Oponce de l'est (Opuntia humifusa) programme de rétablissement : chapitre 5
5. Population et répartition
L'aire de répartition de l'oponce de l'Est s'étend depuis le Massachusetts jusqu'à l'extrême sud ouest de l'Ontario, jusqu'au Minnesota vers l'ouest et la Floride et l'Oklahoma vers le sud (Figure 1) Les populations canadiennes représentent beaucoup moins de un pour cent de la population mondiale. L'espèce est commune partout dans le sud et l'est de son aire de répartition aux États Unis. Toutefois, elle est classée SI (gravement en péril) au Wisconsin et S3 (vulnérable) en Iowa, en Ohio, en Pennsylvanie et au Connecticut (NatureServe 2009).
Figure 1 : Répartition nord américaine de l'oponce de l'Est. Les flèches indiquent les observations marginales de l'espèce (Pinkava 1993).
Au Canada, la pointe méridionale de l'Ontario constitue la limite septentrionale de son aire de répartition. Les trois seules populations indigènes existantes se trouvent à deux sites dans le sud ouest de l'Ontario : deux dans le parc national de la Pointe Pelée, dans le comté d'Essex County, et une dans la réserve naturelle provinciale de la Pointe Fish sur l'île Pelée (Figure 2).
Figure 2 : Répartition des populations indigènes existantes d'oponces de l'Est au Canada.
Les deux populations distinctes d'oponce de l'Est indigène dans le parc national de la Pointe Pelée - celle dans les zones littorales de succession primaire, et celle dans des terres en friche de succession secondaire - comptent 2 070 individus (VanDerWal et. al. 2007a). Une seule population constituée de 11 individus se trouve à la réserve naturelle provinciale Fish Point, à l'île Pelée (S. Dobbyn comm. pers., 2009). Outre ces populations indigènes, il existe dans le sud ouest de l'Ontario cinq populations connues d'oponce de l'Est qui ont été plantées et dont l'origine est inconnue, ou qui pourraient être issues d'une des deux populations indigènes. Signalons que les populations qui ont été plantées ne font pas partie des populations canadiennes en voie de disparition, mais qu'elles pourraient jouer un rôle dans leur rétablissement. Dans sa justification de la désignation, le COSEPAC a tenu compte des deux populations indigènes pour rendre sa décision (depuis, on a appris qu'il en existe trois à deux sites différents). Il y a également six populations d'origine non confirmée maintenant disparues (Tableau 2).
Tableau 2 : Liste des populations d'oponce de l'Est existantes et disparues.
Population - site | Emplacement | Origine | Statut |
---|---|---|---|
Réserve naturelle provinciale de la Pointe Fish (1 population) | Île Pelée, comté d'Essex | Indigène | Existante |
Parc national de la Pointe-Pelée (2 populations) | Parc national de la Pointe Pelée, comté d'Essex | Indigène | Existante |
Bord de chemin, Chatham-Kent | Municipalité de Chatham-Kent | Inconnue (P.A. Woodliffe comm. pers., 2005) | Existante |
Parc provincial Rondeau | Municipalité de Chatham-Kent | Présumée introduite à partir de la réserve naturelle provinciale de la Pointe Fish (P.A. Woodliffe comm. pers., 2003) | Existante |
Cimetière du canton d'Howard | Canton d'Howard, municipalité de Chatham-Kent | Introduite à partir du parc national de la Pointe Pelée (White, 1998) | Existante |
Pointe Turkey | Comté de Norfolk | Introduite à partir d'un emplacement inconnu (P. Carson comm. pers. 2003) | Existante |
Cordon littoral méridional du marais du ruisseau Big | Port Rowan, comté de Norfolk | Introduite (S. Brinker comm. pers., 2008, J. Robinson comm. pers., 2008) | Existante |
Cedar Beach | Canton de Colchester Sud, comté d'Essex | Inconnue (aucun spécimen de référence) | Disparue |
Cimetière du canton d'Harwich | Canton d'Harwich, municipalité de Chatham-Kent | Introduite à partir du parc national de la Pointe Pelée (White, 1998) | Disparue |
Marais Bradley | Canton de Dover, municipalité de Chatham-Kent | Inconnue (aucun spécimen de référence) | Disparue |
À l'ouest de Port Stanley | Comté d'Elgin | Inconnue (aucun spécimen de référence) | Disparue |
Pointe Long | Comté de Norfolk | Inconnue (Macoun 1883, aucun spécimen de référence) | Disparue |
Aire de conservation de Ruscom Shores | Comté d'Essex | Inconnue (P.A. Woodliffe comm. pers., 2005) | Disparue |
Les données démographiques sur les populations canadiennes sont trop variables pour permettre une évaluation précise de leurs tendances, mais il est évident que des populations ont disparu. Pour évaluer avec précision la taille des populations dans le parc national de la Pointe Pelée, on a privilégié les « microsites », qui représentent un ou plusieurs groupes d'oponces séparés les uns des autres par moins d'un mètre (Lovett-Doust et al. 2004). Il a été estimé que chaque microsite du parc national de la Pointe Pelée contient en moyenne six individus. Selon ces données, le parc national de la Pointe Pelée compte environ 2 070 individus établis naturellement dans 345 microsites, soit 209 le long de la plage ouest et 136 à l'intérieur du parc, à environ 250 m de la plage ouest (VanDerWal et al. 2007a). Cinq microsites de la réserve naturelle provinciale de la Pointe Fish ne contiennent que 11 individus (S. Dobbyn comm. pers., 2009).
Il y a eu une diminution de l'âge moyen des microsites, du nombre de cladodes par microsite et du nombre d'individus reproducteurs dans le parc national de la Pointe Pelée (VanDerWal et al. 2007a). Par contre, le nombre moyen de fruits par cladode a augmenté. Toutefois, cette intensification de la reproduction sexuée pourrait être une réaction au stress causé par la réduction de la qualité de l'habitat. En raison de leur taille, de leur variabilité génétique et de leurs niveaux de recrutement, les populations existantes du parc national de la Pointe Pelée seraient viables (L. Lovett-Doust comm. pers., 2005). En revanche, la viabilité de la population de la réserve naturelle provinciale de la Pointe Fish est douteuse vu le petit nombre de microsites et d'individus et le manque manifeste de recrutement (L. Lovett-Doust comm. pers., 2005).
Les objectifs relatifs à la population et à la répartition de l'oponce de l'Est sont fondés sur les renseignements présentés ci dessous. Voici ces objectifs:
- Maintenir le nombre actuel de microsites (345) d'oponce de l'Est dans le parc national de la Pointe Pelée au cours des cinq prochaines années et accroître ce nombre de 5 % au cours des dix prochaines années.
- Maintenir la taille de la population (cinq microsites) à la réserve naturelle provinciale de la Pointe Fish, sur l'île Pelée, au cours des cinq prochaines années.
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