Plan de gestion de la réserve nationale de faune de Vaseux–Bighorn : annexe 1
Annexe I
Espèces en péril inscrites dans la Loi sur les espèces en péril (LEP) dont la présence est confirmée ou probable dans la rnf de vaseux-bighorn
Engoulevent d’Amérique (espèce menacée, annexe 1 de la LEP)
L’Engoulevent d’Amérique est présent dans toutes les provinces et tous les territoires du Canada. Il a été désigné comme espèces menacées en raison des déclins importants de sa population (baisse de 49,5 % en 10 ans). Cette espèce chasse les insectes aériens à l’aube et au crépuscule, et niche dans des milieux ouverts, au sol dépourvu de végétation. Le déclin des populations d’insectes, résultat de l’épandage d’insecticides et de la perte et de la modification de l’habitat, figure parmi les facteurs probables du déclin de l’espèce Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC, 2007a).
L’espèce a été inscrite à l’annexe 1, en 2010, et aucun programme de rétablissement n’a encore été élaboré. Selon toute vraisemblance, la Réserves nationales de faune (RNF) constitue une source abondante d’insectes-proies pour l’Engoulevent d’Amérique et elle lui offre des sites de nidification. On observe souvent cette espèce en train de se nourrir dans le secteur de la RNF.
Petit-duc nain (espèce préoccupante, annexe I)
Au Canada, le Petit-duc nain est confiné à l’intérieur méridional de la Colombie-Britannique, où la RNF de Vaseux-Bighorn renferme une étendue appréciable d’habitat propice à l’espèce. Les forêts anciennes de douglas taxifoliés et de pins ponderosa constituent son habitat privilégié. Le Petit-duc nain s’alimente dans des milieux ouverts parsemés de gros arbres; son habitat sécuritaire de repos est fait d’arbres jeunes et branchus, et il tire parti de chicots de grand diamètre présentant des cavités pour établir son nid. Il utilise aussi volontiers des nichoirs, lorsqu’on lui en offre. La lutte contre les incendies de forêts, la coupe sélective et les infestations par des insectes (p. ex. le dendroctone du pin) sont autant de facteurs qui ont altéré l’habitat du Petit-duc nain (COSEPAC 2010a).
Un plan de gestion provincial est en voie d’être élaboré pour cette espèce.
Pic de Lewis (espèce préoccupante, annexe I - après réexamen du statut, l’espèce est désignée « menacée » par le COSEPAC; il est actuellement envisagé d’inscrire l’espèce à une catégorie de risque plus élevée, soit comme espèce « en voie de disparition » en vertu de la LEP).
Le Pic de Lewis se reproduit dans l’intérieur méridional de la Colombie-Britannique, de la vallée de la Similkameen en allant vers l’est, jusqu’au sillon de la région de Kootenay-Est. L’aire de reproduction principale du Pic de Lewis dans la province est la vallée de l’Okanagan et le bassin de la Thompson (Cooper (et al.), 1998). Ses habitats privilégiés comprennent les peuplements riverains de peupliers anciens en basse altitude le long de vallées fluviales; les prairies basses parsemées de pins ponderosa et de douglas taxifoliés matures et âgés; les forêts clairsemées de pins ponderosa présentant des caractéristiques attribuables au feu (faible densité des tiges, abondance d’arbres pour les espèces sauvages, couches foisonnantes d’herbes et d’arbrisseaux); et des zones ouvertes parsemées de très vieux pins ponderosa (Cooper et al.,2004).
On rencontre régulièrement des Pics de Lewis dans la RNF (Cooper et al., 1998, 2004; Dawe et al., 2004). La RNF contient une grande étendue d’habitat propice à cette espèce, et elle devrait être considérée comme une aire de conservation essentielle pour ce pic. Malgré la possibilité d’améliorer les zones d’habitat sous-optimal par des brûlages dirigés, l’annélation des arbres, la plantation de végétaux dans les zones riveraines et l’amélioration des prairies arbustives, il convient de tenir compte des besoins en matière d’habitat de plusieurs espèces avant de se lancer dans un plan d’action (Cooper et Gillies, 2000). Une ébauche de plan de gestion pour le Pic de Lewis en est aux phases finales du processus d’approbation (Environnement Canada, document inédit).
Courlis à long bec (espèce préoccupante, annexe I)
Au Canada, le Courlis à long bec se reproduit en Colombie-Britannique, en Alberta et en Saskatchewan. L’espèce préfère les aires de nidification comportant de vastes secteurs relativement plats recouverts de prairies à herbe courte (moins de 30 cm de hauteur). En Colombie-Britannique, il utilise aussi parfois les champs cultivés (COSEPAC, 2002).
Faucon pèlerin (espèce menacée, annexe 1)
Le Faucon pèlerin de la sous-espèce anatum est actuellement inscrit sur la liste des espèces menacées de l’annexe 1 de la LEP. Toutefois, le COSEPAC a procédé au réexamen des sous-espèces anatum et tundrius en 2007 et, après analyse génétique, les a combinées en une seule (anatum/tundrius), collectivement désignée comme espèce « préoccupante ». Il est actuellement envisagé de modifier l’annexe 1 en conséquence.
Le Faucon pèlerin est présent partout au Canada. En Colombie-Britannique, il se reproduit le long de la zone côtière et dans certaines parties de l’intérieur méridional. La disponibilité de sites de nidification (saillies de falaises ou crevasses à proximité d’une source abondante de proies) semble être un facteur qui influe sur la répartition de l’espèce. Par le passé, l’espèce était présente dans toute la vallée de l’Okanagan, y compris à un site de nidification connu situé sur la falaise McIntyre, près de la RNF. Pendant presque tout le 20e siècle, l’espèce était considérée comme disparue de la vallée, mais les programmes de réintroduction semblent avoir eu un certain succès (Cooper et Beauchesne, 2004). Un programme de rétablissement fédéral a été élaboré, mais il sera probablement transformé en plan de gestion, compte tenu de la nouvelle désignation de statut qu’a reçue l’espèce.
Quiscale rouilleux (espèce préoccupante, annexe I)
Le Quiscale rouilleux est présent dans toutes les provinces et dans tous les territoires du Canada; la totalité ou presque de l’aire de reproduction de cette espèce se trouve au Canada. La forêt boréale étant son habitat de prédilection, cette espèce est présente dans le nord, le centre et l’intérieur méridional de la Colombie-Britannique, mais absente de la zone côtière et de la région sud-est (COSEPAC, 2006a). Elle est peu présente dans la vallée de l’Okanagan et on l’observe à l’occasion dans le secteur du lac Vaseux.
L’espèce a été inscrite sur la liste des espèces préoccupantes en raison d’un déclin important des populations, lequel résulte vraisemblablement de la perte d’habitat dans les sites d’hivernage et, mais dans une moindre mesure, dans les aires de reproduction. Comme cette espèce affectionne tout particulièrement la végétation riveraine, la perte de terres humides dans le sud du Canada est un facteur probable de son déclin (COSEPAC 2006a). Aucun plan de gestion fédéral n’a encore été élaboré pour cette espèce.
Moqueur des armoises (espèce en voie de disparition, annexe I)
Au Canada, le Moqueur des armoises est observé régulièrement dans la partie méridionale des vallées de la Similkameen et de l’Okanagan en Colombie-Britannique, et dans le sud-ouest de la Saskatchewan et le sud-est de l’Alberta (Cannings, 2000b). Depuis 1980 environ, on ne note la présence que de 5 à 10 couples en Colombie-Britannique (Campbell et al., 1997).
L’aire de répartition du Moqueur des armoises se limite aux habitats d’armoise et aux zones de steppes arbustives. L’espèce niche principalement dans des buissons d’armoise, un habitat susceptible d’être en péril en raison du développement urbain, des activités récréatives et de l’établissement de vignobles. Les fermes d’élevage de bovins ne sont pas nécessairement incompatibles avec le Moqueur des armoises, pour autant que l’on fasse paître modérément le bétail et qu’elles soient gérées avec rigueur.
Une ébauche de programme de rétablissement du Moqueur des armoises en est aux phases finales du processus d’approbation. On trouve à proximité de la RNF, notamment au lac White, de grandes étendues d’habitat propice ou potentiellement propice à l’espèce. Les hautes terres que l’on trouve à l’intérieur de la RNF étant propices à la présence de l’armoise tridentée, elles pourraient contribuer à répondre au besoin d’habitat régional du Moqueur des armoises.
Petit-duc des montagnes (espèce en voie de disparition, annexe I)
Au Canada, le Petit-duc des montagnes de la sous-espèce macfarlanei est limité au centre méridional de la Colombie-Britannique, y compris la vallée de l’Okanagan. Il est désigné espèce « en voie de disparition » en raison de la taille extrêmement petite de sa population et de la perte imminente de son habitat de reproduction indigène, fait de boisés riverains, dans les vallées basses de l’intérieur méridional de la Colombie-Britannique, particulièrement dans les bassins versants de l’Okanagan et de la Basse- Similkameen (Chaundy-Smart, 2002).
Comme elle niche dans des cavités, l’espèce a besoin d’un milieu riverain de grande qualité, avec arbres matures de grand diamètre pour nicher et se percher; elle préfère aussi les boisés à proximité de cours d’eau et les lisières d’habitats ouverts.
Un programme de rétablissement provincial a été élaboré (Western Screech-Owl, macfarlanei subspecies Recovery Team, 2008). Les forêts riveraines matures sont très rares dans la RNF, mais il demeure possible d’améliorer et de préserver l’habitat de l’espèce sur les rives du lac Vaseux et de la rivière Okanagan.
Pic à tête blanche (espèce en voie de disparition, annexe I)
Au Canada, le Pic à tête blanche est présent uniquement en Colombie-Britannique : on en observe de rares individus dans la vallée de l’Okanagan, de Naramata vers le sud, et il est un résident occasionnel de la vallée de la Similkameen, du secteur de Grand Forks et des Kootenays (Campbell et al., 1990). On a observé plusieurs fois des individus près du lac Vaseux, sur des terres protégées provinciales et fédérales, y compris la RNF (aire protégée Vaseux, RNF de Vaseux-Bighorn, aire protégée White Lake et terres du Nature Trust) (Environnement Canada, données inédites).
Le Pic à tête blanche dépend de pins ponderosa matures qui produisent d’importantes quantités de semences. La coupe de pins de grand diamètre et la lutte contre les incendies ont mené à la dégradation de l’habitat de l’espèce (la densité des jeunes arbres a augmenté dans certains secteurs) (Cannings, 2000a). La plupart des forêts anciennes de pins ponderosa de la Colombie-Britannique ont été rasées dans les années 1930 et 1940 (Cannings et al., 1998), mais il subsiste des vestiges éparpillés dans certains secteurs.
Une ébauche de programme de rétablissement du Pic à tête blanche en est aux phases finales du processus d’approbation (Environnement Canada, document inédit). On trouve dans la RNF de grandes étendues d’habitat de pins ponderosa propice ou potentiellement propice à l’espèce, et ces zones pourraient constituer des pôles pour la gestion/l’amélioration de l’habitat du Pic à tête blanche.
Pic de Williamson (espèce en voie de disparition, annexe I)
Le Pic de Williamson niche dans des forêts matures mixtes de conifères et de feuillus à haute altitude, dominées par le mélèze de l’Ouest. Dans l’intérieur méridional de la Colombie-Britannique, l’espèce niche surtout dans des forêts montagnardes (Campbell et al., 1990). Dans la région de l’Okanagan, elle est confinée aux terres hautes de l’Okanagan-Sud, où elle forme, croit-on, des populations appréciables et stables (Cannings et al., 1987; Cooper 1995). La perte d’habitat est la principale menace qui pèse sur le Pic de Williamson, et cette perte résulte surtout de l’exploitation forestière et des incendies de forêt, qui font disparaître des forêts matures de conifères. Des pratiques de gestion destinées à protéger et maintenir la forêt de pins ponderosa à canopée ouverte et son sous-étage herbeux, à l’intérieur et à proximité de la RNF, peuvent s’avérer bénéfiques pour le Pic de Williamson. Une ébauche de programme de rétablissement du Pic de Williamson en est aux phases finales du processus d’approbation (Environnement Canada, document inédit).
Paruline polyglotte (espèce en voie de disparition, annexe I)
Au Canada, la population de Colombie-Britannique de la Paruline polyglotte de la sous-espèce auricollis se retrouve presque exclusivement dans les vallées de l’Okanagan-Sud et de la Similkameen. En 2010, on a estimé à environ 153 le nombre de couples de Parulines polyglottes dans la province (Environnement Canada, données inédites). La perte, la dégradation et la fragmentation de son habitat, liées au développement urbain, au fauchage de l’abord des routes et au broutage des bestiaux constituent les principales menaces qui pèsent sur l’espèce (Cannings, 2000c).
Une ébauche de programme de rétablissement est sur le point d’être terminée. La RNF comporte certaines étendues d’habitat propice à la Paruline polyglotte, et d’autres aires pourraient être aménagées pour devenir un habitat propice. Des travaux de restauration ont déjà eu lieu dans la RNF, le rétablissement de l’espèce ayant été entrepris il y a plusieurs années. Il est toutefois important de veiller à ce que les mesures de rétablissement de la Paruline polyglotte n’aient pas d’effet nuisible sur d’autres espèces qui ont besoin elles aussi de mesures de conservation.
Blaireau d’Amérique (espèce en voie de disparition, annexe 1)
Les blaireaux d’Amérique sont présents en Colombie-Britannique dans les vallées de l’Okanagan et de la Thompson, dans le sillon de l’est des Kootenays et dans la région de Cariboo. Les populations sont très faibles, s’établissant selon toute probabilité à moins de 350 individus. Les observations de l’espèce, autrefois régulières dans la RNF, ont diminué ces dernières décennies. Les menaces qui pèsent sur le blaireau sont la perte d’habitat en raison du développement, de la mortalité sur les routes, et des populations relativement faibles et dispersées. Le lotissement et l’aménagement des terres privées, et les ventes actuelles et futures des terres publiques constituent aussi une menace non négligeable. Sans compter la lutte contre les incendies, qui a mené à l’expansion des forêts.
Des pratiques de gestion, comme des coupes d’éclaircie et le brûlage dirigé, pour restaurer des secteurs qui étaient autrefois des milieux ouverts contribueront au rétablissement du blaireau. Il y a lieu également de prévenir la mortalité causée par les humains, notamment les morts sur les routes, en construisant des ouvrages de franchissement des routes et en ménageant des ouvertures dans les barrières en béton (Conservation Data Centre de la Colombie-Britannique, 2010).
Un programme de rétablissement provincial a été élaboré (Jeffersonii Badger Recovery Team, 2008). La RNF comprend une étendue importante d’habitat propice à l’espèce, mais il y a lieu d’atténuer les menaces que présente la mortalité sur les routes avant que les blaireaux puissent être rétablis dans la vallée de l’Okanagan.
Lapin de Nuttall (espèce préoccupante, annexe I)
Bien qu’il soit une espèce commune aux États-Unis, au Canada, le lapin de Nuttall de la sousespèce nuttalli se rencontre uniquement dans les vallées de l’Okanagan et de la Similkameen (COSEPAC, 2006b), c.-à-d. dans des steppes arbustives caractérisées par la présence de l’armoise tridentée et d’affleurements rocheux. La RNF comporte un habitat propice à l’espèce. Aucun plan de gestion provincial n’a encore été élaboré pour cette espèce.
Chauve-souris blonde (espèce menacée, annexe 1)
La chauve-souris blonde n’est présente au Canada que dans l’extrême sud de la Colombie- Britannique, soit dans le sud de la vallée de l’Okanagan, dans une zone restreinte située entre Oliver, Osoyoos et Okanagan Falls. Elle semble être particulièrement abondante sur la réserve de la bande Osoyoos. Des chauve-souris blondes ont aussi été capturées dans le canyon Vaseux et la falaise Gallagher. En Colombie-Britannique, les chauves-souris blondes habitent des zones arides et désertiques, souvent à proximité d’affleurements rocheux et d’eau. Elle est confinée à de faibles altitudes (de 300 m à 500 m), dans des prairies d'armoise et des forêts de pins ponderosa, non loin de parois rocheuses et d’eau. Se nourrissant dans des milieux ouverts, la chauve-souris blonde peut être observée au-dessus de grandes étendues de prairies sablonneuses parsemées d’armoise tridentée. Les routes de gravier et les passages de canyon sont ses aires préférées pour la recherche de nourriture. Elle affectionne les pins ponderosa pour se percher la nuit, et les falaises pour se percher le jour. Les principaux facteurs limitatifs de la chauve-souris blonde au Canada semblent être le climat et la rareté inhérente de son habitat. La chauve-souris est menacée par la perte d’habitat continue résultant de la croissance démographique, de l’expansion des villes, des activités récréatives et de l’agriculture.
Un programme provincial de rétablissement de la chauve-souris blonde a été élaboré (Pallid Bat Recovery Team., 2008). La RNF renferme des étendues importantes d’habitat propice à la chauve-souris blonde et elle pourrait donc faire partie du noyau central de l’aire de protection de cette espèce. Oreillard maculé (espèce préoccupante, annexe I)
L’oreillard maculé est irrégulièrement réparti depuis le centre du Mexique jusque dans l’ouest des États-Unis.
Au Canada, l’espèce est confinée aux basses altitudes (moins de 900 m) dans l’intérieur méridional de la Colombie-Britannique. La plupart des observations ont été faites dans des zones biogéoclimatiques propices aux graminées cespiteuses, au pin ponderosa et au douglas taxifolié de l’Intérieur. Les gîtes diurnes de l’oreillard maculé se trouvent dans les crevasses ou les fissures des parois de hautes falaises. On ne connaît pas les gîtes d’hivernage de cette espèce. Ses sites d’alimentation sont situés près de l’eau et à moins de 6 km de ses gîtes diurnes. Des oreillards maculés à la recherche de nourriture ont été observés dans les vieux champs adjacents à la forêt de pins Ponderosa (COSEPAC, 2004a).
Aucun plan de gestion provincial n’a encore été préparé pour cette espèce. La RNF contient un habitat d’alimentation (et vraisemblablement des gîtes) propice à cette espèce.
Souris des moissons (espèce préoccupante, annexe I)
À l’instar du lapin de Nuttall, la souris des moissons est à la limite nord de son aire de répartition au Canada. Dans tout le sud et le centre de la région Okanagan, la sous-espèce megalotis est présente au fond des vallées ou sur des pentes faisant face au sud, jusqu’à une altitude de 780 m. Des steppes arbustives pourvues d’une couche abondante d’herbes hautes constituent un habitat propice à l’espèce. Des vergers ou des champs de culture abandonnés peuvent aussi constituer un habitat propice (COSEPAC, 2007b). La RNF renferme un tel habitat. Aucun plan de gestion provincial n’a encore été élaboré pour cette espèce.
Couleuvre nocturne du désert (espèce en voie de disparition, annexe I)
La couleuvre nocturne n’est présente au Canada que dans la région de l’Okanagan-Sud, y compris dans la RNF. On connaît moins de 25 sites à la couleuvre nocturne du désert, et l’espèce est considérée gravement en voie de disparition (Gregory, 2001). L’habitat essentiel, pour une couleuvre nocturne, est l’hibernaculum où elle passe l’hiver. De telles tanières d’hibernation se trouvent sur des flancs de collines accidentés, habituellement exposés au sud, dominés par des affleurements rocheux et des éboulis. La couleuvre y accède habituellement par des fissures dans le substrat rocheux ou par des interstices entre rochers, qui plongent jusque sous la ligne de gel. On ne connaît pas la structure interne des tanières d’hibernation, mais celles-ci doivent être suffisamment profondes pour éviter le gel, et elles doivent vraisemblablement être assez humides pour prévenir la dessiccation. L’habitat de nidification (inconnu pour l’instant) et l’habitat estival (grands rochers plats, terriers, crevasses) de la couleuvre nocturne sont d’autres habitats importants (Sarell, 2004).
La couleuvre nocturne est une espèce prioritaire pour l’équipe de rétablissement des reptiles et des amphibiens de l’intérieur méridional (Sarell, 2004) et un programme de rétablissement provincial a été préparé (Southern Interior Reptile and Amphibian Recovery Team, 2008c). Il existe probablement des possibilités d’améliorer ou de conserver l’habitat des couleuvres nocturnes dans la RNF, car on sait qu’elles y sont présentes dans des milieux où se trouvent l’armoise tridentée ou des affleurements rocheux (Dawe et al., 2004).
Couleuvre à nez mince du Grand Bassin (espèce menacée, annexe 1)
La couleuvre à nez mince du Grand Bassin est présente dans la RNF, aux altitudes basses et moyennes des hautes terres de l’intérieur méridional de la Colombie-Britannique. Elle a une préférence pour les aires dégagées parsemées de sphénopholis et d’armoise argentée, et les habitats ouverts de steppe arbustive et de forêt de pins ponderosa. Ses tanières d’hibernation sont habituellement situées sur des pentes orientées vers le sud, dans les zones biogéoclimatiques du pin ponderosa et du sphénopholis. On la trouve notamment au-dessus du fond de la vallée, généralement à la base des falaises, pentes d’éboulis ou amas de roches, ou dans des fissures d’affleurements rocheux. Les fissures horizontales ou les éboulis à la base de falaises sont des milieux particulièrement propices. Des individus de l’espèce utilisent parfois des terriers de rongeurs abandonnés et des milieux modifiés par l’humain, comme le lit de gravier d’un chemin de fer. Souvent un même hibernaculum accueille d’autres espèces de serpent, en plus de la couleuvre à nez mince du Grand Bassin, soit le crotale de l’Ouest, la couleuvre agile à ventre jaune de l’Ouest, la couleuvre nocturne du désert et les thamnophis (Waye et Shewchuk, 2002). Les couleuvres à nez mince quittent rapidement leurs tanières d’hibernation au printemps et elles peuvent parcourir 1 km ou plus pour atteindre leurs aires d’alimentation, où elles trouvent aussi abri. Leurs abris sont généralement des terriers de rongeurs abandonnés situés sur des pentes exposées au sud. Quant aux nids, ils sont généralement situés dans des terriers de rongeurs abandonnés, sur des pentes orientées vers le sud où la végétation est clairsemée et le sol sablonneux (Shewchuk, 1996).
L’équipe de rétablissement des reptiles et des amphibiens de l’intérieur méridional est le principal organisme voué à la conservation de l’espèce. Elle a d’ailleurs préparé un programme de rétablissement (Southern Interior Reptile and Amphibian Recovery Team, 2008d). Comme la RNF comporte une grande étendue d’habitat propice à l’espèce, il existe vraisemblablement de multiples possibilités d’y conserver et/ou d’y améliorer son habitat.
Crapaud du Grand Bassin (espèce menacée, annexe 1)
Le crapaud du Grand Bassin atteint la limite septentrionale de son aire de répartition dans les vallées sèches de l’intérieur méridional de la Colombie-Britannique. Il s’agit d’une espèce mal connue, principalement en raison du fait qu’elle vit la plupart du temps sous terre. Souvent, les crapauds se reproduisent de façon opportuniste, utilisant des mares temporaires qui ne reviennent pas nécessairement d’une année à l’autre. Ils peuvent aussi utiliser des masses d’eau permanentes composées de bassins distincts qui devraient normalement contenir de l’eau au moins jusqu’à la fin de l’été. De tels sites peuvent être très importants pour soutenir la population pendant les années de sécheresse, lorsque les sites éphémères de ponte des oeufs soit sont inexistants soit s’assèchent avant que les têtards aient achevé leur développement (COSEPAC, 2007c; Sarell, 2004).
La présence du crapaud du Grand Bassin dans la RNF est un fait reconnu (Dawe et al., 2004), mais on ne connaît pas bien l’étendue de sa répartition et son abondance. Les mares éphémères sont rares dans la RNF, mais il peut y avoir des possibilités d’améliorer des masses d’eau permanentes susceptibles de constituer un habitat pour les têtards de l’espèce. Un programme de rétablissement provincial est disponible (Southern Interior Reptile and Amphibian Recovery Team, 2008e).
Boa caoutchouc (espèce préoccupante, annexe I)
Au Canada, le boa caoutchouc est irrégulièrement réparti dans tout le sud de la Colombie- Britannique. On le trouve dans une grande variété de milieux, la présence d’abondants débris ligneux grossiers semblant être une caractéristique importante de ces milieux. Des crevasses rocheuses et des terriers de rongeurs abandonnés sont beaucoup utilisés, pour des fins de thermorégulation. Les individus passent la majorité de leur temps sous terre (Cameron et al., 2003). Un objectif de gestion énoncé, soit de réduire les débris ligneux grossiers dans la RNF, pourrait limiter l’habitat propice à cette espèce. Aucun plan de gestion provincial n’a encore été préparé.
Salamandre tigrée (espèce en voie de disparition, annexe I)
La population des montagnes du Sud de la salamandre tigrée, qui est en voie de disparition, est confinée, au Canada, à une zone restreinte de milieux arides, dans les bassins versants de l’Okanagan- Sud, de la Basse-Similkameen et de la vallée de la rivière Kettle (COSEPAC 2001; Southern Interior Reptile and Amphibian Recovery Team, 2008g). Les habitats importants de l’espèce comprennent les sites (aquatiques) de ponte des oeufs et les abris terrestres. La salamandre tigrée se reproduit dans des masses d’eau permanentes ou éphémères, aussi bien dans le fond de vallées qu’à des altitudes de 1 250 m. Souvent, les masses d’eau qui servent de site de ponte se caractérisent par l’alcalinité de l’eau et un fond mou, mais elles peuvent être de diverses dimensions et profondeurs, et sont souvent entourées de prairies. Les sites de ponte se trouvent généralement dans une eau chaude, peu profonde (moins de 1 m). Les abris sont constitués de terriers ou de crevasses souterraines (Richardson et al., 2000).
La salamandre tigrée est probablement présente dans diverses parties de la RNF. L’équipe de rétablissement des reptiles et des amphibiens de l’intérieur méridional est le principal organisme voué à la conservation de l’espèce et un programme provincial de rétablissement a été préparé (Southern Interior Reptile and Amphibian Recovery Team, 2008g). Pour ce qui est de la RNF, le maintien de l’intégrité structurale et de la qualité de l’eau des milieux humides et de leurs rives est peut-être la meilleure façon de préserver l’habitat de l’espèce.
Tortue peinte de l’Ouest (espèce préoccupante, annexe I)
La tortue peinte de l’Ouest est présente dans tout le centre des États-Unis. On en trouve aussi des populations isolées dans le sud-ouest des États-Unis et au Mexique. Dans le sud du Canada, l’espèce se rencontre de l’Ontario à la Colombie-Britannique. La population intermontagnarde - des Rocheuses, désignée « préoccupante » et présente dans la RNF, est géographiquement isolée de la population en voie de disparition de la côte du Pacifique. L’espèce préfère un habitat constitué d’un groupe d’étangs de reproduction et d’hibernation, des aires riveraines adjacentes et des milieux terrestres qui relient ces aires (COSEPAC 2006c).
On sait que l’espèce est présente dans la RNF (COSEPAC 2006c). Aucun plan de gestion provincial n’a encore été préparé pour la population intermontagnarde - des Rocheuses de cette espèce.
Crotale de l’Ouest (espèce menacée, annexe 1)
Au Canada, cette espèce est surtout présente dans les zones arides des vallées de l’Okanagan et de la Thompson. Elle est considérée menacée au Canada en raison d’une perte d’habitat due au développement agricole et résidentiel, et à la persécution par les humains. On connaît au crotale de l’Ouest trois types d’habitat importants : des tanières d’hibernation (hibernacula), des roqueries maternelles et des sites où il peut se mettre à l’abri. Les hibernacula du crotale de l’Ouest sont situés sur des flancs de collines escarpés et accidentés, généralement orientés vers le sud, où dominent les affleurements rocheux et les éboulis. L’entrée est constituée d’une fissure dans le lit rocheux ou d’un interstice entre rochers. Les tanières d’hibernation comportent généralement des aires dégagées autour de l’entrée, où les crotales passent quelques semaines juste après leur émergence au printemps, et juste avant de rejoindre leur tanière à l’automne. Les roqueries maternelles prennent généralement la forme d’un rocher avec enfoncements et fissures. Les rochers et fissures de ces roqueries présentent une structure complexe et des gradients thermiques qui sont essentiels au bon développement des embryons, sans compter qu’ils offrent une protection contre les prédateurs. La roquerie est habituellement située à moins de 50 m de la tanière d’hibernation. Les abris se trouvent dans des affleurements rocheux, des pierres, des végétaux ou des structures de fabrication humaine (p. ex. bermes en béton, matériaux de construction).
Afin d’assurer le bon déroulement de son cycle vital, le crotale de l’Ouest a recours à plusieurs types d’habitats qui sont reliés les uns aux autres. Ses importants déplacements saisonniers entre habitats rendent le crotale de l’Ouest particulièrement vulnérable à la perturbation. L’équipe de rétablissement des reptiles et des amphibiens de l’intérieur méridional est le principal organisme voué à la conservation de l’espèce, et un programme de rétablissement provincial a été mis en place (Southern Interior Reptile and Amphibian Recovery Team, 2008f). Le crotale de l’Ouest est relativement commun dans la RNF et plusieurs tanières d’hibernation y ont été repérées (Dawe et al., 2004). Comme les individus y sont relativement nombreux et l’habitat assez étendu, de grandes possibilités s’offrent de conserver l’habitat et les populations de l’espèce dans la RNF.
Scinque de l’Ouest (espèce préoccupante, annexe I)
L’aire de répartition du scinque de l’Ouest au Canada se limite aux vallées de l’Okanagan-Sud et de la Similkameen, et à la région des Kootenays; la plupart des mentions proviennent d’endroits particulièrement chauds et secs. L’espèce a un habitat diversifié, qui comprend des forêts et des prairies. Un couvert herbacé abondant, des objets sous lesquels se cacher, comme des débris ligneux grossiers ou des éboulis, sont des caractéristiques notables de son habitat, tout comme une orientation vers le sud (Ovaska et al., 2002).
La RNF renferme un habitat propice au scinque de l’Ouest. Aucun plan de gestion provincial n’a encore été préparé pour l’espèce.
Crapaud de l’Ouest (espèce préoccupante, annexe I)
L’aire de répartition du crapaud de l’Ouest de la sous-espèce halophilus s’étend de l’ouest de la Colombie-Britannique jusqu’au sud de l’Alaska. Ses milieux préférés sont les ruisseaux et sources de désert, les prairies, les tremblaies et les prés alpins; il est plus rare dans les zones densément boisées. Le crapaud de l’Ouest est un amphibien terrestre. En dehors de sa période de reproduction, il passe les heures de clarté sur le tapis forestier ou sous des rochers ou des arbustes. Il existe deux mentions d’individus adultes de l’espèce observés autour du bassin du lac Vaseux / des terres humides aménagées de la RNF, en 2005 et 2006.
La RNF renferme un habitat propice à l’espèce. Il existe un plan de rétablissement provincial du crapaud de l’Ouest en Colombie-Britannique (Provincial Western Toad Working Group, document inédit); de plus, un plan de gestion national est sur le point d’être achevé (Environnement Canada, document inédit).
Couleuvre agile à ventre jaune de l’Ouest (espèce préoccupante, annexe I)
La couleuvre agile à ventre jaune de l’Ouest est répandue dans toute l’Amérique du Nord et l’Amérique centrale. Au Canada, elle est présente uniquement dans l’intérieur méridional et central de la Colombie-Britannique. Les vallées de l’Okanagan et de la Similkameen se situent au coeur de l’aire de répartition de l’espèce. La couleuvre agile occupe des habitats ouverts et parsemés d’arbres. Ses sites de nidification, généralement orientés vers le sud, peuvent être des terriers de rongeurs abandonnés ou des pentes d’éboulis stabilisés, qu’il lui arrive de partager avec d’autres espèces, comme la couleuvre à nez mince. Quant aux gîtes d’hivernage, ils sont généralement situés sur des pentes (escarpées) exposées au sud, et ils sont aussi partagés avec d’autres couleuvres. Ils peuvent être situés sur des affleurements rocheux, des pentes d’éboulis et de petits amas de roches offrant une humidité suffisante pour prévenir la dessiccation (COSEPAC 2004b).
La RNF contient un habitat propice à l’espèce. Aucun plan de gestion provincial n’a encore été préparé pour l’espèce.
Porte-queue de Colombie-Britannique (espèce menacée, annexe 1)
Au Canada, la présence du porte-queue de Colombie-Britannique n’a été signalée que dans l’Okanagan-Sud, de Penticton en allant vers le sud jusqu’à la frontière avec les États-Unis (Shepard, 2000). Le porte-queue utilise quasi exclusivement la purshie tridentée comme plante-hôte. Il dépose généralement ses oeufs un par un sur les ramilles de la purshie tridentée et à la base des bourgeons à feuilles de l’année suivante. Le porte-queue de Colombie-Britannique semble choisir comme planteshôtes les grands individus matures de purshie tridentée (plus de 2 m de hauteur). Il utilise en outre l’achillée, le sumac glabre, l’oeillet d’amour (gypsophile paniculée) et d’autres plantes à fleurs pour se nourrir de leur nectar.
Lors des relevés du porte-queue de Colombie-Britannique effectués en 2003 dans la RNF, la plupart des individus ont été trouvés dans l’unité de gestion des hautes terres du nord-est (Dawe et al., 2004). Un programme de rétablissement provincial a été préparé (Southern Interior Reptile and Amphibian Recovery Team, 2008a) et, comme la purshie tridentée est abondante dans la RNF, il existe vraisemblablement des possibilités réelles d’y améliorer et d’y conserver l’habitat de l’espèce. Certes, la RNF assure une protection contre les activités d’aménagement et la destruction de l’habitat de la purshie tridentée, mais des pratiques de gestion supplémentaires s’imposent pour améliorer la qualité de cet habitat. Ces pratiques comprennent la réduction des activités récréatives dans l’aire protégée, l’élimination des espèces exotiques et l’identification des secteurs où la purshie tridentée a brûlé, en regard des mentions antérieures de la présence du porte-queue de Colombie-Britannique dans la RNF. Elles comprennent aussi l’élaboration d’un plan pour replanter ces communautés végétales, conformément aux buts du programme de rétablissement.
Monarque (espèce préoccupante, annexe I)
Au Canada, l’aire de répartition du monarque coïncide avec la limite septentrionale de l’aire de répartition de l’asclépiade, qui est le sud du Canada. C’est dans le sud de l’Ontario et du Québec qu’il est le plus abondant (COSEPAC, 2010b). Le sud de la Colombie-Britannique est la seule région où l’on trouve la population occidentale de l’espèce. La belle asclépiade est la seule asclépiade indigène présente en Colombie-Britannique, et avec les asclépiades cultivées, elle constitue la seule source de nourriture de la chenille (état larvaire) du monarque. Les principales menaces que doit affronter l’espèce sont associées aux sites d’hibernation, au Mexique; mais l’épandage d’herbicides et de pesticides à proximité des aires de reproduction constitue aussi une source d’inquiétude (COSEPAC 2010b).
La RNF renferme un habitat propice à l’espèce. Une ébauche de plan de gestion national pour le monarque est en voie de préparation.
Mormon (espèce en voie de disparition, annexe I)
Le mormon est un papillon des régions arides et il est présent en Colombie-Britannique uniquement dans l’Okanagan-Sud. Le mormon dépend de l’ériogone des neiges en tant que nourriture pour les larves et en tant que source de nectar pour les adultes. La bigelovie, une plante commune, est une importante source secondaire de nectar. L’espèce est surtout associée aux flancs de collines, aux dunes et aux talus, et aux sols sableux ou graveleux où pousse l’ériogone des neiges, la plante-hôte des larves (St. John, 2002). Un programme de rétablissement provincial a été préparé pour l’espèce (Southern Interior Reptile and Amphibian Recovery Team, 2008b).
Là où ce sera possible, les habitats de début de succession favorables à la croissance de l’ériogone des neiges seront maintenus. On s’abstiendra de toute activité d’entretien susceptible d’endommager des aires où est présent ou pourrait être présent l’ériogone des neiges.
Aster feuillu (espèce en voie de disparition, annexe I)
Au Canada, l’aster feuillu est présent uniquement dans l’intérieur méridional de la Colombie- Britannique, y compris le long des rives du lac Vaseux. L’espèce semble dépendre de l’abaissement du niveau de l’eau des étangs et des rivières, à la fin de l’été. Elle se retrouve sur des pentes douces et humides. L’aster fleurit de juillet à octobre, et le vent, l’eau et les animaux facilitent sa dispersion. Son aire de répartition est très limitée au Canada, et les principales menaces qui pèsent sur l’espèce sont l’aménagement des plages et les espèces végétales envahissantes.
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