Loup à tête large et loup tacheté: rapport sur les progrès de la mise en œuvre du programme de rétablissement pour la période de 2018 à 2023 et Loup atlantique: plan de gestion pour la période de 2018 à 2023

Nécessaire En cours

1, 2, 4

A. Recherches

Effectuer des recherches dirigées portant sur :

1. le cycle biologique;
2. la structure de la population
3. les points de référence limites
4. les interactions écosystémiques

Meilleures décisions de gestion adaptée

Nécessaire En cours

2, 4, 5

B. Conservation et protection de l’habitat

1. Désigner l’habitat  
2. Définir des

mesures pour la conservation ou la protection de l’habitat du loup de mer

Augmenter le potentiel du frai, de la croissance, de l’alimentation et d’autres processus vitaux

Absolue

3, 4, 5

C. Atténuation des activités humaines

1. Relever et atténuer les conséquences négatives

Avantage direct pour les effectifs en raison d’une réduction de la mortalité à tous les stades de développement

Nécessaire En cours

3, 4, 5

D. Sensibilisation du public et promotion de la participation des intervenants au rétablissement des populations de loups de mer, de même qu’à la conservation et à la protection de leur habitat

Par :

1. l’information
2. l’intendance
3. la consultation
4. la collaboration

Soutien à des

mesures de

gestion et à

d’autres stratégies

de rétablissement

En cours

3, 4

E. Surveillance des activités humaines

1. Surveiller les profils spatiotemporels de l’abondance du loup de mer
2. Surveiller les profils spatiotemporels de la mortalité naturelle et induite par l’homme

Meilleures décisions de gestion adaptée

A. Recherches

Effectuer des recherches dirigées portant sur :

1. le cycle biologique;
2. la structure de la population;
3. les points de référence limites;
4. les interactions écosystémiques.

Pêches et Océans Canada (MPO) effectue chaque année des relevés plurispécifiques par navire de recherche, lesquels constituent la principale source de renseignements sur l’abondance, la biomasse, la structure des populations et la répartition des 3 espèces de loups de mer dans leurs aires de répartition. Des renseignements supplémentaires sont obtenus grâce aux programmes d’observateurs en mer et aux exigences des permis relatives aux journaux de bord. Les paragraphes suivants reflètent l’analyse des données disponibles recueillies au cours de la période de 2018 à 2023.

Le MPO a réalisé une mise à jour de l’évaluation du loup à tête large, du loup tacheté et du loup atlantique en 2023 et a indiqué que, depuis la dernière évaluation en 2014, l’état de la population des 3 espèces de loups de mer dans les eaux canadiennes de l’Atlantique demeure en grande partie inchangé et a montré un faible rétablissement, tandis que les populations dans les eaux arctiques ne montrent actuellement aucune tendance. Toutefois, l’abondance a augmenté depuis la fin des années 1990 pour le loup à tête large et le loup tacheté dans les divisions 2H et 2J3K, où se trouve la majorité des deux populations (MPO 2024b).

Un avis scientifique de 2022 détaillant les tendances récentes de l’abondance, de la répartition et des débarquements de la population de loup atlantique sur le plateau néo-écossais a indiqué que cette population a subi des déclins d’abondance et de superficie occupée au début des années 2000, et que la taille de la population est demeurée faible depuis (MPO 2022).

Les préférences en matière de profondeur et d’habitat thermique des espèces de loups de mer dans l’ensemble de l’aire de répartition ont été consignées dans les relevés des navires scientifiques dans l’ensemble des régions. La majorité des loups à tête large sont observés à des profondeurs allant jusqu’à 1 500 m, tandis que la plupart des loups tachetés et des loups atlantiques sont limités à des profondeurs inférieures à 1 000 m et habitent les eaux littorales de façon saisonnière. Les répartitions thermiques varient d’une région géographique à l’autre. Le loup tacheté a été observé plus fréquemment à des températures plus élevées que le loup atlantique et le loup à tête large, là où ils cohabitent (MPO 2024b).

Des estimations des taux de croissance et de l’âge/la longueur à la maturité ont été déterminées pour le loup de mer dans les eaux de Terre-Neuve-et-Labrador. Chez les 3 espèces, la longueur moyenne selon l’âge n’était pas significativement différente entre les mâles et les femelles. Les observations semblent indiquer que le loup à tête large a un taux de croissance plus élevé aux âges plus jeunes que le loup tacheté et le loup atlantique (MPO 2024b).

Au cours des relevés par navire de recherche  réalisés dans le sud du golfe du Saint-Laurent en 2020 et en 2021, les contenus stomacaux de loups de mer morts qui avaient été capturés comme prises accessoires ont été analysés.

1, 2 et 4

MPO, industrie de la pêche, observateurs en mer

B. Conservation et protection de l’habitat

1. désigner l’habitat
2. définir des mesures de conservation ou de protection de l’habitat du loup de mer

L’habitat essentiel du loup à tête large et du loup tacheté a été désigné dans le programme de rétablissement et plan de gestion mis à jour et publié en février 2020. Un décret pour protéger l’habitat essentiel désigné a été publié dans la partie II de la Gazette du Canada en août 2020.

Un « Plan d’action pour le loup à tête large (Anarhichas denticulatus) et le loup tacheté (Anarhichas minor) au Canada » (MPO 2020b) a été publié dans le Registre public des espèces en péril en février 2020.

Le gouvernement du Canada a établi la zone de protection marine (ZPM) du Banc-des-Américains en vertu de la Loi sur les Océans en 2019 . Cette zone de protection marine d’une superficie de 1 000 km2  comprend une crête rocheuse sous-marine (banc des Américains) et des plaines adjacentes. Parmi ses objectifs de conservation, il y a celui de conserver et de protéger l’habitat ainsi que celui de promouvoir le rétablissement des espèces en péril, comme les loups de mer. La région abrite le loup atlantique, tandis que le loup à tête large et le loup tacheté y ont été observés plus rarement. L’exploration et l’exploitation pétrolières et gazières sont interdites dans toute la ZPM. La réglementation a établi 2 zones de gestion. La zone 1, une zone de protection centrale plus sensible de 127 km2, est fermée à toute pêche commerciale et récréative. Dans la zone 2, d’une superficie de 893 km2, les activités compatibles avec les objectifs de conservation sont autorisées à titre d’exceptions aux interdictions générales.

Un plan de surveillance écologique de la ZPM du Banc-des-Américains a été élaboré et revu en 2019. Le plan de surveillance fournit des indicateurs pour la surveillance du loup atlantique au moyen de données sur les prises accessoires de la pêche commerciale (zone 2) et de nouveaux relevés scientifiques qui doivent être mis à l’essai et mis en œuvre. Des relevés par plongée sous-marine ont été effectués en 2015 et en 2021 afin d’élaborer un protocole d’échantillonnage; le prochain relevé est prévu en 2024. Des expériences avec des outils tels que les signatures d’ADNe et le suivi par caméra sous-marine sont en cours (MPO 2019). Les indicateurs de suivi portant sur le loup ont été examinés pour la dernière fois en 2021 (MPO 2023).

La ZPM du chenal Laurentien a été établie en 2019 et couvre environ 11 580 km2. L’un de ses objectifs est de promouvoir la survie et le rétablissement du loup à tête large en réduisant au minimum le risque de dommages causés par l’activité humaine. Les activités de pêche commerciale et récréative sont interdites dans la ZPM, ainsi que l’exploration et l’exploitation pétrolières et gazières. La zone de protection centrale offre une protection supplémentaire en interdisant l’ancrage et la pose de câbles sous-marins.

Les efforts de surveillance menés dans la ZPM du banc de Sainte-Anne (désignée en 2017) se sont poursuivis au cours de la période visée par le présent rapport. Ils incluent le marquage du loup atlantique, qui fournit des renseignements sur la résidence et les déplacements de l’espèce à l’intérieur et à travers la ZPM, ainsi que le suivi de la taille et de l’abondance du loup atlantique (MPO 2024c).

Plusieurs refuges marins établis dans les eaux canadiennes de l’Est de l‘Arctique et de l’Atlantique font l’objet de diverses fermetures aux activités humaines afin de protéger les zones benthiques sensibles qui s’y trouvent, y compris les coraux et les éponges. Pour protéger ces zones sensibles, l’utilisation d’engins de pêche entrant en contact avec le fond y est interdite en vertu de la Loi sur les pêches. La protection de l’habitat sensible de coraux et d’éponges permet d’offrir un habitat structurel à divers stades du cycle de vie de certaines espèces de poissons, dont les espèces de loup (Benoît et al. 2020).

2, 4 et 5

MPO,  gouvernement du Québec, groupes autochtones, industrie de la pêche

C. Atténuation des activités humaines

1. relever et atténuer les conséquences négatives

Au cours de l’examen réglementaire des projets et des activités maritimes par le MPO, les loups de mer sont pris en compte dans l’analyse des interactions et des effets potentiels. Des mesures d’atténuation peuvent être recommandées pour éviter ou réduire les interactions négatives.

Les agents des pêches effectuent des inspections sur les quais, à bord des bateaux de pêche et lors de patrouilles en mer (pêche au homard, au crabe, au hareng, à la crevette et au flétan atlantique) pour surveiller la rétention des prises accessoires de loups et d’autres espèces visées par la LEP. Ils promeuvent l’importance de déclarer correctement les loups de mer dans les journaux de bord et présentent aux pêcheurs les pratiques exemplaires en matière de manipulation pour la remise à l’eau des prises accessoires de loups de mer. La surveillance aérienne et la surveillance en temps réel au moyen du système de surveillance des navires sont d’autres moyens d’assurer la conformité à la réglementation.

Les programmes de formation à l’intention des observateurs en mer fournissent à ces derniers des connaissances et des outils pour la surveillance des pêches, notamment en ce qui concerne l’identification, le protocole à bord et la gestion des dossiers pour de nombreuses espèces de poissons, y compris les loups de mer. Les prises de loups à tête large et de loups tachetés sont enregistrées dans les journaux de bord des observateurs comme étant des prises rejetées.

Conformément au paragraphe 83(4) de la LEP, le programme de rétablissement du loup à tête large et du loup tacheté permet aux personnes qui se livrent à la pêche commerciale, récréative ou autochtone à des fins alimentaires, sociales et rituelles (ASR), conformément à un permis délivré sous le régime de la Loi sur les pêches, pour les poissons de fond, les mollusques et crustacés et les espèces pélagiques (incluant les pêches émergentes), de causer accidentellement la mort de loups à tête large ou de loups tachetés, leur nuire, les harceler, les capturer ou les prendre, sous réserve que les conditions suivantes soient respectées : les prises accessoires de loup à tête large et de loup tacheté doivent être remises à l’eau à l’endroit où elles ont été capturées, et si elles sont vivantes, elles doivent être remises à l’eau d’une manière qui cause le moins de dommages possible. Les pêcheurs commerciaux sont tenus de déclarer toute interaction avec le loup à tête large et le loup tacheté dans leur journal de bord. Les données inscrites dans les journaux de bord (qui comprennent le nombre de spécimens, leur poids, la date et la position de l’engin de pêche au moment de la prise) aideront à déterminer l’impact des pêches commerciales sur le rétablissement et la conservation des loups de mer. Le programme de rétablissement permet également la tenue d’activités de recherche scientifique autorisées en vertu du Règlement de pêche (dispositions générales) (article 52, Permis), aux fins de la surveillance et de l’échantillonnage de diverses espèces aquatiques, y compris les loups de mer.

En ce qui concerne le loup atlantique, les limites pour les prises accessoires sont établies dans les conditions générales des permis de pêche commerciale au poisson de fond. Dans la division 4VWX5, une limite de 10 % de poids brut pour toutes les flottes est mise en œuvre; les débarquements dans les divisions 4VW ou 4X5 ne doivent pas dépasser 10 t pour les pêches aux engins mobiles avec des bateaux de <65 pi et pour les pêches aux engins fixes avec des bateaux de <45 pi. Dans la division 4RST, une limite de 10 % du poids brut des prises accidentelles par rapport au poids de l’espèce visée par sortie est mise en œuvre pour le flétan de l’Atlantique et le flétan du Groenland; dans la division 4S, la limite est de 5 % pour la grosse poule de mer. Dans les divisions 2GHJ, 3KLNOP et 4R, les prises accessoires de loup atlantique ne doivent pas dépasser 10 % de poids brut ou 90 kg (200 lb) de poids brut, selon le plus élevé des deux.

L’option de remise à l’eau du loup atlantique en vertu du paragraphe 93.3(2) du Règlement de pêche de l’Atlantique de 1985 a été étendue à certaines pêches. La décision était fondée sur les rapports indiquant une capacité de survie élevée après la remise à l’eau de l’espèce. La remise à l’eau des prises accessoires de loup atlantique est encouragée dans certaines pêches. Les prises accessoires de loup atlantique sont notées dans les journaux de bord des pêcheurs.

Pour la pêche récréative du poisson de fond, aucune espèce de loup de mer n’est autorisée à être conservée, conformément aux ordonnances de modification prises en vertu du Règlement de pêche (dispositions générales) (par exemple, région du Québec 2023-Q-030, région du Golfe 2023-043 etrégion de Terre-Neuve-et-Labrador 2023-106).

Depuis 2021, dans la région des Maritimes, des conditions ont été incluses dans les autorisations appropriées appuyant des ententes sur les moyens de subsistance convenables, qui interdisent la rétention du loup à tête large et du loup tacheté capturés accidentellement et indiquent que la remise à l’eau devrait se faire à l’endroit où ils ont été capturés; s’ils sont vivants, la remise à l’eau doit se faire d’une manière qui leur cause le moins de dommages possible. Les interactions avec le loup à tête large et le loup tacheté doivent être déclarées, y compris la date, la position, le nombre d’individus capturés et le poids vif total estimé.

Le MPO gère le Programme d’intendance de l’habitat (PIH) pour les espèces aquatiques en péril et le Fonds de la nature du Canada pour les espèces aquatiques en péril (FNCEAP), qui fournissent du financement aux organisations non gouvernementales (ONG), aux organisations autochtones et à d’autres intervenants pour mettre en œuvre des mesures de rétablissement des espèces en péril.

Dans le cadre du PIH, la Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP) a reçu du financement en 2018 pour un projet visant à obtenir des données de référence sur les connaissances locales, à accroître l’éducation et les connaissances sur les débris marins et les prises accessoires de loups de mer, et à réduire les débris par des « nettoyages sous-marins ».

La Fondation Québec-Labrador reçoit du financement depuis 2018 par l’intermédiaire du PIH et du FNCEAP pour plusieurs projets visant à contrer la menace que posent les interactions de la pêche pour les espèces marines en péril. L’une des composantes de ces projets a été de contribuer au rétablissement du loup à tête large et du loup tacheté grâce à des discussions avec les pêcheurs sur les quais visant à encourager la remise à l’eau des individus vivants et la consignation dans le journal de bord des interactions avec les loups de mer.

Le Fonds des pêches du Québec a appuyé 2 projets visant à réduire les prises accessoires par la modification des engins de pêche : 1) le filet maillant pour la pêche au flétan du Groenland et 2) l’essai d’un nouveau modèle de chalut semi-pélagique et d’un nouveau type de filet avec une grille de sélectivité. La réduction des prises accessoires qui incluent les loups de mer aidera à atténuer les effets des activités humaines sur l’espèce.

Le Programme engins fantômes du MPO a été créé en 2019 pour remédier aux problèmes que posent les engins de pêche abandonnés, perdus ou rejetés (EPAPR ou « engins fantômes »). De 2020 à 2025, le programme a soutenu et financé 144 projets réalisés par les ONG, les organisations autochtones, les établissements d’enseignement supérieur et les membres de l’industrie de la pêche, pour un montant total de plus de 58 millions de dollars. Ces projets ont permis de repêcher 41 000 engins (soit plus de 2 400 tonnes) et 940 km de corde, tout en assurant leur élimination responsable. Ils soutiennent également le développement de technologies innovantes pour les engins de pêche.

3, 4 et 5

MPO,  gouvernement du Québec, industrie de la pêche, observateurs en mer, ONG, organisations autochtones

D. Sensibilisation du public et promotion de la participation des intervenants au rétablissement des populations de loups de mer, de même qu’à la conservation et à la protection de leur habitat.

Par :

1. l’information
2. l’intendance
3. la consultation
4. la collaboration

Le MPO fait de la sensibilisation sur les loups de mer auprès du grand public et de l’industrie de la pêche au moyen d’une variété d’activités éducatives et de sensibilisation communautaire. Parmi les exemples, mentionnons les visites d’écoles et de collectivités, la participation à des événements comme des salons des carrières, des réunions de Guides du Canada, le nettoyage des plages locales, la Journée des océans et des discussions avec des pêcheurs.

De 2018 à 2023, le MPO a continué d’élaborer et de mettre à jour du matériel de sensibilisation et d’éducation sur les espèces en péril, y compris sur les loups de mer. Les produits élaborés comprennent des fiches d’information et d’identification sur le loup de mer, des répliques en tissu grandeur nature des 3 espèces de loups de mer, et des fascicules pour enfants qui présentent des faits sur les loups de mer et sur la façon dont les gens peuvent aider à les protéger. Un livre d’activités contenant des faits sur les espèces en péril, y compris les loups de mer, a été traduit en 3 langues autochtones pour être diffusé dans le cadre d’activités éducatives de sensibilisation auprès des communautés autochtones. Le matériel élaboré comprend aussi une vidéo éducative sur les loups de mer, un jeu de cartes qui promeut le retour des journaux de bord sur les espèces en péril et des affiches éducatives.

Le MPO a fourni des livres sur les espèces en péril dans des bibliothèques mobiles, ainsi que des affiches indiquant « Se renseigner, c’est aider les espèces en péril », à des écoles primaires et élémentaires de Terre-Neuve-et-Labrador. Les agents des pêches utilisent les livres lors des visites scolaires pour sensibiliser les élèves à l’importance des espèces inscrites sur la liste de la LEP (y compris les loups de mer) et à la façon dont ils peuvent aider à informer les autres sur la protection de ces espèces.

Le MPO offre de la formation sur le module de la LEP aux agents des pêches cadets dans le cadre du Programme de progression de carrière des agents des pêches à l’Académie de Police de l’Atlantique à l’Île-du-Prince-Édouard. Ce module contient de l’information sur les espèces en péril, y compris les loups de mer, et sur les mesures en place pour les protéger et contribuer à leur rétablissement.

Le MPO mobilise directement l’industrie de la pêche pour sensibiliser ses membres à la situation du loup de mer et les faire participer au rétablissement. Les agents des pêches surveillent les activités de pêche et les activités de l’industrie pendant les inspections et les patrouilles à quai et en mer. Ils vérifient si la section sur les espèces en péril du journal de bord est remplie, sensibilisent les pêcheurs à l’importance de déclarer correctement les loups de mer dans les journaux de bord et font la promotion de pratiques exemplaires pour la remise à l’eau des loups de mer. Au Québec, le MPO a mené des activités de sensibilisation ciblées auprès des pêcheurs de 2022 à 2023 afin de les encourager à déclarer les interactions avec les loups de mer et à remplir les journaux de bord.

En 2022, le MPO a organisé 4 ateliers à l’Île-du-Prince-Édouard et au Nouveau-Brunswick, avec des associations de pêche et des experts externes, pour donner un aperçu de la LEP. Il y présentait l’objet de la Loi, ses processus, l’importance de retourner les journaux de bord, et les documents de sensibilisation disponibles. Les pêcheurs ont eu l’occasion de fournir des commentaires et des recommandations sur l’amélioration des taux de retour des journaux de bord et l’élaboration de documents de sensibilisation. Parmi les activités visant à promouvoir le retour des journaux de bord  des espèces en péril, mentionnons les messages d’avis aux pêcheurs, les publications sur les médias sociaux, des panneaux sur les quais et du matériel de sensibilisation.

Le MPO gère plusieurs programmes de financement qui appuient les activités d’éducation et de sensibilisation visant les espèces en péril. Le PIH, le partenariat autochtone pour les espèces en péril (précédemment le fonds autochtone pour les espèces en péril) et le FNCEAP fournissent du financement aux ONG, aux organisations autochtones et à d’autres pour mettre en œuvre des mesures de rétablissement des espèces en péril. Ces projets comprennent souvent des activités d’éducation et de sensibilisation. Par exemple, en 2019, Intervale Associates Inc. a reçu un financement du PIH pour un projet visant à réduire la mortalité de prises accessoires de loups de mer et à contrer les menaces qui pèsent sur eux. Les composantes du projet comprenaient des activités de sensibilisation comme le nettoyage des plages, des vidéoclips et des présentations dans les écoles afin d’encourager un comportement d’intendance positif. En 2021, la SNAP a reçu un financement du PIH pour un projet visant à combler les lacunes dans les connaissances sur la répartition, l’habitat, le comportement et les associations d’espèces de loups de mer, tout en faisant la promotion des connaissances du public et de la participation des intervenants au rétablissement du loup à tête large, du loup tacheté et du loup atlantique. En 2019, la Fondation Québec-Labrador a reçu un financement du FNCEAP pour créer des napperons informatifs sur les 3 espèces de loups de mer à des fins de distribution au public.

L’Association des pêcheurs de l’Île-du-Prince-Édouard a commencé l’élaboration d’une fiche d’information sur le journal de bord des espèces en péril.

3, 4 et 5

MPO, associations de pêcheurs, experts externes, industrie de la pêche, ONG et organisations autochtones

E. Surveillance des activités humaines.

1. surveiller les profils spatiotemporels de l’abondance du loup de mer.
2. surveiller les profils spatiotemporels de la mortalité naturelle et induite par l’homme.

Le MPO effectue des relevés plurispécifiques par navire de recherche, qui constituent la principale source d’informations sur la répartition, la biomasse et l’abondance des 3 espèces de loups de mer. Une mise à jour de l’évaluation du loup à tête large, du loup tacheté et du loup atlantique a été effectuée en 2023 et a indiqué que, depuis la dernière évaluation en 2014, l’état de la population des 3 espèces de loups de mer dans les eaux canadiennes de l’Atlantique est demeuré en grande partie inchangé et a montré un faible rétablissement, tandis que les populations dans les eaux arctiques canadiennes ne montrent actuellement aucune tendance (MPO 2024b). Toutefois, l’évaluation a également indiqué que les données utilisées pour évaluer les changements dans l’état des populations proviennent de nombreux relevés par navire de recherche ayant leurs propres couvertures et contraintes spatiotemporelles. De plus, il n’existe actuellement aucun modèle d’évaluation des stocks en raison du manque d’informations et de données pertinentes sur les loups de mer dans les eaux canadiennes de l’Atlantique et de l’Arctique.

En général, les 3 espèces de loups de mer ont continué d’occuper les mêmes zones du plateau continental, malgré une certaine variabilité interannuelle dans les indices de taille des stocks au cours de la dernière décennie. Toutefois, dans le cas du loup atlantique, une expansion de la répartition de la population a été détectée sur le plateau dans les divisions 2J3K depuis 2013 (Mello 2025).

L’analyse des données sur les prises des relevés par navire de recherche indique que la majorité des populations de loup à tête large et de loup tacheté sont concentrées dans les divisions 2J3K. Celles de loup atlantique sont concentrées dans les divisions 2J3K et 3LNO. La taille des stocks (des 3 espèces) a augmenté de manière importante depuis le milieu des années 2000 par rapport aux années 1990 dans ces zones, ce qui donne à penser qu’elles contiennent un habitat optimal pour les populations de loups de mer (MPO 2024b).

Les tendances des indices d’abondance montrent que seul le loup tacheté des divisions 2J3K a maintenu un certain niveau de rétablissement au cours des dernières années; dans le cas du loup à tête large et du loup atlantique, la taille des stocks a eu tendance à se stabiliser au fil du temps après une augmentation initiale (divisions 2H, 2J3K, divisions 3LNO, division 3Ps, divisions 4RS) ou un déclin (division 4T, division 4VWX) (Mello 2025). Les taux de capture pour les 3 espèces dans les eaux arctiques ont varié sans tendance au cours de la série chronologique (MPO 2024b).

Une évaluation du loup atlantique dans les divisions 4VWX a été réalisée en 2022 et a indiqué que l’abondance et la superficie occupée par le loup atlantique ont diminué depuis le début des années 2000, et que la taille de la population est faible depuis (MPO 2022).

Un suivi du loup atlantique a été effectué dans la ZPM du Banc-des-Américains de 2019 à 2021 au moyen de relevés scientifiques et de données sur les prises accessoires provenant des pêches commerciales. Dans le cadre de missions scientifiques réalisées de 2019 à 2021, des échantillons d’eau ont été recueillis pour détecter la présence du loup atlantique par l’analyse de l’ADNe. Un relevé spécifique en plongée sous-marine a été réalisé au-dessus du banc en 2021 pour identifier les loups de mer et leur habitat potentiel. Un système de caméra appâtée a également été utilisé en 2020 et 2021 comme outil complémentaire pour le suivi des loups de mer.

Les conditions des permis délivrés aux pêcheurs commerciaux par l’intermédiaire du Système national d’émission de permis en ligne comprennent des conditions sur la façon dont les espèces en péril, y compris les loups de mer, doivent être traitées et sur la façon de déclarer les prises accessoires. Le MPO recueille des données auprès des pêcheurs commerciaux à l’aide de journaux de bord que ces derniers remplissent conformément aux conditions de permis. Ces journaux de bord fournissent des renseignements détaillés sur les prises accessoires de loups de mer qui ont lieu pendant les activités de pêche.

L’information sur les prises accessoires de loups de mer est également déclarée par les observateurs en mer et consignée dans la base de données du Programme des observateurs des pêches en mer du Canada. La surveillance supplémentaire des prises accessoires de loup de mer est celle des débarquements commerciaux, qui est effectuée à quai. Le MPO utilise l’information recueillie par ces moyens pour surveiller les interactions de la pêche avec les espèces de loup de mer.

L’évaluation de mise à jour pour le loup à tête large, le loup tacheté et le loup atlantique (MPO 2024b) a indiqué que la plupart des interactions signalées du loup de mer avec les pêches commerciales ont eu lieu dans les biorégions où les stocks sont concentrés, principalement le long des pentes du plateau continental et des chenaux profonds, et dans une moindre mesure au-dessus du sud des Grands Bancs et dans les parties restantes de la zone d’étude. Les journaux de bord de la pêche commerciale indiquent que la majorité des loups de mer (toutes espèces confondues) pêchés à l’aide d’engins mobiles dans les eaux de Terre-Neuve-et-Labrador étaient morts à la remise à l’eau (2008 à 2019), alors que dans le cas des engins fixes, la majorité des prises était remise à l’eau vivante.

3, 4 et 5

MPO, industrie de la pêche, observateurs en mer

Aspects liés à la recherche sur le cycle biologique du loup tacheté comme révélés par les observations d’élevage et de pisciculture.

2025

non commencée

s/o

s/o

Mener de nouvelles études sur le terrain pour étudier les mouvements saisonniers et les associations aux habitats à l’aide de nouvelles technologies (étiquettes d’entreposage des données, étiquettes détachables, etc.).

2021

en cours

Le MPO a réalisé des études sur l’utilisation de l’habitat par le loup de mer et les habitudes de déplacement de celui-ci avant la période couverte par le présent rapport sur les progrès (Simpson et al. 2015).De 2019 à 2021 le MPO a utilisé des techniques d’ADNe pour aider à cibler l’habitat du loup atlantique dans la zone de protection marine du Banc-des-Américains et ailleurs dans le golfe du Saint-Laurent.

MPO

Utiliser les études en laboratoire pour améliorer les connaissances sur la physiologie du loup de mer.

2025

en cours

Le MPO a poursuivi les recherches sur l’incidence de l’hypoxie sur le succès de l’éclosion des œufs de loup tacheté jusqu’en 2020. Les résultats préliminaires indiquent une forte baisse de survie des œufs dans des conditions hypoxiques. Dans des conditions hypoxiques, la survie a diminué, le développement embryonnaire a ralenti et le pourcentage de malformations a augmenté proportionnellement à la gravité de l’hypoxie (Chabot, comm. pers. 2023).

Une étude a été menée de 2018 à 2019 pour déterminer l’incidence de l’hypoxie sur la survie et le développement des larves de loup tacheté et des premiers stades juvéniles. La croissance des loups tachetés s’est révélée beaucoup plus lente avec une saturation en oxygène plus faible (Chabot, comm. pers. 2023).

MPO

Une comparaison du taux de croissance du loup tacheté dans le nord du golfe du Saint-Laurent avec celui dans le plateau continental du Labrador et les Grands Bancs (par une comparaison du taux de croissance selon l’âge, à l’aide d’otolithes).

2025

en cours

Le taux de croissance selon l’âge a été estimé pour le loup tacheté, le loup à tête large et le loup atlantique dans les eaux de Terre-Neuve-et-Labrador. La modélisation du taux de croissance a indiqué que le taux de croissance du loup de mer à l’âge de 9 ans (toutes espèces confondues) était de 5 cm par année, et qu’il avait diminué graduellement à 3 cm par année chez le loup à tête large et le loup atlantique, et à 4 cm par année chez le loup tacheté à l’âge de 18 ans (MPO 2024b).

La longueur moyenne selon l’âge n’était pas significativement différente entre les loups de mer mâles et femelles, quelle que soit l’espèce. La longueur totale du loup à tête large à l’âge de 8 ans était en moyenne de 63 cm, mais de seulement 41 cm pour le loup atlantique et le loup tacheté, tandis que le loup de mer âgé de 16 ans, toutes espèces confondues, avait une longueur moyenne d’environ 80 cm, ce qui laisse croire que le loup à tête large a un taux de croissance plus élevé aux âges plus jeunes par rapport aux deux autres espèces (MPO 2024b).

 MPO