CIMM - Allocution de la Directrice générale – Direction de la statistique du marché du travail, de l’éducation et du bien-être socio-économique - 10 mars, 2021

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Statistique Canada dans le cadre de la comparution de Statistique Canada/EDSC/IRCC devant le Comité permanent de la citoyenneté et de l’immigration (CIMM) afin de contribuer à leur étude sur l’étude d’impact sur le marché du travail dans le cadre du Programme des travailleurs étrangers temporaires – 10 mars 2021

Madame la présidente, membres du Comité, je vous remercie de me permettre aujourd’hui de livrer certaines observations clés en ce qui a trait au marché du travail canadien, et plus particulièrement sur l’évolution des besoins en main-d’œuvre au Canada depuis la pandémie.

La principale source d’information dont dispose Statistique Canada pour mesurer la demande de main-d’œuvre de façon détaillée est l’Enquête sur les postes vacants et les salaires.

Depuis octobre, Statistique Canada diffuse de nouveaux indicateurs mensuels sur la demande non-comblée de la main-d’œuvre afin de fournir un portrait plus rapide des efforts de recrutement des employeurs. Ainsi, en décembre, il y avait 478 000  postes vacants au Canada.

Une analyse plus détaillée des postes vacants trimestriels, notamment selon la profession et la géographie infraprovinciale, sera diffusée le 23 mars 2021 sur le site de Statistique Canada.

Lorsque nous examinons ces données, nous constatons que cet automne, le taux de postes vacants, c'est-à-dire le nombre de postes vacants en proportion de tous les postes vacants et occupés, était sensiblement le même qu’avant la pandémie. Le taux de postes vacants était de 3,0 % en décembre, après s'être établi à 3,3 % en novembre et à 3,5 % en octobre, d’après nos données non désaisonnalisées.

Depuis octobre, des taux de postes vacants au-dessus de la moyenne ont été observés à la fois dans des secteurs où l’emploi a été moins touché par la COVID-19, tels que les soins de santé et l’assistance sociale ainsi que les services professionnels, scientifiques et techniques, que dans des secteurs qui l’ont été davantage, tels que les services administratifs et de soutien ainsi que les services d'hébergement et de restauration.

Un taux de postes vacants élevé peut à la fois représenter une augmentation du rythme de recrutement ou de la difficulté pour l’employeur à trouver et garder des candidats qualifiés.

Le secteur de l’agriculture, la foresterie, la pêche et la chasse, qui emploie un nombre élevé de travailleurs étrangers temporaires, a affiché le taux de postes vacants le plus élevé en octobre, s’établissant à 5,7%, mais celui-ci a diminué de moitié le mois suivant (2,8%). En décembre, le taux de postes vacants dans ce secteur s’établissait à 4,2%. Le nombre de postes vacants dans ce secteur peut varier grandement en fonction des tendances saisonnières.

À l'échelle provinciale, la Colombie-Britannique et le Québec ont constamment affiché les plus hauts taux de postes vacants depuis octobre 2020; ces provinces avaient aussi des taux de postes vacants parmi les plus élevés avant la pandémie de COVID-19. D’octobre à décembre, les taux de postes vacants ont été parmi les plus faibles en Alberta, en Saskatchewan et à Terre-Neuve-et-Labrador. Les taux de postes vacants dans ces provinces avaient également tendance à être parmi les plus bas avant la pandémie.

J’aimerais maintenant dresser un bref portrait de la composition des travailleurs étrangers temporaires et de l’immigration.

Les travailleurs étrangers temporaires ont joué un rôle de plus en plus important sur le marché du travail canadien au cours des dernières années. Près de 470 000 ressortissants étrangers avait un permis de travail entré en vigueur en 2019, en forte hausse par rapport aux 340 000 ressortissants étrangers dont le permis est entré en vigueur en 2017.

En 2017, il y avait environ 550 000 travailleurs étrangers temporaires au Canada, ce qui représente 2,9 % du total des personnes employées. Bien qu’à l’échelle de l’ensemble de l’économie ce pourcentage soit assez faible, il était particulièrement élevé dans les secteurs de l’agriculture, de la foresterie, de la pêche et de la chasse, où il représentait 15,5 % de l’emploi.

En revanche, la part des travailleurs étrangers temporaires dans les autres secteurs producteurs de biens était généralement faible : elle s’élevait à 1,0 % des emplois dans les secteurs de l’extraction minière, de l’exploitation en carrière et de l’extraction de pétrole et de gaz, et à 1,7 % dans l’industrie manufacturière. Parmi les secteurs producteurs de services, la proportion la plus élevée de travailleurs étrangers temporaires a été observée dans les services d’hébergement et de restauration (7,2 %).

Si on regarde l’immigration plus globalement, on note que les niveaux d’immigration ont suivi une tendance à la hausse de 2016 à 2019, tant et si bien que 8 personnes sur 10 qui s’ajoutaient à la population canadienne étaient des immigrants ou des résidents non-permanents. En 2018 et 2019, la majorité de la hausse de l’emploi était attribuable aux immigrants. Cependant, les niveaux d’immigration ont baissé fortement en 2020, à cause de la pandémie et des restrictions de voyage.

Selon nos prévision, d’ici 2030, la croissance de la population canadienne pourrait exclusivement provenir de l’immigration.

Ceci conclut ma présentation, Madame la Présidente.

Je serais plus qu'heureuse de répondre à vos questions.

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