Programme de rétablissement du micocoulier rabougri au Canada [version finale] 2011 : Habitat Essentiel
La notion d’habitat essentiel est définie comme suit dans l’article 2(1) de la LEP (2002) : « habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement d’une espèce sauvage inscrite, qui est désigné comme tel dans un programme de rétablissement ou un plan d’action élaboré à l’égard de l’espèce. » Le présent programme définit dans la mesure du possible l’habitat essentiel dans l’aire de répartition canadienne du micocoulier rabougri, ce qui permettra l’atteinte des objectifs liés à la population et à la répartition de l’espèce.
L’emplacement et les caractéristiques de l’habitat essentiel ont été définis en fonction des meilleurs renseignements disponibles, notamment les données d’observation indiquant la présence d’un seul arbre ou d’une grappe d’arbres. Dans les cas où il était impossible d’établir l’emplacement précis d’un habitat, l’espèce a été associée à un type de végétation particulier et à une propriété. Ces données ont été recueillies par des organismes régionaux, provinciaux et fédéraux et leurs contractuels, de même que par des organisations non gouvernementales et des particuliers au fil de nombreuses années. Les emplacements géographiques des micocouliers rabougris ont été obtenus grâce aux renseignements fournis par les personnes et les organisations suivantes : Norris (1994), Brownell et Blaney (1995), Mills et Craig (2008), Ambrose (données inédites), Office de protection de la nature d’Ausable Bayfield (données inédites), MRNO (données inédites), Conservation de la nature Canada (données inédites), Centre d’information sur le patrimoine naturel (données inédites), Agence Parcs Canada (données inédites). Les cartes additionnelles ont été fournies par Information sur les terres de l’Ontario du MRNO et l’Atlas de l’Amérique du Nord (figures 4 – 12, 14 et 16), l’Office de protection de la nature d’Ausable Bayfield (figures 6 et 9), l’Office de protection de la nature de la région de St. Clair (figures 10 et 11), Conservation de la nature Canada (figures 5 et 10), Dougan & Associates (2007) et l’Agence Parcs Canada (figure 4).
Dans l’ensemble de l’aire de répartition de l’espèce, l’habitat essentiel du micocoulier rabougri comprend des zones dégagées et des zones à végétation modérément abondante. La plupart de ces zones subissent d’importantes perturbations naturelles ou sont soumises à des conditions environnementales rigoureuses. Les attributs biophysiques de l’habitat essentiel du micocoulier rabougri ont été définis de la manière suivante :
- sols secs, sablonneux et bien draînés dans des habitats dégagés au stade pionnier situés près
des rives des endroits suivants : - Lac Érié : le long du bord externe de la zone de végétation ligneuse du rivage adjacente à la zone arborée et dans les dunes arborées et les dunes arbustives adjacentes; dans les rives arbustives et dans les communautés de fourrés décidus du parc national de la Pointe-Pelée (Jalava et coll., 2008) et de la pointe Fish (île Pelée).
- Lac Huron : dans les dunes de l’arrière-pays près de l’ancien lac Warren, dans des savanes d’herbes longues et en bordure des forêts de chênes et de pins, dans des clairières, au sommet des cordons dunaires et des monticules et sur le versant sud escarpé des dunes entre Grand Bend et Kettle Point (comté de Lambton – Dunster, 1992 et Mills et Craig, 2008).
- Comté de Hastings (ZINS du complexe de Stirling Slope) : au sommet des kames (prairies) et dans les vestiges de savanes situés au-dessus de la rivière Trent, le long du rivage de l’ancien lac Iroquois (Brownell et Blaney, 1995).
- forêts clairsemées, maintenues telles quelles grâce à des conditions de sécheresse extrêmes,
sur des sols secs, calcaires, de type alvar et/ou des landes rocheuses boisées dans l’alvar de
Point Anne, la ZINS de l’alvar de la rivière Salmon (Lonsdale), et historiquement à l’intérieur des terres de l’île Pelée (savanes à genévriers de Virginie) (Norris, 1994; Ambrose, 2003 et CIPN, 2010a, 2010b, 2010c).
La figure 3 indique les emplacements généraux de l’habitat essentiel du micocoulier rabougri. L’annexe B renferme les cartes régiospécifiques de l’habitat essentiel de 20 parcelles d’habitat essentiel englobant les six populations subsistantes.
Cartes des communautés végétales figurant dans la classification écologique des terres (CET)

La définition de l’habitat essentiel du micocoulier rabougri dans son aire de répartition canadienne a été faite à l’aide d’une approche fondée sur les milieux occupés. Dans les cas où on disposait d’une quantité suffisante de données pour déterminer la présence d’un ou plusieurs micocouliers rabougris dans une ou plusieurs communautés végétales figurant dans la classification écologique des terres10 (CET), l’habitat essentiel a été établi en fonction des limites de la communauté végétale dans laquelle il se trouvait, pourvu que cette dernière soit considérée comme un milieu favorisant la survie et le rétablissement de l’espèce. Ces communautés végétales sont définies comme suit :
- Parc national de la Pointe-Pelée, Leamington, comté d’Essex, Ontario (parcelle 247_3 de l’habitat essentiel, figure 4) : les zones occupées de dunes boisées à genévrier de Virginie et de dunes arbustives à ptéléa trifolié (CET) adjacentes aux rives du lac Érié (Lee, 2004; Dougan & Associates, 2007 et Jalava et coll., 2008).
- Propriété Van Valkenburg (comté de Lambton), Lambton Shores, comté de Lambton, Ontario (parcelle 247_4, figure 5) : les zones occupées de savanes à grandes graminées, type à chêne noir et pin sur sol sec (CET) (Conservation de la nature Canada, données inédites).
- Propriétés de Port Franks (comté de Lambton), Port Franks, comté de Lambton, Ontario (parcelle 247_11, figure 6) : le type de végétation portant le code « PFP06 » du CET (Office de protection de la nature d’Ausable Bayfield, données inédites). Étant donné que le type de végétation spécifique du CET associé au polygone PFP06 n’est toujours pas défini, seules les zones dont les attributs biophysiques correspondent à ceux décrits dans la présente section sont considérées comme des zones d’habitat essentiel.
Cartes d’autres types d’habitats
Lorsque les données du CET n’étaient pas disponibles, d’autres types d’habitats ont été utilisés pour délimiter l’habitat essentiel du micocoulier rabougri :
- ZINS de l’alvar de la rivière Salmon (Lonsdale), Lonsdale, comté de Hastings, Ontario (parcelle 247_20, figure 7) : la zone occupée des landes boisées très sèches sur des sols à substratum calcaire (Norris, 1994 et Ambrose, 2003).
- ZINS du complexe de Stirling Slope, Frankford, comté de Hastings, Ontario (parcelles 247_13, 247_15 et 247_17, figure 8) : communauté végétale 2e, sommets des kames sur vestiges de prairie mésique-sèche et la communauté végétale 3e, savanes de sommets de kames (Brownell et Blaney, 1995 et Ambrose, 2003). D’autres parcelles d’habitat essentiel et d’autres zones à l’intérieur desquelles se trouve l’habitat essentiel du micocoulier rabougri ont été relevées dans ces ZINS grâce aux emplacements connus d’individus (Agence Parcs Canada, données inédites).
10 La « CET » est un système de classification des terres et des ressources qui établit et délimite les différentes unités d’écosystèmes selon des facteurs écologiques comme la végétation, le type de sol et les conditions géologiques (Lee et coll., 1998).
Délimitation de l’habitat essentiel en fonction des observations d’arbres
Zones d’occurrence du micocoulier rabougri
Dans les cas où aucune carte des communautés végétales n’était disponible, nous nous sommes basés sur les cartes indiquant les zones d’occurrence du micocoulier rabougri établies selon les données recueillies dans les vingt dernières années. Les zones suivantes ont été désignées à titre d’habitat essentiel :
- Aire de conservation du passage de la rivière Ausable (anciennement Thedford) (comté de Lambton), Northville, comté de Lambton, Ontario (parcelle 247_10, figure 9) : la zone d’occurrence du micocoulier rabougri de cette propriété est définie par Mills et Craig (2008).
- Forêt patrimoniale du comté de Lambton (comté de Lambton), Port Franks, comté de Lambton, Ontario (parcelle 247_9, figure 10) : unité de végétation 3B (Mills et Craig, 2008). Une autre zone à l’intérieur de laquelle se trouve l’habitat essentiel est définie en fonction des emplacements connus d’individus (Conservation de la nature Canada, données inédites).
- Zone de gestion du lac L (comté de Lambton), Port Franks, comté de Lambton, Ontario (parcelle 247_6, figure 11) : la zone d’occurrence du micocoulier rabougri de cette propriété est définie par Mills et Craig (2008). Une autre zone dans laquelle se trouve l’habitat essentiel est définie en fonction de l’emplacement de quelques arbres situés près de l’entrée de la propriété (Mills et Craig, 2008).
Points de données représentant des micocouliers rabougris
Le micocoulier rabougri est une espèce qui tolère modérément l’ombre et qui n’est habituellement pas présente dans les couverts fermés. La succession des forêts et la densité du couvert forestier sont des caractéristiques ne convenant pas au micocoulier rabougri et pouvant entraîner sa disparition de l’endroit en question. Les données tirées de la CET et d’autres cartes représentant les communautés végétales ne sont pas assez détaillées pour déceler, dans les milieux boisés, les clairières, les versants sud, les cordons dunaires ainsi que les écotones ou les abords dégagés qui fournissent les conditions propices à l’établissement de l’espèce. Par conséquent, les zones boisées des communautés végétales figurant dans le CET ont été exclues de l’habitat essentiel. On a plutôt utilisé, lorsque c’était possible, une approche fondée sur les milieux occupés, approche basée sur l’observation des arbres, puisqu’on en retire des données plus représentatives des microhabitats spécialisés des forêts qui conviennent au micocoulier rabougri. Dans les cas où les données sur l’habitat n’étaient pas disponibles ou ne correspondaient pas à un habitat adéquat (p. ex. un couvert fermé), et lorsque les zones d’occurrence de l’espèce n’avaient pas encore été cartographiées, l’habitat essentiel a été défini en fonction des emplacements géographiques de la projection UTM (système de coordonnées de projection de Mercator transverse) des arbres seuls ou en grappe, obtenus grâce à un appareil GPS (système de positionnement global). On s’attend à ce que les coordonnées obtenues grâce à cet appareil soient d’une précision d’au moins 10 m.
L’habitat essentiel est délimité par une zone circulaire au rayon de 9 m entourant le tronc de chaque micocoulier rabougri vivant, naturellement présent (voir la figure 12) dans les emplacements répertoriés. Ces données sont fondées sur une définition de la zone d’enracinement essentielle, qui sert de zone de protection des arbres selon laquelle cette zone doit avoir un rayon égal à jusqu’à 36 fois le diamètre de l’arbre à hauteur de poitrine (dhp11) (Johnson, 1997). Puisque le dhp maximal enregistré pour un micocoulier rabougri au Canada est de 22,5 cm (forêt patrimoniale du comté de Lambton [comté de Lambton], Ontario [Dunster, 1992]), la zone d’enracinement essentielle maximale a donc 9 m (22,5 cm x 36 = 8,10 m, arrondi au mètre le plus proche). Cette formule a été appliquée pour créer deux parcelles d’habitat essentiel dans le comté de Hastings, en Ontario : la parcelle 247_19 à l’alvar de Point Anne, à Point Anne (figure 12 – CIPN, données inédites) et la parcelle 247_14 à la ZINS du complexe de Stirling Slope, à Frankford (figure 8 – Agence Parcs Canada, données inédites).

Pour les points de données simples représentant plus d’un micocoulier rabougri, le nombre d’arbres que le point représente a été multiplié par la zone d’habitat essentiel pour un seul arbre (p r2 = p 92 = 254 m2 arrondi au mètre2 le plus proche), puis divisé par pi (p). La racine carrée du résultat, arrondie au mètre le plus proche, a ensuite été établie comme le rayon de la zone d’enracinement entourant le point GPS afin de délimiter la zone à l’intérieur de laquelle se trouve l’habitat essentiel pour le nombre d’arbres faisant partie de cette grappe. L’habitat essentiel situé dans cette zone est représenté par n’importe quelle aire comportant un des attributs biophysiques de l’habitat essentiel décrits précédemment de même que la zone d’enracinement intégrale de chaque arbre situé dans cette aire (la zone d’enracinement peut être plus grande que la zone à l’intérieur de laquelle se trouve l’habitat essentiel). Cette formule a été appliquée pour créer la parcelle d’habitat essentiel 247_5 (figure 11) dans la zone de gestion du lac L, à Port Franks, dans le comté de Lambton, en Ontario (comté de Lambton – Mills et Craig, 2008) et la parcelle 247_2 (figure 14) située le long de l’emprise municipale de la pointe Fish, à l’île Pelée, en Ontario (île Pelée – MRNO, données inédites).
11 Diamètre d’un arbre mesuré à hauteur de poitrine (1,30 m au-dessus du sol).
Dans les cas où il y a plus d’un micocoulier rabougri sur les cartes, comme dans les endroits suivants :
- Propriété Watson (comté de Lambton), Port Franks, comté de Lambton, Ontario (parcelle 247_7, figure 10) (Conservation de la nature Canada, données inédites);
- Forêt patrimoniale du comté de Lambton (comté de Lambton), Port Franks, comté de Lambton, Ontario (parcelle 247_8, figure 10) (Conservation de la nature Canada, données inédites);
- ZINS du complexe de Stirling Slope, Frankford, comté de Hastings, Ontario (parcelle 247_16, figure 8) (Agence Parcs Canada, données inédites);
- Alvar de Point Anne, Point Anne, comté de Hastings, Ontario (parcelle 247_18, figure 12) (Ambrose, 2003 et NHIC, données inédites),
la zone à l’intérieur de laquelle se trouve l’habitat essentiel (déterminé en fonction des attributs biophysiques) comprend également tous les milieux, à l’exception des milieux humides, qui se trouvent à l’intérieur d’une forme qui englobe la zone d’enracinement de tous les micocouliers rabougris (individus ou grappes) pour lesquels des points de données existent (voir la figure 15A). Dans ces cas, la zone à l’intérieur de laquelle se trouve l’habitat essentiel est comprise dans un polygone convexe minimal12 tracé autour de toutes les zones d’enracinement des micocouliers rabougris qui se trouvent à 100 m ou moins les unes des autres (voir la figure 15B). Cette distance de séparation sert à assurer un certain niveau de protection à l’habitat essentiel se trouvant entre les micocouliers rabougris regroupés à un endroit jusqu’à ce que la délimination de l’habitat essentiel soit terminée.
12 Un polygone convexe minimal est la plus petite forme, tracée avec des segments de droite, qui entoure tous les segments de droite pouvant être tracés entre les bords extérieurs des zones d’enracinement de deux individus au sein d’une population de micocouliers rabougris. Pour avoir une idée, imaginez un élastique entourant un groupe de chevilles sur une planchette de jeu.

Dans la réserve naturelle provinciale Fish Point (île Pelée) (parcelle 247_1, figure 14) et dans le parc provincial The Pinery, à Lambton Shores (comté de Lambton) (parcelle 247_12, figure 16), la zone à l’intérieur de laquelle se trouve l’habitat essentiel est comprise dans une zone circulaire au rayon de 9 m entourant le tronc de chaque micocoulier rabougri naturellement présent dans les parcs, et comprend tous les milieux qui se trouvent à l’intérieur d’une forme qui englobe toutes les zones d’enracinement de micocouliers rabougris qui se trouvent à 100 m ou moins les unes des autres, à l’exception des zones humides, qui sont des habitats inadéquats. La zone dans laquelle se trouve l’habitat essentiel a été cartographiée.
L’habitat essentiel n’a pas été précisé pour les arbres dont on sait qu’ils ont été plantés ou transplantés. Des données de plus de 20 ans (avant 1990), n’ayant pas été vérifiées par des relevés de suivi, ont été jugées historiques et n’ont pas été considérées pour déterminer l’habitat essentiel. Les éléments anthropiques existants, notamment les infrastructures existantes (p. ex. les routes, les sentiers, les stationnements, les couloirs de services publics et les bâtiments), les zones cultivées (p. ex. les champs agricoles) ou les types de végétation non naturels (p. ex. les pelouses et les champs d’épuration) sont exclus de l’habitat essentiel, car ils ne constituent pas des habitats qui conviennent à la pérennité de l’espèce. Les zones situées à l’intérieur ou à proximité des éléments anthropiques existants (p. ex. des lignes de transport d’électricité ou des éléments situés près de chemins ou de sentiers) où la présence du micocoulier rabougri est directement liée à la présence de ces éléments (c.à-d. dans des emplacements autres que les communautés végétales naturelles et adéquates où l’on s’attendrait à trouver l’espèce sans la présence d’éléments anthropiques) sont également exclues de l’habitat essentiel. Si les éléments anthropiques venaient à disparaître dans des zones d’habitat inadéquat (p. ex. grâce au déplacement ou au retrait de sentiers, de chemins ou de lignes de transport d’électricité), les micocouliers rabougris se trouvant sur place pourraient y demeurer un certain temps, mais ne continueraient probablement pas à se reproduire. De plus, les semis auraient probablement de la difficulté à croître étant donné l’apparition d’un couvert forestier dense découlant de la succession naturelle. Puisqu’on ne peut garantir l’entretien continu de ces zones pour qu’elles constituent des habitats adéquats (notamment en ce qui a trait aux couloirs de services publics), à défaut de quoi ces zones deviendraient rapidement inadéquates au micocoulier rabougri, elles ne peuvent pas être considérées comme des éléments contribuant à l’atteinte des objectifs (à court ou à long terme) liés à la population et à la répartition. En outre, l’on ne croit pas que ces zones soient requis pour atteindre les objectifs liés à la population et à la réparation.
Bien que l’habitat essentiel des six populations de micocoulier rabougri ait été défini, des études approfondies s’imposent pour préciser la définition de l’habitat essentiel et déterminer si d’autres parcelles d’habitat essentiel sont nécessaires à l’atteinte des objectifs liés à la population et à la répartition prévus pour cette espèce. Ces travaux sont énoncés dans le tableau 4 ci-dessous.
Description de l’activité | Objectif | Échéance |
---|---|---|
Étudier les populations subsistantes pour déterminer
|
Ces renseignements serviront à assurer la protection d’un nombre suffisant de parcelles d’habitat essentiel nécessaires à l’atteinte des objectifs liés à la population et à la répartition du micocoulier rabougri ainsi qu’à établir le degré d’importance des parcelles advenant que la totalité des parcelles ne soit pas nécessaire à la réalisation de ces objectifs. | 2011-2015 |
Analyser les données recueillies pour établir les caractéristiques, la quantité et la disposition spatiale de l’habitat essentiel requis, notamment les ressources et les conditions limitatives les plus importantes. | Définir l’habitat essentiel. | 2011-2015 |
Modéliser, identifier et délimiter l’habitat essentiel en précisant la définition de l’habitat essentiel à l’aide des méthodes les plus appropriées (CET, classification supervisée de l’imagerie satellitaire, photographie aérienne, zone d’enracinement, etc.). | Préciser la définition et la délimitation de l’habitat essentiel. |
2011-2016 |
Pour assurer la protection et la gestion de l’habitat essentiel, il est essentiel de définir ce qu’on entend par « destruction de l’habitat essentiel ». La destruction de l’habitat est évaluée au cas par cas. Il y a destruction si une partie de l’habitat essentiel est dégradée, de façon permanente ou temporaire, d’une manière telle qu’elle ne remplit plus son rôle lorsque l’espèce en a besoin. La destruction de l’habitat essentiel peut résulter d’une ou de plusieurs activités ponctuelles ou des effets cumulatifs d’une ou de plusieurs activités dans le temps.
La destruction de l’habitat essentiel du micocoulier rabougri peut résulter d’activités qui provoquent les effets suivants :
- perte ou fragmentation de l’habitat essentiel;
- modification des processus naturels ou des régimes de perturbation à l’intérieur ou à l’extérieur de l’habitat essentiel, notamment les processus côtiers et éoliens (produits par le vent) qui ont des répercussions sur le dépôt de sable ou l’accrétion, sur les taux d’érosion ou le stade de succession13 des communautés végétales dans l’habitat essentiel;
- modification excessive du couvert forestier (entraînant un accroissement de l’ombre ou des problèmes d’insolation accompagnés d’une disparition du couvert forestier démesurée) ou du sous-étage (entraînant la perte de sites de germination) dans l’habitat essentiel;
- compactage des sols dans l’habitat essentiel.
13 Étape intermédiaire de la succession écologique d’un écosystème en voie de devenir un groupement climacique.
Voici des exemples d’activités susceptibles d’entraîner la destruction de l’habitat essentiel proprement dit ou de ses environs :
- aménagement ou construction de nouvelles infrastructures dans l’habitat essentiel (maisons, remises, bâtiments industriels ou autres types de bâtiments; chemins, sentiers et pistes, y compris ceux aménagés à des fins d’exploitation forestière); stationnements, clairières et espaces servant à l’empilage des billots; canalisation et conduite d’eau maîtresse; réseau d’égouts; structures d’énergie éolienne; etc.) ou à proximité de celui-ci (notamment les quais, les jetées ou les ouvrages de stabilisation des rives dont la présence aura des répercussions sur l’apport en sédiments de l’habitat essentiel);
- travaux de rénovation ou d’entretien des infrastructures existantes dans l’habitat essentiel (construction d’annexes, coupe, taille ou enlèvement des végétaux qui ne satisfont pas aux exigences des évaluations environnementales) ou à proximité de celui-ci (modification des quais, des jetées ou des ouvrages de stabilisation des rives qui auront des répercussions sur l’apport en sédiments de l’habitat essentiel);
- extraction d’agrégats (p. ex. extraction de sable ou de calcaire dans l’habitat essentiel ou extraction de sable dans des zones éloignées des côtes près de l’habitat essentiel, opérations qui modifient les quantités de dépôts de sable dans l’habitat essentiel);
- activités agricoles dans l’habitat essentiel (défrichement, préparation des sols, pâturage);
- enlèvement des arbres dans l’habitat essentiel selon des pratiques (p. ex. coupe à blanc, écrémage et coupe à diamètre limite) non conformes aux normes d’exploitation forestière écologique (p. ex. Forest Stewardship Council, 2004);
- utilisation non réglementée de véhicules hors route ou autres actes de vandalisme dans l’habitat essentiel;
- enlèvement de grandes quantités d’espèces indigènes ou d’habitats entiers associés au micocoulier rabougri dans l’habitat essentiel (p. ex. par des activités comme l’entretien des plages, la coupe, le fauchage, la tonte ou le ratissage qui entraînent des problèmes d’insolation ou la perte de milieux propices à la germination des semis);
- plantation délibérée d’espèces non indigènes (exotiques) ou envahissantes dans l’habitat essentiel.
Les indicateurs de rendement présentés ci-dessous permettent de définir et de mesurer les progrès réalisés en vue d’atteindre les objectifs liés à la population et à la répartition. Les progrès spécifiques quant à la mise en œuvre du programme de rétablissement seront mesurés en fonction d’indicateurs décrits dans des plans d’action subséquents. La mise en œuvre du présent programme sera évaluée en fonction des critères suivants dans les cinq années suivant sa publication :
- la tendance de la population du micocoulier rabougri du parc national de la Pointe Pelée est stable;
- la taille des six populations canadiennes de micocouliers rabougris est demeurée inchangée (comprend les arbres de toutes les catégories d’âge). Voici les chiffres approximatifs pour chaque population :
- île Pelée : 12 (MRNO, données inédites);
- parc national de la Pointe-Pelée (partie continentale) : 47 (Jalava et coll., 2008);
- comté de Lambton : 13 083 (Mills et Craig, 2008; MacKenzie, comm. pers., 2010; Office de protection de la nature d’Ausable Bayfield, données inédites et Conservation de la nature Canada, données inédites);
- alvar de Point Anne : 10 (Ambrose, 2003 et CIPN, données inédites);
- ZINS du complexe de Stirling Slope : 54 (Ambrose, 2003 et Agence Parcs Canada, données inédites);
- ZINS de l’alvar de la rivière Salmon (Lonsdale) : 5 (Ambrose, 2003);
- L’habitat du micocoulier rabougri, tel que défini selon les attributs biophysiques de l’habitat essentiel à la section 7.1, est demeuré approprié dans les zones d’habitat essentiel.
Au moins un plan d’action énonçant les mesures de rétablissement précises à mettre en œuvre dans le cadre du présent programme sera complété d’ici juin 2016.
Signaler un problème ou une erreur sur cette page
- Date de modification :