Plan de gestion de la réserve nationale de faune de la Pointe-du-Prince-Édouard : chapitre 4
4 Buts et objectifs
4.1 Vision
La vision à long terme pour la RNF de la Pointe-du-Prince-Édouard porte sur la conservation. La RNF est une aire de repos d’importance nationale pour les oiseaux migrateurs et la sauvagine, et une Réserve internationale pour le monarque. Lorsque cela ne compromet pas les objectifs de gestion de la faune, Environnement et Changement climatique Canada a l’intention de gérer le site de manière à permettre et à encourager l’accès public pour la recherche, la conservation et l’interprétation afin de susciter la compréhension et la participation de celui-ci dans la conservation de ce site exceptionnel.
La vision d’Environnement et Changement climatique Canada prévoit aussi que les baux en vigueur qui accordent un accès exclusif à des terrains loués à bail pour des activités terrestres à l’appui d’entreprises de pêche commerciale, seulement aux détenteurs de baux qui sont des pêcheurs commerciaux autorisés actifs, seront renouvelés selon les normes en vigueur du marché.
4.2 Buts et objectifs
But 1 : Maintenir les habitats pour le bénéfice des espèces migratrices, de la flore et de la faune résidentes indigènes, y compris les espèces en péril.
Sous-but 1.1 : Maintenir et améliorer les haltes migratoires et l’habitat de reproduction en terre haute pour les oiseaux migrateurs et les autres espèces fauniques.
Objectifs :
- Des relevés et de la recherche permettent de repérer les secteurs importants d’habitat en terre haute, y compris des boisées, des prairies, des plages et des falaises littorales, pour les oiseaux résidents et migrateurs en péril.
- Des mesures nécessaires sont prises compte tenu des résultats des relevés et de la recherche (voir la section 5.4), afin de gérer et de protéger les sites de reproduction et les haltes migratoires en terre haute importants pour les oiseaux migrateurs, et en particulier les espèces en péril.
Sous-but 1.2 : Maintenir les habitats de prairie afin de conserver et d’augmenter lorsqu’applicable les populations fauniques résidentes et migratrices qui en dépendent et les espèces significatives (p. ex., espèces en péril ou d’importance régionale).
Objectifs :
- Une aire d’au moins 50 ha est identifiée et entretenue activement comme prairie.
- Dans cette aire, la diversité actuelle d’espèces de prairie est maintenue ou augmentée, la couverture par les arbres et les arbustes vivaces demeure à moins de 25 % et les communautés végétales prairiales sont dominées par des graminées indigènes (p. ex., danthonie à épi (Danthonia spicata), deschampsie cespiteuse (Deschampsia cespitosa), barbon à balais (Schizachryium scoparia)).
- Une gestion active permet d’identifier et de maintenir ou d’augmenter l’étendue de l’habitat disponible pour les oiseaux de milieu ouvert résidents et migrateurs en péril.
Sous-but 1.3 : Maintenir et améliorer la qualité des milieux humides riverains et intérieurs associés aux Grands Lacs afin de supporter l’utilisation par les populations fauniques migratrices et résidentes, y compris les espèces en péril.
Objectifs :
- L’étendue actuelle de l’habitat de milieu humide, en particulier pour les espèces de milieu humide en péril, est identifiée et les superficies sont maintenues ou accrues.
- Les sources possibles de pollution, la sédimentation ou l’érosion excessives ou les espèces envahissantes sont éliminées ou sont gérées activement.
But 2 : Réduire les effets des espèces envahissantes et des animaux féraux sur la biodiversité indigène.
Sous-but 2.1 : Réduire l’étendue et le pourcentage de couverture des espèces de plantes exotiques envahissantes.
Objectifs :
- Aux cinq ans, cartographier la répartition et le pourcentage de couverture des plantes exotiques envahissantes afin de repérer les zones préoccupantes.
- Lancer des programmes de lutte contre les espèces végétales envahissantes lorsque leur couverture dépasse 10 % d’une communauté végétale, et continuer de contrôler la couverture pour la maintenir à 10 % ou moins.
Sous-but 2.2. : Éradiquer les animaux domestiques féraux à l’intérieur de la RNF.
Objectifs :
- Continuer de surveiller les répercussions de la surabondance de la faune et des animaux féraux et domestiques sur la diversité faunique et floristique indigène. Maintenir au besoin la gestion des populations fauniques surabondantes dans le long terme.
Objectif 3 : Gérer les utilisations de la RNF par les êtres humains de façon à respecter les normes en vigueur et à assurer l’atteinte des objectifs de conservation.
Sous-but 3.1 : Gérer les baux restants (2) à Long Point Harbour afin d’assurer qu’ils soient conformes à l’ensemble des lois, des politiques et des modalités de location fédérales et, au fil du temps, remettre en état les terres et les eaux touchées.
Objectifs :
- Les activités des utilisateurs saisonniers du havre respectent les lois, les politiques et les modalités de location fédérales.
- Remettre en état les terres et les secteurs riverains visés par les baux qui ont pris fin afin qu’il n’y reste aucune structure anthropique (y compris bateaux, déchets, etc.).
- Toutes les activités d’entretien du havre sont conformes aux normes pertinentes.
Sous-but 3.2 : Promouvoir les opportunités pour le public d’utilisation et d’accès responsables afin de rapprocher les Canadiens de la nature tout en gérant et en surveillant les activités des visiteurs (personnel, chercheurs, public et partenaires) dans la RNF afin d’assurer un environnement sécuritaire et de réduire les incidences écologiques des utilisations de la RNF par l’être humain.
Objectifs :
- Coordonner, avec le personnel fédéral chargé de l’application de la loi sur la faune, la conformité et la promotion en ce qui a trait au Règlement sur les réserves d’espèces sauvages et la Loi sur les espèces en péril, et réduire le nombre d’incidents d’activités interdites dans la RNF à au plus cinq par année.
- Planifier et mettre en œuvre l’infrastructure de l’initiative Rapprocher les Canadiens de la nature (sentiers, signalisation et affichage d’interprétation) afin d’accroître l’appui, la participation à la conservation du site et la conformité aux règlements et aux restrictions relatives au site par le public.
- Porter le nombre de visiteurs annuels de 1 000 (estimation pour 2014) à 5 000 d’ici la fin de l’année 2020.
- Les problèmes hérités du passé sont réglés en collaboration avec le Programme des sites contaminés d’Environnement et Changement climatique Canada et le Programme des munitions explosives non explosées du ministère de la Défense nationale.
But 4 : Accroître la connectivité de l’habitat aux environs de la RNF de la Pointe-du-Prince-Édouard et appuyer les efforts et les partenariats régionaux de conservation du paysage.
Sous-but 4.1 : Regrouper et, là où cela est possible, étendre le territoire couvert par des zones protégées afin d’augmenter la connectivité des habitats et des corridors migratoires.
Objectifs :
- Recenser les terres adjacentes à la RNF, leur attribuer un ordre de priorité et les protéger par acquisition ou autrement.
- Assurer la capacité du SCF d’Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) de maintenir des relations avec le gouvernement, les organisations non gouvernementales, les Mohawks de la Première Nation de Bay of Quinte et les parties concernées, de participer à des assemblées de membres de la communauté et des parties concernés et de se coordonner avec les partenaires à propos des problèmes communs et des stratégies de gestion.
4.3 Évaluation
Un suivi annuel sera effectué dans les limites des ressources humaines et financières disponibles. Ce plan de gestion sera réévalué cinq ans après son approbation initiale et sera révisé et mis à jour aux dix ans par la suite. L’évaluation prendra la forme d’un examen annuel des données de surveillance tirées des projets de suivi et de recherche décrits ci dessous. Ce suivi servira à établir les interventions prioritaires et à affecter les ressources.