Évaluation à mi-parcours

Introduction

Le présent rapport présente les résultats de l’évaluation horizontale à mi-parcours de la Stratégie du Canada pour prévenir et contrer la violence fondée sur le sexe (la Stratégie). Dans le cadre de la Stratégie, les partenaires fédéraux mettent en œuvre une série de programmes et d’initiatives visant à prévenir et à contrer la violence fondée sur le sexe (VFS)Note de bas de page 1 . Les principaux partenaires fédéraux sont Femmes et Égalité des genres Canada (FEGC), Sécurité publique Canada (SP), la Gendarmerie royale du Canada (GRC), l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC), le ministère de la Défense nationale (MDN) et Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC). L’évaluation porte sur la période allant de l’exercice 2017-2018, où la Stratégie a été financée la première fois, à l’exercice 2020-2021. La présente introduction du rapport donne un aperçu de la Stratégie et de l’évaluation.

Si l’évaluation pose principalement un regard rétroactif sur la Stratégie, elle vise également à éclairer la mise en œuvre du Plan d’action national pour mettre fin à la violence fondée sur le sexe (le Plan d’action national), d’une durée de 10 ans. Étant donné que ce plan d’action s’appuiera sur la Stratégie, les résultats de l’évaluation aideront FEGC et ses partenaires fédéraux à le mettre en œuvre grâce à la consignation des pratiques exemplaires, des difficultés rencontrées et des leçons retenues ainsi qu’à la formulation de recommandations claires.

Profil de la Stratégie

La Stratégie regroupe 18 initiatives organisées en trois piliers. Bien qu’elle englobe toutes les initiatives fédérales visant à prévenir et à contrer la VFS, six ministères et organismes fédéraux ont reçu des fonds pour des initiatives précises. Les budgets de 2017 et de 2018Note de bas de page 2  ont fourni près de 220 millions de dollars de l’exercice 2017-2018 à l’exercice 2022-2023 et 42,7 millions de dollars en financement annuel continu pour établir, lancer et élargir la Stratégie. Les piliers sont les suivants :

En ce qui concerne l’amélioration de la collecte de données et de la recherche sur la VFS, FEGC a collaboré avec Statistique Canada à trois enquêtes nationales visant à combler les lacunes en matière de connaissances sur la VFS au Canada et à établir des données de référence sur les différentes formes de VFS au sein de diverses populations. FEGC a également lancé un appel de propositions en 2019 afin de réaliser des recherches et des études sur l’égalité des sexes et la VFS. Vingt-quatre projets de recherche ont reçu au total 7,8 millions de dollars. Enfin, FEGC a versé plus de 2 millions de dollars pour financer des projets de recherche axés sur les Autochtones et dirigés par des Autochtones.

L’annexe A présente la liste des piliers et des initiatives de la Stratégie.

Les 18 initiatives visent à favoriser une action concertée pour atteindre les objectifs communs ultimes, soit la réduction de la VFS au Canada et l’amélioration de la santé et de la situation sociale des personnes qui la subissent. La figure 1 présente les résultats communs et les résultats attendus de la Stratégie. En tant qu’évaluation à mi-parcours, le présent rapport s’attache principalement à consigner les progrès accomplis à l’égard de l’obtention des résultats à court terme.

Figure 1: Résultats attendus et résultats communs de la Stratégie

Description : Résultats attendus et résultats communs de la Stratégie

Les résultats à court terme attendus de la Stratégie, pour les années 1 à 3, comprennent les suivants :

  1. Les publics cibles ont accès à des données probantes.
  2. Les personnes participant aux interventions, aux programmes et aux formations ont accès à de l’information, à de la formation et à du soutien à l’égard de la VFS.

Les résultats à moyen terme attendus de la Stratégie, pour les années 3 à 7, comprennent les suivants :

  1. Les publics cibles utilisent les données probantes relatives à la VFS dans leur travail d’élaboration de politiques et de programmes.
  2. Les personnes participant aux interventions, aux programmes et aux formations utilisent les connaissances ou le soutien pour adapter leurs attitudes et comportements à l’égard de la VFS.

Les résultats à long terme attendus de la Stratégie, pour les années 7 à 10, comprennent les suivants :

  1. Les personnes touchées ou menacées par la VFS, y compris les victimes et les personnes survivantes, bénéficient d’un meilleur soutien sur le plan judiciaire et social.
  2. Les normes sociales, les attitudes et les comportements qui contribuent à la VFS sont modifiés.

Les résultats communs de la Stratégie sont les suivants :

  1. La VFS est réduite.
  2. Les personnes touchées par la VFS voient leur état de santé et leur situation sociale s’améliorer.

Justice Canada

Bien que Justice Canada participe à la Stratégie, ce ministère est devenu un partenaire fédéral et a commencé à recevoir du financement seulement en 2021-2022. Avant cela, Justice Canada avait pris les mesures suivantes à l’appui de la Stratégie : l’affectation de ressources par le biais du Fonds d’aide aux victimes à des projets qui améliorent la réaction du système de justice pénale à l'intention des victimes de la VFS; l’appui de la mise en œuvre des modifications apportées à la Loi sur le divorce dans le cadre de l’ancien projet de loi C-78, qui exigent que les tribunaux tiennent compte de la violence familiale au moment de prendre des décisions au sujet d’ententes parentales (2019)Note de bas de page 3 ; et la création de ressources à l'intention des conseillères et conseillers juridiques en droit de la famille, comme le nouveau cours en ligne sur la violence familiale et la trousse d’outils AIDE : Comment repérer les cas de violence familiale et intervenir pour les conseillères et conseillers juridiques en droit de la famille.

En 2021-2022, Justice Canada a reçu 98,6 millions de dollars sur cinq ansNote de bas de page 4  pour que les victimes et personnes survivantes d’agressions sexuelles et de violence conjugale puissent obtenir gratuitement des conseils juridiques et les services d’une avocate ou d’un avocat ainsi que pour fournir de l’aide supplémentaire aux victimes et aux personnes survivantes de violence conjugale afin qu’elles puissent s’orienter dans le système de justice familiale. En outre, Justice Canada a reçu des fonds pour les services de supervision du temps parental dans les cas de séparation et de divorce afin de protéger la sécurité et le bien-être des enfants et des familles.

Ces initiatives relèvent du troisième pilier de la Stratégie et devraient contribuer à l’obtention des résultats communs à court, à moyen et à long terme ainsi qu’à l’obtention des résultats finaux.

Comme cette évaluation à mi-parcours porte sur la période allant de l’exercice 2017-2018 à l’exercice 2020-2021, Justice Canada ne fait pas partie, dans le présent rapport, des principaux partenaires fédéraux qui ont reçu du financement pour lutter contre la VFS, et cette évaluation ne tient pas non plus compte des initiatives de Justice Canada.

À propos de l’évaluation

Cette évaluation à mi-parcours porte sur la période allant de l’exercice 2017-2018 à l’exercice 2020-2021. Étant donné que la Stratégie parviendra à son cinquième anniversaire en mars 2023, on prévoit que divers volets devraient être achevés après la présentation du présent rapport.

L’évaluation porte sur les initiatives des principaux partenaires fédéraux dans le cadre de la Stratégie au cours de cette période : FEGC, SP, la GRC, l’ASPC, IRCC et le MDN. Elle porte sur toutes les initiatives prévues ou mises en œuvre dans le cadre de la Stratégie. Les objectifs de l’évaluation étaient d’examiner les questions relatives à la conception du programme (en particulier la gouvernance), à sa mise en œuvre et aux progrès accomplis à l’égard des résultats à court terme ainsi que de formuler des recommandations en vue d’éventuelles améliorations.

Six grandes questions ont orienté l’évaluation :

  1. La gouvernance horizontale entre les partenaires dans la lutte contre la VFS est-elle efficace? Quelles sont les possibilités d’amélioration?
  2. Les partenaires dans la lutte contre la VFS et les autres ministères et organismes du gouvernement collaborent-ils efficacement? Quelles sont les possibilités d’amélioration?
  3. Comment la gouvernance de la Stratégie se compare-t-elle aux pratiques exemplaires établies pour les initiatives horizontales? Quelles sont les possibilités d’amélioration?
  4. Comment et dans quelle mesure la Stratégie a-t-elle été mise en œuvre? Quels sont les facteurs – défavorables ou favorables – qui ont influencé sa mise en œuvre?
  5. Dans quelle mesure la Stratégie a-t-elle progressé à l’égard des résultats à court terme?
  6. Comment et dans quelle mesure la pandémie (de COVID-19) a-t-elle influencé la réalisation de la Stratégie?

Plusieurs sources de données ont été utilisées, notamment :

Contraintes

Les contraintes suivantes ont eu une incidence sur l’évaluation.

Contexte

La VFS est un problème grave et persistant au Canada. Outre les impacts significatifs sur la santé physique, émotionnelle et mentale des personnes qui la subissent, sur leur famille et sur la société, la VFS a également d’importantes répercussions économiques. Celles-ci peuvent se répercuter sur plusieurs générations et engendrer des cycles de violence au sein de familles et parfois de communautés entièresNote de bas de page 5 .

Bien que la VFS touche tout le monde, peu importe le genre, l’âge, la religion, la culture, l’origine ethnique, le lieu géographique et le milieu socioéconomique, les données indiquent que certaines populations sont plus à risque d’en être victimes ou sont mal desservies lorsqu’elles en sont victimes. Il s’agit notamment des femmes et des filles autochtones, des femmes noires et racisées, des immigrantes et réfugiées, des personnes bispirituelles, lesbiennes, gaies, bisexuelles, transgenres, queers, intersexuées et des autres personnes des diverses identités sexuelles et de genre (les personnes 2ELGBTQI+), des femmes vivant dans les collectivités rurales, éloignées et du Nord, et les personnes en situation de handicap. Ces disparités n’existent pas en raison de l’identité d’une personne, mais découlent plutôt de la nature interdépendante de diverses formes d’oppression, comme le racisme, le colonialisme, le sexisme, l’homophobie, la transphobie et le capacitisme, ainsi que de divers facteurs de risque, comme le logement précaire et l’itinérance.

À la lumière de ce problème, la ministre déléguée à la Condition féminine de l’époque a été chargée en 2015 de travailler « avec des spécialistes et des défenseuses et défenseurs pour élaborer et mettre en œuvre une stratégie et un plan d’action fédéraux globaux en matière de VFSNote de bas de page 6 ». Cela a donné lieu à un vaste processus de consultation au cours de l’été et de l’automne 2016, au cours duquel des personnes survivantes et des victimes, des travailleuses et travailleurs de première ligne, des chercheures et chercheurs et des défenseuses et défenseurs ont pu faire part de leurs points de vue, de leur expérience et de leurs conseils en vue de l’élaboration de la stratégieNote de bas de page 7 . La Stratégie a été annoncée en juin 2017 et a été orientée par le principe selon lequel toute personne au Canada a le droit de vivre à l’abri de la violence.

Figure 2 : Faits et chiffres : Violence entre partenaires intimes

Description : Faits et chiffres : Violence entre partenaires intimes

Au Canada en 2019, sur les 107 810 personnes âgées de 15 ans et plus qui ont été victimes de violence de la part d’un partenaire intime, 79 % étaient des femmesNote de bas de page b .

En raison des formes intersectionnelles de discrimination et d’inégalité, certains groupes de femmes sont plus exposés à la VFS.

Parmi les personnes ayant déjà eu une relation avec un partenaire intime, plus de la moitié (55 %) des femmes en situation de handicap ont déclaré avoir déjà subi une forme ou une autre de VFS (depuis l’âge de 15 ans), comparativement à 37 % des femmes sans handicapNote de bas de page c .

Dans l’ensemble, 67 % des femmes 2ELGBTQI+Note de bas de page d  qui ont déjà eu une relation avec un partenaire intime ont subi au moins un type de VFS depuis l’âge de 15 ans, comparativement à 44 % des femmes hétérosexuellesNote de bas de page e .

Les femmes autochtones (61 %) au Canada étaient plus susceptibles d’avoir subi de la VFS (depuis l’âge de 15 ans) que les femmes non autochtones (44 %)Note de bas de page f .

Parmi celles qui ont déjà eu une relation avec un partenaire intime, 29 % des femmes appartenant à un groupe ethnoculturel désigné en tant que minorité visible ont déclaré avoir déjà subi une forme de violence psychologique, physique ou sexuelle de la part d’un partenaire intime (depuis l’âge de 15 ans), ce qui est nettement moins que les femmes qui n’appartiennent à aucune minorité visible (47 %)Note de bas de page g .

La Stratégie est fondamentalement d’ordre fédéral en ce sens qu’elle concerne en grande partie des initiatives de ministères et d’organismes fédéraux. Ce faisant, elle visait à placer le gouvernement fédéral en bonne posture et à jeter les solides assises nécessaires à la réalisation de futurs travaux soutenus à l’égard de la VFS. Toutefois, étant donné que cette dernière est un problème complexe et omniprésent et en raison des considérations relatives aux compétences, il faudra des efforts concertés, prolongés et soutenus de la part d’un large éventail de parties prenantes, notamment des provinces et territoires, des organismes chargés de l’application de la loi, des organismes à but non lucratif, de l’industrie, des groupes de défense et des autres ministères et organismes fédéraux compétents. La réalisation de la Stratégie constitue donc une étape cruciale dans le processus continu de lutte contre la VFS et de prévention de celle-ci au Canada.

Conscients de cette nécessité et comme l’indique le présent rapport, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux du Canada ont annoncé en novembre 2022 le lancement d’un plan d’action national décennal pour mettre fin à la VFS. Le budget de 2022 fournira 539,3 millions de dollars sur cinq ans, à partir de 2022-2023, pour permettre aux provinces et aux territoires de compléter et d’améliorer les services et les mesures de soutien au sein de leur administration afin de prévenir la VFS et de venir en aide aux personnes qui en sont victimes. Cet investissement aidera les provinces et territoires à mettre en œuvre le Plan d’action national. Alors que le gouvernement fédéral intensifie ses initiatives, notamment en collaborant avec les provinces et territoires en ce sens, les enseignements tirés de l’évaluation de la Stratégie seront déterminants pour la mise en œuvre du Plan d’action national.

L’incidence de la pandémie de COVID-19

Il est essentiel de comprendre en quoi la pandémie de COVID-19 a considérablement modifié le contexte dans lequel la Stratégie est mise en œuvre.

Tout d’abord, il importe de connaître les différentes façons dont la pandémie a créé des conditions propices à l’augmentation des facteurs de risque et de certains types de VFS au sein de la population canadienne (comme la violence conjugale et l’exploitation sexuelle des enfants). Il s’agit notamment du stress causé par : l’interruption des périodes d’emploi et de la perte d’emploi; les contraintes financières; les mesures d’isolement social et psychologique; ainsi que l’incapacité d’obtenir des soins de santé, des services sociaux et des services d’urgence, de l’incertitude entourant l’obtention de ces soins et services et des obstacles supplémentaires à surmonter pour les obtenirNote de bas de page 8 . Bien qu’il soit difficile d’obtenir des données précises sur l’ampleur des répercussions de la pandémie sur les taux de VFS et que l’on ne connaisse pas encore à court terme tous ses effets, de nombres organismes qui fournissent de l’aide et des services aux victimes de violence conjugale « ont signalé une hausse marquée de la demande d’aide depuis le début de la pandémie. D’autres ont constaté une baisse de la demande pour leurs services, ce qui fait craindre que des personnes victimes de violence conjugale ne puissent pas demander de l’aide ou ne le fassent pas pour quelque autre raisonNote de bas de page 9  ».

Face à cette crise, le gouvernement fédéral a annoncé un certain nombre d’initiatives et de politiques. Parmi celles qui ont directement touché FEGC, mentionnons l’engagement du gouvernement fédéral à verser 300 millions de dollars en fonds d’urgence, d’intervention et de rétablissement destinés aux organismes de première ligne qui viennent en aide aux victimes de la VFS, notamment les maisons d’hébergement pour femmes et les centres d’aide aux victimes d’agressions sexuelles. Si ce financement a sans aucun doute aidé ces organisations à composer avec la pandémie, la mise en œuvre à long terme de la Stratégie n’était pas la question la plus importante pour FEGC au cours de cette période en raison des efforts consacrés à la réponse à la pandémie. Bien que la présente évaluation ne tente pas de qualifier ou de quantifier les mérites de ce financement d’urgence ou ce qu’il a permis de réaliser, elle reconnaît que le détournement des ressources et de l’attention de la mise en œuvre directe de la Stratégie a eu des répercussions négatives sur la gouvernance et la mise en œuvre de cette stratégie.

À l’avenir, l’incidence durable de la pandémie de COVID-19 devra influencer la mise en œuvre de la Stratégie et du Plan d’action national.

Résultats

L’évaluation a porté sur la pertinence de la conception de la Stratégie en ce qui concerne les partenaires fédéraux concernés, la portée des initiatives mises en œuvre, la pertinence des fonds alloués et la mesure dans laquelle l’analyse comparative entre les sexes Plus (ACS Plus) a été intégrée à la conception et à la mise en œuvre de la Stratégie.

Conception

ACS PLUS

L’optique de l’ACS Plus a été appliquée à la conception et à la mise en œuvre de la Stratégie de plusieurs manières similaires entre FEGC et les partenaires fédéraux. Mentionnons notamment :

  • La présentation au Conseil du Trésor;
  • Les appels de propositions et la procédure de sélection des bénéficiaires du financement;
  • L’utilisation des données sur le genre et la population pour éclairer les initiatives;
  • La collecte des données pertinentes sur l’égalité entre les hommes et les femmes dans le cadre des initiatives financées, le cas échéant et dans la mesure du possible, et la transmission de ces données à l’organisation qui a fourni le financement;
  • La garantie de la diversité au sein du personnel et des comités consultatifs des organismes de financement;
  • La consultation des populations spécifiques dans le cadre de la conception et de la mise en œuvre d’initiatives;
  • La garantie selon laquelle les initiatives sont aussi accessibles que possible;
  • La plupart des partenaires ont suivi la formation sur l’ACS Plus et appliquent cette optique à l’ensemble de leur travail.

Il sera important de continuer à mettre l’accent sur l’ACS Plus à l’avenir, étant donné que la VFS et les activités financées ont des répercussions différentes sur certains groupes de population.

L’évaluation a permis de constater que la conception de la Stratégie était appropriée. Plus précisément, les partenaires fédéraux qui ont reçu du financement ont tous joué un rôle important dans la lutte contre la VFS, et l’approche des trois piliers s’est avérée efficace pour structurer et communiquer les initiatives de la Stratégie. Les initiatives financées se sont révélées largement complémentaires, et aucun exemple précis de chevauchement n’a été relevé. Toutefois, le risque de chevauchement est susceptible d’augmenter, car un plus grand nombre de parties prenantes entreprendront des initiatives dans le cadre du Plan d’action national. Il faudra donc veiller à ce que les initiatives futures ne se chevauchent pas. La schématisation des écosystèmes pourrait réduire le chevauchement, tout comme l’amélioration de la coordination et de la collaboration entre les partenaires fédéraux qui reçoivent du financement et les autres (p. ex. grâce à la création de sous-comités pour tous les programmes de subventions et de contributions).

Le financement global alloué à la Stratégie était approprié compte tenu de sa nature et de sa portée, tout comme le montant du financement alloué à des initiatives et partenaires fédéraux particuliers. Ils ont été largement en mesure de dépenser tous les fonds qui leur ont été alloués, et la souplesse quant à l’utilisation de différents instruments financiers (p. ex. contrats, subventions et contributions) a favorisé la mise en œuvre. Dans plusieurs cas cependant, le financement a été reçu tardivement et a obligé les partenaires fédéraux à ajuster leurs initiatives ou à reporter des fonds. Par ailleurs, la pandémie a créé des contraintes supplémentaires en réduisant la période pendant laquelle les initiatives prévues pouvaient être mises en œuvre. Bien que le financement actuel soit important, il est également admis qu’il faudra faire des investissements continus et progressifs pour continuer à s’attaquer au problème.

Bien que la conception générale de la Stratégie ait été jugée complète, des partenaires supplémentaires sont nécessaires, notamment des provinces et territoires, étant donné leur compétence à l’égard de la santé, de l’éducation, de l’administration de la justice et des services sociaux. En outre, les personnes clés suggèrent d’ajouter à titre de partenaires fédéraux : l’Agence des services frontaliers du Canada, Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada, le Service correctionnel du Canada, Emploi et Développement social Canada, Affaires mondiales Canada, Santé Canada, Services aux Autochtones Canada, Justice CanadaNote de bas de page 10 , Ressources naturelles Canada et les organismes de recherche et de subvention des trois conseils. En particulier, il est nécessaire de disposer de partenaires supplémentaires dans le cas du pilier 3 (Réactivité du système juridique et judiciaire aux besoins), notamment de Justice Canada, de services de police provinciaux et municipaux, de cours et de tribunaux. Le Plan d’action national est un cadre fédéral, provincial et territorial qui a été élaboré en collaboration avec les provinces et les territoires et il devrait donc commencer à éliminer cette lacune. On pourrait également élargir les initiatives financées pour accroître davantage l’impact.

Gouvernance

Pour s’attaquer à des problèmes sociaux complexes, le gouvernement fédéral regroupe de plus en plus l’expertise, les ressources et les compétences de plusieurs ministères et organismes dans le cadre d’une initiative horizontale. Il est donc important de bien coordonner la réponse fédérale à l’échelle interministérielle. Pour être efficace, toute réaction à la VFS doit être envisagée comme un marathon plutôt que comme un sprint. Il est donc essentiel que les futures initiatives nationales de lutte contre la VFS reposent sur une structure de gouvernance aussi solide que possible. Compte tenu des difficultés inhérentes à long terme, notamment du taux de roulement parmi les dirigeantes et dirigeants et le personnel des partenaires fédéraux ainsi que de la difficulté à maintenir l’élan créé, il faut éviter de tenir pour acquise l’efficacité de la structure de gouvernance; il faut au contraire la favoriser en permanence.

La section ci-dessous présente les résultats de l’évaluation pour ce qui est de la gouvernance. L’objectif est d’indiquer les points à améliorer, les pratiques exemplaires et les leçons tirées afin de faire progresser le travail et de s’attaquer au problème social complexe qui nous préoccupe. Les résultats pertinents de l’examen des pratiques exemplaires en matière d’initiatives horizontales figurent ci-dessous, le cas échéant. En particulier, on aborde la contribution du gouvernement fédéral aux Jeux olympiques et paralympiques de 2010 à Vancouver.

Résultats

Compte tenu de l’ampleur et de la nature de la VFS au Canada, l’évaluation a révélé qu’il était approprié que le gouvernement fédéral coordonne sa réponse au moyen d’une initiative horizontale. FEGC demeure le mieux placé pour exercer le rôle de ministère responsable de la coordination de la Stratégie.

Il existe une structure officielle de gouvernance en place pour la Stratégie. Quatre comités interministériels ont été créés à l’échelon des sous-ministres, sous-ministres adjoints et directions générales de même qu’à l’échelle opérationnelle afin d’assurer la supervision et l’orientation stratégique de la mise en œuvre des initiatives et d’aider les partenaires fédéraux à rendre de compte au Cabinet des progrès réalisés dans le cadre de la StratégieNote de bas de page 11 . Chacun de ces comités comprend des représentantes et représentants des six principaux partenaires fédéraux ainsi que d’autres ministères et organismes fédéraux qui entreprennent également des activités à l’égard de la VFSNote de bas de page 12 .

Les représentantes et représentants de la Stratégie étaient généralement au courant de la structure officielle de gouvernance et ont convenu qu’il était approprié d’avoir des comités à différents niveaux. Bien que les rôles de chaque comité soient définis dans leur mandat respectif, ils n’ont pas été exercés de manière cohérente. Par exemple, les réunions des membres de la haute direction étaient censées permettre la tenue de discussions de haut niveau sur la planification stratégique; toutefois, les résultats de l’évaluation indiquent que bon nombre de ces réunions ont plutôt servi à faire le point sur les progrès propres à des initiatives ou ministères. De plus, le fait que les mandats ne soient pas toujours respectés a entraîné des chevauchements entre les comités et, par conséquent, un manque d’efficacité.

Si les partenaires fédéraux déclarent bien connaître leurs propres rôles, responsabilités et contributions, ils connaissent généralement moins bien ce que font les autres ministères et organismes et comment chacun d’entre eux est censé contribuer à la réalisation de la Stratégie dans son ensemble. De même, l’évaluation n’a trouvé que très peu de preuves de la collaboration entre les partenaires fédéraux dans le cadre des initiatives de la Stratégie.

Dans l’ensemble, les résultats de l’évaluation indiquent que l’efficacité des processus de gestion et de prise de décisions semble avoir diminué au fil du temps. La gouvernance a été la plus efficace au début de la mise en œuvre de la Stratégie, car les comités se réunissaient régulièrement, l’information était communiquée avant les réunions, et les réunions réunissaient les partenaires fédéraux concernés. Toutefois, au fil de la Stratégie et en raison de divers facteurs externes comme la pandémie de COVID‑19, les réunions des comités se sont faites moins fréquentes, et l’échange d’information se faisait de façon moins continue.

De même, les structures de rapport et de suivi ont généralement été jugées trop restrictives et ne reflétant pas la réalité des partenaires fédéraux. Par exemple, de nombreux indicateurs de rendement clés étaient des paramètres quantitatifs difficiles à mesurer avec précision, et il y avait peu de place pour rendre compte des résultats qualitatifs ou pour créer un récit des résultats. Parmi les autres difficultés relatives aux structures d’établissement de rapports et de surveillance, citons la communication insuffisante entre FEGC et les partenaires fédéraux sur les rapports ou l’information à fournir à l’appui de la Stratégie ainsi que des délais trop courts pour répondre aux demandes ou fournir les documents demandés. En outre, les personnes-ressources de tous les partenaires fédéraux n’étaient pas clairement définies, ce qui a ralenti la communication et le transfert des documents. Cette situation a été aggravée par le taux élevé de roulement au sein de FEGC, car les personnes-ressources changeaient fréquemment.

Le Conseil consultatif ministériel sur la VFS

Le Conseil consultatif ministériel sur la VFS se compose de victimes et de personnes survivantes, de dirigeants communautaires, d’universitaires, de jeunes et de représentantes et représentants d’organismes qui luttent contre la VFS. Il formule des conseils à l'intention de la ministre des Femmes, de l’Égalité des genres et de la Jeunesse sur les pratiques prometteuses, les leçons tirées, les possibilités, les difficultés et les obstacles précis auxquels sont confrontées les personnes aux identités croisées.

L’évaluation a révélé que la création du Conseil consultatif était fortement appuyée, car elle permettait d’établir un lien direct entre FEGC, la ministre, les organismes communautaires et les spécialistes. Les personnes clés ont souligné l’intérêt de disposer d’un organisme semblable à l’avenir et ajouté que son existence devrait être considérée comme étant une pratique exemplaire.

Cependant, plusieurs facteurs ont entravé l’efficacité du Conseil consultatif :

  • Un manque de clarté quant aux rôles et responsabilités précises de chaque membre (p. ex. l’approche équilibrée qu’il devait trouver entre la défense des populations avec lesquelles il travaille et la collaboration avec les autres membres du Conseil pour parvenir à un consensus).
  • L’absence de rémunération pour les membres, qui s’est révélée être un obstacle pour les membres des petites organisations disposant de moins de ressources.
  • Un soutien technique et administratif insuffisant, qui a conduit à l’organisation de réunions avec peu de préavis et à l’envoi tardif des documents de réunion (p. ex. les ordres du jour et les procès-verbaux).
  • De nombreuses personnes clés ont indiqué que le Conseil consultatif comptait de plus en plus de membres et que sa taille était devenue difficile à gérer. Toutefois, il faut tenir compte des résultats de l’évaluation qui suggèrent que bien que le Conseil consultatif soit devenu de plus en plus diversifié au fil du temps, la représentation des provinces et des territoires était inégale, et certains groupes de femmes n’étaient pas suffisamment représentés (p. ex. les femmes noires et les femmes autochtones).
  • La présence de déséquilibres de pouvoir entre les membres. En effet, certains estimaient que les membres représentant de grandes organisations nationales avaient plus de pouvoir que les membres représentant des organisations plus petites ou des sous-populations précises.
  • La pandémie de COVID-19 a présenté des obstacles supplémentaires à la coordination et à la collaboration, notamment des défis logistiques et techniques liés à l’organisation de réunions virtuelles.

Un certain nombre de possibilités d’amélioration des futurs organes consultatifs externesNote de bas de page 13  ont été indiquées :

  • Clarifier les rôles et les responsabilités de tous les membres, en particulier ceux qui bénéficient également d’un financement.
  • Réduire le nombre de membres tout en assurant une représentation plus égale et plus diversifiée. Il a été suggéré d’envisager la rotation des membres.
  • Adopter une approche plus collaborative de la prise de décisions afin que les membres jouent un rôle plus important dans la détermination des points de l’ordre du jour et des sujets de discussion.
  • Fournir davantage de soutien administratif et technique.
  • Rémunérer les membres pour leur engagement.

Un certain nombre de facteurs ont entravé l’efficacité des structures de gouvernance. Certains d’entre eux étaient plus systémiques et structurels, tandis que d’autres étaient externes. Ces facteurs comprennent notamment :

Au fil du temps, FEGC est devenu plus stable et l’effet de certains problèmes plus systémiques (p. ex. la transition de la Condition féminine à FEGC) devrait diminuer.

À la lumière de ces résultats, les possibilités suivantes ont été relevées pour améliorer la gouvernance de la Stratégie :

Pratiques exemplaires en matière d’initiatives horizontales

L’évaluation a examiné dans quelle mesure la gouvernance de la Stratégie se compare aux pratiques exemplaires établies pour les initiatives horizontales. Cinq initiatives horizontales ou coalitions fédérales au Canada ont été examinées et incluses :

Un certain nombre de pratiques exemplaires ont été définies. Elles peuvent être regroupées comme suit : l’équilibre entre les structures et les accords formels et informels; la clarté des rôles et des responsabilités; la coordination entre les parties prenantes (y compris les partenaires fédéraux); les systèmes de mesure du rendement et d’établissement de rapport; et le financement et l’investissement dans l’initiative. Il est important de se rappeler que toutes les pratiques exemplaires ne sont pas forcément pertinentes ou appropriées pour certains types d’initiatives.

La section suivante fait état des pratiques que la plupart des initiatives horizontales semblent avoir mises en œuvre avec succès, ainsi que celles qui ont présenté des difficultés plus importantes.

Pleins feux sur les Jeux olympiques et paralympiques de Vancouver de 2010

L’investissement fédéral dans les Jeux olympiques et paralympiques de 2010 (les Jeux) est un exemple de réussite lors de la conception et de la mise en œuvre d’une initiative horizontale. Les Jeux olympiques,  par leur nature même, regroupent une série précise d’événements qui se déroulent à un moment unique et fixe et dont la date de fin est très claire. Cela contribue sans aucun doute à ancrer et à orienter les différentes structures de gouvernance. En comparaison, une initiative de prévention de la VFS et de lutte contre celle-ci s’inscrit dans un cadre beaucoup plus opaque et à plus long terme, ce qui complique de beaucoup le maintien de la dynamique et l’adhésion de toutes les parties prenantes. Néanmoins, Femmes et Égalité des genres Canada (FEGC) et ses partenaires fédéraux doivent examiner attentivement les Jeux en dépit de leurs différences par rapport à la Stratégie.

Deux documents ont orienté l’investissement du Canada dans les Jeux : la Politique fédérale concernant l’accueil de manifestations sportives internationales (la Politique d’accueil) et l’Entente multipartite. Cette dernière a défini les responsabilités et les contributions de chaque ordre de gouvernement participant aux Jeux. Le gouvernement fédéral et le gouvernement de la Colombie-Britannique (C.-B.) se sont notamment engagés à investir des montants égaux dans les Jeux, et des villes et administrations municipales ont également pris des engagements. De nombreux organes et comités de gouvernance ont alors été mis sur pied à différents niveaux et supervisés par le Secrétariat fédéral. Le ministère du Patrimoine canadien (PCH) était clairement le responsable de cette initiative. Une évaluation a montré que l’Entente multipartite a permis de procéder rapidement et efficacement à la planification et que la structure de gouvernance fédérale horizontale était efficace. Cette entente a également donné lieu à la création de la Société des quatre Premières Nations hôtes afin de reconnaître le rôle des dirigeantes et dirigeants autochtones et d’intégrer ces derniers dans la structure de gouvernance.

Des représentantes et représentants des partenaires fédéraux participants ont siégé au sein de l’équipe de mise en œuvre du Cadre de gestion et de responsabilisation axé sur les résultats/Cadre de vérification axé sur les risques (CGRR/CVAR). Cette équipe a été chargée de l’élaboration, puis de la mise en œuvre, du CGRR/CVAR interministériel, qui garantissait que les partenaires fédéraux participaient non seulement à la planification, au suivi et à l’évaluation, mais qu’ils savaient également comment les données sur le rendement seraient utilisées et transmises.

Il y a cependant des leçons à tirer de certains des défis auxquels cette initiative a été confrontée. Par exemple, il a été constaté que cette structure de gouvernance a imposé des exigences redondantes en matière de rapports à certains partenaires fédéraux, augmentant ainsi inutilement leur charge de travail. Les efforts redondants de détermination et d’atténuation des risques menés par les services fédéraux essentiels et le Comité olympique de Vancouver en sont un exemple. L’évaluation a suggéré que des structures de rapport rationalisées soient mises en œuvre dans des projets futurs.

Mise en œuvre

Malgré les difficultés susmentionnées en lien avec la gouvernance et la pandémie de COVID-19, il est essentiel de souligner que 17 des 18 initiatives prévues par la Stratégie sont en voie d’être des réussites. Bien que certaines initiatives aient été modifiées ou retardées en raison de divers facteurs, d’autres se déroulent comme prévu, et certaines ont même dépassé leurs objectifs de rendement et ont été achevées en deçà du budget prévu. Cette section présente la vue d’ensemble du travail accompli selon chaque pilier dans le cadre de la Stratégie, certaines pratiques prometteuses et réussites et les leçons tirées.

Pilier 1 – Prévention de la VFS

Les sept initiatives relevant de ce pilier visaient à modifier les valeurs et les attitudes qui sous-tendent la VFS (p. ex. au moyen de campagnes de sensibilisation) et à renforcer l’état de la recherche sur les interventions efficaces dans différents contextes et auprès de différentes populations. Si Sécurité publique Canada (SP) et l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) ont bien progressé dans leurs initiatives respectives, le lancement de la campagne de sensibilisation des jeunes à la VFS de FEGC n’a pas eu lieu au cours de la période couverte par cette évaluation.

Pratique prometteuse

La communauté de pratique qui aborde la violence dans les fréquentations chez les jeunes facilite la transmission et la mobilisation des connaissances entre les projets de recherche sur les interventions  financés par l’ASPC, notamment au moyen de webinaires, de groupes de travail et de résumés de recherche. L’évaluation a montré que cette communauté de pratique était très appréciée pour l’échange d’information, de ressources et d’expertise, en particulier dans le contexte de la pandémie de COVID-19.

  • SP – Les quatre initiatives de SP ont été mises en œuvre comme prévu, bien que certaines aient été retardées ou modifiées en raison de la pandémie. Par exemple, la campagne de sensibilisation de SP contre l’exploitation sexuelle des enfants a dépassé les attentes. Plus précisément, la PLEA Community Services Society of BC a organisé plus d’ateliers que prévu pour les jeunes de la province (394 ateliers pour plus de 19 000 jeunes). En outre, la Campagne du ruban blanc a largement dépassé ses objectifs : elle avait rejoint 116 969 étudiantes et étudiants, 98 843 parents et 112 752 enseignantes et enseignants au moyen de ses programmes en direct et en différé à la fin de la période de financement. De plus, selon les leçons tirées de ses interactions avec la communauté, le Centre canadien de protection de l’enfance a décidé d’élaborer des ressources de sensibilisation et d’information inattendues, comme des documents destinés aux avocats qui expliquent comment les victimes sont trouvées en ligne et comment les personnes victimes de la VFS peuvent se protéger.
  • ASPC – Grâce à l’administration de sollicitations ouvertes, ciblées et dirigées, l’ASPC a soutenu 24 projets, au moyen de subventions et d’ententes de contribution. L’objectif est de promouvoir le consentement et le respect, de briser les normes sexistes néfastes et de doter les jeunes et les adolescents de compétences leur permettant d’entretenir des relations saines. L’ASPC a également soutenu trois programmes de soutien à la parentalité visant à doter les parents et les personnes soignantes des compétences nécessaires pour former des liens positifs et élaborer des solutions de rechange à la discipline sévère, afin de prévenir la maltraitance des enfants. En outre, l’ASPC soutient également le réseau PREVNet (La promotion des relations et l’élimination de la violence) de l’Université Queen’s pour diriger une communauté de pratique abordant la violence dans les relations amoureuses à l’adolescence. Les projets financés sont en grande partie exécutés comme prévu, bien que certains projets aient dû réorienter leurs activités ou subir des retards en raison de divers facteurs externes, notamment la pandémie.
  • FEGC– Bien que l’élaboration de la campagne ait commencé en 2019 et que plusieurs itérations aient été envisagées et partiellement élaborées,Note de bas de page 15  le travail sur la campagne axée sur les jeunes n’a pas commencé avant mars 2021. Cette campagne s’adresse aux jeunes de 14 à 24 ans, y compris les Autochtones, les personnes 2ELGBTQI+, les jeunes ruraux, les jeunes en situation de handicap et d’autres groupes en quête d’équité dans tout le Canada. Elle vise à sensibiliser aux questions liées à la VFS et à promouvoir des changements d’attitudes et de comportements qui contribuent à faciliter la violence chez les jeunes. La campagne a été officiellement lancée en août 2022. Les personnes clés ont observé que les retards étaient en grande partie dus aux changements de priorités pendant la pandémie; l’évaluation n’a pas pu déterminer si les fonds qui avaient été alloués à l’initiative ont été réaffectés.

Pilier 2 – Soutien aux personnes survivantes et à leur famille 

Les initiatives relevant de ce pilier visaient à renforcer le soutien aux populations à risque, ainsi qu’à fournir des informations et des formations sur les pratiques exemplaires aux parties prenantes travaillant avec les personnes survivantes et les victimes ainsi qu’avec leur famille. Presque tous les partenaires fédéraux de la Stratégie ont lancé au moins une initiative dans le cadre de ce pilier, et des progrès notables ont été accomplis dans le cadre de toutes les initiatives.

  • FEGC– FEGC a conçu et lancé un programme de financement de la lutte contre la VFS en 2018. Le programme de financement vise à élaborer des pratiques prometteuses qui comblent les lacunes à l’égard de la VFS et qui apportent un soutien à des groupes précis de victimes et de personnes survivantes de la VFS, ainsi qu’à créer de solides communautés de pratique. En 2019-2020, FEGC a investi 50 millions de dollars dans 60 projets. Cependant, plusieurs organisations financées n’ont pas pu mettre en œuvre leurs initiatives comme prévu en raison de la pandémie et ont donc adapté leurs activités en conséquence (p. ex. au moyen de la technologie virtuelle). Il a également été difficile pour le programme de financement d’établir des communautés de pratique solides réunissant les bénéficiaires du financement en personne pour échanger des idées. Par exemple, la première réunion prévue a été annulée en raison de la pandémie de COVID-19. Bien que des webinaires en ligne aient été organisés, ces outils ne sont pas aussi riches du point de vue des échanges entre les organisations que les événements en personne.

Pratique prometteuse

Puisque le processus de demande de subvention exige ressources, capacités et temps de la part des organismes communautaires, FEGC a créé un processus de demande de financement en deux étapes dans le cadre duquel les organismes pouvaient soumettre un bref document de conception de projet dans le cadre d’un mécanisme d’appel de concepts. Si le concept était retenu, les organismes pouvaient recevoir du financement de FEGC pour élaborer des propositions de projet complètes. À cette occasion, ils pouvaient faire appel à des spécialistes ou entreprendre des consultations auprès des communautés. Cette façon de faire a donc permis de réduire la charge administrative liée à la présentation d’une demande initiale, et l’octroi de financement avant le début des activités a permis d’entreprendre des projets davantage fondés sur des données probantes. En outre, le recours à des comités d’examen externes a permis d’améliorer le processus de sélection en apportant une diversité de points de vue et d’expertises. Bien que les consultations accrues auprès des parties prenantes et des personnes survivantes ait pris plus de temps, un exercice de réflexion à l’interne a permis de constater l’utilité du processus.

Pratique prometteuse

Les personnes clés ont noté que l’adoption d’une démarche à l’échelle du secteur a bien fonctionné, car elle a nécessité des initiatives de collaboration et des partenariats qui n’auraient peut-être pas vu le jour si chaque organisme avait reçu du financement séparément. Les parties prenantes concernées ont ainsi établi des partenariats et de solides relations qui ont contribué au succès de la stratégie.

Pilier 3 : Réactivité du système juridique et judiciaire aux besoins

Les responsables de la Stratégie ont indiqué les améliorations qui pourraient être apportées à la manière dont le système juridique et judiciaire réagit à la VFS et interagit avec les victimes et les personnes survivantes, notamment la nécessité qu’il tienne compte de la violence, des traumatismes et du genre et qu’il s’adapte sur le plan culturel. La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a entrepris trois initiatives dans le cadre de ce pilier, qui sont toutes en cours ou achevées.

Toutefois, de nombreuses personnes clés à l’externe ne savaient pas que Justice Canada était devenu un partenaire fédéral financé dans le cadre de la Stratégie en 2021-2022. En conséquence, de nombreuses personnes ont indiqué qu’étant donné que les cours, les juges, les tribunaux et les autres corps policiers ne participaient pas à la réalisation de la Stratégie, le système juridique et judiciaire dans son ensemble n’était pas davantage en mesure de réagir aux besoins. On s’attend toutefois à ce que de nouveaux progrès soient accomplis, compte tenu de l’inclusion récente de Justice Canada.

Exemples de réussite

La GRC a également été en mesure de réaliser plusieurs activités et initiatives qui s’inscrivent dans le cadre de la Stratégie. Celles-ci ont été organisés à l’administration centrale, à l’École de la GRC (Dépôt) et dans toutes les divisions afin de favoriser la sensibilisation culturelle à l’égard des problèmes de la VFS, comme la traite de personnes, l’exploitation sexuelle et la diversité. Par exemple :

  • Depuis 2019-2020, l’Unité chargée des personnes vulnérables a tenu plusieurs séances de l’atelier Expérience afro-canadienne dans la division H (Nouvelle-Écosse), auxquelles ont assisté des représentantes et représentants de la plupart des divisions et de diverses unités de l’administration centrale, d’autres organisations gouvernementales et d’autres corps policiers de localités.
  • Du financement a été accordé à l’organisme Clan Mothers Healing Village au cours de l’exercice 2019-2020 pour l’initiative de rassemblement national de connaissances des voix expérientielles portant sur l’exploitation sexuelle et la traite des personnes à des fins sexuelles.
  • Depuis 2018-2019, la GRC a réalisé des exercices de couverture KAIROS à l’administration centrale, à la Division Dépôt et dans les divisions.

Initiatives touchant tous les piliers

FEGC a lancé deux initiatives qui touchent les trois piliers, à savoir le Centre du savoir sur la VFS et l’amélioration de la collecte de données et de la recherche sur la VFS. FEGC a travaillé avec Statistique Canada à trois enquêtes nationalesNote de bas de page 20  afin de combler les lacunes en matière de connaissances sur la VFS au Canada et d’établir des données de référence sur les différentes formes de VFS au sein de diverses populations. Ces enquêtes visaient également à mesurer les progrès concrets réalisés en matière de prévention et de lutte contre la VFS au fil du temps.

Le Centre du savoir sur la VFS

Pivot de la Stratégie, le Centre du savoir sur la VFS est responsable de la coordination, de la recherche, des rapports sur les progrès et de la mobilisation des connaissances. En d’autres termes, le Centre du savoir sur la VFS remplit à la fois une fonction de gouvernance et de mobilisation ainsi qu’une fonction de collecte de données et de recherche. Il rassemble ainsi l’expérience et l’expertise de FEGC au sujet de la VFS. Bien que l’orientation initiale du Centre du savoir sur la VFS soit restreinte et malgré les difficultés en lien avec la pandémie, FEGC a réussi à le mettre en place en 2017 et s’est efforcé de l’améliorer au fil des ans.

En décembre 2018, le Centre du savoir sur la VFS a lancé une plateforme en ligne qui compile des ressources, des recherches et des données probantes sur les programmes en une seule plateforme consultable, afin de fournir de l’information sur les possibilités de financement fédéral liées en lien avec la VFS et de permettre la prise de mesures fondées sur des données probantes. La plateforme comprend également de l’information sur les initiatives entreprises dans les provinces et territoires ainsi que sur les ressources disponibles pour les personnes touchées par la VFS. En outre, le Centre a élaboré et diffusé des connaissances et de l’information sur la VFS et organisé des activités permettant de transmettre des connaissances aux fonctionnaires fédéraux et au grand public.

L’évaluation a révélé un degré élevé de satisfaction parmi les utilisatrices et utilisateurs des ressources du Centre (p. ex. celles de la plateforme en ligne) et parmi les personnes participant aux webinaires et aux autres activités. En particulier, les connaissances disponibles en ligne ont été jugées de grande qualité, pertinentes et, du fait qu’elles ont été publiées par une organisation fédérale, valables et crédibles. Toutefois, la connaissance et l’utilisation de la plateforme en ligne du Centre du savoir sur la VFS ne sont pas uniformes parmi les partenaires fédéraux, et il conviendrait de mieux faire connaître cet outil en ligne à l’extérieur du gouvernement.

Certains facteurs entravent l’efficacité du Centre du savoir sur la VFS, notamment le manque de clarté parmi les partenaires fédéraux quant aux publics cibles de l’outil en ligne (p. ex. les fonctionnaires fédéraux, les spécialistes de la VFS, le grand public), le manque de connaissance de la fonction de gouvernance du Centre du savoir sur la VFS, le taux de roulement du personnel à FEGC qui fait qu’il est difficile de savoir à qui envoyer de l’information et poser des questions, la nécessité que toutes les ressources qui seront publiées dans l’outil en ligne soient disponibles en français et en anglais, le manque d’information sur le type d’information et de document que les partenaires fédéraux devraient transmettre au Centre du savoir sur la VFS et le manque de communication sur les événements et activités à venir ou sur les ressources récemment communiquées.

Les facteurs suivants ont contribué à la réussite des initiatives de la Stratégie :

Progrès à l’égard des résultats à court terme

Mesure du rendement

Bien qu’un modèle logique et un cadre de mesure du rendement aient été élaborés dans le cadre de la Stratégie, certains facteurs compliquent la présentation efficace de rapports sur le rendement. Par exemple, le modèle logique de programme et le cadre de mesure du rendement ne sont pas clairs pour plusieurs partenaires fédéraux ainsi que pour les membres du Conseil consultatif. De plus, il est difficile de recueillir des données quantitatives sur certains paramètres de rendement quantitatifs (p. ex. le pourcentage des personnes qui ont visionné une campagne de sensibilisation et qui déclarent mieux connaître les messages relatifs à la VFS). De plus, le cadre de mesure du rendement n’offre pas beaucoup d’occasions aux partenaires fédéraux de rendre compte de leurs constatations d’ordre qualitatif et de présenter les choses sous la forme de texte suivi.

La mesure du rendement comporte plusieurs autres difficultés :

Progrès à l’égard des résultats à court terme

Parmi les 18 initiatives de la Stratégie, trois devaient contribuer au résultat à court terme 1 et huit au résultat à court terme 2. On s’attendait à ce que les sept autres contribuent aux résultats à moyen ou à long terme de la Stratégie et, comme la présente évaluation est une évaluation à moyen terme, les progrès réalisés à l’égard de ces résultats ne sont pas documentés dans le présent rapport. Des renseignements plus détaillés sur les progrès réalisés pour chaque résultat à court terme, par initiative, sont inclus à l’annexe B.

Le premier des deux résultats communs à court terme de la Stratégie veut que les publics cibles, y compris ceux qui participent à l’élaboration et à la prestation des politiques et des programmes, ont accès à des données probantes sur la VFS. Grâce à des initiatives sur la VFS, un éventail de données probantes sur ce sujet a été produit. Cependant, la mesure dans laquelle ces données ont été transmises aux publics cibles varie selon les initiatives. Voici quelques exemples de données probantes qui ont été produites et transmises :

Le deuxième des deux résultats communs à court terme de la Stratégie est le suivant : les personnes participant aux interventions, aux programmes et aux formations ont accès à de l’information, à de la formation et à du soutien. L’obtention de ce résultat s’est faite de plusieurs manières, notamment les suivantes :

Conclusions

Conception

La conception de la Stratégie est appropriée. Les partenaires fédéraux qui ont reçu du financement ont tous joué un rôle important dans la lutte contre la VFS, la démarche au moyen des trois piliers s’est avérée efficace pour structurer et communiquer les initiatives de la Stratégie, et les initiatives financées se complétaient largement. Le financement global alloué à la Stratégie était approprié compte tenu de sa nature et de sa portée, tout comme le montant alloué à des initiatives et partenaires fédéraux en particulier. En outre, la conception et la mise en œuvre de la Stratégie ont été marquées par l’adoption d’une approche fondée sur l’analyse comparative entre les sexes Plus (ACS Plus), et ce, de plusieurs manières. Néanmoins, la nécessité d’aller au-delà de l’ensemble actuel des partenaires fédéraux financés, et au-delà du champ d’action fédéral, a été indiquée. En particulier, le besoin de partenaires supplémentaires pour soutenir le pilier 3 a été souligné.

Gouvernance

Il convient que le gouvernement fédéral coordonne sa réponse à la VFS au moyen d’une initiative horizontale, et FEGC est un choix logique pour en être le responsable. Une structure de gouvernance officielle a été mise en place à plusieurs niveaux dans l’ensemble du gouvernement fédéral, et cette structure comprend également un Conseil consultatif ministériel sur la VFS. Bien que les rôles, les responsabilités et la composition de chacun de ces comités aient été décrits dans leur mandat respectif, ils n’ont pas été mis en œuvre de manière cohérente, ce qui a entraîné le chevauchement entre les comités et une perte d’efficacité. La collaboration entre les partenaires fédéraux financés sur les initiatives de la Stratégie n’a guère été démontrée.

L’efficacité des processus de gestion et de prise de décisions a diminué au fil du temps en raison de divers facteurs externes tels que la pandémie de COVID-19 et la transition de la Condition féminine à FEGC. De même, les structures de rapport et de suivi ont généralement été jugées trop restrictives et ne reflétant pas les réalités des partenaires fédéraux. D’autres facteurs ont entravé l’efficacité de la gouvernance, notamment une coordination insuffisante entre FEGC et les partenaires fédéraux, un manque de clarté quant aux points de contact appropriés au sein de tous les partenaires fédéraux, et du taux de roulement élevé du personnel de FEGC, entre autres.

Il existe plusieurs possibilités d’améliorer la gouvernance de la Stratégie, notamment en augmentant les possibilités de coordination et de communication officielles entre les partenaires fédéraux financés et non financés, en transmettant les documents de réunion suffisamment à l’avance pour que les participantes et participants aient le temps de se préparer, en réduisant le chevauchement entre les comités et en cherchant à accroître l’efficacité de ces réunions, et en augmentant les possibilités et le soutien pour le personnel de niveau opérationnel au sein de chaque partenaire fédéral.

Une analyse documentaire révèle un certain nombre de pratiques exemplaires dans la conception et la mise en œuvre des initiatives horizontales. Il s’agit notamment de trouver un équilibre entre les structures et les accords formels et informels, de veiller à la clarté des rôles et des responsabilités, de soutenir la coordination entre les parties prenantes, de mettre en place des systèmes de mesure du rendement et d’établissement de rapport, et d’allouer des fonds et des investissements à l’initiative. Il est important de se rappeler que toutes les pratiques exemplaires ne sont pas forcément pertinentes ou appropriées pour certains types d’initiatives, et qu’il n’est pas possible de classer objectivement ces pratiques dans une quelconque hiérarchie. Dans l’ensemble, la Stratégie a partiellement mis en œuvre un grand nombre des pratiques exemplaires indiquées dans la documentation, bien qu’un certain nombre de défis aient empêché la mise en œuvre complète ou réussie de toutes les pratiques exemplaires, en particulier celles liées à la clarté des rôles et des responsabilités, et à la coordination entre les parties prenantes. L’investissement fédéral dans les Jeux olympiques et paralympiques de 2010 apparaît comme un exemple de réussite dans la conception et la mise en œuvre d’une initiative horizontale, et à ce titre, FEGC et ses partenaires fédéraux devraient en tenir soigneusement compte, malgré ses différences par rapport à la Stratégie.

Mise en œuvre et obtention des résultats

La pandémie a considérablement modifié le contexte dans lequel la Stratégie a été mise en œuvre. Par exemple, elle a créé des conditions propices à l’augmentation de la VFS. En outre, FEGC a été chargé de fournir 290 millions de dollars en fonds d’urgence et de rétablissement aux organismes de première ligne (p. ex. les maisons d’hébergement pour femmes, les centres d’aide aux victimes d’agressions sexuelles ainsi que d’autres organismes qui viennent en aide aux victimes de la VFS). Par conséquent, la mise en œuvre à long terme de la Stratégie n’a pas été la principale préoccupation de FEGC au cours de cette période. La pandémie a également eu des répercussions sur la mise en œuvre des initiatives de lutte contre la VFS, et plusieurs projets ont été modifiés ou retardés.

Cependant, malgré les difficultés relatives à la gouvernance et à la pandémie de COVID-19, 17 des 18 initiatives prévues par la Stratégie sont sur la voie de la réussite. Dans le cadre du premier pilier (Prévention de la VFS), SP et l’ASPC ont tous deux réalisé de bons progrès dans le cadre de leurs initiatives respectives. Cependant, la campagne de sensibilisation des jeunes à la VFS de FEGC n’a été lancée qu’en août 2022. De même, des progrès satisfaisants ont été accomplis dans le cadre de toutes les initiatives entreprises par FEGC, l’ASPC, SP, le MDN et IRCC dans le cadre du pilier II (Soutien aux personnes survivantes et à leur famille). Toutes les initiatives de la GRC qui relèvent du pilier 3 (Réactivité du système juridique et judiciaire aux besoins) sont soit en cours soit achevées. L’ajout de Justice Canada à titre de partenaire fédéral financé en 2021-2022 devrait amener le système juridique et judiciaire à réagir davantage aux besoins.

FEGC a lancé deux initiatives qui touchent les trois piliers, à savoir le Centre du savoir sur la VFS et l’amélioration de la collecte de données et de la recherche sur la VFS. Si les personnes qui ont utilisé l’outil en ligne du Centre du savoir sur la VFS et ont participé à ses webinaires et aux autres activités de mobilisation des connaissances sont très satisfaites, la connaissance et l’utilisation de la plateforme en ligne du Centre du savoir sur la VFS ne sont pas uniformes parmi les partenaires fédéraux, et il conviendrait de mieux faire connaître cette plateforme en ligne à l’extérieur de l’administration fédérale. Le Centre du savoir sur la VFS est susceptible de jouer un rôle essentiel dans la réussite future de la Stratégie, et à ce titre, il faudrait remédier à certains des facteurs qui entravent son efficacité, notamment le manque de clarté parmi les partenaires fédéraux quant aux rôles et responsabilités, le taux de roulement du personnel de FEGC et le manque de publicité en ce qui concerne les activités de mobilisation des connaissances à venir et les ressources récemment ajoutées sur la plateforme en ligne.

Parmi les pratiques prometteuses qui ressortent de ces initiatives figurent la création de communautés de pratique, l’établissement d’un processus de demande de financement en deux étapes, l’adoption d’une démarche à l’échelle de secteurs pour s’attaquer aux problèmes et l’appui d’activités et d’initiatives supplémentaires conformes à la Stratégie, même si celles-ci n’avaient pas été retenues dans le cadre de la Stratégie.

Les facteurs qui ont contribué à la réussite de la mise en œuvre des initiatives de la Stratégie sont notamment les relations et les partenariats solides, l’utilisation de divers instruments de financement, l’attention accrue accordée aux questions de VFS, et le fait de s’appuyer sur des programmes antérieurs ou d’utiliser des fonds supplémentaires pour soutenir les programmes existants. Parmi les facteurs qui ont entravé la mise en œuvre des initiatives, citons les contraintes en matière de personnel et de ressources humaines, les difficultés à amener les participantes et participants à faire part de leurs expériences ou à être réceptifs à de nouvelles informations, le recrutement de participantes et participants en vue des activités de formation et de sensibilisation, et la pandémie de COVID-19.

Progrès à l’égard des résultats à court terme

Bien qu’un modèle logique et un cadre de mesure du rendement aient été élaborés pour la Stratégie, un certain nombre de facteurs posent des problèmes pour favoriser l’établissement de rapports efficaces sur le rendement, notamment la complexité et l’ampleur des initiatives, les limites des mesures quantitatives du rendement, les problèmes d’attribution dans le cas des financements complémentaires et le fait que, dans certains cas, il est trop tôt pour rendre compte des progrès accomplis.

Parmi les 18 initiatives de la Stratégie, trois devaient contribuer à l’obtention du résultat à court terme 1 et huit à celle du résultat à court terme 2. Les initiatives menées en vue du résultat à court terme 1 ont produit un ensemble de données probantes sur la VFS. Il s’agit notamment des trois enquêtes nationales visant à établir des données de référence sur les différentes formes de la VFS au sein de diverses populations, des recherches sur la cyberintimidation menées par SP, qui ont alimenté les travaux des directions générales chargées des politiques et des programmes de SP et ont également été transmises aux provinces et aux territoires, et des initiatives de mobilisation des connaissances entreprises par le Centre du savoir sur la VFS, dont les utilisatrices et utilisateurs de l’outil en ligne et les participantes et participants aux activités de transmission des connaissances se sont dits très satisfaits. Toutefois, la mesure dans laquelle ces données ont été transmises aux publics cibles varie selon les activités, et dans certains cas, cette mesure est inconnue.

Le deuxième des deux résultats communs à court terme de la Stratégie est le suivant : les personnes participant aux interventions, aux programmes et aux formations ont accès à de l’information, à de la formation et à du soutien. L’obtention de ce résultat s’est faite de différentes manières, notamment au moyen : du cours de la GRC sur la sensibilisation culturelle et l’humilité, qui a amélioré les connaissances des participantes et participants; du soutien qu’IRCC a apporté à des organismes communautaires pour les aider à renforcer les capacités des travailleuses et travailleurs de première ligne chargés de l’établissement des réfugiées et réfugiés ainsi que des nouveaux arrivants et des nouvelles arrivantes et à améliorer les services qui leur sont offerts sur place, ce qui a permis de faire connaître à ces travailleuses et travailleurs l’information, la formation et le soutien en matière de la VFS; de la campagne sur les relations saines du MDN, qui a permis aux familles des militaires de mieux comprendre ce que sont et ce que supposent les saines relations; des communautés de pratiques au sein de la communauté militaire des professionnelles et professionnels de l’aide, dont plus de 90 % des participantes et participants se sont dits satisfaits des ressources et du soutien; et de diverses ressources de sensibilisation et d’information destinées aux jeunes pour lutter contre l’exploitation sexuelle des enfants, qu’un nombre bien plus important de jeunes, d’étudiantes et d’étudiants, d’adultes, d’enseignantes et d’enseignants et de parents ont consultées que ce qui avait été prévu au départ.

Recommandations

Les recommandations suivantes s’adressent à FEGC, en collaboration avec les partenaires fédéraux concernés. Bien que certaines d’entre elles nécessitent une consultation et une coordination avec FEGC de la part des partenaires fédéraux, FEGC est le ministère responsable de toutes les recommandations et est le seul à devoir élaborer une réponse de gestion et un plan d’action.

Recommandation 1 – Améliorer et renforcer la vision fédérale actuelle en matière de prévention et de lutte contre la VFS par la création et le renforcement des structures de gouvernance.

Compte tenu du Plan d’action national, il est essentiel de parvenir à une vision fédérale coordonnée de la prévention et de la lutte contre la VFS et, compte tenu de l’inclusion des provinces et des territoires, de poursuivre les efforts actuels en vue d’une approche fédérale cohérente. Plus précisément, cela nécessitera : un leadership fort de la part des membres de la haute direction de chaque partenaire fédéral; des paramètres clairs pour chacun des comités de gouvernance et le respect de ces paramètres; la clarification des rôles et de la composition de tout organe consultatif externe; et la garantie qu’il existe des mécanismes formels de collaboration avec et entre les partenaires fédéraux recevant un financement, les ministères et organismes fédéraux ne recevant pas de financement direct de ce type, et les provinces et les territoires. Cela nécessitera un engagement concerté et soutenu de la part des partenaires fédéraux et pourrait inclure des éléments tels que l’élaboration conjointe du mandat de certains des comités de gouvernance.

Recommandation 2 – Revoir et améliorer le modèle logique et le cadre de mesure du rendement existants, notamment en rationalisant et en adaptant les outils de collecte de données au contexte de chaque ministère et organisme partenaire.

La VFS est un problème permanent au Canada qui devra être traité pendant de nombreuses années. Elle nécessitera des efforts concertés de la part de nombreuses parties prenantes sur une longue période. Par conséquent, il sera essentiel d’avoir une vision claire et commune de ce qu’est la réussite pour mesurer les progrès, communiquer sur les succès et maintenir l’élan et l’adhésion. Il s’agira notamment de collaborer avec les partenaires fédéraux et provinciaux actuels et futurs pour examiner et améliorer le cadre de mesure du rendement existant, de fixer des objectifs réalistes à court, à moyen et à long terme, d’élaborer une théorie du changement pour déterminer les facteurs qui influeront sur la prévalence de la VFS au Canada et donc de déterminer ce sur quoi la Stratégie a réellement un contrôle, et de clarifier la manière dont les progrès seront mesurés et communiqués à toutes les parties prenantes concernées, y compris le public. Une théorie claire du changement, un modèle logique rationalisé et une approche peaufinée de la mesure du rendement pourraient faciliter la communication au public des principales réalisations et des résultats obtenus.

Recommandation 3 – Mieux définir la portée et le rôle du Centre du savoir sur la VFS en vue de maximiser son efficacité et la mesure dans laquelle il peut amplifier le travail entrepris dans le cadre de la Stratégie.

La communication claire des progrès et des résultats est un élément important de la réussite de toute initiative gouvernementale. Toutefois, si la Stratégie a produit des résultats précieux sous la forme de recherches, de ressources de formation et d’autres résultats, ceux-ci n’ont pas été systématiquement et largement diffusés auprès des partenaires fédéraux de la Stratégie, des spécialistes, des organismes communautaires, des universitaires, des provinces et des territoires, du public et d’autres parties prenantes concernées. Le partage de ces ressources permettrait d’amplifier considérablement l’incidence de la Stratégie en veillant à ce que ses résultats atteignent un public aussi large que possible. En outre, les progrès réalisés dans le cadre de la Stratégie n’ont pas été clairement communiqués à l’ensemble des parties prenantes et au public. En conséquence, le Centre du savoir sur la VFS liée doit faire l’objet d’un certain nombre d’améliorations afin d’être en mesure de soutenir au mieux la Stratégie et ses objectifs. Dans l’immédiat, il s’agit de clarifier pour les partenaires fédéraux les différents rôles, fonctions, équipes, objectifs et responsabilités du Centre du savoir sur la VFS. D’autres améliorations comprennent : la clarification des publics cibles de la plateforme en ligne; l’élaboration d’une approche normalisée pour l’échange et le catalogage des ressources avec l’équipe de mobilisation des connaissances du Centre du savoir sur la VFS (y compris l’élaboration de protocoles de communication entre les partenaires fédéraux et FEGC, ainsi que la clarification des attentes et la répartition des rôles en ce qui concerne la traduction des documents et des ressources); la réalisation d’efforts pour accroître la sensibilisation au Centre du savoir sur la VFS, y compris sa plateforme en ligne, parmi les partenaires et les parties prenantes internes et externes; et une meilleure promotion et amplification du travail des partenaires fédéraux grâce à la création d’une stratégie de mesure du rendement. Par exemple, le Centre du savoir sur la VFS pourrait publier sur sa plateforme en ligne un « bilan de l’année » de la Stratégie, qui pourrait clairement articuler les informations pertinentes sur la mesure du rendement et les principaux succès obtenus cette année-là, tout en fournissant un lien vers le rapport d’avancement annuel pour plus de détails.

Annexes

Annexe A : Initiatives de la Stratégie

Tableau  1 : Initiatives de la Stratégie par pilier et par partenaire fédéral ainsi que montant du financementNote de bas de page 27
Pilier Initiative et organisation fédérale Financement et année budgétaire

Pilier 1 :

Prévention de la VFS

  • Stratégie nationale de sensibilisation des jeunes à la VFS (FEGC)
  • 5,7 millions de dollars pour cinq (5) ans; 1,3 million de dollars par an par la suite (budget de 2017)
  • Sensibilisation à l’exploitation sexuelle des enfants en ligne (SP)
  • 1 million de dollars pour cinq (5) ans; 0,3 million de dollars par an par la suite (budget de 2017)
  • Élaboration et mise à l’essai de pratiques novatrices en matière de programmes de soutien parental pour prévenir les mauvais traitements infligés aux enfants (ASPC)
  • 6 millions de dollars pour cinq (5) ans; 1,3 million de dollars par an par la suite (budget de 2017)
  • Élaboration et mise à l’essai de pratiques novatrices en matière de prévention de la violence dans les fréquentations des jeunes et adolescents (ASPC)
  • 3,5 millions de dollars pour cinq (5) ans; 0,7 million de dollars par an par la suite (budget de 2017)
  • 26,7 millions de dollars pour cinq (5) ans; 6,2 millions de dollars par an par la suite (budget de 2018)
  • Prévention du harcèlement et de la cyberintimidation (SP)
  • 4 millions de dollars pour cinq (5) ans; 1 million de dollars par an par la suite (budget de 2018)
  • Élaboration d’un cadre pour lutter contre la VFS dans les établissements d’enseignement postsecondaire (FEGC)
  • 5,4 millions de dollars pour cinq (5) ans (budget de 2018)

Pilier 2 :

Soutien aux personnes survivantes et à leur famille

  • Le programme de lutte contre la VFS aide les organisations qui œuvrent en lien avec la VFS à élaborer et instaurer des pratiques prometteuses pour éliminer les lacunes dans le soutien offert aux groupes de personnes survivantes d’origine autochtone mal desservis au Canada (FEGC).
  • 29,4 millions de dollars pour cinq (5) ans; 6,2 millions de dollars par an par la suite (budget de 2017)
  • 25,6 millions de dollars pour cinq (5) ans; 6 millions de dollars par an par la suite (budget de 2018)
  • Appui du Centre canadien de protection de l’enfance (SP)
  • 5 millions de dollars pour cinq (5) ans; 1 million de dollars par an par la suite (budget de 2017)
  • Renforcement des équipes d’intervention en cas de violence familiale (MDN)
  • 4 millions de dollars pour cinq (5) ans; 0,8 million de dollars par an par la suite (budget de 2017)
  • Programme de règlement amélioré (IRCC)
  • 1,5 million de dollars pour cinq (5) ans (budget de 2017)
  • Formation des professions de la santé et des professions connexes (ASPC)
  • 4,5 millions de dollars pour cinq (5) ans; 1 million de dollars par an par la suite (budget de 2018)
  • Appui aux centres d’aide aux victimes d’agression sexuelle situés à proximité de bases et d’escadres des Forces armées canadiennes (MDN)
  • 2 millions de dollars pour cinq (5) ans (budget de 2018)

Pilier 3 :

Réactivité du système juridique et judiciaire aux besoins

  • Formation sur le savoir-faire culturel pour les employés de la GRC (GRC)
  • 2,4 millions de dollars pour cinq (5) ans; 0,6 million de dollars par an par la suite (budget de 2017)
  • Renforcer la capacité à lutter contre l’exploitation sexuelle des enfants en ligne et les pédophiles transnationaux (GRC)
  • 19,3 millions de dollars pour cinq (5) ans; 5,8 millions de dollars par an par la suite (budget de 2018)
  • Soutien à l’équipe d’examen des agressions sexuelles et au plan d’action pour le soutien aux victimes (GRC)
  • 10 millions de dollars pour cinq (5) ans; 2,0 millions de dollars par an par la suite (budget de 2018)

Centre du savoir sur la violence fondée sur le sexe

  • Diriger et coordonner la Stratégie
  • Élaborer des approches multidimensionnelles en matière de mobilisation des connaissances
  • Rendre compte des progrès et des résultats de la Stratégie
  • Créer et gérer la plateforme en ligne du Centre du savoir sur la VFS
  • 12,3 millions de dollars pour cinq (5) ans; 2,5 millions de dollars par an par la suite (budget de 2017)
  • Effectuer la collecte de données et des recherches dans les secteurs prioritaires
  • 30,1 millions de dollars pour cinq (5) ans; 6 millions de dollars par an par la suite (budget de 2017)

Annexe B : Modèle logique simplifié et progrès à l’égard des résultats

Résultats

Résultat à court terme 1 : Les publics cibles, y compris ceux qui participent à l’élaboration et à la mise en œuvre des politiques et des programmes, ont accès aux données sur la VFS.

Résultat à court terme 2 : Les participantes et participantsNote de bas de page 28  aux interventions, aux programmes et aux formations ont accès à de l’information, à de la formation et à du soutien.

Résultat à moyen terme 1 : Les publics cibles, y compris ceux qui participent à l’élaboration et à la mise en œuvre des politiques et des programmes, utilisent les données probantes sur la VFS dans leur travail d’élaboration des politiques et des programmes.

Résultat à moyen terme 2 : Les personnes participant aux interventions, y compris les prestataires de services, les personnes survivantes et les personnes risquant de subir ou de perpétrer de la VFS, utilisent les connaissances ou le soutien pour adapter leurs attitudes et leurs comportements à l’égard de la VFS.

Résultat à long terme 1 : Les normes sociales, les attitudes et les comportements qui contribuent à la VFS sont modifiés.

Résultat à long terme 2 : Les personnes touchées ou menacées par la VFSNote de bas de page 29 , notamment les personnes survivantes, bénéficient d’un meilleur soutien sur le plan judiciaire et social.

Tableau 2 : Initiatives de la Stratégie, par résultat visé et par partenaire fédéral principal
Partenaire fédéral Initiative Visant à contribuer à :

FEGC

Centre du savoir sur la VFS

CT1, MP1, LT2

Améliorer la collecte de données et la recherche sur la VFS

CT1, MP1, LT2

Campagne de sensibilisation des jeunes à la VFS

CT2, MP2, LT2

Programme de financement de la lutte contre la VFS

MP2

SP

Recherches pour mieux connaître les méthodes efficaces de prévention du harcèlement et de la cyberintimidation parmi les populations vulnérables désignées (p. ex. les filles, les personnes 2ELGBTQI+)

CT1

Mettre en œuvre et évaluer des interventions visant à prévenir l’intimidation et la cyberintimidation

CT2, MP2

Campagne de sensibilisation à la prévention du harcèlement et de la cyberintimidation

CT2

Campagne de sensibilisation contre l’exploitation sexuelle des enfants

CT2, MP2

Soutien renforcé au Centre canadien de protection de l’enfance pour lutter contre l’exploitation sexuelle des enfants

LT2

ASPC

Mise en œuvre d’interventions visant à prévenir la maltraitance des enfants

MP2

Mise en œuvre d’interventions visant à prévenir la violence dans les fréquentations des adolescents

MP1

Élaboration de programmes et de ressources de formation sur la VFS, les soins qui tiennent compte des traumatismes et les mesures  de sécurité

MP2

MDN

Renforcement des équipes d’intervention en cas de violence familiale

CT2, MP2, LT2

Programme de contributions à l’appui de divers centres d’aide aux victimes d’agression sexuelle au Canada

LT2

IRCC

Renforcement des capacités des travailleuses et travailleurs de première ligne chargés de l’établissement des réfugiées et réfugiés ainsi que des nouveaux arrivants et des nouvelles arrivantes et amélioration des services qui leur sont offerts sur place

CT2, MP2

GRC

Formation de sensibilisation culturelle nationale

CT2, MP2, LT2

Renforcement de la capacité à lutter contre l’exploitation sexuelle des enfants en ligne et contre les pédophiles transnationaux

CT2, LT2

Amélioration et élargissement de la formation et de la surveillance en matière d’agressions sexuelles

MP1, LT2

Tableau 3 : Progrès à l’égard des résultats – résultat à court terme 1

Résultat à court terme 1 : Les publics cibles, y compris ceux qui participent à l’élaboration et à la mise en œuvre des politiques et des programmes, ont accès aux données sur la VFS.

Partenaire fédéral Initiative Progrès à l’égard du résultat

FEGC

Centre du savoir sur la VFS

Le Centre du savoir sur la VFS a établi et diffusé des connaissances et de l’informations sur la VFS et organisé des activités pour transmettre ces connaissances à un large éventail de publics, notamment à des fonctionnaires fédéraux et provinciaux, des bénéficiaires de financement, des parties prenantes concernées par la VFS, des chercheuses et chercheurs et d’autres spécialistes de la VFS. Entre 2019-2020 et 2020-2021, plus de 2 000 personnes ont participé à 13 webinaires, à 10 séances de transmission de connaissances et sept déjeuners-causeries. Les personnes qui ont utilisé la plateforme en ligne du Centre du savoir sur la VFS ou qui ont participé à ses activités étaient satisfaites de leur qualité (comme l’ont confirmé les enquêtes menées à la suite des activités, les entrevues avec les personnes clés et les groupes de discussion).

En outre, entre décembre 2018 et mars 2021, on a relevé 92 999 consultations de pages uniques sur la plateforme en ligne du Centre du savoir sur la VFS. Le nombre de consultations de pages uniques par mois varie entre 880 (février 2019) et 10 284 (mars 2021). Le nombre de visites a augmenté d’année en année.

Toutefois, la connaissance et l’utilisation du Centre du savoir sur la VFS ne sont pas uniformes parmi les partenaires fédéraux de la Stratégie, et il pourrait être mieux promu auprès des personnes extérieures au gouvernement. Certains facteurs empêchent de rendre les interactions fructueuses entre le Centre du savoir sur la VFS et les partenaires fédéraux de la Stratégie, notamment le taux de roulement élevé au sein de FEGC, le manque de clarté quant aux publics cibles du Centre du savoir sur la VFS et à l’information qu’il exige des partenaires fédéraux ainsi que le manque de communication sur les événements et activités à venir ainsi que les ressources récemment communiquées.

Amélioration de la collecte de données et de la recherche sur la VFS

Cette initiative a été mise en œuvre de plusieurs manières. FEGC a travaillé avec Statistique Canada sur trois enquêtes nationales afin de combler les lacunes en matière de connaissances sur la VFS au Canada et de déterminer des points de référence pour les cas de différentes formes de la VFS au sein de diverses populations.

FEGC a également lancé un appel à propositions en 2019 pour obtenir des recherches et des études qui traitent de l’égalité des sexes et de la VFS. Vingt-quatre projets de recherche ont reçu un financement total de 7,8 millions de dollars. Enfin, FEGC a fourni plus de 2 millions de dollars pour financer des projets de recherche axés sur les Autochtones et dirigés par ces derniers.

Toutefois, étant donné que très peu de personnes clés ont pu s’exprimer sur cette initiative, il est difficile de déterminer dans quelle mesure sa mise en œuvre a été couronnée de succès.

SP

Mener des recherches pour mieux connaître les méthodes efficaces de prévention du harcèlement et de la cyberintimidation parmi les populations vulnérables désignées (p. ex. les filles, les personnes 2ELGBTQI+)

En octobre 2020, SP a publié La recherche sur la cyberintimidation au Canada : examen systématique ainsi que Programmes de lutte contre la cyberintimidation : Analyse environnementale. Le premier rapport est un examen systématique de 100 rapports de recherche canadiens sur la cyberintimidation comprenant des adolescents et des jeunes adultes. Il a indiqué les taux de prévalence de la cyberintimidation, les lacunes de la recherche actuelle, les facteurs de risque d’implication des victimes et des auteurs dans la cyberintimidation, et les répercussions de la cybervictimisation. Du point de vue de l’ACS Plus, les groupes les plus susceptibles d’être victimes (c.-à-d. les filles, les minorités visibles et d’autres groupes à risque) et les différences entre les sexes dans la probabilité d’être des cyberagresseurs ont été examinés. L’analyse environnementale a permis de recueillir de l’information sur 35 programmes conçus pour lutter contre la cyberintimidation et la cybervictimisation chez les enfants, les adolescents et les jeunes adultes au Canada ou à l’étranger. La distinction a été faite entre l’intimidation traditionnelle et la cyberintimidation; des catégories de programmes de lutte contre la cyberintimidation ont été déterminées; l’efficacité des programmes pour réduire les actes de cyberintimidation a été examinée; et des leçons qui pourraient s’avérer utiles pour sélectionner ou concevoir des programmes de lutte contre la cyberintimidation ont été définies.

Les connaissances acquises grâce à ces produits de recherche soutiennent le travail d’élaboration des politiques et la planification stratégique future de SP, et soutiennent également ses domaines de programme en fournissant des données sur les programmes et les pratiques exemplaires disponibles en matière de cyberintimidation. Ces rapports ont également été communiqués aux provinces et aux territoires.

Tableau 4 : Progrès à l’égard des résultats – résultat à court terme 2

Résultat à court terme 2 : Les participantes et participantsNote de bas de page 30 aux interventions, aux programmes et aux formations ont accès à l’information, à la formation et au soutien.

Partenaire fédéral Initiative Progrès à l’égard du résultat

FEGC

Campagne de sensibilisation des jeunes à la VFS

Bien que l’élaboration de la campagne ait commencé en 2019 et que plusieurs itérations aient été envisagées et partiellement élaborées, le travail sur la campagne axée sur les jeunes n’a pas commencé avant mars 2021. Cette campagne s’adresse aux jeunes de 14 à 24 ans, y compris les Autochtones, les personnes 2ELGBTQI+, les jeunes ruraux, les jeunes en situation de handicap et d’autres groupes en quête d’équité dans tout le Canada. Elle vise à sensibiliser aux questions liées à la VFS et à promouvoir des changements d’attitudes et de comportements qui contribuent à la violence chez les jeunes. La campagne a été officiellement lancée en août 2022, soit en dehors de la période couverte par cette évaluation. Les personnes interrogées par FEGC ont observé que les retards étaient en grande partie dus aux changements de priorités pendant la pandémie, mais elles ne savaient pas exactement comment les fonds qui avaient été alloués à cette initiative avaient été réaffectés.

SP

Mettre en œuvre et évaluer des interventions visant à prévenir l’intimidation et la cyberintimidation

En 2018, cinq projets scolaires et communautaires ont reçu un financement pour aborder et réduire les problèmes liés à l’intimidation et à la cyberintimidation chez les jeunes au Canada. Les projets financés comprennent :

  • Family Services Saskatoon a reçu une contribution de 2,46 millions de dollars sur une période de cinq ans (décembre 2019 à septembre 2024) pour le projet Preventing Youth Violence qui vise à prévenir la violence chez les jeunes, y compris la violence dans les fréquentations, l’intimidation et la cyberintimidation, grâce à un modèle global de gestion de cas qui offre une sensibilisation du public, une thérapie de groupe, une sensibilisation ciblée, des conseils individuels et un soutien familial coordonné.
  • Le YWCA of Halifax a reçu une contribution de 1,87 million sur une période de cinq ans (septembre 2019 à août 2024) pour « Open New Tab: A Comprehensive Initiative to Address Cyberviolence in the Lives of Nova Scotia’s Young People. » Le projet propose aux jeunes des interventions personnalisées et directes contre la cyberviolence, tout en offrant un soutien aux écoles et aux communautés, en créant d’autres espaces en ligne favorables à la santé qui sont gérés par les jeunes, et en informant les politiques et les priorités sur une base continue.
  • Eelünaapéewi Lahkéewiit a reçu une subvention de 28 941 $ sur une période de 12 mois (août 2019 à août 2020) pour son projet Community Assessment and Cyber Bullying Workshop & Evaluation. Le projet visait à ce que la communauté joue un rôle actif dans l’élaboration d’un plan efficace de prévention de la cyberintimidation et de l’intimidation au sein de la communauté, sous la direction du Chief and Delaware Nation Council.
  • Le Centre d’expertise en agression sexuelle Marie-Vincent a reçu une subvention de 343 048 $ pour son « Approche de prévention par les pairs contre la cyberviolence sexuelle ». Cette initiative vise à prévenir la cyberintimidation sexuelle chez les élèves de 1re et 2e secondaire de la grande région de Montréal.
  • La Community Legal Information Association of PEI a reçu 200 000 $ pour une période de 24 mois (novembre 2019 à octobre 2021) pour son projet « Le sextage, la cyberintimidation et le Code criminel » qui sensibilise aux conséquences juridiques de la cyberviolence sexualisée pour l’auteur, le spectateur et la victime.

Ces projets ont été en grande partie réalisés comme prévu, bien qu’il y ait eu quelques modifications et retards dus à la pandémie. Les personnes clés ont indiqué qu’il est trop tôt pour savoir si les participantes et participants accèdent à l’information et à l’aide relatives à la VFS. Des évaluations de projets sont en cours pour deux des initiatives de lutte contre la cyberintimidation et seront disponibles une fois les projets terminés dans le courant de l’année 2024-2025. Les évaluations indiqueront si les jeunes sont en mesure de participer aux activités et si les parents ainsi que les enseignantes et enseignants ont accès à l’information dont ils ont besoin pour aider les jeunes. Étant donné que l’examen des documents de l’évaluation s’est achevé en octobre 2021 et que les entrevues avec les organisations financées n’ont pas été menées, le présent rapport ne contient que peu de conclusions tangibles sur les progrès accomplis dans la réalisation des résultats.

Campagne de sensibilisation à la prévention du harcèlement et de la cyberintimidation

La campagne de SP vise à faire savoir où et comment obtenir de l’aide si un jeune est victime de cyberintimidation. SP a produit du matériel et des messages pour les jeunes Canadiennes et Canadiens âgés de 10 à 24 ans, ainsi que pour des publics cibles secondaires qui ont accès à ce public primaire et peuvent aider à diffuser le message, tels que les parents, les personnes soignantes et le personnel enseignant.

La campagne s’appuie sur une étude de l’opinion publique menée en 2019 afin d’obtenir une mesure de référence des connaissances, de l’expérience, de la sensibilisation, des attitudes et des comportements des jeunes Canadiennes et Canadiens et de leurs parents/responsables en ce qui concerne la cyberintimidation. À la suite de cette recherche, SP a lancé en 2020-2021 un site Web sur la cyberintimidation (https://www.canada.ca/fr/securite-publique-canada/campagnes/cyberintimidation.html), qui contient de l’information pour les parents, les responsables d’enfants, les enseignantes et enseignants et les jeunes. Ce site Web comprend des brochures et des fiches d’information ciblées adaptées à trois groupes d’âge qui peuvent être utilisées de différentes manières, par exemple dans les écoles ou en les imprimant à la maison. Des messages publiés dans les médias sociaux sont également publiés dans le compte Twitter de SP et transmis aux parties prenantes, comme Jeunesse, J’écoute, le Centre canadien de protection de l’enfance et la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants. Entre mars 2021 et juillet 2021, le site Web de la campagne de SP a reçu 6 736 visiteurs. Une enquête quantitative sera menée auprès du public cible en 2022-2023 afin de déterminer s’il y a eu des changements dans les connaissances, l’expérience, la sensibilisation, les attitudes et les comportements.

Pour 2021-2022, SP prévoit une table ronde virtuelle de spécialistes comprenant des représentantes et représentants de la GRC, de Jeunesse, J’écoute et du au Centre canadien de protection de l’enfance, qui se tiendra le 8 février 2022, à l’occasion de Safer Internet Day, la journée internationale pour un Internet sans crainte. Le groupe abordera les thèmes de la cyberintimidation et de l’exploitation sexuelle des enfants en ligne (ESEE), et visera à donner aux parents et aux personnes soignantes les moyens d’engager et de préparer des conversations ouvertes et encourageantes avec les jeunes. En outre, SP commencera à mettre au point une exposition itinérante destinée aux élèves des 7e et 8e années afin de discuter de la cyberintimidation et de l’exploitation sexuelle des enfants en ligne. L’exposition comprendra une expérience immersive avec diverses stations interactives qui aideront les élèves à repérer les différents types de dangers en ligne et à naviguer en ligne en sécurité, tout en leur fournissant des ressources s’ils sont victimes de cyberintimidation ou d’exploitation sexuelle des enfants en ligne. SP a l’intention de diriger la tournée de présentation en 2022-2023 au cours de l’automne dans la région du Grand Toronto. Par souci d’efficacité, les fonds alloués à la lutte contre la cyberintimidation et l’exploitation sexuelle des enfants en ligne ont été combinés pour créer la table ronde virtuelle et la tournée des écoles, car ces deux thèmes abordent les dangers en ligne.

Campagne de sensibilisation contre l’exploitation sexuelle des enfants

Du financement a été accordé à trois organismes pour qu’ils conçoivent des ressources de sensibilisation et d’information destinées aux jeunes. Cela comprend ceci :

PLEA Community Services of BC a organisé les ateliers « Keeping Kids Safe Online » dans les écoles afin de sensibiliser les élèves à l’exploitation sexuelle des enfants en ligne et à la manière de la signaler.

Ruban blanc a reçu du financement complémentaire pour innover et repenser ses activités de sensibilisation dans les écoles à la lumière de la pandémie de COVID-19 afin de mieux rejoindre ses publics cibles.

Le Centre canadien de protection de l’enfance a reçu du financement pour la production de ressources de sensibilisation et d’information à l'intention des jeunes sur l’exploitation sexuelle des enfants en ligne, la sécurité en ligne et les limites à ne pas franchir.

Ces activités ont été largement mises en œuvre comme prévu, bien que certaines aient été retardées ou modifiées en raison de la pandémie. Plus précisément, la PLEA Community Services Society of BC a organisé plus d’ateliers que prévu pour les jeunes de la province (394 ateliers pour plus de 19 000 jeunes et 942 adultes). En outre, la Campagne du ruban blanc a largement dépassé ses objectifs : elle avait rejoint 116 969 étudiantes et étudiants, 98 843 parents et 112 752 enseignantes et enseignants au moyen de ses programmes en direct et en différé à la fin de la période de financement. De plus, comme les personnes clés l’ont souligné, en partie grâce au financement de la Stratégie, le Centre canadien de protection de l’enfance a déclaré avoir rendu disponibles plus de deux millions de ressources dans tout le Canada au cours des deux dernières années et avoir formé 50 000 personnes à l’aide de vidéos sur les jeunes, dont 25 000 enseignantes et enseignants.

Mis à part la pandémie de COVID-19, la principale difficulté que certains bénéficiaires de financement avaient dans le cadre de la réalisation de leurs activités financées était l’énorme augmentation de la demande à l’égard de leurs programmes, qui s’est malheureusement produite parce que l’exploitation sexuelle des enfants en ligne est devenue endémique au début de la pandémie. Comme l’a déclaré une personne interrogée : « Nous avons réalisé les produits qu’il fallait concevoir grâce au financement, mais les choses que nous devons gérer augmentent. »

MDN

Renforcement des équipes d’intervention en cas de violence familiale

Cette initiative comprenait trois composantes principales : un examen de la capacité actuelle des équipes d’intervention en cas de violence familiale des FAC, des initiatives visant à améliorer la capacité de ces équipes et une campagne de sensibilisation sur les relations saines.

En 2018, le MDN a effectué une évaluation de la capacité existante de l’équipe d’intervention en cas de violence familiale des FAC pour servir la circonscription des FAC. L’évaluation a porté sur la viabilité et la compatibilité d’une fonction au sein du lien existant entre l’équipe d’intervention en cas de violence familiale qui fournirait des services de soutien aux victimes et aux personnes survivantes, la gestion de cas et la défense des droits. Le rapport final proposait une série de recommandations visant à améliorer la capacité de l’équipe ainsi qu’à les remplacer par des équipes consultatives sur la violence familiale.

Pour améliorer ces équipes, le MDN a fourni du financement et des ressources humaines pour augmenter et offrir un plus large éventail de services et de programmes de soutien dans les centres de ressources pour les familles des militaires, ainsi que pour fournir un soutien administratif et de gestion et une surveillance dans l’élaboration de politiques et de programmes à l’échelle nationale. Les activités comprenaient la création des communautés de pratique qui regroupent les services de santé des FAC, la politique militaire, les aumôniers, la promotion de la santé, les services aux familles des militaires et les centres de ressources pour les familles des militaires. Entre 2019-2020 et 2020-2021, le nombre de professionnelles et professionnels engagés dans la communauté de pratique a augmenté de 36 %. De même, le nombre de possibilités d’apprentissage (p. ex. courriels d’information ou séances de formation) est passé d’un peu moins de 20 en 2019-2020 à près de 50 en 2020-2021. 259 personnes ont participé à des occasions d’apprentissage en 2020-2021. Les professionnelles et professionnels engagés signalent une confiance, des connaissances et une capacité accrues dans la prestation de services de lutte contre la violence familiale et la VFS (plus de 80 % des répondants), et plus de 90 % des participantes et participants ont indiqué être satisfaits du soutien et des ressources fournis par la communauté de pratique. Les occasions de perfectionnement professionnel offertes aux équipes consultatives sur la violence familiale et aux membres de la communauté de pratique en 2020-2021 comprenaient des séances sur la réduction des méfaits et les approches fondées sur les traumatismes, ainsi qu’une séance sur les expériences des hommes en matière de la VFS et de violence familiale, une conférence Diverse Voices et une séance de formation des formatrices et formateurs.

Le MDN a aussi lancé en octobre 2019 une campagne annuelle sur les relations saines, qui a été déployée dans 32 bases et escadres partout au Canada, l’Europe et les États-Unis. La campagne propose des conseils, des ressources et des histoires de familles de militaires qui ont surmonté des difficultés relationnelles (https://sbmfc.ca/services-de-soutien/sante-et-bien-etre/relations-saines). En novembre 2021, la campagne avait touché plus de 85 709 personnes dans les médias sociaux, avec un taux d’engagement de 3,23 % (supérieur à la moyenne du secteur, qui est de 0,25 %). En 2020-2021, 80 % des familles qui avaient visionné la campagne ont indiqué qu’elle était utile pour approfondir leur compréhension de ce que sont et impliquent les relations saines, et 70 % ont indiqué qu’elle les a fait réfléchir et/ou communiquer avec les membres de la famille sur le sujet. De plus, 81 % des équipes consultatives sur la violence familiale se déclarent satisfaites du soutien et des ressources fournis pour la campagne sur les relations saines.

IRCC

Renforcement des capacités des travailleuses et travailleurs de première ligne chargés de l’établissement des nouvelles arrivantes et des nouveaux arrivants et amélioration des services offerts sur place aux personnes réfugiées et nouvellement arrivées

IRCC a cherché à renforcer les capacités de ces travailleuses et travailleurs de première ligne et à améliorer les services offerts sur place aux personnes réfugiées et nouvellement arrivées grâce à des possibilités de financement offertes à trois organismes communautaires au cours de la période de 2017 à 2019Note de bas de page 31. Cette initiative a été mise en œuvre comme prévu. Par exemple, un bénéficiaire du financement a organisé des ateliers sur la violence familiale et des sujets connexes et a cherché à promouvoir le bien-être général des personnes nouvellement arrivées dans les régions rurales du Manitoba.

IRCC a également aidé plusieurs organismes communautaires de 2019 à 2022 pour élaborer et mettre en œuvre une stratégie nationale de lutte contre la VFS dans le secteur de l’établissement des nouvelles arrivantes et des nouveaux arrivants. Le projet comprend un partenariat entre des organismes de ce secteur et celui de la lutte contre la violence afin de renforcer les capacités de ces travailleuses et travailleurs à l’égard de la VFS au moyen de formation (webinaires et cours en ligne). L’objectif de cette stratégie et de cette formationNote de bas de page 32 est de renforcer la capacité des travailleuses et travailleurs de première ligne à détecter la VFS et à orienter les femmes et les filles immigrées et réfugiées vers les services appropriés. Les personnes clés ont noté que l’adoption d’une démarche à l’échelle de ce secteur a bien fonctionné, car elle a nécessité des initiatives de collaboration et des partenariats qui n’auraient peut-être pas vu le jour si chaque organisme avait reçu du financement séparément. Les organismes ont ainsi établi des partenariats et de solides relations qui ont contribué au succès de la stratégie. La stratégie nationale de lutte contre la VFS dans ce secteur se déroule comme prévu.

Bien que les données quantitatives sur le nombre de travailleuses et travailleurs du secteur de l’établissement qui ont accru leurs connaissances de la VFS ne sont soit pas recueillies par ces organisations, soit pas recueillies de manière à réunir les conclusions, les personnes interrogées confirment que les organisations financées et le personnel du secteur de l’établissement reçoivent une formation et des informations cohérentes au niveau national pour les aider à répondre aux problèmes de la VFS, et qu’ils sont davantage conscients de l’existence d’informations, de formations et de soutiens liés à la VFS. Les partenaires ont organisé des ateliers, des webinaires, des séances de formation et un cours en ligne. Les personnes accédant aux ressources élaborées par les partenaires (ateliers, webinaires, séances de formation, cours en ligne, etc.) ont été très nombreuses et les rétroactions sont positives : le matériel répond aux besoins des participantes et participants. En outre, les participants transmettent ces ressources au sein de leurs réseaux élargis.

GRC

Formation de sensibilisation culturelle nationale

L’une des réussites les plus remarquables concerne la conception et la prestation d’un cours en ligne sur la sensibilisation culturelle et l’humilité par l’Unité chargée des personnes vulnérables de la GRC. Le cours est obligatoire depuis novembre 2020, et en septembre 2021, 27 000 membres du personnel de la GRC (plus de 93 % de ses effectifs), dont des policiers, des employés civils et des membres de la fonction publique, avaient suivi ce cours. Ce cours a également été mis à la disposition d’autres organismes des forces de l’ordre et de la sécurité ainsi que d’autres ministères et organismes du gouvernement au moyen d’un portail en ligne et de protocoles d’entente. Un examen réalisé en septembre 2021 a révélé que le cours avait permis d’améliorer les connaissances des participantes et participants. La majorité de ces derniers qui ont répondu à une enquête menée avant et après le cours ont indiqué que leur degré de connaissances était passé de moyen à supérieur à la moyenne.

Par ailleurs, comme cette initiative a été réalisée sans utiliser tout le budget, la GRC a été en mesure d’appuyer plusieurs activités et initiatives qui s’harmonisent avec la Stratégie, notamment la tenue de l’atelier Expérience afro-canadienne actuellement proposé dans la Division H (Nouvelle-Écosse), la formation sur la traite de personnes et l’exploitation sexuelle dans la Division Dépôt de la formation de la GRC, la production de « Love Bomb » (une pièce de théâtre sur la traite de personnes) et deux rassemblements nationaux de connaissances des voix expérientielles dirigés par des femmes autochtones sur la traite de personnes et l’exploitation sexuelle.

Renforcement de la capacité à lutter contre l’exploitation sexuelle des enfants en ligne et contre les pédophiles transnationaux

Des fonds ont été alloués pour l’embauche de nouveaux équivalents temps plein afin de renforcer la capacité de la GRC à lutter contre l’exploitation sexuelle des enfants en ligne et les pédophiles transnationaux. Les ressources supplémentaires allouées dans le cadre de la Stratégie ont permis d’accroître la capacité du Centre national contre l’exploitation des enfants de la GRC à envoyer des dossiers d’enquête aux forces de l’ordre. Par exemple, au cours de l’année civile de 2017 (statistiques non disponibles au sujet de l’exercice financier), 3 420 dossiers d’enquête ont été transmis aux corps policiers compétents (au pays et à l’étranger), et au cours de l’exercice 2020-2021, 16 026 dossiers d’enquête l’ont été. Cela s’est traduit par l’augmentation de 369 % environ du nombre de dossiers transmis par année. En outre, des ressources supplémentaires ont été consacrées à la création d’initiatives essentielles en matière de santé et de bien-être propres au programme afin de protéger le personnel affecté à la lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants en ligne et afin de fournir du soutien en matière de recherche stratégique et opérationnelle.

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