Allocution prononcée par l’honorable Sean Fraser, ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté : Annonce au sujet d’un appel de propositions dans le cadre du Programme de reconnaissance des titres de compétences étrangers

Discours

Prononcé le lundi 5 décembre 2022 à Charlottetown, Île-du-Prince-Édouard

Bon matin, tout le monde, et un grand merci à mon ami, Sean Casey, pour la très gentille introduction ce matin.

Je suis heureux d’être des vôtres de façon virtuelle aujourd’hui à partir d’Ottawa, le territoire traditionnel et non cédé du peuple algonquin.

Avant de faire l’annonce d’aujourd’hui, je voulais commencer par dire que le Canada a besoin de plus de personnes. Nous avons besoin de plus de personnes d’abord pour des raisons économiques, mais aussi pour des raisons démographiques. Il est important, lorsque nous parlons de notre ambition d’accroissement de l’immigration, de comprendre notre contexte économique actuel. Le Canada a eu, malgré certains défis qui persistent, l’une des plus fortes reprises économiques après la pandémie de COVID‑19 que toute autre économie avancée du monde. Nous avons récupéré de nombreux postes perdus pendant la pandémie. Le PIB est bien supérieur aux niveaux d’avant la pandémie et, cet été, nous avons même constaté le taux de chômage le plus bas dans l’histoire du Canada.

Malgré les succès cet été, il y a près d’un million de postes vacants dans notre économie, et nous avons besoin d’augmenter le nombre de nouveaux arrivants avec des compétences essentielles pour soutenir notre économie.

Seulement la semaine dernière, nous avons continué de proposer de nouvelles mesures pour accueillir des travailleurs dans le pays afin d’aider à atténuer la pénurie de main-d’œuvre que nous observons dans chaque région du pays. Vous n’avez pas à faire comme moi et examiner, chaque mois, les statistiques sur la main‑d’œuvre de Statistique Canada pour comprendre qu’il y a une pénurie de main‑d’œuvre. Vous n’avez qu’à marcher dans le centre-ville de n’importe quelle collectivité du Canada et vous verrez des affiches d’offres d’emploi dans les fenêtres.

La semaine dernière, nous avons mis en œuvre deux nouvelles politiques qui aideront à atténuer la pénurie de main‑d’œuvre, y compris un élargissement considérable du programme Expérience internationale Canada, qui permettra à jusqu’à 90 000 travailleurs – des jeunes de moins de 35 ans de 36 pays différents – de venir au Canada pour y travailler. De plus, nous avons pris la décision d’élargir l’admissibilité des permis de travail ouverts aux membres de la famille de certains travailleurs qui sont ici maintenant. Selon nous, cette initiative ne nous permettra pas seulement d’ajouter plus de 200 000 travailleurs supplémentaires à l’économie, mais nous aidera aussi à faire la bonne chose en nous permettant de réunir davantage de familles, tandis que nous continuons de profiter de la main-d’œuvre qu’elles apportent à notre économie.

Selon moi, la pénurie de main‑d’œuvre la plus importante est dans le secteur des soins de santé. Sean, comme Canadien de l’Atlantique, vous le savez très bien. Je dois dire que Sean Casey a été un excellent champion concernant les questions liées aux pénuries dans le domaine des soins de santé au Canada atlantique depuis que je le connais, et non pas seulement depuis que j’occupe ce poste. Notre secteur des soins de santé, au cours des dernières années, a durement été touché et ce n’est pas seulement la pénurie de main‑d’œuvre d’aujourd’hui dont il faut nous inquiéter, mais également de la pénurie de compétences pour la prochaine génération, tandis que la population continue de vieillir.

Vous savez, si l’on retourne 50 ans dans le passé, vous constaterez qu’il y avait sept travailleurs pour chaque personne retraitée dans le pays. Aujourd’hui, c’est environ trois travailleurs. Dans 10 à 15 ans, ce sera environ deux travailleurs pour chaque personne retraitée. Nous devons non seulement accueillir des travailleurs qui aideront à maintenir notre économie, mais nous devons aussi accueillir les bons types de travailleurs, ceux qui ont les compétences nécessaires pour prendre soin d’une population vieillissante. Ce n’est pas un secret que les nouveaux arrivants ont les compétences requises pour occuper les postes vacants, mais ceux-ci ont besoin de notre aide pour entrer dans le marché du travail dès que possible.

Laissez-moi vous présenter des statistiques qui démontrent l’importance de l’immigration comme un outil pour renforcer notre secteur des soins de santé. Environ le quart des travailleurs des soins de la santé sont de nouveaux arrivants au Canada. Cela comprendre 23 % des infirmières et 36 % des médecins du pays. Ils sont venus d’un autre pays. Nous avons proposé des mesures au cours des derniers mois pour aider à régler les enjeux en matière de ressources humaines auxquels font face les provinces, notamment une nouvelle exemption pour les médecins qui les rend admissibles à venir au Canada dans le cadre du volet fédéral d’immigration d’Entrée express, même lorsqu’ils sont des travailleurs autonomes qui travaillent selon un modèle de paiement à l’acte, ce qui n’était pas possible il y a seulement quelques mois. Nous avons également mis en œuvre un important changement au volet fédéral d’Entrée express qui nous permettra de faire une sélection ciblée à compter de 2023 afin de cibler des travailleurs par région et par secteur pour la première fois. Depuis la pandémie, nous avons accéléré la délivrance de permis de travail aux travailleurs des soins de la santé et nous planifions établir un volet qui accueille des réfugiés qualifiés dans notre pays comme migrants économiques, car nous savons que plusieurs personnes qui viennent ici, en quête d’un refuge, sont limitées au contenu de leurs valises.

Dans ma propre collectivité, juste l’autre côté du détroit de Northumberland d’où vous êtes rassemblés aujourd’hui, nous constatons les avantages de ce programme particulier : nous accueillons des travailleurs de soins de longue durée dans les régions rurales de la Nouvelle‑Écosse qui fournissent des soins aux personnes qui vivent dans la collectivité et, plus important encore, nous permettons aux gens de vieillir dans une collectivité où leur famille se situe, ce qui permet à un plus grand nombre de grands-parents de vieillir dans le voisinage où vivent leurs petits-enfants.

Toutefois, nous savons que nous devons en faire plus. Pour être franc, il est inacceptable de voir des chirurgiens, des médecins et d’autres personnes qualifiées travailler bien en dehors de leur niveau d’éducation et d’expérience. J’ai trop souvent pris un taxi dont le conducteur était, dans son pays d’origine, médecin de famille ou chirurgien. Aujourd’hui, j’ai le plaisir de vous transmettre des détails sur un nouveau programme au nom de ma collègue, l’honorable Carla Qualtrough, et en collaboration avec le ministre de la Santé, l’honorable Jean‑Yves Duclos. Nous lançons un appel de propositions dans le cadre du Programme de reconnaissance des titres de compétences étrangers.

Il s’agit d’un programme qui a reçu un nouveau financement de 115 millions de dollars dans le dernier budget fédéral. À partir d’aujourd’hui, les organismes admissibles pourront présenter une demande de financement pour des projets qui aideront à éliminer les obstacles empêchant les nouveaux arrivants qualifiés à obtenir un emploi dans leur profession ou leur domaine d’études. Les subventions disponibles dans le cadre de ce programme seront de 500 000 $ à 10 millions de dollars. Ces nouveaux investissements pour appuyer les professionnels de la santé formés à l’étranger aideront à nous assurer que notre système de soins de santé est l’un des meilleurs au monde.

Les projets admissibles auront au moins l’un des objectifs suivants :

  • réduire les obstacles à la reconnaissance des titres de compétences étrangers pour les professionnels de la santé formés à l’étranger;
  • fournir aux professionnels de la santé formés à l’étranger une expérience de travail canadienne pertinente à leurs domaines;
    ou
  • faciliter la mobilité de la main-d’œuvre entre les régions du Canada pour les professionnels de la santé et les travailleurs des soins de la santé formés à l’étranger.

L’une des priorités du Canada est d’attirer les personnes les plus brillantes et les plus talentueuses du monde, et les nouveaux arrivants représentent une vaste partie de la main-d’œuvre et [des travailleurs] recrutés par les employeurs du Canada.

Avec le lancement de l’appel de propositions d’aujourd’hui, les organisations ont jusqu’au 30 janvier 2023 pour postuler.

Notre système de soins de santé comprend honnêtement certains des plus grands héros du Canada, qui nous ont gardés en sécurité au cours des dernières années. Nous voulons remercier nos travailleurs des soins de la santé, c’est-à-dire les médecins, les infirmières, les conseillers, les administrateurs d’hôpitaux et toute autre personne qui contribue à l’administration du système. Nous ne pourrons jamais assez vous remercier, mais nous espérons vous simplifier la vie et alléger votre charge de travail en atténuant la pénurie de main‑d’œuvre observée dans le secteur. Je suis tellement reconnaissant de vous transmettre les détails de ce nouveau plan aujourd’hui, dans le cadre de l’investissement de 115 millions de dollars pour le programme de reconnaissance des titres de compétences étrangers. J’encourage divers organismes à présenter une demande dès que possible s’ils ont des programmes ou des idées qui visent à simplifier le processus de reconnaissance, à fournir une expérience de travail aux professionnels de la santé formés à l’étranger ou à faciliter la pratique des professionnels de la santé au Canada, dans toutes les provinces.

Monsieur Casey, je vous redonne la parole. Merci beaucoup, tout le monde, d’être ici aujourd’hui. Merci, tout le monde. C’est un plaisir d’être ici avec vous.

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