Espèces sauvages 2010 : chapitre 3
Section 1 : Introduction
Contexte
L’année 2010 est l’Année Internationale de la Biodiversité. Il s’agit d’une occasion unique pour mieux comprendre la diversité des espèces qui nous entourent, et de protéger cette diversité du mieux possible. Le rapport Espèces sauvages 2010 cadre parfaitement dans ce contexte, en analysant la situation d’une impressionnante quantité d’espèces présentes au Canada.
Le Canada abrite plus de 70 000 espèces sauvages, incluant entre autres les mammifères, les oiseaux, les poissons, les plantes vasculaires, les papillons, les libellules, les abeilles, les vers, les mousses et les champignons. Les Canadiennes et les Canadiens accordent énormément de valeur à ces espèces et à d’autres aspects de la nature. Ils reconnaissent que les espèces sauvages fournissent quantité de ressources, comme des aliments, des médicaments et des matériaux, ainsi que des services que nous tenons souvent pour acquis : elles nettoient l’air et l’eau, régularisent le climat, produisent et protègent les sols, pollinisent des cultures et luttent contre les ravageurs. En outre, les Canadiennes et les Canadiens sont fiers et tirent profit d’une renommée internationale des paysages vierges où la faune abonde. Mais, peut-être par dessus tout, ils attachent de l’importance à la splendeur esthétique et à la nourriture spirituelle qu’offre encore l’éventail incroyable d’espèces sauvages qui habitent le pays. Pour toutes ces raisons, nous reconnaissons une responsabilité à l’égard des générations futures canadiennes et du reste du monde à conserver le patrimoine naturel du pays en empêchant que des espèces disparaissent par suite des activités anthropiques.
Afin de prévenir la disparition d’espèces, il importe d’abord de savoir quelles espèces sont présentes au pays, où elles se trouvent et quelle est leur situation. La série Espèces sauvages vise à fournir cet aperçu. Dans le rapport Espèces sauvages 2010 : La situation générale des espèces au Canada, nous présentons les résultats des évaluations de la situation générale de 11 950 espèces, y compris la plupart les vertébrés du Canada, toutes les plantes vasculaires du pays, les macrolichens, les mousses et plusieurs groupes d’invertébrés. Les évaluations de la situation générale intègrent les meilleurs renseignements possibles afin de donner un aperçu de la situation de chaque espèce : taille et répartition des populations, menaces envers celles-ci et tendances relatives à ces facteurs. Elles servent à catégoriser les espèces en classifications générales : certaines espèces ne sont pas en péril, d’autres montrent les premiers signes de difficulté et doivent être surveillées ou gérées, et d’autres encore doivent faire l’objet d’une évaluation détaillée de leur situation. Les catégories de la situation générale permettent en outre de mettre en lumière des lacunes en matière de renseignements. Par exemple, pour certaines espèces, il est possible que les données soient insuffisantes pour évaluer si elles sont en sécurité ou si elles sont préoccupantes. Chaque espèce reçoit une classification de la situation générale pour chaque province, territoire ou région océanique où elle est présente, ainsi qu’une classification de la situation générale au Canada (« classification nationale »), qui reflète la situation de l’espèce dans son ensemble au pays.
Puisque les classifications sont produites pour de nombreuses espèces de toutes les régions, il est possible d’observer les tendances à la baisse ou les menaces qui pèsent sur des séries d’espèces; il s’agit là de l’une des forces de cette méthode. De plus, les classifications de la situation générale sont revues et mises à jour de façon périodique, ce qui permet aux Canadiennes et aux Canadiens de suivre des tendances diachroniques d’amélioration ou de déclin et de savoir pour quelles espèces la situation est stable ou s’améliore, et quelles espèces font face à un déclin ou à de nouvelles menaces. De telles tendances donnent une bonne idée de la nature et de la magnitude d’un problème, mais elles peuvent également indiquer des pratiques améliorées en matière de conservation.
Le rapport 2010 est le troisième rapport de la série Espèces sauvages. Un rapport est produit à tous les cinq ans et celui-ci fait donc suite aux rapports de 2005 et de 2000. La série Espèces sauvages constitue la base commune et complète de l’examen de la situation générale des espèces dans toute leur aire de répartition au Canada, ainsi qu’une base solide pour comparer les changements futurs dans la répartition et l’abondance des espèces.
L’évaluation de cette variété d’espèces de toutes les régions du pays représente une tâche considérable, car le nombre d’espèces est grand et le territoire est vaste. Les espèces sont réparties sur toute l’étendue du territoire du Canada : 10 millions de kilomètres carrés de terre et d’eau douce, près de 6 millions de kilomètres carrés d’océan et 202 080 kilomètres de rivages, soit la côte la plus longue au monde. En outre, dans cette immense région, la répartition des espèces est influencée par la profusion stupéfiante de reliefs, de types de sols et d’habitats qui se trouvent à l’intérieur de nos frontières, notamment la forêt boréale, la toundra, la taïga, les tourbières, les forêts pluvieuses tempérées, les prairies, les marais, les prés alpins, la côte de l’Atlantique, du Pacifique et l’océan Arctique.
L’évaluation de la situation générale des espèces canadiennes est peut-être très difficile, mais ce processus est indispensable. Notre économie fondée sur les ressources et notre niveau de vie élevé ont des répercussions sur la nature : nous défrichons, agrandissons nos villes, extrayons les ressources, produisons des déchets et introduisons des espèces exotiques. En modifiant la nature à notre profit, nous devons veiller à ne pas mettre en péril les espèces dont nous célébrons l’existence et dont nous dépendons. La série Espèces sauvages est un outil pour toutes les Canadiennes et tous les Canadiens, un guide qui indique les espèces pour lesquelles davantage de renseignements sont nécessaires, une méthode de suivi diachronique de la situation des espèces au pays, un outil efficace pour améliorer la conservation et un témoignage de la volonté des Canadiennes et des Canadiens de collaborer à la protection des espèces sauvages.
Le concept d’espèce
Le processus d’évaluation de la situation générale vise à attribuer une cote à une espèce, terme faisant généralement référence aux populations d’organismes qui ne s’accouplent pas avec d’autres populations même lorsqu’elles occupent un même territoire au même moment. L’espèce est l’unité de classement biologique la plus courante et la plus facilement reconnaissable qui soit utilisée en conservation, mais elle n’est pas la seule. Par exemple, les sous-espèces (populations génétiquement distinctes pouvant sembler différentes et se comporter différemment) et les stocks (populations distinctes qui peuvent nécessiter différentes méthodes de gestion parce que des pressions écologiques différentes s’exercent sur elles) constituent des divisions inférieures à l’espèce. Bien que ces divisions puissent avoir des avantages, il y a plus souvent des désaccords relativement aux limites précises et à l’importance biologique des différences observées à cette échelle plus petite. En outre, relativement peu d’espèces ont été examinées d’assez près pour définir l’existence de sous-espèces ou de stocks. Ainsi, seules les espèces ont été classées quant à leur situation générale.
La vie est variée à presque toutes les échelles imaginables. De l’ADN qui constitue les gènes des organismes à la composition et au comportement d’écosystèmes entiers, des êtres vivants d’une diversité et d’une complexité sans fin nous entourent. L’expression la plus courante de cette diversité est le nombre et le type d’espèces; dans le présent rapport, nous abordons essentiellement la biodiversité sous cet angle (figure 1). Cependant, la perspective des espèces ne constitue pas le seul point de vue valable. Par exemple, l’Arctique canadien compte relativement peu d’espèces, mais bon nombre d’entre elles sont particulièrement adaptées aux températures extrêmes, ce qui leur permet de survivre là et nulle part ailleurs. La diversité des types d’organismes est au moins aussi importante que leur nombre, car les différents types d’organismes possèdent des fonctions importantes, souvent irremplaçables, dans la nature. Par exemple, certains champignons vivent en association avec les racines des plantes, auxquelles ils fournissent des minéraux sans lesquels la plupart des plantes vasculaires ne pourraient tout simplement pas croître!
Pourquoi un rapport sur les espèces au Canada?
La série Espèces sauvages sur la situation générale des espèces au Canada correspond à une exigence en vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril, une entente de principe conclue en 1996 par les ministres fédéraux, provinciaux et territoriaux responsables de la faune. L’Accord vise à empêcher que des espèces disparaissent du Canada par la suite des activités anthropiques. Dans le cadre de cet objectif, les parties de l’Accord conviennent qu’elles « surveilleront, évalueront et feront rapport régulièrement sur le statut de toutes les espèces sauvages » dans le but d’établir quelles espèces sont en déclin, lesquelles nécessitent une évaluation officielle de leur situation ou une gestion supplémentaire, et celles qui nécessitent davantage de renseignements. Chacune des provinces ainsi que chacun des territoires et des organismes fédéraux représentés par l’Accord s’engagent à évaluer les espèces dont ils sont le principal responsable.
Les rapports de la série Espèces sauvages servent également de base pour respecter une exigence de la Loi sur les espèces en péril (LEP) du Canada. Cette Loi constitue un engagement clé du gouvernement fédéral en vue de prévenir la disparition d’espèces sauvages et de prendre les mesures nécessaires pour les rétablir. L’article 128 de cette loi stipule que « cinq ans après l’entrée en vigueur du présent article, et à intervalles de cinq ans par la suite, le ministre établit un rapport général sur la situation des espèces sauvages » (Gouvernement du Canada, 2002). Le premier de ces rapports a été déposé au Parlement en 2008 et les rapports de la série Espèces sauvages continueront par la suite à servir de base pour remplir cet engagement (Environnement Canada, 2009).
Fonctions du présent rapport
Le présent rapport résume les évaluations de la situation générale d’un grand nombre et d’une grande variété d’espèces sauvages présentes au Canada. L’accent est mis sur la situation générale de toutes les espèces de chacun de ces groupes plutôt qu’uniquement sur celle des espèces rares ou en voie de disparition. Ainsi, par exemple, on peut se demander : « Est-ce que les salamandres s’en tirent mieux que les grenouilles en Nouvelle-Écosse? Est-ce que la situation générale des salamandres en Nouvelle-Écosse a changé depuis 2000? La tendance est elle la même au Manitoba, ou même pour l’ensemble du Canada? Comment la situation générale des salamandres et des grenouilles se compare à celle d’autres espèces associées à l’eau, comme les poissons? » Ces questions et beaucoup d’autres trouvent une réponse, car le rapport rassemble des renseignements sur différents types d’espèces, sur toutes les provinces, tous les territoires et des parties des trois océans qui bordent le Canada. En outre, il présente la classification de la situation générale des espèces dans chacune des régions et pour l’ensemble du Canada.
Les évaluations de la situation générale mettent l’accent sur l’établissement des renseignements et des connaissances spécialisées dont nous disposons et sur leur utilisation pour évaluer la situation générale d’autant d’espèces que possible, ce qui permet de présenter au public l’information existante plutôt que de retarder la production d’un rapport jusqu’à l’obtention des données scientifiques complètes. Un grand nombre d’espèces n’auraient pas été décrites ni consignées (c’est-à-dire, espèces non encore découvertes par la science ou qui sont connues, mais dont la présence au Canada n’a pas encore été documentée; Mosquin et Whiting, 1992).
Le nombre et la variété exceptionnels d’espèces évaluées dans le cadre de la série Espèces sauvages exigent que le rapport se concentre sur la condensation de renseignements souvent détaillés en vastes catégories de situation générale. Ainsi, dans certains cas, le rapport se sert de l’information provenant d’initiatives consacrées à des groupes d’espèces particuliers ou à certaines régions ou fonctions; il ne remplace donc pas ces initiatives, dont l’intérêt est plus pointu et les objectifs, plus précis. En particulier, les évaluations de la situation générale ne remplacent pas les évaluations scientifiques exhaustives du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) ni leurs équivalents provinciaux et territoriaux, qui fournissent une étude ciblée et en profondeur des espèces qui peuvent être en péril. Les méthodes et la portée des évaluations de la situation générale diffèrent également des plans de conservation des oiseaux (par exemple, Partenaires d’envol Canada, relativement aux oiseaux terrestres, le Plan canadien de conservation des oiseaux de rivage et Envolées d’oiseaux aquatiques, qui concerne les oiseaux de mer et les oiseaux aquatiques qui vivent en colonies), qui possèdent leur propre mécanisme d’établissement des priorités adapté à leurs objectifs uniques.
Voici un résumé de quelques unes des réalisations de la série Espèces sauvages. Cette dernière :
- intègre des renseignements sur un grand nombre et une grande variété d’espèces sauvages du Canada (11 950 espèces dans 20 groupes), y compris la plupart des vertébrés et toutes les plantes vasculaires présents au Canada. Il est ainsi possible de comparer la situation générale de différentes espèces et d’effectuer des comparaisons entre les groupes d’espèces ou au sein de ceux-ci, selon la taxonomie et les frontières régionales;
- fait connaître aux Canadiennes et aux Canadiens les espèces auxquelles il faudrait porter attention pour prévenir leur disparition, avant que leur état ne devienne critique. Savoir dès que les problèmes se manifestent qu’une espèce est en difficulté accroît le succès et la rentabilité des programmes de conservation. En outre, les évaluations de la situation générale aident à établir une priorité pour les espèces qui ont le besoin le plus urgent de faire l’objet d’une évaluation détaillée de la situation, d’une gestion supplémentaire ou de recherches fondamentales sur la taille des populations, la répartition, les menaces ou les tendances;
- actualise la situation générale des espèces qui ont été évaluées pour la première fois dans les rapports précédents. Cette comparaison met en lumière les espèces dont la situation est en déclin ou s’améliore, illustre les lacunes en matière d’information ayant été comblées et les domaines exigeant de plus amples renseignements;
- résume l’identité et la répartition des espèces sauvages non indigènes (exotiques) dans tout le Canada. Peu de Canadiennes et de Canadiens connaissent la proportion d’espèces de faune et de flore qui sont introduites et leurs répercussions possibles sur les espèces indigènes;
- définit les lacunes en matière de connaissances des espèces sauvages du Canada. Pour obtenir un tableau complet et précis de la situation générale des espèces du pays, il est essentiel d’orienter les ressources et les connaissances spécialisées qui combleront ces lacunes;
- établit ou renforce des réseaux locaux de personnes qui possèdent de l’information sur les espèces sauvages du Canada. Les personnes définies au cours de ce processus constituent une partie de la base de connaissances, coordonnée essentielle pour le présent rapport sur la situation générale et les rapports de la série Espèces sauvages à venir;
- communique aux Canadiennes et aux Canadiens de l’information sur la diversité et la situation générale des espèces sauvages partout au pays. Regrouper l’information sur les espèces sauvages du Canada permet à tous, des écoliers aux gestionnaires des ressources, aux agriculteurs et aux promoteurs, de savoir quelles espèces existent et quelle est leur situation.
Utilisateurs des rapports de la série Espèces sauvages
Voici certains des utilisateurs des rapports de la série Espèces sauvages :
- Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) – Certains sous-comités de spécialistes des espèces (SSE) se servent des classifications de la situation générale afin d’établir l’ordre de priorité des espèces devant faire l’objet d’une évaluation détaillée de la situation par le COSEPAC.
- Gestionnaires de la faune, comités d’aménagement du territoire et conseils de cogestion – Les classifications de la situation générale sont utilisées dans le but de fournir une liste d’espèces dans une région donnée et un guide sur la situation des espèces.
- Industrie et experts conseils – Les classifications de la situation générale offrent des renseignements en vue des évaluations des incidences environnementales.
- Programmes de financement – Les classifications de la situation générale sont utilisées pour établir l’ordre de priorité des recherches et des projets de conservation à financer.
- Chercheurs – Les classifications de la situation générale servent à obtenir une liste des espèces exotiques ainsi que les aires de répartition des espèces au Canada.
- Grand public – Les classifications de la situation générale fournissent des listes d’espèces d’une région donnée et servent de guide sur la situation des espèces; en outre, elles permettent de vérifier l’exactitude des évaluations des incidences environnementales.
- Enseignants et étudiants – Les classifications de la situation générale et les rapports de la série Espèces sauvages ont été utilisées comme ressources pédagogiques et outils de recherche.
Résumé du rapport Espèces sauvages 2000
Le rapport Espèces sauvages 2000 (Conseil canadien pour la conservation des espèces en péril, 2001) constituait le premier rapport sur la situation générale des espèces au Canada. Il présentait un résumé des classifications de la situation générale par province, par territoire et par région océanique, ainsi que pour le Canada, d’espèces appartenant à huit groupes : fougères, orchidées, papillons, poissons d’eau douce, amphibiens, reptiles, oiseaux et mammifères. Les oiseaux représentaient le groupe d’espèces étudié le plus important. Les données originales de 2000 ont été mises à jour en 2002 avec entre autres l’ajout des classifications nationales des poissons d’eau douce et des papillons. En tout, 1670 espèces ont donc été évaluées (figure 2). La majorité d’entre elles (74%) était en sécurité au Canada, alors que 5% des espèces étaient en péril et 5% possiblement en péril (tableau 1). Les reptiles représentaient le groupe taxonomique ayant le plus faible pourcentage d’espèces en sécurité. Le rapport soulignait également que les espèces exotiques représentaient un problème potentiel. En tant que prédatrices, parasites et compétitrices des espèces indigènes, les espèces exotiques peuvent causer des perturbations écologiques dans les communautés. Les poissons d’eau douce formaient la majorité des espèces exotiques consignées dans ce rapport.
Note: Les codes relatifs aux régions sont décrits dans la méthodologie.
Groupe taxonomique | Nombre d’espèces | Proportion en sécurité* |
---|---|---|
Fougères | 122 | 66% |
Orchidées | 78 | 68% |
Papillons | 293 | 78% |
Poissons d’eau douce | 232 | 68% |
Amphibiens | 45 | 64% |
Reptiles | 46 | 43% |
Oiseaux | 639 | 80% |
Mammifères | 215 | 75% |
Total | 1670 | 74% |
* En excluant les espèces classées comme étant Disparue / Disparue de la région, Indéterminée, Non évaluée, Exotique ou Occasionnelle.
Résumé du rapport Espèces sauvages 2005
Le rapport Espèces sauvages 2005 (Conseil canadien pour la conservation des espèces en péril, 2006) constituait le deuxième rapport sur la situation générale des espèces au Canada. Au total, 7732 espèces avaient été évaluées, de tous les territoires, provinces et régions océaniques (figure 3), représentant toutes les espèces vertébrées au Canada (poissons, amphibiens, reptiles, oiseaux et mammifères), toutes les espèces de plantes vasculaires du pays et quatre groupes d’invertébrés (moules d’eau douce, écrevisses, odonates et cicindèles). Parmi les espèces classées en péril, possiblement en péril, sensible et en sécurité, 70% étaient en sécurité (tableau 2). Encore une fois, le nombre d’espèces non indigènes au Canada constituait également l’une des questions mises en évidences dans le rapport Espèces sauvages 2005. Parmi les 7732 espèces évaluées, 16% étaient classées exotiques à l’échelle nationale, ce qui signifie qu’elles ont été introduites par des humains. C’est le groupe des plantes vasculaires (incluant les fougères et orchidées) qui en comptait la plus grande proportion (24%).
Au total, 1330 espèces qui avaient été évaluées dans le rapport Espèces sauvages 2000 ont été réévaluées dans le rapport Espèces sauvages 2005. Parmi celles-ci, 12% ont reçu une classification de la situation générale au Canada (« classification nationale ») différente en 2005. Cependant, les modifications des cotes par rapport à 2000 reflètent principalement la volonté de brosser un tableau plus précis de la situation de l’espèce, et non un véritable changement biologique (c’est-à-dire, changement dans la taille et la répartition des populations ou les menaces envers celles-ci). Au total, la situation de 39% des espèces dont la cote a été modifiée a empiré, la situation de 31% d’entre elles s’est améliorée et 30% ont été déplacées vers les catégories Indéterminée, Non évaluée, Occasionnelle ou Disparue de la région ou en ont été retirées. Si nous ne tenons compte que des espèces évaluées en 2000 et en 2005, les modifications des classifications au Canada n’ont pas eu d’importantes répercussions sur la proportion des espèces dans chaque catégorie.
Note: Les codes relatifs aux régions sont décrits dans la méthodologie.
Groupe taxonomique | Nombre d’espèces | Proportion en sécurité* |
---|---|---|
Plantes vasculaires (incluant les fougères et orchidées). | 5074 | 70% |
Moules d’eau douce | 55 | 37% |
Écrevisses | 11 | 78% |
Odonates | 209 | 73% |
Cicindèles | 30 | 72% |
Poissons | 1389 | 69% |
Amphibiens | 46 | 65% |
Reptiles | 47 | 31% |
Oiseaux | 653 | 82% |
Mammifères | 218 | 74% |
Total | 7732 | 70% |
* En excluant les espèces classées comme étant Disparue, Disparue de la région, Indéterminée, Non évaluée, Exotique ou Occasionnelle.
Pour en savoir plus
Accord pour la protection des espèces en péril [PDF, 13.4 KB]. (Consulté le 23 février 2010).
Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC). (Consulté le 23 février 2010).
Envolées d’oiseaux aquatiques. Plan de conservation des oiseaux aquatiques du Canada. (Consulté le 5 mai 2010).
Espèces sauvages, la situation générale des espèces au Canada. (Consulté le 30 décembre 2009).
Partenaires d’envol - Programme canadien de conservation des oiseaux terrestres. (Consulté le 5 mai 2010). [en anglais seulement]
Plan canadien de conservation des oiseaux de rivage [PDF, 1.89 MB]. (Consulté le 5 mai 2010).
Registre public des espèces en péril. (Consulté le 23 février 2010).
Système canadien d’information sur la biodiversité. (Consulté le 30 décembre 2009).
Tree of Life. (Consulté le 23 février 2010)
References
Conseil canadien pour la conservation des espèces en péril (CCCEP). 2001. Les espèces sauvages 2000 : Situation générale des espèces au Canada. Travaux publics et Services gouvernementaux Canada, Ottawa : 48 pp.
Conseil canadien pour la conservation des espèces en péril (CCCEP). 2006. Les espèces sauvages 2005 : La situation générale des espèces au Canada. Groupe de travail national sur la situation générale: 161 pp.
Environnement Canada. 2009. La situation des espèces sauvages au Canada. Loi sur les espèces en péril : rapport sur la situation générale, vue d’ensemble 2003-2008. Gouvernement du Canada, Ottawa : 12 pp.
Gouvernement du Canada. 2002. Loi sur les espèces en péril. Ministère de la Justice Canada, Ottawa : 91 pp.
Mosquin, T. et P. G. Whiting. 1992. Canada country study of diversity: taxonomic and ecological census, economic benefits, conservation costs and unmet needs. Musée canadien de la nature, Ottawa: 282 pp.
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