, en particulier le lupin en arbre, espèce introduite, constituait une menace pour le lupin des ruisseaux dans l’aire de répartition de l’espèce dans le sud de la Colombie-Britannique. Le lupin en arbre pourrait devenir problématique dans la province parce qu’il pousse dans la vallée du bas Fraser. Cependant, il n’a pas été observé près des populations de lupin des ruisseaux. Aux États-Unis, des mesures ont été prises pour enlever le lupin en arbre à certains sites (Wozniak, 2000). D’autres lupins, notamment l’espèce non identifiée, aux tiges poilues, qui est semblable au lupin des ruisseaux à bien des égards, ont été observés à quelques sites dans la vallée du bas Fraser, et de manière plus importante au site de la population 4 (Blundell).

9.3 Effluents agricoles et sylvicoles
De nombreuses populations de lupin des ruisseaux se trouvent dans les emprises de chemin de fer ou sur les bords de route. Les travaux d’entretien de ces zones nécessitent parfois la pulvérisation d’herbicide contre les mauvaises herbes. Des travaux de pulvérisation ont été menés à quelques sites dans le passé et pourraient être répétés à ces mêmes sites dans l’avenir. L’utilisation d’herbicides a diminué ou cessé aux sites où plusieurs sous-populations sont présentes (p. ex. 3a, 3b, 3c, 3d et 7). La participation des administrations locales et des sociétés de chemin de fer a mené à l’établissement de zones de pulvérisation interdite aux localités où pousse le lupin des ruisseaux. Des panneaux indiquant les zones de pulvérisation interdite ont été installés à l’un des sites.

9.4 Déchets solides et ordures
Bon nombre des populations de lupin des ruisseaux se trouvent dans des zones auxquelles les personnes ont facilement accès. Les débris laissés par les personnes peuvent altérer, détruire ou perturber l’habitat. Les menaces pour les populations existantes sont notamment le déchargement de remblai (sable/gravier) et les déchets divers laissés sur place par les utilisateurs des sites. En 2004, une portion d’un site à l’Alaska Way (touchant la sous-population 2a) a été enlevée et couverte de remblai de gravier.

11.2 Sécheresses
Les impacts des changements climatiques sur le lupin des ruisseaux ne sont pas connus, mais ces changements pourraient constituer une menace importante. En effet, comme l’indique Gayton (2008), les espèces les plus susceptibles de disparaître seront celles dont les populations sont petites, dont le taux de dispersion est faible, dont les besoins en matière d’altitude et de climat sont restrictifs, et/ou celles dont l’habitat est limité ou réparti dans des parcelles. Il est possible que les populations de lupin des ruisseaux soient touchées par les changements climatiques ainsi que par les tendances prévues (c.-à-d. des étés plus chauds et plus secs et une baisse du taux d’humidité du sol en été dans l’aire de répartition de l’espèce). Il est impossible d’émettre des hypothèses sur les effets qu’auront l’augmentation des précipitations sous forme de pluie en hiver et les phénomènes météorologiques de plus en plus extrêmes, comme on en prévoit sur la côte de la Colombie-Britannique, sur les individus de l’espèce, leur habitat et les espèces pollinisatrices qui y sont associées.

Le but en matière de population et de répartition établi pour le lupin des ruisseaux est de maintenir l’abondance de l’ensemble des populations existantes connues de l’espèce ainsi que toute autre population existante qui pourrait être découverte ou toute autre population qui pourrait s’établir plus tard dans l’aire de répartition connue et dans l’aire de répartition potentielle de l’espèce. Dans la mesure du possible et lorsque cela est jugé nécessaire, augmenter l’abondance des populations existantes en Colombie-Britannique.

Il existe un manque de renseignements sur l’abondance et la répartition historiques du lupin des ruisseaux. À l’exception d’un site où l’espèce a disparu (sous-population 2c) et d’un site historique (population 1), il n’existe aucun signe direct montrant que l’espèce a déjà été plus abondante ou plus répandue dans le sud-ouest de la Colombie-Britannique. Cependant, l’habitat dans lequel l’espèce pousse actuellement a été considérablement perturbé et altéré. Il est donc raisonnable d’inférer que le lupin des ruisseaux a probablement déjà poussé à un plus grand nombre de sites et/ou que l’abondance de ses populations a déjà été plus grande dans le passé. Étant donné que l’habitat qui a été détruit par le développement ne sera pas ramené à ses niveaux ou à ses conditions historiques, la remise en état de l’habitat aux sites où l’espèce a disparu n’est pas réalisable sur le plan technique.

Les objectifs de rétablissement du lupin des ruisseaux sont les suivants :

  1. Assurer la protection à long termeNote6 des populations existantes de lupin des ruisseaux et de leurs habitats en Colombie-Britannique. >
  2. Confirmer la répartition du lupin des ruisseaux dans l’aire de répartition connue de l’espèce en Colombie-Britannique.
  3. Combler les lacunes dans les connaissances en ce qui concerne la biologie de l’espèce, ses besoins en matière d’habitat, la démographie des populations et la dynamique des perturbations.
  4. Préciser et atténuer les menaces pesant sur l’espèce et son habitat, notamment les espèces végétales envahissantes, la succession végétale et l’hybridation.
  5. Déterminer si l’augmentation des populations existantes est réalisable.

Les mesures suivantes ont été classées d’après les groupes de mesures du cadre de conservation de la Colombie-Britannique (B.C. Ministry of Environment, 2010). L’état d’avancement des groupes de mesures visant le lupin des ruisseaux est indiqué entre parenthèses.

Tableau 3. Tableau de planification du rétablissement du lupin des ruisseaux.
Groupe de mesures du cadre de conservation Obj. no Mesures pour atteindre les objectifs MenaceNotep ou préoccupation visée PrioritéNoteq
Protection et remise en état de l’habitat; intendance des terres 1 Identifier les propriétaires et les gestionnaires de terres et communiquer avec eux afin d’obtenir leur coopération pour gérer les terres de manière à assurer la persistance de l’espèce. Informer les propriétaires et les gestionnaires des terres des endroits où pousse le lupin des ruisseaux sur leurs terres et les inciter à gérer ces dernières de façon à favoriser la persistance de l’espèce. 1.2; 5.2; 6.1; 7.3; 8.1; 8.2; 9.3; 9.4 Essentielle
Protection et remise en état de l’habitat; intendance des terres 1, 4 Élaborer et mettre en œuvre des pratiques de gestion exemplaires visant à atténuer les menaces. 1.2; 6.1; 7.3; 8.1; 8.2; 9.3; 9.4

Essentielle

Protection et remise en état de l’habitat; intendance des terres 1, 4 Préparer et mettre en œuvre des plans de gestion des sites pour chaque population de lupin des ruisseaux afin de réduire les menaces pesant sur l’espèce. Toutes Essentielle
Protection et remise en état de l’habitat; intendan 1 Déterminer les mécanismes de protection appropriés (p. ex. accords d’intendance) à chaque site. Toutes Essentielle
Protection et remise en état de l’habitat; intendance des terres 2, 5 Inventorier les habitats potentiels afin de confirmer la répartition de l’espèce et la disponibilité de sites qui pourraient convenir à l’établissement de nouvelles populations. Lacunes dans les connaissances Bénéfique
Protection et remise en état de l’habitat; intendance des terres 2 Confirmer l’identification de tout individu répertorié (p. ex. individus provenant de la région de Cowichan sur l’île de Vancouver; spécimen du RBCM récolté près de Comox en 1931). Lacunes dans les connaissances Essentielle
Protection et remise en état de l’habitat; intendance des terres 3 Concevoir un programme de suivi afin de déterminer les tendances des populations. Lacunes dans les connaissances Nécessaire
Protection et remise en état de l’habitat; intendance des terres 4 Étudier les impacts des espèces envahissantes et de la succession végétale. 8.1; 8.2 Nécessaire
Gestion de l’espèce et des populations 3 Élaborer une stratégie de recherche prioritaire, y compris les coûts et les partenariats, afin de combler les lacunes dans les connaissances. Lacunes dans les connaissances Bénéfique
Gestion de l’espèce et des populations 3 Mener et encourager des travaux de recherche visant : Lacunes dans les connaissances

-

Gestion de l’espèce et des populations 3 • à étudier la démographie des populations afin de déterminer les taux de recrutement et les caractéristiques des populations, notamment la longévité des individus; Lacunes dans les connaissances Nécessaire
Gestion de l’espèce et des populations 3 • à déterminer les besoins particuliers en matière d’habitat ainsi que d’autres facteurs écologiques; Lacunes dans les connaissances Bénéfique
Gestion de l’espèce et des populations 3 • à déterminer la dynamique des perturbations afin de mieux comprendre les sites résultant de l’activité humaine par rapport aux sites naturels et d’établir les seuils de perturbation anthropique; Lacunes dans les connaissances Bénéfique
Gestion de l’espèce et des populations 3 • à étudier la production de graines, les taux de germination et la longévité des graines du réservoir de semences, les mécanismes de dispersion des graines et le développement des semis et des individus juvéniles; Lacunes dans les connaissances Bénéfique
Gestion de l’espèce et des populations 3 • à examiner le profil génétique des populations locales et à établir leur statut génétique et, si possible, leur valeur adaptative. Lacunes dans les connaissances Bénéfique
Gestion de l’espèce et des populations 4 Travailler en collaboration avec l’Invasive Species Council de la Colombie-Britannique et le gouvernement provincial afin d’élaborer un programme d’éradication des espèces envahissantes. 8.1 Bénéfique
Gestion de l’espèce et des populations 4 Travailler avec le gouvernement fédéral à limiter l’importation, l’utilisation et la vente d’individus et de graines de lupin en arbre. 8.1 Bénéfique
Gestion de l’espèce et des populations 4 Si les recherches sur la génétique le justifient, mettre en œuvre un programme visant à sensibiliser les personnes aux impacts des lupins importés sur les lupins indigènes de la région. 8.2; 8.3 Bénéfique
Gestion de l’espèce et des populations 4 Concevoir du matériel éducatif pour divers groupes (p. ex. groupes de loisirs, groupes de jardiniers) et diverses personnes au sujet du lupin des ruisseaux, de ses besoins, des menaces que présentent la cueillette de graines et l’importation d’espèces exotiques, et des mesures à prendre pour favoriser la persistance de l’espèce. 5.2; 6.1; 7.3; 8.1; 8.2; 9.3; 9.4 Bénéfique
Gestion de l’espèce et des populations 5

Élaborer des protocoles pour déterminer si l’augmentation des populations est réalisable :

  • déterminer si le déplacement des graines est réalisable;
  • établir les besoins en ce qui concerne le traitement des propagules et la préparation des sites.

Si possible, utiliser les résultats des recherches sur l’habitat et l’écologie de l’espèce pour évaluer si de nouvelles populations pourraient s’établir à certains sites.

Lacunes dans les connaissances Bénéfique
6.3.1 Protection de l’habitat et intendance des terres privées

Il est essentiel d’assurer la protection à long terme de l’habitat des populations connues de lupin des ruisseaux. Pour y arriver, il faudra continuer à informer les propriétaires et les gestionnaires des terres au sujet des localités du lupin des ruisseaux sur leur propriété et des besoins de l’espèce. Le fait de continuer à inviter les propriétaires des terres à participer à la planification du rétablissement et de les encourager à élaborer des accords d’intendance visant le lupin des ruisseaux sera bénéfique à la persistance de l’espèce. Il demeurera important d’élaborer des mécanismes de protection appropriés, notamment des accords d’intendance, et de concevoir et de mettre en œuvre des plans de gestion des sites ainsi que des pratiques exemplaires de gestion. Pour chaque population de lupin des ruisseaux, les plans de gestion des sites comporteront des mesures visant la lutte contre les espèces végétales envahissantes et contre la succession végétale ainsi que la protection contre les perturbations résultant de l’activité humaine; ces mesures pourront comprendre notamment l’installation de clôtures.

Il est essentiel de suivre les tendances de chacune des sous-populations pour combler les lacunes dans les connaissances portant sur la démographie des populations, évaluer les effets des menaces pesant sur les sous-populations et mesurer l’efficacité des mesures de rétablissement. Un programme de suivi normalisé mené à intervalles réguliers peut apporter un ensemble de renseignements sur des sujets comme les taux de recrutement, les cycles des sous-populations et la longévité des individus. En outre, un tel programme peut aider à l’évaluation des impacts et des menaces associés notamment aux espèces végétales envahissantes introduites et à la succession végétale.

6.3.2 Gestion de l’espèce et des populations

Il faudra recueillir davantage de données sur les besoins particuliers en matière d’habitat et sur d’autres facteurs écologiques touchant le lupin des ruisseaux. Les recherches visant l’acquisition de connaissances sur la dynamique des perturbations aideront à gérer les sites existants, car elles permettront de déterminer les seuils de perturbation dans les sites résultant de l’activité humaine.

Les membres de l’Équipe de rétablissement du lupin des ruisseaux utiliseront les résultats des recherches portant sur les besoins en matière d’habitat et l’écologie de l’espèce pour évaluer la possibilité que de nouvelles populations s’établissent à certains sites.

À l’heure actuelle, il n’existe pas suffisamment de données sur les taux de germination et la longévité des graines du réservoir de semences du lupin des ruisseaux, les mécanismes de dispersion des graines et le développement des semis et des individus juvéniles. Des recherches sont nécessaires pour aider à l’élaboration de protocoles qui permettront de déterminer le caractère réalisable du déplacement des graines en vue d’établir les besoins en matière de traitement des propagules et de préparation des sites.

Les menaces pesant sur l’habitat du lupin des ruisseaux ont été cernées, et l’habitat semble constituer un facteur limitatif pour l’espèce. Pour atteindre le but en matière de population et de répartition de l’espèce, il est recommandé de déterminer les caractéristiques spécifiques de l’habitat du lupin des ruisseaux et de faire une description géospatiale des emplacements de l’habitat de l’espèce dans le paysage, de façon à faciliter la gestion et à atténuer les menaces qui pèsent sur l’habitat.

Une description générale des besoins en matière d’habitat du lupin des ruisseaux en Colombie-Britannique est présentée à la section 3.3. Les besoins spécifiques en matière d’habitat de l’espèce et la relation de l’espèce avec les habitats régulièrement perturbés demeurent à déterminer. Une fois que ces données auront été obtenues, il serait bénéfique de délimiter spatialement l’habitat nécessaire à la survie/rétablissement du lupin des ruisseaux en Colombie-Britannique (voir la section 7.2).

Le tableau 4 présente le calendrier des études requises afin de déterminer l’habitat de survie/rétablissement du lupin des ruisseaux.

Tableau 4. Études requises afin de décrire l'habitat de survie/rétablissement pour atteindre le but du rétablissement pour le lupin des ruisseaux.
Description de l’activité Résultat/justification Échéancier

1. Décrire et consigner les conditions dans l’habitat occupé.

  • Déterminer les caractéristiques de l’habitat dans la zone d’occupation actuelle ainsi que les conditions (temporelles et spatiales) des sites.
  • Compiler les données propres à chaque site sur la composition de la communauté, les caractéristiques du site, les conditions écologiques (p. ex. régime d’humidité, type de sol, contexte du paysage, utilisation des terres adjacentes, niveau d’eau, succession végétale).
L’habitat particulier dont a besoin l’espèce est décrit dans le but de maintenir et/ou, si possible, d’augmenter l’abondance des populations existantes. 2018
2. Repérer et cartographier l’habitat occupé et l’habitat potentiel du lupin des ruisseaux.
  • Les limites des populations sont précisées/confirmées.
  • D’autres parcelles d’habitat occupé sont décrites et cartographiées.
  • L’habitat potentiel est décrit et cartographié, et peut être utilisé pour augmenter les populations existantes ou établir de nouvelles populations, le cas échéant.
2018

Les indicateurs de rendement présentés ci-dessous proposent un moyen de définir et de mesurer les progrès vers l’atteinte du but en matière de population et de répartition et des objectifs de rétablissement. Lorsque le suivi des populations durant une période appropriée indique que le nombre d’individus florifères est stable d’une année à l’autre dans l’ensemble des localités (p. ex. lorsque ce nombre se situe dans une plage de valeurs acceptables pour la persistance à long terme de l’espèce)Note7, cela fournit une indication générale que le but du rétablissement (population et répartition) est atteint. Les mesures de rendement correspondant à chaque objectif sont présentées ci-après pour les 5 prochaines années.

Résultat mesurable pour l’objectif 1

Résultats mesurables pour l’objectif 2

Résultats mesurables pour l’objectif 3

Résultat mesurable pour l’objectif 4

Résultat mesurable pour l’objectif 5

Les activités de rétablissement recommandées ne devraient avoir aucun effet négatif sur les espèces non ciblées, les communautés naturelles ou les processus écologiques. Les activités réalisées pour élargir le soutien à la protection du lupin des ruisseaux devraient être bénéfiques pour l’ensemble des espèces en péril. De plus, les relevés effectués pour confirmer les populations existantes de lupin des ruisseaux et en repérer de nouvelles pourraient avoir un effet positif en permettant de repérer des localités additionnelles abritant d’autres espèces en péril. Les espèces en péril dont l’aire de répartition géographique pourrait chevaucher celle du lupin des ruisseaux et qui pourraient se trouver dans un habitat semblable à celui du lupin des ruisseaux sont les suivantes : la musaraigne de Bendire (Sorex bendirii; espèce désignée en voie de disparition aux termes de la LEP), le grand bident (Bidens amplissima;espèce désignée préoccupante aux termes de la LEP et figurant sur la liste bleue provinciale) et la sidalcée de Henderson (Sidalcea hendersonii; figurant sur la liste bleue provinciale).

Curtis Björk, botaniste, Clearwater, Colombie-Britannique, 2011.
Quentin Cronk (Ph. D.), directeur, University of British Columbia Botanical Garden, Vancouver, Colombie-Britannique, 2005.
Dawn Hanna, botaniste, Vancouver, Colombie-Britannique, 2011.
Rose Klinkenberg, botaniste, Richmond, Colombie-Britannique, 2005.
Sylvia Letay, Ecosystems Officer, ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique, 2013.
Terry McIntosh (Ph.D.), botaniste, Vancouver, Colombie-Britannique, 2013.

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