Plan de gestion de la réserve nationale de faune de la Baie-Wallace : chapitre 3
3 Menaces et défis relatifs à la gestion
Un certain nombre d'enjeux potentiels associés à la gestion de la réserve nationale de faune (RNF) de la Baie-Wallace sont identifiés ci-dessous. Certains facteurs de stress proviennent de l'extérieur de la RNF mais peuvent compromettre la valeur globale du site pour les espèces sauvages.
3.1 Tourisme
La RNF de la Baie-Wallace est une aire protégée de catégorie VI qui a été établie pour protéger l'habitat au bénéfice de la faune et promouvoir la gestion et l'utilisation durable de ses ressources naturelles. Bien qu'il offre souvent au public de précieuses occasions d'éducation, l'écotourisme en croissance constante exacerbe les pressions sur les aires protégées. La frontière souvent floue entre l'écotourisme et le tourisme d'aventure ajoute au problème des effets environnementaux cumulatifs. Lorsque les collectivités et les entreprises locales tentent d'attirer des revenus touristiques, des intérêts externes présentent parfois les terres publiques et les aires protégées comme la RNF de la Baie-Wallace comme des destinations de choix, souvent sans avoir une connaissance complète de la réglementation qui encadre la protection d'une aire. Les visiteurs d'endroits tels que la RNF de la Baie-Wallace ne saisissent pas nécessairement les différences entre un parc et une réserve nationale de faune. Il est invariablement difficile de renverser après coup les effets des compromis consentis pour améliorer l'accès et l'usage public lorsque ceux-ci se révèlent au bout du compte préjudiciables aux espèces sauvages ou à leur habitat. Bien qu'elle risque peu d'avoir un impact négatif sur l'habitat au taux de fréquentation actuel, l'activité touristique pourrait constituer une source de perturbation pour les oiseaux nicheurs durant la période de reproduction. Il est dès lors important de surveiller le nombre de visiteurs et, en cas d'une augmentation soutenue du taux de fréquentation, de veiller à ce que l'activité touristique ne constitue pas une menace pour les espèces sauvages présentes dans la RNF et leur habitat. L'objectif consiste à gérer la fréquentation de manière à permettre aux Canadiens de se rapprocher de la nature sans compromettre la raison d'être des RNF.
3.2 Utilisation des terres adjacentes
La RNF de la Baie-Wallace comporte peu de limites définies par des routes et est principalement bordée par des terres boisées privées et des exploitations agricoles. Comme la superficie de la RNF est relativement modeste, l'utilisation légitime des parcelles de terres adjacentes, selon les types de cultures ou l'intensité des activités forestières qui y sont pratiquées, peut avoir des répercussions indirectes sur le site en causant l'eutrophisation, la sédimentation ou la perte d'habitat. Ces menaces font l'objet d'une surveillance annuelle par photographie aérienne et n'étaient pas jugées préoccupantes en date de 2016. Les activités forestières, en particulier les coupes à blanc, pourraient entraîner une intensification des dommages causés par le vent et des pertes dans les peuplements adjacents. Les exploitations agricoles établies sur les hautes terres adjacentes présentent également un risque de contamination pour la RNF par des résidus de pesticides ou d'herbicides transportés par ruissellement et d'érosion du sol liée à l'exploitation des champs et à la gestion des déjections animales.
3.3 Développement rural
L'aménagement à seulement 8 km au nord-est de la RNF du Fox Harbour Golf Resort and Spa, un important catalyseur de l'économie locale, a été suivi d'une intensification du développement côtier dans la région de Wallace Bay. Ceci a eu pour effet de stimuler la construction de chalets d'été et de maisons habitables à l'année le long du littoral, entraînant une hausse de la valeur des terres, des taxes foncières et de la demande de services publics tels que la gestion des déchets et l'approvisionnement en eau potable. Ce développement coïncide avec une augmentation de l'utilisation publique de la RNF et soulève certaines préoccupations liées à l'utilisation illégale, telles que la présence potentielle de véhicules hors route et l'empiètement à petite échelle des terres. L'installation de compteurs le long des sentiers permettra d'évaluer le nombre de visiteurs fréquentant la RNF de la Baie-Wallace et de surveiller cette hausse du taux de fréquentation.
3.4 Érosion côtière et perte d'habitat
En raison de son emplacement en amont du havre de Wallace, la RNF de la Baie-Wallace est de façon générale protégée des tempêtes les plus violentes. Toutefois, la hausse prévue du niveau de la mer pourrait y entraîner l'érosion des vastes marais salés. Comme les hautes terres se dressent subitement autour des milieux humides, il est peu probable que la perte de marais salés le long du littoral soit compensée par des gains au niveau de l'interface marais salés-hautes terres.
3.5 Fragmentation de l'habitat
Le contour irrégulier de la RNF de la Baie-Wallace complique la gestion du site et en compromet l'intégrité écologique. Des dispositions devraient être prises pour acquérir les parcelles de terre clés bordant la RNF afin de préserver l'intégrité biologique du site et d'en faciliter la gestion. Dans la mesure du possible, les terres situées entre les limites actuelles de la RNF et des caractéristiques définissables du paysage telles que des routes devraient être protégées. Les ententes d'acquisition de terres devraient être conclues uniquement avec des vendeurs consentants à la juste valeur marchande déterminée selon l'utilisation optimale.
3.6 Gestion des barrages et de l'eau
Sept ouvrages de régulation du niveau d'eau ont été aménagés dans la RNF de la Baie-Wallace (tableau 3). Ces ouvrages ont pour fonction de réguler le niveau d'eau de manière à améliorer la qualité de l'habitat pour la sauvagine migratrice et d'autres espèces sauvages. Le premier de ces ouvrages, connu sous le numéro de projet 6144-1, a été construit en 1972 et a fait l'objet de travaux d'amélioration en 1996. Les projets 6145-2A, 6145-2B et 6145-2C ont été construits en 1973, 1996 et 1978, respectivement. Le projet 6152-3A a été construit en 1973 et reconstruit en 2012. Le projet 6152-3B a été construit en 1997. Le projet 6190 a été construit en 1983 et consiste en un gros ponceau en acier assorti d'un aboiteau passant sous une route asphaltée gouvernementale. En collaboration avec Canards Illimités Canada, Environnement et Changement climatique Canada continue de s'employer à trouver les ressources nécessaires à l'entretien et à la réfection de ces ouvrages.
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