Évaluation scientifique aux fins de la désignation de l’habitat essentiel de la population boréale du Caribou des bois au Canada - Mise à jour 2011 : Résultats

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La description de l’habitat essentiel du caribou boréal comprend la délimitation et la description de l’emplacement de l’aire de répartition ainsi que le degré de certitude de la délimitation (section 3.1), l’évaluation intégrée de l’aire de répartition (section 3.2), l’information sur laquelle est fondée la détermination des seuils de gestion en fonction de la perturbation (section 3.3) et la description des principaux attributs biophysiques (section 3.4). Des fiches où sont regroupés les résultats propres à chaque aire de répartition avec de l’information complémentaire pour la détermination de l’habitat essentiel ont aussi été préparées (annexe 7.10).

Des changements importants ont touché la délimitation des aires de répartition du caribou boréal depuis l’Examen scientifique de 2008, plus particulièrement celles des Territoires du Nord-Ouest, de l’Alberta et de l’Ontario (figure 13). Comme dans l’Examen scientifique de 2008, en tout, 57 aires de répartition sont encore reconnues par les différentes compétentes concernées au Canada. Toutefois, des changements sont survenus dans certaines compétences, le nombre d’aires ayant diminué dans certains cas (T. N.- O.) et augmenté dans d’autres (Ontario). Le tableau 10 est la synthèse de la distribution des aires de répartition du caribou boréal dans trois catégories de désignation.

D’après l’information fournie par EC, les principaux changements ayant touché les aires de répartition du caribou boréal au Canada depuis le dépôt de l’Examen scientifique de 2008 sont les suivants :

Tableau 10. Nombre d’aires de répartition du caribou boréal au Canada suivant trois types de désignation : unité de conservation, unité de conservation améliorée et population locale.

Type d’aire de répartition

Nombre d’aires

Unité de conservation

18

Unité de conservation améliorée

13

Population locale

26

Figure 13. Aires de répartition du caribou boréal au Canada utilisées dans la description de l’habitat essentiel.

Figure 13. Emplacement des 57 aires de répartition du caribou boréal dans les écozones boréales au Canada.

Les résultats de l’évaluation du risque effectuée suivant la méthode décrite à la section 2.4.6.1 sont présentés au tableau 10.

Sur les 57 aires du caribou boréal du Canada, 17 (30 %) ont été classées dans la catégorie « autosuffisante » (AS), 7 (12 %), dans la catégorie « non autosuffisante/autosuffisante » (NAS/AS), et 33 (58 %), dans la catégorie « non autosuffisante » (NAS). Les énoncés de probabilité de chacune des conclusions relatives à l’autosuffisance se répartissent comme suit :

Les résultats de l’évaluation intégrée du risque ont aussi été représentés sous forme de carte (figure 14). La distribution des résultats de l’évaluation révèle un gradient d’autosuffisance qui s’étend d’est en ouest, la proportion d’aires de répartition aux populations non autosuffisantes étant plus élevée dans la partie ouest de l’aire de répartition canadienne du caribou. À l’exception du mont Red Wine, les aires de répartition de la partie est qui ne sont pas autosuffisantes (non autosuffisantes) se trouvent toutes près de la limite sud de l’aire de répartition du caribou. Parmi les causes de la non-autosuffisance, signalons la petite taille de la population, un degré de perturbation élevé, l’isolement (Val-d’Or, Charlevoix), le déclin rapide de la population (Kesagami) et une perturbation totale élevée (Sydney, Pipmuacan).

Tableau 11. Résultats de l’évaluation intégrée du risque et des indicateurs à l’appui servant à évaluer les aires de répartition du caribou boréal en fonction de deux critères de population locale autosuffisante : 1) croissance de la population stable ou à la hausse à court terme (≤ 20 ans) estimée en utilisant le facteur Pr (λ ≥ stable), et 2) persistance à long terme (≥ 50 ans) estimée au moyen du facteur de quasi-extinction (Pr (N ≥ Qext)).

Figure 14. Évaluation intégrée du risque pour les aires de répartition du caribou boréal au Canada. Les résultats de l’évaluation de l’autosuffisance (c.-à-d. population autosuffisante, population non autosuffisante ou population non autosuffisante/autosuffisante) pour chaque aire ont été attribués en fonction de l’énoncé de probabilité sur la capacité de l’aire à permettre le maintien d’une population locale autosuffisante de caribou boréal.

Figure 14. Carte des 57 aires de répartition du caribou boréal au Canada. Chaque aire est classée suivant la probabilité du maintien d'une population autosuffisante dans l'une des catégories suivantes : très peu probable, peu probable, plus ou moins probable, probable ou très probable.

La méthodologie décrite à la section 2.4.6.2 a été appliquée à un échantillon d’aires de répartition pour démontrer l’application et l’interprétation potentielles d’un cadre de travail axé sur le risque à l’appui de la planification du rétablissement, notamment au moyen de seuils de gestion. Tel qu’il est indiqué à la section 2.4.6.2, le seuil de gestion a un fondement scientifique, mais ce sont les gestionnaires qui le déterminent, en fonction des décisions relatives au niveau de risque acceptable. Pour illustrer cette approche, on a fixé le niveau de risque acceptable nécessaire à la détermination de seuils en accord avec l’intervalle de probabilité que donne l’évaluation intégrée du risque pour un résultat probable donné, lequel correspond à une analyse avec pondération des entités d’information indiquant qu’il est probable que l’aire de répartition permette le maintien d’une population autosuffisante, l’interprétation étant alors que le risque est relativement faible (voir la figure 11). L’intervalle comprend une plage de probabilités estimées allant d’une valeur égale ou supérieure à 60 % à une valeur égale ou supérieure à 90 %, ce qui correspond à perturbation totale dans l’aire de répartition de 10 à 35 %, avec une zone tampon de 500 m pour toutes les perturbations anthropiques. La limite supérieure de l’intervalle de perturbation est considérée comme étant le « seuil de perturbation » aux fins de démonstration (figure 15).

Figure 15. Intervalles de perturbation correspondant aux niveaux relatifs de risque associés au résultat recherché, soit de conserver les conditions de l’aire de répartition nécessaires au maintien d’une population autosuffisante de caribou boréal. La valeur « seuil de perturbation » n’est attribuée que pour illustrer l’approche.

Figure 15. Risque de ne pas atteindre l'objectif de rétablissement d'une population locale autosuffisante suivant un continuum de perturbations (incendies et perturbation anthropique avec zone tampon).Le risque est très faible lorsque le degré de perturbation est bas (< 10 % perturbation, incendies et perturbations anthropiques avec zone tampon) et il augmente jusqu'à des niveaux très élevés lorsque le degré de perturbation est élevé (perturbation > 75 %, incendies et perturbation anthropique avec zone tampon). Un seuil de perturbation de 35 % est indiqué sur cette figure à titre d'exemple.

Trois aires de répartition du caribou ont été évaluées au moyen de l’approche par étapes résumée à la figure 12 : Rivière Athabasca, côté ouest, Alberta; Smoothstone-Wapawekka, Saskatchewan; et North Interlake, Manitoba.

Rivière Athabasca - côté ouest, Alberta

Un pourcentage de perturbation totale de 69 % lui étant attribué (figure 16a), cette aire de répartition se classe dans la catégorie de risque élevé, et il est peu probable qu’elle permette le maintien d’une population autosuffisante, compte tenu des conditions de l’habitat. En outre, ce niveau de perturbation dépasse nettement le « seuil de perturbation ». La tendance démographique moyenne signalée sur cinq ans dénote un déclin rapide (λ = 0,92; dernière valeur signalée : 0,78). Bien que la taille de la population signalée de 204-272 individus indique qu’il existe un potentiel élevé de persistance, compte tenu du faible risque de quasi-extinction dans des conditions favorables dl’habitat et de population (Pr (N ≥ Qext) = 0,80-0,83), le risque de quasi-extinction projeté d’après les conditions actuelles de l’habitat et de la population indique qu’il est très peu probable que la population survive au-delà des 50 prochaines années.

L’évaluation de scénarios futurs possibles (figure 16b) indique que les conditions de l’aire de répartition pourraient s’améliorer grâce au rétablissement passif des zones actuellement perturbées. Cependant, le rétablissement à un niveau correspondant à la catégorie de faible risque (aussi, pour des fins d’illustration, le seuil de perturbation) pourrait prendre de 51 à 100 ans, en supposant qu’aucune autre perturbation anthropique ou naturelle ne se produise. Vu le risque de disparition locale très élevé dans les conditions actuelles et comme les taux de rétablissement naturels ne contrebalancent pas le risque d’extinction à court terme, le scénario de gestion applicable à cette population suppose que des efforts de rétablissement actifs sont nécessaires afin de réduire le risque.

La surveillance de la condition de la population devrait se poursuivre pour permettre d’évaluer la réaction de cette dernière aux mesures de rétablissement ainsi que les changements de la condition de l’aire de répartition.

Figure 16. Perturbation actuelle (a) et possibles conditions futures de la population et de l’aire (b) dans l’aire de répartition du caribou de la rivière Athabasca - côté ouest.

Figure 16. a) Zones touchées par les incendies ainsi que par les perturbations anthropiques linéaires et polygonales; b) Probabilité que la croissance de la population soit stable ou à la hausse (Pr [? = stable]) en fonction du pourcentage (%) de perturbation totale pour quatre (4) hypothèses de dynamique de l'habitat : 1) Perturbation actuelle : conditions statiques; 2) Rétablissement seulement : rétablissement passif des zones déjà perturbées; 3) Perturbations naturelles seulement (perturb. nat. seul.) : nouvelles perturbations causées par des incendies, sans rétablissement passif; 4) Rétablissement + perturb. nat. : moyenne pour trois intervalles de temps (1-20, 21-50 et 51-100 ans) des effets combinés de nouveaux incendies et du rétablissement passif des zones déjà perturbées. Dans la présente figure, l'aire de répartition du caribou de la rivière Athabaska – côté ouest est utilisée comme exemple.
Figure 16. a) Zones touchées par les incendies ainsi que par les perturbations anthropiques linéaires et polygonales; b) Probabilité que la croissance de la population soit stable ou à la hausse (Pr [? = stable]) en fonction du pourcentage (%) de perturbation totale pour quatre (4) hypothèses de dynamique de l'habitat : 1) Perturbation actuelle : conditions statiques; 2) Rétablissement seulement : rétablissement passif des zones déjà perturbées; 3) Perturbations naturelles seulement (perturb. nat. seul.) : nouvelles perturbations causées par des incendies, sans rétablissement passif; 4) Rétablissement + perturb. nat. : moyenne pour trois intervalles de temps (1-20, 21-50 et 51-100 ans) des effets combinés de nouveaux incendies et du rétablissement passif des zones déjà perturbées. Dans la présente figure, l'aire de répartition du caribou de la rivière Athabaska – côté ouest est utilisée comme exemple.

Smoothstone-Wapaweka, Saskatchewan

Un pourcentage de perturbation totale de 33 % lui étant attribué (figure 17a), cette aire de répartition se classe dans la catégorie de faible risque, ce qui porte à croire qu’il est probable qu’elle permette le maintien d’une population autosuffisante, compte tenu des conditions de l’habitat. Le « seuil de perturbation » n’a pas été dépassé. Cependant, la tendance démographique signalée dénote un « déclin ». De plus, bien que la taille de la population signalée de 700 individus indique qu’il y a un très faible risque d’extinction dans des conditions d’habitat et de population favorables (Pr (N ≥ Qext) = 0,94), le risque de quasi-extinction projeté, déduit d’après la tendance démographique dans les conditions d’habitat observées, est estimé à 0,38, ce qui indique que la population est exposée à un risque élevé, et qu’il est peu probable qu’elle persiste au-dessus du nombre critique de 10 individus si les conditions actuelles demeurent inchangées. Une inspection visuelle des perturbations reportées sur la carte de l’aire de répartition (figure 19a) semble indiquer que la nature très dispersée des perturbations, combinée à la présence d’importants plans d’eau (non illustrés ici), a contribué au manque de grandes zones non perturbées à l’intérieur de l’aire de répartition.

L’évaluation de scénarios futurs (figure 17b) indique que les conditions de l’aire de répartition pourraient s’améliorer à l’intérieur de la catégorie de faible risque grâce au rétablissement passif des zones actuellement perturbées, dont 17 % (47 % du total) sont des brûlis récents (≤ 40 ans). Bien que la probabilité de persistance soit faible si les conditions actuelles demeurent inchangées, il semble que le rétablissement naturel puisse contrebalancer le risque d’extinction à court terme, en supposant que les autres menaces sont gérées. Même si l’aire de répartition se classe actuellement sous le « seuil de perturbation », le scénario de gestion applicable à cette population vise la conservation de l’habitat non perturbé restant afin d’empêcher l’augmentation du risque.

Une surveillance devrait être mise en œuvre afin de confirmer que la condition de la population s’améliore comme prévu, avec le rétablissement des zones perturbées.

Figure 17. Perturbation actuelle (a) et possibles conditions futures de la population et de l’aire (b) dans l’aire de répartition du caribou de Smoothstone-Wapawekka.

Figure 17. a) Zones touchées par les incendies ainsi que par les perturbations anthropiques linéaires et polygonales; b) Probabilité que la croissance de la population soit stable ou à la hausse (Pr [? = stable]) en fonction du pourcentage (%) de perturbation totale pour quatre (4) hypothèses de dynamique de l'habitat : 1) Perturbation actuelle : conditions statiques; 2) Rétablissement seulement : rétablissement passif des zones déjà perturbées; 3) Perturbations naturelles seulement (perturb. nat. seul.) : nouvelles perturbations causées par des incendies, sans rétablissement passif; 4) Rétablissement + perturb. nat. : moyenne pour trois intervalles de temps (1-20, 21-50 et 51-100 ans) des effets combinés de nouveaux incendies et du rétablissement passif des zones déjà perturbées. Dans la présente figure, l'aire de répartition du caribou de Smoothstone-Wapawekka est utilisée comme exemple.

b)

Figure 17. a) Zones touchées par les incendies ainsi que par les perturbations anthropiques linéaires et polygonales; b) Probabilité que la croissance de la population soit stable ou à la hausse (Pr [? = stable]) en fonction du pourcentage (%) de perturbation totale pour quatre (4) hypothèses de dynamique de l'habitat : 1) Perturbation actuelle : conditions statiques; 2) Rétablissement seulement : rétablissement passif des zones déjà perturbées; 3) Perturbations naturelles seulement (perturb. nat. seul.) : nouvelles perturbations causées par des incendies, sans rétablissement passif; 4) Rétablissement + perturb. nat. : moyenne pour trois intervalles de temps (1-20, 21-50 et 51-100 ans) des effets combinés de nouveaux incendies et du rétablissement passif des zones déjà perturbées. Dans la présente figure, l'aire de répartition du caribou de Smoothstone-Wapawekka est utilisée comme exemple.

North Interlake, Manitoba

Un pourcentage de perturbation totale de 17 % lui étant attribué (figure 18a), cette aire de répartition se classe dans la catégorie de faible risque, ce qui porte à croire qu’il est probable qu’elle permette le maintien d’une population autosuffisante, compte tenu des conditions de l’habitat. Le « seuil de perturbation » n’a pas été dépassé. Cependant, la taille de la population signalée de 50-75 dénote un risque modéré d’extinction locale dans de bonnes conditions d’habitat et de population (Pr (N ≥ Qext) = 0,52-0,61), à cause de la petite taille de la population

L’évaluation de scénarios futurs (figure 18b) indique qu’il est probable que l’aire de répartition continue à se classer dans la catégorie de faible risque. La probabilité de persistance demeurera incertaine et continuera de correspondre à un risque modéré, à moins que la taille de la population n’augmente. Même si l’aire de répartition se situe actuellement sous le « seuil de perturbation », le risque inhérent à la petite taille de la population incite à prendre une approche de gestion prudente à propos des perturbations supplémentaires afin d’empêcher que le risque n’augmente. L’emplacement de l’aire de répartition sur une péninsule, c’est-à-dire un territoire entouré d’eau sur trois côtés (non illustré ici) porte à croire que l’isolement contribue également au risque.

Une surveillance devrait être mise en œuvre afin de confirmer la condition de la population et d’évaluer la réaction aux changements se produisant à l’intérieur de l’aire de répartition.

Figure 18. Perturbation actuelle (a) et possibles conditions futures de la population et de l’aire (b) dans l’aire de répartition du caribou de North Interlake.

Figure 18. a) Zones touchées par les incendies ainsi que par les perturbations anthropiques linéaires et polygonales; b) Probabilité que la croissance de la population soit stable ou à la hausse (Pr [? = stable]) en fonction du pourcentage (%) de perturbation totale pour quatre (4) hypothèses de dynamique de l'habitat : 1) Perturbation actuelle : conditions statiques; 2) Rétablissement seulement : rétablissement passif des zones déjà perturbées; 3) Perturbations naturelles seulement (perturb. nat. seul.) : nouvelles perturbations causées par des incendies, sans rétablissement passif; 4) Rétablissement + perturb. nat. : moyenne pour trois intervalles de temps (1-20, 21-50 et 51-100 ans) des effets combinés de nouveaux incendies et du rétablissement passif des zones déjà perturbées. Dans la présente figure, l'aire de répartition du caribou de North Interlake est utilisée comme exemple.
Figure 18. a) Zones touchées par les incendies ainsi que par les perturbations anthropiques linéaires et polygonales; b) Probabilité que la croissance de la population soit stable ou à la hausse (Pr [? = stable]) en fonction du pourcentage (%) de perturbation totale pour quatre (4) hypothèses de dynamique de l'habitat : 1) Perturbation actuelle : conditions statiques; 2) Rétablissement seulement : rétablissement passif des zones déjà perturbées; 3) Perturbations naturelles seulement (perturb. nat. seul.) : nouvelles perturbations causées par des incendies, sans rétablissement passif; 4) Rétablissement + perturb. nat. : moyenne pour trois intervalles de temps (1-20, 21-50 et 51-100 ans) des effets combinés de nouveaux incendies et du rétablissement passif des zones déjà perturbées. Dans la présente figure, l'aire de répartition du caribou de North Interlake est utilisée comme exemple.

Afin d’illustrer l’application du cadre de travail axé sur le risque à l’interprétation des seuils, il a fallu attribuer un seuil de gestion fondé sur la perturbation. Les exemples présentés démontrent clairement l’utilité d’une approche systématique se fondant sur l’évaluation intégrée du risque pour interpréter de façon plus complète les résultats potentiels et orienter la planification du rétablissement, grâce à une meilleure compréhension des attributs propres à l’aire de répartition. Il s’agit d’un processus objectif qui ne nécessite pas la détermination de seuils de gestion. Cependant, l’application de seuils de gestion fondés sur la perturbation donne une orientation en ce qui concerne les objectifs de gestion et le risque acceptable.

Dans les exemples présentés, le seuil de perturbation était proportionné à l’intervalle de perturbation correspondant au résultat probable relativement au maintien d’une population autosuffisante. Le choix de seuils plus élevés ou plus bas entraînerait des interprétations différentes à l’égard de la probabilité d’atteindre l’objectif de rétablissement. Les résultats semblent aussi indiquer que des seuils progressifs pourraient avoir une valeur considérable pour appuyer une gamme de mesures de conservation et de restauration selon différents scénarios de gestion et différentes circonstances propres à l’aire de répartition. L’application inconditionnelle d’un seul seuil fixe ne permettrait peut-être pas d’atteindre les résultats recherchés, particulièrement en l’absence d’une interprétation propre à l’aire de répartition.

Tableau 12. Attributs biophysiques de l’habitat du caribou boréal dans l’écozone de la taïga du bouclier.

Échelle de sélection

Description

Habitat à grande échelle Toundra des hautes terres où prédominent les éricacées arbustives (Ericaceae spp.), les lichens, les graminées et les carex.
Toundra des basses terres composée de complexes de tourbières (muskeg et bogs structurés), de lacs, de rivières et de vallées riveraines.
Forêts de résineux denses et matures et forêts de résineux claires où abondent les lichens1, 2.
Terrain de mise bas Tourbières ombrotrophes (bogs) structurées, tourbières ombrotrophes arborées, petits milieux humides (< 1 km²) et grands muskegs1, 3.
L’utilisation de péninsules ou d’îles augmente selon la quantité d’eau libre1, 4.
Habitat d’élevage Milieux humides boisés1.
Habitat de rut Milieux humides à végétation claire.
Habitat hivernal Zones boisées pendant les années de faible accumulation de neige, autrement le choix de l’habitat hivernal reflète l’évitement général des endroits où la couche de neige est épaisse, y compris l’utilisation de la toundra à des altitudes plus élevées dans les régions montagneuses et des tourbières ombrotrophes près des lacs ou de l’océan5, 6.
Milieux humides boisés6.
Hautes terres de la toundra et étendues de sable plates à proximité de l’eau6.
Bords des tourbières, erratiques glaciaires et erratiques de substratum rocheux avec des lichens, et lacs pour le repos et la rumination4, 6, 7.
Une certaine utilisation de peuplements matures d’épinette blanche et de sapin au lieu de l’habitat à lichens corticoles8.
Habitat durant les déplacements La connectivité entre types d’habitat sélectionnés est importante, vu la tendance des déplacements de caribous.
Certaines femelles parcourent de 200 à 500 km depuis les aires d’hivernage jusqu’aux terrains de mise bas1.
Les femelles font preuve de fidélité aux sites d’élevage, retournant, p. ex., à moins de 6,7 km d’un emplacement donné d’une année à l’autre8.
Évitement Évitement des routes et des brûlis récents (< 40 ans)9.

1 Brown et coll. (1986);
2 Courtois et coll. (2004);
3 Brown et Theberge (1985);
4 Schmelzer et coll. (2004);
5 Brown et Theberge (1990);
6 Schmelzer et coll. (2004);
7 I. Schmelzer (pers. comm.);
8 Schaefer et coll. (2000);
9 Annexe 7.3.

Tableau 13. Attributs biophysiques de l’habitat du caribou boréal dans l’écozone des plaines hudsoniennes.
Échelle de sélection Description
Habitat à grande échelle Milieux sélectionnés généralement pour diminuer le risque de prédation1.
Muskegs arborés où abondent les arbustes et forêts de résineux matures1, 2.
Zones mal drainées où prédominent les carex, les mousses et les lichens et forêts claires d’épinette noire et de mélèze laricin3.
Élévations de 150 m4.
IVDN et caractère accidenté de valeurs intermédiaires4.
Terrain de mise bas Peuplements de résineux matures avec et sans lichens et milieux humides. Préférence pour les plus hautes altitudes par comparaison à l’habitat utilisé pendant d’autres périodes1.
Habitat d’élevage Tourbières minérotrophes (fens), tourbières ombrotrophes et lacs5.
Habitat de rut Milieux humides et peuplements de résineux avec lichens. Peuplements de résineux mûrs et de résineux en régénération aussi utilisés, mais dans une moindre mesure1.
Habitat hivernal Forêts de résineux denses et matures avec lichens et milieux humides1, 5.
Tourbières où prédominent les tourbières ombrotrophes à végétation claire et les lichens terrestres6.
Grandes parcelles à peuplements d’épinette noire d’âge moyen et mûr, muskegs arborés où abondent les arbustes et forêts de résineux mixtes utilisés à la fin de l’hiver7.
Habitat durant les déplacements Les déplacements les plus importants ont lieu en automne et en hiver, lorsque les caribous se rendent des terrains de mise bas aux aires d’hivernage8.
Les grands déplacements sont plus fréquents dans les zones où abondent les orignaux, probablement pour diminuer le risque de prédation2.
Évitement Évitement des zones herbacées et des brûlis de moins de 40 ans4.
Évitement des forêts où prédominent les feuillus, des forêts à lichens et des bruyères à lichens pendant l’hiver6.
Évitement des lieux d’activités humaines (p. ex. les routes) pourvu qu’il reste suffisamment d’habitat ailleurs1, 4.
Utilisation des milieux situés à proximité de lieux d’activités humaines dans les paysages fortement perturbés, probablement parce qu’aucun autre choix n’est possible1.

1 Courtois (2003);
2 Brown (2005);
3 Magoun et coll. (2005);
4 Annexe 7.3;
5 Pearce et Eccles (2004);
6 Brokx (1965);
7 Brown et coll. (2007);
8 Brown et coll. (2003)

L’écozone du bouclier boréal a été divisée en cinq sous-régions (tableaux 16 à 20) comme dans l’Examen d’EC. de 2008 (annexe 7.3).

Tableau 14. Attributs biophysiques de l’habitat du caribou boréal dans l’est du bouclier boréal.
Échelle de sélection Description
Habitat à grande échelle Forêts de résineux à hypnum sur les terrains mal drainés et hautes terres de résineux mûrs où abondent les lichens terrestres1, 2.
Les plans d’eau et les milieux humides sont aussi sélectionnés2.
Élévations de 300 m3.
IVDN de valeurs intermédiaires3.
Sélection des brûlis en régénération > 40 ans3.
Terrain de mise bas Milieux humides à végétation claire, péninsules et îles sélectionnées dans le nord-est du Québec4.
Zones à carex, éricacées, bryophytes, aulnes et mélèzes au printemps dans les régions de l’est (T.-N.-L.)5.
Peuplements de sapin baumier et peuplements d’épinette noire denses, forêts d’épinette et de sapin de plus de 40 ans et terrains secs et nus où abondent les lichens, sélectionnés dans les régions de l’ouest6.
Peuplements de résineux matures et aussi milieux humides dans les régions du sud. Altitudes plus élevées utilisées dans cette zone, plutôt que les lacs ou autres plans d’eau2.
Habitat d’élevage Milieux humides à végétation claire et boisés et utilisation continue des péninsules et des îles dans le nord-est du Québec4.
Zones à plantes aquatiques, bouleau glanduleux (Betula glandulosa), arbustes à feuilles caduques, éricacées et mousses utilisées à T.-N.-L.5.
Habitat de rut Milieux humides à végétation claire dans le nord-est du Québec4.
Zones à lichens terrestres, lichens corticoles, plantes herbacées non graminoïdes, carex, mousses et arbustes résineux et à feuilles caduques à T.-N.-L.5.
Peuplements de sapin baumier, peuplements d’épinette denses, peuplements de résineux matures et en régénération, autres peuplements forestiers où abondent les lichens, milieux humides et terrains secs et nus préférés dans la partie sud2, 6, 7.
Habitat hivernal Milieux humides boisés au Labrador et dans le nord du Québec3. Une certaine utilisation de la toundra des hautes terres pour le repos3.
Terrains secs et nus, milieux humides, forêts de résineux matures avec lichens, peuplements de sapin baumier, peuplements denses d’épinette et forêts mixtes d’épinette et de sapin de plus de 40 ans dans les zones du sud et allant jusqu’à 80 ans dans d’autres zones2, 6, 7.
L’utilisation de forêts matures protégées accroît les probabilités de rencontres avec les loups qui choisissent les mêmes milieux pendant l’hiver7.
Les endroits où la neige est peu profonde sont sélectionnés à la fin de l’hiver7.
Habitat durant les déplacements Les caribous se déplacent sur de plus grandes distances pendant la saison du rut4.
Évitement Évitement des forêts de feuillus et mixtes, les forêts de pin gris de moins de 40 ans et des bruyères sans lichens à longueur d’année6, 7, 8.
Évitement des habitats perturbés, dont les routes, les zones récréatives, les brûlis et les coupes à blanc ou les zones exploitées fréquentées par les loups2, 3, 6, 7, 8.

1 Arsenault et coll. (1997);
2 Courtois (2003);
3 Annexe 7.3;
4 Brown et coll. (1986);
5 Bergerud (1972);
6 Crête et coll. (2004);
7 Courbin et coll. (2009);
8 Courtois et coll. (2007).

Tableau 15. Attributs biophysiques de l’habitat du caribou boréal dans le sud-est du bouclier boréal.
Échelle de sélection Description
Habitat à grande échelle Basses terres où prédomine l’épinette noire au dernier stade de succession écologique et hautes terres où prédomine le pin gris1.
Élévations de 300 m².
Valeurs intermédiaires de l’IVDN2.
Sélection des anciens brûlis (> 40 ans)2.
Terrain de mise bas Forêts de résineux claires et semi-claires3.
Habitat d’élevage Non disponible
Habitat de rut Forêts de résineux denses, matures et claires, entre autres, d’épinettes, de mélèzes laricins, de pins gris et forêts de résineux plus jeunes âgées de 30 à 50 ans3.
Habitat hivernal Les caribous de la population de Charlevoix choisissent les peuplements ouverts de plus de 70 ans constitués des espèces suivantes : sapin baumier, sapin baumier-épinette noire, épinette noire, épinette noire-mélèze laricin et pin gris. Terrains secs et nus, peuplements de sapins baumiers ou de sapins-épinettes noires âgés de 30 à 50 ans, et aussi peuplements de pins gris de 50 ans et lichens corticoles et terrestres aussi sélectionnés3, 5.
Habitat durant les déplacements Non disponible
Évitement Évite les routes et les brûlis (< 50 ans)2, 4.

1 Duchesne et coll. (2000);
2 Annexe 7.3;
3 Lefort et coll. (2006);
4 Schaefer et Pruitt (1991);
5 Sebbane et coll. (2002).

Tableau 16. Attributs biophysiques de l’habitat du caribou boréal dans le centre du bouclier boréal.
Échelle de sélection Description
Habitat à grande échelle Basses terres où domine l’épinette noire au dernier stade de la succession écologique et hautes terres où domine le pin gris1, 2, 3.
Près de la limite entre le Québec et l’Ontario, basses terres à peuplement clair d’épinette noire3.
Dans certains secteurs de l’Ontario, forêts peu denses de pins gris ou d’épinettes noires au dernier stade de la succession écologique, et tourbières où dominent l’épinette noire et le mélèze laricin, où abondent les lichens terrestres et et où l’on trouve un peu de lichens corticoles3, 4, 5, 6.
Le caribou fréquente aussi des secteurs aux sols sablonneux ou loameux secs ou humides et les secteurs ou le sol couvrant le substratum est mince6.
Élévations de 300 m7.
Valeurs intermédiaires de l’IVDN7.
Sélection des brûlis en régénération > 40 ans7.
Terrain de mise bas Dans la ceinture d’argile, couverts clairs d’épinettes noires mûres et tourbières mésoïques à éricacées3.
Durant l’été, par comparaison aux femelles seules, les femelles accompagnées d’un faon ont choisi des secteurs où les éricacées et les lichens terrestres étaient plus abondants3.
Habitat d’élevage Non disponible
Habitat de rut Non disponible
Habitat hivernal Vastes étendues de forêts contiguës où domine l’épinette noire8.
Forêts claires de résineux ou forêts à faible densité de peuplement où abondent les lichens terrestres et les lichens corticoles et où il y a beaucoup moins de neige (ex. le long des côtes)4, 6.
Habitat durant les déplacements Non disponible
Évitement Évite les terrains à débris de bois récents, les peuplements denses de mélèze et d’arbustes durant la saison d’élevage, dans la ceinture d’argile3.
Évite les forêts de feuillus et de résineux mixtes durant l’hiver8.
Évite aussi les zones où la neige est épaisse4.
Évite les routes et les brûlis récents (< 40 ans)7.

1 Arsenault et coll. (1997);
2 Courtois et coll. (2003);
3 Lantin et coll. (2003);
4 Bergerud (1985);
5 Vors (2006);
6 Wilson (2000);
7 Annexe 7.3;
8 Brown et coll. (2007).

Tableau 17. Attributs biophysiques de l’habitat du caribou boréal dans le centre-ouest du bouclier boréal.
Échelle de sélection Description
Habitat à grande échelle Hautes terres à résineux mûrs et basses terres où dominent les résineux et le mélèze laricin.1, 2, 3, 4.
Tourbières où dominent les résineux et le mélèze laricin et où abondent les lichens corticoles, forêts de résineux mûrs des hautes terres où abondent les lichens terrestres avec des zones rocheuses partiellement boisées5, 6, 7.
Élévations de 300 m8.
Valeurs intermédiaires de l’IVDN8.
Sélection des brûlis en régénération > 40 ans8.
Terrain de mise bas Milieux humides boisés, tourbières ombrotrophes arborées, anciens brûlis, zones à peuplements de résineux dispersés et d’épinettes denses dans le nord-ouest de l’Ontario9.
Tourbières, collines élevées dans des grandes zones de muskegs, îles boisées et rives des grands lacs1, 2, 10, 11, 12.
Au Manitoba, forêts de pin gris ou de pin gris et d’épinette noire5.
Habitat d’élevage Durant l’été, zones à tourbières avec îles boisées, îles et littoraux10, 12.
Forêts denses et matures5, 13.
Habitat de rut Le caribou choisissait les tourbières ombrotrophes semi-claires ou claires ainsi que les hautes terres à résineux mûrs durant la saison du rut. Les lichens terrestres et les lichens corticoles, le carex et les éricoïdes à tourbières ombrotrophes (Andromeda glaucophylla, Chamaedaphne calyculata, Kalmia polifolia, Ledum groenlandicum) sont d’importantes sources de nourriture5.
Habitat hivernal Peuplements de résineux mûrs10, 14.
Secteurs ayant une grande proportion de lacs (> 5-100 ha) au littoral irrégulier15.
Les caribous se nourrissent dans des secteurs où abondent les lichens, où les arbustes sont moins nombreux dans les peuplements peu denses de pin gris et d’épinette noire de faible hauteur à surface terrière peu étendue16.
Le caribou choisit les tourbières ombrotrophes claires, les crêtes rocheuses à pin gris d’âge moyen ou mûr, les habitats à pin gris et à lichens avec lacs, mais il se rend sur les crêtes rocheuses à pin gris dans les peuplements de résineux mûrs avec lichens lorsque les conditions hivernales au Manitoba l’empêchent de se nourrir dans les tourbières ombrotrophes5, 6, 17
Les ichens corticoles, les lichens terrestres, les carex et les éricacées sont d’importantes sources de nourriture18.
Habitat durant les déplacements En Ontario, le caribou fréquente surtout les forêts de résineux et évite les habitats à boisement clair (ex. lacs, secteurs perturbés, etc.) lorsqu’il migre de son habitat estival à son habitat hivernal2.
Il se déplace sur les lacs gelés durant l’hiver et au printemps, dans certains cas pour atteindre les îles et y mettre bas1, 5, 8, 11.
La migration printanière ne se limite pas à des itinéraires précis12.
Le caribou s’est éloigné de 8 à 60 km après le début des coupes forestières20.
Évitement Le caribou évite les tourbières minérotrophes (fens) où abondent les arbustes durant la saison de la mise bas9.
Il évite aussi les tourbières minérotrophes à mélèze laricin durant l’élevage12.
Durant l’hiver, il évite les peuplements en début de succession végétale, les peuplements de résineux mixtes et les aires à chablis14, 18.
Il évite aussi la glace vésiculaire, la neige dont l’épaisseur dépasse 65 cm et la neige croûtée dont la dureté dépasse 400 g/cm² durant l’hiver17.
Le caribou utilise les aires qui viennent d’être brûlées, mais les abandonne graduellement avec le temps8, 18.
Il évite les secteurs d’activité de coupe19, 20.
Il évite les routes18.

1 Bergerud et coll. (1990);
2 Ferguson et Elkie (2004a);
3 Ferguson et Elkie (2004b);
4 Vors (2006);
5 Darby et Pruitt (1984);
6 Schaefer (1988);
7 O’Brien et coll. (2006);
8 Appendix 7.3;
9 Hillis et coll. (1998);
10 Armstrong et coll. (2000);
11 O'Flaherty et coll. (2007);
12 Cumming et Beange (1987);
13 Pearce et Eccles (2004);
14 Martinez (1998);
15 Ferguson et Elkie (2005);
16 Antoniak et Cumming (1998);
17 Stardom (1975);
18 Schaefer et Pruitt (1991);
19 Cumming et Hyer (1998);
20 Schindler et coll. (2007).

Tableau 18. Attributs biophysiques de l’habitat du caribou boréal dans l’ouest du bouclier boréal.
Échelle de sélection Description
Habitat à grande échelle Complexes de tourbières où dominent les résineux et le mélèze laricin et forêts de résineux mûrs semi-denses et denses sur les hautes terres où les lichens abondent1, 2, 3.
Élévations de 300 m4.
Valeurs intermédiaires de l’IVDN4.
Sélection des anciens brûlis (> 40 ans)4.
Terrain de mise bas Tourbières, peuplements où domine l’épinette noire et muskegs arborés5, 6.
Certains caribous fréquentent les îles et le bord des lacs3, 7.
Habitat d’élevage Durant l’été, le caribou fréquente les bords de lacs boisés, les îles, les rochers peu boisés, les zones à résineux des hautes terres et les muskegs arborés7, 8.
Dans certaines zones, les sites où les lichens corticoles abondent sont importants pour l’alimentation9.
Le caribou fréquente aussi les forêts denses de résineux et les forêts denses mixtes3.
Habitat de rut Forêts de résineux denses et claires et forêts mixtes3.
Habitats riverains à couvert clair10.
Habitat hivernal Peuplements mûrs d’épinettes et de pins des hautes terres et muskegs arborés8.
Forêts où domine le pin gris2.
Dans certaines régions de l’Ontario, le caribou fréquente les forêts de résineux denses et claires, les forêts mixtes et les tourbières ombrotrophes arborées3.
Dans certains secteurs, le caribou choisissait des habitats ayant une plus grande visibilité éloignés de la lisière des forêts9.
Habitat durant les déplacements Certains mâles parcourent plus de 100 km durant la saison du rut10.
Dans les secteurs de Wabowden et de Gormley, les caribous suivent toujours le même itinéraire pour se déplacer entre les aires de l’été et celles de l’hiver dans les grands complexes à tourbières11.
Évitement Le caribou évite les habitats où abondent les arbustes et les peuplements où dominent les feuillus1, 2, 8.
Durant la période de mise bas, il évite les peuplements de résineux autres que l’épinette noire, les peuplements de feuillus, les tourbières minérotrophes où abondent les arbustes et les milieux humides3, 6.
Il évite les brûlis récents et les secteurs perturbés ou fragmentés, y compris les routes3, 4, 8.

1 Arseneault et coll. (1997);
2 O’Brien et coll. (2006);
3 Hillis et coll. (1998);
4 Annexe 7.3;
5 Rettie (1998);
6 Hirai (1998);
7 Shoesmith et Storey (1977);
8 Metsaranta et Mallory (2007);
9 Lander (2006);
10 V. Chrichton (pers. comm.);
11 Brown et coll. (2000)

Tableau 19. Attributs biophysiques de l’habitat du caribou boréal dans l’écozone des plaines boréales.
Échelle de sélection Description
Habitat à grande échelle Le caribou des plaines boréales de l’Alberta choisit les forêts de résineux au dernier stade de la succession écologique (> 50 ans) et les tourbières arborées où les lichens abondent1, 2, 3, 4, 5.
Dans le nord-est de l’Alberta, l’habitat du caribou se limite principalement aux complexes à tourbières1.
Élévations de 1 135 m6.
Valeurs intermédiaires de l’IVDN6.
Sélection des anciens brûlis (> 40 ans)6.
Terrain de mise bas En Alberta, tourbières ombrotrophes et forêts matures3, 4.
En Saskatchewan, tourbières, peuplements où domine l’épinette noire et peuplements d’épinette noire des basses terres dans les muskegs7, 9.
Habitat d’élevage Peuplements de plus de 50 ans11.
Durant l’été, forêts d’épinette noire et de pin gris des hautes terres, zones à épinette noire des basses terres, zones à jeune pin gris, tourbières à peuplement clair et tourbières arborées, muskegs7, 12, 13.
En été, dans certains secteurs, sites où abondent les lichens corticoles14.
Habitat de rut Forêts matures3.
Durant l’été, forêts d’épinette noire et de pin gris des hautes terres, zones à épinette noire des basses terres, zones à jeune pin gris, tourbières à peuplement clair et tourbières arborées, muskegs7, 12.
Habitat hivernal Tourbières arborées, tourbières ombrotrophes arborées et tourbières minérotrophes arborées, complexes de tourbières minérotrophes à peuplement clair où plus de 50 % de la superficie est couverte de tourbières où les lichens abondent15, 16, 17.
Forêts matures de plus de 50 ans3, 11.
Forêts d’épinette noire et de pin gris des hautes terres, zones à épinette noire des basses terres, zones à jeune pin gris ainsi que tourbières à peuplement clair et tourbières arborées7, 12, 13.
Habitat durant les déplacements Non disponible
Évitement Durant toute l’année, le caribou évite les hautes terres et les tourbières minérotrophes, les peuplements où dominent le tremble, les peuplements immatures et les grandes rivières3, 4, 6, 9.
Il évite les habitats de type matrice, dont les secteurs où abondent les arbustes, les habitats perturbés ou fragmentés, les peuplements où dominent les feuillus et les habitats de lisière1, 2, 8.
Il évite les brûlis récents, les routes principales, les lignes sismiques, les puits et les secteurs ayant une densité élevée de blocs de coupe6, 10.
Il évite l’eau6.

1 Stuart-Smith et coll. (1997);
2 Smith (2004);
3 Neufeld (2006);
4 James (1999);
5 McLoughlin et coll. (2003);
6 Annexe 7.3;
7 Rettie (1998);
8 Arsenault (2003);
9 Hirai (1998);
10 Dyer (1999);
11 Dalerum et coll. (2007);
12 Rettie et Messier (2000);
13 Metsaranta et Mallory (2007);
14 Lander (2006);
15 Anderson (1999);
16 Bradshaw et coll. (1995);
17 Anderson et coll. (2000).

Tableau 20. Attributs biophysiques de l’habitat du caribou boréal dans l’écozone de la cordillère montagnarde.
Échelle de sélection Description
Habitat à grande échelle La population de Little Smoky passe toute l’année dans les régions des contreforts subalpins supérieurs; elle fréquente les peuplements de pin tordu des hautes terres, les peuplements de résineux mixtes, d’épinette noire et de pin tordu, et les muskegs arborés1, 4, 5.
Peuplements clairs de plus de 80 ans où domine le pin2, 3.
Terrain de mise bas Secteurs plus près des blocs de coupe, où la proportion de mélèzes est élevée6.
Habitat d’élevage Zones homogènes de peuplements où dominent les résineux6.
Habitat de rut Non disponible
Habitat hivernal Lieux ayant une grande proportion de forêts de mélèze et de pins6.
Habitat durant les déplacements Non disponible
Évitement Le caribou évite les zones ayant une proportion importante de blocs de coupes6.
Il évite les lignes sismiques surtout durant la saison de mise bas6.
Il évite les peuplements d’épinette blanche où, en général, il y a peu de lichens7, les peuplements de tremble et les grandes rivières6.

1 Edmonds (1988);
2 Thomas et coll. (1996);
3 Szkorupa (2002);
4 Edmonds (1993);
5 Johnson (1980);
6 Neufeld (2006);
7 Saher (2005).

Tableau 21. Attributs biophysiques de l’habitat du caribou boréal dans l’écozone de la taïga des plaines.
Échelle de sélection Description
Habitat à grande échelle Dans les T.N.-O., le caribou préfère les zones à peuplements de résineux clairs en toutes saisons, et dans la région de Deh Cho, il préfère fréquenter les peuplements de 100 ans ou plus1.
Grandes parcelles de tourbières à épinettes avec une préférence pour les tourbières ombrotrophes par rapport aux tourbières minérotrophes, et forêts d’épinette noire des hautes terres et des basses terres où les lichens abondent2, 3.
Terrain de mise bas À la limite septentrionale de l’aire de répartition des T.N.-O., forêts claires de résineux, toundra parsemée de gazon, arbustes, rives et brûlis récents4.
Dans le bassin versant de Snake-Sahtaneh, en C.-B., des caribous ont été observés sur de petites îles à peuplements d’épinette noire mûrs ou à peuplements mixtes des tourbières, dans des anciens brûlis au bord des milieux humides, dans des taillis d’aulnes où abondent les eaux stagnantes et au bord des lacs2.
Habitat d’élevage À la limite septentrionale de l’aire de répartition des T.N.-O., forêts claires de résineux où les lichens abondent, arbustes, rives, toundra parsemée de gazon, habitats à couverture végétale clairsemée et brûlis récents4.
Dans le bassin versant de Snake-Sahtaneh, à la fin du printemps et au début de l’été, anciens brûlis et restants de forêt non brûlée dans le périmètre des anciens brûlis2.
Habitat de rut À la limite septentrionale de l’aire de répartition des T.N.-O., forêts claires de résineux et forêts claires mixtes, arbustes, rives, toundra parsemée de gazon et brûlis récents4.
Brûlis en régénération et habitats à couverture végétale clairsemée4.
Habitat hivernal Forêts claires de résineux où les lichens abondent et zones riveraines1, 2, 4.
Habitat durant les déplacements Dans les T.N.-O., certaines femelles sont peu fidèles aux zones de mise bas d’une année à l’autre, en particulier dans les portions septentrionales de l’aire de répartition, tandis que d’autres y demeurent fidèles plusieurs années (2-3 ans)5, 6.
Dans les T.N.-O., les déplacements quotidiens moyens augmentent en période de rut. Ils sont plus importants à la fin de l’hiver, avant la mise bas6, 7.
Évitement Le caribou évite les lisières8.
Durant la mise bas, à la limite septentrionale de l’aire de répartition des T.N.-O., le caribou évite les forêts mixtes denses et l’eau4.
À la limite septentrionale de l’aire de répartition des T.N.-O., il évite les forêts de feuillus et les forêts mixtes denses en été, en automne et en hiver. Il évite aussi l’eau en automne et les forêts denses de résineux en hiver4.
Il évite les peuplements de moins de 10 ans durant l’été9.

1 Nagy et Larter, données inédites;
2 Culling et coll. (2006);
3 McLoughlin et coll. (2005);
4 Nagy et coll. (2006);
5 Larter et Allaire (2007);
6 Nagy et coll., données inédites;
7 Larter et Allaire (2010);
8 McLoughlin et coll. (2005);
9 Dalerum et coll. (2007).

Tableau 22. Attributs biophysiques de l’habitat du caribou boréal dans l’écozone de la cordillère boréale.
Échelle de sélection Description
Habitat à grande échelle Grands lots de tourbières à épinettes, forêts d’épinette noire des basses terres et des hautes terres où les lichens abondent1.
Terrain de mise bas Forêts claires de résineux, toundra parsemée de gazon, arbustes, rives, brûlis récents, et terrains orientés vers le sud et l’ouest2.
Habitat d’élevage Forêts claires de résineux où les lichens abondent, arbustes, toundra parsemée de gazon, habitats à la couverture végétale clairsemée, brûlis récents et terrains orientés vers l’ouest2.
Habitat de rut Forêts claires de conifères et forêts claires mixtes, arbustes, rives, toundra parsemée de gazon, brûlis récents et terrains orientés vers l’ouest2.
Habitat hivernal Forêts claires de résineux où les lichens abondent et habitats riverains2.
Habitat durant les déplacements Non disponible
Évitement Le caribou évite les forêts denses mixtes, l’eau durant la mise bas et durant une partie de l’hiver2.
Au milieu de l’hiver, il évite les forêts denses d’épinettes et les forêts de résineux ayant peu de lichens2.
Toute l’année, il évite les forêts denses de feuillus; durant l’élevage et le rut, il évite les forêts mixtes. En période de rut, il évite aussi l’eau2.

1 Culling et coll. (2006);
2 Nagy et coll. (2006).

Aucune donnée n’était disponible pour l’écozone du Bas-Arctique ou celle de la taïga de la cordillère (Environnement Canada, 2008).

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