Plan de gestion de la réserve nationale de faune de Wellers Bay : chapitre 2
1 Description de l’aire protégée
La réserve nationale de faune de Wellers Bay (RNF) a été établie en 1978 le long de la rive ouest du comté de Prince Edward, en Ontario (figure 1). Elle comprend Bald, Fox et Baldhead IslandsNote 1 de bas de page et la partie nord de Baldhead Peninsula (figure 2), totalisant une superficie de 41 hectares (ha), et renferme des communautés de dune et de plage rares et importantes à l’échelle provinciale ainsi que des pannesNote 2 de bas de page, sur l’une des dernières flèches et îles sauvages du lac Ontario.
La RNF couvre environ les deux tiers des 7 km de la langue de sable côtière de Wellers Bay, qui est désignée comme zone d’intérêt naturel et scientifique (ZINS) importante à l’échelle provinciale et constitue un cordon littoral traversant l’embouchure de Wellers BayNote 3 de bas de page (figure 2). Les milieux humides peu profonds le long de la rive est de la RNF, adjacents à la langue de sable côtière, et le long du littoral de Wellers Bay sont protégés du lac Ontario par ce cordon littoral, et servent d’aires d’alimentation et de repos à la sauvagine ainsi que de haltes à d’autres espèces d’oiseaux migrateurs.
La RNF de Wellers Bay est relativement plate et formée principalement de terre haute, depuis des plages et des dunes dégagées à de petites zones de forêt de feuillus, et de milieux humides. Les plages de sable et les dunes, composées de sable fin, sont dynamiques et évoluent constamment en raison du niveau d’érosion élevé causé par les fluctuations des niveaux de l’eau du lac Ontario, de l’action du vent et des vagues, des tempêtes et du mouvement de la glace durant l’hiver. Les rives du lac Ontario sont susceptibles à l’érosion et descendent rapidement dans des eaux plus profondes. Du côté de Wellers Bay, l’eau est peu profonde et la zone littorale est dominée par une végétation aquatique submergée et émergente. On trouve des plages dégagées et des dunes sans végétation dans la partie centrale de Baldhead Peninsula, là où la végétation a été endommagée ou n’existe plus à la suite d’activités humaines autorisées ou non autorisées. Ces zones sans végétation sont particulièrement vulnérables à l’érosion et à la propagation d’espèces envahissantes.
Un canal étroit au nord de Baldhead Island (à l’extérieur de la RNF), fournit un accès par les eaux du lac Ontario vers Wellers Bay (figure 2). L’île se trouvant entre cette ouverture et Baldhead Island est une terre publique provinciale qui ne fait pas partie de la RNF.
Avant l’établissement de la RNF, la langue de sable côtière de Wellers Bay et les eaux adjacentes de Wellers Bay et du lac Ontario étaient utilisées par le ministère de la Défense nationale (MDN) comme polygone de tir aérien. Le MDN confirme que Wellers Bay est un site qui comprend des munitions explosives non explosées (UXO) (MDN, 2016) (figure 2), dans lequel il existe des risques potentiels découlant de la présence d’UXO, associés aux activités ministérielles passées. Une zone de sécurité demeure pour une aire qui comprend la RNF et s’étend dans les eaux de Wellers Bay et du lac Ontario, où un avertissement de risque d’explosion est affiché (voir l’annexe 4). Le MDN conserve sa compétence sur le lit du lac dans cette zone de sécurité. L’accès du public à la RNF de Wellers Bay est interdit. L’érosion par les vagues et le vent ou les perturbations touchant les dunes et les plages peuvent exposer les UXO, et le MDN continue de ratisser le terrain annuellement. Au moins 30 UXO et 3 933 kg de débris ont été enlevés du site entre 2006 et 2014 (DND, 2014).
Depuis le transfert des terres du MDN en 1969 et la désignation officielle de la RNF en 1978 (tableau 1), un certain nombre de modifications apportées à la législation et aux politiques ont eu des répercussions sur la gestion du site. La sauvagine était et demeure le principal groupe d’espèces sauvages préoccupant, mais d’autres espèces sauvages, des espèces en péril et des habitats rares ou uniques font maintenant partie des critères qui orientent la gestion de la RNF.
| Catégorie | Information |
|---|---|
| Désignation de l’aire protégée | Réserve nationale de faune |
| Province ou territoire | Ontario |
| Municipalité | Municipalité du comté de Prince Edward |
| Comté | Comté de Prince Edward |
| Latitude et longitude | Latitude 44˚00’ N/longitude 77˚36’ O |
| Superficie | 41 ha |
| Critères d’Environnement et Changement climatique Canada pour la désignation de l’aire protégée | Critère 1. a) La zone abrite, une partie de l’année, une population concentrée d’une espèce ou d’une sous-espèce ou d’un groupe d’espèces. Refuge pour des oiseaux migrateurs pendant la migration, au printemps et à l’automne. Critère 3. a) L’aire constitue un habitat faunique rare ou inhabituel d’un type particulier, dans une région biogéographique. Langue de sable et îles côtières Cordon littoral (assure le maintien d’un complexe de milieux humides important à l’échelle provinciale dans la baie Wellers) |
| Système de classification des aires protégées d’Environnement et Changement climatique Canada | Conservation des espèces ou des habitats essentiels (catégorie A) |
| Classement selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) | Catégorie IV : Aire de gestion des habitats ou des espèces. La catégorie IV offre une approche de gestion, avec ou sans intervention, utilisée dans des aires qui ont déjà subi des modifications substantielles et dont il faut protéger les fragments d’écosystèmes encore existants. (Dudley, 2008). |
| Numéro de décret | C.P. 1978-1496 |
| Numéro du Répertoire des biens immobiliers fédéraux (RBIF) | 09593 |
| Publication dans la Gazette du Canada | 1978 |
| Autres désignations |
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| Importance faunistique et floristique |
Communautés de dune et de plage extrêmement rares et importantes à l’échelle provinciale (c.-à-d. écosites de dunes arbustives, dégagées et arborées, et de plage/barre minérales arborées), classées S1, gravement en péril (Bakowsky, 2008 et 1996), en Ontario. Pannes, constituant un habitat important aux échelles mondiale et provinciale (c.-à-d. écosite de prairie humide côtière des Grands Lacs), classé en péril à l’échelle mondiale (G2) (NatureServe, 2015), et S2 en Ontario (Bakowsky, 1996) |
| Espèces en péril |
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| Espèces non indigènes et envahissantes |
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| Organisme de gestion | Environnement et Changement climatique Canada (Service canadien de la faune) |
| Accès public et utilisation | L’accès est interdit au public en raison des risques pour la santé et la sécurité liés à la présence de munitions explosives non explosées, et pour l’écosystème dunaire et les espèces sauvages et leur habitat liés aux perturbations d’origine humaine. |
| Divers | Tous les visiteurs autorisés doivent suivre une formation en santé et sécurité au travail et assister à une séance d’information du MDN sur la sécurité concernant les UXO avant leur visite, et obtenir un permis en vertu de la Loi sur les espèces sauvages du Canada. |
Description longue pour la figure 1
Une carte présente l'emplacement de la réserve nationale de faune de Wellers Bay située sur la côte ouest du Comté de Prince Edward en Ontario, ainsi que les éléments avoisinants incluant les réserves nationales de faune de la Pointe-du-Prince-Édouard et de l'Île-Scotch Bonnet, des parcs provinciaux, ainsi que des villages et des villes, entre autres Consecon, Brighton et Trenton. La réserve faunique est située sur la rive nord-est du Lac Ontario. Une carte en médaillon montre l'emplacement de la réserve de Wellers Bay dans le sud-ouest de l'Ontario par rapport au Québec et aux États-Unis. L'échelle de la carte est en kilomètres et la projection est Mercator transverse universel (zone 18N).
Description longue pour la figure 2
Photo aérienne (satellite) de la réserve nationale de faune de Wellers Bay dans le Lac Ontario montrant ses limites et caractéristiques, incluant Baldhead Peninsula, Becroft Point, Baldhead Island, Fox Island et Bald Island ainsi que l'emplacement de trois panneaux d'affichage. D'autres éléments de cette photo incluent l'ancien polygone de tir de Consecon, les limites de la zone d'intérêt naturel et scientifique de la "langue de sable côtière de la baie Wellers" qui comprend la réserve, et des éléments avoisinants, comme la ville de Consecon, Robinson Point et Barcovan Beach. L'échelle de la carte est en kilomètres et la projection est Mercator transverse universel (zone 18N).
1.1 Contexte régional
La RNF de Wellers Bay est située dans la municipalité du comté de Prince Edward, près des villes de Brighton, de Trenton et de Consecon (figure 1). Le comté de Prince Edward est une péninsule de forme irrégulière caractérisée par des plaines calcaires plates recouvertes d’une mince couche de sol loameux meuble issue de l’action abrasive des glaciers sur la roche sédimentaire. Le rivage est complexe et comporte de nombreuses échancrures. Il est dominé par de grands marais côtiers qui sont protégés par des cordons littoraux et des langues de sable (EC et MRNO, 2003). Ces milieux humides, ces cordons littoraux et ces langues de sable servent de corridor naturel de déplacement et fournissent aux oiseaux migrateurs et aux espèces sauvages un habitat important où s’arrêter, se nourrir et se rassembler lorsqu’ils traversent le lac Ontario pendant la migration.
Le complexe de milieux humides de Wellers Bay (363 ha) est l’une des plus grandes étendues de milieux humides protégées par un cordon littoral dans l’est du lac Ontario (EC et MRNO, 2003). Le complexe de Wellers Bay, d’importance provinciale, est composé de quatre milieux humides situés le long de la rive de la baie Wellers, c’est-à-dire principalement de marais (81 %) et de marécage (19 %) (Snetsinger et Kristensen, 1993). Ce complexe est important à l’échelle régionale comme aire de rassemblement de la sauvagine et comme halte pour les oiseaux migrateurs, et important à l’échelle locale pour les poissons comme habitat de fraye et aire d’alevinage (Snetsinger et Kristensen, 1993). Selon une évaluation de la qualité de l’eau, de la végétation aquatique submergée et des macroinvertébrés aquatiques effectuée en 2011, les milieux humides de Wellers Bay et le marais adjacent à la RNF sont en bon état et comparables à d’autres milieux humides de l’est du lac Ontario (SCF - EC, 2011).
La langue de sable côtière de Wellers Bay a 7 km de long, s’étend en direction nord-est d’un côté à l’autre de l’embouchure de Wellers Bay et comprend plusieurs petites îles et deux langues de sable reliées au nord-ouest et au sud-est. Cette entité est désignée : zone d’intérêt naturel et scientifique (ZINS) d’importance provinciale de la « langue de sable côtière de Wellers Bay » (figure 2), une des dernières langues de sable côtières sauvages du lac Ontario. Cette ZINS inclut la RNF de Wellers Bay. Les îles sont des affleurements calcaires, et la langue de sable qui relie Baldhead Island à la terre ferme, connue sous le nom de Baldhead Peninsula, est un système dynamique de dunes et de plages.
Pendant les périodes de hautes eaux, des brèches ont de temps à autre été créées dans la langue de sable et ont établi des liens entre le lac Ontario et Wellers Bay. La langue de sable se trouvant au nord de Baldhead Island s’étend jusqu’à Barcovan Beach, sur la terre ferme (figure 2). Un chenal étroit est dragué entre le lac Ontario et Wellers Bay, entretenu par l’association à but non lucratif, les « Friends of Wellers Bay ». Le chenal favorise la circulation de l’eau entre la baie et le lac Ontario, ce qui améliore la qualité de l’eau, et empêche qu’un dépôt de sable issu du cordon littoral bloque l’accès des bateaux au lac.
L’est du lac Ontario et Wellers Bay sont des endroits prisés pour la navigation de plaisance, la pêche sportive et le tourisme. La pêche récréative en été et en hiver, la navigation, la chasse et l’observation des espèces sauvages y sont des activités appréciées. Le rivage de Wellers Bay du côté de la terre ferme est en majeure partie aménagé et privé. On trouve de nombreux chalets, des résidences permanentes, des marinas offrant des excursions, des terrains de camping et des fermes sur les rives de Wellers Bay.
La RNF de Wellers Bay est située dans la région de conservation des oiseaux (RCO) #13 de l’Initiative de conservation des oiseaux de l’Amérique du Nord (ICOAN), dans l’écorégion de Manitoulin-Lac Simcoe de l’écozone des plaines à forêts mixtes. Plusieurs sites du patrimoine naturel (c.-à-d. le parc provincial Presqu’ile, le parc provincial North Beach, le parc provincial Sandbanks, la RNF de l’Île-Scotch Bonnet, la RNF de la Pointe-du-Prince-Édouard) se trouvent dans les environs. Combinés à la RNF de Wellers Bay, ces sites fournissent un réseau d’aires protégées offrant des habitats propices aux espèces sauvages, notamment des haltes migratoires et des corridors de déplacement importants pour les oiseaux, les chauves-souris et les papillons. Plus particulièrement, durant la migration printanière, les sites du littoral sont importants en raison de l’apparition précoce d’insectes qui fournissent une source essentielle de nourriture aux espèces migratrices. Le parc provincial Presqu’ile et la rive sud sur le lac Ontario ainsi que les eaux avoisinantes du comté de Prince Edward sont deux secteurs reconnus par BirdLife International comme des zones importantes pour la conservation des oiseaux (ZICO) car la sauvagine, des oiseaux aquatiques coloniaux, des oiseaux terrestres migrateurs et des espèces aviaires en péril utilisent ces zones en grand nombre (Wilson et Cheskey, 2001; Cheskey, 1999). De plus, la RNF de la Pointe-du-Prince-Édouard, sur la pointe sud-est du comté de Prince Edward, est désignée Réserve du papillon monarque.
L’agriculture est à la base de l’économie et la principale utilisation des terres depuis plusieurs générations dans le comté de Prince Edward. Le climat, qui bénéficie de l’influence modératrice du lac Ontario, convient aux vergers. Au cours des dernières années, le nombre de vignobles et la production de vin ont tous deux augmenté dans le comté de Prince Edward, d’où une intensification du tourisme dans la région.
1.2 Aperçu historique
La région de Wellers Bay servait à l’origine de terrain de chasse et de pêche à la nation iroquoise des Cayugas, qui formait de petits villages et pratiquait l’agriculture. Au 17e siècle, la région a été colonisée par les missionnaires français et s’est rapidement développée en raison de l’abondance des pêches et de la fourrure. Avec l’évolution de la colonie, des villages se sont développés autour de ports, de sites de débarquement et de scieries (Brown, 2010). La péninsule du comté de Prince Edward est devenue un centre de transport, avec une route reliant la baie de Quinte et Wellers Bay. La route Kente Portage suit un portage des Autochtones établi depuis longtemps, entre la baie Wellers et la baie de Quinte, qui fut utilisée plus tard par les premiers explorateurs et colons de la région (Brown, 2010). Consecon est devenu un important port de la baie Wellers, où les bateaux faisaient escale et embarquaient des chargements de céréales. Le chemin de fer a fait son apparition en 1870, et en 1889, le canal Murray traverse la péninsule de Prince Edward, éliminant ainsi la voie navigable longue et dangereuse autour du comté de Prince Edward (Brown, 2010) et le besoin d’avoir des ports sur Wellers Bay.
En 1938 et en 1939, le ministère de la Défense nationale (MDN) a acheté Bald, Fox et Baldhead Islands et une grande partie de Baldhead Peninsula à des particuliers pour les utiliser comme polygone de tir aérien. L’endroit était appelé polygone de tir aérien de Consecon, d’après le nom de la ville de Consecon, située à proximité. De 1939 à 1953, l’endroit servi de champ de tir et de zone d’entraînement au bombardement. Des bombes réelles, des roquettes et des projectiles explosifs ont été dirigés sur des cibles dans la région. Ces munitions n’ont pas toutes explosé à l’impact, et il reste des munitions explosives non explosées (UXO), dont des bombes de 500 livres et d’autres munitions, sur le site ou près de celui-ci (DND, 2011). Des UXO ont été découvertes et détonées aussi récemment qu’en 2012 (DND, 2014). En 1969, l’administration et la gestion de la propriété ont été transférées du MDN au Service canadien de la faune (SCF) (qui faisait alors partie du ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien avant de devenir une composante d’Environnement et Changement climatique Canada), à la condition expresse que ces terres soient utilisées comme aire de conservation de la sauvagine. En 1978, la RNF de Wellers Bay a été établie dans le but de conserver les espèces sauvages en vertu de la Loi sur les espèces sauvages du Canada. L’accès à la RNF a toujours été interdit au public. L’accès est interdit en vertu du Règlement sur les réserves d’espèces sauvages et de la Loi sur les espèces sauvages du Canada. Compte tenu du danger que peuvent représenter les UXO, le transfert stipulait qu’aucune aliénation future de la propriété ne pourrait avoir lieu sans que le MDN soit consulté.
1.3 Munitions explosives non explosées (UXO) et gestion de l'ancien site du MDN à la RNF de Wellers Bay
Créé en 2005, le Programme des munitions explosives non explosées (UXO) et des anciens sites du MDN vise à réduire les risques que représentent les UXO pour la sécurité. Un ancien site contenant des UXO est une propriété dont le MDN était le propriétaire, le locataire ou l’utilisateur, mais qui n’est plus dans les registres du ministère et pour laquelle il peut exister un risque potentiel d’UXO lié aux activités passées du ministère (MDN, 2016).
Le programme des UXO et des anciens sites repère et catalogue ces sites, évalue et s’efforce de les réduire les risques que représentent les UXO au moyen de vérifications de la propriété, d’études, d’activités de retrait des UXO et de l’éducation du public. Aux sites où le danger est le plus grand, il faut assurer la sécurité du public en limitant l’accès. Le niveau de risque est déterminé par la probabilité que les gens tombent sur des UXO, combinée à la probabilité que cette rencontre occasionne des blessures. Vu les limites de la technologie actuelle de détection des UXO, un ancien site où des UXO ont été utilisées ne peut jamais être déclaré complètement sans danger (MDN, 2016).
La RNF de Wellers Bay est un ancien site du MDN (figure 2). Les activités de surveillance du MDN ont permis de repérer des munitions et des bombes non explosées à la surface ou sous la surface, dans la RNF et les eaux avoisinantes du lac Ontario et de Wellers Bay, et de déterminer l’existence d’un risque continu et confirmé. En mars 2011, le MDN a préparé un rapport sur la gestion des risques pour son ancien site de la RNF de Wellers Bay (DND, 2011) en se basant sur l’utilisation des terres du SCF dont l’accès est interdit. La fréquence du risque est faible mais la gravité potentielle est très élevée. Le MDN mesure les risques selon la gravité du danger des UXO (c.-à-d. type d’UXO) et la probabilité qu’une personne entre en contact avec une UXO. À la RNF de Wellers Bay, la probabilité d’entrer en contact avec une UXO est basée sur l’interdiction au public d’accéder au site (DND, 2011). L’augmentation de la population dans les centres urbains avoisinants et l’intérêt accru du public à l’égard des activités récréatives de plein air, ainsi que la conception erronée préoccupante selon laquelle la RNF de Wellers Bay n’est pas une zone de risque associée à des UXO, ont fait augmenter le nombre d’intrusion sur le site, ce qui aggrave le risque et nécessite des mesures d’atténuation en conséquence pour assurer la sécurité du public.
Le Programme des munitions explosives non explosées et des anciens sites du MDN assure l’entretien des panneaux d’avertissement de la RNF et continue de faire paraître des avis d’information dans plusieurs journaux et publications dans la région pour signaler le danger existant. Des avertissements sont publiés annuellement au cours de l’été pour informer le public du risque continu (DND, 2011).
De nombreux efforts ont été déployés pour enlever les UXO dans la RNF de Wellers Bay depuis 1954. Les premières mesures de nettoyage des UXO ont principalement mis l’accent sur la localisation et la destruction de huit bombes de 500 livres présumées être sur le site, et à cette occasion, d’autres fragments de munitions ont été localisés. En 2010, on a découvert des munitions et des charges militaires d’exercice (DND, 2011), et en 2012, des UXO ont échoué sur le rivage (SCF, comm. pers., 2013); toutes ont dû être détruites sur les lieux. Au moins 30 UXO et 3 933 kg de débris de munitions ont été enlevés du site entre 2006 et 2014 (DND, 2014). Certaines zones demeurent inaccessibles en raison de la végétation dense. Nettoyer ces zones perturberait et endommagerait radicalement la végétation. Aussi longtemps que les perturbations d’origine humaine demeurent faibles (c.-à-d. accès interdit), cette même végétation est potentiellement une barrière naturelle. Il existe un risque continu que des UXO soient exposées par le vent et les mouvements des dunes.
Un ratissage exhaustif entraînerait une grave perturbation du milieu naturel et de l’écologie de la RNF, y compris la destruction de l’habitat et la déstabilisation des systèmes de dunes. De plus, un tel excercice ne permettrait pas d’éliminer complètement le risque des UXO, en raison du caractère dynamique du site dû à l’action du vent et des vagues. Comme la sécurité publique est une priorité élevée, le MDN continuera à procéder à des ratissages pour repérer les UXO, et à des détonations, au besoin. Même si on tente de réduire les impacts, les activités du MDN pourraient continuer à avoir des incidences sur les habitats vulnérables de la RNF de Wellers Bay.
Conformément à l’entente sur le transfert des terres, le MDN demeure responsable de la gestion des UXO dans la RNF et supervise la formation relative aux UXO des personnes autorisées à entrer sur le site.
1.4 Propriété des terres
Le titre de propriété du sol pour la RNF de Wellers Bay appartient à la Couronne du chef du Canada (gouvernement du Canada) et est administré par le Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada (SCF−ECCC) comme le décrit l’annexe 1 du Règlement sur les réserves d’espèces sauvages pris en application de la Loi sur les espèces sauvages du Canada (LESC). La Couronne du chef du Canada ne détient pas de droits miniers d’exploitation du sous-sol dans la RNF de Wellers Bay. Toutes les terres jusqu’au bord de l’eau sont protégées comme faisant partie de la RNF. Le SCF d’ECCC gère et entretient les terres et les infrastructures (p. ex. panneaux) à l’intérieur de la RNF de Wellers Bay.
Le MDN a conclu avec la province d’Ontario un accord selon lequel le MDN conserve sa compétence sur le lit du lac dans une zone de sécurité (annexe 4) s’étendant sous les eaux de Wellers Bay et du lac Ontario, qui faisait autrefois partie du polygone de tir aérien de Consecon (figure 2).
1.5 Infrastructures
Il n’y a pas d’installations, de bâtiments, de routes, de sentiers ou de quais dans la RNF de Wellers Bay.
L’infrastructure consiste en des panneaux qui indiquent les limites de la RNF, signalent que l’accès est interdit et avertissent de la présence d’UXO. Il faut entretenir fréquemment ces panneaux parce qu’ils se détériorent sous l’effet des éléments et du vandalisme.
Trois gros panneaux d’identification de la RNF sont installés sur Baldhead Island et Baldhead Peninsula (tableau 2), et les panneaux « Accès interdit » du SCF-ECCC ainsi que les panneaux du MDN indiquant la présence de munitions explosives non explosées sont installés le long du périmètre de la RNF (figure 3; tableau 2). Le MDN et le SCF d’ECCC travaillent en collaboration pour afficher les avertissements de façon sécuritaire dans la RNF aux mêmes emplacements.
| Type d’infrastructure | Nombre approximatif | Gestionnaire ou propriétaire |
|---|---|---|
| Identification de la RNF | 3 panneaux | SCF−ECCC |
| Délimitation de la RNF | 20 panneaux | SCF−ECCC |
| Accès interdit dans la RNF | 60 panneaux | SCF−ECCC |
| Avertissement de la présence d’UXO du MDN | 50 panneaux | MDN |