Programme de rétablissement du ptéléa trifolié (Ptelea trifoliata) au Canada [proposition] 2011

  1. Information sur lévaluation de l'espèce par le COSEPAC
  2. Information sur le statut de l'espèce
  3. Information sur l'espèce
  4. Menaces
  5. Objectifs liés à la population et à la répartition
  6. Stratégies et approches générales visant l'atteinte des objectifs
  7. Habitat essentiel
  8. Mesure du rendement
  9. Énoncé sur le plan d'action
  10. Références

Loi sur les espèces en péril
Série des programmes de rétablissement

2011

Agence Parcs Canada. 2011. Programme de rétablissement du ptéléa trifolié (Ptelea trifoliata) au Canada [proposé]. Série des programmes de rétablissement publiée en vertu de la Loi sur les espèces en péril. Agence Parcs Canada. Ottawa. viii + 71 pp.

Pour télécharger des exemplaires de la présente publication ou pour consulter d’autres documents sur les espèces en péril, notamment les rapports de situation du COSEPAC, les descriptions de résidences, les plans d’action et d’autres documents relatifs au rétablissement des espèces, consultez le site Web du Registre public des espèces en péril.

Collection de l’Agence Parcs Canada

Also available in English under the title :
"Recovery Strategy for the Common Hoptree (Ptelea trifoliata) in Canada"

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le ministre de l’Environnement,
2011. Tous droits réservés.
ISBN à venir
No de catalogue à venir

Le contenu du présent document (à l’exception des illustrations) peut être utilisé sans permission, sous réserve d’une mention pertinente de la source.

Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996) ont convenu d’adopter des réglementations et des programmes complémentaires afin d’assurer la protection des espèces en péril partout au Canada. Selon la Loi sur les espèces en péril (LEP), L.C. 2002, ch. 29, les ministres fédéraux compétents doivent élaborer des programmes de rétablissement pour les espèces désignées disparues du pays, en voie de disparition ou menacées, et rendre compte des progrès réalisés dans les cinq années suivantes.

Le ministre responsable de l’Agence Parcs Canada et d’Environnement Canada (le ministre de l’Environnement) est responsable du rétablissement du ptéléa trifolié et présente ici le programme de rétablissement de l’espèce, conformément à l’article 37 de la LEP. Ce programme a été élaboré en collaboration avec les Premières nations de Caldwell, de Walpole Island et Six Nations, le ministère des Richesses naturelles de l’Ontario, y compris Parcs Ontario, l’Office de protection de la nature de la région de Long Point, Conservation de la nature Canada, Ontario Nature, la Carolinian Canada Coalition et les spécialistes John Ambrose, Jane Bowles et Peter Kevan.

La réussite du rétablissement de l’espèce repose sur l’engagement et la coopération de nombreux intervenants qui participeront à la mise en œuvre des mesures préconisées dans le présent programme. Ni l’Agence Parcs Canada, ni Environnement Canada, ni aucune autre autorité compétente ne peuvent mener à bien ce projet en travaillant seuls. Tous les Canadiens sont invités à appuyer ce plan et à contribuer à sa mise en œuvre dans l’intérêt du ptéléa trifolié et de l’ensemble de la société canadienne.

Un ou plusieurs plans d’action précisant les mesures de rétablissement qu’entendent prendre l’Agence Parcs Canada, Environnement Canada et les autres autorités compétentes ou organisations participant à la conservation de l’espèce viendront s’ajouter au présent programme de rétablissement. La mise en œuvre du présent programme est assujettie aux crédits, aux priorités et aux contraintes budgétaires des autorités compétentes et des organisations participantes.

L’Agence Parcs Canada, en collaboration avec les autres ministères compétents, a dirigé l’élaboration du présent programme de rétablissement fédéral en vertu de la Loi sur les espèces en péril. Par la présente, le directeur général de l’Agence, sur la recommandation des directeurs de parc et des directeurs d’unité de gestion concernés, approuve le présent document indiquant que les exigences prévues par la Loi sur les espèces en péril liées à l’élaboration du programme de rétablissement (articles 37 à 42) ont été satisfaites.

Recommandé par :
Marian Stranak, Directrice, parc national du Canada de la Pointe-Pelée, Agence Parcs Canada

Recommandé par :
Geoffrey Hancock, Directeur d'unité de gestion, unité de gestion du Sud-Ouest de l'Ontario, Agence Parcs Canada

Approuvé par :
Alan Latourelle, Directeur général, Agence Parcs Canada

Une description détaillée de l’espèce a été préparée, suivant les lignes directrices de l’époque en matière de rétablissement, par Dougan Associates (2006) dans le cadre de la planification du rétablissement des savanes des flèches de sable du lac Érié, au Canada. D’autres renseignements de base ont été recueillis et réunis selon le modèle du programme de rétablissement par James Kamstra, Melanie Croft et James MacKay d’AECOM Canada (anciennement Gartner-Lee). Les composantes de la stratégie se rapportant au rétablissement ont été élaborées au cours d’un atelier de deux jours consacré à la rédaction du programme de rétablissement. Les personnes suivantes ont participé à cet atelier et contribué de façon importante à la préparation de ce document : Vicki McKay, Lindsay Rodger, Gary Allen, Kim Borg et Dan Reive (APC), Josie et Lonnie Dodge (Première nation de Caldwell), Clint Jacobs et Aimee Johnson (Walpole Island Heritage Centre), Paul General (Six Nations/Confédération des Haudenosaunee), Sandy Dobbyn et Jennifer Hoare (Parcs Ontario, ministère des Richesses naturelles de l’Ontario [MRNO]), Amy Brant et Karine Beriault (MRNO), Paul Gagnon (Office de protection de la nature de la région de Long Point), Mhairi McFarlane (Conservation de la nature Canada), Maria Papoulias (Ontario Nature), Jane Bowles (Université de Western Ontario), Jarmo Jalava (Carolinian Canada Coalition), John Ambrose (consultant en botanique), James Kamstra et James MacKay. Nous désirons remercier Steve et Cobi Sauder (KAYAK Consulting), qui ont animé l’atelier, ainsi que James Kamstra et James MacKay, qui ont élaboré l’ébauche. Merci à Mike Oldham, Wasyl Bakowsky, Don Sutherland, Martina Furrer et Mikhail Paramonov (Centre d’information sur le patrimoine naturel, MRNO), à Rob Tervo, Amy Brant, Donald Kirk et Allen Woodliffe (OMNR), à Sandy Dobbyn, à Mhairi McFarlane, à Maria Papoulias et Mark Carabetta (Ontario Nature), à John Ambrose, à Robert Ritchie (anciennement de la Commission des parcs du Niagara), à Dan Lebedyk (Office de protection de la nature du comté d’Essex) et à Graham Buck (Intendance Ontario), qui ont fourni des dossiers importants ainsi que des couches de données et des précisions sur les occurrences de l’espèce. Merci aussi à Marie Archambault (APC) et à Sandy Dobbyn, Laura Bjorgan et Melody Cairns (Parcs Ontario), qui ont contribué au développement de l’habitat essentiel sur les propriétés de l’APC et de Parcs Ontario, à Josh Keitel et Kevin Leclair (APC), qui se sont chargés de produire les cartes géographiques de l’habitat essentiel et de la répartition de l’espèce au Canada et de déterminer la zone d’occurrence, ainsi qu’à Richard Pelltier (U. S. Geological Survey), qui a défini l’étendue de l’aire de répartition canadienne. Merci à Allan Harris (Northern Bioscience), qui a contribué à la section sur les insectes herbivores, et à Valerie Minelga (APC), qui a révisé l’évaluation environnementale stratégique (annexe A). Nous remercions aussi les réviseurs suivants pour leur précieuse contribution : Marie Archambault, Briar Howes, Kent Prior, Marian Stranak et Kara Vlasman (APC); Lisa Isaacman, Ken Tuininga, Madeline Austen et Krista Holmes (Service canadien de la faune – Région de l’Ontario); Marie-Jose Ribeyron (Environnement Canada, administration centrale); Rhonda Donley et Anita Imrie (MRNO); John Ambrose; Mark Carabetta; Sandy Dobbyn; Clint Jacobs; Jarmo Jalava; Peter Kevan (Université de Guelph, biologie de l’environnement); Mhairi McFarlane; James MacKay; et Maria Papoulias. Le programme de rétablissement a été mis au point et placé dans son format actuel par Vicki McKay.

Le ptéléa trifolié (Ptelea trifoliata), désigné espèce menacée au Canada, est un arbre de petite taille intolérant à l’ombre, dont la durée de vie est courte. On le trouve principalement sur les rivages sableux, bien drainés et souvent secs ayant subi une perturbation naturelle, dans les espaces découverts adjacents à ces rivages et dans les alvars. Comme ces types d’habitat sont naturellement limités, on croit que le ptéléa trifolié a toujours été rare au Canada, où son aire de répartition se réduit principalement à la rive nord du lac Érié et aux îles situées à l’ouest du lac. On trouve néanmoins quelques populations à l’intérieur des terres, le long d’anciens rivages, dans le sud de l’Ontario. En général, les fleurs mâles et femelles de cette espèce poussent sur des pieds distincts, que l’on ne trouve pas nécessairement dans toutes les zones d’occurrence. La présence de pollinisateurs est essentielle, car bien que les graines soient disséminées par l’air, elles ne se rendent habituellement pas très loin.

À l’extrémité nord de l’aire de répartition, on trouve l’espèce dans sept zones centrales naturellement fragmentées : sur l’île Middle, sur l’île Pelée, dans le comté d’Essex (y compris au parc national de la Pointe-Pelée), sur le territoire de la Première nation de Walpole Island, au parc provincial Rondeau/à Erieau, au parc provincial de Port Burwell et dans la municipalité régionale de Niagara. Les plus grandes zones se situent aux extrémités est et ouest du lac Érié, ainsi que sur les îles Middle et Pelée, dans le bassin ouest du lac Érié. Des populations plus petites sont dispersées le long du littoral du lac Érié, sur l’île Walpole, le long de la rivière Niagara et sur d’anciennes crêtes de plage près de Thamesville et de Brantford. Des 39 populations connues, 35 subsistent. Parmi ces dernières, une a été transplantée, une a été perdue et deux sont considérées comme historiques. De nombreuses autres populations ont été cultivées. La majorité (possiblement 96 %) des ptéléas trifoliés du Canada se situent dans une zone de 1,75 km2 à l’intérieur de la portion continentale du parc national de la Pointe-Pelée. Les autres arbres se trouvent dans une zone d’occupation relativement petite.

Dans l’ensemble de l’aire de répartition, les populations semblent connaître un léger déclin. Parmi les principales menaces à leur développement, notons l’aménagement des paysages, la surabondance des nids de cormorans à aigrettes, la présence d’insectes herbivores, les changements dans les processus côtiers, la succession de l’habitat et la présence de plantes exotiques envahissantes.

Les objectifs relatifs au ptéléa trifolié en matière de population et de répartition sont les suivants :

Les grandes stratégies qui seront adoptées pour contrer les menaces à la survie et au rétablissement de l’espèce sont présentées à la section 6.2 (Orientation stratégique en matière de rétablissement).

Le présent programme de rétablissement précise l’habitat essentiel du ptéléa trifolié au Canada, dans la mesure du possible, d’après les meilleurs renseignements disponibles. Des approches fondées sur les zones d’occupation (types de végétation appropriés [selon les données existantes] et zones d’habitat essentiel entourant les populations connues [d’après les caractéristiques biophysiques décrites]) sont utilisées. En outre, le programme décrit les activités susceptibles d’entraîner la destruction de l’habitat essentiel, présente un calendrier des études effectuées et fait état des mesures supplémentaires qui devront être prises pour préciser davantage l’habitat essentiel. Il résume également les méthodes de conservation de l’habitat utilisées sur différentes parcelles de territoire.

Un ou plusieurs plans d’action relatifs au présent programme de rétablissement seront préparés d’ici juin 2016.

Le rétablissement du ptéléa trifolié au Canada est considéré réalisable du point de vue biologique et technique. L’espèce répond aux quatre critères d’évaluation du caractère réalisable du rétablissement, présentés dans l’ébauche des Politiques de la Loi sur les espèces en péril (gouvernement du Canada, 2009) et décrits ci-dessous.

  1. Des individus de l’espèce sauvage qui peuvent se reproduire sont présents maintenant ou le seront dans un avenir rapproché pour maintenir la population ou augmenter son abondance.

    Oui. Des populations capables de se reproduire subsistent dans les aires protégées du parc national de la Pointe-Pelée (partie continentale et île Middle), des réserves naturelles provinciales de Fish Point et de Lighthouse Point, du parc provincial Rondeau/d’Erieau, de Point Abino, du canton de Bertie/de Fort Erie, du parc provincial de Port Burwell et des abords de la route West Shore, sur l’île Pelée. Il y a aussi plus de cinq arbres en âge de se reproduire à au moins sept autres endroits. Ces populations permettront d’assurer la survie du ptéléa trifolié et pourraient être utilisées comme populations de départ pour grossir les populations existantes ou rapatrier les populations disparues du pays, si possible.
  2. Une superficie suffisante d’habitat convenable est à la disposition de l’espèce, ou pourrait l’être par des activités de gestion ou de restauration de l’habitat.

    Oui. Une superficie d’habitat suffisante est actuellement à la disposition de l’espèce, en particulier au centre de son aire de répartition canadienne, le long de la rive nord du lac Érié. Ambrose et Aboud (1984) avancent que l’espèce n’a pas pleinement exploité les habitats riverains disponibles. Des zones d’habitat convenable sont entretenues et/ou restaurées grâce aux processus naturels qui surviennent dans les milieux littoraux dynamiques où le ptéléa trifolié est généralement présent (Ambrose, 2002).
  3. Les menaces importantes auxquelles fait face l’espèce ou son habitat (y compris les menaces à l’extérieur du Canada) peuvent être évitées ou atténuées.

    Oui. Il n’existe pas de menaces inévitables empêchant le rétablissement de l’espèce ou de son habitat. Les activités humaines liées à la modification des rives et l’utilisation inappropriée des lieux à des fins récréatives peuvent être maîtrisées grâce à des activités de sensibilisation et d’intendance et à l’application des lois. La modification des processus naturels peut être stoppée et des mesures peuvent être prises pour réparer les dommages qui ont déjà été causés. Des mesures peuvent être et sont adoptées pour gérer les effets de la surabondance de certaines espèces, de la succession de l’habitat et des espèces exotiques envahissantes. De grands efforts continuent aussi d’être fournis pour contrer l’incidence des changements climatiques. Le degré de menace que posent certains insectes herbivores est toujours inconnu. Cependant, à l’heure actuelle, ces insectes ne sont pas présents dans tous les endroits où l’on trouve le ptéléa trifolié.
  4. Des techniques de rétablissement existent pour atteindre les objectifs relatifs à la population et à la répartition ou elles peuvent raisonnablement être élaborées dans un délai raisonnable.

    Oui. Les techniques de rétablissement nécessaires (voir le point 3 ci-dessus) sont scientifiquement éprouvées et peuvent s’avérer efficaces; elles devraient par conséquent contribuer de manière positive à la survie de l’espèce.

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