Allocution prononcée par l'honorable Marc Miller, ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté : Discours lors de la consultation nationale du Conseil canadien pour les réfugiés

Discours

Sous réserve de modification. Ce discours a été traduit en conformité avec la Politique sur les langues officielles du gouvernement du Canada et révisé aux fins d’affichage et de distribution conformément à sa politique sur les communications.

16 novembre 2023

Reconnaissance territoriale

  • Bonjour/bonsoir.
  • Avant de commencer, je tiens tout d'abord à souligner que je vous parle depuis le territoire traditionnel des Wendat [WHEN-daht], des Anishinaabeg [uh-nish-uh-NAH-bay], des Haudenosaunee [Ho-de-noh-SHOW-nee] et des Mississaugas de New Credit

Appréciation

Je vous remercie de m’avoir invité à participer à votre consultation nationale et de me donner l’occasion de participer à cette importante discussion.

Tout d’abord, permettez-moi de dire que notre ministère et notre pays ont la chance incroyable que des organisations comme la vôtre, en tant que membres du Conseil canadien pour les réfugiés, fournissent les services que vous offrez. Nous avons le privilège de vous appuyer dans vos efforts pour guider les nouveaux arrivants, défendre leurs intérêts et les aider à réussir.

Vos efforts font partie intégrante de la richesse et de la diversité de notre pays.

C’est à l’avant-plan de ce que vous faites, alors vous savez très bien que nos systèmes de réfugiés et d’immigration sont essentiels pour respecter nos engagements humanitaires internationaux. Le monde fait face à une crise sans précédent de réfugiés et de migrants, des millions de personnes étant déplacées par la guerre, l’oppression et les bouleversements économiques et politiques.

En réponse, le gouvernement du Canada a augmenté sa capacité et a pris des mesures pour améliorer notre traitement. Notre ministère continuera de travailler à réduire les arriérés en numérisant les demandes et en exploitant les technologies d’automatisation pour accroître la capacité de traitement et l’efficacité.

Malgré cette période difficile, notre travail pour aider les personnes les plus vulnérables du monde fait une différence.

Le Canada continue d’être un chef de file mondial en matière de réinstallation des réfugiés et de mobilité de la main d’œuvre. L’an dernier, le Canada a réinstallé plus de 47 500 réfugiés provenant de plus de 80 pays.

Plus récemment, le gouvernement du Canada a atteint son objectif d’accueillir au moins 40 000 réfugiés et Afghans vulnérables d’ici la fin de 2023. Cela demeure l’un des engagements les plus importants au monde. Nous sommes fiers que ces Afghans aient trouvé la sécurité ici et qu’ils se bâtissent maintenant une nouvelle vie au Canada et apportent une contribution importante à leurs collectivités.

Cette réalisation ne serait pas possible sans les efforts de partenaires provinciaux et territoriaux, de municipalités, de fournisseurs de services de réinstallation, d’organisations de la société civile et de milliers de Canadiens et de Canadiennes.

Bien que ce jalon de 40 000 soit important, nous reconnaissons également que de nombreuses demandes d’Afghans sont toujours en traitement et que ces derniers font face à une situation humanitaire désastreuse. Nous continuerons de traiter en priorité les demandes admissibles présentées dans le cadre de ces programmes et nous collaborerons avec nos partenaires pour amener les Afghans au Canada en toute sécurité et rapidement.

Et nos efforts vont bien au-delà de l’Afghanistan.

En avril, le gouvernement du Canada a mis en place des mesures pour soutenir les résidents temporaires soudanais au Canada qui n’ont pas pu rentrer chez eux en raison du conflit entre les Forces armées soudanaises et les Forces de soutien rapide.

Ces mesures permettent aux ressortissants soudanais, qui sont au Canada avec un statut de résident temporaire valide, de rester et de subvenir à leurs besoins.

Les mesures ont été prolongées jusqu’au 27 octobre 2024, afin de montrer notre soutien continu aux personnes touchées par ce conflit.

Le mois dernier, j’ai annoncé que le Canada accueillera jusqu’à 11 000 Colombiens, Haïtiens et Vénézuéliens au moyen d’une nouvelle voie d’accès à la résidence permanente pour des raisons humanitaires.

Les ressortissants colombiens, haïtiens et vénézuéliens qui se trouvent au Mexique, en Amérique centrale, en Amérique du Sud ou dans les Caraïbes et qui ont des liens avec des membres de leur famille élargie au Canada seront bientôt admissibles à cette nouvelle voie d’accès.

Nous continuons de collaborer avec l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés et l’Organisation internationale pour les migrations afin de comprendre le contexte régional et les besoins humanitaires liés à la migration dans les Amériques.

Niveaux d’immigration

Plus tôt ce mois-ci, le gouvernement a déposé son Plan des niveaux d’immigration pour 2024, 2025 et 2026.

Je suis heureux que le Canada ait l’intention de maintenir son objectif d’accueillir 485 000 nouveaux résidents permanents en 2024, dont 76 000 réfugiés et personnes protégées, puis 500 000 résidents permanents en 2025 et le même nombre en 2026.

Je crois que ces niveaux permettent d’atteindre un juste équilibre entre les compétences et les talents dont nous avons besoin, le respect de nos objectifs humanitaires et l’aide à la réunification des familles.

Ces niveaux aideront à établir le rythme de la croissance démographique du Canada, tout en modérant ses répercussions sur les systèmes nationaux essentiels comme le logement, les soins de santé et d’autres éléments de la planification des infrastructures.

Projet pilote sur la voie d’accès à la mobilité économique

À titre de voie complémentaire, le Projet pilote sur la voie d’accès à la mobilité économique (PPVAME) permet au Canada d’accueillir plus de personnes ayant besoin de protection. C’est parce que les personnes qui passent par le projet pilote entrent en tant qu’immigrants économiques et non comme des réfugiés réinstallés, ce qui laisse des places de réinstallation pour les personnes qui sont plus vulnérables.

Il y a de nombreux réfugiés — ainsi que d’autres personnes vulnérables et déplacées — qui ont d’énormes compétences et talents, mais qui ont des possibilités limitées en raison de leur situation. L’exploitation de ce nouveau bassin de talents profite non seulement aux personnes que nous aidons, mais aide aussi les entreprises de tout le pays à réduire les pénuries de main d’œuvre et de compétences.

Ce projet pilote novateur combine la réinstallation des réfugiés et l’immigration économique. En plus de faire venir ces travailleurs qualifiés au Canada, IRCC a récemment fourni des fonds à nos ONG partenaires pour renforcer leur capacité de trouver des candidats qualifiés à l’étranger et pour appuyer les candidats et les employeurs tout au long du processus d’immigration.

Nous continuerons de travailler avec les entreprises, les collectivités, les provinces et les territoires qui ont besoin de travailleurs qualifiés afin qu’ils puissent inclure les talents du PPVAME dans leurs plans de recrutement.

C’est une bonne nouvelle pour les réfugiés, mais aussi pour notre économie et nos communautés qui ont besoin de gens. Au cours des prochaines années, nous visons à faire venir au Canada jusqu’à 2 000 réfugiés qualifiés et autres personnes déplacées qualifiées, ainsi que leur famille, pour contribuer à notre économie et à notre société.

Maintenant, le défi consiste à faire passer le message pour que les employeurs — peu importe leur taille, leur emplacement ou leur orientation commerciale — réalisent qu’ils peuvent puiser dans un nouveau bassin de talents motivés.

J’espère que tout le monde ici aujourd’hui contribuera à sensibiliser la population au potentiel du PPVAME pour remédier aux pénuries de main d’œuvre au Canada et pour aider les personnes vulnérables que vous travaillez si fort pour aider.

Mobilité des Autochtones à la frontière

Un autre domaine d’intérêt pour notre gouvernement est l’amélioration de la mobilité des Autochtones à la frontière, car les Autochtones sont touchés par les règles de la législation sur l’immigration concernant le droit d’entrée au Canada.

Nous reconnaissons les défis complexes liés au passage de la frontière et à la migration auxquels font face les peuples autochtones qui sont divisés par les frontières internationales du Canada.

Le gouvernement du Canada collabore activement avec les groupes des Premières Nations, des Inuits et des Métis, ainsi qu’avec des partenaires internationaux, pour faire avancer les plans de réforme des politiques de mobilité transfrontalière et d’immigration pour les Autochtones.

Vue d’ensemble

L’aide aux personnes déplacées et aux réfugiés demeure une priorité clé du gouvernement, et l’immigration continuera de jouer un rôle important dans le soutien des priorités du Canada dans les années à venir. En retour, des organisations comme la vôtre continueront de jouer un rôle crucial.

Même si nous avons tendance à mesurer l’immigration d’une année à l’autre — et à placer les gens dans les silos des demandeurs d’asile, des réfugiés ou des immigrants économiques — la réalité est que le potentiel d’un nouvel arrivant est beaucoup plus grand que la somme de ses circonstances. Aider les nouveaux arrivants à réaliser leur potentiel est au cœur de ce que vous faites pour défendre les réfugiés.

Les avantages de l’immigration se mesurent en fait en générations.

Un enfant qui arrive au Canada aujourd’hui pourrait être l’inventeur, l’athlète, l’infirmier ou l’entrepreneur de demain. Il pourrait aussi être un bénévole qui appuie et inspire les immigrants qui viendront après lui.

Nous ne nous penchons pas seulement sur la façon dont les nouveaux arrivants peuvent contribuer à notre économie à l’heure actuelle, mais aussi sur les façons plus vastes et à plus long terme dont l’immigration profite à nos collectivités et à la société dans son ensemble.

Changements

Les questions d’immigration ont évolué et continuent d’évoluer rapidement, et ce, depuis un certain temps.

L’établissement et l’intégration dans ce contexte évoluent également. Le Canada accueille un plus grand nombre de personnes déplacées de différents endroits, pour de nouvelles raisons et pour des besoins complexes.

Selon l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, 110 millions de personnes dans le monde ont été déplacés de force à la fin de l’année dernière, soit 19 millions de plus que l’année précédente. Ces chiffres sont ahurissants et tragiques.

L’an dernier, le Canada a accueilli le plus grand nombre d’immigrants réinstallés de tous les pays, les arrivées ayant augmenté de 133 % par rapport à 2021, dont près de la moitié en provenance de l’Afghanistan.

L’an dernier, le nombre de nouvelles demandes d’asile a été multiplié par trois, et notre arriéré de demandes d’asile en attente a augmenté également. Cela dit, notre ministère continuera de travailler à réduire les arriérés en numérisant les demandes et en utilisant les technologies d’automatisation pour accroître la capacité et l’efficacité du traitement. Nous avons également embauché plus de personnel affecté au traitement.

Et nous pouvons nous attendre à une hausse des mouvements de population à l’avenir en raison de l’augmentation des conflits mondiaux et des catastrophes liées au climat.

Compte tenu de la démographie de notre pays et de l’évolution des besoins, notre ministère a travaillé fort pour garder une longueur d’avance sur toutes ces transformations afin de mieux servir nos clients et nos partenaires.

Nous comptons sur des organisations comme la vôtre pour nous aider à trouver des idées novatrices afin de répondre aux besoins actuels et de préparer l’avenir. Cela comprend la collaboration avec vous et d’autres intervenants sur les engagements canadiens et internationaux découlant du prochain Forum mondial sur les réfugiés à Genève.

Logement

Prenons l’exemple du logement. C’est l’un des principaux défis que doivent relever les Canadiens et les Canadiennes aujourd’hui. Comme vous le savez, les nouveaux arrivants, en particulier ceux qui ont de grandes familles, ont souvent de la difficulté à trouver un logement convenable et abordable.

En plus d’appuyer les initiatives des fournisseurs de services d’établissement, le rôle d’IRCC en matière de logement a toujours été limité. Nous n’avons pas de solutions toutes faites pour régler les problèmes de logement.

Nous sommes conscients des défis continus, et notre gouvernement se concentre sur le logement abordable dans le cadre de la Stratégie nationale sur le logement de 10 ans. Notre stratégie de 82 milliards de dollars met d’abord l’accent sur les Canadiens et Canadiennes les plus vulnérables, y compris les nouveaux migrants.

Nous collaborons également avec nos partenaires provinciaux et municipaux pour accroître le nombre de logements temporaires disponibles pour les demandeurs d’asile.

En plus des espaces hôteliers gérés par le gouvernement fédéral, ce dernier a versé près de 700 millions de dollars en financement aux gouvernements provinciaux et municipaux dans le cadre du Programme provisoire d’aide au logement, dans le but d’alléger une partie des pressions extraordinaires qui s’exercent sur le logement en raison d’une augmentation du nombre de demandeurs d’asile.

Grâce à notre système Entrée express, nous envoyons également des invitations à présenter une demande de résidence permanente aux candidats qui peuvent aider à combler les pénuries de main d’œuvre dans l’industrie de la construction et à construire plus de maisons.

Au cours de la dernière année, nous avons mené une initiative de mobilisation approfondie afin d’examiner comment les politiques et les programmes d’immigration peuvent façonner et appuyer une vision commune pour l’avenir du Canada.

Le logement a été l’une des préoccupations les plus pressantes soulevées lors de l’examen de notre système d’immigration.

Il est essentiel que les besoins des nouveaux arrivants en matière de logement soient compris et intégrés à tous nos plans. Je sais que le CCR continuera de réclamer des améliorations à cet égard.

Soins de santé

En plus des problèmes de logement, je sais que vos clients ont rencontré des obstacles à l’accès aux soins de santé.

Plusieurs personnes ont de la difficulté à trouver un médecin qui accepte de nouveaux patients ou un dentiste qui accepte leur type d’assurance. Et certaines personnes en détresse grave doivent attendre extrêmement longtemps pour obtenir une psychothérapie dans une clinique communautaire.

Les nouveaux arrivants se tournent souvent vers des fournisseurs de services d’établissement pour les aider à relever ces défis.

Malheureusement, les pénuries continues de fournisseurs de soins de santé dans l’ensemble du pays ont touché presque tout le monde, et les groupes en quête d’équité ont été touchés de façon disproportionnée.

Pour sa part, le Programme d’établissement d’IRCC joue un rôle dans les domaines préventifs et non cliniques de la santé et de la santé mentale, tandis que notre Programme fédéral de santé intérimaire vise à aider les réfugiés, les demandeurs d’asile et les personnes protégées.

Nous continuons de financer le counseling à court terme par l’entremise des fournisseurs de services d’établissement. Et nous travaillons en partenariat avec des organisations comme l’Association canadienne pour la santé mentale et le Centre de toxicomanie et de santé mentale pour aider les travailleurs de l’établissement et les professionnels de la santé partout au Canada à répondre aux besoins des nouveaux arrivants en matière de santé mentale.

Nous continuerons de collaborer avec les intervenants du secteur de la santé et avec les gouvernements provinciaux et territoriaux pour aider les professionnels de la santé formés à l’étranger à travailler plus rapidement au Canada et pour trouver de meilleurs soutiens pour les nouveaux arrivants. Le bien-être des nouveaux arrivants sera toujours l’une des grandes priorités du ministère.

Conclusion

Dans le cadre de notre examen, nous avons demandé aux Canadiens et aux Canadiennes comment se débrouillait notre pays. Les répondants ont déclaré que nous pouvons être fiers de notre réputation internationale en matière de réponse aux crises humanitaires et de réinstallation des réfugiés.

Cette réputation découle du travail important que font vos organisations et du leadership dont vous faites preuve depuis 45 ans.

Encore une fois, je suis heureux d’avoir eu l’occasion de m’adresser à vous aujourd’hui. Notre ministère est impatient de poursuivre son travail avec le Conseil canadien pour les réfugiés.

Merci.

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