Allocution prononcée par l’honorable Ahmed Hussen, ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, à l’occasion de l’adoption du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières

Discours

Marrakech, Maroc
Le 10 décembre 2018

Tel que prononcé

Madame la présidente, au nom du gouvernement du Canada et au nom du très honorable Justin Trudeau, premier ministre du Canada, je suis très heureux de me joindre à vous aujourd’hui pour l’adoption du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières à l’occasion du 70e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

Ce pacte émane d’une première collaboration de la communauté internationale en vue de l’élaboration d’un cadre qui englobe tous les aspects de la migration. J’aimerais d’ailleurs remercier les co-animateurs ainsi que Mme Arbour, qui ont joué un rôle de premier plan.

Ce succès témoigne de la valeur de notre collaboration au sein du système des Nations Unies, alors que le monde entier doit relever un défi d’une grande complexité. Le Canada est fier d’adhérer à ce pacte, lequel soutient un ordre international fondé sur des règles et permet d’adopter, à l’égard de la migration, une approche mondiale qui prend appui sur des éléments concrets, en respectant les droits de la personne, en tenant compte du genre et en faisant preuve de sensibilité à l’égard des besoins des enfants.

La diversité est partie intégrante de l’identité nationale du Canada et nous nous enrichissons de l’influence positive que les immigrants exercent sur notre pays. Nous avons ainsi la ferme conviction que les systèmes de migration intégrés faisant l’objet d’une bonne gestion favorisent les contributions sociales, économiques et culturelles de tous les migrants.

Alors que nous poursuivons la mise en œuvre de ce pacte, nous pouvons faire en sorte de rendre les migrations plus sécuritaires pour tous, en particulier les migrants vulnérables, comme les femmes et les filles, qui sont souvent exposées au trafic illicite et à la traite de personnes. Nous pouvons atteindre cet objectif en réduisant les risques, en s’assurant du respect des droits de la personne et en ouvrant des voies de migration régulière plus accessibles, au détriment des routes incertaines et dangereuses souvent empruntées.

Nous avons entendu les préoccupations liées au nombre croissant de migrants irréguliers et pris l’engagement de travailler ensemble afin d’atténuer les facteurs qui incitent les gens à quitter leur pays d’origine. Nous nous employons également à réduire les coûts liés aux envois de fonds, étant donné leur importance pour le développement.

Le Pacte expose les pratiques exemplaires dont nous pouvons tirer parti. Je suis convaincu que l’application de cette approche pratique et orientée vers l’action permettra à chacun d’entre nous d’améliorer ses systèmes de migration nationaux, et ce, par l’ouverture d’un plus grand nombre de voies consacrées à la migration régulière.

Le Canada reconnaît qu’il y a matière à amélioration. Nous procédons régulièrement à une évaluation de nos politiques et de nos programmes en matière d’immigration et utiliserons désormais l’optique supplémentaire qui nous est offerte par ce pacte pour planifier, élaborer et évaluer nos travaux. Par ailleurs, nous consacrons de nombreux efforts visant à réduire les vulnérabilités propres à la migration. Nous avons en effet mis au point un projet pilote qui a pour but d’améliorer les résultats sur le marché du travail et de veiller à l’avancement professionnel des nouveaux arrivants et des femmes racialisées des minorités visibles.

De plus, en octobre dernier, nous avons lancé un projet pilote en Colombie-Britannique, dans l’Ouest du Canada, lequel consiste en un réseau de soutien pour travailleurs migrants qui aide les employés étrangers temporaires à lutter contre les mauvais traitements et les abus éventuels. Ce projet, qui vise à mieux soutenir et à protéger les travailleurs étrangers temporaires pendant leur séjour au Canada, contribue à leur donner des outils et aide aussi les employeurs à mieux comprendre les conditions et les exigences du programme et à s’y conformer.

Nous améliorons également la réunification familiale en accélérant le processus de parrainage de conjoints. En fait, nous avons diminué de façon considérable les périodes d’attente reliées au parrainage de conjoints, ce qui nous a permis de réunir un nombre de familles plus grand que jamais auparavant et d’élargir notre projet pilote de permis de travail ouvert visant les demandeurs de parrainage de conjoints.

Madame la présidente, permettez-moi de terminer en soulignant qu’un engagement international coordonné en matière d’immigration est indispensable. Le Canada est déterminé à collaborer avec le réseau des migrations des Nations Unies et tous les partenaires, au Canada et à l’étranger, dans le but d’atteindre notre objectif commun, à savoir, un monde plus sécuritaire, plus inclusif et plus prospère.

Cependant, je tiens aussi à terminer en faisant ressortir très clairement que ce pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières ne devrait pas être utilisé à des fins politiques. Le Pacte va au-delà de la politique partisane. Son adoption est non seulement la bonne chose à faire, mais c’est aussi une sage décision. Au Canada, nous continuons de compter sur l’immigration pour faire croître notre économie, ce qui, en retour, fera croître notre classe moyenne et notre prospérité commune. Nous pouvons citer bien des exemples, comme Tariq Hadhad, un réfugié syrien qui s’est vu réinstallé dans l’Est du Canada et qui a créé, à ce jour, 100 emplois pour les Canadiens.

Par conséquent, nous encourageons tout le monde au Canada à combattre la peur avec des faits tangibles et s’assurer que nos politiques en matière d’immigration restent fondées sur des éléments de preuve fiables.

Merci beaucoup.

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