Plan de gestion de la réserve nationale de faune du Marais-John-Lusby, 2016 : chapitre 3


3 Menaces et défis relatifs à la gestion

Les activités qui sont menées à l'extérieur des limites de la réserve nationale de faune (RNF) ne relèvent pas de la portée du présent plan de gestion. Toutefois, bon nombre de ces facteurs ont une incidence directe sur la bonne gestion de la RNF du Marais-John-Lusby (tableau 4). Voici un résumé des principaux enjeux.

3.1 Écotourisme

Il y a peu de visites fortuites dans la RNF du Marais-John-Lusby puisqu'elle est située à trois km d'une route revêtue et en raison de la fréquence des moustiques de marais salés pendant les mois d'été. Il y a quelques activités de chasse dans la RNF au cours des mois d'octobre à décembre.

3.2 Énergie éolienne

L'isthme de Chignecto est reconnu comme une aire importante pour les oiseaux. L'aménagement de parcs éoliens à proximité afin de produire de l'électricité risque de nuire directement aux oiseaux, mais l'incidence de ces parcs sur les trajectoires des oiseaux aux alentours est encore moins connue. En effet, les oiseaux évitent la zone et cet important habitat réservé à la faune perd ainsi de sa valeur et de ses possibilités. Un parc éolien a été aménagé à l'est de la RNF et d'autres parcs sont proposés dans le secteur. Une étude plus poussée serait nécessaire puisqu'on sait que certains oiseaux, comme l'eider à duvet (Somateria mollisima), percutent les structures artificielles existantes dans les terres endiguées de Tantramar situées à proximité (MacKinnon et Kennedy, 2011).

3.3 Énergie marémotrice

La demande d'électricité devrait accroître l'intérêt pour la production d'énergie marémotrice dans la baie de Fundy. Les recherches biologiques effectuées dans les années 1970 ont soulevé des inquiétudes à propos de cette technologie, puisque les premiers projets comprenaient des barrières tidales complètes (Smith et Hicklin, 1984). Les propositions actuelles devraient avoir moins d'incidence que les premières technologies, mais les répercussions réelles sur les vasières et les milieux humides adjacents ne sont pas bien connues.

3.4 Élévation du niveau de la mer

Les marais salés dans la partie supérieure de la baie de Fundy se sont développés au cours des 4 000 dernières années par le dépôt de limon marin dans le fond de la baie pour créer un équilibre précaire entre l'élévation du niveau de la mer et l'affaissement des côtes. Pendant les quatre derniers millénaires, cette accumulation a été en moyenne de 30 centimètres par siècle. Étant donné l'élévation du niveau de la mer causée par les changements climatiques, il pourrait s'accumuler jusqu'à 100 centimètres de limon au cours du prochain siècle. Les répercussions de ces changements sur les marais salés de la RNF du Marais-John-Lusby restent incertaines. On s'attend à une plus forte érosion des côtes le long du pourtour extérieur du bassin de Cumberland, à la limite de la RNF du Marais-John-Lusby. La perte de littoral réduirait considérablement la taille du marais salé dans la RNF du Marais-John-Lusby. Ces inquiétudes sont à l'origine des initiatives de recherche en cours sur la RNF du Marais-John-Lusby et d'autres marais salés dans la région (Morantz, 1976; Graff, 2004; Chmura et MacDonald, 2006; Flanary et Chmura, 2007; Olsen et al., 2006; Byers et Chmura, 2007; MacDonald et al., 2010).

3.5 Utilisation de véhicules hors route

L'utilisation de véhicules hors route est à la hausse et on a démontré que cette pratique était particulièrement dommageable pour les zones humides. Une telle activité est interdite dans la RNF du Marais-John-Lusby et les intrusions ne sont pas fréquentes. Heureusement, en raison du paysage dépourvu d'arbres, auquel s'ajoutent plusieurs points d'observation en hauteur, ce genre d'activité est relativement facile à déceler et à contrôler. La vigilance et la collaboration avec la Division de l'application de la loi sur la faune sont constantes.

3.6 Expansion urbaine

La crête des hautes terres à l'ouest d'Amherst (Nouvelle-Écosse) est devenue un secteur résidentiel intéressant près de la ville. Par conséquent, de grandes propriétés agricoles autour de la RNF sont subdivisées et on constate une augmentation graduelle du nombre d'habitations le long du chemin Southampton dans la partie ouest d'Amherst. À mesure que l'utilisation des terres change, il y a plus de risque que l'on perde la zone tampon boisée des hautes terres situées sur des terrains privés adjacents à la RNF.

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