Espèces sauvages 2010 : chapitre 23

Reptiles

Reptilia - Classe de vertébrés regroupant tout animal hétérotherme écailleux, y compris les serpents, les lézards, les crocodiles, les tortues, etc.

Photo d’une Tortue des bois
Photo: Tortue des bois, Glyptemys insculpta © John Mosesso Jr.

En bref

  • Il existe plus de 8000 espèces de reptiles dans le monde, dont 48 sont présentes au Canada. Parmi ces dernières, on trouve quatre espèces d’habitats marins (tortues de mer) et 44 espèces d’habitats d’eau douce et terrestres.
  • En excluant les espèces classées comme étant Disparue, Disparue de la région, Indéterminée, Non évaluée, Exotique ou Occasionnelle, seulement 33% des reptiles au Canada sont en sécurité à l’échelle nationale (au niveau du Canada), alors que 42% sont en péril et 25% sont sensibles à l’échelle nationale.
  • Trois espèces de reptiles sont disparues du Canada.
  • Comparativement au rapport Espèces sauvages 2005, la classification nationale de six espèces de reptiles a été modifiée. Parmi ces changements, le rang de quatre espèces a connu un niveau de risque plus élevé suivant de nouvelles évaluations du COSEPAC, une espèce a eu un niveau de risque moins élevé, et une espèce a été ajoutée suivant un changement relié à la taxonomie.
  • Depuis le rapport Espèces sauvages 2000, la catégorie des espèces en péril est celle qui a eu la plus forte augmentation en termes de nombre d’espèces, alors que la catégorie des espèces en sécurité a eu la plus forte diminution en termes de nombre d’espèces de reptiles.

Contexte

Au total, 48 espèces de reptiles sont présentes au Canada, dont 26 serpents, sept lézards, 11 tortues d’eau douce et quatre tortues marines (au cours de la dernière décennie, de nombreux débats scientifiques ont eu lieu sur les relations évolutives entre les tortues, les lézards, les serpents, les crocodiles et les oiseaux, à la suite desquels il a été suggéré que les tortues devraient être considérées comme une classe distincte des autres reptiles. Certaines organisations ont déjà adopté cette démarche, mais le programme sur la situation générale suit actuellement la méthode plus prudente en maintenant les tortues, les serpents et les lézards dans la classe traditionnelle des Reptilia, jusqu’à ce que le débat scientifique soit clarifié). Ce groupe relativement petit est diversifié et compte des espèces vivant dans des habitats variés : de l’environnement souterrain aux cimes des arbres, ainsi que des profondeurs des océans jusqu’aux terres les plus arides. Les reptiles se distinguent facilement par leur peau écailleuse sèche ou, dans le cas des tortues, par leur dure coquille osseuse. Les écailles de reptiles sont une partie continue de la peau et, chez certaines espèces, elles revêtent des formes uniques, telles que les épines et les spicules du Grand Iguane à petites cornes (Phrynosoma hernandesi) et les écailles du nez qui donnent son nom à la Couleuvre à nez plat (Heterodon platirhinos). Tous les reptiles sont hétérothermes (ectothermes), ce qui signifie que, plutôt que d’utiliser l’énergie alimentaire pour produire de la chaleur corporelle (comme les mammifères et les oiseaux), ils dépendent de sources de chaleur externes, telles que le soleil. Dans le but de conserver une température interne adéquate, de nombreux reptiles se prélassent au soleil et se cachent à l’ombre, en alternance.

Les reptiles descendent des amphibiens mais, à la différence de ces derniers, ils possèdent une peau imperméable et ne dépendent pas de l’eau ou des conditions d’humidité pour se reproduire, ce qui leur a permis de devenir les premiers vertébrés complètement terrestres, il y a environ 300 millions d’années. La formation d’un oeuf complexe muni d’une coquille lisse constitue l’une des adaptations importantes permettant aux reptiles de se reproduire sur la terre ferme. La coquille protège l’embryon et l’empêche de s’assécher, mais elle est assez molle pour s’étendre à mesure que l’embryon se développe. De nos jours, la majorité des espèces de reptiles pondent encore des oeufs, mais un petit nombre, tel que le Lézard alligator du Nord (Elgaria coerulea), donne naissance à des petits entièrement formés, ce qui permet à la mère de protéger les jeunes en croissance contre les conditions extrêmes de chaleur et de froid, ainsi que des prédateurs.

Tous les reptiles terrestres et d’eau douce du Canada hibernent afin d’échapper aux longs hivers froids, mais certaines espèces possèdent des méthodes uniques pour survivre à l’hibernation. Les Grands Iguanes à petites cornes s’enterrent simplement à quelques centimètres dans le sol, souvent sur une pente exposée au sud afin de profiter de la chaleur du soleil. Les tortues d’eau douce, telles que la Tortue peinte (Chrysemys picta) et la Tortue mouchetée (Emydoidea blandingii), passent leurs hivers sous l’eau en profondeur, où elles sont protégées des froids intenses. Afin de survivre pendant plusieurs mois sans air, ces tortues aspirent de l’eau dans leur bouche, où un tissu spécialisé dans la gorge échange l’oxygène et le dioxyde de carbone avec l’eau, et la rejettent.

Les reptiles perçoivent le monde d’une façon très différente des humains et certains sont même munis d’organes sensoriels supplémentaires qui leur fournissent de l’information additionnelle sur leur environnement. Par exemple, bon nombre de serpents et de lézards utilisent leur langue pour détecter des substances chimiques dans l’air (ce qui équivaut à notre sens de l’odorat). Lorsque la langue d’un serpent sort de sa bouche et y rentre, de petites particules aérogènes sont récoltées et analysées par l’organe de Jacobson situé dans le palais. Ce dispositif peut être incroyablement sensible; une Couleuvre rayée (Thamnophis sirtalis) mâle peut connaître la taille et probablement la productivité d’une femelle par un simple tremblement de la langue, en détectant les phéromones qu’elle libère. Les crotalidés, tels que le Crotale de l’Ouest (Crotalus oreganus), sont munis de détecteurs de chaleur concentrés dans de petites fossettes entre la narine et l’oeil, lesquels leur permettent de détecter des changements de température de moins de 0,1°C et, ainsi, des proies à sang chaud, même dans le noir. Les tortues marines entreprennent de vastes migrations tous les ans; elles possèdent une capacité remarquable de retourner à des endroits précis tels que des plages de nidification ou des aires d’alimentation. Dans le but d’accomplir cet exploit, les tortues marines font probablement appel à un éventail de sens, y compris la vue et la capacité de sentir le champ magnétique terrestre.

État des connaissances

L’état des connaissances sur les reptiles canadiens varie énormément selon les espèces. Bien que certaines espèces de reptiles aient été bien étudiées, la répartition, les tendances des populations et le cycle biologique de certains reptiles canadiens demeurent mal connus, en partie en raison du manque de données de référence et en partie à cause des difficultés à détecter les reptiles, qui sont souvent de nature solitaire et secrète.

Des initiatives volontaires, telles que l’Atlas de l’herpétofaune de la Nouvelle-Écosse et celui de l’Ontario, recueillent des renseignements précieux sur la répartition ainsi que l’abondance des reptiles, et sensibilisent le public envers ce groupe. Jusqu’à présent, le COSEPAC a évalué plusieurs espèces, sous-espèces et populations de reptiles, consolidant ainsi les connaissances sur des espèces dont on soupçonne déjà qu’elles étaient en péril.

Le Canada constitue le foyer de l’une des populations de serpents les plus étudiées au monde, la Couleuvre rayée à flancs rouges (Thamnophis sirtalis parietalis) de la zone de gestion de la faune de Narcisse, dans le sud du Manitoba. Ces serpents, une sous-espèce de la Couleuvre rayée, hibernent dans des tanières communes, connues sous le nom de « hibernaculum ». Dans le sud du Manitoba, les sites d’hibernaculum appropriés sont rares; les serpents s’entassent alors dans les quelques sites existants, où jusqu’à 10 000 serpents passent l’hiver ensemble. Cette grande concentration de serpents a permis aux chercheurs d’étudier relativement facilement les stratégies d’accouplement, leur succès, le comportement thermorégulateur et la migration.

Récemment, certaines recherches sur les reptiles canadiens se sont concentrées sur des espèces dont on sait qu’elles sont en déclin. En fournissant de l’information sur les raisons des déclins, ces études peuvent également fournir des données précieuses sur le cycle biologique et la répartition des reptiles canadiens. Par exemple, des études récentes sur la Tortue des bois (Glyptemys insculpta, classification nationale (au niveau du Canada) : en péril) ont examiné le cycle biologique et la taille des populations, les répercussions de l’agriculture sur le recrutement et la survie des populations, la sélection de l’habitat et la génétique des populations isolées.

La plupart des espèces de reptiles sont représentées au Canada par des populations situées à l’extrémité de leur aire de répartition géographique. Cette situation offre des possibilités d’étudier les facteurs qui restreignent l’aire de répartition d’une espèce et de comparer les populations périphériques avec celles se trouvant au centre de l’aire de répartition. L’écologie thermique des reptiles constitue un autre sujet important de recherches sur les reptiles canadiens; il s’agit de la façon dont les reptiles utilisent différents habitats pour réguler leur température corporelle et de l’importance de ce mécanisme dans leur cycle vital et leur succès reproducteur.

Richesse et diversité au Canada

Les reptiles terrestres et d’eau douce sont concentrés dans le sud du Canada; l’Ontario possède la richesse la plus élevée (27 espèces), suivi du Québec (19 espèces) et de la Colombie-Britannique (16 espèces) (figure 23). La Colombie-Britannique abrite le nombre le plus élevé d’espèces (neuf) qui ne se trouvent nulle part ailleurs au Canada. Deux régions du Canada (Yukon, Terre-Neuve-et-Labrador) ne comptent aucune espèce de reptiles. Tous les reptiles canadiens sont également présents aux États-Unis, mais l’aire de répartition de plusieurs espèces, telles que la Couleuvre fauve de l’Est (Pantherophis gloydi) et le Lézard alligator du Nord, se situe en grande partie au Canada.

Les quatre tortues marines canadiennes se trouvent dans les régions des océans Atlantique ou Pacifique; aucune n’a été trouvée dans les eaux de l’Arctique, où les conditions pourraient être trop extrêmes pour la survie des reptiles (figure 23).

Pleins feux sur la Tortue luth

La Tortue luth (Dermochelys coriacea) est le reptile vivant le plus grand du monde; elle atteint une longueur de 2 m et pèse jusqu’à 900 kg. Les Tortues luth vivent dans les océans Atlantique, Pacifique et Indien, et nichent dans les plages sablonneuses des eaux tropicales chaudes. Entre les saisons de reproduction, elles migrent vers le nord et peuvent être observées sur les côtes est et ouest du Canada, dans les régions de l’océan Atlantique et de l’océan Pacifique. La Tortue luth est la seule tortue marine sans carapace dure. Son dos est plutôt couvert d’une substance semi flexible faite de tissu conjonctif et de nombreux petits os, ce qui lui permet de plonger à des profondeurs plus grandes que d’autres tortues marines. L’aliment préféré de la Tortue luth est la méduse, et elle est dotée d’épines pointues orientées vers l’arrière dans la gorge afin de l’aider à avaler cette nourriture glissante. Les populations mondiales de Tortues luth ont décliné d’environ 70% entre 1980 et 1995; cette espèce est classée en péril à l’échelle nationale.

Ces tortues surprenantes sont difficiles à étudier, car elles passent très peu de temps sur terre. Après la ponte, les femelles retournent à la mer, car elles ne viennent sur la plage que pour y déposer leurs oeufs. Quant aux mâles, ils ne retournent jamais sur la terre ferme, ce qui complique l’étude des modèles de répartition ou de migration de ces tortues. Toutefois, les chercheurs canadiens travaillant près de la côte de la Nouvelle-Écosse ont été les premiers à utiliser une nouvelle méthode d’étude des Tortues luth. Les tortues sont capturées en mer, et un petit émetteur satellite est attaché à leur carapace avant qu’elles soient libérées. Les tortues ne sont pas blessées et les chercheurs peuvent suivre leurs déplacements par satellite. Des adultes mâles et femelles ainsi que des juvéniles ont été suivis de cette façon; il s’agit de la première fois que des chercheurs sont en mesure de suivre les déplacements de Tortues luth mâles et juvéniles. Les résultats de l’étude sont incroyables : les adultes et les juvéniles ont effectué des migrations d’environ 10 000 km, un aller retour des eaux froides de la Nouvelle-Écosse à la mer des Caraïbes et aux zones adjacentes de l’océan Atlantique, dans une période de 12 mois. Cette étude et d’autres recherches similaires nous fournissent l’information nécessaire à la conservation de ces reptiles géants.

Pleins feux sur le Grand Iguane à petites cornes

De nombreux Canadiennes et Canadiens sont surpris d’apprendre que sept espèces différentes de lézards sont présentes au Canada! Le Grand Iguane à petites cornes, Phrynosoma hernandesi, est l’un des lézards canadiens les mieux connus. Au Canada, ces lézards sont dispersés dans l’habitat de prairie mixte du sud-est de l’Alberta et du sud-ouest de la Saskatchewan, où ils préfèrent les pentes protégées exposées au sud. Ce lézard, qui se déplace lentement, est la proie d’un bon nombre de prédateurs potentiels, y compris les rapaces et d’autres oiseaux, des serpents et des mammifères. Lorsqu’un prédateur s’approche, le lézard gèle et compte sur sa couleur cryptique afin de lui échapper. Le Grand Iguane à petites cornes se nourrit de fourmis, de sauterelles et d’autres petits invertébrés, et utilise son excellente vue pour localiser ses proies.

Au Canada, les Grands Iguanes à petites cornes se trouvent à la limite septentrionale de leur aire de répartition. Afin d’échapper aux hivers froids, ils hibernent sous le sol mince des pentes exposées au sud. Pendant l’été, ces lézards conservent leur énergie et leur chaleur en bougeant lentement, ainsi qu’en passant une grande partie de leur temps sur les pentes exposées au sud. De plus, les femelles donnent naissance à des jeunes formés, ce qui permet aux mères de garder les oeufs au chaud et à l’abri des prédateurs.

Les Grands Iguanes à petites cornes sont dispersés dans leur aire de répartition canadienne et la plupart des populations sont petites. La répartition et la taille des populations sont énormément restreintes par les variables environnementales, et le pâturage et l’aménagement menacent leur habitat. À l’échelle nationale, les Grands Iguanes à petites cornes sont classés en péril.

Résultats de l’évaluation de la situation générale

Parmi les 48 espèces de reptiles au Canada, seulement 28% (13 espèces) sont classées en sécurité à l’échelle nationale, alors qu’un total de 35% est en péril (17 espèces, figure 23 et tableau 32). De plus, 21% des espèces de reptiles sont sensibles (10 espèces), 4% sont exotiques (deux espèces), 4% sont occasionnelles (deux espèces) et 2% sont indéterminées (une espèce) à l’échelle nationale. Finalement, trois espèces de reptiles terrestres sont disparues du Canada (6%), pour lesquelles aucune mention n’existe au Canada depuis au moins 40 ans.

Figure 23. Résultats des évaluations de la situation générale des espèces de reptiles au Canada dans le rapport Espèces sauvages 2010.
diagramme à bandes (voir longue description ci-dessous)
Long description for Figure 23

La figure 23 montre les résultats des évaluations de la situation générale des espèces de reptiles au Canada dans le rapport Espèces Sauvages 2010. Le graphique à barres présente les espèces des reptiles disparues, disparues de la région, en péril, possiblement en péril, sensibles, en sécurité, indéterminées, non-évaluées, exotiques et occasionnelles au Canada, dans chaque province et territoire et dans les 4 régions océaniques. Des 48 espèces évaluées au Canada, 3 étaient classées disparues de la région, 17 en péril, 10 sensibles, 13 en sécurité, une indéterminée, 2 exotiques et 2 occasionnelles. Seule une espèce a été évaluée dans les Territoires du Nord-ouest et a été classée possiblement en péril. Seule une espèce a été évaluée au Nunavut et a été classée non-évaluée. Des 16 espèces évaluées en Colombie-Britannique, 2 étaient classées disparues de la région, 3 en péril, 2 possiblement en péril, 3 sensibles, 4 en sécurité et 2 exotiques. Des 8 espèces évaluées en Alberta, une était classée en péril, 2 possiblement en péril et 5 sensibles. Des 12 espèces évaluées en Saskatchewan, 2 étaient classées en péril, 5 sensibles et 5 en sécurité. Des 8 espèces évaluées au Manitoba, une était classée en péril, une possiblement en péril, 3 sensibles et 3 en sécurité. Des 27 espèces évaluées en Ontario, 13 étaient classées en péril, 5 sensibles, 7 en sécurité, une indéterminée et une exotique. Des 19 espèces évaluées au Québec, 4 étaient classées en péril, 4 possiblement en péril, 3 sensibles, 4 en sécurité, 2 indéterminées et 2 exotiques. Des 7 espèces évaluées au Nouveau-Brunswick, une était classé en péril et 6 en sécurité. Des 10 espèces évaluées en Nouvelle-Écosse, 2 étaient classées en péril, une sensible, 6 en sécurité et une exotique. Des 3 espèces évaluées à l’Île-du-Prince-Édouard, 2 étaient classées en sécurité et une indéterminée. Des 2 espèces évaluées dans la région de l’océan Pacifique, une était classé en péril et une occasionnelle. Des 4 espèces évaluées dans la région de l’océan Atlantique, une était classée en péril, une sensible, une indéterminée et une occasionnelle. Aucune espèce n’a été évaluée au Yukon, à Terre-Neuve et Labrador, dans la région de l’océan Arctique Ouest et dans la région de l’océan Arctique Est.

Comparaison avec les rapports Espèces sauvages précédents

Depuis le rapport Espèces sauvages 2000, la catégorie des espèces en péril est celle qui a connu la plus forte augmentation en termes de nombre d’espèces, alors que la catégorie des espèces en sécurité a connu la plus forte diminution en termes de nombre d’espèces de reptiles (tableau 32).

Avec la révision des rangs effectuée dans ce rapport, la classification nationale de six espèces a été changée comparativement à Espèces sauvages 2005. Parmi ces changements, quatre espèces ont connu un niveau de risque plus élevé à la suite de nouvelles évaluations du COSEPAC, une espèce a eu un niveau de risque moins élevé, et une espèce a été ajoutée en raison d’un changement relié à la taxonomie (tableau 33).

Une espèce, Crotalus viridis (classification nationale : sensible) a été ajoutée à la liste nationale des espèces depuis le rapport Espèces sauvages 2005, augmentant le nombre total d’espèces de reptiles au Canada à 48. Cet ajout est le résultat d’un changement relié à la taxonomie (séparé de l’espèce Crotale de l’Ouest, Crotalus oreganus).

Tableau 32. Changements dans le nombre d’espèces de reptiles dans le temps dans chacune des catégories de rangs déterminés par le Groupe de travail national sur la situation générale.
Classification nationale Années des rapports Espèces sauvages 2000 Années des rapports Espèces sauvages 2005 Années des rapports Espèces sauvages 2010 Changement moyen entre les rapports Changement total depuis le premier rapport
0 Extinct / Extirpated 0
(0%)
3
(6%)
3
(6%)
+2 espèces +3 espèces
1 At Risk 10
(22%)
13
(28%)
17
(35%)
+4 espèces +7 espèces
2 May Be At Risk 2
(4%)
2
(4%)
0
(0%)
-1 espèces -2 espèces
3 Sensitive 12
(26%)
12
(26%)
10
(21%)
-1 espèces -2 espèces
4 Secure 18
(40%)
12
(26%)
13
(28%)
-3 espèces -5 espèces
5 Undetermined 1
(2%)
1
(2%)
1
(2%)
Stable Stable
6 Not Assessed 0
(0%)
0
(0%)
0
(0%)
Stable Stable
7 Exotic 1
(2%)
2
(4%)
2
(4%)
+1 espèces +1 espèces
8 Accidental 2
(4%)
2
(4%)
2
(4%)
Stable Stable
Total 46 (100%) 47
(100%)
48
(100%)
+1 espèces +2 espèces

 

Tableau 33. Raisons des changements dans la situation des espèces de reptiles entre la dernière évaluation et le rapport actuel.
Nom scientifique Nom français Rang national 2005 Rang national 2010 Raison du changement
Crotalus oreganus Raison du changement 3 1 (C) Menacée selon le COSEPAC en 2004.
Crotalus viridis - - 3 (T) Auparavant incluse dans Crotalus oreganus (Changement relié à la taxonomie).
Emydoidea blandingii Tortue mouchetée 2 1 (C) En voie de disparition (population de la Nouvelle-Écosse) et menacée (population des Grands Lacs et du Saint-Laurent) selon le COSEPAC en 2005.
Glyptemys insculpta Tortue des bois 3 1 (C) Menacée selon le COSEPAC en 2007.
Phrynosoma hernandesi Grand Iguane à petites cornes 2 1 (C) En voie de disparition selon le COSEPAC en 2007.
Pituophis catenifer Couleuvre à nez mince 3 4 (I) Amélioration des connaissances sur l’espèce.

Menace envers les reptiles canadiens

La fragmentation et la destruction de l’habitat constituent les principales menaces envers les reptiles terrestres et d’eau douce. Par exemple, on pense que les populations de Scinques des prairies (Eumeces septentrionalis) ont décliné à mesure que l’habitat de prairies se transformait en terres agricoles et que l’habitat dans les aires protégées se fragmentait en raison de la succession.

La mort sur les routes constitue une grave menace envers certaines populations de reptiles, en particulier pour les espèces longévives qui misent sur les taux de survie élevés des adultes pour maintenir leurs populations. Les reptiles sont peut-être attirés par les routes, qui leur semblent des endroits adéquats pour s’exposer au soleil ou des substrats de nidification appropriés, et risquent ainsi d’être tués par les voitures. En outre, les routes peuvent créer des obstacles que les reptiles doivent traverser afin d’atteindre des habitats d’hibernation et de reproduction. Enfin, il est possible que les routes fragmentent les populations en empêchant les individus de se déplacer entre les populations ou en réduisant leurs déplacements.

Les reptiles sont des animaux de compagnie prisés partout dans le monde et, bien que des fournisseurs faisant preuve d’éthique ne vendent que des animaux reproduits et élevés en captivité, des reptiles sauvages sont encore capturés pour être vendus comme animaux de compagnie. La collecte non viable d’animaux peut entraîner des déclins de populations et ajoute une pression supplémentaire sur les populations qui font possiblement déjà face à la perte d’habitat ou à d’autres menaces. Les deux espèces exotiques de reptiles présentes au Canada ont été introduites par la libération d’animaux captifs, et elles possèdent le potentiel d’entrer en compétition avec les reptiles indigènes. Parmi d’autres menaces importantes envers les reptiles terrestres et d’eau douce, notons les prédateurs exotiques, la pollution, les maladies, l’exploitation et la crainte des humains envers les reptiles.

Les menaces envers les reptiles marins comprennent la pollution ainsi que les blessures et les mortalités causées par le contact avec le matériel de pêche. De plus, certains reptiles marins font face à la perte de l’habitat et à une surexploitation provoquée par les collectes illégales ou le braconnage dans les plages de nidification. La restauration de l’habitat dans les plages de nidification peut être entravée par le retrait du sable.

Conclusion

Le présent rapport montre que 35% des espèces de reptiles sont classées en péril à l’échelle nationale, ce qui constitue la proportion la plus élevée de tous les groupes couverts dans le présent rapport. Espèces sauvages 2010 présente un portrait plus précis de la situation des reptiles au Canada que celui de 2000 et 2005, en raison d’une augmentation de la quantité et de la précision de l’information disponible sur les reptiles canadiens.

Pour en savoir plus

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Réseau canadien de conservation des amphibiens et des reptiles [PDF, 688 Ko]. (Consulté le 16 février 2010).

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