Ours blanc (Ursus maritimus) en Ontario : programme de rétablissement

Remarque : Le présent document fait partie du Plan de gestion de l'ours blanc (Ursus maritimus) au Canada. Il s'agit de l'un des sept documents provinciaux ou territoriaux adoptés en vertu de la Loi sur les espèces en péril. Pour consulter le plan de gestion complet : Ours blanc (Ursus maritimus) : plan de gestion (proposition) 2025 - Canada.ca.

Titre official : Programme de rétablissement de l’ours blanc (Ursus maritimus) en Ontario 2011

Série de Programmes de rétablissement de l’Ontario
Programme de rétablissement préparé en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition.

Ministère des Richesses naturelles

Photo de couverture : Ours blanc
Ours blanc en Ontario
Information sur le document 

Référence recommandée

Tonge, M.B. et T.L. Pulfer. 2011. Programme de rétablissement de l’ours blanc (Ursus maritimus) en Ontario. Série de Programmes de rétablissement de l’Ontario. Préparé pour le ministère des Richesses naturelles de l’Ontario, Peterborough (Ontario). viii + 64 p.

Illustration de la couverture : Martyn Obbard

© Imprimeur de la Reine pour l’Ontario, 2011
ISBN 978-1-4435-6785-5 (PDF anglais)

Le contenu du présent document (à l’exception des illustrations) peut être utilisé sans permission, mais en prenant soin d’indiquer la source.

Auteurs

Melissa B. Tonge – biologiste de la faune
Tanya L. Pulfer – biologiste de la conservation, Conservation de la nature Canada

À propos de la Série de Programmes de rétablissement de l’Ontario

Cette série présente l’ensemble des programmes de rétablissement préparés ou adoptés à l’intention du gouvernement de l’Ontario en ce qui concerne l’approche recommandée pour le rétablissement des espèces en péril. La Province s’assure que la préparation des programmes de rétablissement respecte son engagement de rétablir les espèces en péril en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD 2007) et de l’Accord pour la protection des espèces en péril au Canada.

Qu’est-ce que le rétablissement

Le rétablissement des espèces en péril est le processus par lequel le déclin d’une espèce en voie de disparition, menacée ou disparue du pays est arrêté ou inversé et par lequel les menaces qui pèsent sur cette espèce sont éliminées ou réduites de façon à augmenter la probabilité de survie à l’état sauvage.

Qu’est-ce qu’un programme de rétablissement

En vertu de la LEVD 2007, un programme de rétablissement fournit les meilleures connaissances scientifiques disponibles quant aux mesures à prendre pour assurer le rétablissement d’une espèce. Un programme de rétablissement présente de l’information sur les besoins de l’espèce en matière d’habitat et sur les types de menaces à la survie et au rétablissement de l’espèce. Il présente également des recommandations quant aux objectifs de protection et de rétablissement, aux méthodes à adopter pour atteindre ces objectifs et à la zone qui devrait être prise en considération pour l’élaboration d’un règlement visant l’habitat. Les paragraphes 11 à 15 de la LEVD 2007 présentent le contenu requis et les délais pour l’élaboration des programmes de rétablissement publiés dans cette série.

 

Après l’inscription d’une espèce sur la Liste des espèces en péril en Ontario, des programmes de rétablissement doivent être préparés dans un délai d’un an pour les espèces en voie de disparition et de deux ans pour les espèces menacées. Une période de transition de cinq ans (jusqu’au 30 juin 2013) est prévue pour l’élaboration des programmes de rétablissement visant les espèces menacées et en voie de disparition qui figurent aux annexes de la LEVD 2007. Des programmes de rétablissement doivent obligatoirement être préparés pour les espèces disparues de l’Ontario si leur réintroduction sur le territoire de la province est jugée réalisable.

Et ensuite

Neuf mois après l’élaboration d’un programme de rétablissement, un énoncé de réaction est publié. Il décrit les mesures que le gouvernement de l’Ontario entend prendre en réponse au programme de rétablissement. La mise en œuvre d’un programme de rétablissement dépend de la collaboration soutenue et des mesures prises par les organismes gouvernementaux, les particuliers, les collectivités, les utilisateurs des terres et les partenaires de la conservation.

Pour plus d’information

Pour en savoir plus sur le rétablissement des espèces en péril en Ontario, veuillez visiter la page Web des espèces en péril du ministère des Richesses naturelles à l’adresse : Espèces en péril

Remerciements

Le présent programme de rétablissement est le fruit d’une collaboration entre des chercheurs scientifiques, des chercheurs en sciences sociales, des organismes de conservation, des communautés autochtones, les gouvernements provinciaux et le gouvernement fédéral. Nous souhaitons remercier tous ceux et toutes celles qui ont agi à titre de conseillers dans l’élaboration du présent programme (ces intervenants sont identifiés à la page iii).

Merci aux membres de la communauté de la Première Nation de Fort Severn, qui ont organisé le deuxième atelier sur le Programme de rétablissement de l’ours blanc en Ontario et qui ont partagé leurs connaissances et leurs points de vue. Nous souhaitons également remercier Tommy Miles, qui a assuré la traduction de l’anglais au cri, ainsi que l’Institut de recherche Keewaytinook Okimakanak (IRKO), Brian Walmark et Gerry Garland, qui ont fourni la technologie ayant permis de relier à distance les autres participants.

Nous souhaitons également remercier ceux et celles qui ont examiné les versions provisoires du programme de rétablissement, dont Cheryl Chetkiewcz, Andrew Derocher, Allan Edelsparre, chef Matthew Kakekaspan, Harvey Lemelin, Martha Dowsley, Tommy Miles, Edward Morris, Martyn Obbard, Justina Ray, Gregory Thiemann, Ed Morris, Chris Chenier, Geoff York, Rachel Vallender, Paul Johanson, Graham Bryan, Angela Darwin, Tania Morais, Liz Sauer, Christina Rohe, Ken Tuininga, Brian Hutchinson, Don Sutherland, Emma Taylor, Paul Sampson, Jenny Gleeson, Ken Abraham, Kevin Middel, Greg Lucking, Maria de Almeida, Chris Heydon, Patrick Hubert, Bree Walpole et Kate Lillicrap, ainsi que de nombreux autres examinateurs anonymes. Nous tenons aussi à remercier Andrea Hebb, de Conservation de la nature Canada, pour l’élaboration de la figure 3.

Enfin, nous remercions chaleureusement Dan Kraus, de Conservation de la nature Canada, ainsi que Martyn Obbard et Bree Walpole, du ministère des Richesses naturelles de l’Ontario, pour leurs conseils et leur expertise.

Table of conseillers
Nom Affiliation et coordonnées professionnelles
Chris Chenier Biologiste de secteur, district de Cochrane
Ministère des Richesses naturelles de l’Ontario
Cheryl Chetkiewicz, Ph.D. Scientifique adjointe en conservation
Wildlife Conservation Society Canada
Andrew Derocher, Ph.D. Professeur
Université de l’Alberta, professeur
Martha Dowsley, Ph.D. Professeure adjointe
Université Lakehead
Paul Mattinas Membre de la communauté
Première Nation d’Attawapiskat
Matthew Kakakespan Chef
Première Nation de Fort Severn
Dan Kraus, M.Sc. Gestionnaire de la science de la conservation, région de l’Ontario
Conservation de la nature Canada
Raynald Harvey Lemelin, Ph.D. Professeur adjoint
Université Lakehead
Mike Hunter Membre de la communauté
Première Nation de Peawanuck
Nick Lunn, Ph.D. Chercheur scientifique, Division de la recherche sur la faune
Environnement et Changement climatique Canada
Tommy Miles Conseiller de bande
Conseil de la Première Nation de Fort Severn
Edward Morris, M.Sc. Écologiste de la zone du Nord-Est, Parcs Ontario
Ministère des Richesses naturelles de l’Ontario
Martyn Obbard, Ph.D. Chercheur scientifique
Ministère des Richesses naturelles de l’Ontario
Justina Ray, Ph.D. Directrice exécutive et coprésidente du Sous‑comité des mammifères terrestres du COSEPAC
Wildlife Conservation Society Canada
Gregory Thiemann, Ph.D. Professeur adjoint
Université York
Brian Walmark Directeur de la recherche
Institut de recherche Keewaytinook Okimakanak
Bree Walpole, M.Sc. Biologiste du rétablissement des espèces en péril
Ministère des Richesses naturelles de l’Ontario
Lyle Walton, M.Sc. Spécialiste des espèces sauvages
Ministère des Richesses naturelles de l’Ontario
Geoffrey York, M.Sc. Agent principal de programme
WWF – Programme arctique mondial

Déclaration

Le programme de rétablissement de l’ours blanc a été élaboré conformément aux exigences de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD). Il a pour objet de conseiller le gouvernement de l’Ontario, d’autres compétences responsables et les nombreuses parties concernées par le rétablissement de l’espèce.

Ce programme de rétablissement ne représente pas nécessairement l’opinion de toutes les personnes qui ont fourni des conseils ou qui ont participé à sa préparation ni les positions officielles des organismes auxquels ces personnes sont associées.

Les buts, les objectifs et les méthodes de rétablissement présentés dans le programme se fondent sur les meilleures connaissances disponibles et pourraient être modifiés au fur et à mesure que de nouveaux renseignements deviennent disponibles. La mise en œuvre du présent programme est assujettie aux crédits, aux priorités et aux contraintes budgétaires des compétences et organisations participantes.

La réussite du rétablissement de l’espèce dépendra de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des recommandations formulées dans le présent programme.

Compétences responsables

Ministère des Richesses naturelles de l’Ontario
Environnement et Changement climatique Canada – Service canadien de la faune

Sommaire

L’ours blanc (Ursus maritimus), ou Wabusk en cri, est le plus grand carnivore terrestre au monde. On le retrouve partout dans l’Arctique circumpolaire, dans l’hémisphère nord. Les zones côtières de la baie d’Hudson et de la baie James, en Ontario, comptent environ 900 individus, et ces ours constituent la population d’ours blanc la plus au sud de la planète. L’ours blanc est inscrit sur la liste des espèces en péril en Ontario (EEPEO) et est désigné « espèce préoccupante » aux termes de la Loi sur les espèces en péril (LEP) du gouvernement fédéral.

La répartition des ours blancs en Ontario repose principalement sur deux facteurs : le type et la répartition des glaces de mer, et la densité et la répartition des phoques. Bien que l’ours blanc vit sur la terre ferme pendant une partie de l’année, il réalise plusieurs fonctions essentielles (p. ex. alimentation et reproduction) sur la glace de mer. Les trois éléments les plus importants de l’habitat de l’ours blanc sont les tanières de mise bas des femelles, les aires d’alimentation printanière et les haltes migratoires automnales. Les aires d’alimentation printanière se trouvent sur la glace de mer, alors que les sites de mise bas et les haltes migratoires se trouvent sur la terre ferme. L’ours blanc est présent en forte densité le long de la côte ontarienne de la baie d’Hudson et de la côte ouest de la baie James, au nord d’Attiwapiskat, pendant la saison libre de glaces, soit généralement entre la mi-juillet et novembre. Ce secteur est crucial pour l’espèce puisqu’il constitue un point de rassemblement et de repos pour les mâles et les femelles non gravides. Pour ce qui est de la mise bas en Ontario, l’ourse blanche s’installe généralement dans des palses, des eskers, des crêtes de plage élevées et des bancs de tourbe à l’intérieur des terres, à quelque 120 kilomètres du littoral. Les travaux de recherche indiquent une certaine fidélité aux aires globales de mise bas, mais pas nécessairement aux tanières individuelles.

L’altération de l’habitat de l’ours blanc attribuable aux changements climatiques et l’accroissement de la mortalité provoquée par les interactions entre les humains et les ours constituent les plus grandes menaces pour l’ours blanc en Ontario. Les changements climatiques entraîneront une perte d’habitat sur les glaces de mer et des habitats de mise bas. Ces changements auront des répercussions principalement sur la survie des oursons et des ours plus âgés. La perte d’habitat et de sources d’alimentation en raison des changements climatiques contribuera à l’accroissement des interactions entre les humains et les ours. Or, celles-ci peuvent menacer la sécurité tant des ours blancs que des humains. Bien que les niveaux actuels de récolte de l’ours blanc semblent être durables, il est possible que la récolte devienne non durable dans la sous-population du sud de la baie d’Hudson.

Le but du rétablissement de l’ours blanc en Ontario consiste à assurer une sous-population viable capable de survivre dans un environnement en évolution et de satisfaire les utilisations traditionnelles de l’ours blanc par les communautés cries côtières.

Les objectifs de rétablissement sont les suivants :

Il est recommandé que le littoral de l’Ontario, de la frontière du Manitoba jusqu’à la pointe Ekwan dans la baie James, ainsi qu’une bande de 5 kilomètres se prolongeant à l’intérieur des terres soient désignés en tant qu’habitat dans le règlement sur l’habitat de l’ours blanc, en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition. La communauté de Fort Severn, y compris une zone de 5 kilomètres autour de celle-ci, devrait être exclue de la zone désignée dans le règlement sur l’habitat, car il s’agit d’un habitat inapproprié pour l’ours blanc en raison du développement humain (c.-à-d. logements et infrastructures communautaires, aéroport et site d’enfouissement).

Au-delà de la côte, les tanières actives et les éléments du paysage qui sont inoccupés, mais qui semblent propices à la mise bas, devraient également être désignés en tant qu’habitat de l’ours blanc. Les palses de plus de 1,5 mètre de haut, les eskers, les crêtes de plage surélevées et les bancs de tourbe entourant les lacs à moins de 120 kilomètres de la côte devraient être désignés en tant qu’habitat. Il est également recommandé qu’une bande de 500 mètres tout autour des tanières actives soit aussi désignée en tant qu’habitat de l’ours blanc afin de réduire au minimum le risque d’abandon des tanières. La zone située entre les rivières Winisk et Severn est particulièrement importante pour la mise bas en raison de la forte densité de palses appropriés dans la région.

On s’attend à ce que les besoins de l’ours blanc en matière d’habitat évoluent avec les changements climatiques. La dépendance de l’ours blanc à l’égard des zones terrestres devrait s’accroître avec la fonte précoce de la glace de mer à l’été et la formation tardive de celle-ci à l’automne. Les principaux aspects de l’habitat terrestre qui devraient changer sont la fonte et l’incapacité des palses à se former, et l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des feux de forêt. Ainsi, il est recommandé que l’utilisation qui est faite de l’habitat par l’ours blanc fasse l’objet d’un examen tous les quinze ans par des experts scientifiques et des représentants des communautés cries côtières.

Les conseils des communautés cries côtières fondés sur leurs connaissances, perspectives et pratiques uniques seront primordiaux pour les activités de protection et de rétablissement de l’ours blanc. Dans la mise en œuvre des recommandations formulées dans le présent programme de rétablissement, l’Ontario devrait tenir compte des droits ancestraux et issus de traités qui sont protégés en vertu de l’article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982 et respecter toute obligation de consulter les peuples autochtones lorsque ses actes risquent d’enfreindre des droits issus de traités ou ancestraux établis ou potentiels.

1. Renseignements généraux

1.1. Évaluation et statut de l’espèce

Nom français : Ours blanc
Nom scientifique : Ursus maritimus
Statut selon la liste des EEPEO : Espèce menacée
Historique dans la liste des EEPEO : Espèce menacée (2009), espèce préoccupante (2004)
Historique des évaluations du COSEPAC : Espèce préoccupante (2008, 2002, 1999, 1991), non en péril (1986)
Statut selon l’annexe 1 de la LEP : Annexe 1, espèce préoccupante (2011)

Cotes de conservation :

La signification des abréviations ci-dessus est définie dans le glossaire.

1.2 Description et biologie de l’espèce

Description de l’espèce

L’ours blanc (Ursus maritimus), ou Wabusk en cri, est le plus grand carnivore terrestre au monde et l’espèce la plus imposante de toute la famille des ours (Ursidae) (Stirling, 1988; Stirling, 1992). On remarque un dimorphisme sexuel de taille marqué chez l’ours blanc, les mâles pouvant peser jusqu’à 800 kg et atteindre une longueur totale de 2,6 mètresNote de bas de page 1  (DeMaster et Stirling, 1981; Derocher et al., 2005), et les femelles pouvant peser jusqu’à 400 kg et atteindre une longueur totale de 2,5 mètres (Amstrup, 2003).

La fourrure de l’ours blanc est dépourvue de pigments, mais elle semble blanche car ses poils réfléchissent la lumière (DeMaster et Stirling, 1981). Pendant les mois d’été, le pelage de l’ours blanc prend souvent une teinte jaunâtre ou blanc cassé en raison d’une décoloration ou d’une oxydation attribuable au soleil (DeMaster et Stirling, 1981). La peau de l’ours blanc est noire, ce qui contribue à l’absorption de la chaleur émise par le soleil (Stirling, 1988). L’ours blanc se distingue également des autres espèces d’ours par son corps allongé, son long cou, ses petites oreilles, sa tête et son museau étroits et les cuspides surélevées de ses dents molariformes (Stirling, 1988).

Biologie de l’espèce

On décrit l’ours blanc comme une espèce qui dépend de la glace de mer – notamment pour se nourrir, se reproduire et se déplacer (Gleason et Rhode, 2009). Dans les régions plus septentrionales, l’ours blanc peut s’alimenter toute l’année sur la banquise. Dans leur aire de répartition méridionale, les ours blancs sont obligés de regagner la terre ferme pendant la saison sans glace (habituellement de la mi-juillet à novembre). La sous-populationNote de bas de page 2  installée dans la partie sud de la baie d’Hudson est considérée comme étant la population d’ours blanc la plus au sud de toute la planète, et celle-ci doit, pendant l’été, trouver refuge dans la portion continentale de l’Ontario, sur la rive sud de la baie d’Hudson, ou dans des îles de la baie James. L’ours blanc est un très bon nageur (Stirling, 1988; Ferguson et al., 2001; Amstrup, 2003; Gleason et Rode, 2009; Regehr et al., 2010), mais on l’aperçoit rarement en train de nager loin de la terre ferme ou des glaces (de 4,9 à 75,3 km, et de 22 à 349 km, respectivement [Monnett et Gleason, 2006]).

L’ours blanc est le plus carnivore de tous les ours (Stirling, 1988). Ses principales proies sont le phoque annelé et le phoque barbu (Pusa hispida et Erignathus barbatus, respectivement) (Stirling, 1974; Stirling et McEwan, 1975; Smith, 1980; Stirling et Øritsland, 1995; Derocher et al., 2002; Thiemann et al., 2008; Cherry et al., 2011), bien que d’autres proies marines aient été documentées (Russell, 1975; Smith, 1985; Calvert et Stirling, 1990; Smith et Sjare, 1990; Stirling et Øritsland, 1995; Reynolds et Rommel, 1999; Derocher et al., 2002; Dyck et Kebreab, 2009). Thiemann et al. (2008) ont découvert que le régime alimentaire de l’ours blanc dans le sud de la baie d’Hudson est principalement composé de phoques annelés (dans une proportion supérieure à 80 %) et de phoques barbus et de phoques communs (Phoca vitulina), dans une moindre proportion (10 à 15 %). Il a été démontré qu’il existe une corrélation positive entre la densité des phoques annelés et la densité des ours blancs (Stirling et Øritsland, 1995).

Sur la terre ferme, l’ours blanc puise en grande partie son énergie à même ses réserves de graisse. Cependant, son régime alimentaire est complété par des aliments terrestres, dont une multitude de variétés de baies, le castor du Canada (Castor canadensis), la bernache du Canada (Branta canadensis) et l’oie des neiges (Chen caerulescens) (Russell, 1975; Derocher et al., 1993; Kakekaspan et al., 2010; Lemelin et al., 2010). Bien qu’il y ait certaines exceptions, il semble que très peu d’aliments terrestres soient absorbés dans les tissus de l’ours blanc (Ramsay et Hobson, 1991; Hobson et Stirling, 1997; Hobson et al., 2009; Peacock et al., 2010).

Bien que l’ours blanc chasse tout au long de l’année, ses techniques et son taux de succès varient en fonction de la saison (COSEWIC, 2008). Il est le plus actif pendant le printemps et le début de l’été, lorsque les phoques, et plus spécifiquement les phoques juvéniles, sont les plus abondants sur la glace de mer. Les phoques annelés aménagent leurs tanières de mise bas en creusant dans les amoncellements de neige qui se forment au-dessus des trous de respiration. Les petits naissent entre la fin mars et le début d’avril (Smith, 1987). Bien que les structures de neige camouflent les phoques annelés des autres prédateurs, l’ours blanc détecte les tanières grâce à son odorat, et il creuse dans celles-ci pour capturer les phoques et leurs petits (Smith et Stirling, 1975, 1978). Au cours de l’hiver, lorsque les jeunes phoques sont moins abondants, l’ours blanc est moins actif, probablement afin de conserver son énergie (Ferguson et al., 2001). Pendant l’été et l’automne, lorsque les glaces ont totalement disparu de la baie d’Hudson, l’ours blancNote de bas de page 3  gagne la terre ferme et l’île Akimiski (au Nunavut), où les phoques sont généralement considérés comme étant inaccessibles. Cependant, on a observé des ours blancs chassant avec succès des phoques sur les rives de la baie d’Hudson (George Kakakespan, obs. pers.). Lors des périodes sans glace, lorsque l’ours blanc n’a pas accès aux phoques, il dépend en grande partie de ses réserves de graisse pendant environ quatre à cinq mois, soit jusqu’à ce que l’eau gèle. Les femelles gravides sont privées de nourriture pendant huit mois, soit le temps où elles demeurent sur la terre ferme dans leur tanière de mise bas pour allaiter leurs petits (Ramsay et Stirling, 1986; Peacock et al., 2010). Les ourses blanches restent dans leur tanière jusqu’à ce que les oursons soient suffisamment grands pour se déplacer sur la glace de mer, de la fin février au début mars (Ramsay et Stirling, 1986; Peacock et al., 2010).

L’ours blanc a une longue espérance de vie et un faible taux de reproduction (Simmond et Isaac, 2007). L’accouplement a lieu entre la fin mars et la fin mai, lorsque les femelles entrent en chaleur (Reynolds et Rommel, 1999). L’implantation de l’ovule fécondé est retardée jusqu’à la fin septembre ou au début d’octobre (Derocher et al., 1992), moment où les femelles gravides se rendent dans leur tanière, sur la terre ferme; le reste de la population (les mâles, les jeunes adultes et les femelles non reproductrices avec leurs petits) demeure actif (COSEWIC, 2008). La gestation active dure environ 60 jours, et les petits naissent entre la fin novembre et le début janvier (Derocher et al., 1992; Obbard, comm. pers., 2010). À la naissance, les oursons pèsent environ 0,6 kg, ils sont recouverts d’une toison extrêmement fine, et ils ont les yeux fermés (COSEWIC, 2008). Dans environ 70 % des cas, la femelle donne naissance à deux oursons. Dans 25 à 30 % des cas, un seul ourson naît, et dans de très faibles pourcentages, il arrive que la femelle donne naissance à des triplés (Ramsay et Stirling, 1988). Les oursons sont allaités dans la tanière et restent avec leur mère jusqu’à ce qu’ils aient deux ans et demi (Amstrup, 2003).

Dans la baie d’Hudson, la femelle ours blanc atteint la maturité sexuelle à l’âge de quatre ou cinq ans et peut donner naissance à l’âge de cinq ou six ans (Stirling et al., 1980, 1984; Furnell et Schweinsburg, 1984, Ramay et Stirling, 1988). À maturité sexuelle, les femelles se reproduisent généralement une fois tous les trois ans (Reynolds et Rommel, 1999). On croit que les mâles atteignent la maturité sexuelle entre 8 et 10 ans (Ramsay et Stirling, 1988, Derocher et Stirling, 1998). L’ours blanc peut vivre jusqu’à 25 ans; cependant, des données probantes indiquent que sa capacité à se reproduire diminue après 20 ans (Ramsay et Stirling, 1998).

À l’exception des femelles qui sont accompagnées de leurs nouveau-nés ou de leurs oursons âgés d’un an, l’ours blanc est solitaire pendant la majeure partie de l’année. Il arrive que les grands domaines vitaux des individus se chevauchent, mais l’ours blanc ne défend pas son territoire (Ferguson et al. 1999; Parks et al., 2006). Le rapport des sexes chez les adultes est de 1:1 dans les populations non exploitées (COSEWIC, 2008), mais la plupart des populations au Canada tendent à compter davantage de femelles en raison des pressions que la chasse exerce sur les mâles (Derocher et al., 1997). Comme les femelles se reproduisent généralement une fois tous les trois ans, seulement un tiers des femelles adultes sont sexuellement réceptives chaque saison de reproduction. Cela peut entraîner une compétition féroce entre les mâles pour trouver une partenaire (Derocher et al., 2010). En Ontario, l’ours blanc est protégé en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD) et de la Loi sur la protection du poisson et de la faune (1997) de l’Ontario. De plus, il n’y a pas de saison de chasse ou de piégeage dans cette province. En vertu du Traité 9, les membres des Premières Nations qui habitent le long de la côte de la baie d’Hudson et de la baie James sont autorisés à chasser l’ours blanc, y compris les femelles avec leurs oursons et les ours dans leurs tanières.

Hormis les humains, l’ours blanc n’a aucun prédateur. Toutefois, il peut être cannibale, tuant parfois des oursons, des petits âgés d’un an et des femelles adultes. Mais l’étendue de ce comportement et son incidence sur les populations sont mal quantifiées (Derocher et Wiig, 1999; Dyck et Daley, 2002; Amstrup et al., 2006).

À ce jour, il est connu que plusieurs maladies et parasites affectent l’ours blanc. Ce dernier est particulièrement vulnérable au ver parasite Trichinella qu’il contracte en se nourrissant de phoques infestés (Forbes, 2000). Les larves de Trichinella se trouvent généralement dans les tissus musculaires, bien qu’on en retrouve aussi dans diverses parties du corps. Si une quantité suffisante de larves s’enkystent dans un même endroit, comme le cœur, les tissus subissent alors de graves dégâts et la mort peut s’ensuivre (Forbes, 2000). D’autres maladies moins courantes affectent l’ours blanc, notamment la leptospirose bactérienne, la rage et le morbillivirus (Taylor et al., 1991; Garner et al., 2000; Quakenbush et al., 2009). Les contaminants présents dans les écosystèmes arctiques (abordés plus en détail dans la section 1.5) peuvent compromettre davantage la santé des ours blancs, et on estime qu’ils peuvent également accroître la vulnérabilité des individus aux maladies et aux parasites (Sonne, 2010).

Les études portant sur l’impact des effets indirects du changement climatique sur la santé de la faune suggèrent que la santé globale d’un animal est le résultat d’interactions complexes entre l’état immunitaire, la condition corporelle, les agents pathogènes et leur pathogénicité, l’exposition aux agents toxiques et les diverses conditions environnementales qui interagissent avec ces facteurs (Burek et al., 2008). Voir la section 1.5 pour de plus amples détails sur les menaces qui pèsent sur les populations d’ours blancs.

1.3 Répartition, abondance et tendances démographiques

L’ours blanc est présent partout dans la région circumpolaire de l’hémisphère nord. De façon générale, sa répartition est limitée aux environnements marins, là où la mer est recouverte de glaces pendant la majeure partie de l’année (Amstrup, 2003). La répartition des ours blancs répond généralement aux changements dans le type, la qualité et l’ampleur de la couverture de glace (Amstrup, 2003). On pense que la répartition globale actuelle correspond à la répartition historique (COSEWIC, 2008), à l’exception de certaines variations observées dans la sous-population de l’ouest de la baie d’Hudson (Towns et al., 2010). Les modifications de la répartition des populations sont liées à la couverture de glace de mer – plus précisément au moment où la glace se forme, au moment où elle fond, au type de glace et au pourcentage de la couverture (Gleason et Rode, 2009, Towns et al., 2010).

Le Groupe des spécialistes de l’ours blanc de la Commission de la sauvegarde des espèces (SSC) de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a identifié 19 sous-populations différentes d’ours blancs dans l’Arctique, réparties sur le territoire de cinq pays, soit : le Canada, les États-Unis (Alaska), la Russie, la Norvège (Svalbard) et le Groenland (figure 1). Les limites de la sous-population du sud de la baie d’Hudson sont basées sur les déplacements observés d’ours marqués, les retours d’étiquettes d’animaux récoltés, les études de capture et de recapture ainsi que les études de radiotélémesure et de télémesure par satellite (Kolenosky et Prevett, 1983; Kolenosky et al., 1991; Taylor et Lee, 1995; Bethke, 1996; Taylor et al., 2001). Des études génétiques ont montré un flux génétique entre toutes les sous‑populations, et ce, même sur des milliers de kilomètres (Paetkau et al., 1995; Paetkau et al., 1999; Cronin et al., 2006; Crompton et al., 2008), ce qui s’explique probablement par la grande superficie du domaine vital des ours blancs, la grande mobilité des individus et les variations dans la répartition de la glace de mer et des phoques. Cependant, une analyse récente des sous-populations les plus méridionales de la baie d’Hudson et de la baie James (bassin Foxe, détroit de Davis, ouest de la baie d’Hudson et sud de la baie d’Hudson) a révélé de plus grandes différences génétiques au sein du groupe de la baie James que ce que l’on croyait auparavant, ce qui laisse croire à une certaine fidélité aux sites de reproduction sur les glaces (Crompton et al., 2008).

On estime qu’il y a présentement entre 20 000 et 25 000 ours blancs à l’échelle de la planète (Obbard et al., 2010). Pour sa part, la population canadienne d’ours blancs est estimée à 15 000 individus (Lunn et al., 2002, COSEWIC, 2008). Treize des dix-neuf sous-populations sont établies entièrement ou partiellement au Canada, allant des côtes ontariennes de la baie James jusqu’à l’île d’Ellesmere, au Nunavut, vers le nord, et du nord du Yukon à l’ouest jusqu’au Labrador, à l’est (figure 2) (COSEWIC, 2008; OMNR, 2008; York, 2009).

De toute l’espèce, l’ours blanc de l’Ontario est celui qui se reproduit le plus au sud (Obbard et al., 2007; Regehr et al., 2007; OMNR, 2008). Ces ours viennent principalement de la sous-population du sud de la baie d’Hudson; certains individus proviennent de la sous-population de l’ouest de la baie d’Hudson, dans la partie nord-ouest de la province. En hiver, on retrouve l’ours blanc de l’Ontario au nord de la baie James et de la baie d’Hudson, et pendant les mois d’été on le retrouve dans le territoire traditionnel des Cris de l’Ontario et du Québec ainsi que dans le territoire inuit des îles Belcher (figure 3) (COSEWIC, 2008; OMNR, 2008; IUCN, 2010; Lemelin et al., 2010; Peacock et al., 2010). L’ours blanc est régulièrement aperçu dans les secteurs de Fort Severn, de Peawanuck et d’Attawapiskat, et il n’est vu qu’à l’occasion dans la partie sud de la baie James, près des communautés de Kashechewan, de Fort Albany, de Moosonee et de Moose Factory (COSEWIC, 2008; OMNR, 2008; IUCN, 2010a; Lemelin et al., 2010; Peacock et al., 2010).

La sous-population de l’ouest de la baie d’Hudson est estimée à environ 1 000 individus, et la responsabilité de celle-ci est partagée entre le Manitoba et le Nunavut. Pour sa part, la sous-population du sud de la baie d’Hudson est estimée à environ 900 individus (Obbard et al., 2007). Les données laissent croire à la présence d’un flux génétique dans les sous-populations du bassin Foxe, du détroit de Davis, de l’ouest de la baie d’Hudson et du sud de la baie d’Hudson (figure 2) (Crompton et al., 2008).

La sous-population de l’ouest de la baie d’Hudson a connu une baisse de 22 %, passant de 1 194 individus (intervalle de confiance [IC] de 95 % = 1 020 à 1 368] en 1987 à 935 individus [IC = 794 à 1 076] en 2004 (Regehr et al., 2007). On estime que le nombre d’ours blancs adultes reproducteurs faisant partie de la sous‑population de l’ouest de la baie d’Hudson est stable puisque leur condition physique est meilleure que celle des individus appartenant aux groupes plus jeunes et plus âgés (rapport entre la masse de la graisse et des muscles squelettiques et la taille corporelle) et qu’ils sont donc mieux en mesure de subvenir à leurs besoins en période de stress alimentaire (Regehr et al., 2007).

Les estimations du nombre d’individus composant la sous-population du sud de la baie d’Hudson sont demeurées relativement inchangées au cours des 20 dernières années. Les hypothèses sur les raisons pour lesquelles le nombre d’individus est stable sont les suivantes : les niveaux de récolte étaient durables au cours des années 1990 et 2000, et les changements dans la répartition et la durée des glaces de mer ne se sont pas produits aussi rapidement dans l’aire de répartition de la sous-population du sud de la baie d’Hudson que dans celle de la sous-population de l’ouest; les ours blancs ont une longue espérance de vie, ce qui signifie que les changements attribuables à une diminution des ressources sont détectables à l’échelle de la population avant même qu’ils se produisent (se reporter à Regehr et al., 2007). Combinées, ces théories pourraient expliquer pourquoi aucun changement significatif n’a été remarqué au cours de la période d’échantillonnage de 20 ans (Obbard, comm. pers.).

Bien qu’aucun déclin de la population n’ait été observé dans la sous-population du sud de la baie d’Hudson, une diminution significative de la condition physique générale a été constatée chez toutes les classes d’âge et de sexe [2000–2005 : indice de l’état corporel (IEC) = +0,03±0,03, n = 450; 1984–1986 : IEC = +0,84±0,04, n = 298 (Obbard et al., 2006)]. De plus, même si la sous-population est demeurée relativement inchangée, les taux de survie pour toutes les classes d’âge et de sexe ont diminué (le taux de survie des femelles adultes et subadultes est passé de 94 % [IC de 95 % = 68 % à 100 %] en 1984 et1985 à 89 % [IC de 95 % = 79 % à 99 %] en 2003 à2005; le taux de survie des mâles adultes et subadultes est passé de 88 % [IC de 95 % = 77 % à 100 %] en 1984 et1985 à 81 % [IC de 95 % = 66 % à 96 %] en 2003 à2005 [Obbard et al., 2007]Note de bas de page 4 ). En raison de cette dégradation de l’état corporel, et du déclin constaté de la survie, nous croyons que cette sous-population est à un « point tournant » écologique. On prédit d’ailleurs un déclin rapide de cette sous-population dans un avenir rapproché (Obbard, comm. pers., 2010).

La communauté de Fort Severn a signalé une augmentation des observations d’ours blancs et de rencontres avec ces derniers au cours des dernières années (Miles, comm. pers., 2010). La Première Nation de Peawanuck a indiqué avoir observé une fluctuation de la population d’ours au fil des années (réunion communautaire avec Chris Chenier, 2010). Les observations faisant état d’une augmentation de la population cadrent avec celles faites dans d’autres administrations, comme celle du Nunavut (Dowsley, 2007). L’augmentation signalée pourrait s’expliquer par : une augmentation de la population (Miles, comm. pers., 2010); une immigration en provenance de sous‑populations adjacentes; l’accroissement du territoire de chasse des membres de la communauté crie riveraine (c.-à-d., que les membres de la communauté couvrent davantage de terrain et observent donc davantage d’ours [Lemelin, comm. pers., 2010]); la modification de l’habitat en raison des changements climatiques (p. ex. l’emplacement des premiers floes de glace à l’automne peut avoir changé les endroits où l’on observe des ours blancs [Dowsley, 2007]).

Carte - Voir la longue description ci-dessous
Figure 1. Répartition mondiale des sous-populations d’ours blancs. Abréviations : golfe de Boothia (GB), bassin Kane (KB), détroit de Lancaster (LS), détroit M’Clintock (MC), baie Norwegian (NB) et détroit du Vicomte de Melville (VM) (Obbard et al., 2010 [utilisation autorisée]).

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

U.S.A = É. U.

Russia = Russie

Greenland = Groendland

Norway = Norvège

GB (Gulf of Boothia) = GB (golfe de Boothia)

KB (Kane Basin) = KB (bassin Kane)

LS (Lancaster Sound) = LS (détroit de Lancaster)

MC (M’Clintock Channel) = MC (détroit de M’Clintock)

NB (Norwegian bay) = NB (baie Norwegian)

VM (Viscount Melville) = VM (détroit du Vicomte de Melville)

Chukchi Sea = Mer des Tchouktches

Laptev Sea = Mer des Laptev

Southern Beaufort = Sud de la mer de Beaufort

Arctic Basin = Bassin arctique

Northern Beaufort = Nord de la mer de Beaufort

Kara Sea = Mer de Kara 

Barents Sea = Mer de Barents

Western Hudson Bay = Ouest de la baie d’Hudson

Southern Hudson Bay = Sud de la baie d’Hudson

Davis Strait = Détroit de Davis 

East Greenland = Est du Groenland

Baffin Bay = Baie de Baffin 

Foxe Basin = Bassin Foxe 

Map: Norwegian Polar Institute 2010 = Carte : Institut polaire norvégien, 2010

Description longue

La figure 1 est une carte qui montre la répartition circumpolaire des sous-populations d’ours blancs. La carte montre les cinq pays qui se partagent les 19 sous-populations, soit le Canada, les États-Unis (Alaska), le Groenland, la Norvège (Svalbard) et la Russie. Sur les 19 sous-populations mondiales, 13 sont situées entièrement ou partiellement au Canada. Ces sous-populations comprennent la baie de Baffin, le détroit de Davis, le sud de la baie d’Hudson, l’ouest de la baie d’Hudson, le bassin Foxe, le bassin Kane, le détroit de Lancaster, la baie de Norvège, le golfe de Boothia, le chenal M’Clintock, le détroit du Vicomte de Melville, le sud de la mer de Beaufort et le nord de la mer de Beaufort. Les sous-populations d’ours blancs de la mer de Kara et de la mer de Laptev sont situées en Russie et dans les eaux océaniques environnantes. La sous-population de la mer des Tchouktches est située entre les États-Unis et la Russie, et la sous-population de la mer de Barents est située entre la Norvège et la Russie. La carte montre également la sous-population de l’est du Groenland, qui est située au Groenland et dans les eaux océaniques environnantes. 

Carte - Voir la longue description ci-dessous
Figure 2. Répartition canadienne des sous-populations d’ours blancs. Abréviations : baie de Baffin (BB); détroit de Davis (DS); bassin Foxe (FB); golfe de Boothia (GB); bassin Kane (KB); détroit de Lancaster (LS); détroit M’Clintock (MC); Nord de la mer de Beaufort (NB); baie Norwegian (NW); Sud de la mer de Beaufort (SB); Sud de la baie d’Hudson (SH); détroit du Vicomte de Melville (VM); Ouest de la baie d’Hudson (WH) (Obbard et al., 2010 [utilisation autorisée]).

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

GB (Gulf of Boothia) = GB (golfe de Boothia)

KB (Kane Basin) = KB (bassin Kane)

LS (Lancaster Sound) = LS (détroit de Lancaster)

MC (M’Clintock Channel) = MC (détroit de M’Clintock)

NB (Norwegian bay) = NB (baie Norwegian)

VM (Viscount Melville) = VM (détroit du Vicomte de Melville)

LS (Laptev Sea) = LS (mer des Laptev)

SB (Southern Beaufort) = SB (sud de la mer de Beaufort)

NB (Northern Beaufort) = NB (nord de la mer de Beaufort)

WH (Western Hudson Bay) = WH (ouest de la baie d’Hudson)

SH (Southern Hudson Bay) = SH (sud de la baie d’Hudson)

DS (Davis Strait) = DS (détroit de Davis)

BB (Baffin Bay) = BB (baie de Baffin)

FB (Foxe Basin) = FB (Foxe Basin)

Northwest Territories = Territoires du Nord-Ouest

British Columbia = Colombie-Britannique

Greenland = Groendland

Canadian Polar Bear Subpopulations = Sous populations canadiennes d’ours blancs

Description longue

La figure 2 est une carte qui montre la répartition des sous-populations d’ours blancs au Canada. Treize sous-populations d’ours blancs sont situées entièrement ou partiellement au Canada, soit dans le sud de la mer de Beaufort, le nord de la mer de Beaufort, le détroit du Vicomte de Melville, le détroit de Lancaster, la baie de Norvège, le golfe de Boothia, le chenal de M’Clintock, le bassin de Baffin, le détroit de Davis, le bassin de Kane, le sud de la baie d’Hudson, l’ouest de la baie d’Hudson et le bassin de Foxe. On trouve des ours blancs au Nunavut, au Manitoba, en Ontario, au Québec, dans les Territoires du Nord-Ouest, au Yukon, à Terre-Neuve et au Labrador. 

Carte - Voir la longue description ci-dessous
Figure 3. Répartition actuelle des ours blancs en Ontario (carte adaptée d’OMNR, 2008).

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Legend = Légende

Southern Hudson Bay polar bear range during the ice-free season = Aire de répartition de l’ours blanc dans le sud de la baie d’Hudson pendant la saison sans glace

James bay = Baie James

Hudson Bay = Baie d’Hudson

Description longue

La figure 3 est une carte qui montre l’aire de répartition de la sous-population d’ours blancs du sud de la baie d’Hudson durant la saison sans glace en Ontario. L’aire comprend les communautés de Fort Severn et Peawanuck, situées le long de la côte ouest de la baie d’Hudson, et celles d’Attawapiskat, de Kashechewan, de Fort Albany, de Moose Factory et de Moosonee, situées le long de la côte ouest de la baie James.  

1.4 Besoins en matière d’habitat

La répartition des ours blancs en Ontario repose principalement sur deux facteurs, soit : le type et la répartition des glaces de mer, et la densité et la répartition des phoques (COSEWIC, 2008). L’ours blanc vit sur la terre ferme pendant une partie de l’année, mais il assure certaines activités vitales, comme son alimentation et sa reproduction, sur la glace de mer (Stirling et Smith, 1975; Pomeroy, 1997; Stirling, 1997; Amstrup, 2003). On retrouve les plus fortes densités d’ours blancs sur la glace de mer, dans les chenaux côtiers (l’aire libre de glace entre la banquise et la côte) et dans les polynies (eaux libres entourées de glace de mer) où la glace active et la productivité primaire accrue attirent les proies (Amstrup, 2003). Les données indiquent un degré élevé de fidélité au site par rapport aux zones terrestres utilisées pendant l’été, ainsi qu’un certain degré de fidélité au site par rapport aux zones d’accouplement sur la glace (Derocher et Stirling, 1990; Crompton et al., 2008; Towns et al., 2010).

Bien que l’étendue du domaine vital varie d’un ours à l’autre, les ours blancs des populations du Nord (sous-populations du nord et du sud de la mer de Beaufort) ont généralement un domaine vital plus vaste (superficie supérieure à 600 000 km2) (Derocher, données inédites) et passent la quasi-totalité de leur temps sur des glaces de mer pluriannuelles (Ferguson et al., 2000; Mauritzen et al., 2001; Towns et al., 2010). L’ours blanc de la sous-population du sud de la baie d’Hudson a un domaine vital considérablement plus petit (166 000 km2) qui englobe la terre ferme et les glaces de mer (Parks et al., 2006). Les domaines vitaux de moindre envergure sont très probablement attribuables aux caractéristiques uniques de la baie d’Hudson, laquelle est exempte de glace pendant de longues périodes. Le domaine vital des ours blancs les plus méridionaux de la baie James est encore plus petit, totalisant environ 45 000 km2 (Obbard, données inédites, 2010).

Les femelles accompagnées d’oursons et de jeunes adultes semblent éviter les interactions avec les mâles adultes, ou du moins les réduire le plus possible afin de réduire les risques de prédation; c’est pourquoi elles sont généralement associées à des types d’habitats différents (Amstrup et al., 2006). Pendant la saison sans glace, on observe fréquemment des mâles le long des côtes, alors que les femelles et les jeunes adultes se trouvent souvent à l’intérieur des terres (Derocher et Stirling, 1990, Lemelin et al., 2010; Towns et al., 2010). En Ontario, les femelles gravides établissent généralement leur tanière sur la terre ferme, au plus à 50 km des côtes (Kolenosky et Prevett, 1983; Peacock et al., 2010), car c’est à cet endroit que l’ours blanc trouve les caractéristiques naturelles idéales pour l’établissement d’une tanière (voir ci-dessous). Or, certaines femelles ont déjà parcouru jusqu’à 120 km à l’intérieur des terres pour établir leur tanière (OMNR, 2008). Une femelle a déjà été aperçue à plus de 340 km à l’intérieur des terres (Obbard, comm. pers., 2010). Des Cris qui pêchent le long des côtes ont déjà signalé la présence d’ours blancs jusqu’à 200 km à l’intérieur des terres, dans le muskeg, pendant les périodes libres de glace (Lemelin et al., 2010).

Les aires de mise bas maternelles, les aires d’alimentation printanière et les haltes migratoires sont les trois éléments les plus importants de l’habitat de l’ours blanc (Harington, 1968; Stirling et al., 1984; Stirling, 1990; Obbard et Walton, 2004). Les aires d’alimentation printanière se trouvent sur la glace de mer, alors que les aires de mise bas des sous-populations de l’Ontario se trouvent sur la terre ferme (Peacock et al., 2010). Outre l’utilisation régulière des tanières par les femelles et leurs oursons, il arrive aussi que les tanières soient utilisées par des mâles et des femelles solitaires lorsque les conditions météorologiques sont défavorables (COSEWIC, 2008). Les ours blancs du sud de la baie d’Hudson sont présents en forte densité le long de la partie ontarienne de la côte sud de la baie d’Hudson et de la côte ouest de la baie James, au nord d’Attiwapiskat, pendant la saison sans glace, soit généralement entre mai et décembre. Cette zone est un lieu important de rassemblement et de repos pour les mâles et les femelles non gravides, en attendant la formation de la glace.

En Ontario, les femelles gravides aménagent des tanières de mise bas dans des zones boisées, des bancs de tourbe le long de ruisseaux, de rivières et de lacs adjacents à des sites de toundra à lichens ouverts, des crêtes de gravier et des palses de plus de 1,5 m de hauteur (Kolenosky et Prevett, 1983; Obbard et Walton, 2004; OMNR, 2008). L’aménagement d’une tanière nécessite une accumulation de neige suffisante pour que la tanière demeure couverte pendant la majeure partie de l’hiver. Dans la baie d’Hudson, la période de mise bas s’étend généralement de novembre à mars (Richardson et al., 2005). Les femelles sont fidèles aux aires générales de mise bas, mais pas nécessairement aux tanières elles-mêmes (Ramsay et Stirling, 1990; Richardson et al., 2005).

1.5 Menaces à la survie et au rétablissement de l’espèce

Les menaces qui pèsent sur l’ours blanc en Ontario ont été définies à l’aide des catégories de menacesNote de bas de page 5  modifiées de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN, 2010b) afin de s’assurer que toute la gamme des menaces potentielles soit prise en compte et de faciliter les comparaisons avec les documents de planification du rétablissement de l’ours blanc des autres administrations. L’identification et l’évaluation des menaces comprenaient à la fois les menaces auxquelles sont actuellement confrontés l’ours blanc en Ontario, et les menaces potentielles qui pourraient affecter les populations au cours des 5 à 10 prochaines années et au-delà.

Les menaces qui pèsent sur l’ours blanc sont rarement le fruit d’un seul facteur. L’ours blanc est exposé à des menaces associées à de nombreuses activités humaines, à l’exploitation des terres et aux changements climatiques, lesquelles activités affectent directement ou indirectement l’habitat et les populations. Bien que bon nombre des menaces cernées dans la présente section ne constituent pas à elles seules une menace grave et immédiate, leurs effets combinés ou cumulatifs peuvent avoir une incidence plus importante. Bon nombre des menaces qui pèsent sur l’ours blanc sont également étroitement liées. Par exemple, l’exploration minérale et, par conséquent, l’aménagement de routes peuvent réduire directement l’habitat disponible pour l’ours blanc. Mais cette activité est également une cause sous-jacente de l’augmentation du risque d’interactions entre les humains et les ours, lesquelles peuvent entraîner un accroissement du nombre d’ours nuisibles et de la mortalité chez l’ours blanc.

Les effets cumulatifs peuvent être difficiles à quantifier et à prévoir, surtout lorsqu’ils sont causés par une combinaison d’utilisation des terres, d’activités humaines et de changements climatiques. Dans l’ensemble, les plus grandes menaces qui pèsent sur l’ours blanc sont les altérations de l’habitat dues aux changements climatiques et l’augmentation des interactions avec les humains (tableau 1). On s’attend à ce que ces interactions augmentent en raison des effets des changements climatiques, comme la réduction de la glace de mer et, par conséquent, l’augmentation du temps passé sur la terre ferme et des pressions du développement.

Tableau 1. Menaces à la survie et au rétablissement de l’ours blanc en Ontario
Menace Type de menace sous-catégorie Très élevée Élevée Moyenne Faible
Altérations de l’habitat en raison des changements climatiques et des phénomènes météorologiques violents Réduction de l’habitat d’accouplement et d’alimentation primaire par la perte de glaces de mer Oui Non Non Non
Altérations de l’habitat en raison des changements climatiques et des phénomènes météorologiques violents Perte de pergélisol, de tourbe et de tanières de mise bas dans les habitats terrestres Oui Non Non Non
Altérations de l’habitat en raison des changements climatiques et des phénomènes météorologiques violents Perte d’espèces proies – Réduction et altération de l’habitat des proies Oui Non Non Non
Altérations de l’habitat en raison des changements climatiques et des phénomènes météorologiques violents Modification de l’habitat terrestre et marin en raison de températures extrêmes Oui Non Non Non
Altérations de l’habitat en raison des changements climatiques et des phénomènes météorologiques violents Besoins énergétiques accrus en raison de la chaleur et de vents très violents Non Oui Non Non
Altérations de l’habitat en raison des changements climatiques et des phénomènes météorologiques violents Augmentation des incendies Non Non Oui Non
Interactions entre les humains et les ours Augmentation des conflits entre les humains et les ours et
des dégâts à la propriété
Non Oui Non Non
Exploration et exploitation des ressources naturelles Exploration et exploitation pétrolières et gazières Non Non Oui Non
Exploration et exploitation des ressources naturelles Exploitation et exploration minières Non Non Oui Non
Exploration et exploitation des ressources naturelles Aménagement d’éoliennes et de parcs éoliens Non Non Non Oui
Exploration et exploitation des ressources naturelles Développement hydroélectrique Non Non Non Oui
Transport maritime et pêche commerciale Voies de navigation dans l’habitat de l’ours blanc sur les
glaces de mer
Non Non Oui Non
Transport maritime et pêche commerciale Mortalité accidentelle ou accessoire à la pêche et à l’exploitation des ressources aquatiques Non Non Non Oui
Corridors de transport et de services terrestres Routes saisonnières et permanentes Non Non Non Oui
Polluants marins et atmosphériques Contaminants, y compris les polluants organiques persistants (POP), le mercure, les hexachlorocyclohexanes (HCH), les composés perfluorés, les biphényles polychlorés (BPC), etc. Non Non Oui Non
Polluants marins et atmosphériques Déversements d’hydrocarbures Non Non Oui Non
Utilisation des ressources biologiques Potentiel de récolte non durable d’ours blancsNote de bas de page 6 Non Non Oui Non
Utilisation des ressources biologiques Braconnage Non Non Non Oui
Effets cumulatifs des menaces Effets cumulatifs découlant de la combinaison des menaces Oui Non Non Non

Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents

Réduction de l’habitat d’accouplement et d’alimentation primaire par la perte de glaces de mer

Les effets des changements climatiques sont considérés comme étant la menace la plus importante pour les sous-populations canadiennes d’ours blancs (Stirling et Parkinson, 2006; Durner et al., 2009; Hunter et al., 2010). D’après la recherche, d’ici le milieu du XXIe siècle, les deux tiers des sous-populations d’ours blancs de la planète disparaîtront, principalement en raison de la perte de glaces de mer directement attribuable aux changements climatiques (Amstrup et al., 2009). Dans la baie d’Hudson, la prise plus tardive des glaces et la débâcle hâtive entraînent de plus courtes périodes d’activité sur les glaces pour l’ours blanc. Selon des modèles de changements climatiques, les sous-populations du sud et de l’ouest de la baie d’Hudson disparaîtront d’ici 45 ans (Amstrup et al., 2007). Comme les ours blancs dépendent de la glace de mer, les changements dans la répartition et l’abondance de la glace peuvent avoir des répercussions importantes sur les conditions des individus et des populations (Stirling et Derocher, 1993; Derocher et al., 2004, Stirling 2006). Une réduction de la glace de mer réduit la capacité de l’ours blanc à capturer efficacement des phoques. Cette réduction de la glace entraîne un accroissement des périodes de jeûne et, donc, une utilisation accrue des réserves de graisse. Ces facteurs peuvent entraîner une réduction des taux de reproduction, une réduction de la taille et du nombre des jeunes et une augmentation de la mortalité dans toutes les classes d’âge (Regehr et al., 2007; Schliebe et al., 2008; Hunter et al., 2010).

Parmi les autres effets prévus de la réduction de l’habitat de glace de mer, soulignons l’expansion de l’habitat estival au-delà de l’aire de répartition habituelle (des ours blancs ont récemment été observés entre 300 et 400 km à l’intérieur des terres) (Derocher et al., 2004), et l’augmentation du domaine vital (Ferguson et al., 1999; Towns et al., 2010). On s’interroge sur la question à savoir si l’augmentation des déplacements de l’ours blanc constitue un comportement d’adaptation aux changements climatiques, ce qui amène les ours à explorer davantage les zones intérieures pour se nourrir. La dégradation de l’état corporel et la réduction du nombre d’individus dans la sous-population de l’ouest de la baie d’Hudson ont été corrélées à la débâcle hâtive des glaces de mer (Stirling et al., 1999; Regehr et al., 2007). Des tendances similaires sur le plan de l’état corporel ont été observées dans la sous‑population du sud de la baie d’Hudson (Obbard et al., 2006). Des déplacements plus longs sur une glace de mer plus accidentée et dans des eaux de plus en plus libres pourraient également accroître le risque de blessures ou de mortalité (Monnett et Gleason, 2006), surtout chez les oursons (Hunter et al., 2010).

La modification du climat a également des répercussions sur la mise bas. Plus la distance entre la lisière des glaces de mer et le rivage augmente, plus il devient difficile pour la femelle d’atteindre ses aires préférées de mise bas (Derocher et al., 2004; Bergen et al., 2007). Des besoins énergétiques plus élevés pour atteindre les sites de mise bas peuvent entraîner des taux de survie et de reproduction plus faibles (Derocher et al., 2004) en réduisant les réserves de graisse et en affectant ainsi l’état corporel de l’animal (Stirling et al., 1999).

Perte de pergélisol, de tourbe et de tanières de mise bas dans les habitats terrestres

En Ontario, les palses constituent un élément névralgique de l’habitat de mise bas de l’ours blanc (Obbard et Walton, 2004). De nombreuses études ont souligné la vulnérabilité des palses aux fluctuations du climat (Laberge et Payette, 1995; Sollid et Soebel, 1998; Zuidhoff et Kolstrup, 2000) puisqu’elles sont une caractéristique du pergélisol. En plus de contribuer à la stabilité de la tanière, le pergélisol offre aux femelles gravides un microenvironnement qui leur permet de conserver de l’énergie et de trouver refuge contre les températures ambiantes élevées et les insectes pendant l’été (Richardson et al., 2007). Une modification du climat et une augmentation des précipitations entraîneront des changements géomorphologiques dans le pergélisol et les palses, ce qui réduira au final la disponibilité de ces milieux privilégiés de mise bas.

Les travaux de recherche laissent également entendre que les changements climatiques entraîneront une augmentation de la fréquence des feux de forêt provoqués par la foudre (Flannigan et al., 2000) et une prolongation de la saison des feux (Richardson et al., 2007). Les incendies affectent l’habitat de mise bas en modifiant les caractéristiques du microhabitat, comme l’élimination de la végétation dans le secteur (notamment les arbres), laquelle contribue à la stabilité et à l’isolation des tanières (Richardson et al., 2007). Les incendies provoquent également la fonte du pergélisol, ce qui entraîne la dégradation des palses, l’affaissement des berges et une diminution de la stabilité des sites, ce qui engendrera une perte nette de l’habitat de mise bas. Les substrats noirs qui restent après l’incendie absorbent davantage de rayonnement solaire que les zones végétalisées, ce qui crée un microclimat plus chaud qui peut s’avérer inadéquat pour les ours blancs (Richardson et al., 2007). Au sein de la sous‑population de l’ouest de la baie d’Hudson, environ 5 % de l’habitat de mise bas convenable a été détruit par le feu entre 1998 et 2003 (Richardson et al., 2007).

Perte d’espèces proies – Réduction et altération de l’habitat des proies

La perte de la glace de mer affectera non seulement l’ours blanc, mais aussi l’abondance et la répartition de ses principales proies : le phoque annelé et le phoque barbu. À l’instar de l’ours blanc, ces deux espèces proies sont très sensibles aux changements dans la couverture et l’épaisseur des glaces de mer (Tynan et DeMaster, 1997; Derocher et al., 2004; Laidre et al., 2008). Les répercussions observées des températures plus élevées et des précipitations accrues comprennent l’effondrement des tanières de mise bas et la réduction de l’isolation de celles-ci, ainsi que l’exposition accrue des bébés phoques à la prédation (Stirling et Smith, 2004). Les ours blancs ont davantage de succès lorsqu’ils chassent à partir d’une plateforme de glace de mer, et ils ont rarement du succès en eau libre (Stirling et Smith, 2004; York et al., 2009).

Besoins énergétiques accrus en raison de la chaleur et de vents très violents

Les changements climatiques ont contribué à aggraver globalement les effets des tempêtes sur les zones côtières, notamment par les vents violents, les ondes de tempête, les inondations et l’érosion des rives (BESIS, 1997; Cohen, 1997; Griffin et al., 2010; Pryor et Barthelmie, 2010). On s’attend à ce que les vents extrêmes qui découlent de ces changements climatiques réduisent l’épaisseur de la glace et favorisent la dérive des glaces. On prévoit également que l’augmentation du mouvement des glaces exigera une plus grande dépense énergétique chez l’ours blanc, ce qui pourrait potentiellement réduire les taux de croissance et de reproduction de ce dernier (Schliebe et al., 2008).

Interactions entre les humains et les ours

Augmentation des conflits entre les humains et les ours

Les interactions entre l’humain et l’ours blanc peuvent entraîner des perturbations, la destruction ou la perte de biens et/ou la mort de l’ours blanc ou d’humains. La période de l’année peut avoir une grande influence sur le nombre d’interactions entre l’humain et les ours. Les recherches menées au Nunavut ont permis d’établir que la période la plus propice aux interactions de « défense de la vie ou de la propriété » (c.-à-d. les humains qui tuent un ours pour défendre leur vie ou leurs biens) se situe entre les mois d’août et de novembre (64 %), période pendant laquelle les ours blancs attendent la formation de la glace de mer (Dyck, 2006). En raison du jeûne et des possibilités limitées d’alimentation, l’ours blanc prend davantage de risques pour se nourrir à l’automne qu’aux autres moments de l’année. De plus, une récente étude réalisée dans la ville de Churchill a montré une augmentation du nombre d’ours blancs nuisiblesNote de bas de page 7  lorsque la formation de la glace est tardive (Towns et al., 2009). De façon générale, les jeunes mâles (âgés de moins de six ans) sont plus curieux et moins prudents que ceux de l’autre sexe et des autres classes d’âge. Bien qu’un ours blanc de n’importe classe d’âge puisse être impliqué dans une interaction avec un humain (Dyck, 2006), ce sont les jeunes mâles qui le font le plus (Towns et al., 2010). L’augmentation du nombre d’interactions entre l’humain et l’ours entraînera vraisemblablement la mort d’un nombre élevé d’ours nuisibles.

Les collectivités nordiques de l’Ontario ont signalé une augmentation semblable du nombre de rencontres avec des ours blancs nuisibles au cours des dernières années (Lemelin et al., 2010). Certaines communautés cries côtières de la région de la baie d’Hudson ont signalé des ours blancs de plus en plus agressifs et habitués dans leur région (McDonald et al., 1997; Dyck, 2006; Lemelin et al., 2010). Si des programmes d’intimidationNote de bas de page 8  adéquats de l’ours blanc ne sont pas mis en place, l’accroissement du temps passé sur la terre ferme et l’augmentation du nombre d’interactions entre des ours et des humains entraîneront vraisemblablement une augmentation de la mortalité chez l’ours blanc découlant de la volonté des humains à protéger leurs biens (Stirling et Derocher, 1993; Derocher et al., 2004; Peacock et al., 2010).

Exploration et exploitation des ressources naturelles

Exploration et exploitation pétrolières et gazières / Exploitation et exploration minières

Dans l’Arctique, l’exploration des ressources naturelles et les activités connexes ont augmenté rapidement au cours des quarante dernières années (UNEP, 2001), ce qui a fini par constituer un risque pour les ours blancs et leurs habitats terrestres (Øritsland et al., 1981; Hurst et Øritsland, 1982; Griffiths et al., 1987). L’exploration gazière, pétrolière et minérale et les activités connexes de transport et de traitement peuvent provoquer la fragmentation des habitats (Fiori et Zalba, 2003) et l’augmentation des polluants dans l’environnement (Olsgard et Gray, 1995). De plus, ce type d’activité pourrait évincer les ours blancs de leurs aires de repos et d’alimentation terrestres, et même perturber les sites de mise bas, provoquant du coup l’abandon prématuré des tanières et/ou des oursons (Linnell et al., 2000). Les changements climatiques pourraient également permettre à l’industrie d’accéder plus facilement aux ressources, ce qui entraînerait une augmentation de la fréquence des interactions et des conflits entre les humains et les ours (Dyck, 2006).

Aménagement d’éoliennes et de parcs éoliens

Les rives de la baie d’Hudson et de la baie James, dans le nord de l’Ontario, présentent un excellent potentiel éolien. Les quelque 1 500 îles situées dans la partie est de la baie d’Hudson et le long de la côte ouest du Québec, le long de la baie d’Hudson et de la baie James, sont balayées par de forts vents. L’aménagement éventuel de parcs éoliens en Ontario exigerait l’installation de lignes de transport à haute tension sur de grandes distances, ce qui fragmenterait l’habitat de l’ours blanc, en particulier pendant les périodes sans glace où les individus sont forcés de s’installer sur la terre ferme. Parmi les autres préoccupations potentielles, citons les répercussions du fonctionnement des éoliennes et la perturbation connexe des tanières de mise bas qui pourraient entraîner l’abandon des tanières.

Développement hydroélectrique

Bon nombre de rivières qui se jettent dans la baie d’Hudson sont harnachées (ou explorées) aux fins du développement hydroélectrique dans le but de satisfaire la demande en énergie du sud de l’Ontario (CARC, 2002). Le développement hydroélectrique dans le bassin de la rivière Moose, du côté ontarien de la baie James, a débuté en 1910 (CARC, 2002). Dans le bassin de la rivière Moose, les rivières Abitibi et Mattagami ont été les principaux réseaux hydrographiques à être aménagés (Stokes et al., 1999), fournissant de l’électricité aux collectivités dont l’économie reposait sur les mines et les pâtes et papiers (Brousseau et Goodchild, 1989; Poehlmann et Associates, 1997). Les projets en cours et proposés s’étendent actuellement au-dessous de l’aire de répartition des ours blancs du sud de la baie d’Hudson, mais l’augmentation de la demande énergétique dans le sud pourrait accroître le développement hydroélectrique le long des autres affluents des baies James et Hudson. Ce développement pourrait donner lieu à une augmentation de la fréquence des interactions et des conflits entre l’humain et les ours.

Utilisation des ressources biologiques

Potentiel de récolte non durable d’ours blancs

En 1976, le gouvernement de l’Ontario a établi des quotas de récolte de 30 ours par année dans le cadre d’une entente informelle avec Fort Severn, Peawanuck, Attawapiskat, Fort Albany et Kashechewan. Depuis, des travaux de recherche et de surveillance ont révélé que les ours de la sous-population du sud de la baie d’Hudson sont également récoltés au Nunavut et au Québec. Kolenosky et al. (1992) ont calculé un niveau de récolte maximal durable de 48 ours blancs par année pour cette population, pour les chasseurs autochtones au Nunavut, au Québec et en Ontario. Toutefois, on craint que le niveau de récolte soit trop élevé pour assurer la durabilité à long terme de cette sous-population (OMNR, 2008). De façon générale, les niveaux annuels de récolte minimale en Ontario varient de 8 à 13 ours blancs (Lemelin et al., 2008; Kakekaspan et al., 2010). En 2011, une récolte annuelle supérieure à la normale (entre 45 et 60 ours) dans la sous-population du sud de la baie d’Hudson par les chasseurs du nord du Québec a été déclarée (CBC, 2011). Par conséquent, la possibilité d’une récolte non durable dans cette sous-population demeure une préoccupation à long terme légitime.

En Ontario, la déclaration de la récolte se fait sur une base volontaire, mais celle-ci est généralement considérée comme fiable puisque les peaux d’ours blanc ne peuvent être vendues avant d’avoir été autorisées et frappées d’un sceau provincial. La province a veillé à ce que les communautés qui chassent l’ours blanc respectent les quotas en refusant l’application du sceau qui autorise la vente des peaux en toute légalité. En vertu d’un protocole d’entente avec le ministère de l’Environnement du Nunavut, l’Association des chasseurs et des trappeurs de Sanikiluaq dispose d’un quota de 25 ours blancs. Comme les ours blancs de la sous-population du sud de la baie d’Hudson se mèlent aux ours blancs des autres sous‑populations (Stirling et al., 2004), il est difficile de déterminer quelle proportion de la sous-population du sud de la baie d’Hudson est réellement exploitée, surtout au Québec (OMNR, 2008).

Il est important que les Premières Nations continuent de récolter durablement l’ours blanc pour s’assurer qu’il n’y ait pas de dévaluationNote de bas de page 9  ou de réduction des utilisations traditionnelles de l’espèce. Les ours blancs récoltés en Ontario sont utilisés à des fins artisanales et de subsistance, ainsi qu’à des fins traditionnelles et cérémonielles (Lemelin et al., 2010; George Hunter, comm. pers., 2010). La viande est consommée (par les chiens de traîneau, et parfois par les humains), et la peau est utilisée pour fabriquer des mitaines, des mukluks, des bandes de fourrure pour les parkas et des pantalons en fourrure, ainsi que pour la fabrication de petits objets artisanaux qui sont vendus ou utilisés localement (Kakekaspan et al., 2010). Dans certaines communautés, les os d’ours blanc constituent un outil de choix pour l’écharnage des peaux de caribous (George Hunter, comm. pers., 2010).

Remarque concernant la récolte durable d’ours blancs par les Autochtones en Ontario

D’après les estimations de la population d’ours blancs, les niveaux de récolte actuels des membres du Traité no 9 en Ontario sont autorisés, et ils sont jugés durables (Lunn et al., 2006). À l’échelle de la province, en vertu d’un accord de longue date avec les communautés cries côtières, un maximum de 30 peaux peuvent être frappées d’un sceau chaque année (12 pour Fort Severn, 12 pour Winisk [Peawanuck], et 6 partagées entre Attawapiskat, Fort Albany et Kashechewan) (OMNR, 1980; OMNR, 2008). Pendant les années 1970 et 1980, la récolte annuelle moyenne en Ontario était de 20,7 individus (Kolenosky et al., 1992). Au cours des dernières années, la récolte annuelle moyenne en Ontario a été considérablement moins élevée, s’établissant à 8,8 peaux d’ours blancs frappées d’un sceau et vendues (Obbard, 2007).

Transport maritime et pêche commerciale

Voies de navigation dans l’habitat de l’ours blanc sur les glaces de mer

Les changements climatiques et environnementaux allongeront probablement la durée des saisons de navigation et de pêche et ouvriront des routes jusqu’ici non navigables dans l’Arctique. Les perturbations associées à l’augmentation des activités de transport maritime, y compris la pêche commercialeNote de bas de page 10 , le réapprovisionnement des collectivités, la navigation industrielle et le tourisme, constitueraient des menaces grandissantes pour l’ours blanc. Parmi les conséquences probables, mentionnons le fait de diriger les ours blancs vers les ports et les collectivités côtières, la fragmentation de la glace de mer (en gardant les voies ouvertes avec des brise-glace), le dérangement des proies, les déversements potentiels de mazout et l’introduction de polluants, et peut-être même d’espèces exotiques dans les eaux de ballast. Les répercussions varieront selon la saison, le type et la vitesse du navire, et l’heure de la journée (Ward et al., 2005).

Corridors de transport et de services terrestres

Routes saisonnières et permanentes

On sait que les routes et les chemins de fer scindent généralement les habitats et affectent les régimes hydrologiques des écosystèmes terrestres (McPherson et al., 2005). En plus de fragmenter les habitats, les routes peuvent faciliter l’accès des humains à l’habitat de l’ours blanc.

Il y a, à l’heure actuelle, une route saisonnière qui relie les communautés de Peawanuck et de Fort Severn. Cette route est une route d’hiver et doit donc être aménagée et entretenue chaque année. La route croise un secteur considéré comme un habitat de mise bas principal de l’ours blanc. Les répercussions directes de cette route comprennent la fragmentation de l’habitat, l’accès accru à un habitat auparavant inaccessible et la perturbation potentielle des tanières de mise bas. L’intensification de l’exploration et de l’extraction minières, pétrolières et gazières devrait accroître les réseaux routiers et ferroviaires dans les basses terres de la baie d’Hudson afin d’en améliorer l’accès et, par conséquent, elle pourrait constituer une menace plus grande dans l’avenir.

Polluants marins et atmosphériques

Contaminants

En tant que grand prédateur, l’ours blanc est exposé à des concentrations élevées de polluants en raison des phénomènes de bioamplification et de bioaccumulation dans la chaîne alimentaire. En Arctique, les principaux polluants sont les polluants organiques persistants (POP) et les hexachlorocyclohexanes (HCH). Les polluants organiques persistants comprennent un large éventail de substances toxiques comme les produits chimiques résistants à la chaleur (p. ex. les BPC), les retardateurs de flamme, les sous-produits industriels tels que les dioxines et les furanes, et les pesticides comme le DDT, la dieldrine et le lindane (York et al., 2009). On a également constaté une augmentation des concentrations de mercure dans les eaux arctiques (Lu et al., 2001), et dans la baie d’Hudson en particulier (Kirk et St. Louis, 2009).

Parmi les effets connus de ces toxines, citons la défaillance d’organes, des lésions cérébrales chez les oursons et l’interruption de la production de sperme (Sonne, 2010). Les polluants tels que les POP ont tendance à persister dans l’environnement et à résister à la dégradation (Lipnick, 2000). Des concentrations élevées de POP ont été constatées dans la graisse de phoque (Kucklick et al., 2006). En raison du phénomène de bioaccumulation, les ours blancs sont particulièrement vulnérables aux effets des POP (Kucklick et al., 2002; CARC, 2010).

Une bonne part des concentrations élevées de polluants dans l’organisme des ours blancs semble provenir du transport atmosphérique sur de longues distances de polluants émis à de basses latitudes, hors de l’environnement arctique. Ces polluants transportés sur de longues distances affectent négativement la croissance des ours blancs, leur reproduction (par l’implantation retardée de l’ovule, ce qui est susceptible de conduire à une vulnérabilité par perturbation hormonale) et leur taux de survie (durée de vie et taille des oursons réduites) (Skaare et al., 2002; Derocher et al., 2003; Schliebe et al., 2008). Plus spécifiquement, on pense que les polychlorobiphényles (PCB) dégradent le système immunitaire des ours blancs en perturbant un groupe de protéines qui agissent en tant qu’anticorps. Les changements climatiques pourraient également renforcer les effets du transport de polluants sur de longues distances (CARC, 2010) en raison de la fonte des neiges et des calottes glaciaires (Barrie et al., 1985).

Déversements d’hydrocarbures

Le contact direct avec les déversements de gaz et d’hydrocarbures peut réduire l’effet isolant du pelage des ours blancs (Hurst et Øritsland, 1982; Hurst et al., 1991), ce qui entraîne une demande accrue en énergie à l’organisme pour se garder au chaud et oblige les ours à compenser la perte énergétique en augmentant l’apport calorique (Hurst et al., 1991). La présence d’hydrocarbures sur le pelage peut également entraîner une baisse de la température corporelle, et ceux-ci peuvent être absorbés par la peau et être acheminés jusque dans le tube digestif (Engelhardt, 1983). Compte tenu du fait que les ours blancs de l’Ontario jeûnent pendant de longues périodes, lorsque ceux-ci ont un besoin accru de nourriture, il se pourrait qu’ils soient victimes de famine ou d’une insuffisance rénale en raison de l’ingestion d’hydrocarbures lors de leur toilettage. Cette intoxication est particulièrement aggravée lorsque les proies consommées sont elles aussi affectées par les déversements.

1.6 Lacunes dans les connaissances

Les lacunes ci-dessous ont été cernées dans les connaissances.

Cycle vital

Tendances en matière de répartition et de population

Besoins en matière d’habitat

Données sur les changements climatiques

Connaissances, points de vue et pratiques des Premières Nations

Répercussions de la recherche

Interactions entre les humains et les ours

Plan d’intervention d’urgence

1.7 Mesures de rétablissement achevées ou en cours

2. Rétablissement

2.1 But du rétablissement

Le but du rétablissement de l’ours blanc en Ontario est d’avoir une sous-population viable capable de résister à l’évolution de l’environnement et d’appuyer les utilisations traditionnelles des ours blancs par les communautés cries côtières.

2.2 Objectifs en matière de protection et de rétablissement

Tableau 2. Objectifs en matière de protection et de rétablissement
Numero Objectifs en matière de protection ou de rétablissement
1 Réduire les répercussions des changements climatiques en Ontario.
2 Déterminer l’habitat de l’ours blanc en Ontario, le protéger et le cogérer de façon adaptative.
3 Réaliser des travaux de recherche afin de combler les lacunes dans les connaissances et de favoriser le rétablissement et la protection de l’ours blanc et de son habitat.
4 Maximiser la participation des Cris et de l’Ontario à la gestion intergouvernementale de l’ours blanc et à la recherche dans l’écorégion de la baie d’Hudson et de la baie James.
5 Élaborer et mettre en œuvre des stratégies de surveillance efficaces de l’ours blanc, y compris la surveillance communautaire.
6 Réduire au minimum la mortalité accessoire des ours blancs.
7 Accroître la communication et le partage d’information avec les communautés cries côtières et les groupes d’intervenants sur la biologie et la gestion de l’ours blanc.
8 Explorer des activités viables, durables et complémentaires à la récolte traditionnelle existante de l’ours blanc.

2.3 Méthodes de rétablissement

Tableau 3. Méthodes de rétablissement de l’ours blanc en Ontario
Méthodes Priorité relative Échéancier relatif Thème du rétablissement Stratégie de rétablissement Menaces ou lacunes dans les connaissances visées
1. Réduire les répercussions des changements climatiques en Ontario Critique Continu Intendance

1.1 Promouvoir et établir des objectifs de réduction des gaz à effet de serre en Ontario

  • Promouvoir et prendre des mesures pour atteindre les objectifs ontariens de réduction des gaz à effet de serre (GES) de 15 % sous les niveaux de 1990 d’ici 2020, et de 80 % sous les niveaux de 1990 d’ici 2050 (voir Go Green Ontario) (anglais seulement)
  • Appuyer les initiatives d’énergie verte en Ontario tout en limitant les effets cumulatifs.
  • Suivre les recommandations en matière d’adaptation aux changements climatiques, y compris l’achèvement d’un programme et d’un plan d’action provinciaux (Pearson et Burton, 2009), ainsi que les mesures décrites dans « The Known and Potential Effects of Climate Change on Biodiversity in Ontario’s Terrestrial Ecosystems: Case Studies and Recommendations for Adaptation », rapports de la série sur le climat du MRN » (Varrin et al., 2007).
  • Collaborer avec les communautés du Grand Nord pour entreprendre des analyses de la vulnérabilité des écosystèmes afin d’aider à planifier et à mettre en œuvre des approches de gestion souples et adaptatives pour la gestion de l’ours blanc, ainsi que pour la gestion des ressources et les politiques dans les régions où vit l’ours blanc.

Menace :

  • Changements climatiques
1. Réduire les répercussions des changements climatiques en Ontario Bénéfique Court terme Gestion

1.2 Examiner la législation environnementale actuelle en matière de lutte contre la pollution, et élaborer de nouvelles initiatives et de nouveaux objectifs pour s’assurer que les meilleures pratiques sont en place.

  • Mettre en œuvre les recommandations formulées dans le rapport intitulé : « L’adaptation au changement climatique en Ontario » (Pearson et Burton, 2009).
  • Mettre en œuvre les recommandations formulées dans le rapport intitulé : « Science for a Changing Far North » (The Far North Science Advisory Panel, 2010).

Menace :

  • Changements climatiques
1. Réduire les répercussions des changements climatiques en Ontario Bénéfique Continu Gestion

1.3 Établir des visions stratégiques régionales ou des évaluations environnementales stratégiques régionales pour aider à aborder les répercussions/objectifs de multiples politiques.

  • Utiliser une méthode normalisée, comme l’Évaluation environnementale stratégique (EES; www.sea-info.net) (anglais seulement) afin d’assurer un développement durable grâce à la planification et aux politiques publiques.

Menaces :

  • Changements climatiques
  • Effets cumulatifs
2. Déterminer l’habitat de l’ours blanc en Ontario, le protéger et le cogérer de façon adaptative Critique Continu Protection
Gestion

2.1 Élaborer des documents d’orientation afin d’éclairer la prise de décisions en matière de gestion et d’élaboration de politiques touchant l’habitat de l’ours blanc.

  • Élaborer et diffuser des pratiques exemplaires en matière de gestion afin de réduire les répercussions des activités de développement, comme l’exploration minière dans l’habitat de l’ours blanc.

Menaces :

  • Interactions entre les humains et les ours
  • Potentiel de récolte non durable
  • Développement résidentiel et commercial

Lacunes dans les connaissances :

  • Toutes les lacunes dans les connaissances
2. Déterminer l’habitat de l’ours blanc en Ontario, le protéger et le cogérer de façon adaptative Nécessaire Continu Recherche
Surveillance et évaluation
Protection
Gestion

2.2 Évaluer sur le plan spatial l’incidence des menaces cumulatives qui pèsent sur l’ours blanc.

  • Élaborer un modèle de risques spatiaux afin d’estimer les zones où l’habitat de l’ours blanc est le plus susceptible d’être compromis par les menaces et les effets cumulatifs.
  • Évaluer les risques liés aux effets cumulatifs du développement (et des routes connexes) dans les basses terres de la baie d’Hudson afin d’orienter les évaluations environnementales et les initiatives de planification de l’utilisation des terres.
  • Collaborer avec les communautés cries côtières et intégrer l’information aux plans communautaires et aux documents provinciaux.

Menaces :

  • Toutes les menaces

Lacunes dans les connaissances :

  • Toutes les lacunes dans les connaissances
2. Déterminer l’habitat de l’ours blanc en Ontario, le protéger et le cogérer de façon adaptative Nécessaire Continu Recherche
Surveillance et évaluation
Protection
Gestion

2.3 Poursuivre la recherche afin d’améliorer les connaissances sur l’utilisation des tanières et des aires de repos par l’ours blanc.

  • Décrire les habitats connus de mise bas et de repos.
  • Cartographier la répartition connue des habitats de mise bas et de repos.
  • Examiner tous les quinze ans l’utilisation de l’habitat avec des experts scientifiques et les communautés cries côtières et réviser la réglementation sur les habitats, au besoin.

Menaces :

  • Toutes les menaces

Lacunes dans les connaissances :

  • Caractéristiques du cycle vital
  • Répartition et tendances des populations
  • Besoins en matière d’habitat
  • Interactions entre les humains et les ours
2. Déterminer l’habitat de l’ours blanc en Ontario, le protéger et le cogérer de façon adaptative Critique Court terme Recherche
Gestion

2.4 Améliorer l’évaluation des répercussions des changements climatiques sur la persistance de l’ours blanc en Ontario

  • Créer ou obtenir une analyse des modèles climatiques pour la sous-population du sud de la baie d’Hudson afin d’éclairer les décisions de gestion et d’aménagement du territoire.

Menaces :

  • Changements climatiques
  • Effets cumulatifs

Lacunes dans les connaissances :

  • Répartition actuelle
  • Besoins en matière d’habitat
  • Plan d’intervention d’urgence
3. Réaliser des travaux de recherche afin de combler les lacunes dans les connaissances et de favoriser le rétablissement et la protection de l’ours blanc et de son habitat Critique Court terme Recherche
Protection

3.1 Étudier les effets des méthodes de recherche qui traitent de la dynamique des populations et de la surveillance de l’habitat sur l’ours blanc.

  • Étudier plus en détail les répercussions potentielles de la recherche (p. ex. anesthésie et manipulation) sur les ours blancs.
  • Explorer d’autres méthodes pour aborder la dynamique des populations et la surveillance de l’habitat.

Lacunes dans les connaissances :

  • Répercussions de la recherche
3. Réaliser des travaux de recherche afin de combler les lacunes dans les connaissances et de favoriser le rétablissement et la protection de l’ours blanc et de son habitat Critique Continu Recherche
Protection

3.2 Réaliser des travaux de recherche afin de combler les lacunes dans les connaissances et poursuivre les travaux portant sur l’étude de la dynamique des populations et la surveillance de l’habitat.

  • Continuer d’utiliser les colliers GPS pour déterminer et/ou affiner la recherche sur les aires de mise bas et surveiller les déplacements individuels et les dates de début et de fin des glaces.
  • Déterminer les taux de survie des ours blancs du sud de la baie d’Hudson afin de faciliter la surveillance des tendances démographiques.

Menaces :

  • Interactions entre les humains et les ours

Lacunes dans les connaissances :

  • Toutes les lacunes dans les connaissances
3. Réaliser des travaux de recherche afin de combler les lacunes dans les connaissances et de favoriser le rétablissement et la protection de l’ours blanc et de son habitat Critique Continu Recherche

3.3 Étudier les répercussions socioéconomiques du déclin des ours blancs.

  • Réaliser des travaux de recherche afin de déterminer comment les communautés cries côtières utilisent les ours blancs et d’établir l’importance de cette espèce pour ces communautés.
  • Encourager l’acquisition continue de connaissances traditionnelles autochtones.

Lacunes dans les connaissances :

  • Socioéconomie
3. Réaliser des travaux de recherche afin de combler les lacunes dans les connaissances et de favoriser le rétablissement et la protection de l’ours blanc et de son habitat Nécessaire Court terme Recherche
Gestion
Protection
3.4 Continuer à déterminer les principaux besoins en matière de recherche et les lacunes en matière de connaissances afin de s’assurer que les meilleures connaissances scientifiques et traditionnelles autochtones sont utilisées dans la cogestion de l’ours blanc.

Menaces :

  • Toutes les menaces

Lacunes dans les connaissances :

  • Toutes les lacunes dans les connaissances
3. Réaliser des travaux de recherche afin de combler les lacunes dans les connaissances et de favoriser le rétablissement et la protection de l’ours blanc et de son habitat Nécessaire Court terme Recherche
Gestion
Protection

3.5 Par l’entremise d’un groupe de cogestion, élaborer des lignes directrices à l’intention des exploitants d’entreprises touristiques qui interagissent avec l’ours blanc dans le cadre de leurs activités.

  • Élaborer de façon proactive des lignes directrices et des pratiques de gestion exemplaires en prévision des activités touristiques liées à l’ours blanc (p. ex. Loi sur les exploitants d’entreprises touristiques axées sur la nature du Manitoba (ch. R119.5 de la C.P.L.M.)).
  • Effectuer de la recherche à savoir si le tourisme a une incidence sur les ours blancs. Intégrer les résultats dans les pratiques exemplaires en gestion du tourisme.
Lacunes dans les connaissances :

  • Tourisme
3. Réaliser des travaux de recherche afin de combler les lacunes dans les connaissances et de favoriser le rétablissement et la protection de l’ours blanc et de son habitat Nécessaire Continu Recherche
Gestion
Protection

3.6 Étudier les variations annuelles dans l’alimentation de l’ours blanc en milieu terrestre.

  • Étudier les modifications dans le choix des sources d’alimentation terrestre, les comportements alimentaires opportunistes, l’alimentation aquatique et les cas de cannibalisme.
Lacunes dans les connaissances :

  • Informations sur le cycle vital
4. Maximiser la participation des Cris et de l’Ontario à la gestion intergouvernementale de l’ours blanc et à la recherche dans l’écorégion de la baie d’Hudson et de la baie James Critique Continu Communication
Gestion

4.1 Améliorer la participation de l’Ontario et des Cris dans la gestion et la surveillance intergouvernementales de l’ours blanc.

  • Organiser des réunions en personne avec les partenaires (c.-à-d. les communautés cries côtières et tous les ordres de gouvernement) pour discuter de la gestion de l’ours blanc, de ses besoins et de ses interactions avec les communautés, et participer à ces réunions.
  • Continuer de participer aux réunions intergouvernementales dans le but de coordonner la recherche et la surveillance conjointe.

Menaces :

  • Toutes les menaces

Lacunes dans les connaissances :

  • Toutes les lacunes dans les connaissances
4. Maximiser la participation des Cris et de l’Ontario à la gestion intergouvernementale de l’ours blanc et à la recherche dans l’écorégion de la baie d’Hudson et de la baie James Nécessaire Court terme Communication
Gestion

4.2 Accroître la communication et la collaboration avec les instances qui cogèrent les sous‑populations d’ours blancs du sud et de l’ouest de la baie d’Hudson.

  • Coordonner la surveillance à long terme et les efforts scientifiques entre les administrations.
  • Amorcer l’établissement d’un consensus entre les administrations sur la détermination des effectifs de l’ours blanc dans le sud et l’ouest de la baie d’Hudson et sur la coordination de la gestion de la récolte pour chaque sous-population.

Menaces :

  • Toutes les menaces

Lacunes dans les connaissances :

  • Toutes les lacunes dans les connaissances
4. Maximiser la participation des Cris et de l’Ontario à la gestion intergouvernementale de l’ours blanc et à la recherche dans l’écorégion de la baie d’Hudson et de la baie James Bénéfique Court terme Surveillance et évaluation
Recherche
4.3 Évaluer les liens biologiques entre la sous‑population du sud de la baie d’Hudson et les sous-populations de l’ouest de la baie d’Hudson et du bassin Foxe.

Menaces :

  • Potentiel de récolte non durable

Lacunes dans les connaissances :

  • Tendances actuelles en matière de répartition et de population
5. Élaborer et mettre en œuvre des stratégies de surveillance efficaces de l’ours blanc, y compris la surveillance communautaire. Critique Continu Recherche
Surveillance

5.1 Intensifier la surveillance de l’état corporel et de la taille de la population des ours blancs, ainsi que des tendances démographiques connexes.

  • Envisager d’autres méthodes pour évaluer la condition physique des individus, les tendances démographiques et la taille des populations.
  • Coordonner, avec le Comité technique fédéral-provincial-territorial de l’ours blanc (CTOB) et les gouvernements cris, du Nunavut et du Québec, l’analyse des données de récolte d’ours blancs dans la sous-population du sud de la baie d’Hudson.
  • Assurer une surveillance régulière afin de suivre les tendances quant à l’évolution de l’état corporel, et plus spécifiquement de la reproduction des femelles et de la survie des oursons.
  • Établir un ensemble de données de base sur l’exposition aux maladies et aux parasites.
  • Intensifier l’échantillonnage des métaux lourds et des POP dans l’habitat et les tissus adipeux de l’ours blanc.
  • Continuer de communiquer, en anglais et en cri de la baie James, les résultats de la recherche dans les rapports sur l’état de la ressource (State of the Resource Reporting) publiés par le ministère des Richesses naturelles de l’Ontario.

Menaces :

  • Toutes les menaces

Lacunes dans les connaissances :

  • Toutes les lacunes dans les connaissances
5. Élaborer et mettre en œuvre des stratégies de surveillance efficaces de l’ours blanc, y compris la surveillance communautaire. Critique Court terme Gestion

5.2 Une équipe de cogestion (c.-à-d., formée de représentants du gouvernement de l’Ontario et de communautés cries côtières) élaborera des méthodes de planification fondée sur des scénarios.

  • Élaborer un plan de réaction fondé sur des scénarios pour coordonner la réaction, la surveillance, la recherche et la détermination d’événements soudains ou d’événements mortels (p. ex. détérioration radicale de l’état corporel, événements de mortalité massive, déversements de pétrole ou de gaz, etc.).
  • Envisager des mesures de protection et de compensation.

Menaces :

  • Toutes les menaces

Lacunes dans les connaissances :

  • Plan d’intervention d’urgence
5. Élaborer et mettre en œuvre des stratégies de surveillance efficaces de l’ours blanc, y compris la surveillance communautaire. Nécessaire Continu Recherche

5.3 Mettre sur pied un programme de surveillance communautaire.

  • Mettre sur pied un programme visant à quantifier, à surveiller et à cartographier les rencontres d’ours blancs dans leur domaine vital.
  • Consigner l’état corporel des ours blancs à l’aide d’un protocole normalisé élaboré à la lumière des connaissances autochtones traditionnelles (p. ex. à la lumière d’un tableau sur l’état corporel élaboré par Polar Bears International et le Fonds mondial pour la nature (WWF) [voir l’annexe 2]).
  • Consigner la répartition spatiotemporelle, l’utilisation qui est faite de l’habitat, les déplacements et le nombre d’ours blancs en Ontario.
  • Mettre sur pied un programme de déclaration communautaire des prises qui s’ajoutent à celles déclarées au MRNO, lequel programme sera financé par les peaux frappées d’un sceau et destinées à la vente.
  • Établir un programme de surveillance en collaboration avec le Québec, afin de surveiller le nombre d’ours blancs tués annuellement pour la récolte et à des fins accessoires.

Menaces :

  • Toutes les menaces

Lacunes dans les connaissances :

  • Toutes les lacunes dans les connaissances
5. Élaborer et mettre en œuvre des stratégies de surveillance efficaces de l’ours blanc, y compris la surveillance communautaire. Nécessaire Court terme Gestion 5.4 L’équipe de cogestion élaborera un document sur les pratiques de gestion exemplaires ou des lignes directrices afin d’éclairer les activités de développement (c.-à-d. l’exploration et l’exploitation minières) dans l’habitat de l’ours blanc. Ce document devrait comprendre un volet sur l’élimination ou la réduction des articles qui attirent les ours blancs.

Menaces :

  • Toutes les menaces
6. Minimiser les mortalités accessoires d’ours blancs. Nécessaire Court terme Gestion
Communication

6.1 Appuyer les communautés cries côtières dans l’élaboration et la mise en œuvre de plans de gestion communautaires et de pratiques de gestion exemplaires afin de réduire la fréquence des interactions entre les humains et les ours.

  • Mettre sur pied une équipe d’action communautaire conjointe Ontario-Premières Nations.
  • Élaborer un guide des pratiques exemplaires afin de réduire les prises accessoires d’ours blancs, y compris la gestion des articles attrayants, la dissuasion et la protection des biens.
  • L’Ontario appuiera l’élaboration de plans d’intervention communautaires individualisés pour chaque communauté. Créer un programme d’indemnisation pour les dommages matériels causés par l’ours blanc.

Menaces :

  • Interactions entre les humains et les ours

Lacunes dans les connaissances :

  • Toutes les lacunes dans les connaissances
6. Minimiser les mortalités accessoires d’ours blancs.
Nécessaire Court terme/ continu Gestion
Sensibilisation et communications

6.2 Créer des groupes locaux de patrouille et de gestion pour réduire au minimum la mortalité accessoire.

  • Travailler de concert avec les communautés nordiques afin de cerner les approches et les besoins actuels en ce qui a trait aux interactions entre les humains et les ours.
  • Appuyer les représentants locaux dans l’élaboration et la prestation de programmes d’éducation sur les méthodes de protection des gens pendant que les ours blancs sont sur la terre ferme.
  • Mobiliser des experts afin de faire la démonstration des techniques utilisées pour réduire les prises accessoire d’ours blancs dans les communautés cries côtières.

Menaces :

  • Interactions entre les humains et les ours

Lacunes dans les connaissances :

  • Interactions entre les humains et les ours
  • Plan d’intervention d’urgence
6. Minimiser les mortalités accessoires d’ours blancs. Nécessaire Court terme Gestion

6.3 Collaborer avec les résidents des camps miniers, les collectivités et d’autres intervenants afin évaluer la mesure dans laquelle les ours blancs fréquentent les sites d’enfouissement et, au besoin, élaborer des protocoles pour réduire tout problème réel.

  • Élaborer des protocoles de gestion des sites d’enfouissement et des articles qui attirent les ours.
  • Mettre en œuvre des normes améliorées dans les sites d’enfouissement installés dans les aires de répartition de l’ours blanc afin de réduire les conflits entre les humains et les ours, notamment dans les camps, les stations et les communautés temporaires.

Menaces :

  • Interactions entre les humains et les ours

Lacunes dans les connaissances :

  • Interactions entre les humains et les ours
7. Accroître la communication et le partage d’information avec les communautés cries côtières et les groupes d’intervenants sur la biologie et la gestion de l’ours blanc. Critique Continu Éducation et sensibilisation 7.1 Travailler avec les communautés cries côtières, les organismes gouvernementaux et les chercheurs pour créer un comité de cogestion de l’ours blanc.

Menaces :

  • Interactions entre les humains et les ours
  • Potentiel de récoltes non durables
  • Développement résidentiel et commercial

Lacunes dans les connaissances :

  • Toutes les lacunes dans les connaissances
7. Accroître la communication et le partage d’information avec les communautés cries côtières et les groupes d’intervenants sur la biologie et la gestion de l’ours blanc. Nécessaire Continu Éducation et sensibilisation

7.2 Explorer, avec les communautés cries côtières, les possibilités d’élaboration d’un programme local de sensibilisation et de mobilisation.

  • Ouvrir une tribune pour le partage régulier d’informations entre l’Ontario et les communautés cries côtières du Nord.
  • Appuyer l’importante valeur de l’ours blanc sur les plans culturel, spirituel et économique pour les communautés cries côtières.
  • Travailler de concert avec les communautés afin de s’assurer de signaler tous les cas de mortalité d’ours blanc découlant d’interactions avec des humains (p. ex. protection des biens) et de la récolte (ce signalement serait fait par la présentation et la vente de peaux frappées d’un sceau).
  • Collaborer avec les communautés côtières cries et les gouvernements intergouvernementaux pour protéger les ours blancs femelles qui occupent ou aménagent une tanière et/ou tout ours qui fait partie d’un groupe familial. Conclure une entente pour ne pas récolter les femelles dans les tanières et les groupes familiaux (c.-à-d. les femelles ayant des petits et/ou des petits d’un an) dans l’ensemble de l’aire de répartition des sous-populations du sud et de l’ouest de la baie d’Hudson.

Menaces :

  • Interactions entre les humains et les ours
  • Potentiel de récoltes non durables
  • Développement résidentiel et commercial

Lacunes dans les connaissances :

  • Toutes les lacunes dans les connaissances
7. Accroître la communication et le partage d’information avec les communautés cries côtières et les groupes d’intervenants sur la biologie et la gestion de l’ours blanc. Bénéfique Court terme Éducation et sensibilisation

7.3 Élaborer des programmes provinciaux de sensibilisation et d’éducation sur l’ours blanc afin de mieux comprendre les menaces qui pèsent sur cette espèce, et de mettre l’accent sur les mesures que les gens peuvent prendre pour aider à réduire les menaces.

  • Promouvoir la diffusion de l’information par divers moyens, y compris les nouvelles technologies et les réseaux sociaux.
  • Créer du matériel pédagogique pour les écoles en utilisant les connaissances traditionnelles et les sciences autochtones locales.
  • Déterminer les mesures que les individus peuvent prendre pour aider à réduire les menaces qui pèsent sur l’ours blanc. Traduire les documents de sensibilisation en cri et en français pour une efficacité maximale.

Menaces :

  • Toutes les menaces
7. Accroître la communication et le partage d’information avec les communautés cries côtières et les groupes d’intervenants sur la biologie et la gestion de l’ours blanc. Bénéfique Court terme Communication
Recherche

7.4 Encourager les partenariats entre les communautés côtières cries et les organismes gouvernementaux afin d’élaborer une initiative pilote de « communautés côtières vertes » pour explorer des initiatives écologiques viables dans l’environnement nordique.

  • Déterminer des solutions de rechange raisonnables en matière d’énergie renouvelable pour les communautés du Nord.
  • Lancer un programme d’incitatifs pour les communautés du Nord afin de réduire les coûts liés au passage d’une technologie non renouvelable à des solutions de rechange en matière d’énergie renouvelable.

Menaces :

  • Changements climatiques
8. Explorer des activités viables, durables et complémentaires à la récolte traditionnelle existante de l’ours blanc. Bénéfique Court terme Protection
Éducation et sensibilisation
8.1 Élaborer et gérer une industrie de l’observation des ours blancs en collaboration avec le gouvernement de l’Ontario, dans les communautés des Premières Nations intéressées (p. ex. Fort Severn).

Menaces :

  • Utilisation des ressources biologiques

2.4 Aire à prendre en considération dans l’élaboration d’un règlement sur l’habitat

En vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD), un programme de rétablissement doit comprendre une recommandation au ministre des Richesses naturelles concernant l’aire qui devrait être prise en considération lors de l’élaboration d’un règlement sur l’habitat. Un tel règlement est un instrument juridique qui prescrit une aire comme étant l’habitat de l’espèce. La recommandation énoncée ci‑dessous par les auteurs sera l’un des nombreux éléments dont le ministre tiendra compte dans l’élaboration du règlement sur l’habitat de cette espèce.

Le Ministère des richesses naturelles de l’Ontario est déterminé à travailler conjointement et respectueusement avec les Premières Nations à la protection de l’habitat de l’ours blanc en Ontario. En mettant en œuvre les exigences de la LEVD, l’Ontario respectera l’exercice véritable des droits ancestraux et issus de traités protégés par la Constitution et répondra à toute obligation de mener des consultations. La protection de l’habitat de l’ours blanc en Ontario sera conforme aux droits existants, ancestraux ou issus de traités, des peuples autochtones reconnus et confirmés par l’article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982, y compris l’obligation de mener des consultations.

Comme le reconnaissent les scientifiques et les communautés cries côtières, l’ours blanc de l’Ontario a besoin de la glace de mer comme habitat, particulièrement pour la chasse et l’accouplement (de novembre à juin, environ). Toutefois, l’Ontario n’a pas compétence sur les eaux de la baie d’Hudson ou de la baie James. Les ours blancs dépendent aussi de l’habitat terrestre pendant la saison sans glace ou pour la mise bas – des secteurs où l’Ontario a compétence. Par conséquent, cette recommandation est limitée à l’habitat de l’ours blanc dans la partie continentale de l’Ontario.

On retrouve l’ours blanc en forte densité le long de la rive ontarienne de la baie d’Hudson et de la côte est de la baie James, au nord d’Attawapiskat, pendant la saison sans glace, soit habituellement entre juillet et décembre (Obbard et Walton, 2004; Stirling et al., 2004; Obbard, comm. pers., 2010). Ce secteur revêt une importance vitale en qualité de refuge estival et d’habitat de repos pour les jeunes adultes, les adultes mâles, les groupes familiaux et les femelles non gravides. On y trouve également des lieux où l’ours blanc s’arrête avant la formation des glaces à l’automne. On prévoit que l’utilisation des terres s’intensifiera davantage compte tenu des changements attendus dans l’étendue des glaces de mer estivales dans cette région (Durner et al., 2009). Ainsi, il est recommandé que le littoral de l’Ontario, de la frontière du Manitoba jusqu’à la pointe Ekwan dans la baie James, ainsi qu’une portion s’étendant sur 5 km à l’intérieur des terres, soit désigné comme habitat de l’ours blanc dans un règlement sur l’habitat de l’espèce, pris en vertu de la LEVD. Une distance de 5 km a été calculée à partir de levés aériens et de données de capture qui montrent de fortes concentrations d’ours blancs en halte migratoire à cette distance de la rive (Obbard, données inédites). La communauté de Fort Severn, y compris une zone limitrophe de 5 km (c.-à-d., la limite de la communauté et 5 km au-delà de celle-ci), devrait être exclue de la zone prescrite dans la réglementation sur l’habitat puisque cette zone constitue un habitat inadéquat pour l’ours blanc en raison du développement anthropique (c.-à-d., habitations, infrastructure communautaire, aéroport et site d’enfouissement). D’autres communautés cries côtières, comme Peawanuck, Attawapiskat, Fort Albany, Kashechewan et Moosonee/Moose Factory, sont exclues de la recommandation en matière d’habitat puisqu’elles sont situées à plus de 5 km des côtes ou parce qu’elles sont au sud d’Ekwan Point.

Au-delà de cette bande riveraine de 5 km, les lieux et les tanières actives qui ne sont pas occupés, mais qui semblent appropriés pour une mise bas devraient également être désignés en tant qu’habitat de l’ours blanc. Les palses dont la hauteur est supérieure à 1,5 mètre, les eskers, les crêtes de plage élevées et les bancs de tourbe qui entourent les lacs dans un rayon de 120 km de la côte devraient être désignés comme habitat de l’ours blanc. On recommande également qu’une zone de 500 mètres entourant les tanières actives soit également désignée en tant qu’habitat de l’ours blanc, de manière à réduire la perturbation et l’abandon potentiel de la tanière. La zone entre les rivières Winisk et Severn revêt une importance particulière pour la mise bas en raison de la densité élevée de palses appropriées dans le secteur (Obbard et Walton, 2004).

Il existe peu de données sur la sensibilité des tanières des ours blancs aux perturbations (Blix et Lentfer, 1992; Armstrup, 1993). À ce titre, la recommandation suivante est fondée sur les recherches effectuées sur les ours blancs ainsi que sur des espèces semblables, comme le grizzli et l’ours noir (Ursus arctos et U. americanus, respectivement). Selon le type d’activité, la plupart des ours réagissent aux perturbations entre 200 mètres et 1 km de la tanière (Linnell et al., 2000), alors que l’ours blanc réagit aux perturbations ayant lieu jusqu’à 500 mètres d’une tanière (Blix et Lentfer, 1992; Amstrup 1993). Par conséquent, il est recommandé qu’un rayon de 500 m autour des tanières actives soit également prescrit à titre d’habitat.

Les besoins de l’ours blanc en matière d’habitat évolueront sans aucun doute avec les changements climatiques. On s’attend à ce que leur dépendance à l’égard des zones terrestres augmente avec la fonte précoce de la glace de mer en été et la formation tardive de glace de mer à l’automne. Les principaux aspects de l’habitat terrestre lui‑même devraient changer, parfois de façon spectaculaire (fonte des palses, incapacité des palses à se former, augmentation de la fréquence et de l’intensité des feux de forêt, etc.). C’est pourquoi il est recommandé que le règlement sur l’habitat soit revu régulièrement en consultation avec experts scientifiques et les communautés cries côtières, et qu’un programme de surveillance soit élaboré afin d’effectuer le suivi des principaux paramètres et tendances relatifs aux ours blancs de l’Ontario et à leur habitat.

Glossaire

Ablation :
Contraire d’accumulation – désigne tous les processus qui contribuent au retrait de la neige, des glaces ou de l’eau d’un glacier ou d’un champ de neige.
Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) :
Comité responsable de l’évaluation et de la classification des espèces en péril au Canada.
Comité de détermination du statut des espèces en péril en Ontario (CDSEPO) :
Comité établi en vertu de l’article 3 de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition, responsable de l’évaluation et de la classification des espèces en péril en Ontario.
Cote de conservation :
Cote attribuée à une espèce ou à une communauté écologique qui indique principalement le niveau de rareté de l’espèce ou de la communauté à l’échelle mondiale (G), nationale (N) ou infranationale (S). Les cotes nationales et infranationales sont fournies pour le Canada et l’Ontario, respectivement. Ces classements, appelés cote G, cote N et cote S, ne sont pas des désignations juridiques. Le statut de conservation d’une espèce ou d’un écosystème est désigné par un chiffre de 1 à 5, précédé par les lettres G, N ou S indiquant l’échelle géographique de l’évaluation. Les significations des chiffres sont les suivantes :

1 = gravement en péril
2 = en péril
3 = vulnérable
4 = apparemment non en péril
5 = non en péril

Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD de 2007) :
Loi provinciale qui fournit une protection aux espèces en péril en Ontario.
Fidélité :
Mesure dans laquelle un organisme demeure dans un même type d’environnement.
Fragmentation de l’habitat :
Émergence de discontinuités (fragmentation) dans l’habitat ou l’environnement préféré d’un organisme. L’expression « fragmentation de l’habitat » englobe les notions suivantes :
  1. réduction de la superficie totale de l’habitat;
  2. diminution du rapport intérieur:bordure;
  3. isolement d’un fragment d’habitat des autres secteurs de l’habitat;
  4. fragmentation d’une parcelle de l’habitat en plusieurs parcelles plus petites;
  5. réduction de la taille moyenne de chacune des parcelles d’habitat.
Palse :
Forme de relief constituée par le pergélisol dont la hauteur varie de 1 à 10 mètres et qui s’élève au-dessus des tourbières boréales et subarctiques.
Loi sur les espèces en péril (LEP) :
Loi fédérale qui fournit une protection aux espèces en péril au Canada. Dans cette loi, l’annexe 1 constitue la liste des espèces sauvages en péril auxquelles s’appliquent les dispositions de la LEP. Les annexes 2 et 3 contiennent des listes d’espèces qui, au moment de l’entrée en vigueur de la Loi, devaient être réévaluées. Lorsque la réévaluation de ces espèces est terminée et qu’elles ont été jugées en péril, le processus d’inscription à la liste de la LEP est suivi en vue de les intégrer à l’annexe 1.
Liste des espèces en péril en Ontario (EEPEO) :
Règlement pris en application de l’article 7 de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition qui précise le statut officiel des espèces en péril en Ontario. Cette liste a été publiée initialement en 2004 à titre de politique, et elle est devenue un règlement en 2008.
Subnival :
Zone ou couche sous la neige.
Viable :
Population dont le nombre et la répartition des individus reproducteurs sont estimés comme étant suffisants pour assurer la survie de l’espèce dans l’ensemble de son aire de répartition actuelle au sein d’une zone de planification.

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Annexe 1

Catégories d’évaluation des menaces de l’UICN

Gravité du dommage : Niveau de dommage auquel on peut raisonnablement s’attendre.

Très élevé
La menace est susceptible de détruire ou d’éliminer les populations d’ours blancs et/ou leur habitat dans une partie de l’occurrence de l’espèce
Élevé
La menace est susceptible de détériorer gravement les populations d’ours blancs et/ou leur habitat dans une partie de l’occurrence de l’espèce
Moyen
La menace est susceptible de détériorer modérément les populations d’ours blancs et/ou leur habitat dans une partie de l’occurrence de l’espèce
Faible
La menace est susceptible de ne nuire que légèrement aux populations d’ours blancs et/ou leur habitat dans une partie de l’occurrence de l’espèce

Portée des dommages : Portée géographique des effets sur les ours blancs dans leur domaine vital à laquelle on peut raisonnablement s’attendre.

Très élevée
La menace est susceptible d’être très répandue ou généralisée et d’affecter l’ours blanc là où on le retrouve en Ontario
Élevée
La menace est susceptible d’être répandue et d’affecter l’ours blanc dans la plupart des endroits où on le retrouve en Ontario
Moyen
La menace est susceptible d’être localisée et d’affecter l’ours blanc à certains des endroits où on le retrouve en Ontario
Faible
La menace est susceptible d’être très localisée et d’affecter l’ours blanc seulement dans quelques-uns des endroits où on le retrouve Ontario
Tableau de classification de la gravité et de la portée des dommages
Portée Gravité : Très élevée Gravité : Élevée Gravité : Modérée Gravité : Faible
Très élevée Très élevée Élevée Modérée Faible
Élevée Élevée Élevée Modérée Faible
Modérée Modérée Modérée Modérée Faible
Faible Faible Faible Faible Faible

Irréversibilité : Réversibilité de la menace.

Très élevée :
En pratique, la menace n’est pas réversible
Élevée :
La menace est réversible, mais elle n’est pas abordable sur le plan pratique
Modérée :
La menace est réversible, mais il faudra un engagement raisonnable et des ressources supplémentaires
Faible : 
La menace est réversible à un coût relativement faible
Ampleur globale de la menace par cible de biodiversité
Gravité et portée Irréversibilité : Très élevée Irréversibilité : Élevée Irréversibilité : Modérée Irréversibilité : Faible
Très élevée Très élevée Très élevée Très élevée Élevée
Élevée Très élevée Élevée Élevée Modérée
Modérée Élevée Modérée Faible Faible
Faible Modérée Faible Faible Faible

Annexe 2

Graphique - Voir la longue description ci-dessous
Graphique sur l’état corporel produit par Polar Bears International et le Fonds mondial pour la nature

Veuillez voir la traduction française ci-dessous :

Polar Bear Score Card: A Standardized Fatness Index = Fiche d’évaluation de l’ours blanc : Indice d’adiposité normalisé

Skinny: Skinny, emaciated appearance, vertebrae, ribs and hip bones externally visible without palpation, no fat palpable between skin and muscle over the dorsal body, hips or lower rump. = Maigre : Apparence maigre et émaciée, vertèbres, côtes et hanches apparentes sans palpation, aucun gras palpable entre la peau et les muscles sur la partie dorsale, les hanches ou la croupe.

Thin: Thin, vertebrae and hip bones (but not ribs) partially visible, easily palpable under the skin, little/no fat between skin and muscle over the back, small amounts of fat detectable on lower rump. = Mince : Mince, vertèbres et hanches apparentes (mais pas les côtes), facilement palpables sous la peau, peu ou pas de gras entre la peau et les muscles sur le dos, petites quantités de gras perceptibles sur la croupe.

Average: Average healthy appearance, vertebrae/hip bones not visible, upper 1/3 to ½ of the spinal column can be felt under the skin, detectable layer of fat between skin and muscle over rear half of body, thickening slightly but detectably over lower rump. = Moyen : Apparence saine en moyenne, vertèbres et hanches non visibles, le tiers ou la moitié de la colonne vertébrale peut être sentie sous la peau, couche de gras détectable entre la peau et les muscles sur la partie postérieure du corps, laquelle couche s’épaissit légèrement de façon perceptible sur la croupe.

Fat: Fat, vertebrae/hip bones not visible, palpation reveals fat deposited over upper vertebrae, hip bones difficult to feel through fat, fat thick over rump, a hand rubbed above the rump will initiate ripples in the skin over fat layer. = Gras : Gras, vertèbres et hanches non visibles, la palpation révèle que de la graisse s'est déposée sur les vertèbres supérieures, que les os de la hanche sont peu perceptibles à travers la graisse, que la graisse est épaisse sur la croupe, et que le frottement d’une main sur la croupe, là où se trouve la graisse, provoque des ondulations dans la peau.

Very Fat: Obese, vertebrate/hip bones undetectable by palpation, thick layer of fat is apparent between skin and muscle, 2/3 of the way up the back and over rump, a hand rubbed on lower back above rump sets off waves of rolling fat, possibly jiggling. = Très gras : Obèse, vertèbres et os des hanches indétectables par palpation, une épaisse couche de graisse est apparente entre la peau et les muscles aux deux tiers du dos et sur la croupe, le frottement d’une main sur le bas du dos, au dessus de la croupe, provoque une ondulation de la graisse, et peut-être même son ballottement. 

Condition: This is a subjective determination of bear’s body condition based on assessment of body fat. = État : Il s’agit d'une détermination subjective de l’état corporel de l’ours fondée sur l’évaluation de la masse adipeuse.

 

 

 

Description longue

La figure est un tableau sur l’état corporel utilisé comme fiche d’évaluation de l’ours blanc selon l’indice d’adiposité. L’image montre cinq ours blancs dans cinq états possibles : maigre, mince, moyen, gras et très gras. Un ours blanc maigre est décrit comme ayant une apparence maigre et émaciée; les vertèbres, les côtes et les hanches sont apparentes sans palpation; aucun gras n’est palpable entre la peau et les muscles sur la partie dorsale, les hanches ou la croupe. Un ours blanc mince est décrit comme ayant des vertèbres et des hanches partiellement apparentes (mais pas les côtes), facilement palpables sous la peau; peu ou pas de gras entre la peau et les muscles sur le dos; de petites quantités de gras sont perceptibles sur la croupe. Un ours blanc moyen est décrit comme ayant une apparence saine en moyenne; des vertèbres et des hanches non visibles; le tiers ou la moitié supérieure de la colonne vertébrale peut être sentie sous la peau; couche de gras détectable entre la peau et les muscles sur la partie antérieure du corps, laquelle couche s’épaissit légèrement de façon perceptible sur la croupe. Un ours blanc gras est décrit comme ayant des vertèbres et des hanches non visibles; la palpation révèle que de la graisse est déposée sur les vertèbres supérieures, que les os de la hanche sont peu perceptibles à travers la graisse, que la graisse est épaisse sur la croupe, et que le frottement d’une main sur la croupe, là où se trouve la graisse, provoque des ondulations dans la peau. Un ours blanc très gras est décrit comme obèse; les vertèbres et les os des hanches sont indétectables par palpation; une épaisse couche de graisse est apparente entre la peau et les muscles aux deux tiers du dos et sur la croupe; le frottement d’une main sur le bas du dos, au‑dessus de la croupe, provoque une ondulation des graisses, et peut‑être même des secousses. Il s’agit d’une détermination subjective de l’état corporel de l’ours fondée sur l’évaluation de la masse adipeuse.

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2025-08-14