Notes d’allocution pour Ahmed Hussen, ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté 

Discours

Discours prononcé au
Sommet de l’immigration du Conference Board du Canada
Ottawa (Ontario)
30 mai 2018

Traduction de l’allocution prononcée

Bonjour à tous. Je veux commencer par souligner que l’événement d’aujourd’hui se déroule sur le territoire traditionnel des Algonquins.

Il y a deux semaines, j’étais au Nigeria pour représenter le gouvernement du Canada. J’ai rencontré le ministre des Affaires étrangères du Nigeria ainsi que le secrétaire permanent du ministère de l’Intérieur et un certain nombre de fonctionnaires, de membres de la société civile et de journalistes afin de discuter des aspects positifs de l’immigration entre le Canada et le Nigeria. Il a aussi été question d’attirer plus d’étudiants nigérians au Canada, plus de touristes et plus de demandeurs via le système Entrée express, et j’en ai profité pour faire la promotion de notre Programme de visa pour démarrage d’entreprise au Nigeria, car l’innovation est florissante dans ce pays.

L’autre objet de ma visite était, bien entendu, de parler de la migration irrégulière. Pendant deux jours et demi, les réunions se sont succédé sans arrêt, et j’ai eu des discussions très productives. Mais, sur le chemin du retour – je devais transiter par un autre pays, et comme j’étais en voyage officiel pour le gouvernement du Canada, j’avais mon passeport diplomatique –, j’ai remis mon passeport et ma carte d’embarquement aux agents nigérians à ma sortie de l’aéroport, et ils m’ont demandé : « Vous ne vous rendez pas directement au Canada. Alors, quelle est votre destination finale? » J’ai répondu : « Le Canada. » Alors, l’agent a fixé intensément le passeport et a dit : « Où est votre visa du Canada? » Voyez-vous cela : le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, responsable de la délivrance de centaines de milliers de visas chaque année, incapable d’en obtenir un lui-même!

Une autre anecdote m’a beaucoup frappé. C’est arrivé l’an dernier, le jour de la fête du Canada. Dans ma circonscription de York-Sud‑Weston, il y avait deux gros événements auxquels assistaient environ 3 000 personnes chacun. Au premier événement, je portais des jeans et un t-shirt, et mon équipe m’accompagnait. Nous saluions chaleureusement tout le monde, allant de kiosque en kiosque; c’est alors que nous avons remarqué un gros camion de crème glacée avec une longue file d’enfants qui attendaient pour recevoir de la crème glacée des mains de la très enthousiaste propriétaire par la fenêtre du camion. Mon équipe a alors eu la brillante idée de proposer que j’aille m’entendre avec la propriétaire : je lui donnerais de l’argent, puis j’irais distribuer de la crème glacée à, je ne sais pas, les 50 prochains enfants, puis, mon équipe pourrait prendre de belles photos et les publier dans la prochaine infolettre. Comme ça, je pourrais avoir l’air d’un gentil député, n’est-ce pas?

Donc, nous nous sommes entendus. Il n'y a pas eu de problème avec la propriétaire, mais, malheureusement – pour entrer dans le camion, je devais passer par l’avant, puis me rendre jusqu’à la fenêtre –, l’assistante de la propriétaire, qui était à l’avant du camion, n’était pas au courant de l’entente. Alors j’entre dans le camion, et elle se demande « Qui est ce gars-là, qui entre dans notre camion avec autant d’assurance? », mais elle n’a rien dit. Elle a été très polie. Donc, j’y vais : je distribue de la crème glacée, je suis très enthousiaste, je souris pour les photos. J’allais sortir du camion quand l’assistante me dit : « Est-ce que je peux vous poser une question? » Je réponds : « Certainement. » Alors, elle me dit : « Vous êtes vraiment emballé par la fête du Canada, et vous célébrez, et êtes-vous nouveau au Canada? »

Bonjour. Avant de commencer, j’aimerais remercier le Conference Board du Canada de m’avoir invité à cet événement encore cette année. Depuis de nombreuses années, les recherches que vous menez contribueront à orienter notre discussion nationale en matière d’immigration. Vous continuez de jouer un rôle déterminant dans l’élaboration des politiques du Canda en matière d’immigration. Le gouvernement vous remercie pour votre contribution soutenue.

C’est pourquoi je suis très heureux d’avoir l’occasion de me joindre à vous aujourd’hui afin de vous donner un aperçu de nos priorités actuelles et de l’orientation future de nos politiques en matière d’immigration. Vous n’êtes pas sans savoir que l’immigration est cruciale pour répondre à nos besoins en main‑d’œuvre, et que les immigrants s’intègrent de plus en plus au marché du travail et occupent de nombreux types d’emplois hautement qualifiés. Par exemple, bien que les immigrants représentent environ 20 % de la population, ils comptent pour 50 % de tous les diplômes en sciences, en technologie, en génie et en mathématiques.       

De nombreux Canadiens considèrent l’immigration comme un moyen de pourvoir des emplois existants; ce n’est pas faux, mais il n’y a aucun doute que certains de nos innovateurs et entrepreneurs les plus créatifs et les plus prospères sont des immigrants. Par exemple, à Edmonton, en Alberta, j’ai rencontré un immigrant cubain qui a fondé une entreprise de logiciels qui est maintenant la plus grande entreprise de ce type dans l’ouest du Canada. Il a embauché 150 personnes – 60 % de Canadiens et 40 % de travailleurs étrangers qu’il a attirés grâce à divers programmes d’immigration.

En fait, les récents immigrants surpassent désormais les Canadiens au chapitre du travail autonome et de la possession d’une entreprise privée. De plus, les entreprises qui appartiennent à de récents immigrants sont plus susceptibles de vendre leurs produits à d’autres pays, ce qui aide le Canada à ouvrir de nouveaux marchés pour nous tous, au-delà des États-Unis.

Comme le dernier rapport du Conference Board nous l’a appris, sans l’immigration, notre pays ne serait plus en mesure de faire croître son économie. Sans l’immigration, le potentiel de croissance économique du Canada diminuerait, passant de 1,9 % à une moyenne de 1,3 % par année – pour une économie de plusieurs billions de dollars, il s’agit d’une diminution substantielle –, mais, même avec l’immigration, nous faisons tout de même face à une réduction de la main‑d’œuvre.

Par exemple, en 1971, le Canada avait un ratio de 6,6 travailleurs pour subvenir aux besoins de chaque retraité. En 2012, ce ratio avait chuté à quatre travailleurs pour un retraité. En 2036, si nous ne sommes pas assez ambitieux en matière d’immigration – et 2036, ce n’est pas si loin –, nous n’aurons plus que deux travailleurs pour un retraité.

À ce moment-là, comment arriverons-nous à maintenir tous nos précieux programmes sociaux? Les soins de santé, les pensions, l’infrastructure, sans parler du développement : comment arriverons-nous à maintenir ce que nous avons maintenant avec un ratio de deux pour un? Il y a quelques années à peine, les économistes et les démographes s’interrogeaient encore quant à l’importance du rôle joué par l’immigration dans notre pays et dans notre économie. Or, maintenant, on ne se demande plus à quoi sert l’immigration : on se demande combien il faut admettre d’immigrants. C’est là où en est notre débat national.

Notre prospérité économique à long terme dépendra grandement de l’immigration. Il est impératif que le Canada trouve des moyens – des moyens de tirer parti de son avantage, en tant que terre d’accueil.

C’est pourquoi, dans notre plan pluriannuel des niveaux d’immigration, nous allons augmenter graduellement le nombre d’admissions de résidents permanents par année pour atteindre près de 1 % de la population d’ici 2020. Par ailleurs, 60 % de cette croissance se situera dans la catégorie des immigrants économiques, ce qui permettra de combler d’importantes lacunes en matière de compétences et de main-d’œuvre. Le nombre d’immigrants qualifiés que nous sélectionnons au moyen d’Entrée express continuera de croître. Le système Entrée express nous permet d’attirer les personnes les plus compétentes du monde et de rester en tête de la course aux talents mondiaux. Dans ce système, nous avons apporté de petits changements qui ont eu une grande influence. Par exemple, nous avons accordé plus de points aux personnes qui possèdent de solides compétences en français. Grâce à ce seul changement, nous avons été en mesure de doubler le nombre d’immigrants francophones admis par l’entremise du système Entrée express. Il s’agit d’une énorme victoire pour le Canada.

Nous accordons aussi plus de points aux étudiants afin de tenir compte de leurs compétences et de leurs talents dans leur potentiel pour venir au Canada, ainsi qu’aux personnes qui ont déjà de la famille au Canada, en reconnaissance du fait que, si un membre de votre famille se trouve déjà au Canada, votre intégration n’en sera que plus rapide. Qui plus est, l’an dernier, nous avons mis en œuvre la Stratégie en matière de compétences mondiales, une initiative venant du milieu des affaires. Cette stratégie a aussi pour objectif de continuer à attirer les plus grands cerveaux des autres pays. En bref, la Stratégie en matière de compétences mondiales peut aider les entreprises à faire venir de l’extérieur du Canada des cadres, des formateurs et d’autres personnes pour aider des entreprises canadiennes à démarrer ou élargir leurs opérations et faire prendre de l’expansion à leur entreprise, créant ainsi des emplois pour les Canadiens. Dans le cadre de ce programme, nous traitons les demandes de permis de travail en seulement deux semaines plutôt que sept mois.

Un autre programme a été élaboré en partenariat avec le secteur privé : le Programme de visa pour démarrage d’entreprise. Ce programme a pour objectif de repérer les entreprises en démarrage les plus prometteuses de partout dans le monde avec l’aide du secteur privé et d’amener celles-ci au Canada afin de leur permettre de prendre de l’expansion. Quand une entreprise arrive au Canada et passe d’une valeur de 5 M$ à 100 M$, des emplois sont créés, et ces emplois seront occupés par des Canadiens.

Contrairement aux autres pays dans la course, nous offrons quelque chose de particulier avec le Programme de visa pour démarrage d’entreprise : malgré son nom, le programme permet d’obtenir la résidence permanente, et c’est ce qui nous distingue des autres pays. À ce jour, le programme a connu un succès retentissant. Parmi les entreprises fondées par l’intermédiaire du programme, notons Zeetl, une entreprise de téléphonie sociale acquise par Hootsuite en 2015; Lendful, un marché de prêts en ligne qui a structuré un financement de 17 millions de dollars en financement par action; et Huzza Media, une plateforme en ligne pour les musiciens acquise par Kickstarter en 2017. Bien que le Programme de visa pour démarrage d’entreprise se soit déjà avéré un grand succès, nous croyons qu’il prendra de l’ampleur au fil du temps.

Un autre programme que nous avons mis en œuvre afin de mieux répondre aux besoins des économies régionales, en plus du Programme des candidats des provinces, est le Programme pilote d’immigration au Canada atlantique. Celui‑ci est spécialement conçu pour combler les besoins en compétences du marché du travail et pour remédier aux problèmes démographiques du Canada atlantique. Si vous voulez vous faire une idée des défis qui nous attendent en tant que pays si nous ne poursuivons pas notre politique ambitieuse en matière d’immigration, regardez le Canada atlantique. En ce moment, à Terre‑Neuve, pour 100 personnes qui entrent sur le marché du travail, 125 le quittent. Cette lacune doit être comblée. Aussi, la population du Nouveau‑Brunswick est de cinq ans plus âgée que le reste du pays, et ainsi de suite.

Donc, ce programme a été conçu avec l’aide des gouvernements provinciaux et fait participer les employeurs. Il s’agit du premier programme d’immigration de l’histoire du Canada à être dirigé par les employeurs. Son objectif est d’aider les employeurs à attirer des travailleurs qualifiés dans trois catégories, à leur convenance : étudiants étrangers, travailleurs qualifiés intermédiaires et travailleurs hautement qualifiés.

D’abord, les employeurs obtiennent une désignation de la province. Puis, ils vont recruter les personnes dont ils ont besoin pour leur main-d’œuvre, et nous les dispensons de l’étude d’impact sur le marché du travail; ils peuvent donc sauter cette étape. En retour, nous nous attendons à ce qu’ils accueillent non seulement le travailleur, mais aussi sa famille, et veillent à ce que la famille reste au Canada atlantique. En effet, le problème dans cette région n’est pas tant d’attirer des travailleurs que de les inciter à rester. Dans des endroits comme l’Ontario et l’Alberta, le taux de rétention des immigrants qualifiés est de plus de 90 %. Au Canada atlantique, ce taux est de 60 % ou moins. Alors, comment s’y prendre pour améliorer la rétention? Dans le cadre du Programme pilote d’immigration au Canada atlantique, les employeurs sont dispensés de l’étude d’impact sur le marché du travail, mais, en contrepartie, ils doivent élaborer un plan d’établissement pour permettre aux familles de rester au Canada atlantique, aider les enfants à trouver une école, aider le conjoint à se trouver un emploi. Quand la famille s’est enracinée au Canada atlantique, il devient alors beaucoup plus difficile pour le travailleur qualifié de quitter la région.

Souvent, une intégration réussie suppose beaucoup de choses que bon nombre d’entre nous tiennent pour acquises, comme un réseau de soutien, la maîtrise de l’anglais ou du français, des liens sociaux dans la collectivité ou une connaissance des services comme le transport en commun, les soins de santé, les banques et les écoles. Donc, pour vérifier l’efficacité de son plan d’établissement, IRCC a effectué une évaluation en bonne et due forme portant sur la période allant de la fin 2015 à mai 2017. Cette évaluation a mené à la conclusion selon laquelle, dans l’ensemble, notre programme d’établissement a permis de répondre efficacement à la demande croissante à l’égard des services d’établissement.

De plus, l’évaluation a permis d’établir que les nouveaux arrivants recevaient les aiguillages et les services dont ils ont besoin. Cependant, il a également été constaté qu’il était possible de faire mieux. Les auteurs de l’étude ont recommandé à IRCC d’examiner de manière plus approfondie l’efficacité de son programme de formation linguistique. Il nous a aussi été recommandé d’élaborer et de mettre en œuvre un plan visant à optimiser les avantages associés aux services liés aux employeurs et d’explorer de nouvelles façons d’offrir la formation linguistique. L’apprentissage en classe ne convient pas à tout le monde. Comment pouvons-nous, par exemple, intégrer la formation linguistique dans le milieu de travail? C’est d’ailleurs quelque chose que d’autres pays ont fait avec succès.

Ainsi, le gouvernement reconnaît que les services d’établissement sont indispensables à la réussite des nouveaux arrivants, et c’est pourquoi nous continuons chaque année à investir des sommes record afin de veiller à ce que plus de 5 000 organisations de partout au pays puissent assurer la prestation de ces services essentiels. Cet investissement comprend, dans le cadre du Budget de 2018, 760 M$ pour répondre aux besoins en matière d’établissement de tous les nouveaux arrivants à l’extérieur du Québec pour cette année et la suivante. Il comprend également une somme de 25 M$ pour les services avant l’arrivée.

Donc, en tant que ministre, ma priorité est d’améliorer non seulement les services que nous offrons, mais aussi la façon dont ils sont offerts. C’est pourquoi il est important pour moi et mon secrétaire parlementaire de continuer à consulter tous les fournisseurs de services. Nous avons visité 22 villes d’un océan à l’autre, nous avons parlé aux intervenants, aux partenaires provinciaux et territoriaux, aux employeurs, aux membres d’organisations de la société civile, et cetera, et ils nous ont donné beaucoup d’idées.

J’ai aussi entendu dire que nous avions besoin de plus de soutien en santé mentale, par exemple, ainsi que de programmes pour les jeunes vulnérables. Nous avons écouté, et c’est pourquoi j’ai demandé à mon ministère d’utiliser notre nouveau fonds annuel d’amélioration de la prestation des services d’une valeur de 32 M$, qui est essentiellement un fonds d’innovation visant à financer des projets pilotes dans différents domaines, et de continuer de trouver de meilleures façons d’offrir des services d’établissement à tous les nouveaux arrivants. Au cours de la dernière année, j’ai également travaillé directement avec une communauté de soutien en matière de services d’établissement afin de voir ce qui fonctionne bien et ce qui pourrait être amélioré.

Bref, le gouvernement du Canada continue de dialoguer, d’explorer et de veiller à ce que nos programmes soient adaptés aux divers besoins changeants des nouveaux arrivants. Les nouveaux arrivants forment un groupe diversifié, et nos programmes doivent également être diversifiés. En allant de l’avant en étroite collaboration avec nos partenaires et les intervenants, de même qu’en poursuivant nos travaux avec les provinces et les territoires, nous pouvons nous faire une meilleure idée des besoins des nouveaux arrivants et déterminer la meilleure façon d’y répondre ensemble.

Donc, mesdames et messieurs, pour tirer profit de notre avantage concurrentiel en matière d’immigration, nous devons d’abord nous assurer que nous disposons des mécanismes nécessaires pour mieux attirer les étrangers les plus brillants et les plus doués au Canada. Dans notre plan pluriannuel des niveaux d’immigration, nous disposons maintenant, je crois, de suffisamment de places pour faire croître les catégories de l’immigration économique et du regroupement familial de même que notre quota de réfugiés. À mon avis, nous sommes très bien placés pour veiller à ce que le Canada puisse attirer des travailleurs hautement qualifiés qui peuvent continuer à soutenir notre croissance économique pour de nombreuses années à venir; or, nous devons en faire plus en continuant d’investir dans notre programme d’établissement, car la réussite des nouveaux arrivants sera cruciale pour l’inclusivité et la prospérité futures de notre pays.

La réussite de notre système d’immigration reposera en grande partie sur l’accueil et l’intégration des centaines de milliers d’immigrants qui arrivent au Canada chaque année, peu importe le programme d’immigration; il faudra veiller à ce qu’ils soient accueillis chaleureusement par la grande famille canadienne et à ce qu’ils reçoivent le soutien dont ils ont besoin pour contribuer à divers aspects de la vie au Canada. Plus vite nous aidons un nouvel arrivant à recommencer sa vie et à réussir au Canada, plus vite il peut contribuer à notre société.

Donc, comme l’indique le récent rapport du Conference Board intitulé « Canada 2040 », les travaux proactifs visant à décrire les avantages de l’immigration à l’échelle nationale et, surtout, à l’échelle locale sont très importants. En trouvant des solutions pour améliorer l’intégration des nouveaux arrivants sur le marché du travail, en augmentant sa capacité d’accueillir efficacement plus d’immigrants et en déployant des efforts pour maintenir l’appui du public à l’égard de son système d’immigration, le Canada est bien placé pour réussir. Cependant, nous ne nous reposons pas sur nos lauriers.

Par exemple, un programme auquel collaborent IRCC et EDSC a été présenté dans le Budget de 2017 : la Stratégie d’emploi ciblée pour les nouveaux arrivants. Ce programme a pour objectif de veiller à ce que les nouveaux arrivants professionnels puissent s’intégrer et faire une transition plus rapide vers le marché du travail. En quoi consiste-t-il? Premièrement, il vise à élargir les services avant l’arrivée. Disons que vous êtes un ingénieur de l’Équateur, que et nous savons que vous allez venir en Ontario. Nous vous avons déjà sélectionné. Alors, pourquoi attendre de venir en Ontario pour faire reconnaître vos titres de compétences étrangers et entreprendre le processus d’attribution de permis d’exercice?

Donc, dans le cadre de la Stratégie d’emploi ciblée pour les nouveaux arrivants, nous vous mettrons en contact, alors que vous êtes encore en Équateur, avec l’ordre des ingénieurs en Ontario afin que vous puissiez entreprendre le processus pour obtenir votre permis d’exercice en Équateur et commencer à travailler très rapidement dans votre domaine à votre arrivée.

Deuxièmement, pour ceux qui sont déjà arrivés, parfois ce ne sont pas les ordres professionnels qui créent des obstacles; d’ailleurs, bon nombre d’entre eux ont déjà pris des mesures afin de créer une voie pour que ces personnes puissent obtenir un permis d’exercice. Parfois, les obstacles sont d’une autre nature. Cela va de « Je ne peux pas me permettre de passer l’examen, car je n’ai pas d’argent » à « Je n’ai pas d’argent pour acheter les livres ou payer les frais de demande » en passant par « Je ne peux pas quitter l’emploi que j’occupe en ce moment pour étudier en vue de passer l’examen pour devenir médecin ». Alors, que faisons-nous pour régler le problème? Dans le cadre de la Stratégie d’emploi ciblée pour les nouveaux arrivants, nous allons accorder des prêts à ces nouveaux arrivants professionnels afin qu’ils puissent arrêter de travailler, acheter les livres, payer les frais de demande et passer les examens en vue de devenir les électriciens, les médecins, les dentistes ou les infirmiers que nous voulons qu’ils soient. Car, s’ils réussissent, nous y gagnons tous, et nous avons besoin de leurs services.

Je tiens à remercier de nouveau le Conference Board du Canada de m’avoir invité aujourd’hui. Je suis convaincu que vos nombreux échanges fructueux contribueront à orienter la politique du Canada en matière d’immigration dans l’avenir.

Merci beaucoup.

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